Voilà mon petit texte, qui respecte tout juste les régles établis niveau longueur. Enfin en TNR 10, ça f ait une page et demi. Donc voilà, j'ai commencé par ma vision de la mort de Palpy, très brièvement, et la réaction des impériaux, de Thrawn nottament
Rien de très original peut-être mais c'est ma première contributions au recueil
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Aussi simple que ça
I. LA CHUTE
Il est tombé. Comme une pierre dans un puit, c’est aussi simple que ça. Ses deux mains lancent encore des éclairs, qui rugissent tout autour de lui, l’encerclent, l’enveloppent dans sa chute. Son cri n’a plus rien d’humain : c’est un hurlement de bête, encore assoiffée de sang, mais privée de son breuvage, et qui sent la fin proche. Il ne sent même plus la douleur, il ne sait même pas si la vie anime encore ses pensées. Il tombe. Et la douleur se répand dans ses veines, cette colère qui se libère dans la Force, cette rage qui s’enflamme tout autour de lui.
On l’a trahi. Comme le vent trompe parfois la tempête, c’est aussi simple que ça. Et il n’y a rien de plus irrémédiable, de plus inéluctable, et la seule pensée que rien ne peut changer avive sa colère. Son corps sombre dans l’obscurité, le compte à rebours commence. Il observe, paisiblement, comme si plus aucune douleur ne lui tordait les os, comme si aucun éclair ne brûlait sa peau, la lumière s’éloigner de lui. Il voit sa vie défiler devant ses yeux, aussi palpable que l’enfer.
Et, bientôt, la mort se révèle à lui, logique, mathématique, et tout devient clair à ses yeux, c’est la cohérence même, le but de toute vie. Et qu’importe plus passionnante, plus longue fût-elle, elle est la même pour tout le monde : elle libère. L’air se dérobe à ses poumons, son sang se glace, alors que son corps brûle et que les flammes s’élèvent partout autour de lui.
C’est aussi simple que ça. Il meurt.
Il est mort.
Et tout explose : l’Etoile Noire, belle, magistrale, immobile dans l’obscurité. Les flammes l’abordent et puis l’inondent. La Galaxie brûle à son tour. De fièvre, de joie, d’extase. L’Empire est orphelin. La nouvelle traverse les mondes : l’Empereur est mort, l’Empire est vaincu.
* * *
II. LA RELEVE
Mais faut-il que le roi meurt pour que son trône demeure vide à jamais ? Faut-il que l’ombre pourrisse sous la lumière pour que la nuit s’évade des premières lueurs du jour ?
C’est l’héritier. Ce que le mal le plus obscure à engendrer, et, pourtant, il n’a pas le pouvoir de Dark Vador, le vice de Palpatine ou la rage de Tarkin. Il a le talent. Un cerveau.
Ses yeux rouges s’illuminent dans l’obscurité de la salle. Il observe, impassible, la Guerre des Etoiles, devant la large baie vitrée de la passerelle de son croiseur. Encerclé par des millions d’étoiles, qui scintillent, vivent et meurent, étouffant la bataille , resserrant son étau sur une lointaine planète bleue, dont le nom fut oublié par les mémoires, abusées par le temps.
Thrawn resta impassible, plus dure qu’une statue de pierre, et apprécia le silence pesant qui régnait sur la passerelle. La bataille se déroulait sous ses yeux : elle touchait à sa fin, voyant les armées impériales écraser la faiblesse innocente d’une pitoyable rébellion sans tactique.
Peu importe, l’Histoire ne retient ni les courageux, ni les faibles. L’honneur est une vertu qu’elle n’apprécie pas. Elle veut du sang, de la gloire, des grands noms qui n’évoquent que la puissance et le pouvoir. Thrawn est un de ceux-là, mais son nom baigne dans le prestige de biens d’autres. L’Empire a trop de héros.
Mais la bataille d’Endor, il le comprit plus tard, balaya la virtuosité et le génie de ses noms. Il ne resta plus que lui.
* * *
La voix le réveilla de ses pensées.
- Grand-Amiral, un message du Chimaera.
Il se retourna lentement vers l’écran holographique et le halo d’une fine silhouette apparut sur le socle. L’image grésilla, avant de redevenir nette, et la voix du Capitaine Pellaeon retentit sur la passerelle :
-
A tous les croiseurs impériaux, je répète, à tous les … périaux. L’Etoile Noire est détruite (la suite de la phrase lui fut inaudible)…
reur est mort ! Je répète, l’Empereur est mort… La rébellion… Endor… Rassemblement géné… rassem…L’image se brouilla et l’écho de sa voix plana un long moment sur la passerelle. Personne n’osa remuer un os. Ni même respirer. Le temps lui-même refusa de s’écouler. Tout était calme, irréel.
