par pacha » Lun 13 Fév 2006 - 15:39 Sujet:
Après une attente de près d'un mois, voici le premier chapitre de la seconde partie! La suite arrivera plus vite, rassurez-vous...
Chapitre I : Le jugement
La porte d’une des chambres du Temple Jedi s’ouvrit dans un sifflement, à l’intérieur se trouvait un Corellien anxieux de son avenir, il fit face à son visiteur pour voir un officier des douanes républicaines en uniforme d’apparat. Les deux hommes se dévisagèrent en silence pendant de longues secondes avant que l’officier n’ose ouvrir la bouche avec un sourire :
- Delar, les nouvelles sont bonnes : Le tribunal t’a jugé innocent pour la mort de Rosma, pour ton implication avec une organisation Sith et d’un quelconque attentat contre ma personne.
- Très bien, mais pourquoi est-ce que ça a été aussi long bon sang ? Ca fait des heures que je me ronge les sangs !
- Eh bien… Tu es jugé coupable d’association de malfaiteurs et de trafic de stupéfiants et de délit de fuite lors d’une intervention des douanes.
- Ce qui signifie ?
- En soi rien de grave car cette condamnation n’est associée à aucune peine, si ce n’est que tu dois t’engager à aider la capture de Fyr… Vivant.
- Ce type est une ordure, il ne mérite pas de vivre. En plus, tous les seigneurs de la pègre se feront un plaisir de l’aider à s’évader, Il leur est trop utile.
- Je le sais.
Sur ces paroles, un Jedi entra dans la pièce. Il devait avoir une soixantaine d’année, son visage était marqué par les années. Il semblait briller d’une infinie bonté et d’un calme surprenant. Il prit la parole d’un ton étonnamment grave :
- Delar, depuis que tu as révélé des talents, même infimes pour la Force, tu ne peux plus chercher la vengeance, elle te tirerait vers le côté obscur. La capture et le jugement de cet homme peut être un grand pas pour cette république en perte de vitesse.
- Ils sont beaux mes talent pour la Force !!! Sans personne pour m’aider à les faire fructifier, ils ne sont qu’un poids, et non un atout !
- Mais tu ne peux les rejeter. Certes ton potentiel est minime, mais il se nourrit du côté obscur, c’est lui qui les a fait émerger. Rien que ce phénomène inquiète le Conseil.
- Pourquoi ne pas m’apprendre à faire avec alors ?
- C’est pour répondre à cette question que nous nous rendons sur l’heure au Conseil.
- Maintenant ?
Après quelques minutes de discussion pour préparer l’entretien, les deux hommes sortirent de la chambre et se dirigèrent vers la plus haute tour du Temple. Le maître Jedi continuait de le rassurer sur son sort. Ils finirent par arriver devant la grande porte du Conseil, Delar commençait à se sentir très nerveux, il ne cessait de remettre en place sa veste, Pawly lui dit dans un souffle :
- Sache que je ferais tout mon possible pour pouvoir te former, à mon sens te laisser partir sans formation est le meilleur moyen de t’indiquer le chemin du ressentiment, de la colère et de la frustration, chemin qui mène droit au côté obscur.
- Je comprends, mais croyez-vous que le Conseil soit du même avis ?
- Même un padawan est plus confiant que toi tu sais ?
Sur ce, la porte s’ouvrit, découvrant deux Jedi : un homme d’une trentaine d’année que Delar reconnut comme étant Qui-Gon Jinn, l’autre était un padawan. A leur visage sans surprises, on voyait aisément qu’ils partaient pour une mission sans joie particulière mais avec cette détermination propre aux Jedi. La salle du Conseil semblait encore plus impressionnante maintenant que Delar savait qu’il passait en séance après le maître Jinn. Maître Windu les appela de l’intérieur avec un sourire :
- Entrez donc maître Hirock, et faîtes entrer Delar, il a l’air fort impressionné…
- Bien maître Windu.
Les deux hommes pénétrèrent dans la grande pièce ronde, Delar se sentait oppressé et un peu claustrophobe malgré les grandes baies vitrées. Cette vue plongeante sur la capitale de la République lui donnant le vertige. Douze maîtres Jedi étaient assis sur leurs fauteuils gris tapissés de rouge disposés en cercle. Douze maîtres qui le regardaient, non pas avec curiosité mais avec une profondeur telle qu’il lui semblait qu’ils pouvaient voir ses os et ses pensées sans difficulté.
Maître Windu reprit la parole :
- Delar, d’après le verdict du procès, vous êtes coupable de faits que nous n’ignorons pas et que nous souhaitons garder en mémoire au cours de cet entretien : association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants et délit de fuite. Ce dernier chef d’accusation ne nous intéresse que très peu. Maintenant que ceci est dit, nous vous laissons la parole, maître Hirock.
