par yoyo2 » Jeu 28 Sep 2006 - 21:35 Sujet:
Chapitre 14 : Korriban
Les chasseurs de primes étaient plus nombreux que prévu. Leur cupidité l’avait emporté sur leur crainte, ils étaient plusieurs centaines à se battre en orbite de Korriban. Quatre d’entre eux toutefois avaient le dessus, plus doués et disposant d’un meilleur arsenal. Dengar, le Corellien sans remord qui venait de quitter les services impériaux, détruisait sans réfléchir tous les vaisseaux qui avaient le malheur de croiser son chemin, à bord de son Jumpmaster 5000 baptisé Punition 1. Bossk, le sanguinaire esclavagiste Trandoshan, cherchait pour l’instant plus à désintégrer ses rivaux qu’à atterrir sur la planète. IG-88A, le cerveau et leader d’un groupe de droïde assassin du même modèle que lui, évaluait toutes les options possibles avant de choisir la plus adaptée. Pour le moment, il se contentait comme les autres de faire un carnage dans l’espace grâce à son IG-2000, afin de réduire la concurrence. Enfin, le jeune mandalorien Boba Fett, l’étoile montante du milieu des chasseurs de primes, se tenait maintenant un peu à l’écart des combats, cherchant les meilleurs pilotes. Il repéra Bossk en premier, et il activa les réacteurs de son vaisseau d’attaque modifié.
« Celui-là, mieux vaut le descendre tout de suite plutôt que le retrouver en bas »
Dès que le Slave One fut à portée, il fit feu de ses deux canons laser, prenant en chasse le Trandoshan. Celui-ci, bien que surprit, fit basculer rapidement toute l’énergie dans l’écran de protection arrière. Son croiseur était résistant, et les micropropulseurs installés sur ses ailerons lui permettaient d’effectuer des virages serrés, le rendant difficile à viser. En plus de cela, les imposants moteurs subliminiques, occupant la totalité du pont inférieur, lui conféraient une vitesse presque aussi rapide qu’un chasseur stellaire. Et soudain, alors que Fett le poursuivait toujours, il exécuta un formidable demi-tour, en poussant à fond les réacteurs, et grâce à un habile tonneau il se retrouva face à face avec le Slave One.
« T’es cuit, mon gars ! »
Excité par le combat, Bossk hurla en faisant feu de son quad laser et en rétablissant le bouclier déflecteur à l’avant.
Fett fut touché de plein fouet, ses lasers ne répondaient plus. Pour semer son adversaire, il se jeta dans la mêlée générale, en espérant que le Trandoshan aurait du mal à le garder en vue. Peine perdue, le Dent du Molosse le suivait à la trace. Alors qu’il allait lui asséner le coup de grâce, le mandalorien tenta la seule option qui s’offrait à lui. Il brancha les tampons d’inertie, ce qui eut pour effet de réduire sa vitesse au trois quart en l’espace de quelques secondes, au prix cependant de quelques dommages internes. Cette fois-ci, Bossk n’eut pas le temps de réagir : il dépassa son ennemi, se retrouvant ainsi en pleine ligne de mire de Boba Fett, qui plus est sans aucun bouclier à l’arrière.
« Encaisses-moi donc cette prime ! »
Le Slave One envoya deux torpilles à protons qui frappèrent de pleine volée le croiseur léger. En feu, celui-ci décrocha de l’orbite et sombra vers Korriban, alors que son pilote reptilien hurlait de rage. Essayant en vain de se dominer, Bossk écrasa littéralement du point les cadrans de bord, actionnant à son grand dam l’alarme d’intrusion. Le pilote déchaîné parvint tout de même à démarrer les propulseurs auxiliaires de secours, heureusement pour lui restés intacts. Le vaisseau ralentit, mais ne se stabilisa pas totalement. Le Dent du Molosse atterrit en catastrophe, sur cette terre sèche et sans vie apparente. Jurant continuellement, Bossk sortit de son vaisseau, en activant les lances à incendie automatique. Grommelant toujours, il verrouilla son croiseur, et jeta un coup d’œil dans le ciel pour constater que Fett était retourné à la bataille spatiale. Puis il se retourna.