Thrawn resta impassible. Son expression de suffisance resta clouée sur son visage, et alors que la lumière bleutée de l’hologramme se reflétait dans ses yeux d’où jaillissaient sa stupeur, il resta longtemps figé dans le marbre du silence, sculpté par l’air pesant de la pièce. Les officiers restèrent immobiles, à l’affût du moindre mouvement de Thrawn.
Les questions bombardaient son esprit. L’Empereur, mort ? L’Empire, vaincu ? Il fit quelques pas sur la passerelle, ses pensées s'évadant aux quatre coins de la galaxie… Il en fût surpris, mais la mort de Palpatine révéla en lui une certaine… passion. Le corps qui se désintégrait dans un espace froid et vide, il s’en foutait. C’était un vieillard avide et glacial, au génie bradé par la soif de pouvoir. Non, là où la galaxie devait voir la chute d’un Titan, la fin d’un Colosse, il ne voyait qu’un trône orphelin à occuper. Là où les mondes voyaient l’agonie de la puissance, un prestige saboté, il ne voyait qu’un Empire à conquérir, à la seule force de son esprit.
Un plan se mettait lentement en place… le trouble qui semait la discorde et la confusion dans l’Empire disloqué allait être son premier pion. Pellaeon et le
Chimaera, son second.
* * *
- Joignez le
Chimaera, commandant Stirr, éloignez le croiseur de la bataille pour une transmission nette. Je serai dans mon bureau.
Son antre était tapissée de tableaux des quatre coins de la galaxie… les œuvres holographiques dansaient dans l’air de la pièce, tantôt une peinture corellienne illustrant un beau coucher de soleil, tantôt un vestige de l’art alderaanien au trait sauvage et enflammé… les ultimes traces de la beauté des peuples conquis jaillissaient de leurs socles holographiques avec rage et volupté. A chaque fois qu’il franchissait la porte de son bureau, l’esprit de Thrawn était tourmenté : tant de génie écrasé par sa main, tant de talent vaincu par la force de l’Empire, une industrie de virtuose soumise à la dictature impériale. Pourtant, selon lui, la plume et le pinceau sont des armes puissamment destructrices, s'ils ne rencontrent pas le blaster…
Sa bibliothèque étouffait l’air froid de la pièce, et la simple vue de centaine de livres lui inspirait un profond bonheur. Certains renfermaient des pages dont très peu avaient percé le secret. L’erreur humaine ne s’arrête pas à la légèreté de sa main, mais à la faiblesse de ses yeux. Si presser une gâchette est facile, interpréter les mots, l’est moins. Là est la vraie victoire.
La silhouette de Pellaeon apparût alors. Les oeuvres d'art holographiques disparurent aussitôt, laissant la pièce dans une obscurité terrifiante.
- Capitaine, vous m’avez l’air soucieux… fit Thrawn avec l’ombre d’un sourire.
-
Grand-Amiral, l’Empereur est mort, le contrôle de la Galaxie nous échappe ! Nous avons surestimer la puissance de l’Etoile Noire… débita l’impérial d’une voix saccadée et horrifiée.
- L’erreur vient de votre incapacité à mener une bataille, Pellaeon ! Vous avez surtout sous-estimé les rebelles !
L’image grésilla, la voix de Pellaeon se troubla, alors qu’il faisait le bilan des pertes, mais Thrawn continua sans lui prêter attention :
- Les dernières forces de l’Empire doivent se rassembler… Cessez toutes les activités sous votre commandement… la Rébellion va concrétiser sa victoire éphémère, laissons-les s’affaiblir, nous frapperons en temps voulu.
-
Je crains un disloquement total de l’Empire : les Moffs se disputent déjà les restes de…
- A leur guise, capitaine Pellaeon ! Chacun ira de sa petite part d’Empire, et face à des rebelles unis, et organisés, ils ne feront pas le poids. A nous deux, nous avons une armée conséquente, et sans précipitation, nous parviendrons à dresser un plan d’attaque infaillible.
Thrawn était radieux : il ordonna ses derniers commandements à son inférieur, et l’holoprésence du capitaine terrifié disparut du socle.
Le chiss resta un long moment assis, immobile, ses pensées planant dans les airs. Tout était maintenant une question de temps : le temps de réunir une nouvelle armée impériale digne de lui, le temps de vaincre la misérable Rébellion. Le temps de devenir l’Héritier de l’Empire.
A l’autre bout de la Galaxie, la Rébellion pensait la Guerre des Etoiles terminée. Lui seul en doutait : elle changeait de main,
c’est aussi simple que ça…
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Voilà !
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