Bonsoir à toutes et à tous!
Après de nombreux remaniements et pour cause de bébé souffrant des fortes chaleurs de ces dernières semaines, je suis enfin en mesure de vous proposer la suite des aventures d'Almine au pays des Rakghouls.
Ce chapitre a été compliqué à écrire car initialement, il était bien plus long. Trop dense et particulièrement indigeste. J'ai du élaguer sévèrement avant de m'apercevoir que l'ensemble perdait en cohérence. Et donc, il m'a fallu reprendre certains passages en entier en jonglant - par ordre de priorité - avec ma fille, mon épouse, mon taf et les trop (nombreux) trucs que j’écris en parallèle. Autant dire que j'ai un poil galéré.
J'ai aussi éprouvé énormément de mal à lui apporter une conclusion satisfaisante. La fin du chapitre que vous avez lire me parait être le plus réussie de toutes celles que j'ai pu élaboré. J'en suis même assez content. A vous de me dire !^^
Mais avant toute choses, je voulais rebondir sur une question de Zèd-3 Èt à laquelle je n'avais pas répondu:
Zèd-3 Èt a écrit:J'ai beaucoup aimé que le premier passage avec TienVogh soit aussi déconstruit que ses pensées, avec toutes ces virgules. C'était voulu ?
Déjà, merci
. Et oui, c'était voulu. J'ai longtemps été peu certain d'avoir réussi; j'avais plus l'impression d'avoir rendu ce passage illisible...
Je vous souhaite une bonne lecture.
Ah, si il y a besoin que je mette un résumé (au vu des délais entre chaque chapitre) n'hésitez pas à me le signaler dans les commentaires.
Donc enjoy!
Sommaire ;
Chapitre précédentChapitre 13
La cachette de Djarik, l’une des nombreuses que le caïd Hutt possédait dans ce secteur de Taris, se situait à l’arrière-cour d’un entrepôt. Le bâtiment se trouvait dans une enfilade d’entrepôts identiques; des rectangles anonymes dans leur marron terreux uniforme, dotés de grandes portes d’un gris triste qui donnaient sur une large avenue de permabéton granuleux, d’un blanc terne sous un noir de pollution. L’endroit résonnait de silence. Sur les murs, un étrange dessin se répétait encore et encore. Un hypnotique symbole jaune, dérangeant dans sa simplicité, qui se répandait sur les bâtisses comme une lèpre repoussante. Le ciel était un horizon de métal, d’antennes et de tuyaux, sur lequel reposait la Haute-Ville ; des trous béants dans cette carapace laissaient apparaitre l’atmosphère de Taris. De ses puits gigantesques, ceux de la Basse-Ville constataient que la nuit tombait noire et sans étoiles sur la planète. Une nuit que les lueurs artificielles des grands immeubles clinquants de ceux d’en-haut n’arrivaient pas à en dissiper les profondes ténèbres.
Les membres survivants de l’assaut brutal des droïdes commandos du Consortium de Zann arrivèrent dans la cachette sous l’œil hagard des gardiens. La petite troupe, d’ordinaire occupée à surveiller la distillerie clandestine qui se trouvait derrière la façade d’une entreprise de distribution de pièces détachées, semblait dépassée par les événements qui venaient secouer leur tranquillité. Le patron, un homme adipeux au regard vaporeux, avait vu débarquer Almine et ses compagnons sans rien demander de la situation, se contentant de virer les quelques employés encore au travail. Son secrétaire, un Gran rachitique qui gérait en sous-main pour le compte de Djarik la société et la distillerie, prit le relais. Constamment collé à son comlink – probablement en communication avec le parrain Hutt – il les mena au local à l’arrière où les attendait un droïde protocolaire. Le revêtement du robot – patchwork de cyan, d’ocre et d’anthracite – trahissait ses origines douteuses. Le droïde, malicieusement dénommé Puzzle, allait s’occuper d’eux jusqu’aux nouvelles consignes de Djarik.
Aucun des camarades d’Almine, la tête encore dans les combats et les échos des morts, ne le notèrent. Les gardes de la distillerie, abrutis et incompétents, ne le remarquèrent pas. Encore moins les employés fatigués, trop pressés de rentrer auprès des leurs.
La marque jaune qui, jusqu’à présent, épargnait les murs de l’entrepôt, était apparue en de grandes coulées écœurantes.
