Bonjour à tous ! Comme annoncé, nouveau chapitre ! 3 ans ont passé depuis les attaques des mondes Séparatistes lors du traité de paix de Manaan !
) et sera la dernier vrai chapitre de cette fic avant l'épilogue. Mais on a le temps de voir venir. Toutes choses ont une fin. Bonne lecture à tous !
STAR WARS
LA GUERRE DE SECESSION
Chapitre 6 : Au Recommencement
12 ans après la bataille de Géonosis
« Contrôle Frésia : … sommes débordés ! Nos défenses vont céder ! Les Séparatistes débarquent à la surface de la planète !
Contrôle Carida : Y en a partout !
Contrôle Coruscant : Répétez, Carida !
Contrôle Carida : Les Séparatistes ! Ils viennent de débarquer à 50 kilomètres de la capitale ! Comment ils ont fait pour attaquer le système ! On a eu aucune info ! Ils font quoi les Renseignements ?!
Contrôle Coruscant :Attendez, j'essaye de contacter les garnisons les plus proches !
Contrôle Carida : Il nous faut des renforts ! On est dépassé ! Maintenant !
Contrôle Duro: Ici le colonel Hogins *toussotements* Encore ! Mes hommes n'ont pas eu les renforts que vous nous aviez promis ! Mes pertes sont extrêmement lourdes... *toussotement*. On ne va pas y arriver... mon secteur sera tombé dans une heure … peut-être deux max. On va perdre nos communications longue portée...
Dites bien … qu'on aura tout fait pour défendre la République. Jusqu’à la mort. Colonel Hogins, des forces de défense de Duro, terminé.
Contrôle Coruscant : Duro ? Duro, répondez s'il vous plaît ?
On a perdu la communication avec les troupes sur Duro !
Contrôle Anaxes : Carida est tombée ? Est-ce que Carida est tombée ? Et a t-on perdu le contact avec Corulag ? Est-ce que les Séparatistes se rapprochent de nous ? Est-ce qu'on va se faire attaquer ?
Contrôle Coruscant : Attendez, Anaxes, je tente de joindre Corulag pour avoir leur rapport journalier. Pour Carida, la situation nous est inconnue.
73 ème Flotte : Ici la 73ème Flotte de la Marine de la République. Nous … nous venons de quitter Esseles. La situation est devenue impossible. Nos pertes sont catastrophiques ! J'ai perdu plus de 80% de mes forces … Brentaal va lâcher aussi. Fondor est déjà tombée. On se retire à quel point de repli ? Kuat ?
Contrôle Coruscant : Négatif, 73 ème Flotte. Nos renseignements nous indiquent que les Séparatistes ont été aperçus à proximité de Fendalle. Tout le système est bouclé.
73 ème Flotte : Frésia ? Anaxes ?
Contrôle Coruscant : Négatif pour Frésia. Le secteur est compromis. Anaxes on vérifie encore.
73 ème Flotte : Mais nous n'avons pas le temps ! Il nous faut un point de chute ! On est au milieu d'une zone dont on ignore si elle est encore sous contrôle de la République ou des Séparatistes !
Contrôle Anaxes :Avez-vous pris contact avec Corulag ? Quelle est la situation ? Elle s'était fait attaquer plusieurs fois déjà ! Est-ce que Corulag tient toujours ?
Contrôle Coruscant :On n'arrive pas à les joindre, Anaxes. Restez en attente, je vous préviens dès que j'ai du nouveau
Contrôle Anaxes : En attente ?! Si ça se trouve les Séparatistes sont sur le point d'envahir le système, bon sang !
Contrôle Coruscant :A toutes les forces du Noyau, nous venons de perdre contact avec Corulag, Alderaan, Chandrila, Brentaal, Caamas, Duro, Humbarine, et Esseles. Carida est considérée comme tombée. Tout le système de Kuat est bouclé. Ces mondes sont à considérer comme prohibés pour tous les mouvements de flottes et de troupes à venir, jusqu'à nouvel ordre.
Contrôle Carida : Mais … nous sommes en encore là ! On tient mais il nous faut des renforts !