Là, il se tut, sa respiration se bloqua. Un frisson parcourut son corps écailleux. Il se trouvait dans la Vallée des Seigneurs Noirs, le cœur spirituelle d’un empire qui fit trembler la galaxie.…
Des immenses statues ornaient les tombeaux où reposaient les anciens Sith. Les gigantesques édifices s’élevaient à des centaines de mètres, témoignant de la richesse et du pouvoir sue le côté obscur avait acquis par le passé. De part et d’autre d’une sorte d’allée centrale, au-dessus des entrées caverneuses qui auraient pu laisser passer un vaisseau de guerre, veillaient les bustes des plus puissants Sith de l’histoire.
Bossk s’avança en hésitant, comme s’il s’apprêtait à fouler une terre sacrée. Devant lui, à perte de vue, s’étendaient des obélisques sur lesquels, à moitié effacées par le temps, des runes étaient gravées. Il les contournait avec appréhension, n’en croyant pas ses yeux : ce qu’il voyait dépassait de loin l’idée qu’il s’était faîte de Korriban.
Le trandoshan avait l’impression d’entendre des murmures glacés tout autour de lui, émanant des sépultures funéraires qui l’encadraient. La peur s’insinuait petit à petit, tout ceci était tellement différent de ce à quoi il s’était préparé sur son monde. Il s’efforça cependant de garder son calme. Après tout, que pouvaient bien lui faire une bande de sorciers dont la race s’était éteinte depuis 5000 ans ? Mais lorsqu’il se rappela les légendes qu’on lui avait raconté, il déglutit : les trésors de ce monde étaient, disait-on, gardés par des ténébreuses créatures millénaires.
Le chasseur de primes regarda tout autour de lui, inquiet. Il avait l’horrible impression d’être observé. Il scrutait les façades écharpées, redoutant de repérer un démon dans un renfoncement obscur. Soudain, dans l’ombre d’une large fissure, il crut voir une chose, une sorte de masse informe qui se mouvait lentement. Mais lorsque, fusil au poing, il s’approcha, elle s’évanouit dans l’obscurité.
La crainte se faisait de plus en plus forte dans l’esprit de Bossk. Ce n’était plus sa traque. Des gouttes de sueur commencèrent à perler sur son visage rugueux. Les rôles s’inversaient. L’espace d’une fraction de seconde, il aperçut clairement une cape noire à l’entrée d’un tombeau. Oui, désormais c’était lui la proie ! Il recula en scrutant les ténèbres où, pensait-il, Marka Ragnos venait probablement de s’engouffrer. Soudain, il trébucha, et un horrible craquement se fit entendre. Bossk chargea son fusil, et le pointa en direction du sol. Là, il vit les os de Massassi qu’il venait d’écraser . Un changement brusque s’opéra alors en lui, il se parla tout fort en prenant le crâne dans sa main :
« Alors, Bossk, effrayé par un vieil ossement ? Imbécile, ces animales wookies étaient bien plus dangereux ! »
L’esclavagiste étendit le bras à hauteur de son visage. Il fixa le symbole de mort :
«c’est simplement un gibier plus gros que d'habitude. Peu importe, je le dévorerai comme les autres, et sa carcasse se joindra bientôt à ma collection ! »
L’insatiable carnivore plissa ses yeux reptiliens, il serra ses dents en même temps que son poing :
« Sith ou pas, je jure que j’arracherai une à une les vertèbres de Marka Ragnos ! »
Bientôt, le crâne fut broyé par une rage primaire, il éclata en morceaux. Bossk, désormais sûr de lui, reprit sa traque, et se dirigea vers ce qui lui semblait le plus grand bâtiment de la vallée, dont l’entrée gigantesque était gardée par deux guerriers de pierre.
Il ne s’arrêta même pas sur le seuil, il poursuivait sa marche d’un pas déterminé, celui-là même qui lui avait permis de remplir nombre de contrats difficiles. Il jetait des coups d’œil en coin sur les côtés, mais il ne discernait pas grand chose dans le noir. Il y avait des immenses autels sur lesquels, mais cela Bossk ne pouvait le distinguer, des momies siégeaient, immobiles. Soudain, Bossk s’arrêta. Cette fois, il était sûr d’avoir vu une ombre bouger. Il s’approcha de la sculpture derrière laquelle elle semblait s’être cachée.
