par kamocato007 » Dim 12 Juin 2005 - 18:43 Sujet:
Voilà ! Les 2 premiers chapitres sont là, ils sortent tout juste du four !
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LES AVENTURES DE WHILLS, Episode II
L'ascension des Siths
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Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine…
La guerre enflamme la galaxie par ses bras longs et destructeurs. L’armée Roths, contrôlée par les Siths, a envahi les systèmes républicains et seuls Coruscant et Kaedo résistent avec courage.
Le conseil Jedi a ordonné à deux chevaliers Jedi, NIKITA ORS et WHILLS, de mener l’assaut sur Kaedo. Mais la bataille s’annonce rude : les Siths espèrent posséder cette planète stratégique...
Une nouvelle bataille s’engage dans les camps Siths : DARTH CYCLON espère devenir le plus grands des Seigneurs Siths, et lui et son apprenti DARTH MOR attendent leur heure pour régner dans la galaxie...
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CHAPITRE 1 : LA BATAILLE DE KAEDO
Les vaisseaux républicains chaviraient dans le ciel écarlate. Un vent glacial portait les cris et les voix larmoyantes de la populace en détresse. Sifflant dans les airs comme deux flèches dans l’atmosphère, deux Arc 23 répandaient leur chaos salutaire dans les armées Roths. Ces dernières, principalement constituées d’imposants bataillons de R3V, et d’un nombre important de croiseurs Siths, avaient encerclé la capitale de Kaedo. La matinée avait vu s’étendre la guerre aux portes de toutes les cités, et la République, faible et nue, ne pouvait plus rien : la planète était perdue.
Après de rudes combats, pendant trois ans de guerre contre les Siths, il était venu le temps de déposer les armes aux pieds de Darth Cyclon. Des millions de systèmes l’avaient déjà fait : Almania avait cédé après à peine quatre jours de combats. Tous les systèmes de Malastar, Naboo ou Alderaan n’eurent guerre résisté plus longtemps. Coruscant, la capitale de la République, le Grand Barrage de la Guerre, s’engouffrait dans des batailles éternelles et sans mercis.
Le Fantasque, gigantesque navire Sith, qui mâchait dans sa gueule un armada impressionnant de Roths, s’apprêtait à dévaster les cieux. Le monstre mesurait plus de dix kilomètres, était plus gros que tous les croiseurs républicains réunis, et sa puissance de feu semblait pouvoir annihiler la planète d’un simple tir.
Tous tremblaient devant le Fantasque. Dedans, on se sentait minuscule, inutile. Dehors, la peur régnait en maîtresse absolue : pilotes et droids ne se sentaient pas le courage d’aller vers le Fantasque. C’est lui qui allait vers eux. D’un simple tir, d’une simple pression sur l’écran de bord tactile, on pouvait enlever la vie, ou en défendre une autre. Voilà ce que signifiait le Fantasque. Le pouvoir. Le contrôle.
Les lasers qui zébraient le ciel blanchâtre de Kaedo, alors que le Soleil était à son zénith, n’en finirent plus de dévaster la bataille. Le millier de vaisseaux républicains et kaediens se dispersait partout dans le tumulte belliqueux, et bientôt, l’ordre disparu : à peine quelques escadrons se prêtaient mains fortes, et les autres battaient en retraite.
Jusqu’à cette minute.
Jusqu’à ce que le millier de vaisseaux de la République entendit dans leur holographe la voix du Capitaine Isron. On vit sa silhouette forte et rassurante. On goûtât ses mots comme un élixir vivifiant. On sentit le courage d’une armée comme un parfum frais et doux.
- La Voix arrive.
La Voix ! La Voix de la République !
Elle arrivait ! Enfin !
Elle n’était qu’à quelques kilomètres du gros de la bataille. Alors que le croiseur Le Fantasque imposait sa loi et sa violence parmi les derniers escadrons de Kaedo.
Tout semblait revenir à zéro : comme si les milliers de morts étaient devenus des rescapés, comme si les pertes matérielles et émotionnelles étaient oubliés. La Voix de la République avançait dans la bataille, vers le Fantasque et sa terreur.
