Dans mon souvenir, les Inquisiteurs de l'
UEL ne sont pas forcément rouges, notamment dans Dark Empire. Pour le reste, vrai que je me suis inspiré des inquisiteurs de Rebels. Je fais une sorte de mix entre les deux, on va dire^^
Court chapitre suivant, avec toujours Vénir Edgan à l'honneur...
Chapitre 5 : Dans les geôles de l'Inquisitorius Le temps jouait contre Vénir et il le savait. Dès qu’un de ses supérieurs s’aviserait qu’il agissait en électron libre, affranchi de tout ordre, c’en serait fini de son escapade. Une situation aussi inquiétante qu’excitante : les représailles à ses initiatives pouvaient être très sévères, dans un Empire où l’ordre et la discipline étaient érigés en règles primordiales.
L’excitation, elle, provenait de ce sentiment de transgresser la loi, les ordres et ses prérogatives. Vénir espérait que personne ne viendrait contrôler ses actes le temps d’interroger l’espèce de loque humaine qu’il avait capturée. Sinon, il serait puni et remis à sa place. Par contre, une fois son rapport rédigé sur la mission qu’il s’était lui-même fixé, ses supérieurs fronceraient les sourcils face à cette initiative personnelle, mais constateraient également que Vénir pouvait être efficace sur le terrain. Ce pouvait être le tournant de sa carrière.
Sur le chemin du retour, le comlink de Vénir ne sonna pas, à son grand soulagement. Pour le moment, son absence semblait passer inaperçue. Personne ne lui demandait de comptes.
L’écueil suivant, à savoir un comité d’accueil de ses supérieurs devant le bâtiment de l’Inquisitorius, lui fut également épargné. Tête haute, menant son escouade et son prisonnier toujours inconscient, il gagna les niveaux inférieurs, ceux des geôles.
Une fois son prisonnier enchaîné au mur, les poignets enserrés dans le dos. Vénir renvoya l’escouade de Stormtroopers et scruta son prisonnier.
Son visage comme son corps étaient couturés de cicatrices, de brûlures mal soignées, parfois purulentes. Il puait la crasse et la vermine, n’était plus que l’ombre de l’homme qu’il avait un jour été.
Vénir n’était même pas certain d’avoir affaire à un humain. Dans l’état où il se trouvait, l’être pouvait tout aussi bien être un humanoïde dont le temps et les épreuves auraient gommé les caractéristiques.
Peu importait. Tout ce que l’Inquisiteur espérait, c’est qu’il avait en face de lui un ancien Chevalier Jedi. Mentionner un tel fait dans son rapport ne pouvait que lui rapporter des points. Et bien entendu, il passerait sous silence l’impuissance et la déchéance de la créature. Faire croire qu’il avait vaincu un Jedi serait bon pour son avancement.
Il piqua l’homme au bras avec un scanner médical, afin de récupérer un échantillon cellulaire qu’il soumit à une recherche ADN dans la vaste base de données impériale. Quelques secondes plus tard, il avait le dossier de l’homme sous les yeux.
Dig Emer.
Connais pas… Humain.
J’avais un doute… vingt-neuf ans.
Seulement ? Il en paraît quatre fois plus… Padawan Jedi au Temple de Coruscant.
L’un des derniers, vu son âge. Normal que je ne l’ai jamais croisé là-bas. Reversé dans le Corps Agricole un an avant l’avènement de l’Empire.
Hum… un parcours médiocre… qui me rappelle le mien. Sauf que j’ai su m’adapter, moi, et que j’ai fait la preuve de mes talents et de mon utilité depuis. C’était tout. Ce Emer était porté disparu depuis la chute de l’Ordre Jedi. Vénir grimaça de dépit. Sa prise était insignifiante. Elle ne lui ouvrirait pas les portes d’un avancement au sein de la hiérarchie des Inquisiteurs.
Tant pis… Au moins, grâce à cette traque rondement menée, j’ai montré une efficacité qui sera peut-être remarquée. L’être s’agita et ouvrit les yeux. Son regard vide ne captura pas Vénir. Il marmonna, sans avoir conscience de l’endroit où il se trouvait. L’Inquisiteur secoua la tête, dépité. Il n’y aurait rien à tirer de ce type. Rien. La folie avait englouti son esprit depuis longtemps.
– Jedi… Jedi… Jedi… murmura le prisonnier.
– Si c’est tout ce que tu as dire, je crois qu’on va en rester là. Un raté comme toi ne possède aucune information utile.
