Bon ! Voilà la dernière partie des aventures de Boba Fett
J'espère que ça vous plaira.
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BOBA FETT
- CHASSE AU JEDI -
DEUXIEME PARTIE
Une douce lumière orange illumina le cockpit à travers la verrière du Slave I. MU-12 bipait avec douceur, et les moteurs hyper spatiaux se rengainèrent dans leurs orbites. Un long silence s’installa alors, tandis que le vaisseau entrait dans l’atmosphère de Tatoiine, une brume épaisse et rose qui ne tarda pas à se dissiper, laissant place à un long paysage désertique qui semblait ne pas avoir de fin : un soleil assassin se couchait sous les cieux pourpres, et un autre le suivait dans sa chute, dans un bain d’ombres et de lumières.
Survolant les canyons et les rares banthas qui s’aventuraient sur la plaine sableuse, le Slave I s’immisça dans une belle impression d’immortalité, sur une nuit naissance, et sous la mort du jour. La mâchoire serrée comme celle d’un requin, ses yeux n’étant plus que deux fentes où brillaient une lointaine lumière noire de haine, il évita de croiser les images du passé, fourmillant dans son esprit, voguant entre les dunes de sables.
Le sable de Géonosis, en lui, éveillait les mêmes colères qui l’eurent foudroyées deux ans plus tôt : accroupi devant ce qu’il lui restait de vie, il prenait le casque de son père et l’approchait de son crâne, où coulaient un long ruisseau de larme. A cet époque, il n’était que Boba, fils de Jango, accompagnant de temps à autres son père dans ses aventures.
Pourtant, assis dans le cockpit d’un superbe Slave I, tenant les commandes mieux que les plus légendaires pilotes, il était Boba Fett, chasseur de prime, assassin craint et respecté. Une ombre parmis les ombres, et pas des moindres : un Fett.
La nuit environnait son chasseur, mais quelques lueurs du jour subsistaient encore dans le lointain.
Son ordinateur de bord lui informa la présence de Mos Eisley, non loin de là, et Boba pianota sur l’écran tactile tout en jetant un œil sur son radar.
Une étrange lumière clignotait sur celui-ci.
Par instinct, où son automatisme bestial refit surface, ses mains se clouèrent sur les commandes, les fentes de ses yeux se rétrécirent encore plus, et, sans attendre les premiers émois du canon à ions de Meo Diett, son Slave fit une jolie pirouette, ses moteurs vrombissant leur hâte de combattre, au rythme de son cœur qui battait la chamade.
La silhouette sombre du Sierrawing de Diet pointa alors à l’horizon, et une pluie de laser zébra aussitôt les cieux pourpres.
Le Slave I esquiva la tempête, usant lui-même de ses torpilles à protons, qui se perdirent dans le lointain…
Le chasseur de Diett s’insinua dans les tonnerres des torpilles, et l’un d’eux effleura sa coque fragile, explosant à la surface de ses générateurs latéraux. Le vaisseau chancela dans les airs, déstabilisé. Une de ses ailes s’effondra alors sur le sable, soulevant un long nuage de poussière orangée, avant de se redresser, majestueusement, vers les cieux tombant.
Dans son cockpit, Meo Diett observait son radar : Boba Fett n’en avait pas encore fini avec lui. Deux nouvelles lumières blanches s’allumèrent sur l’écran : deux torpilles à protons téléguidés bondissaient dans les airs, leur course escortée par la danse des dunes sableuses.
Il rectifia sa trajectoire, et donna toute la puissance nécessaire à ses moteurs pour partir loin de leur portée.
Les générateurs rugirent, le moteur cria ses douleurs, et Meo, pianotant frénétiquement sur son tableau de bord, baignait dans une longue rivière de sueur, qui dégoulinait sur sa banquette.
Ses canons-blasters arrières pivotèrent, et il cibla la première torpille : après trois tirs bien sentis, elle explosa en plein vol, et des brumes de poussières tombèrent dans le désert.
Il ne tarda pas à s’affairer à la seconde : une boule de flamme gagnait son vaisseau. Puissante, rapide, solitaire dans un bain d’ombres et de lumières. Ses mains se risquèrent près de la gâchette, ses doigts trouvèrent à tâtons le bouton de tir, et chacun de ses os se crispèrent, la Force elle-même inonda son corps, et une pluie intense de laser s’écoula de ses canons-blasters.
