Bonjour/bonsoir à tous ! Après plusieurs années d’absence sur le site et le commencement d’une fan fiction jamais terminée (officiellement en pause aha, mais officieusement, dur de reprendre...), je reviens avec une petite histoire un peu moins ambitieuse . Celle-ci se déroule en -13, soit entre l’épisode 3 et 4. Elle suit les aventures d’une ex-Jedi essayant d’échapper à la sombre escouade Scarecrow. Je n’en dis pas plus pour ne pas trop gâcher la surprise, mais j’espère que ça en intéressera quelques-uns ! (: Petit point important, le synopsis contient quelques similitudes avec le jeu Fallen Order, mais la comparaison s’arrête là aha. En vous souhaitant une très bonne lecture !
CHAPITRE UN
— Mishal ! Dépêche-toi de rassembler toutes tes affaires ! On doit y aller, et en vitesse !
— Qu'est-ce qu'il se passe grande sœur ? Où sont papa et maman ?
— Tais-toi et fais ce que je te dis, je t'expliquerai tout plus tard ! Mais pour l'heure, il faut qu'on se tire !
L'air interloqué, le petit garçon blondinet jusqu'alors plongé dans la lecture d'un livre illustré, commença à s'exécuter, attrapant quelques vêtements qui traînaient à l'intérieur du seul meuble de son étroite chambre. L'autre, plus âgée d'une dizaine d'années environ scrutait avec inquiétude au travers d'une fenêtre poussiéreuse. Une demi-douzaine de vieux lampadaires clignotants lui renvoyaient une rue vide, seulement éclairée par la lumière chevrotante et blafarde de ceux-ci. La nuit était tombée depuis plusieurs heures déjà sur Ord Mantell City, enveloppant l'endroit de son obscur et lourd manteau. Ici, il ne faisait pas bon traîner après le coucher du soleil. Même après que l'Empire ait pris possession de la planète, plusieurs activités illégales avaient encore lieues, ce qui donnait souvent naissance à des rixes sanglantes entre les autochtones et les stormtroopers.
— Ça avance Mishal ?! le pressa la jeune fille.
— Oui oui Lyha, mais si tu me disais ce qui se passe... grommela l'autre en guise de réponse.
— Pas le temps. Fais-moi confiance.
— Pourquoi papa et maman ne sont pas rentrés avec toi ? Ils sont où ?
Une larme roula sur la joue de l'adolescente, qu'elle se dépêcha d'essuyer du revers de la manche pour ne pas alerter son frère.
— Ils nous rejoindront plus tard, ne t'inquiète pas, réussit-elle à articuler en sentant sa gorge se serrer.
L'enfant s'arrêta soudain de ranger, un jouet à la main, un sac de toile dans l'autre.
— Pourquoi est-ce que tu me mens Lyha ? Tu sais que je peux le savoir, dit-il de sa voix fluette.
— Bon sang Mishal ! s'énerva la concernée en lui arrachant le sac des mains pour y fourrer elle-même pêle-mêle ce qui lui tombait sous la main. Quand je te dis que je n'ai pas le temps de t'expliquer, tu m'écoutes et tu te tais !
Il y eut alors une puissante détonation, à l'entrée de l'habitation. Mishal poussa un glapissement de terreur tandis que Lyha se précipitait sur la porte de la chambre pour la verrouiller.
— Cache-toi ! lui intima-t-elle ensuite. Et surtout, pas un bruit !