Contrôle Coruscant :Désolé, Carida, mais au vu de la situation, il nous est impossible d'envoyer de renforts sur vos positions. Engagez la procédure de retraite. Quittez la planète et rejoignez les lignes alliézs. De préférence Coruscant.
Contrôle Carida : Vous vous foutez de nous !? On est encerclés ! Nos positions se font pilonner et nos troupes sont isolées ! On ne peut pas engager le moindre repli ! On est coincé ! Ne nous laissez pas tomber, Contrôle ! J'ai encore de dizaines de milliers d'hommes ici ! Il y a aussi tous les civils ! Merde, ne nous laissez pas tomber !! »
Extrait des communications des forces militaires de la République dans le NoyauCorulag
12 ans après la bataille de Géonosis
3 ans après « l'Opération Unité »
Depuis leur arrivée, la victoire leur était déjà acquise. Lorsque l'
Abnegator était sorti de l'hyperespace, la flotte de la République était déjà clairsemée, en infériorité numérique, et accusait de lourds dommages. Pour une fois, les Raiders n'étaient pas les assaillants initiaux, mais les renforts. Mais les informations ne correspondaient pas avec ce qu'ils avaient trouvé. La planète aurait déjà dû être sous contrôle.
La flotte Séparatiste avait subi aussi de lourdes pertes, plusieurs destroyers Providence, Recusant et Munificent étant déjà en flammes ou détruits, mais tout ceci n'avait plus grand chose de surprenant. Les pertes avaient toujours été colossales durant la Guerre de Sécession, mais depuis la campagne finale contre les Mondes du Noyau, la République vendait très chèrement sa peau à chaque bataille, bien décidée à emmener un maximum de Séparatistes dans la tombe avec eux. La multiplication radicale des effectifs organiques dans la chasse, dans les troupes et la flotte avaient aussi considérablement alourdie les pertes dans les rangs de la CSI. Après les attaques de la République lors du traité de paix, baptisées « Opération Unité » par les intéressés, les populations libérées de la galaxie avaient été choquées par la traîtrise des assauts. Le nombre de volontaires avait littéralement explosé. Les bureaux de recrutement avaient été submergés. Rainar avait fait le nécessaire pour communiquer sur ces actes et motiver les foules. En réponse, la République avait repris la conscription avec encore plus de fougue. Les conscrits englobaient désormais dès 18 ans jusqu'à 43 ans, au lieu de 36 ans auparavant, englobant des milliards d'individus jusqu'à présent épargnés. Les adolescents, en attendant l'âge de la conscription, étaient envoyés dans les usines pour faire tourner le reste de la République. La répression avait aussi pris un aspect bien plus violent. Les fuyards et récalcitrants étaient soient immédiatement abattus pour désertion et trahison, ou bien alors envoyer sur les fronts les plus violents, en première ligne, bien qu'il soit de plus en plus difficile pour la République de définir un front tant les lignes bougeaient rapidement. Les exemptions de conscription avaient pratiquement toutes disparues, et hormis des cas très rares, même les enfants de dignitaires, de haut gradés et de Sénateurs partaient désormais pour le front.
- Capitaine Maland, nous venons de vous dégager le couloir 14 de ces V-19. On se rabat pour vous porter assistance.
- Bien reçu, commandant Thodes. Vice-amirale Sayada, couloir dégagé.
- J'ai entendu, capitaine, répondit une voix de femme posée mais aussi froide que le métal. Les barges de débarquement décollent déjà.
Thodes repéra cinq V-19 en formation. Ils étaient en train d'achever un escadron de Vautours et s'en prenaient désormais aux pilotes du capitaine Maland.
- Dispersez-vous ! commanda Maland.
- On est dessus, capitaine ! encouragea Thodes. Tenez bon, on arrive !
- Où êtes vous, Raiders ? Ils sont sur moi ! appela une voix féminine non-humaine.
Deux P-38 étaient poursuivis par un pilote Loyaliste visiblement déterminé et acharné.
- Corial, il est sur vous ! Tirez-vous ! ordonna Maland.