*
Puzzle, marchant comme marchaient les vieux automates, en cette caricature rigide de déambulation bipède, sortit de l’espace qui servait de cuisine. Il portait à bout de ses bras mécaniques, appendices tubulaires bariolés se finissant par deux contrefaçons malhabiles de mains humanoïdes, un plateau de boissons chaudes. Il posa tout à tour ses lentilles oculaires sur chacun des êtres de chair qui peuplaient désormais le bâtiment. Une puce électronique dans son cerveau positronique se mit en route en les observant. Il n’enviait pas ces créatures charnelles ; leurs conditions étaient atroces tant leur existences se révélaient vaines et absurdes – sans issues – perdus dans l’infinité du temps et de l’espace possédant comme unique perspective – certaine et avérée – leur propre fin. Un nouveau processeur s’enclencha lorsque l’image de l’agrégat de chair n° 3 – l’un des plus jeunes physiquement analysa un autre de ses microcircuits – vint stimuler ses processus visuels. Une pensée naquit au sein des filaments semi-conducteurs qui parcouraient le calculateur figurant son cortex informatique sous la forme d’une interminable ligne de code : face à l’horreur de leur situation, la seule chose raisonnable était de leur tendre la main.
Almine se sentait vide. Il restait prostré dans un coin de la cache de Djarik. Cela faisait une heure qu’il n’avait plus prononcé un mot. Il tremblait, sans pouvoir se contenir, de froid et de chagrin. L’image de Minet succombant lors de l’assaut le hantait. L’odeur de la chair carbonisée restait encore dans ses narines. Le bruit immonde de son corps s’effondrant résonnait toujours dans son esprit. Parfois, le jeune contrebandier se mettait à trembler de colère quand la tristesse ne coulait pas sur ses joues en larmes acides. Il se sentait vide. Perdre des amis ou des collègues, dans des circonstances violentes, faisaient parti du travail qu’Almine avait choisi. Un risque potentiel, une composante essentielle, du métier. Surtout sur un monde aussi peu civilisé que Taris ; peu importait les atours grandiloquents – clinquants – de la Haute-Ville, Taris, en son cœur, n’était plus un monde civilisé mais un nid de gundarks prêts à s’entredévorer. Le jeune passeur le savait, il l’avait déjà vécu. Cela faisait parti du jeu prétendait-on. Halard lui-même y jouait. Et il venait de perdre. Pour Almine, le jeu n’en était désormais plus un. Il ne l’avait jamais été en réalité. Le contrebandier se sentait vide.
Puzzle s’approcha de lui. Almine releva la tête. Cela faisait la troisième fois que la machine venait lui proposer une tasse de caf. Le contrebandier la refusait mais le robot ne cessait de revenir. Devant l’insistance du droïde, Almine céda finalement cette fois-ci. Sans un remerciement, sans même l’ébauche d’un son, il prit la tasse fumante. Le droïde protocolaire ne bougea pas attendant visiblement quelque chose. Le jeune homme, un peu agacé, le regarda de travers. Les optiques du robot clignotèrent, son vocodeur crachota.
— Caf pas bu, caf foutu.
— Hein ? bredouilla Almine, étonné.
— Caf pas bu, caf foutu. répéta Puzzle. Buvez ; cela vous fera du bien, j’en suis certain.
— T’en sais quoi de ce qui me fera du bien ou pas ! cracha Almine.
— L’un de mes précédents propriétaires – un psychiatre Xexos qui m’utilisait comme hôte d’accueil de son cabinet – m’a doté d’un module d’empathie. répondit Puzzle d’un ton neutre. Il avait une clientèle humaine donc, sauf votre respect, j’ai une petite idée de ce vous traversez et de ce que vous avez besoin. Pour aller un peu mieux tout du moins.
— Vraiment ? ragea Almine avec morgue.
— Sans vouloir vous offenser, oui. Buvez donc et vous verrez. Cela vous fera du bien ; déjà cela vous réchauffera un peu. Et c’est toujours ça de pris.
Almine souffla. Il comprit qu’il n’arriverait pas à gagner contre le droïde. A contrecœur, il porta la tasse à sa bouche.
— Caf bouillu, caf foutu… grimaça le contrebandier en avalant une gorgée de la boisson chaude.
— Oh, désolé. Mon module culinaire est défectueux depuis quelques années. s’excusa Puzzle.
— Sacrément défectueux pour foirer une tasse de caf !
— Les gens d’ici ne s’en sont jamais plaints.
Almine se garda de tout commentaires se contentant de continuer à boire son caf, amer et brûlant, infect et étonnamment réconfortant. La chaleur qui se diffusait d’abord dans sa gorge serrée puis jusqu’à son estomac noué lui apporta du plaisir. Il cessa de trembler. Un temps. Il savoura ces quelques secondes de bien-être. Il s’en garda bien de l’avouer à Puzzle. Le droïde resta silencieux, debout devant Almine attendant patiemment que le jeune homme ait fini de boire, ses lentilles oculaires clignotants frénétiquement. Probablement un autre module défectueux pensa le jeune contrebandier. Almine avala une nouvelle gorgée, le liquide coula dans sa bouche procurant une autre sensation d’apaisement. Le contrebandier se mit à scruter autour de lui.