L’escadron quatre, composé de huit survivants au front de l’est, serra la formation vers un bric-à-brac de vaisseaux roths, renseignés par l’arrivée imminente de l’Ennemi Numéro un. Huit Arc 23 fendirent le ciel, marchant d’une allure folle et d’un pas triomphant sur leur route de lasers qui eurent bientôt raison de leurs adversaires.
- Quatre-leader, quatre-leader, s’écria le pilote dit « Stiffer », la Voix se trouve juste derrière ces croiseurs ! Ils vont tenter de le détruire avant qu’il n’arrive vers…
- Bien reçu ! l’interrompit Quatre-Leader Heroen, sa voix rassurant son groupe. Cinq, six, trois, partez sur la gauche ! (trois vaisseaux républicains jouèrent du bâbord, et tous se préparèrent au combat contre deux croiseurs Siths). Deux, quatre, sept, partez sur la droite (et trois nouveaux cavaliers galopèrent dans le ciel)
Au loin, la bataille sembla prendre une autre tournure. Ce n’était plus la sauvagerie, les cris et la violence de la matinée, mais une danse gracieuse et mortelle qui se jouait sur une scène pleine de couleurs et de folie.
Derrière son vaisseau, le pilote de Quatre-Huit entendit le cris strident d’un roth. C’était comme si la mort l’appelait. Comme si l’au-delà lui avait ouvert ses portes.
Le roth, qui nageait dans le ciel, sortit ses bras de sa stature imposante et ses pieds vinrent se poser sur le Quatre-Huit.
- Non ! Il est sur moi !
Deux lumière, une verte et une autre rouge écarlate, s’échappèrent des bras de l’ennemi. Un son apaisant s’en détachaient et vint couler comme un flux d’apocalypse aux oreilles du pilote.
Un cri dans la stupeur de la bataille.
Puis plus rien.
- Merde ! Il a eu Ash ! ! ! cria Heroen.
Il vit une explosion aveugler le ciel. Un roth triomphant s’en échappa. Il sentit au plus profond de lui-même la perte de son ami.
Sans rien comprendre, il sentit que quelque chose s’était posé à l’arrière de son Arc 23… Il se retourna, et à travers un bout de vitre, il observa la lente démarche d’un monstre d’acier. Haut de deux mètres, le visage dépourvu de sentiment, les bras enlaçant la mort du paysage de la bataille, deux sabres lasers allumés, greffés à ses bras, les yeux rouges scrutant sa cible…
Un Roth observe sa proie. Et avance…
Et avance…
Comme si rien ne pouvait l’arrêter. Pas même la bataille, pas même les cris d’Heroen qui rompait le silence de son ouie qui ne comprenait que les ordres de ses maîtres. Un rire machiavélique cassa les ombres, et…
Et La Voix arriva. Le Dolean était le plus beau, le plus grand, le plus puissant. Rien ne pouvait le détruire.
- On va vous sortir de là, Heroen ! s’exclama la douce voix rassurante de Zyde.
Et le Dolean perça le ciel, et une salve de lasers sauvèrent une vie.
Les restes du Roths encombrèrent le ciel de la bataille.
- Il était moins une, on dirait ! rigola Nikita.
La belle voix de la Jedi résonna dans les oreilles d’Heroen, la respiration haletante, transpirant dans son casque.
- Je… dit-il… je ne peux… tenta-t-il.
Les mots n’arrivèrent pas à sa bouche. Mais son sentiment de reconnaissance avait bien filtré sur le Dolean.
- C’est rien, on avait pas grand chose d’autre à faire, aujourd’hui, dit Zyde.
Nikita se leva de son siège et sortit du cockpit, avec un léger regard sur la bataille qui grondait au dehors du vaisseau. Elle avait de beaux yeux, des cheveux bruns jusqu’à la taille, un visage innocent et fragile. Pourtant, il n’y avait rien de plus solide.