- J’essaye, capitaine ! Il ne me lâche pas !
- Virez à droit, pilote! Il vous verrouille ! indiqua Thodes.
Mais le V-19 réussit à lâcher ses frappes bleutées. Le propulseur gauche du P-38 s'enflamma.
- Je suis touchée ! Je suis …
Le propulseur explosa, anéantissant le chasseur.
- Il vient sur moi ! appela son ailier, désormais seul.
Thodes le verrouilla et d'un passage rapide le détruisit avant qu'il ait eu le temps de faire une autre victime.
Mayla faucha un autre V19 en plein vol. Un autre fut anéanti par Kaylin. Drankar et Zi'rel en harponnèrent un par des tirs croisé. Rial, Maland et un autre pilote de son escadron se débarrassèrent du dernier chasseur du groupe.
- Le secteur est dégagé, rapporta Thodes.
- Les barges sont en train de rentrer dans l'atmosphère, indiqua Zi'rel.
- Elles devraient s'en sortir, répondit Maland. Nous devons attaquer la chasse Loyaliste qui protège leurs destroyers stellaires.
- Je suis d'accord, capitaine. Pilotes, en formation. On attaque leur chasse.
La quinzaine de P-38 se mirent en formation avec deux autres escadrons de P-38, et trois formations de Tri-Chasseurs. Les chasseurs Séparatistes foncèrent entre les destroyers en flammes de la République. Thodes verrouilla deux 170 qu'il harcela de ses canons laser. Le premier céda rapidement. Le second finit l'aile gauche arrachée et le cockpit en feu. Il s'écrasa contre son propre destroyer. Un V-19 verrouilla Antius, juste derrière lui. Thodes dû faire une embardée par précaution, et fit un demi-tour serré. Il réussit à éloigner le V-19 d'Antius par une attaque imprécise. Ce fut finalement un pilote de P-38 inconnu qui abattit le V-19.
- Ces engins sont agiles ! commenta Drankar.
- Ça fait longtemps que je n'ai pas vu de V-19, déclara Thodes. Ça remonte à sur Esseles, il y a onze ans lorsque la République a envahi notre planète. Mais ces chasseurs ont vite finit par disparaître à cause des V-Wing. On en a affronté quelques-uns à l'époque où on a composé l'escadron, mais ça faisait un bail que je n'en avait pas vu. Maintenant, on en revoit à chaque bataille, ou presque.
- La République ressort ses vieux stocks déclassés, répondit Maland. Avec notre campagne dans le Noyau, une grande partie de ses usines d'armement ont été détruites et ils ne peuvent plus assurer le ravitaillement des zones de front, alors ils ressortent les vieux coucous.
Au même moment, trois V-19 lancèrent un assaut rapide. Plusieurs P-38, n'ayant pas vu l'attaque furent abattus, les cris de leurs pilotes résonnants sur les ondes. Sept V-Wing donnaient l'assaut de l'autre côté.
- Ils nous prennent en tenaille ! cria Mayla.
- Dispersion par groupe ! Descendez-les ! ordonna Thodes.
Antius et Thodes montèrent dans un piqué vertigineux. Les V-19 ne purent suivre, mais les V-Wing tenaient la route. Les tirs verts des intercepteurs loyalistes zébrèrent l'espace près du cockpit de Thodes. Deux bruits sourds et des alarmes sur son tableau de bord indiquèrent que son chasseur venait d'encaisser des tirs.
- Je suis touché.
- Ça va ? demanda Antius.
- On est ciblé, faut qu'on dégage !
Les deux P-38 mirent leurs propulseurs en rétro-freinage au maximum et partirent chacun à droit et à gauche tout en faisant demi-tour, longeant la formation de V-Wing montante de chaque côté.
- On remonte avant qu'ils se retournent.
- Ouais !
Rodés à l’exercice, les deux P-38 reprirent un virage à 380 degrés, luttant contre leur propre propulsion, et firent face à la formation de V-Wing, toujours en phase de montée. Ces derniers commençaient tout juste à freiner et tourner pour redescendre. Ils étaient vulnérables. Thodes ouvrit le feu, de même qu'Antius sur les quatre V-Wing en face d'eux. Ils les réduisirent en poussières avant qu'ils ne comprennent ce qui leur arrivait.