Ce fût à ce moment que la Force lui fit tourner la tête. Alors que la deuxième torpille explosait dans le ciel, au-dessus de Mos Eisley.
Au-delà de la verrière de son cockpit, il vit le Slave I foncer droit sur lui.
Un laser explosa la large vitre. Les bris de verre cinglèrent son cockpit.
Un autre tir pénétra son épaule, et lui arracha un cri. Par réflexe, il pressa la gâchette de tir et une mélodie métallique tinta à ses oreilles : les yeux fermés, il comprit qu’il avait atteint sa cible, par hasard, ou par la Force.
Son moteur éclata sous la force destructrice d’une torpille à proton, et les ailes de son Sierrawing se détachèrent de leur socle, brisées par les bas immeubles de la ville : son chasseur tomba à la renverse, un long chemin de sable se dessina dans les quartiers, et une autre explosion retentit derrière Meo, sous le choc. Les générateurs s’embrasèrent.
Boba ne parvint pas à maintenir une trajectoire fixe : le laser de Diett avait pénétré les générateurs d’hyperpropulsion, entraînant une réaction en chaîne : son moteur Kuat F-31 explosa, menant le Slave I vers une interminable chute au-dessus de Mos Esley…
Boba s’agrippa à son tableau de bord tandis que son vaisseau glissait sur un tapis de sable…
Lorsqu’il rouvrit les yeux, la douleur l’aveuglait, lui brûlant le front.
Un son strident annonça l’heure funeste de ses générateurs Kuat XF16. MU-12, s’éjectant de son socle, lui conseilla vivement de débarrasser le plancher.
Boba prit le casque de son père, le blaster de ce dernier, ainsi qu’une dague bien aiguisée qu’il fixa à sa cheville, et bondit hors de la verrière fracassée.
Sur le sable, il courût quelques mètres avant d’être projeté à cent mètres par la force de l’explosion. Son visage baignant dans le sable, il chercha à tâtons son blaster, et le trouva. Son seul contact suffit à la rassurer, et la vue du casque mandalorien le réconforta.
Il se leva d’un bond, prit son autre blaster perdu dans le sable, confia le casque à MU-12, jeta un coup d’œil discret au quartier plongé dans la nuit, et redonner un air de neuf à son costume noire. En quelques secondes, il se sentit redevenir Boba Fett, ce chasseur de prime impitoyable, impeccable. Le même homme qui ne tarda pas à s’élancer à la poursuite de Meo Diett, son contrat, dans les rues de Mos Eisley.
Il serpenta alors les quartiers de la ville, une heure, un siècle, il ne sût pas alors. Il aperçut les flammes rougeoyantes du Sierrawing s’évanouir au-dessus de la cité, et les rumeurs de la foule parvinrent à ses oreilles. Il bifurqua aussitôt dans une petite ruelle, et une vague odeur de fumée lui caressa les narines. Escaladant les murs d’une maison à l’état déplorable, prenant appui aux rebords des fenêtres, il accéda au toit et à destination.
Le Sierrawing n’était plus qu’un grossier tas de cendre, malgré quelques lointaines lueurs de sa splendeur passée. La foule affluait autour des flammes.
Le regard de Boba analysa tous les quartier à portée de vue : la plupart était plongée dans la nuit, à la douceur des toutes dernières lueurs de la journée, et leurs chemins semblaient sans vie, endormis.
Mais, le long d’une route sableuse, il aperçut une sombre silhouette se peindre dans la nuit, avant de disparaître sous la vitrine d’une échoppe.
Boba bondit hors des toits, atterrit impeccablement sur le sable, ne se risqua pas à un coup d’œil vers la foule interloquée, et partit en quête de Meo.
Il fréquenta les ruelles sombres, le regard droit, fermé, sa vitesse toujours constante, ses deux blasters serrés dans chaque main. Il hanta les longues avenues de Mos Eisley, visita la nuit et n’écoutan que son instinct, radar infaillible.
