Anakin Skywalker est vivant.
Ses mots prononcés par Reva ont fait l’effet d’une bombe sur Obi-Wan Kenobi. L’ancien Jedi est un homme brisé, qui ne fait plus confiance à personne. Et pourtant, la confiance va s’avérer nécessaire s’il veut ramener la jeune Leia auprès de sa famille. Mais son ancien apprenti s’est mis en chasse, et n’a pas l’intention de laisser son premier mentor s’en sortir aussi bien que sur Mustafar…
Quel épisode ! Tout y est réussi, ou presque.
Les réussites ? Elles sont nombreuses. La première scène, avec les souvenirs d’Obi-Wan qui le tourmentent, et toute l’interaction au cours de l’épisode avec la jeune Leia, parfaite. Ce véritable espoir qu’elle représente, cette lumière qu’elle incarne, ce discours, CE DISCOURS d’Obi-Wan alors qu’il tente de convaincre les stormtroopers qu’ils sont père et fille et que la mère est morte, ces références à Padmé, jamais expressément nommée mais si présente dans l’esprit de l’ancien Jedi lorsqu’il voit Leia, on dirait presque que c’en est physiquement douloureux pour lui de la regarder. Ewan McGregor nous livre là une superbe prestation, sur une planète qui, pour le coup ressemble à la Terre, mais avec des paysages tels qu’on se demande où cela a bien pu être tournée.
Et donc, le duo se fait une alliée, qui est déjà venue en aide à bien d’autres avant eux, dont un précédent Jedi connu ! Mais c’est génial ! Un peu facile, peut-être, mais qu’est-ce que cela fait plaisir ! Bon, maintenant, on veut une série sur lui !
Et puis il y a la fin. La fin, cette fin… déjà, j’ai été plus qu’étonné de voir Dark Vador apparaître dans cet épisode, je pensais qu’on l’aurait pour plus tard dans la série. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les scénaristes ont été généreux avec lui, on ne pleure pas sa présence ! Nettement plus impressionnant que le Grand Inquisiteur (vous me direz, ce n’était guère compliqué
) (d’ailleurs, c’est bien vu que Reva mette la mort de son patron sur le tableau de chasse d’Obi-Wan, comme l’est la rivalité entre les Inquisiteurs, on sent que tout ça monte en tension de ce côté-là des personnages), et tellement maléfique ! Sa première véritable action en fait véritablement le monstre qu’il est, utilisant toute la compassion dont il sait Obi-Wan capable pour l’obliger à se dévoiler. Le jeu d’acteur d’Ewan McGregor à cet instant est tout simplement magistral et, comme lui, on se sent perdu, on se sent honteux, on se sent défait. 
Défait ? La dernière excellente trouvaille de l’épisode, c’est bien évidemment cet affrontement qui n’en est pas un. Obi-Wan refuse de se battre, et semble hésiter entre la fuite et le fait de faire perdre son temps à son ancien apprenti pour permettre à la jeune Leia de quitter la planète. Bien évidemment, celle-ci et son père ne se croisent pas (encore?) et bien évidemment, tout cela finit par obliger l’ancien Jedi à dégainer pour de bon son sabre-laser ! Et… ça ne sert à rien, ou presque. Vador est une machine de guerre, inarrêtable, imbattable, et tandis qu’Obi-Wan est en difficulté, lui ne se sert que d’une seule main, domine magistralement le combat… et là, vient une scène d’une rare violence : le Sith utilise la Force pour faire vivre à son ancien mentor le supplice du feu qu’il a connu sur Mustafar !
Que dire, franchement ? Ce n’est pas un affrontement, ce n’est pas un duel : c’est de la torture, aussi mentale que physique, exercée par Vador sur Obi-Wan. Il n’y a pas de grande tirade, pas de discours enflammé, pas de tentative de ramener Anakin/Vador à la raison, non, rien de tout cela, les mots sont inutiles. Vador est là pour tuer. Alors bien sûr, Obi-Wan réussit à s’échapper, c’est une évidence, mais comment ne pas l’imaginer davantage encore brisé par ce qu’il vient de subir ? A moins que… 
Alors pourquoi une réussite presque totale ? Parce que, une nouvelle fois, tout n’est pas parfait. Et les défauts de l’épisode, étonnamment, se situent tous dans la/les dernière(s) minute(s) et ont trait à ce qu’il se passe dans les tunnels. Là, c’est un peu facile tout de même : Reva trouve les deux caches successives en quelques secondes parce que, elle se lance dans les tunnels et a réussi à dépasser Leia (?) sans jamais croiser le chemin de Tala (??). La Force est plus efficace qu’un GPS semble-t-il…
Et surtout, les toutes dernières secondes posent problème. Tala, seule, quasiment à découvert, réussit à tenir en respect une bonne dizaine de stormtroopers ainsi que Dark Vador lui-même, séparant Obi-Wan d’eux en provoquant un incendie… alors même que, quelques instants plus tôt, la série elle-même nous montre Vador briser des gens à distance via la Force et contrôler les flammes ! Pire encore, le Sith observe, presque tranquillement, Obi-Wan être sauvé sans rien tenter pour empêcher cela ! Plaît-il ? Alors bien sûr, on pourra discuter sur le fait que Vador ne veut peut-être pas, tout au fond de son cœur, éliminer son ancien mentor, mais on ne peut pas se contenter de cela, de nous laisser sous-entendre que, peut-être… sauf si, évidemment, Vador nous le confirme dans la suite de la série… vu qu’il réapparaîtra sans doute, j’imagine mal l’équipe créative se dire « on le met dans l’épisode 3 et c’est tout ! ».
Un épisode quasi-magistral donc, dont les quelques faiblesses narratives me semblent finalement être imputables au format série. Mais une nouvelle fois, l’épisode se termine avec une furieuse envie de voir la suite, et la série respecte parfaitement l’aspect serial si cher à George Lucas.
Vivement !
Note : 90 %
