par Den » Sam 23 Aoû 2008 - 15:32 Sujet: Re: [novella/en cours] Le Crépuscule de D'rasta
Salut à tous,
Voilà, j’ai enfin terminé ce chapitre III, et c’est avec un énorme plaisir que je vous le soumets !
Je tiens à vous présenter mes excuses pour avoir mis autant de temps à vous livrer cette histoire. Je tenterai de ne plus laisser passer tant de temps entre les chapitres. (Prions pour que j’arrive à tenir parole^^)
Avant tout, je tiens à vous faire un bref résumé des chapitres précédents, histoire de vous rafraîchir le mémoire :
Le Crépuscule de D’rasta a disparu lors d’une mission scientifique, il y a six ans. Récemment, il a été retrouvé en bordure de la planète D’rasta.
Alader Wit, qui devait participer à cette mission, six années auparavant – mais qui n’y a été pour cause de décès de sa femme – , a décidé d’y aller afin de découvrir ce qui s’y était passé.
Il a fait appel à un groupe de sauveteur : Deraj Korath, le Commandant du Daru Mozu. Un Duro.
Vena T’suoni, la navigatrice. Une jeune humaine.
Dawé Amersu, un Twi’lek et le pilote du vaisseau.
Tysen Simaru, le spécialiste sauvetage. Un Humain.
Fa-Suu, la spécialiste médicale. Une Sélonienne.
Hins Crug, un Vieux Mon Calamari, mécanicien^^
Refgé Etéak, le traumatologue Ishi-Tib.
Et Dulcinée, le Droïde aux courbes féminines.
Tout ce petit groupe a réussi à s’arrimer au Crépuscule de D’rasta en passant par un orage magnétique et se prépare maintenant à pénétrer le vaisseau…
Place désormais, au chapitre III :
Chapitre III
Alader Wit était fou de rage. De quel droit lui interdisait-on l’accès au Crépuscule de D’rasta, son propre vaisseau ?! Après tout, il en était le concepteur, et c’était lui qui avait monté cette expédition, lui qui avait fait appel à cette équipe de bras cassés et encore lui qui payait royalement pour cette mission. Et pourtant, il se retrouvait dans le poste de communication du Daru Mozu accompagné d’un Droïde trop bavard, d’un Mon Calamri d’allure douteuse, d’un Ishi Tib ayant la fâcheuse habitude de faire claquer son bec près de son oreille et d’une jeune Humaine – certes très agréable à regarder – qui semblait imperméable à ce qui se passait autour d’elle. Non, vraiment, il n’était pas gâté. Il avait bien tenté de faire changer le Commandant d’avis, lui proposant un supplément en espèce s’il le laissait l’accompagner, mais ce Duro borné n’avait rien voulu savoir.
Dulciné vint placer son visage à quelques centimètres du sien, levant son index telle une institutrice qui s’apprêtait à réprimander un élève indiscipliné.
– Vous savez, Docteur, le Commandant Korath est un professionnel ! S’il vous oblige à rester ici, c’est pour votre sécurité. Il tient à ce que vous restiez entier. Je suis certaine qu’il s’en voudrait si vous étiez désactivé lors de cette mission. On ne plaisante pas avec la sécurité, vous savez ! Imaginez que votre vaisseau soit devenu le repère de pirates…
Wit passa sa main devant ses yeux, las d’entendre les élucubrations du Droïde. Il ne souhaitait plus qu’une chose : qu’elle se taise une bonne fois pour toutes, qu’elle cesse de lui rabâcher les oreilles avec la sécurité et le Commandant, qu’elle se mêle de ses affaires et non des siennes. Il s’était même surpris à rêver qu’il la désactivait. Aussi loin qu’il se souvienne, il n’avait jamais vraiment apprécié les Droïdes. C’était, d’ailleurs, pour cela qu’il n’y en avait pas dans le Crépuscule de D’rasta. C’était, en quelque sorte, une des closes de son contrat.
Il jeta un regard sur l’holoécran montrant Deraj Korath, Dawé Amersu et Fa-Suu dont les combinaisons étaient vérifiée par Tysen Simaru. Wit n’aimait pas ce jeune homme qui lui apparaissait comme trop sûr de lui, arrogant et imbu de lui-même. Dès qu’il avait posé les yeux sur lui, il avait su qu’il ne l’apprécierait jamais.
Un petit bip retentit dans la cabine, signe que les combinaisons étaient fin prêtes. Vena, installée devant le moniteur, ouvrit une liaison holovid avec la caméra intégrée aux casques des membres de l’expédition. Trois images apparurent sur un écran, chacune montrant ce que voyait son propriétaire.
– Les vidéos sont claires, Commandant, fit Vena dans son micro.
– Très bien, répondit le Duro, dès que nous serons prêts, nous pourrons y aller.