Du regard, il chercha les Jumelles. Il finit par trouver Tazz qui se tenait, alerte, prés de la porte d’entrée jouant avec son fusil blaster. Son visage était fermé. Des cernes violacés se dessinaient maintenant sous ses yeux rougis. Sa mâchoire serrée tressaillait de temps à autre. Sous son armure, porteuse des stigmates des récents combats, tout son corps, fin et musclé comme celui d’un félin, trahissait l’intense tension qui l’habitait. Almine savait que l’ancienne de la Corsec sentait qu’il l’observait mais elle préférait l’ignorer ; elle fuyait son regard. Il détourna aussi son regard au bout d’un moment, la laissant à son deuil. Ou à sa colère. Ce qui revenait au même. Jazz, portant toujours son casque de combat, se situait quant à elle à l’opposé de la pièce. Immobile, telle une statue gardienne, elle surveillait la pièce. Un moment, Almine sentit que le regard de la Jumelle à la haute silhouette imposante se posa sur lui. À cause de la visière teintée, il ne put dire ce que signifia ce long regard. Il baissa les yeux, gêné préférant se concentrer sur Buu.
Ce dernier faisait les cents pas au centre de la pièce. Son long catogan en bataille fouettait l’air au rythme de sa nervosité. L’Arkanien n’arrivait pas à se calmer. La rage le consumait, il marmonnait sans cesse refaisant le fil des événements, pointant les moments où il aurait pu agir différemment. Sa main se crispait sur la garde de sa vibrolame lorsqu’il se rendait compte de la futilité de ce genre de pensées. Rien ne pouvait être changé. Rien n’aurait pu changer ce qui s’était produit. Alors ses yeux blancs brillaient de colère avant de s’illuminer de culpabilité en de longues trainées salées coulant sur ses joues livides glissant en un sentiment amer d’impuissance au contact des lèvres.
Almine porta son attention sur le couple étrange qui discutait à quelques mètres de la fière mercenaire, assis sur un canapé mité. Illiam, le Quarren qui s’était porté à leurs secours dans le hangar du parrain Hutt, conversait avec le secrétaire Gran dont Almine avait déjà oublié le nom. De là où il se trouvait, Almine ne percevait que des bribes de leur conversation. Ils parlaient, évidemment, de l’attaque. Illiam, qui n’arrêtait pas de toucher le pansement sanguinolent qu’il portait au menton, demandait des nouvelles de Djarik. Almine apprit, en tendant vaguement l’oreille, que leur parton s’était réfugié avec ses YVH chez sa tante Cordulla, dans une des stations orbitales de Taris, battant le rappel de ses troupes bien décidé à ne pas laisser l’assaut impuni. Almine leva les yeux au ciel, le cycle de violence qui semblait avoir pris possession de sa vie n’en finissait pas. Il se désintéressa de la conversation. Du coin de l’œil, Almine observa Équarrisseur, le droïde assassin et garde du corps du pirate, qui se tenait à bonne distance de son maitre ; ses senseurs se braquaient successivement sur tous les points d’accès de la cachette. Durant quelques secondes, les optiques du robot se posèrent sur Almine. Le contrebandier frissonna tandis qu’il se sentait analysé, sondé, par le droïde. Équarrisseur reprit sa surveillance ; Almine soupira de soulagement reprenant une lampée du caf bouilli de Puzzle. Le liquide qui demeurait infâme en bouche se révélait être la seule chose satisfaisante dans cet endroit.
Avec frustration, Almine constata que sa tasse était maintenant désespérément vide. Le droïde de protocole tendit sa main de fer dans un crissement de rouages grippés. Almine lui rendit sa tasse.
— Un autre caf ? demanda le robot.
— Oui, pourquoi pas. fit le jeune homme en haussant faiblement les épaules dans une vaine tentative de paraître détaché.
— Je vous l’avais dit que cela vous ferait du bien.
— Essayes quand même de ne pas le louper cette fois.
— J’essayerai.
— Fais le bien ou ne le fais pas ! asséna Almine regrettant aussitôt la sécheresse de ses mots.
Puzzle ne bougea pas. Almine et lui se regardèrent ainsi pendant de longues secondes gênantes, surtout pour le passeur.
— Ben t’attends quoi ? finit par demander le contrebandier.
— La vie commence par la plus belle des réussites avant de devenir une succession d’échecs qui se termine par une ultime réussite : celle d’avoir vécu.
— Pardon ? s’étrangla Almine.
— Des morts, il ne restera que le souvenir de leur existence. Honorez plutôt leur vie que de pleurer leur disparition. continua, imperturbable, Puzzle.
— Tu te fous de moi, tas de ferrailles !
— Non. La moquerie n’est pas codée dans mes circuits
— C’est ton processeur d’empathie qui parle alors ! Un programme informatique, de vulgaires lignes de codes ! s’emporta Almine.
— Evidemment. Que voulez-vous que ce soit d’autre ? Mais cela ne veut pas dire que ce que je dis est faux pour autant. répliqua le robot avant de lâcher, laissant Almine méditer sur ses paroles. Bon, je vais vous chercher votre caf.