- Youhou ! fit Antius.
- C'est dingue, ils se font systématiquement avoir ! railla Thodes.
A leur retour avec la formation, les V-19 et derniers V-Wing étaient déjà détruits ou en déroute.
La bataille n'en était plus une. Des zones entières de l'orbite étaient maintenant claires de tous chasseurs ou destroyers. La formation Loyaliste était éventrée et perméable. Les Venator et Acclamator étaient en train, les uns après les autres, d'exploser, de se disloquer, ou de s'écraser dans l'atmosphère de la planète. Quelques uns, plus chanceux, réussirent à sortir de l'étau des Séparatistes, et sautèrent dans l'hyperespace.
- On a des vaisseaux qui sautent ! annonça une officier de pont.
- Je sais. Calculez leur trajectoire, ordonna la voix sans émotion de la vice-amirale.
- Vice-amirale Sayada, les destroyers Loyalistes ont sauté dans le premier couloir disponible. Ils ne vont pas vers Coruscant. Ils vont vers les Colonies.
- Toutes les zones des Colonies depuis Corulag sont sous notre contrôle. Avertissez immédiatement la 85 ème flotte. Dite leur de les intercepter, nous ne devons pas laisser ces lâches de la République attaquer depuis l'arrière front. Qu'ils les délogent.
- Ces vaisseaux sont dans un état critique, fit remarquer l'officier de pont. Ils ne pourront sans doute pas faire grand chose. Devons-nous les capturer ?
- Nous n'avons pas de temps à perdre avec des prisonniers. Et je refuse de risquer la vie d'un seul de nos hommes pour ces Loyalistes. Je veux qu'on détruise tous leurs vaisseaux.
- A vos ordres.
Thodes repéra le destroyer Providence nommé l
'Insurrection. C'était le vaisseau amiral du vice-amirale Sayada, une humaine originaire de Raxus réputée pour être une flèche montante de la Marine Confédérée. Implacable, froide, logique, certains la qualifia de dénudée de tout sentiment humain. Tous ceux qui la côtoyèrent la décrivit comme froide comme la mort mais terriblement efficace. Jeune d’à peine vingt-cinq ans, elle s'était distinguée par son sens tactique extraordinaire, son intrépidité et sa volonté d'aller en première ligne mener la combat, réussissant à devenir Vice-Amirale en à peine six ans. Beaucoup parlait de son ambition sans borne, prête à tout pour être le meilleur élément de la flotte. Elle entretenait avec le Haut Amiral Iriuun une rivalité obsessionnelle et radicale. De par son caractère et sa façon de commander, beaucoup parlait d'elle comme le penchant féminin d'Iriuun. Cependant, si Iriuun n'hésitait pas à se montrer brutal et pragmatique pour arriver à la victoire, il eu toujours à cœur d'essayer de préserver la vie et les dommages collatéraux tant qu'il le pouvait, alors que Sayada ne reculait devant aucune stratégie, aucun sacrifice pour remporter la bataille et se fichait éperdument des dégâts collatéraux qu'elle engendrait. Elle avait pris pour habitude d'éliminer systématiquement les ennemis qu'elle affrontait. Elle s'était distinguée pour avoir ordonné à ses pilotes et chasseurs droïdes de faire feu sur les pilotes éjectés ou sur les capsules de sauvetage, d'abattre tous les vaisseaux qui effectuaient une évacuation, militaire comme civil au cas où des troupes se seraient cachées dedans, ou bien encore de bombarder intensément tout centre de population qu'elle désirait envahir pour sécuriser le débarquement de ses troupes. Le fait de détruire des vaisseaux qui se rendaient pour ne pas s'encombrer de prisonniers était aussi monnaie courant chez cette femme. A l'époque ou Iriuun n'était encore qu'amiral, cette dernière espérait gagner en grade de par ses victoires et son ascension fulgurante pour passer devant Iriuun. Lors de la nomination d'Iriuun en tant que Haut Amiral et chef de la totalité de la Marine Confédérée, Sayada était restée de marbre, froide, mais son équipage avait dit que dans ses rares moments d'intimité, elle avait montré sa rage et sa hargne envers l'Humbarine. Elle rêvait maintenant de le détrôner.