Le petit garçon, tremblant, s'aplatit sur le sol et se glissa sous son lit, les yeux humides. Sa sœur avait collé son oreille contre le battant de bois. De l'autre côté, on pouvait entendre des pas, furtifs, mais décidés. Au moins trois personnes, déduisit l'adolescente. Et elles se rapprochaient d'eux. L'instant d'après, le loquet se releva, d'abord doucement, puis avec plus en plus de force. Quelqu'un essayait d'entrer. Tétanisée, Lyha eut quelques pas de recul, cherchant du regard un quelconque objet qui aurait pu lui servir d'arme. La porte vola alors en éclats. La bougie qui éclairait la chambre de Mishal vacilla, menaçant de s'éteindre. L'entrebâillement donnait directement sur la pénombre du couloir. Et dans cette obscurité, brillaient plusieurs visières, d'une lueur verdâtre. La fille se plaqua les mains sur la bouche pour ne pas hurler. Trois soldats firent alors leur entrée dans la pièce. Vêtus d'une armure couleur gris sombre et parcourue de motifs plus clairs, variant d'un individu à l'autre. Motifs d'ailleurs uniquement visibles sur les parties de leur corps qui n'étaient pas enveloppées par une sorte de bure noire. La moitié des casques qu'ils portaient disparaissait également sous une capuche qui leur donnait un air plus menaçant encore. Tous étaient équipés d'un fusil blaster E-11 qu'ils braquèrent immédiatement sur la jeune fille, en continuant d'avancer progressivement.
— Où est-il ? questionna alors l'un d'eux, d'une voix lente et légèrement modifiée par le vocodeur de son casque, qui lui donnait une tonalité robotique.
— Pas ici, je vous le jure, bredouilla Lyha en sentant les larmes dégringoler en cascade sur son visage.
Après une poignée de secondes, un tir déchira le silence pesant qui s'était abattu dans la chambre, l'éclairant l'espace d'un instant d'un éclat pourpre. L'adolescente poussa un gémissement de douleur en s'écroulant sur le sol, serrant entre ses doigts sa cuisse meurtrie. À présent, elle pleurait franchement, hoquetant entre deux respirations sifflantes.
— Où est-il ? réitéra le tireur, marquant une légère pause entre chaque mot, d'un ton plus menaçant.
L'un des deux autres soldats contourna le corps de la jeune fille et s'approcha du lit. Il se baissa, lentement.
— Je l'ai trouvé.
— Non... non ! commença Lyha en se redressant péniblement. Ne lui faites pas de mal, il n'a même pas cinq ans, il ne maîtrise pas son pouvoir ! S'il... s'il vous plaît, laissez-nous partir, on...
Elle n'eut pas le temps de finir. Un autre tir, en pleine figure cette fois-ci. Elle bascula en arrière et sa tête heurta le sol, la peau calcinée, fumante et cerclée de noir à l'endroit où elle avait été touchée par le faisceau d'énergie.
Mishal se mit à hurler lorsque le soldat tendit le bras vers lui et referma sa main sur sa frêle cheville.
•••
À une incommensurable distance de là, une jeune femme se réveilla en sursaut. Se redressant brusquement dans son lit, elle mit plusieurs secondes à se dépêtrer des draps humides qui lui collaient à la peau. Elle se passa la main sur le visage et rabattit en arrière les mèches noires qui lui tombaient en cascade sur le visage. Puis, elle tendit le bras et alluma la lampe grésillante située sur le petit meuble métallique qui lui servait de chevet. Autour d'elle, des affaires éparpillées un peu partout. La pièce ressemblait plus à un taudis qu'à une véritable chambre. Aucune fenêtre. Seulement un petit interstice au plafond où une hélice tournait lentement en ronronnant et qui faisait office de ventilation. Devant la couchette, une porte donnait sur un étroit couloir au sein duquel il était possible d'accéder à une salle de bain sommaire. C'était tout. L'entrée, située au fond débouchait quant à elle sur une ruelle mal famée. À vrai dire, parler d'une ruelle de Nar Shaddaa comme étant mal famée était un bel euphémisme. Toute la planète baignait dans une atmosphère d'illégalité aux parfums d'épices interdites. Courses, paris, trafics d'organes, d'armes, vente d'esclaves... on trouvait de tout. La femme se leva péniblement avant de se diriger d'une démarche incertaine vers la salle d'eau. Elle tourna le robinet rouillé et attendit quelques secondes que du liquide commence à s'en écouler. Elle s'éclaboussa le visage et se malaxa les tempes avant de jeter un coup d'œil au miroir poussiéreux qui lui faisait face. De larges et profonds cernes cerclaient ses yeux de jais. Le manque de sommeil avait sans aucun doute également entraîné l'apparition d'un teint presque cireux qui lui donnait un air maladif. Appartenant à l'espèce des Mirialans, elle avait évidemment naturellement la peau légèrement verte, mais celle-ci manquait d'éclat et semblait plus terne que la normale. De retour dans sa chambre, la jeune femme se changea en vitesse, enfilant un débardeur blanc, et une veste d'un bleu profond. Éparpillées au bord de son lit, elle attrapa également les quelques pièces d’une armure brachiale et les enfila soigneusement sur son bras gauche. Dans un coin de la pièce, un droïde, une unité R5, s'alluma soudain en bipant et en remuant joyeusement. Il percuta la table de chevet et renversa une bouteille de verre à demi vide qui déversa son contenu sur le sol.