Almine n’en eut pas le temps. Un bruissement d’agitation traversa les gardes. Jazz abandonna sa posture de sculpture veilleuse. Sa jumelle et Équarrisseur se positionnèrent simultanément de part et d’autre de la porte principale, armes prêtes à faire feu. Buu rejoignit le contrebandier ; ils échangèrent un regard où se mélangeaient inquiétude et incrédulité. L’un des gardes s’approcha du secrétaire Gran. Ce dernier murmura quelque chose dans son comlink avant de se ruer vers la porte d’entrée. Illiam se tourna vers successivement Almine et Buu.
— La sentinelle a repéré du mouvement. Il s’agirait de Sark et Marn. déclara le pirate.
Dehors, retentit le bruit d’un landspeeder au moteur souffreteux qui se mettait à l’arrêt. Le véhicule se posa dans un fracas de tôle puis résonnèrent des bruits de bottes – les gardes de Djarik qui se précipitaient. Almine sentit une certaine tension lui nouer les intestins. L’appréhension se lisait aussi sur le visage de l’Arkanien.
Moins d’une minute plus tard, précédé par le Gran, Sark – les traits tirés et une vilaine blessure à la jambe – pénétra dans la cachette soutenu par le cambrioleur Snivvien. Marn jeta des regards affolés sur l’assistance avant de sourire en voyant les visages amicaux bien que tendus et éreintés d’Almine et de Buu. Il sembla même ravi de voir les Jumelles.
— Et Halard ? demanda, en connaissant la réponse, le Nikto dans un râle de douleur.
— Il n’a pas survécu. répondit, sobrement, Buu.
— Et Blake ? intervint Illiam.
— Pas de nouvelles. finit par répondre Sark.
— Bonne nouvelle. le coupa Jazz, mauvaise.
Tout le monde fit mine ne pas avoir entendu la réplique cinglante de la garde du corps sauf peut-être sa sœur qui se contenta d’afficher un large sourire en coin indéchiffrable. Illiam et le Gran récupérèrent Sark tandis un petit groupe se formait autour de Marn, le pressant de questions.
Quelques minutes plus tard, Puzzle revint avec une nouvelle tasse de son caf ignoble. Le contrebandier la récupéra et la porta à sa bouche mécaniquement. Distraitement, le jeune contrebandier écouta Marn. Le Snivvien raconta l’assaut brutal, la mort de Roxas et de Faulace, la fuite du caïd Hutt protégé par ces YVH, leur propre fuite et leur séparation d’avec le mercenaire Blake – dont le sort ne semblait intéresser personne.
Almine releva la tête et accorda plus d’attention au récit de Marn quand le voleur commença à évoquer les événements qui suivirent. Le Snivvien parla d’étranges créatures qui les poursuivirent alors qu’ils venaient à peine de s’échapper et que le QG disparaissait dans une gerbe de feu.
Almine frissonna – et constata avec effroi que tous paraissaient partager la même angoisse qui l’étreignait – à l’évocation de ces manières d’animaux sauvages, grotesques caricatures humanoïdes, difformes sous une peau caoutchouteuse brune et grise ; qui surgissaient des entrailles de la terre, charriant d’horribles odeurs de chair en putréfaction. Marn se tétanisa lorsqu’il décrivit leurs griffes longues et acérés, leurs gueules monstrueuses où luisaient des crocs recouverts de bave et de sang.
— La peur de ma vie ! Je vous jure. disait le cambrioleur. Heureusement que Sark a de sacrés bons reflexes, il m’a sauvé. Une des créatures a réussi à le griffer. Finalement, on a sauté dans un speeder qui était garé là et…
La conversation continua ainsi pendant de longues minutes. Almine se mit à somnoler. Le temps passa. Almine ne sut dire combien de temps. Un court instant, il ferma les yeux. Il les rouvrit aussitôt, le cœur battant la chamade, de grosses goutes de sueur coulait le long de son front. Essoufflé, il essaya de reprendre ses esprits. Le curieux rêve qui venait de le ramener en sursaut à la réalité s’évanouissait déjà dans les airs. Mettant cela sur le compte du surmenage, il n’essaya pas d’attraper les bulles de songe – une vision de cauchemar se souvenait-il confusément.
Pris d’une subite impulsion, Almine interpella le droïde qui venait de terminer de poser des pansements au bacta sur la jambe salement amochée de Sark.
— Hé Puzzle ! Je n’ai pas vu Jazz. Tu sais où elle est passée ?
Le droïde protocolaire marqua un temps d’arrêt, imperceptible pour l’humain qui lui avait posé la question, étonnamment long pour la créature artificielle. Puzzle mit quatre nanosecondes à mettre en face de la dénomination « Jazz » la bonne correspondance visuelle : Agrégat de viande n° 4, si semblable au numéro 5. Il lui fallut deux nanosecondes encore pour géolocaliser l’entité intitulée Jazz. Son module de communication avec les organiques prit le relais pour transmettre les informations obtenues de son unité de stockage mémoriel.
