En même temps je me demandais quand elle arriverait vu le titre de ton HU....bien vu ne tout cas...
Merci, je vois que tu ne l'avais pas oubliée...J'espère que l'attente ne fut pas trop longue et qu'elle valait le coup.
L'effet est très joli : tu nous a amené dans une direction alors que le but était d'en montrer un tout autre...bravo !
Merci...On voit l'auteur qui est en toi, car tu as parfaitement résumé mon effet et voici pour les amateurs un exemple de comment emmener dans une direction pour ensuite en changer complètement. Détourner l'attention du lecteur...Or, toute cette première partie était primordiale pour donner tout son impact à cette deuxième partie.
Et à présent, voici la dernière partie de cette HU qui j'espère vous aura plu!! Partie qui vous en apprendra plus sur le fonctionnement d'une guilde énigmatique et qui vous présentera Artémis sous un jour différent .
Bonne lecture:
A bord du Voyageur Inconnu, quelque part dans la galaxie.
Artémis se tenait debout dans la pénombre au centre d’un cercle formé par les cinquante-six membres de la Guilde des Invisibles ; les cinquante-six Invisibles, dont son cousin Arès, qui allaient lui conférer ou pas la place de cinquante-septième Invisible. Devant eux, ils avaient tous un holo de sa mission provenant d’une lentille transparente qu’elle avait dû porter sur l’œil gauche tout au long de ces deux derniers mois et qui avait enregistré la moindre de ses actions ou de ses émotions. Ils étaient tous en train d’analyser, de disséquer cet enregistrement à la recherche de la plus petite faille qui l’empêcherait de les rejoindre autour du cercle. La jeune femme était confiante en ses chances, elle avait été rapide, efficace et le plus important n’avait laissé aucune trace derrière elle ; toutefois, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir un léger stress, non pas qu’elle doutait de devenir une Invisible, mais parce qu’elle tenait à obtenir le meilleur pourcentage de réussite possible. Ce score déterminerait le nombre et la qualité des postes qu’on lui proposerait ; ce qui signifiait qu’un score maximum lui ouvrirait les portes des meilleures places disponibles, en particulier celle qu’elle avait repéré avant de se lancer dans sa mission. Et puis, perfectionniste comme elle était, elle ne se satisferait que de la perfection. Autour d’elle des murmures commencèrent à se faire entendre, malheureusement pour elle la pièce était construite de façon telle qu’ils étaient parfaitement incompréhensibles pour le candidat debout au centre ; toutefois cela lui indiquait qu’après plus de trois heures d’examen, le verdict était proche. Pour confirmer ses dires, les holos s’éteignirent et la lumière se fit plus intense dans la salle.
« Les votes sont ouverts. » Annonça le doyen des Invisibles, Zeus.
Ce nom prestigieux ne faisait pas partie de la liste qu’elle avait parcourue lorsqu’elle avait mis une option sur celui d’Artémis sept ans auparavant, Arès lui avait alors expliqué que ce titre revenait toujours au doyen de la guilde, qu’il soit un homme ou une femme. Peut-être un jour aurait elle le privilège de changer son nom contre celui de Zeus…Le vote était simple, il s’agissait de décider si oui ou non le candidat était digne de devenir Invisible et d’y ajouter le pourcentage de réussite. Aucune question ne devait être posée car le candidat n’était pas en position de défendre ses actes, il devait les assumer comme il les assumerait lorsqu’il serait un Invisible. Artémis attendit donc patiemment le verdict qui n’allait pas tarder tout en ignorant les picotements qui commençaient à gagner ses jambes. Rester debout et immobile pendant trois heures n’était pas une situation qu’elle appréciait particulièrement. Enfin, Zeus releva la tête de son écran et se mit à la regarder droit dans les yeux. Instinctivement, la profondeur et la pureté de son regard la firent trembler.
« Les votes sont clos. Candidate Artémis, vous êtes définitivement acceptée en tant qu’Artémis. Bienvenue parmi nous. » Déclara-t-il avec un sourire appréciateur. « Votre pourcentage de réussite est de 97%. »
La jeune femme ne put s’empêcher de pousser un soupir de soulagement en apprenant ses résultats.