Elle prit place près d’un canon, greffé sur chaque côté du Dolean. Dans l’autre, celui de bâbord, s’était assis un jeune nain, le regard perdu dans la bataille. Whills. Puisant dans la Force pour vaincre ses ennemis à coups de lasers, ses cris de joies résonnaient dans le vaisseaux. La Voix de la République était inondée par les messages de Kaedo. A présent, elle fonçait droit sur le Fantasque, qui commençait à l’accueillir par salves d’ions.
Whills jeta un long regard sur la légende qu’était le navire Sith. On lui avait dit qu’il était immense, imposant, stupéfiant, monstrueux, puissant, sanguinaire, rapide et précis. Une horreur fait de métal et de violence. Aucun mensonge ne s’ajouta à sa description : le Fantasque était immense, imposant, stupéfiant, monstrueux, puissant, sanguinaire, rapide et précis. Une horreur fait de métal et de violence. Ses canons étaient trois à quatre fois plus gros que le Dolean, comme les bombes qu’il crachait.
Zyde esquiva une poignée de ces boules de feu qui parsemaient sa route vers le vaisseau. Il pianota sur les commandes de bord, demanda à Nikita et Whills de concentrer leurs tirs sur un armada roth approchant, déploya les dernières chambres doubles des réacteurs gauches pour stabiliser sa course dans le ciel, et activa les ailes réfractrices, qui donnèrent plus de vitesse au Dolean, au détriment de ses systèmes de protection.
- On y est presque ! cria Nikita, entrant en furie dans le cockpit, pendant que Whills se démenait pour repousser les derniers espoirs d’un escadron ennemi. L’accélérateur tribord est touché ! ajouta-t-elle en montrant du doigt une lumière rouge clignotante.
Zyde jura par tous les dieux, et alors que le Dolean nageait dans les lasers du Fantasque, il se risqua à plonger le vaisseau en dessous de l’ennemi.
- Ils n’ont presque pas de canons sur le ventre ! C’est notre seul moyen pour rester vivant.
La Voix de la République volait à quelque dizaines de mètres sous le Fantasque, effleurant parfois sa coque, aussi les capacités impressionnantes de pilotage de Zyde eurent raison des ripostes des canons postés sous le monstre de métal. Whills en vint à bout en une dizaine de secondes, et pendant une belle minute, le Dolean dansa paisiblement, loin de la bataille et de son tumulte grandissant.
- Une bouche d’aération du vaisseau devrait nous permettre d’entrer jusqu’à son réacteur principal ! objecta Zyde.
La voix de Whills sortit de l’ordinateur central.
- Bonne idée ! Il y en a deux à l’avant du vaisseau. Mais c’est trop étroit pour le Dolean !
- C’est mal connaître mon pilotage et ma chance légendaire! se vanta Zyde.
Nikita, inquiète –Zyde n’était pas la personne la plus chanceuse qu’elle connaissait, bien au contraire, se tint à une poignée devant l’hologramme de deux chasseurs républicains.
- On vous suit à la trace ! s’écria le premier.
- Escadron Quatre. On vous couvre.
Nikita reconnut le visage, à demi caché par un casque de pilote, de Coperfield, qu’elle n’avait presque pas vu depuis le début de la guerre.
- Cop, on va tenter une entrée par la bouche droite, vous la voyez ? expliqua Nikita en la montrant du doigt à Zyde, empêtré dans les problèmes de stabilisation du vaisseau.
Les deux chasseurs républicains acquiescèrent. Une explosion d’un vaisseau de l’escadron Quatre fouetta la coque du Fantasque.
- Des Roths ! cria Ash, arrivant de derrière le Dolean.
- On s’en occupe ! cria Coperfield.
L’escadron Quatre encercla une dizaine de Roths qui cinglaient les airs, épaulés par une demi-douzaine de vaisseaux.
- Ok, dit Whills, en achevant un des leurs qui espérait détruire le Dolean à coup de lasers. Il a touché une aile.
- Pas grave on f’ra sans ! s’écria Zyde.
Whills se plongea dans la Force et la sentit guider ses bras.