— Elle est montée prendre une douche à l’étage.
Laissant le droïde reprendre sa tache d’infirmier improvisé, Almine pensa à la Jumelle. Sans jamais avoir été proche d’elle ou même de sa sœur, il se sentait le besoin – quasiment impératif – de lui parler ; il ressentait confusément qu’elle pouvait le comprendre, ou tout du moins entendre ce qu’il avait à lui dire. Sur Halard. Sur la situation pourrie dans laquelle ils s’étaient tous consciemment jetés. Sur les événements étranges de la ruelle. Peut-être même parlerait-il de Yoabesin Granax.
Il se leva, résolu à rejoindre les étages. Il passa devant Owen, affalé sur un fauteuil à l’odeur rance. Amorphe, il regardait une console Holonet. Devant ses yeux embrumés, dû à la demi-douzaine bouteilles vides qui l’entouraient, défilaient des flashs d’informations évoquant de sporadiques et violentes émeutes, d’inquiétantes disparitions et des rumeurs de plus en plus insistantes à propos d’attaques de créatures sauvages.
— Qu’est-ce qu’il fout là lui ? fit Owen au passage d’Almine alors, qu’à travers les brumes alcoolisées de son esprit, il observait dehors.
Almine traça son chemin en ignorant la remarque. Ne prêtant aucune attention à la silhouette floue qui se dessinait par delà la fenêtre crasse, il se dirigea vers les étages.
Dehors, fixant le bâtiment, la silhouette immobile, le regard vide et inexpressif où rien de vivant ne paraissait transparaitre, fut rejoint d’autres silhouettes, glissant hors des ombres de la nuit, pareilles entre elles, anonymes et multiples.
**
— Pourquoi, par la Force, ai-je fait appel à vous, Limier ? s’apitoyait l’invité du Chiss, vestige d’homme chez qui tout transpirait la décrépitude. Vous n’avez servi à rien ! Pourquoi, par la Force, ai-je donc fait appel à vous ?
— Vous étiez désespéré, mon cher Granax. répondit, distraitement, le Chiss occupé à déballer le contenu d’un coffret que son droïde astromécano venait de lui apporter. Seuls ceux qui ont tout tenté viennent me chercher mais je ne les aide pas tous. Loin de là. Estimez-vous donc heureux.
Granax se renfrogna. Il resta un temps silencieux, observant d’un œil torve son hôte si arrogant. L’humanoïde à la peau indigo continuait son manège incompréhensible sans se préoccuper de lui. Le vieil ivrogne se sentit légèrement vexé puis il avisa que le robot serviteur du Chiss lui présentait un plateau. D’un geste soudain, Granax s’empara, sous un trille offusqué – ou surpris ? – du droïde, d’une des bouteilles ainsi offertes. Sans ambages, il la porta fiévreusement à sa bouche crasse entourée d’une barbe mal taillée, grossière. Le liquide argenté, délicatement poivré, empourpra ses joues. Le vieil homme sourit de satisfaction. Il entrevit son reflet, grogna et se lança dans une conversation animée avec lui. Le droïde sifflota de dépit et s’en retourna auprès de son maitre. L’unité astromech émit un long sifflement modulé. Le Chiss eut un rictus en entendant la question de son serviteur mécanique.
— Non, toi et moi avons déjà vu beaucoup plus étrange. lui répondit-il avant d’avouer en jetant un regard en arrière en direction de leur client. Il est vrai, cependant, que ce cas de schizophrénie induit par une sensibilité à la Force mérite qu’on s’y attarde… Plus tard.
Le droïde bipa son approbation puis s’en alla rejoindre son poste dans un coin de la pièce. Le Chiss sortit du coffre un petit objet, une boite pas plus grosse que sa main, aux contours anguleux, d’une matière mate et noire pulsant d’une lumière rougeoyante. Il l’ouvrit et contempla longtemps le contenu: une télécommande. Dehors, un silence funeste alternait avec des échos de plus en plus proches de soulèvements.
— Qu’est-ce que ceci ? demanda, d’une voix pâteuse, Granax qui avait cessé de se disputer.
— Ça ? fit le Chiss en dépliant une notice en filmplast jauni accompagnant l’appareil. Ça, c’est mon plan B.
Le droïde, de son coin, se lança soudainement dans une suite de bips effrénés.
— Ah, Djarik tente de me contacter. Peut-être que mon plan A est toujours en marche. fit le Chiss puis de rajouter, dans un murmure, en regardant la boite et son contenu. Et, de vous à moi, j’aimerais assez ne pas avoir à me servir de ça : je ne suis pas sur qu’
elle soit d’humeur à nous aider.
***
L’eau, chaude presque brûlante, s’écoulait sur ses épaules noueuses en de fins filets qui cheminaient jusqu’au bas de son dos. Elle glissait au creux des muscles tendus, dévalait la crête d’anciennes cicatrices et de récentes meurtrissures. De sa longue chevelure de jais, située directement sous le jet de la douche, coulaient de grosses gouttes qui finissaient dans le siphon, mêlés au sel qui tombaient de ses yeux.