« Nous vous avons enlevé deux points car premièrement vous avez donné votre nom à la dernière victime, ce qui était totalement inutile, et deuxièmement car nous ne sommes pas trop fan de votre goût pour le sang de vos victimes. » Poursuivit calmement le doyen des Invisibles. « Nous comprenons que dans certaines cultures cette attitude signifie absorber les forces de son adversaire, et que comme tous le monde vous avez vos petites manies ; toutefois nous espérons que ça n’interféra pas dans vos missions futures. »
« Ne vous inquiétez pas, c’est une pratique que j’ai instauré pour m’aider à purger mon corps de toute sa violence. » Expliqua-t-elle en ayant du mal à réprimer sa joie d’être enfin devenue une Invisible. « Je peux vous assurer que ça ne mettra jamais en danger une de mes missions. »
« Parfait. Vu votre pourcentage, votre choix de carrière est vaste : vous pouvez travailler en freelance ou alors vous pouvez travailler pour n’importe quel demandeur d’Invisible. Nous vous écoutons. »
« J’ai fait mon choix, je veux travailler pour l’Organisation. » Indiqua Artémis avec de la fierté dans la voix.
Elle était arrivée là où elle voulait être depuis tant d’années. On lui avait offert une opportunité, elle l’avait saisie avec la ferme intention de ne pas la gâcher. C’était ce qu’elle avait fait et ce qu’elle continuerait à faire au sein de l’Organisation.
« Excellent choix, vous ne pouviez pas trouver mieux. » Approuva Zeus en lui souriant.
« Je sais. » Dit la jeune femme qui avait longuement réfléchi avant de décider où elle voudrait mettre en œuvre ses talents.
« Bien, maintenant que nous sommes entre nous, il est temps de continuer cette réunion ailleurs. » Annonça le doyen avant de se lever, imité par les cinquante-cinq autres Invisibles.
Ailleurs était dans une autre pièce du gigantesque croiseur, devant un buffet richement garni en train de déguster des mets exotiques qui auraient fait saliver feu Jafin Mackar rien qu’à y penser. Les réunions, où tous les Invisibles étaient présents, n’étaient pas si fréquentes, ainsi Artémis avait plus l’impression d’assister à des retrouvailles d’anciens camarades de classe qu’à une rencontre entre les cinquante-six meilleurs tueurs de la galaxie. Malgré le fait qu’on la congratulait fréquemment pour sa mission et la manière dont elle l’avait menée, Artémis se sentait perdue et un peu impressionnée au milieu de toutes ces personnes que finalement elle ne connaissait pas. Mais elle ne devait pas s’inquiéter, bientôt son charme et toutes ses autres qualités lui permettraient d’être aussi à l’aise dans cet environnement, dont elle avait rêvé pendant bien des années, qu’elle l’avait été enfant dans la demeure de Scylla sur Tatooine. D’ailleurs, cela semblait déjà fonctionner car de plus en plus de monde venait la féliciter ; lorsqu’elle en reconnut certain, elle sentit la fierté lui monter un peu à la tête. Elle se força donc à rester calme afin de ne pas faire regretter ses collègues de l’avoir nommée Invisible. Les félicitations se poursuivirent et bientôt elle se retrouva face à un wroonien aux tatouages jaunes dont la curieuse étincelle dans le regard la rendit immédiatement méfiante.
« Salut, moi c’est Héphaïstos et je tiens à t’applaudir pour ta performance. » Déclara-t-il en ricanant légèrement.
« Merci. J’ai fait ce qu’on m’a demandé de faire. » Répondit la jeune femme avec une expression neutre.
« C’est ce que nous avons pu tous constater. » Continua son interlocuteur avec un grand sourire. « Le tout est de savoir si c’était durant la mission ou dans le lit de ceux qui t’ont donné d’aussi bons points. »
« Pardon ? » S’enquit Artémis en haussant un sourcil.
« Oui, car entrer du premier coup au sein d’un groupe comme l’Organisation, ça ne s’était jamais fait avant toi. Vois-tu, moi qui suis loin d’être dans le bas du classement, j’ai dû faire mes preuves ailleurs avant de pouvoir y accéder. » Expliqua son interlocuteur en bombant le torse lorsqu’il mentionna ses exploits.
« Il y a une première fois à tout. »
« Clair, mais la tienne doit être il y a très longtemps ! » S’exclama le dénommé Héphaïstos d’un rire gras. « En tout cas, ça prouve encore une fois que le favoritisme est partout. Une belle femme et une majorité de mâle… »
« Tu penses ce que tu veux…Cependant, toi aussi tu m’as noté, or je n’ai pas couché avec toi. » Déclara la jeune femme sentant l’énervement la gagner peu à peu.
« Par tradition, on supprime la meilleure et la moins bonne note. Devine laquelle est la mienne ? »
Artémis lui décocha un sourire glacial avant de se rapprocher de lui.