Sans prévenir, Zyde entra de plein fouet dans la bouche d’aération. C’était un long couloir où le brouillard intense mystifiait les bâtiments qui murait les kilomètres qui menaient au réacteur. Le Dolean détecta sa présence, ou plutôt déduit son existence par la forte concentration atomique et par l’important vagabondage d’électricité du vaisseau, qui se centrait sur un point.
- Il est droit devant, murmura Zyde, la respiration haletante. Niki, prépare le canon à proton et les bombes NB.
Nikita courut vers le tableau de commandes et s’exécuta : sur l’avant du vaisseau s’éjecta un long canon d’acier et en dessous de lui une imposante structure de métal. Tout était prêt. Sauf que…
Nikita jeta un coup d’œil furtif sur le radar, mais appuya son regard quant aux nouvelles qu’il amenait : une dizaine de Roth, ayant visiblement survécu à leur assaut, les suivaient à la trace dans le long corridor.
- Voilà autre chose…
- Quoi ? demanda Zyde.
Il n’eut pas besoin d’une réponse précise, l’inquiétude du visage de Nikita était assez explicite. Nikita prit le micro d’une main, et de l’autre pianota sur le clavier de commandes.
- Whills ! cria-t-elle. Whills, des Roths arrivent !
Mais les bruits proches des salves de lasers qui s’écoulaient du vaisseau l’interrompit : Whills avait déjà commencé le combat. Nikita sortit du cockpit et prit place derrière le canon droit du vaisseau.
Whills sentait la Force agir en lui, le pénétrer, le traverser, lui parler, le porter, guider ses bras sur le canon. Les Roths se rapprochaient : dix monstres de fer et de fusibles fendant l’air froid du long couloir. Ses mains moites glissaient sur les poignées chaudes de la tourelle. Le Dolean avançait toujours dans le couloir, prenant de plus en plus de vitesse, jusqu’à les Roths et les bâtiments qui encerclaient le combat devinrent flous. Whills comptait sur la Force pour deviner les longues silhouettes menaçantes des dix Roths, et de temps à autre, elle arrivait à faire exploser l’un des leurs, dans un nuage de confettis métalliques et de flamme.
A présent, il ne faisait plus qu’un avec la Force. Plus qu’un avec le canon, plus qu’un avec la Voix, avec les Roths survivants, leurs longs sabres greffés à leurs bras d'acier, leurs jambes de ferrailles, de ressorts, de clous, d’aluminium…
Une minute s’écoula. En dehors du Fantasque, des milliers de personnes étaient mortes. Des systèmes avaient capitulé. Des ordres versatiles avaient été donné. Des enfants se faisaient massacrer. La guerre faisait rage.
Et soudain, une ultime explosion aveugla les ténèbres brumeuses du Fantasque. A l’intérieur du vaisseau, le Général Moa6 sonna l’alerte. Il venait tout juste de sortir d’une communication avec un de ces Seigneurs Siths qui lui ordonnait de détruire la ville à ses pieds.
L’alerte résonna dans tous les couloirs du Fantasque. Le Dolean, ennemi numéro un de la passerelle tribord, arriva à destination.
Comme une immense chambre, où baignaient brumes et lumières dans une intense couleur chaude... Tout semblait calme, paisible. Le générateur principal s’offrait à eux, fragile, facile.
- Le voilà ! Nikita ! Les NB ! cria Zyde en se levant de son siège.
Quelques secondes plus tard, une bombe NB fut lâché du canon secondaire du Dolean. Et, dans le même instant, la fuite s’imposa. La Voix de la République cria ses dernières forces. On entendit à peine la forte explosion qui fit trembler le vaisseau, qui brûla en son cœur toutes les passerelles, toutes les chambres, toutes les salles de conseil, ordinateurs, officiers, vaisseaux, cartes…
La Voix de la République avait une nouvelle fois briller.
Et, en sortant du vaisseaux, qui se métamorphosa rapidement en une masse imposante de poussières et de fracas, un cri de joie retentit.
Un seul, celui de mille populations, de mille vaisseaux et de mille soldats qui voyaient enfin le bout de la bataille.
Voilà. L’espoir. Un espoir invincible et invisible dans un champ de bataille rongé par la mort et la douleur.