Enfin, il s’arrêta net devant l’échoppe délabrée, remarqua un landspeeder garé sur le sable, et pénétra par une large entrée d’où on devinait la présence d’une porte dans le passé.Il arriva dans un mince vestibule, et remarqua un mince filet de poussière sous un rideau de soie, trahissant la présence de Diett. D’un air satisfait, il pointa son blaster et souleva délicatement le rideau… Là, au fond de la pièce, tapi dans l’ombre, Meo Diett le fixait, ses yeux verts se perdant dans les siens. Une de ses mains soutenait son épaule bléssée. Un court silence s’installa alors dans leur regard, avant que, brusquement, le combat ne commence dans une mêlée de flammes émeraudes et de lasers zébrant la nuit.
Boba bondit sur le côté, s’abritant sous une étagère remplies d’ustensiles de cuisine. Il fit feu à plusieurs reprises, caché par un article nommé « Bombe de Kotorn » tandis que le sabre laser de Diett dansait au-dessus de la caisse du marchand.
Fett se pencha pour éviter la lueur verte qui brisa en deux toutes l’étagère, avant de chuter lourdement sur le chasseur de prime.
Se dépêtrant des bris de verre et des morceaux de plastiques, Boba, le souffle court, fit une cabriole et atterrit sur un long fauteuil doux et moelleux (toutefois le prix lui sembla moins confortable) et ses mains perdirent un blaster qui se cacha sous une étagère.
Meo Diett, le sabre laser s’apprêtant à le décapiter, le fixa de son regard sans pitié. On aurait dit ce gungan de Coruscant devant un steak de bantha appétissant.
Boba trouva à tâtons son autre blaster et le tendit vers Meo.
Il tira sur la gâchette.
Mais lorsqu’il ouvrit les yeux, il vit avec stupeur que le sabre du Jedi avait brisé le canon, et que Meo, toujours en vie, continuait de l’observer.
Comme si le temps s’était arrêté, Boba vit la lueur verte du sabre se baisser lentement vers lui, plus lentement encore que la peur s’écoulait dans son esprit. Soudain, il se sentit faible, fragile, comme un enfant.
A la différence prêt qu’il était toujours Boba Fett, chasseur de prime.
Il bondit au-dessus de Meo et roula sur le sol, sur les bris de verre et sa main trouva automatiquement la Bombe de Kotorn. Rugueuse, grosse et difforme, elle allait lui sauver la vie.
Il la dégoupilla. Activée.
Boba la plongea dans l’obscurité de la pièce, et ses deux jambes le portèrent, le temps de trois pas et de trois battements de cœur, hors de l’échoppe, sur le sable.
Cette fois, il trouva son contact doux et rassurant.
La force de l’explosion le repoussa et l’écrasa contre un mur délabré, et il atterrit près du landspeeder, immobile dans la nuit.
Il entendit des vitres se briser, et quand il ouvrit les yeux, il retint sa respiration.
Meo se trouvait là, devant lui, sa longue cape n’était plus qu’un résidu de tissu calciné. Son regard pénétrant n’étant plus que de deux yeux implorant, qui le fixaient avec douleur.
Du manche de son sabre laser étincelait toujours une longue flamme verte.
Paralysé, Boba n’osa bouger un os.
Meo Diett s’approcha.
- Joli coup, petit. Kenobi disait vrai, tu est un vrai démon.
Il s’approcha encore, la lueur crépitante de son sabre se rapprochant dangereusement du front de Boba, immobile.
- Une vrai tête brûlée, c’est le cas de le dire, fit une voix derrière eux.
Meo tourna la tête, et eut un sourire surpris.
Obi-Wan Kenobi, maître Jedi, se trouvait devant lui, fixant l’échoppe embrasée qui jetait ses flammes et ses cendres sur l’avenue de sable.
Il était différent de la première fois que Boba l’avait rencontré : autrefois, il avait le regard doux, le visage jeune, fier et apaisé.
Telle qu’il le voyait, il donnait l’impression d’un homme en passe de devenir un vieillard avant l’heure : quelques lueurs grises dans sa barbe et ses cheveux trahissaient son âge, et les traits de son visage fermaient ses pensées à tout visiteur. Dans ses yeux se dessinait une lointaine douleur, qui semblait l’embraser jusqu’à la moelle.
Sa voix semblait se perdre dans cette douleur. Son timbre métallique révéla sa longue solitude.
- Bonjour Meo, dit-il en souriant, d’un lointain sourire qui semblait provenir d’outre-tombe. D’un sourire qui était le sien à peine un an plus tôt.