L'autre particularité de Sayada était que la brutalité de ses tactiques, bien que hautement intelligentes, reposaient sur l'exposition accrue de ses pilotes et droïdes au danger, dont elle ne tolérait que l'excellence et la performance, à son image. Nombre de pilotes étaient morts sous son commandement marquant son déni de la vie. Maland était le leader de sa chasse depuis ses débuts dans la Marine Confédérée et il était de notoriété que le pilote détestait sa supérieure qu'il traitait de harpie avide de sang et de gloire. Cependant, les talents de pilote de Maland, son professionnalisme et sa discipline militaire absolue, couplés au talent et à la détermination sans borne de Sayada avait fait de cette équipe l'une des plus efficaces de toute la flotte Séparatiste. Malgré leur différence et leur dégoût mutuel, les deux Séparatistes faisaient la paire. Thodes était bien heureux d'être sous les ordres d'un super-droïde tactique, loin des sentiments, passions et caprices enragées des officiers organiques.
- Commandant Thodes, appela Sayada, nos troupes ont tenté de débarquer sur les plages de Sahiiri mais font face à une forte résistance. Elles demandent un soutien aérien. Ce débarquement doit absolu réussir pour faire jonction avec les troupes sur Curamelle. Allez leur dégager un chemin.
- Bien reçu, vice-amirale. Raiders, en formation pour soutien aérien.
Les P-38 traversèrent l'atmosphère de la planète. Thodes n'avait jamais mis les pieds sur Corulag, il ignorait tout de cette planète. L'atmosphère était saturée d'une épaisse couche de nuages gris-clair et blancs. Une fois les nuages franchis, on pouvait observer une planète parsemée de rivières, de lacs et d'immenses forêts de bambous couvrant la majorité de la planète. En de très nombreux endroits, entre les espaces sauvages à la nature dominante, on pouvait observer des tissus urbains extrêmement fournis contrastant avec le reste de la planète. L'ambiance jungles-montagnes-rivières-villes donnait un charme certain à ce monde préservé, bien que le temps soit visiblement maussade sur l'ensemble de la planète. Du moins elle devait présenter un charme avant la guerre. Par quatre reprises, les Séparatistes avaient tenté de prendre la planète depuis le début de la campagne dans le Noyau. Les rivières étaient maintenant polluées par les débris des combats, les carcasses de vaisseaux et les cadavres de soldats. Des fumées noires intenses se dégageaient des mégalopoles dont les tours avaient été toutes éventrées ou détruites, laissant un paysage urbain moribond et en feu dû aux nombreux assauts successifs des deux camps. Les forêts de bambous brûlaient avec violence sur des centaines de kilomètres. Le monde n'était que chaos et destruction. Corulag était à l'image de la République. Autrefois propre, fière, civilisée, nantie, paradisiaque. Maintenant consumée par les flammes, les fumées, la mort et le chaos comme si le paradis s'était effondré d'un coup.
- Commandant, je les vois, annonça Rial. Sur les rives, nos troupes essayent de débarquer mais les barges sont à la mer. Les Loyalistes ont des forces qui les repoussent sur les plages ! Ils tiennent tout le littoral !
- Bon sang, ils se font massacrer ! grogna Thodes. C'était pas du tout censé se passer comme ça ! Mais qu'est ce qui s'est passé, par la Force !
Les barges C-9979 avaient dû amerrir en urgence non pas sur les plages, mais plus loin, sur la mer grise déchaînée. Les Loyalistes effectuaient un puissant tir de barrage depuis les plages avec des canons anti-aérien. Quelques épaves de barges écrasées en pleine mer témoignaient de la violence de la riposte. Tout le long de la plage, des soldats de la République mais aussi les soldats Loyalistes Corulagiens aux espèces variées allant des Humains aux réfugiés Wookiees, Bothans, Twi'leks ou Nautolans, s'étaient barricadés derrière des abris préfabriqués pour faire face aux envahisseurs. Ils étaient appuyés par des RT-TT, des TR-TT, et des Juggernaut.