Et, à peine une heure plus tard, la victoire était déclarée –acclamée– partout sur l’holonet, les maisons, les immeubles (ce qu’il en restait du moins), et dans les âmes de millions de personnes qui avaient bien besoin de réconfort.
Les sourires s’affichèrent sur les veuves, les orphelins, les sans abris, les blessés et les soldats. Enfin, la bataille était terminée. Elle ne sévirait que dans leurs souvenirs, dans leur mémoires où grondait encore les pensées défaitistes de la veille.
Sur les passerelles des bâtiments qui surplombaient la Cité de Kaedo, ville de lumière et de beauté, on acclamait la course de la Voix de la République.
Le Poing de la République. Ses Yeux.
A l’intérieur du Dolean, Whills observait la ville qu’il venait de sauver. Une douce couverture réchauffa son cœur. Le Soleil n’avait jamais été aussi beau, aussi grand, aussi proche. La bataille était finie.
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Chapitre II : LE RETOUR DES HEROS
Coruscant n’avait jamais semblé aussi vieille, terne dans ses habits sempiternelles de capitale galactique. Trois ans de guerre avaient suffi à la détrôner de son siège de gloire et de puissance infinie, jusqu’à la faire tomber dans un champ de bataille politique et économique.
Le Sénat ne cessait de discourir sur les moyens de stopper la guerre. Discourir, seulement, car agir dépendait rarement des longues argumentations sur lesquelles les sénateurs jouaient de leur tacts et de leurs talents. Le Sénat de la République se remplissait chaque jours d’un public de plus en plus défaitiste et empreint de douleurs, et se vidait chaque soir, les dernières nouvelles peu optimistes dans les esprits, et l’impression de ne jamais voir le bout de cette guerre.
La guerre touche à sa fin. D’une façon, ou d’une autre, les batailles se tairont, eut dit le Chancelier Arcanum.
Ce jour-là –qui avait commencé par une journée ordinaire en temps de guerre- les Sénateurs s’intéressèrent à la bataille de Kaedo. Tous savaient l’issue du combat, et encore plus les conséquences. Une planète stratégique, alliée et d’une richesse militaire et économique sans pareil, tombait dans les mains des Siths.
- Ce soir, lorsque la victoire sera attribué sans conteste à la menace roths, nous devrons faire le bilan de trois années de guerre, criait alors le Sénateur Adtin, d’I’U’Cante. De Desdan jusqu’à Kaedo, l’ennemi est partout.
Les voix des Sénateurs percèrent le dôme du Sénat. Dehors, une pluie drue et sauvage ruait de coups les immeubles impassibles de Coruscant.
- Ce soir, la guerre prendra un autre tournant : elle verra sa fin. Kaedo est tombé. Coruscant se retrouve seule.
Un cri s’échappa dans l’unisson du Sénat. La nuit assombri les reflets des fenêtres du dôme glacés au dessus des têtes des sénateurs, et les derniers néons furent allumés.
- La guerre est perdue. La République est perdue.
Un orage gronda dans le lointain. Un silence de cathédrale fit trembler les murs de l’assemblée. Le millier d’yeux qui scrutaient l’avenir se refermèrent et un millier de larmes perlèrent sur les fronts suant d’un millier d’âme découragées.
Et quelques minutes s’écoulèrent, jusqu’à ce qu’une voix s’élève d’une terrasse qui vola vers le Chancelier.
- Les dernières nouvelles vous donnent tort, Chancelier (tous les regards s’illuminèrent, dubitatifs mais plein d’espoir). La Voix de la République est arrivée. La bataille de Kaedo a vu notre victoire s’élever parmi…
Ses derniers mots furent inaudible dans les cris interminables de tout le Sénat. Des chapeaux et des casques s’élevèrent vers les cieux, des mains se serrèrent dans l’amitié la plus pure et le bonheur le plus vif, des voix congratulèrent la République de son courage et de ses espoirs récompensés, toutes les passions prièrent les dieux de terminer la guerre victorieux.