« Tu sais, je me ferais un plaisir de te casser la gueule, seulement la fête est vraiment trop sympathique pour la gâcher ainsi. » Lui glissa-t-elle à voix basse.
« Dommage, ce sera alors pour un autre jour, comme pour tes talents…J’espère que dans un avenir proche, nous pourrons vraiment mesurer nos capacités dans une mission commune. » Répliqua l’Invisible avec un sourire ironique.
« Tu n’as qu’à en faire la demande à notre patron, travailler avec l’autre Invisible de la boîte. »
« L’autre Invisible…Te voilà bien présomptueuse jeune fille, saches que nous ne sommes pas les deux seuls à bosser pour l’Organisation. Il y a en a deux autres. » Le wroonien se retourna et parcourut la salle du regard avant de revenir à elle. « Dommage, je ne les vois pas, mais sache qu’ils se seraient fait un plaisir de te dire qui est le meilleur. »
Héphaïstos n’avait peut-être pas repéré les deux autres Invisibles travaillant pour l’Organisation, par contre Artémis avait parfaitement remarqué son cousin qui s’avançait vers elle. En une seconde, tout ce qu’elle avait traversé lui revint en mémoire, depuis la mort de son père jusqu’à aujourd’hui. Elle se remémora surtout de ses idées de vengeance de la mort de son père, son insistance pour devenir une Invisible comme son cousin afin de pouvoir exécuter cette vengeance et de pouvoir vivre tranquillement dans le milieu de bandit dans lequel elle avait été élevée. Elle se rappela du contrat lançant la procédure qu’il lui avait fait signer, de son entraînement à ses côtés, du jour de ses dix-huit ans où il l’avait conduit chez son futur maître et de la révélation qu’il lui avait fait alors : interdiction formelle de se venger. Elle se souvint de ces cinq terribles années auprès d’Ayin Txu qui avait transformé la jeune femme encore un peu insouciante qu’elle était alors en la redoutable Invisible qu’elle était maintenant. Mais la pensée qui prédominait était que, tout au fond de son cœur, Arès n’avait jamais voulu qu’elle devienne comme lui…
« Merci pour la charmante conversation, mais là je dois voir quelqu’un. » Dit-elle à son interlocuteur qui se retourna alors pour jeter un coup d’œil dans la direction qu’elle venait de regarder.
« Je vois, encore quelqu’un à récompenser…Je te laisse avec ton cousin. » Annonça-t-il tout en lui faisant un clin d’œil et commençant à s’éloigner. « Une dernière chose : tu as de très beaux yeux. »
Artémis l’observa s’éloigner avec un regard intrigué, elle avait l’impression que sa dernière remarque avait une autre signification que celle d’être uniquement flatteuse ou moqueuse. Elle oublia immédiatement ce léger malaise lorsque Arès s’arrêta face à elle, un flacon gris dans une main. Ils se dévisagèrent en silence pendant quelques secondes, ne sachant pas trop par où commencer après ces cinq années de séparation.
« Salut. » Fit simplement la jeune femme avec un petit sourire.
« Salut. » Lui répondit son cousin en la serrant dans ses bras. « Je suis content pour toi que tu aies réussi. »
« Merci. » Déclara la jeune femme en se préparant à aborder le sujet épineux. « Sinon, tu es content que je sois devenue une Invisible. »
Arès pour toute réponse se contenta de lui sourire, sa cousine comprit que ce sujet n’était pas à l’ordre du jour.
« Tu as fais un travail remarquable. Cependant, j’ai senti une petite réticence lorsque tu as tué Neya Tyn. » Observa-t-il en lui tendant le flacon. « Tiens, ceci peut être une alternative intéressante au meurtre d’innocents. »
« De quoi s’agit-il ? » Demanda Artémis en acceptant le présent.
« Une drogue puissante permettant d’effacer la mémoire. »
Artémis ne put dissimuler la surprise ; durant les années au cours desquelles il avait supervisé son entraînement, il avait sévèrement réprouvé son attitude de vouloir épargner les innocents et maintenant qu’elle était devenue une Invisible au cœur de glace, il lui fournissait un moyen d’épargner des vies…Elle ne le comprendrait jamais, tout comme il ne la comprendrait jamais non plus.
« Que vas-tu faire en attendant ta première mission ? » S’enquit-il en changeant à nouveau de sujet.