Lentement, Bossk passe sa tête derrière la statue, l’arme à la main, prêt à faire feu. Etrangement, il ne vit rien. Rassuré, il s’appuya sur ce qu’il considérait comme une œuvre de granit. A peine eut-il posé son bras, qu’il entendit à côté de lui un grognement sourd. Le trandoshan sursauta quand deux yeux jaunes, étincelants dans les ténèbres, s’allumèrent. Bossk comprit trop tard. La statue, qui n’en était pas une, se rua sur lui et le plaqua violemment au sol. La gueule ouverte de la créature lui aurait déchiqueté le visage si, avec un réflexe fulgurant, Bossk ne l’avait pas saisi à la gorge pour l’en empêcher. La lutte s’engagea, il essayait de repousser la bête qui bavait de rage. Elle forçait de tout son poids, ses crocs tranchants se rapprochaient de plus en plus du trandoshan. Celui-ci gaspillait ses forces, il le savait. Alors qu’il allait se faire arracher la tête il réussit, grâce à une habile technique de balancier, à projeter le monstre par-dessus lui. Il se releva rapidement.
Là, il put contempler le chien Sith dans toute son horreur. L’animal, si on peut le qualifier d’animal, était énorme, avec une peau bleue épaisse et un corps difforme, supporté par des larges jambes et des griffes crochues. Mais ce qui frappait le plus, c’était la tête de l’animal, dont les traits crispés exprimaient une effroyable expression démoniaque, et aussi les yeux, ces deux sphères jaunes et brillantes. Bossk n’eut pas de répit, la créature se jeta de nouveau sur lui. Il l’esquiva partiellement, mais pas suffisamment pour éviter trois entailles sur l’épaule gauche, heureusement pour lui légères. Alors que la bête se préparait encore à charger, Bossk la mis en joug. Mais alors qu’il déclenchait le tir, le monstre enchaîna plusieurs bonds pour éviter les salves d’énergie. Il se rapprochait dangereusement et pour finir, arracha l’arme des mains de Bossk en la saisissant entre ses canines. Il s’éloigna un peu, et sous les yeux stupéfiés du trandoshan il broya le fusil en refermant sa puissante mâchoire.
Bossk ne pensa même pas à dégainer sa vibro-lame, il retrouvait ses pulsions de tueur, comme lorsqu’il chassait les wookies sur Kashyyk. Une soif de sang lui montait à la tête, il avait besoin de broyer des os. Ce n’est pas la créature qui vint à lui cette fois, c’est lui qui fonça sur elle. Il s’élança et lui sauta dessus, l’agrippant au cou. La bête remuait dans tous les sens, mais Bossk tenait bon. Il planta ses griffes dans la nuque de n’animal, et se mit à déchirer sa peau en rugissant de plaisir. Le monstre hurlait de souffrance, Bossk s’enivrait de sa douleur. Il accélérait ses mouvements, il déchiquetait maintenant par lambeaux entiers la chair rougeoyante. Le chien Sith s’affaiblissait, Le trandoshan se préparait à porter le coup fatal. Dans un ultime instinct bestiale propre à son espèce, il saisit par sa gueule sa proie à la trachée, et tandis que ses yeux s’injectaient de sang il coupait l’arrivée d’air du démon. Au bout de quelques secondes d’agonie, celui-ci s’affala par terre, dans un râle grave et prolongé. Bossk lâcha prise et se releva, haletant Il écrasa de son pied la tête de sa victime contre le sol et, de toute sa hauteur, la bouche dégoulinante encore de sang frais, il éclata en un rire vicieux et morbide.
« Le Sith pensait probablement que ce monstre serait un bon gardien pour son tombeau… »
Le chasseur de primes se dirigea vers une grande porte au fond de la sépulture, sur laquelle on pouvait voir, peint en rouge écarlate, l’insigne des Seigneurs Noirs.
« …Il se trompait. »
Une journée sans éclat de rire est une journée perdue ! (c'est y pas vrai, ça ?
)