- Un instant, intervint Delar, j’ai été acquitté des chefs d’accusation les plus graves !
- Vous ne parlerez que lorsque vous y serez invité, Kasai ! rétorqua Mace d’un ton impérieux.
- Bien maître Windu.
Les regards des maîtres pesaient lourdement sur Delar qui regrettait son intervention tout en trouvant injuste cette présentation des faits aux autres maîtres. Pawly prit la parole sur son ton posé habituel :
- Tous les maîtres du Conseil savent que je n’ai jamais pris de padawan, prétextant que ma maîtrise de la Force ne tirerait aucun d’eux vers le haut. Mes capacités sont réduites et je suis un Jedi oeuvrant pour la sérénité au sein de la galaxie, non pour une défense armée de la République.
- Un padawan Delar Kasai ne peut devenir, adulte il est, rongé par un désir de vengeance, par l’appât du gain il est, dit un petit être blotti dans son siège.
- Ce n’est d’ailleurs pas ce que je demande, mon caractère et mes connaissances sont justement appropriées pour aider Delar à ne pas céder au côté obscur. La formation aura pour but de lui apprendre à se défendre contre l’obscurité, pas d’en faire un guerrier.
Les maîtres continuèrent de dévisager Delar en le sondant mentalement. Tous lurent en lui des sentiments violents et un attachement très grand à de nombreuses choses matérielles. Tous sentaient la difficulté qu’aurait cet adulte à se conformer au Code.
Maître Yoda reprit la parole sur un ton sans équivoque :
- Delar Kasai ne sera pas padawan, la réponse du Conseil est stricte.
- Vous devez comprendre que ce choix risque de faire naître chez cet homme un ressentiment fort contre l’ordre et une frustration vis-à-vis de ces capacités qu’il ne saura pas développer sur la bonne voie.
- Nous comprenons ce fait et nous en acceptons les conséquences, répondit sèchement maître Windu, je soutiens pleinement la décision de maître Yoda. Delar Kasai aidera la justice à arraisonner Zikk Fyr, et vous l’y aiderez si vous le voulez, une mission sur le terrain vous rappellera la réalité de la République.
*
**
Le commandant Foss sortit de la chambre de Delar avec une certitude : il ne devait pas perdre de temps pour retrouver Zikk. L’Errant Missionnaire de Delar étant sur Coruscant, le chasseur de primes devrait venir sur la planète pour finir le travail. Connaissant le personnage, il ne se contenterait pas de savoir Delar au ban de la société, il le voudrait mort. Foss prit donc la décision de surveiller le vaisseau et d’attendre une erreur de la part de son ennemi. L’officier emprunta le chemin des docks.
En arrivant près de la caserne des douanes, il décida de s’équiper d’autre chose que de son uniforme de parade. En furetant dans l’armurerie, il tomba sur un casier à verrou électronique. Ses accès d’officier supérieur lui permirent de faire sauter la sécurité. Tout un arsenal des services spéciaux de la République galactique… Une aubaine pour lui. Il choisit une combinaison noire ajustée, un fusil blaster à lunette, un comlink de poche et une paire de macrojumelles. Equipé de tout cet attirail, il sortit discrètement du local et poursuivit son chemin vers le spatioport. Les ruelles étaient sombres à cette heure et il ne rencontra âme qui vive. Le vaisseau était situé sur le quai 153, qui était réservé aux saisies avec un sas de sécurité qui n s’ouvrait que sur commande express d’un haut fonctionnaire de justice.
Les abords du quai étaient déserts comme s’y attendait Foss. Toute la cargaison du vaisseau était répandue sur le quai pour permettre aux enquêteurs de fouiller en profondeur le rafiot. Le commandant se dissimula derrière une caisse pour étudier la scène et trouver la cachette idéale où il pourrait se tapir assez longtemps sans se faire démasquer.
Le quai avait une forme cylindrique d’une bonne cinquantaine de mètres de diamètre sur cent de hauteur. Les parois du quai étaient vitrées sur leur moitié supérieure, donnant sur des bureaux et des postes de surveillance. Un couloir débouchait à l’opposé de celui que Foss avait emprunté, il paraissait désert mais devait être sous surveillance dans la journée. Le sommet du cylindre était constitué d’un sas ouvrant sur le ciel de Coruscant. Aucune menace ne viendrait par ici. Foss repéra immédiatement les conduits d’aération tous les vingt mètres environ sur la paroi à près de trois mètres du sol. C’était à la fois une cachette idéale et une voie d’accès non surveillée. Il décida de se camper dans celle faisant face au sas du vaisseau.