La Voix de la République fusait dans le ciel noir de Coruscant. Le Dolean n’avait jamais été aussi sal, mais pas non plus aussi beau et majestueux. Les trois personnes à bord étaient las de la bataille qu’ils venaient de passer, mais ils ne pouvaient connaître bonheur plus grand.
Whills, assis sur un siège adapté à sa taille, regarda d’un air songeur la foule qui acclamait le vaisseaux, sur les immeubles, dans les rues, sur les terrasses des appartements. Toute la galaxie l’acclamait, son nom était porté par toutes les lèvres, les gueules, les ondes magnétiques… Whills, le héros.
Le Dolean se posa sur le toit d’un des plus bas immeubles du carré dit « central » de Coruscant. On y voyait à quelques kilomètres de là le majestueux temple Jedi, humble et beau, et le Sénat Républicain, qui n’eut jamais été plus fier de ses victoires. Le Dolean cracha ses dernières fumées, et l’atterrissage se fit calmement. Nikita jeta un regard sur Whills, et lui fit un petit sourire complice que seul eux deux comprenaient.
- Hé bah dis donc, on se croirait à la finale des pods de Malastar ! s’écria Zyde d’une petite voix prétentieuse et maladroite dont il avait le secret. Regardez ! Même le chancelier est là !
Nikita et Whills sortirent du cockpit d’un pas rapide et hâté. Zyde s’emmêla les pieds dans les fils du conducteur central, qui peinait à s’éteindre.
- Voilà. On est de retour, susurra Nikita de sa petite voix douce.
Ses cheveux volaient dans le vent chaud de l’évacuation des réacteurs. La Voix de la République sombrait peu à peu dans un sommeil léger. Elle eut un petit sourire, avant que la porte du Dolean s’ouvre dans un grand vacarme, laissait une centaine de personne sur le toit du Hangar Central acclamer les deux héros.
- Toi d’abord, dit Whills, un rictus déchirant son visage intimidé, ses paroles à demi englouties dans le vacarme des foules, son petit bras forçant Nikita à avancer la première.
Ce qu’elle fit. D’un pas hésitant, avec des yeux exorbités, elle vint à la rencontre des premiers sénateurs qui tendirent leurs mains vers elle.
- Toutes mes félicitations, Ma Dame, et les remerciement d’Almania pour nous avoir redonné l’espoir ! s’écria, dans le brouhaha festif général, le Sénateur Cassel d’Almania.
Nikita n’eut pas le temps de répondre qu’une main se posa lourdement sur son épaule. Un Mon Calamari lui sourit et ses paroles se perdirent dans les cris de joies et de félicitations.
- Bravo, Nikita, s’exclama KirHehe, un sénateur de Bakura que la Jedi connaissait bien.
Les cris s’intensifièrent au delà de l’immeuble. Les yeux de Nikita, éblouie par la lumière artificielle des miroirs de Coruscant purent apercevoir quelques milliers de mains se lever partout autour du Hangar. Le bruit était un mélange d’excitation, d’espoir, de bonheur et la rage de trois années de rage évacuée. Dans un dernier regard, Nikita aperçut Whills inondé par une dizaine de sénateurs.
Commençant une longue minute d’apnée entre les jambes des Sénateurs Jius et Kielel, de Raltiir, qui félicita à lourdes poignées de mains les actions du Jedi, Whills tenta de se frayer un chemin dans la foule. Il aperçut le Chancelier Arcanuum et Nikita, le sourire au lèvre, faisant signe à son ami de la rejoindre, un sourire moqueur cloué aux lèvres.
- Chan… ce… lier… je… commença Whills, le souffle court, espérant en vain multiplier ses bras pour se boucher les oreilles, et pousser les Sénateurs qui se mettaient en travers de son chemin.
- Bonjour, jeune Jedi, dit le Chancelier d’une voix froide et silencieuse.
Il était bien le seul, ici, à ne pas être festif.
- Le Conseil nous demande, Whills, dit Nikita, en arborant un clin d’œil à son ami. Il va nous falloir quitter ces wookies enragés !
La foule dessina un passage vers un speeder du Chancelier. Ce dernier le montra à Nikita, en disant qu’ils devaient se rendre au Conseil au plus vite.