Bien que la technologie du Daru Mozu lui ait paru, de prime abord, primitive, Wit devait avouer qu’il s’était trompé. L’image des holovids était nette et précise, et les micros fonctionnaient à merveille. Seuls les claquements de bec de Refgé Etéak venaient troubler l’ambiance. Ce vilain tic commençait, d’ailleurs, à lui taper sur le système. Si seulement l’Ishi Tib pouvait aller prendre son « bain » dans la solution aqueuse aux composés proche des océans de Tibrin. Cette espèce ne pouvant survivre sans le faire toutes les trente heures, Wit ne doutait pas que le moment ne soit bientôt venu.
La salle menant au sas d’entrée du Crépuscule de D’rasta était grande et spacieuse. Dans un coin, Tysen, un bras appuyé sur l’épaule de Dawé, racontait toutes les horreurs qu’il pourrait faire à Dulcinée en l’absence de son Maître. C’était sa manière de cacher l’inquiétude qu’il éprouvait pour ses amis. Personne ne lui en tenait rigueur.
Le jeune homme ne sentait pas cette mission et ne s’était pas privé pour le faire savoir. Selon lui, quelque chose clochait. Ne restait plus qu’à découvrir quoi. Il s’entendait particulièrement bien avec Dawé et Vena (avec qui il entretenait une relation ambiguë) et c’était à eux qu’il avait exprimé ses craintes. Mais ils s’étaient vite chargés de le rassurer… en partie.
– Au lieu d’essayer de troubler Dawé, dites-moi plutôt si les combis sont opérationnelles, Monsieur Simaru, ordonna Deraj Korath, un sourire sur les lèvres.
– Tout est parfaitement opérationnel, patron !
Il avait beaucoup de respect pour son Commandant. Il était très impressionné par sa droiture et son sang-froid. Il savait que le Duro aurait donné sa vie pour sauver la sienne ou celle d’un des autres membres de l’équipage et, bien qu’il refusât de l’avouer, il le prenait pour exemple.
– Ty, nous allons nous mettre en route. S’il y a quoi que ce soit…
– Je m’en charge ! le coupa l’Humain. N’ayez aucune crainte, Patron (il jeta un regard à ses camarades, les regardant s’éloigner de lui). Prenez bien soin de vous, les gars…
Le couloir menant à leur objectif sembla plus long qu’il n’y paraissait à Fa-Suu, comme si une force invisible tentait de les empêcher d’approcher. De plus, elle avait l’impression que le froid s’insinuait dans sa combinaison, si bien qu’elle frissonna. C’était la première fois qu’elle avait cette sensation qui se muait petit à petit en une certaine crainte de l’inconnu. Une étrange question vint lui troubler l’esprit : et si elle ne revoyait plus jamais son fils ? Cette pensée lui donna envie de rebrousser chemin, de prendre le Daru Mozu et de quitter ce lieu. Mais, elle répugnait à suivre son instinct, à quitter son équipier. Elle ne voulait pas que Demir croie que sa mère était une lâche.
Une partie d’elle-même en voulait à Wit. Sans lui, elle serait auprès de son enfant ; sans lui, elle ne lui aurait pas fait faux bond une fois de plus, le laissant à son père. Mais, elle savait que c’était la dure réalité de son métier : être toujours sur le qui-vive, prêt à sauver des vies. Mais qu’y avait-il encore à sauver sur le Crépuscule de D’rasta ?
Le petit groupe finit par arriver face au sas d’entrée, immense cercle de duracier dont les parois étaient couvertes d’une fine couche de glace.
– Vous êtes là, Docteur ? questionna Deraj Korath dans le comlink intégré à sa combinaison.
– Oui, répondit le Scientifique. Vous êtes à l’entrée du sas extérieur.
– Tiens donc ! Je pensais que c’était l’entrée d’un night club, railla Dawé, visiblement nerveux.
– Au lieu d’être désagréable, Monsieur Amersu, faites-nous entrer, le réprimanda le Commandant.
Le Twi’lek s’exécuta et poussa la manivelle d’ouverture du sas. Malgré plusieurs essais, il ne parvint, pas à faire bouger le mécanisme.
– Ca ne marche pas ! Bon sang !
– Sur la droite, se trouve un clavier, intervint Wit. Tapez ce code d’urgence : 33 – 125 – 09.
Ceci fait, les portes du sas s’ouvrirent dans un bruit assourdissant qui agressa les oreilles des membres de l’expédition.
Fa-Suu, qui avait l’oreille fine, en prit pour son grade. Encore un mauvais point pour Wit. Il aurait pu la prévenir, après tout.
La Sélonienne suivit Dawé et Deraj à l’intérieur du vaisseau et activa ses bottes magnétiques afin de pouvoir se déplacer avec plus d’aisance dans cet espace dénué de gravité artificielle.
Ses deux amis firent pareil.
Elle se plaça aux côtés du Commandant et remarqua qu’ils se trouvaient au beau milieu d’un long couloir sombre où flottaient divers objets. Il devait s’étendre sur plusieurs centaines de mètres.
Ils allumèrent la lampe accrochée à leur combinaison.
– Il y a des cristaux de glace, un peu partout, déclara Fa-Suu, réprimant un frisson.