Depuis leur enfance dans les quartiers humains de Drall jusqu’aux années sombres de service au sein de la Corsec, Jazz et sa sœur jumelle avaient pris l’habitude de prendre une douche après une mission particulièrement éprouvante, physiquement ou moralement. L’eau chaude avait un effet apaisant sur leurs corps tendus. Surtout pour Jazz qui affectionnait mettre ce dernier à rude épreuve. Au fil des ans, sous l’impulsion d’un père militaire obsédé par la performance physique, elle s’était forgé un corps d’athlète, de guerrière comme elle aimait le dire. A l’inverse de sa jumelle – qui avait plutôt pris du coté de leur mère, ancienne espionne de la Rébellion – Jazz préférait la force brute. Avec une fierté féroce et amusée, elle se souvenait des regards stupéfaits des hommes de la Sécurité Corellienne qu’elle mettait au tapis – sans ménagement et souvent avec des bleus persistants – lors des sessions d’entrainement au combat au corps à corps. Son professeur – un vénérable Selonien, vétéran de la première Insurrection Corellienne – disait d’elle qu’elle pouvait tenir tête à un maitre du Teräs Käsi. Elle n’y avait jamais vraiment accordé d’importance autre que celle d’une petite fierté personnelle. Puis elle devint soldat de fortune en découvrant que sa carrière à la Sécurité Corellienne ne lui apportait plus de satisfaction et d’excitation. Son existence de mercenaire l’amena à se confronter à bien des adversaires pour qui l’art noble du combat n’était que de vaines paroles, qui ne comprenaient que le langage chaotique de la violence pure. Jazz excellait dans ce domaine ; chaque jour, elle prenait une nouvelle dose d’adrénaline. Chaque jour, elle se perfectionnait, apprenait de nouvelles techniques, affrontait de nouveaux défis, découvrait de nouvelles armes. Elle s’accomplissait dans ce métier bien loin des aspirations idéalistes – presque naïves – de sa jeunesse. Parce qu’elle savait une chose: l’univers était brutal, brutal d’indifférence.
Elle l’avait appris bien avant les désillusions de la CorSec, bien avant les affrontements sanglants de l’Invasion Vong, bien avant les bagarres dans les rues de Mastigophorous. La galaxie avançait indifférente autant aux petites mesquineries qu’aux grands chamboulements de l’Histoire ; elle demeurait insensible aux guerres ou aux révolutions, aux peines de cœur ou aux corrections prises par une petite fille qui se sculpta un corps susceptible de rendre les coups d’un père intransigeant.
Mais ce soir, elle sentait fragile. Atteinte au plus profond d’elle. La mort de Halard, aussi terrible qu’elle pouvait être, ne l’avait pas touchée autant. Cependant, le récit de Marn, avait remué une peur, jusque là inconnue, dans ses entrailles. Il y avait ce rêve – terrifiant – qu’elle avait eu en arrivant dans la planque et dont elle n’arrivait à se remémorer que de vagues effluves.
Sous l’effet de la douche réconfortante, en se concentrant, elle se souvenait d’évanescentes sensations dérangeantes, d’images floues pleines d’horreurs innommables. Soudain, elle sentit qu’on l’observait. Ses instincts de combattante prirent le relais.
Maintenant qu’il la voyait ainsi, Almine ne savait plus pourquoi il voulait la voir. Jazz se tenait devant lui, nue, presque démunie. Il éprouva de la gêne pourtant il restait là, hésitant entre fascination et embarras, à l’entrée de la salle de bains. Les questions qu’il avait envie de partager, les sentiments qu’il souhaitait échanger avec elle, se perdaient dans sa contemplation des courbes de la Jumelle malgré le malaise qui empourprait ses joues. Il baissa la tête, honteux, se sentait un peu idiot même. Au moment où il prit la décision de se retirer, un hurlement retentit dans la salle de bains. Il releva la tête juste à temps pour voir le poing rageur de Jazz. Pris par surprise, il recula sous l’impact du coup, tomba à la renverse. Se tenant son nez endolori, dans une position légèrement humiliante, il fixa la Jumelle qui se tenait, farouche, furieuse et ruisselante, au dessus de lui. Elle le toisa un instant puis s’en retourna dans la salle des bains.
Blessé dans son orgueil, Almine – toujours le cul par terre – resta interdit tandis que la porte de la salle de douche se refermait devant ses yeux. Une voix s’éleva derrière lui. Il sursauta. Il se redressa vivement pour se retrouver nez à nez avec Tazz. Il rougit de nouveau.
— Tu as tout vu ? bredouilla un Almine penaud.
— Oui. répondit la Jumelle de façon laconique.
— Karabast !
— Comme tu dis, karabast.