« Je vais annoncer la nouvelle à Maître Txu. » Répondit la jeune femme en anticipant mentalement sa visite chez son mentor. « Il a le droit de savoir. »
« Tes cinq années avec lui furent difficiles ? »
« A ton avis ? »
« Je… »
Elle l’interrompit en lui plaçant un doit sur la bouche.
« Ne dis rien. C’est mon choix, c’est ma vie. Quoiqu’il se soit passé entre lui et moi durant ces cinq dernières années, ça ne te concerne pas. Je t’ai demandé quelque chose, tu me l’as donné tout en me préparant le mieux possible à ce que j’allais recevoir. Ce ne fut pas facile tous les jours, mais je ne regrette absolument rien. Je suis une Invisible et c’est le principal. Ce qui est fait, est fait. Tu as été absolument parfait avec moi tout au long de ces années passée ensembles ; tu as été plus qu’un cousin, un grand frère souvent et un père quelque fois. Je veux que tu saches que je t’en serais éternellement reconnaissante. » Expliqua-t-elle avec un franc sourire, une expression qu’elle n’avait plus sortie depuis des années.
Arès lui caressa délicatement le visage tout en lui rendant son sourire.
« Tu veux que je t’accompagne chez Txu. »
« Non, ça ira. » Refusa Artémis avec une expression sombre. « Un pan de ma vie est en train de se conclure, tandis qu’un autre pan est en train de commencer ; c’est moi seule qui peut les relier l’un à l’autre. »
Ni-Chei, aux confins du Secteur 12.
Ni-Chei, une planète oubliée depuis bien des générations, une planète qui avait jadis été un centre spirituel prestigieux, une planète où un sombre édit bannissait toute technologie trop avancée, une planète qui avait été désertée peu à peu par sa population réduisant d’immenses palais en pierre à des ruines désertes et silencieuses. Plusieurs organisations, légales ou illégales, à la recherche de tranquillité ou de discrétion, avaient alors investit les lieux ; et parmis tous ces nouveaux habitants, Ayin Txu qui avait fondé sa célèbre académie dans l’enceinte du Palais de la Nuit. Artémis avait posé son appareil devant l’entrée de la résidence privée du célèbre Maître d’Armes, édifiée dans un coin de l’immense palais, et avait utilisé son code personnel pour pénétrer dans la propriété. La maison de son Maître indiquait clairement que son propriétaire et créateur n’était pas né sur Ni-Chei. Construite en bois et en papier selon une tradition millénaire, encerclant un plan d’eau qui servait de piscine pendant la saison chaude, et encerclée par un jardin où la position de chaque pierre et de chaque buisson taillés aux formes d’animaux légendaires avait sa signification, il était clair qu’elle était la parfaite antithèse de l’architecture massive originaire de la planète. Un petit coin de minutie sur un monde de grandeur.
La nuit était tombée depuis de nombreuses heures déjà, dans les dortoirs de l’académie tout le monde devait dormir, dans le lointain un grondement de tonnerre se fit entendre. Artémis se dirigea vers la seule pièce encore éclairée de la maison, elle s’arrêta devant le panneau servant de porte, prit une profonde inspiration, puis le fit coulisser et entra. Ayin Txu, assis dans son lit en train de lire un vieil ouvrage, l’accueillit avec un doux sourire. Les cheveux noirs grisonnants sur les tempes, les yeux noirs en amandes, le teint hâlé et à la couleur jaune exotique, il avait un charisme qui subjuguait chacun de ses élèves.
« J’ai réussi, je suis une Invisible. » Annonça sans préambule la jeune femme en conservant une expression neutre.
« Je sais. » Répondit-il de sa voix au ton mélodieux. « Ca se voit sur ton visage et dans ta démarche. » Il tapota ensuite la place vide qui se trouvait à côté de lui dans le lit. « Viens me rejoindre, cela fait si longtemps. »
Artémis regarda la place qui depuis cinq ans était sienne aux côtés de son mentor. Le jour, il l’avait entraînée à tuer ; la nuit, il l’avait entraînée à aimer. Elle ôta son long manteau, enleva ses botes, décrocha sa ceinture avec toutes ses armes, retira son haut et puis son bas, afin de se retrouver complètement nue devant son Maître.
« Reste là. » Lui ordonna-t-il alors qu’elle s’apprêtait à le rejoindre. « Laisse-moi t’admirer…Tourne toi…Lentement. »
Comme à son habitude, Artémis s’exécuta.