Les troupes de la CSI, composées de droïdes et de nombreux soldats confédérés avançaient comme ils le pouvaient dans la mer, sous le feu nourri de l’ennemi. Beaucoup de droïdes furent détruits avant même d'attendre la plage. Les corps des soldats confédérés flottaient par grappes sur la mer, rougissant les flots. Les soldats qui débarquaient dans ce carnage se planquaient sous l'eau, usant des carcasses de droïdes ou de leurs camarades morts pour se faire un bouclier de fortune. Les CAB et la panoplies de droïdes blindés se faisaient massivement asmater par les walkers de la République et les blindés Juggernaut. Les quelques blindés Séparatistes ayant atteint la plage, notamment les droïdes araignées nains pouvant progresser en se cachant sous l'eau, avaient tous été détruits. Les soldats ayant eu la chance d'arriver sur la plage se cachaient derrière les débris des blindés ou étaient bloqués, couchés au sol, pour éviter de recevoir une rafale en pleine tête. Si les Raiders ne faisaient rien, ils mourraient tous ici avant de joindre les troupes de Curamelle.
- Que font les troupes de Curamelle ? demanda Thodes
- Elles se dirigent vers les plages pour porter assistance, mais elles font face à une forte résistance de la part de la République et des autochtones, l'averti Sayada. Elles n'arriveront jamais à temps pour sauver nos troupes.
- Bien reçu, on doit briser un front, déduisit Thodes. On a des bombardiers ?
- Oui, mais ils ne peuvent rien. Les DCA de la République sont trop intensives, il nous faut des frappes de chasseurs suffisamment agiles et rapides pour ne pas se faire descendre, répondit la vice-amirale.
- Ok. Les Raiders, on détruit ces DCA en priorité puis on attaque les positions sur la plage. Nos troupes ont moins de protection de ce côté là.
- Bien reçu, commandant, répondit Drankar. C'est partit.
- Il n'y a pas de chasseurs, précisa Antius, alors dispersez-vous ! Rompez la formation pour éviter de donner des cibles trop faciles aux DCA.
Thodes repéra au loin une vague de tirs bleus à haute vélocité passer non loin de son chasseurs. Les DCA étaient cachées derrières des formations rocheuses, légèrement en hauteur, bien plus loin derrière la plage pour avoir un axe de tir dégagé sur les chasseurs et barges de débarquement. Thodes diminua drastiquement son altitude pour raser les troupes de la République et les walkers de telle sorte que le tir de DCA deviennent clairement plus difficile. L'angle était plus restreint et le risque de toucher leurs propres troupes plus grand. Immédiatement, les tirs de DCA se firent plus rares et plus facile à esquiver. Une fois à portée, ce fut là le moment le plus compliqué. La DCA avait très peu de chance de rater son tir à si petite distance. Thodes allait devoir être rapide et précis. Il ouvrit le feu au jugé sans verrouiller pour avoir la primeur de l'attaque. Les premiers tirs touchèrent les protections naturelles rocheuses. Il ajusta sa mire et finit par faire exploser le canons, désintégrant les artilleurs dessus, puis il remonta en piquet.
- Un de moins !
- Pareil pour moi ! déclara Kaylin.
- DCA éliminée ! rugit Drankar.
- Cible éliminée, fit Mayla.
- Rial, Antius et Zi'rel vous en êtes où ? demanda Thodes.
- C'est bon pour moi, fit Zi'rel
- Ok pour la mienne, confirma Antius
- Rial ?
- Je .. euh … encore un moment s'il vous plaît, commandant.
- Putain, j'y crois pas, ce boulet a raté sa cible, le charia Kaylin.
- Elle m'a tiré dessus, ok ? J'ai faillis me faire désintégrer !