Vénir se dirigea vers une table recouverte de divers instruments de torture. Il se contenta de prendre une vibrolame. Torturer quelqu’un qui ne savait rien était bon pour un psychopathe, et Vénir ne l’était pas. Il comptait achever l’homme, vite et proprement.
Sa vibrolame à la main, il sentit la Force émaner du prisonnier. Il sourit. Finalement, l’être avait peut-être l’intention de quitter ce monde en tentant un baroud d’honneur ? Cela convenait parfaitement à Vénir. Il trouvait cette attitude… plus digne.
L’espoir de Vénir de démontrer ses talents de guerrier du Côté Obscur fut vite douché. À la place d’une attaque, il fut assailli par une vision.
Dans les bas-fonds sordides du Centre Impérial, il se vit agripper un jeune humain en lui criant « Jedi ! Jedi ! Jediiiii ! ». Physiquement, l’adolescent n’avait rien de remarquable : taille moyenne, yeux et cheveux bruns, l’air fatigué, émacié et portant des vêtements élimés. Par contre, Vénir sentit clairement le potentiel de Force en lui, raison pour laquelle il l’avait empoigné.
Non, c’est la loque qui l’a empoigné ! corrigea-t-il intérieurement en repoussant la présence de l’autre dans sa tête. Pourtant, Dig Emer insista et une nouvelle vision s’imposa à Vénir.
Une ruelle crasseuse, avec en arrière-plan des tours à l’architecture typique de Nar Shaddaa, impression confirmée par le brouillard de pollution baignant les lieux. Vénir reconnut sans mal la planète, s’y étant déjà rendu par le passé.
Dans cette nouvelle vision, il n’était plus Dig Emer mais le jeune homme, en train de tendre la main vers un vieil humain à l’air serein.
– Maître, dit Vénir avec la voix du jeune homme.
– J’ai longtemps attendu ta venue, jeune Padawan, répondit le vieil homme d’une voix douce. L’Ordre des Jedi va renaître.
La vision prit brutalement fin, laissant Vénir interloqué. L’Ordre Jedi, renaître ? Comment était-ce possible ? Tous les maîtres étaient morts, ainsi que les Chevaliers et les Padawans. Tous les apprentis passés par le Temple sans avoir fini leur formation avaient également été traqués, sauf ceux qui tel Vénir avaient rejoint les rangs de l’Empire.
Comment un Maître avait-il pu passer à travers des mailles du filet ? Ça semblait impossible… d’autant que Vénir avait reconnu le visage du vieil homme, même s’il ne l’avait pas vu depuis vingt ou trente ans.
Il l’avait côtoyé au Temple Jedi, au temps où tous deux y étaient étudiants. Ils s’étaient ensuite revus quand, n’ayant pas été jugés assez performants pour continuer à suivre la voie qui menait à la Chevalerie Jedi, ils avaient été reversés dans le Corps Agricole.
Comment cet apprenti Jedi raté aurait-il pu prétendre au rang de Chevalier, et plus aberrant encore, à celui de Maître ? Ce type avait toujours été un minable. Toujours. Par les Sith, quel était donc son nom… ? Ah oui !
Bekhra.
Dig Emer s’affaissa, uniquement retenu par sa chaîne. Que devait faire Vénir, désormais ? La logique aurait voulu qu’il rédige son rapport et laisse ses supérieurs décidé de la suite des événements. Mais cette idée le révulsait : ce serait admettre son incapacité à résoudre ce mystère, ce serait retomber dans le travers de laisser d’autres prendre des décisions à sa place.
Si je veux enfin obtenir la place qui me revient au sein de l’Inquisitorius, je dois aller au bout de cette histoire. Mes supérieurs sont tous absents, un événement assez rare pour ne pas être exploité.
Bien, c’est décidé. Commençons par le commencement. Raffermissant sa prise sur la vibrolame à sa main, Vénir marcha jusqu’au prisonnier inconscient, qu’il poignarda au cœur. Il appela ensuite la sécurité du complexe :
– La geôle numéro dix-sept a besoin d’être nettoyée. Débarrassez-vous du corps qui s’y trouve. Et préparez-moi une navette et une escouade de Stormtroopers, je dois me rendre sur Nar Shaddaa.
– À vos ordres, monseigneur.
– Prévenez-moi quand tout sera fait.
Parfait. Je n’ai plus qu’à rédiger mon rapport en attendant le départ… en espérant qu’aucun chef ne revienne d’ici là. Aucun ne revint entretemps. Vénir put s’envoler sans être inquiété vers Nar Shaddaa, promesse d’un renouveau de sa carrière…