« Parfaite…Tu es la perfection même. » Murmura Txu après qu’elle ait effectué un tour sur elle-même. « Enfin… »
Tout au long de son entraînement, en outre de sculpter son esprit et ses capacités à tuer, il avait soigneusement sculpté son corps afin qu’il corresponde parfaitement au fantasme qu’il avait en tête ; ce qui semblait être le cas aujourd’hui. Sans mentir, elle pouvait dire qu’Artémis avait été crée par Ayin Txu. La contemplation étant achevée, elle alla se glisser sous les draps de soie, à la place qu’elle occupait presque chaque nuit depuis son arrivée à l’académie.
« Tu n’enlèves pas tes gants ? » Lui demanda alors son mentor.
Artémis fixa ses mains gantées de noir.
« Non. » Finit-elle par dire.
« Bien, je trouve cela très excitant. »
Ils se rapprochèrent alors l’un de l’autre, Ayin posa ses mains sur son corps et se mit à la caresser là où il savait parfaitement où cela lui procurait le plus de plaisir. Artémis se laissa faire en soupirant…
Une heure plus tard, la belle Invisible sortait de la salle de bain une serviette blanche nouée autour du corps. Elle rassembla ses affaires et se mit à s’essuyer consciencieusement. Txu l’admira en silence depuis sa position dans le lit défait, ce qui lui permit d’entendre les gouttes de pluies tomber sur le toit de la maison.
« Qui est ton employeur ? » Demanda-t-il finalement.
« L’Organisation. »
« Excellent choix. » Approuva son mentor avec une moue satisfaite.
« Je sais, c’est moi qui l’ai fait. » Déclara-t-elle avec de la fierté dans la voix. « Tu m’as donné toutes les armes pour effectuer le bon choix. »
« Je te reverrais ? » S’enquit Ayin Txu en gardant une expression neutre.
« Non. » Répondit Artémis en toute franchise.
« J’apprécie ta sincérité, cependant je m’attendais à un ‘Merci’ de ta part. » Lui reprocha son Maître en fronçant légèrement les sourcils.
« Que crois-tu que signifie cette dernière heure ? » Répliqua la jeune femme en terminant de s’habiller.
« Peut-être…Mais je veux te l’entendre dire. » Contra-t-il avec une expression de défi sur le visage.
Artémis le fixa intensément pendant de très longues secondes.
« Merci d’avoir fait de moi un monstre. » Annonça la jeune femme à voix haute tout en braquant un de ses blasters en direction de la tête d’Ayin Txu.
Elle ne lut aucune surprise dans son regard. Ensuite, elle tira.
Artémis referma délicatement la porte de la maison de feu Ayin Txu et s’éloigna lentement sous l’intense pluie nocturne. Au lieu de remonter à bord de son vaisseau, elle se mit à arpenter les longues allées désertes de l’académie, à nouveau rattrapée par son passé. Mais au lieu de revivre les moments agréables en compagnie de son cousin Arès, elle voyait défiler devant ses yeux le visage de chacune de ses victimes. Malgré son jeune age, vingt-trois ans, la liste lui semblait déjà interminable. Et pourtant, elle n’en était qu’au tout début…Le beau visage de son défunt père succéda à celui de sa dernière victime. A cet instant, elle fut contente qu’il soit mort car la personne qu’elle était devenue était aux antipodes de ce qu’il aurait voulu qu’elle devienne…S’il avait survécu, peut-être serait-elle devenue quelqu’un de bien…N’y tenant plus, elle s’abrita sous un portique et se mit à contempler un avenir qu’elle ne vivrait jamais. Le dos appuyé contre un mur, elle sentit ses jambes se dérober sous elle et s’écroula au sol. Penchée en avant, la main gauche sur le visage, elle se mit à pleurer. Ses larmes se mirent à couler comme la pluie tombait du ciel. A ce moment là, elle était sans avenir et sans espoir. Elle resta dans cette position pendant de longues minutes à pleurer un passé qu’elle ne pourrait plus regarder en face, un futur qu’elle ne verrait jamais et un présent qui la dégoûtait. Son ventre se serra et elle crut qu’elle allait vomir…
La sonnerie persistante de son comlink la ramena peu à peu à la réalité. Finalement, elle sortit l’appareil d’une de ses poches et le porta à ses lèvres tout en l’activant.
« Artémis… » Sanglota-t-elle avant de se reprendre. « Ici Artémis, j’écoute. »
« Ici l’Organisation. » Lui répondit une voix distinguée qui la fit se redresser. « Nous avons une mission pour vous. »
Oiki Ran, le Ktâh qui attend vos réactions à l'ensemble de cette histoire!!