— Screw, sérieusement.... grommela l'autre, alors qu'une odeur d'alcool commençait à emplir l'air.
Elle se résigna à réprimander le robot. C'était peine perdue. Il était un astromécano efficace, mais très maladroit. Ça ne datait pas d'hier, et nul doute qu'il était sans espoir d'imaginer ce trait disparaître un jour.
— Je dois sortir, continua-t-elle d'un ton plus posé. Toi tu restes ici. Comme d'habitude, si jamais il y a le moindre problème, tu me contactes. Entendu ? Allez, à plus tard.
Sans demander son reste, elle se dirigea vers la sortie, puis déverrouilla une porte d'acier qui coulissa difficilement en chuintant. Après s'être extirpée de plusieurs coupe-gorges aussi obscurs qu'étroits, elle déboucha sur une place bruyante. Autour d'elle, une foule constituée d'espèces venues de la galaxie toute entière. De hauts bâtiments entouraient l'endroit, où clignotaient plusieurs panneaux publicitaires lumineux. L'air était lui saturé d'une odeur mêlant sueur, épice et détritus. Nar Shaddaa, la célèbre lune des contrebandiers. Observant avec prudence autour d'elle, la jeune femme se faufila dans la masse mouvante. L'Empire avait bien sûr investi la planète, mais ici, les stormtroopers ne faisaient pas la loi, et les derniers qui étaient venus chercher des noises à un Hutt n'étaient plus là pour en parler. Cependant, elle baissa la tête tout le long du trajet, par crainte d'un peu trop attirer l'attention. Une poignée de minutes plus tard, elle se trouva l'entrée d'une cantina à l'écriteau abîmé, un peu à l'écart du flux de passants. Un Nikto l'y attendait, adossé à l'un des murs crasseux.
— Miria ! s'exclama-t-il, l'air hypocrite. Quel plaisir de te revoir.
— Tu as ce que je t'avais demandé ? rétorqua son interlocutrice, coupant court aux mondanités.
— Ai-je déjà failli à ma tâche ? Mais ça va te coûter plus cher que la dernière fois. Les denrées se raréfient, tu comprends, et puis avec l'Empire, je dois...
— Combien ?
Le Nikto poussa un soupir agacé avant de jeter un coup d'œil autour de lui.
— 120% du prix habituel.
— C'est d'accord, répondit-elle en lui fourrant une poignée de crédits dans les mains.
— Toujours un plaisir de faire affaire avec toi Miria.
Il sortit ensuite une demi-douzaine de sachets argentés d'une de ses poches avant de les lui tendre.
— Tu connais la chanson, tu mélanges avec de l'eau et...
— Oui oui je sais. Rendez-vous la semaine prochaine, et j'en veux quatre de plus.
— Hum... ça ne va pas être facile. Comment comptes-tu payer ?
— Ça me regarde. Est-ce que tu les auras ?
— Je m'arrangerai. Mais sache qu'il va falloir réunir l'argent de plusieurs primes pour payer tout ça, plus que ce dont tu te contentes habituellement.
— Je t'ai dit que ça me regardait. À la semaine prochaine.