- Obi-Wan… ce garçon m’en a fait voir de drôle sur Sierra. Excuse-moi d’être venu ici, le sénateur Organa m’a expliqué la… situation. J’ai appris pour Anakin. Je suis désolé…
Obi-wan perdu aussitôt son sourire et fixa les cieux d’un regard perçant.
- C’est bon, s’écria Maître Kenobi, en passant la main sur sa nuque. Je suis heureux de te voir sain et sauf, j'aurais peut-être les nouvelles de l’Empire ? Ici, les seuls ragots concernent les Hutt, ou les champions de Pod...
- Les nouvelles ? Elle ne sont pas très bonnes, Obi. Pas très bonnes pour nous.
- Je m’en doute, fit Kenobi, le regard fermé. Je vous observe depuis votre arrivée, tu sais ! Ca ne m’étonne même pas que tu n’ais pas senti ma présence, tu avais fort à faire avec ce jeune homme, non ?
Meo soupira bruyamment. Boba lui était complètement sorti de l’esprit, bien que son sabre soit pointé sur lui, à une dizaine de centimètres de son front.
Boba le souffle court, fixa Meo d’un regard perçant, qui, au grand dam du jeune chasseur de prime, lui administra un sourire infaillible.
Il éteignit son sabre laser et le remit à sa ceinture, et d’un signe de tête, demanda à Boba de se lever.
- Allez mon garçon, fini de jouer. Obi, où pourrais-je trouver un vaisseau d’occasion ? Je suis un peu court, niveau monnaie. La vie à Sierra coûte assez cher... Ici, ça à l'air un peu moins...
- Je verras ça avec toi. Pour le garçon, son vaisseau est en sal état aussi.
Il eut un léger sourire et Boba savait bien ce qui se tramait derrière sa tête : le Slave I, au temps de son père, ne lui avait pas paru très courtois.
Boba réfléchit à ses dépenses : trois générateurs, peut-être quatre, à réparer ou à remplacer (c’était presque le même prix, vu l’état des dommages) et un moteur Kuat F-31.
Pas assez d’argent pour payer la loyal. Tant pis, pas besoin de dataris là où les blasters suffissent.
- Jabba le Hutt aura bien besoin d’un petit renfort de toutes façons. C’est vrai qu’il aurait massacré une vingtaine de ses employés ?
- Je me fiche un peu de ces rumeurs, tu sais… fit Obi-wan avec l’ombre d’un sourire. Mais j’ai entendu parler de vingt danseurs et cuisiniers.
Ils s’engagèrent alors tout deux dans un long dialogue qui n’intéressa pas Boba.
Car une idée avait foudroyé son esprit.
Une idée qui faisait bien de lui un Fett.
Une lame bien aiguisée caressa sa cheville. De quoi honorer son contrat.
Sa main glissa sur sa cuisse, mais les deux Jedi ne semblèrent pas le remarquer, trop concentré sur leur conversation. Mais la Force les avertit et leur deux regards pivotèrent en même temps sur leur cou.
Mais il était trop tard. Un hurlement déchira le silence de la nuit.
La dague de Boba pénétra la chair de Meo, coupant net la respiration. Son cri s’étouffa dans la douleur et le Jedi sentit son cœur imploser dans sa poitrine.
La main de Boba empoigna le sabre laser de Diett. Il esquiva la lame bleue de Kenobi qui manqua de cisailler ses jambes.
Il bondit sur le siège du landspeeder, l’activa, jeta un dernier coup d’œil derrière lui (Obi-Wan rattrapait le corps sans vie de Diett dans sa chute) et l’ombre de sa silhouette s’évanouit aussitôt dans une ruelle obscure.
* * *
Tandis que la nuit s’était approfondie autour de Mos Eisley, un speeder fonçait dans un vaste désert de sable, dans une majestueuse impression d’éternité.
Immortel, invincible, le chasseur de prime Boba Fett volait vers son prochain contrat. Il se plaisait de temps à autres à plonger sa main dans sa poche, caresser le sable de Meo Diett, preuve que son contrat était honoré.
C’était une mission parmis tant d’autres. Parmi celles qu’il avait accompli avant. Parmi celles qu’il accomplira plus tard. Car Boba Fett est un mythe, un dieu. Un chasseur de prime, craint et respecté, dont l’ombre plane aux quatre coins de la galaxie : la légende de Boba Fett.
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Voilà ! J'espère que ça vous a plu