— C’est pas ce que tu crois ! Je ne la matais pas ! Enfin pas vraiment. s’embrouilla Almine s’embarquant dans une défense alambiquée. Pas au début en tout cas, je voulais lui parler et je me suis retrouvé…
— Je m’en fous. déclara Tazz coupant court aux atermoiements du contrebandier puis de continuer plus conciliante. Je ne t’en veux pas ; vu que nous sommes jumelles, c’est même flatteur dans un sens. Bizarre et absolument tordu certes mais flatteur.
— Ce n’a pas été très glorieux comme moment. fit Almine, affectant de ne pas avoir entendu, préférant botter en touche car il ne savait s’il pouvait dire à des jumelles qu’elles étaient quand même sacrément différentes.
— T’inquiètes pas, Blondin, elle l’oubliera. Elle n’est pas rancunière. Depuis que nous sommes enfants, elle a toujours été la plus impulsive des deux. Et puis elle t’apprécie.
— Là comme ça, cela me parait super super évident. répliqua Almine en se touchant le nez.
— T’en fais pas, elle est comme ça avec les gens qu’elle aime bien. Un héritage de notre père. répondit la jumelle en un murmure puis de rajouter sur un ton plus enjoué en pointant une petite cicatrice rosâtre qui courait le long de son menton. Ça, je l’ai eu le jour de mes dix-sept ans. Juste après qu’elle m’ait offert mon cadeau d’anniversaire.
— Famille de tarés ! intervint Jazz – les cheveux encore mouillés nouées à la hâte – de l’embrasure de la porte de la salle de bains, ayant revêtue son armure de la CorSec.
La musculeuse Jumelle passa en trombe entre sa sœur et Almine, blême n’osant parler ou ne serait-ce même simplement bouger. Statue de cire sculptée de honte, le jeune contrebandier aux cheveux d’or ne remarqua pas le clin d’œil complice échangé par les deux adelphes. Tornade furieuse, Jazz disparut derrière le coude du couloir menant aux escaliers. Alors que le bruit du claquement de ses bottes rageuses s’estompait, le passeur reprit ses esprits. Et se tourna vers Tazz qui le fixait d’un air indéchiffrable.
— Mais au fait, tu m’as suivi ? se scandalisa Almine d’une façon un peu outrancière pour paraitre crédible.
— Oui. répliqua sèchement la Jumelle devant l’évidence même de la réponse.
— Pourquoi ? interrogea le contrebandier, en se passant une main dans les cheveux, dans l’espoir que la réponse lui plairait.
— Illiam nous a tous convoqué. répondit Tazz, en dissimulant assez mal son amusement devant la mine déconfite du jeune passeur. Djarik souhaite nous parler.
— Kriff ! On ne va pas s’en sortir de ce micmac.
— On bosse pour un parrain de la pègre Hutt, tu crois qu’on s’en sort comment ? Avec une poignée de main, un caf et des biscuits secs ? s’étonna Tazz, avec véhémence, devant la naïveté d’Almine.
Le contrebandier ne sut pas quoi dire. Il se contenta de hocher simplement la tête, ponctuant le geste d’un sourire en coin qu’il voulait le plus enjôleur possible. En réaction à cette bravade de façade, Tazz l’invita d’un geste ample du bras à commencer à s’avancer pour rejoindre les autres. Almine plissa le nez qu’il avait encore douloureux puis – affichant toujours son sourire qui ne trompait personne et surtout pas lui-même – il se mit en marche, simulant une certaine nonchalance. La Jumelle lui emboita rapidement le pas.
Almine ne souhaitait pas rester sur une image où le jeune passeur n’était clairement pas à son avantage. Non pas qu’il possédait de cet orgueil masculin souvent mal placé ou d’une réputation à tenir – encore moins auprès des Jumelles – mais une insistante petite voix intérieure le persuadait de retrouver une manière de contenance. Il entama donc une conversation d’apparence badine avec la féline mercenaire corellienne. L’ancienne de la CorSec ne participa qu’en de courtes phrases lapidaires ou ne le gratifiait que d’interjections sèches. Elle espérait ainsi le décourager dans sa démarche tant ce genre d’exercice social ne sied guère à la Corellienne. Sans grand succès. Tazz – qui, pourtant, portait une sincère affection à l’encontre du passeur – se désespérait de constater qu’Almine persistait dans son désir de discuter et ce, en dépit de la moue affectée qu’elle arborait à dessein.
Ils débouchèrent sur le couloir qui les ramenait au rez-de-chaussée, Tazz laissa, en désespoir de cause, son esprit dériver. Son attention se dirigea alors vers une pièce, plongée dans la pénombre. Elle stoppa net. De la pièce émanait un sentiment d’oppression qui fit réagir son cerveau, conditionné par tant d’années de combat. Une alarme se mit à sonner dans sa tête, une sensation de danger lui vrillait le crâne.