*
**
Delar n’en revenait pas : le Conseil l’avait rejeté purement et simplement, prenant à la légère le risque qu’il représentait. Pawly en revanche hésitait sur l’attitude à avoir, il n’était pas aussi limpide pour lui que le Conseil ait refusé de façon claire, il fit part de son opinion au contrebandier :
- Qu’en penses tu ? Maître Windu t’a fait un beau cadeau…
- Vous trouvez ? Me jeter dehors sans un regard est un cadeau pour un Jedi ?
- Ta colère obscurcit ton jugement, je trouve pourtant clair le message que le Conseil nous a donné.
- Le message est clair en effet : je ne serai pas un padawan, ni un Jedi.
- Attention, le conseil ne veut pas que tu sois un PADAWAN, mais moi non plus, car cela reviendrait à nier ton expérience passée. En revanche, le conseil m’envoie en mission avec toi. Et cette mission ne concerne en rien les Jedi, la République n’a rien demandé à l’Ordre à ce sujet. Le conseil me laisse la voie libre pour t’apprendre les voies des Jedi.
- Si vous avez tort, vous risquez de vous faire exclure de l’Ordre pour désobéissance à une décision du Conseil !
- Tais-toi et viens donc choisir avec moi des vêtements plus dignes d’un Jedi, jeune APPRENTI.
Les deux hommes sortirent de la réserve avec la même tenue : une bure d’un gris très foncé portée ouverte sur une tunique d’un beige très clair. Ils portaient tous les deux des bottes de cuir d’un marron tirant sur le noir et une large ceinture du même matériau. Delar fut étonné de la légèreté des ces frasques, Pawly lui fit remarquer que la protection qu’elles offraient en était autant réduite. Pour un contrebandier comme Delar, cela revenait à se tenir nu devant un blaster double, comme celui de Zikk par exemple… Il risqua une question :
- En ce qui concerne l’armement, je peux garder mon blaster ou vous comptez m’offrir un sabre laser ?
- Le sabre n’est offert qu’aux padawans, les autres doivent le construire eux-mêmes, le temps viendra où tu auras le tien, je ne peux t’en offrir sans me mettre à dos le Conseil, et je comprends cette position.
- Pourquoi des enfants auraient-ils le droit de manier une telle arme et moi non ?
- Tu agis comme un enfant gâté, la violence qui se trouve dans ton cœur et que tu ne maîtrises pas encore te rendrait trop imprévisible avec un sabre laser. C’est une arme noble à double tranchant, et aujourd’hui, elle te détruirait.
- Bien, je comprends. Je pense que nous devrions nous rendre auprès des services de police pour commencer dés maintenant l’enquête non ?
*
**
Zikk Fyr ne comprenait pas comment Delar pouvait lui filer entre les pattes de façon aussi systématique, C’était le seul contrat que le chasseur de primes n’avait pu remplir de façon satisfaisante. Surtout, c’était le seul contrat qui, au total, lui avait coûté de l’argent, et ça, il n’était pas prêt de le supporter. L’Errant se trouvait sur Coruscant mais sous scellés et il s’était avéré difficile de l’approcher. Il y était finalement parvenu et le contemplait dans la faible lueur du hangar. « Un beau navire tout de même, bientôt à moi » pensa-t-il.
Soudain il aperçut une lueur venant d’une bouche d’aération du hangar, du coin de l’œil, il remarqua que quelqu’un bougeait à l’intérieur. L’homme ne pouvait pas le reconnaître à cette distance et dans cette obscurité mais le moindre mouvement amènerait le Rodien en pleine lumière et en plein dans l’éventuelle ligne de mire de ce dérangeant spectateur. Il devait prendre une décision rapidement. Il prit un petit détonateur thermique accroché à sa ceinture, l’activa d’une pression et le lança en direction de l’observateur, « voila qui devrait le faire sortir de sa cachette ». Il se mit à courir derrière l’objet en tachant de rester à couvert. Il vit distinctement l’homme sortir avec précipitation de sa cachette et se dissimuler derrière une caisse. Le détonateur explosa dans une gerbe d’étincelle, son souffle planquant le Rodien à terre. Il se releva d’un bond et en quelques enjambées fut au dessus de son « spectateur ». Le tenant en joue, il lui dit :
- Où est Delar ?
- Fyr, tu n’es qu’une pourriture, si ce n’est pas moi qui le fait, Delar te tuera de ses mains.
- Où ?
- Au Temple Jedi, dit Foss dans un sourire.
Zikk entendit des pas venant du couloir dans son dos et décida d’en finir avec celui qu’il avait devant lui, il était inutile de laisser des ennemis en vie. Il se fit feu au moment même où Foss se décida à lui décocher un coup de pied dans l’entrejambe. L’officier s’écroula en hurlant, ne voyant pas le chasseur de primes fuir à toute jambe le hangar.
"Notre seul ennemi est la colère" Qui-Gon Jinn