S’habituant aux cris et aux états de la foule, Whills se mit devant le volant, et Nikita prit place à côté de lui. Ils entendirent seulement Zyde tentant de se dépêtrer en vain des problèmes que lui causait la foule –il devait être par terre, piétiné par les Sénateurs.
Le Speeder vola, plutôt rapide, vers le Temple Jedi. Nikita et Whills regardaient Coruscant avec un regard nouveau. Seulement quatre mois qu’ils n’y avaient pas posé le pied, et pourtant, la ville semblait avoir vieilli de cent ans. Les immeubles fragiles, les milliers de vaisseaux qui souillaient le ciel, le parfum de pollution qui coulait dans les airs…le tapis de technologies qui s’étalait à perte de vue n’était plus le même. La guerre avait craché son venin comme nulle autre. Et cette guerre allait bientôt finir…
A priori.
- Whills. Nous avons intérêt à mettre fin à ces batailles… murmura Nikita, un ton sobre se détachant de son inquiétude à peine lisible sur son visage. On compte sur nous… ils comptent sur toi.
- Nous avons fait une grosse partie du boulot, sur Kaedo, répondit Whills en prenant un lourd virage sur la gauche (ses yeux s’écarquillèrent en voyant le Temple Jedi se dresser devant eux).
- Ah, enfin ! s’écria Nikita. Enfin, le voilà.
- Tu ne pensais pas le revoir sur Sis Kyo ! dit Whills, le visage éclairé par un sourire moqueur.
Il posa le speeder sur un aire d’atterrissage, et les deux Jedis aperçurent le pas lent et rassurant de Maître Iun.
- Oh que non… Ne parle à personne de ces mésaventures-là ! chuchota Nikita d’un air entendu.
Les deux Jedis sortirent du speeder et marchèrent vers Iun.
C’était un vieux maître Jedi, un homme d’Opuchi, qui avait passé sa vie à combattre les Siths. Depuis la mort de De Kan, il avait pris sous son aile les deux padawans de son ami.
En se frottant les yeux –la nuit a été rude, pensa Whills-, Maître Iun proposa aux deux Jedis de le suivre.
- Votre petit feu d’artifice sur Kaedo a été plutôt sympathique, dit Iun avec l’ombre d’un sourire. La nouvelle a fait le tour de l’Holonet en quelques secondes ! On aurait dit qu’elle savait tout à l’avance ! Mes félicitations !
- Merci, maître, répondit Whills.
- Nous avons eu tous les comptes rendus de l'Ordre sur la Guerre. Nous savons l'importance de cette victoire sur la population, dit Nikita.
- Oui... répondit Maître Iun, l'air ailleur. Je suis très fier de vous. Si De Kan était encore là...
Il se tut. Il observa Whills d'un petit regard songeur. Du genre Je Sais Ce Que Tu As Mais Nous N'Allons Pas En Parler.
D’un air hésitant, Whills demanda, alors que les trois Jedis arrivaient dans le temple :
- Vous… Vous savez où sont les Siths, à présent ?
Iun le scruta de son regard perçant.
- Le Conseil vous attend.
Iun avait disparu au fond d’un long couloir, alors que Nikita et Whills se jetaient des regards inquiets. La Force faisait tout son possible pour qu’ils gardent leur calme. Rien n’y fit : qu’est-ce que le Conseil avait à leur dire ?
– C’est long… dit Whills, faisant les cent pas dans la salle d’attente, devant la porte du Conseil. Pourquoi nous font-ils attendre ?
- Patience, Whills… répondit Nikita en se levant de son siège. Ils vont sûrement nous parler du Sith que nous avons perdu sur I’U’Cante…
Les souvenirs de leur dernière mission assombrirent le visage de Whills. Pendant trois ans, il avait cherché en vain un Maître Sith et son élève, jusqu’à trouver une trace de Darth Cyclon et Darth Mor sur une lointaine planète. Et ils étaient passés entre les mailles du filet.
- Ces Siths… je dois les retrouver… chuchota Whills, plus à lui-même qu’à son ami.