Almine continua de marcher un temps avant de s’apercevoir que la Jumelle ne se tenait plus à ses cotés. Il pivota sur ses talons la cherchant des yeux. Il vit alors l’expression du visage de Tazz. Hors ses yeux perçants de prédatrice, tout le reste semblait figé dans une attitude angoissée.
— Un problème ? lui lança-t-il.
— Je ne sais pas trop. souffla Tazz.
Du coin de l’œil, elle vit Almine qui la rejoignait mais toute son attention restait fixée sur la pièce. À première vue, rien ne la distinguait des autres salles de la planque miteuse. Comme les autres, la pièce se trouvait être un simple cube, dépouillé de meubles et encombré de caisses pourrissantes, plongé dans une obscurité que peinait à vaincre une lumière de sécurité rougeoyante et clignotante. La salle sentait le renfermé et la poussière. À cette singulière puanteur venait se mêler des remugles d’alcool frelaté qui remontaient des alambics situés au sous-sol.
Tazz, tout son corps tendu à l’extrême, fit un pas en avant. D’un geste de la main impérieux, elle intima Almine qui arrivait à sa hauteur de reculer. Le jeune contrebandier s’exécuta. La garde du corps, avec précaution, fi un deuxième pas. Elle se trouvait maintenant plus qu’à un bon mètre de l’entrée de la pièce. Sa main se crispa sur la crosse de son fusil blaster. Elle comprit alors ce qui la dérangeait.
Des portraits d’hommes et de femmes, d’espèces diverses et variées, à l’air hagard, les orbites vides paraissant fixer un point dans le lointain, tapissaient les murs. Tazz frissonna devant cette bien curieuse décoration qui la rendait particulièrement inconfortable. Quelle bizarrerie – quelle substance narcotique étrange et déviante – avait bien pu pousser les hommes de Djarik ou les anciens propriétaires à installer ces portraits de malaise ?
Elle ne put contenir les tremblements féroces agitant sa main armée provoqués par la vision de cette décoration incongrue. Almine, gagné à son tour par l’angoisse sourde qu’il percevait chez Tazz, rompit le silence – lourd et obsédant – qui s’était installé, tout juste troublé par le grésillement de néons fatigués.
— Alors ? Qu’est-ce qu’il y a ? lui demanda-t-il en portant inconsciemment sa main à son propre blaster.
— Je ne sais pas. Cette pièce est… Bizarre.
Almine regarda à l’intérieur de la pièce. Ce qu’il y découvrit le détendit quelque peu. Il s’autorisa un soupir de soulagement avant de lâcher la crosse de son pistolaser. D’un ton où pointaient toutefois inquiétude et stupéfaction, il s’adressa à la mercenaire toujours aux abois.
— Ben quoi ? C’est juste une remise laissée à l’abandon. Ici, il y a presque que ça.
— Quoi ? s’étrangla Tazz en jetant un regard plein d’incompréhension et de colère au jeune contrebandier.
La corellienne, sidérée devant la réaction d’Almine, pénétra plus avant dans la pièce. L’éclairage automatique s’enclencha. Tazz étouffa un hoquet de surprise. Les portraits avaient disparus.
Pétrifiée, elle n’entendit que vaguement Almine lui demandant si elle allait bien.
— T’es sure que ça va ? lui répéta Almine, préoccupé par le regard désorienté de la garde du corps.
— Oui, oui, ça va. finit-elle par répondre après quelques secondes de silence abasourdi.
— Vraiment ? insista le passeur.
— Oui. Cela doit être du surmenage. confessa-t-elle doucement. C’est cela. Juste du surmenage.
Ces paroles, chuchotées comme si elle s’adressait avant tout à elle-même, comme un mantra d’auto-persuasion, secouèrent Almine. Jamais il n’avait ressenti une telle fébrilité chez la mercenaire.
La voix aux tonalités agacées de Buu retentit sur leurs comlinks.
— Qu’est-ce que vous foutez ? On n’attend plus que vous ! Les papouilles, vous vous en ferez plus tard. Magnez vous de radiner vos miches !
Les mots de l’Arkanien provoquèrent le réveil de Tazz. Elle sortit de sa torpeur. Sans un mot ou un regard pour Almine, elle reprit le chemin vers en bas. Le contrebandier dut faire de grandes enjambées pour la rattraper.
Tazz dévala les escaliers. Inconsciemment, elle voulait mettre le plus de distance possible entre elle et la pièce. Car quelque chose continuait de la troubler.
Là où elle avait vu – ou halluciné ? – les portraits, il n’y avait que des carreaux de fenêtres.
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Chapitre suivant
J’espère que cela vous a plu.
A très vite pour la suite!
PS: Pour ceux que cela intéresse, la suite de
Qu'est-ce qui est arrivé au Seigneur Sombre ? arrivera plus tard que prévu. Je posterais dans les jours qui viennent des explications sur le topic dédié.
Tous mes textes passés, à présent et à venir sont dédiés à ma fille Sharleen.
Puisses-tu être heureuse où que tu sois désormais...