- Et nous, on a fait comment à ton avis ? le titilla Kaylin.
- C'est pas ma faute si je suis tombé sur les seuls artilleurs qui touchent leur bille !
- Ou alors ils sont tombés sur le seul Raider qui touche pas la sienne … continua Kaylin.
- C'est bon, Kaylin, coupa Thodes. Je m'en occupe.
- Je peux le faire, commandant ! riposta Rial vexé.
- Je sais bien, Rial, mais on a pas le temps pour le concours d'ego, fit Thodes tout en réitérant sa phase d'approche à raz des Loyalistes.
La DCA, maintenant au fait de la tactique des Raiders, paniqua et tira avec fougue pour abattre Thodes. Les DCA de la République étaient équipées de canons lourds haute vélocité. Un seul tir direct, et son chasseurs, au mieux, s'écraserait. Thodes fit de nombreux zigzags frôlant les parois rocheuses, manquant de renverser des soldats de la République, se jouant des frappes bleues de la DCA. Voyant qu'il était à portée, les artilleurs quittèrent leur poste en courant, paniqués par la fin inéluctable qui allait arriver. Thodes ouvrit le feu emportant la DCA.
- Tu vois, Rial ? C'est comme ça qu'on détruit une DCA !
- C'est bon, Kay', ferma là! bouda le Niktos.
Les Raiders détruisirent encore une dizaine de canons.
- Ici le commandant Ferzay ! On se fait massacrer ! J'ai perdu beaucoup d'hommes ! Où est notre soutien aérien ?!
- On arrive, commandant ! répondit Thodes. Leur DCA est fortement réduite, on va pouvoir frapper leurs lignes ! Restez à couvert !
- On a pas de couverture ! répondit l'officier paniqué.
- Vice-amirale, les DCA ont été fortement réduites, il nous faudrait des frappes de Hyena sur la plage !
- Bien reçu, un escadron se dirige vers votre position.
- Raiders, à l'attaque !
Les P-38, tels des oiseaux de proies, fondirent sur les troupes de la République. En tant que cibles prioritaires, les RT-TT et les Juggernaut furent visés. Mais les blindés lourds de la République résistèrent sans trop broncher aux premiers passages des chasseurs.
- On refait un passage.
- Commandant, il faut un tir groupé, ils tomberont plus vite ! proposa Mayla.
- Pas faux. Tous, mettez-vous par deux. Exécution.
Mayla et Thodes se mirent côte à côté, faisant frôler leurs ailes, en parfaite symbiose. Une fois le RT-TT à portée, les deux chasseurs ouvrir un feu continu visant entre les lourdes plaques de blindage de l'engin. Le blindé explosa violemment. Il répéta la manœuvre sur un Juggernaut qui céda aussi, puis un autre RT-TT, puis encore un autre. Rapidement une vingtaine de walkers et blindés furent fauchés, amoindrissant la force de frappe de la République.
Alors que Thodes prit de face un walker RT-TT, l'artilleur du canon lourd dorsal réussit à faire un tir en plein sur son chasseur. Le Séparatiste réussit d'un violent coup sur le manche à éviter l'impact direct, mais son propulseur gauche souffrit d'un tir oblique. Le déflecteur encaissa le gros du coup, mais ses boucliers baissèrent de 60% d'une traite.
- La vache !
- Fais gaffe ! l'engueula Mayla.
- Attention, Raiders ! Un seul tir de cet engin de plein fouet, et vous êtes désintégré ! averti Thodes.
Un P-38 corrigea le raté de Thodes en fauchant les pattes de l'engin, le faisant s’effondrer dans une explosion.
- Je l'ai eu, commandant, fit Rial.
- Ok, tu t'es rattrapé, rigola Thodes.
- Il réagit toujours mieux quand on l'atteint à l'ego. C'est son point sensible, c'est trop facile, se moqua Kaylin.
- Rompez la formation et engagez leurs lignes, maintenant. Allez !
- Oui, commandant, accusa réception Antius.