Une vieille douleur, qui n’avait pas encore cicatrisé, se vivifia dans son corps. Il se rappelait la vue du corps inerte de son maître, trois ans plus tôt, sur Desdan… Il se rappelait de l’avoir perdu, sans lui dire adieu…
Et il aurait sa revanche.
- Whills… tes pensées te trahissent… dit Nikita d’une voix calme. Whills, ce qui arrivé là-bas ne peut être changé… souviens de ce que Maître KaSSar a dit… tu dois accepter le passé sans refuser l’avenir. Ce qui est fait est fait.
Nikita se rassit. Détournant les yeux vers la fenêtre de la salle, elle observa les vaisseaux qui allaient et venaient dans les cieux.
J’aurais ma revanche, pensa Whills, alors que la porte du Conseil s’ouvrit.
Maître Tsellan, un maître Jedi de Cato Neimodia, qui portait plus les traits d’un poulpe que d’un néimodien, les invita à entrer.
Douze regards se portèrent sur les deux Jedis. Nikita paraissait mal à l’aise, et Whills était toujours embrumé dans ses pensées. Ils vinrent se poser au milieu de la pièce ronde. Douze chaises. Douze Jedis. Une mission.
- Les Siths viennent juste d’être découvert dans leur base sur Silveria, expliquait Maître Kaalde, un ancien Fallannassis.
Whills jetait un regard vide sur Galactic City.
- Je ne connais pas cette planète. Elle fait partie de la République ? demanda-t-il.
D’un autre côté, les Siths ne vont pas se rendre sur une planète Républicaine, alors que des millions d’autres sont à leur service, pensa Nikita, adressant un sourire moqueur à son ami.
- C’est une lointaine planète de la Bordure Extérieure, répondit Kaalde.
- Elle fut importante pour les Jedis, continua Maître Dias Ki.
Ses trois yeux se portèrent sur Whills. Dias Ki respira longuement, et vu le regard de ce dernier, il imposa quelques explications.
- Cette planète est, selon les légendes Jedi, en quelque sorte, le… Berceau de la Force.
Whills fronça les sourcils. Il n’avait jamais entendu parler d’une telle légende. Le berceau de la Force ? Ca n’avait pas de sens.
- A priori, elle est abandonné depuis quinze siècles, depuis un événement dont nous ne parlerons pas ici.
Whills se retourna vers la lourde voix qui leur parlait. Il s’agissait de Tzéé-Yhjj, un maître d’Alderaan.
- Les Siths n’ont pas choisi cette planète au hasard… continua Tzéé-Yhjj.
Nikita ferma les yeux, alors que la lumière artificielle de Coruscant inondait l’atmosphère paisible de la pièce. Calme, reposé, elle dit :
- Vous pensez qu’on devrait prendre des légendes au pied de la lettre, Maître Yhjj ?
Whills la regarda d’un air suspect. Visiblement, elle savait plus de chose que lui sur Silveria.
- Il est tout à fait possible, dit Mea Ka Ren, une Jedi de Mygeeto, que les Siths s’intéresse à nos légendes. Elles sont nombreuses à côté de Silveria, dommage que Maître Doylee soit en mission sur Utapau, il nous aurait bien renseigné sur elles…
- Jedi Whills, dit Maître Iun de sa voix claire et autoritaire, tu t’occupera de connaître les desseins des Siths à propos de Silveria, et des mystères qu’elle regorgent (« Nous en avons une petite idée… » chuchota Yhjj d’un air entendu). Jedi Nikita, nous devons absolument connaître les projets de l’armée Sith à propos de la Guerre.
- Je suis d’accord, s’exclama Maître Dias Ki, ses yeux scrutant tour à tour ses amis du Conseil, les Jedis, et Coruscant par delà les fenêtres.
La salle acquiesça. Whills avança d’un pas. Il désirait en savoir plus sur les légendes de Silveria. Maître Yhjj lui fit signe de s’en aller.
- Que la Force soit avec vous, salua Maître Ka Ren.
Suite dans le Chapitre III...
Kamo.