L'instant d'après, elle avait disparue, à nouveau fondue dans la foule. Néanmoins, cette fois-ci, elle se dirigea vers les bas-quartiers de la ville. Un endroit encore plus sale et mal famé que là où elle vivait. Peu à peu, les passants devinrent de moins en moins nombreux, à mesure qu'elle descendait les niveaux et s'enfonçait dans les profondeurs de la banlieue. Bientôt, Miria fut complètement seule. Elle marcha jusqu'à ce qui semblait avoir été un jour un carrefour. La place était désormais recouverte d'une épaisse couche de déchets et ressemblait plus à une décharge qu'autre chose. Elle s'y arrêta, surveillant suspicieusement les environs. Quelques minutes s'écoulèrent, et excepté le bruit provoqué par quelques créatures détritivores, tout était calme.
— Ce n'est que moi Kida, tu peux te montrer, lâcha alors Miria en souriant.
Un enfant, jusqu'alors caché à quelques mètres derrière elle, approcha en boitillant.
— Comment tu as fait Miria ? Tu m'entends toujours de super loin, même quand je fais attention !
Le petit était recouvert de suie et de poussière, et la plupart de ses vêtements étaient troués ou déchirés. Il avait néanmoins l'air content de voir la Mirialane et lui attrapa affectueusement la main.
— Si tu te concentrais un peu en prêtant attention à ce qui t'entourait, tu y arriverais aussi, crapule, répondit-elle en riant.
Elle lui tendit ensuite les sachets qu'elle avait au préalable été chercher.
— Tiens, tu donneras ça à la bande. Tu mélanges la poudre à de l'eau et ça donne une sorte de gâteau. C'est de la qualité militaire petit chanceux, ça devrait être moins mauvais que la dernière fois. Normalement, un paquet peut nourrir de trois à cinq adultes, alors vous devriez avoir assez pour tenir cette semaine.
— Merci beaucoup Miria. Tu es sûre que tu ne veux pas rester ? On voudrait bien te voir plus souvent nous...
L'enfant fit une pirouette avant de joindre ses mains comme dans une prière muette.
— Arrête de faire l'imbécile, petit idiot, s'amusa la jeune femme en lui ébouriffant les cheveux. Tu sais bien que je ne peux pas. Il faut que je me déplace pour gagner suffisamment de quoi acheter à manger.
— Oh....
— Tu es tout seul aujourd'hui ? D'habitude Fir'mynn t'accompagne au rendez-vous.
Kida eut soudain l'air plus sombre. Il baissa les yeux en remuant nerveusement le pied.
— Elle est malade. Elle a la peau rouge et qui gratte. Naalo aussi... Et lui, je crois qu'il a de la fièvre, en plus.
— Vous n'avez plus de médicaments ? fit Miria, la voix peinée.
— Non... et le méchant Duros du magasin ne veut rien nous donner.
La Mirialane ferma les yeux un instant, réfléchissant à toute vitesse. Elle prit une profonde inspiration, et retira doucement sa veste. Puis, elle détacha de son épaule gauche une pièce d'armure blanche, ainsi qu'une autre qui lui couvrait le biceps. Les deux morceaux étaient également peints en certains endroits d'une couche d'un léger mauve, écaillé par le temps et les épreuves. Mais au centre de l'épaulière trônait un symbole noir, dans un relativement bon état.
— Tu donneras ça au Duros, expliqua Miria. Ça a de la valeur. Il te donnera des médicaments et des antibiotiques. S'il te demande où tu l'as trouvé, tu lui diras que c'était à la décharge. D'accord ?
Le garçon, curieux, attrapa les pièces en acquiesçant. Il les observa avec intérêt pendant que la Mirialane renfilait sa veste.
— Sauve-toi maintenant, lui intima-t-elle. Rendez-vous dans quatre jours, ici, à la même heure. Je viendrai prendre de vos nouvelles. Courage.
Kida lui enlaça la taille de son bras libre avant de filer parmi les décombres. Miria le regarda s'éloigner, les yeux humides.
— Que la Force soit avec toi, murmura-t-elle.