Les sept P-38 Rogue se dispersèrent. Thodes s'engagea dans un vecteur d'attaque le long des rives. Là, il visa les soldats cachés derrières leurs barricades. Ces derniers, trop pris par les combats, n'avaient pas remarqué que leurs DCA et leurs blindés s'étaient fait détruire. Lorsqu'ils levèrent la tête vers ces chasseurs qui plongèrent vers eux, ils comprirent qu'ils étaient la cible. Démunis, faibles, cibles faciles qu'ils furent, ils tentèrent tous de courir et plonger hors de la ligne de mire du chasseur. C'était peine perdue. Les canons laser rouges à haute cadence de feu entraînèrent dans leur sillage une série de frappes explosives désintégrant les soldats ou propulsant avec violence dans les airs leurs corps déchiquetés ou brisés. Quelques « chanceux » survécurent à ce passage et se retrouvèrent, au sol, sonnés et impuissants, parfois avec de graves blessures. Chaque Raider couvrit sa part des barricades qui finirent toutes pulvérisées. Sur des kilomètres de plages, les lignes de la République tombèrent. Thodes détestait ça. Il appréciait le combat contre d'autres pilotes, le un contre un, la stratégie...
Mais ce qu'il appréciait le plus, c'était le fait qu'il ne détruisait que des chasseurs. Des engins. Le pilote disparaissait la quasi-totalité du temps dans cet engin de duracier explosé sans laisser la moindre trace qu'un être vivant était dedans. Cette fois, ce n'était pas des chasseurs. C'était des gens. Des gens vivants, qui courraient, avaient peur, tentaient de fuir tandis qu'il les massacrait sans vergogne. Il s'appliqua, consciencieusement, à faire un maximum de victimes à chaque passage. C'était la guerre. Chaque soldat tué, serait un soldat séparatiste de sauvé. Il connaissait l'aspect du combat contre un être vivant, en tuant quelqu'un les yeux dans les yeux. Il l'avait fait lors de son service dans la Garde Impériale d'Esseles mais aussi, et surtout, lorsqu'il était guérilleros dans la milice nationaliste durant l'occupation de la République de sa planète. Il espérait avoir mis cette partie de sa vie derrière lui. Mais parfois, son service au sein de la CSI nécessitait de revenir au fondement de la barbarie que les volontaires de l'armée de terre voyaient chaque jour.
- C'est bon ! s'exclama Ferzay. Escadron Raiders, on vient d'atteindre la plage. On tient nos positions ! Merci du coup de main !
- Bien compris, commandant Ferzay. Tenez vos positions et ne progressez plus. Escadron de Hyena en approche.
- Bien reçu.
Les bombardiers Hyena apparurent des nuages, en formation et passèrent devant les chasseurs des Raiders sans y prêter attention. La forêt de bambous et les massifs rocheux en face de lui disparurent pour laisser places à une pluie de bombes à protons et une cohue d'explosions emportant l’ensemble du paysage. Tous les renforts de la République, soldats comme blindés, tentèrent de fuir une mort à laquelle ils ne pourraient pas échapper. Des centaines de silhouettes disparurent sous les flammes et les explosions.
- Prenez ça ! s'exclamèrent les soldats confédérés.
- Mort à la République !
- Pour la Confédération !
- A toutes les troupes, tenez vos positions, ordonna le commandant Ferzay. Je contacte la vice-amirale Sayada pour qu'elle envoie des navettes pour Carumelle. On ne pourra plus avancer avec toutes ces flammes.
- Commandant Thodes, appela le général Kaizer.
- Oui, général ?
- J'ai reçu des ordres pour vous venant de la vice-amirale Sayada. Vous devez rejoindre, vous et vos hommes, notre centre opérationnel sur le spatioport Drlanvi à Curamelle. Vous serez reçu par le général Omsrett. C'est lui qui dirige les opérations au sol, ici. Il vous fera un point.
- Bien reçu, général, et on aurait vivement besoin d'un point de situation. Rien ne s'est passé comme cela devait se passer, selon les infos qu'on avait.
- Comme à chaque fois, commandant.
- Pas faux, général. On se met en route, terminé.