– Vous êtes dans la coursive centrale du vaisseau, leur apprit Wit, ignorant la remarque de la non-humaine. Il relie le module d’habitation – qui est à l’avant – au module de contrôle – qui se trouve à l’arrière.
– Très bien, fit Deraj Korath en se tournant vers Dawé. Vous prenez le module de contrôle ; Fa-Suu et moi, nous allons sur les ponts avant !
Le Duro avança d’un pas tandis que le Twi’lek prenait la direction opposée.
Fa-Suu suivit son Commandant tout en se demandant s’il avait aussi froid qu’elle ou si, elle avait un trou dans sa combinaison. Elle frissonna à nouveau lorsque son pied percuta quelque chose. Elle baissa les yeux et vit une grosse boite métallique rouge disposée sur les jointures reliant les plaques constituant le couloir. Elle se baissa un peu et déchiffra l’inscription en basic qui y était écrite : DANGER.
– Docteur Wit, fit-elle alors. Qu’est-ce que c’est que ça ? (elle laissa son regard vagabonder un peu plus loin) Mais il y en a un peu partout ; à chaque jointure !
– En cas d’urgence, le système détruit le couloir central et rend les deux modules de l’appareil indépendants, répondit calmement le scientifique. Ainsi, l’avant du vaisseau peut servir de module de survie.
Fa-Suu n’aimait pas ça. Cela faisait beaucoup trop d’explosifs à son goût. Le Daru Mozu se trouvait entre toutes ces bombes. Si l’une d’entre-elles explosait, son appareil serait inaccessible. Wit avait délibérément omis ce détail lors du briefing. Elle en était certaine.
Après quelques longues minutes à marcher en ligne droite, suivant le couloir, ils se trouvèrent devant un choix. Le couloir se séparait en deux sorties. Wit leur apprit qu’à droite se trouvait le poste de commandement et qu’en continuant tout droit, ils trouveraient le bloc médical. Le commandant Korath ordonna à la Sélonienne de continuer tout droit alors que lui, prendrait à droite.
Fa-Suu n’était pas du tout à l’aise à l’idée d’explorer le vaisseau toute seule, mais n’en dit rien à son supérieur. De toute façon, elle n’avait pas trop le choix.
Le couloir était sombre, la non-humaine avait de plus en plus froid. A quoi était-ce dû ? Elle ne le savait. Et une petite voix intérieure lui disait qu’elle ne devait pas s’en soucier, que ce n’était que son esprit qui lui jouait un vilain tour. Elle pensa à son fils pour se donner du courage d’avancer. Elle se retrouva bientôt devant la porte menant au bloc médical.
Une simple pression sur le bouton d’ouverture lui laissa la voie libre.
– Je suis au bloc médical, dit-elle à haute voix dans son comlink afin que l’équipe restée sur le Daru Mozu puisse l’entendre (Elle scruta les environs à l’aide de sa lampe). On dirait que cet endroit n’a jamais servi…
– Toujours aucune trace de l’équipage ? demanda Wit.
– Si nous avions trouvé quelqu’un, vous seriez le premier à le savoir, Docteur, répondit-elle sèchement. (Elle sortit un petit appareil rectangulaire de sa combinaison et le pointa devant elle) Je lance un bioscanner, histoire de vérifier.
Il n’y avait pas l’ombre d’un être vivant. Cela ne la surprit pas le moins du monde. Vu l’état des lieux, personnes n’était venu dans cet endroit. A moins qu’il n’y ait une sacrée femme de ménage sur le vaisseau.
C’est alors qu’une main se plaqua conte la visière de son casque. D’un bond, elle s’aplatit contre un mur, priant de toutes ses forces pour trouver le moyen de s’enfuir. Elle tremblait de tout son corps, lorsqu’elle glissa un regard vers le gant.
– Nom d’un Grazal ! s’écria-t-elle.
– Tout va bien Fa-Suu ? questionna Vena. Fa-Suu ?
– Oui… Oui, finit-elle par dire. Je vais bien… Juste une petite frayeur avec un gant… Rien qu’un stupide gant…
Dawé n’était pas un Twi’lek heureux. Se retrouver seul à explorer une partie du Crépuscule de D’rasta ne l’amusait guère. Si bien qu’il commençait à regretter que le Commandant Korath lui ait demandé de faire partie de la première équipe d’exploration. Il n’avait jamais apprécié la solitude. C’était pour cela qu’il avait construit Dulcinée. Célèbre pilote de pod, il avait hélas fini par connaître la solitude de l’anonymat. Dès lors, il s’était toujours arrangé pour être entouré d’amis. Si seulement on pouvait, au moins, rétablir la lumière et la gravité, il se sentirait déjà un peu mieux dans sa peau.
Il finit par arriver au bout du couloir, devant une grande porte portant une inscription en basic.
– Docteur Wit, je suis devant la porte du premier compartiment.
– Très bien. Le module de contrôle technique est de l’autre côté.
– Ok. Je vais aller y jeter un coup d’œil alors…, dit-il, pas rassuré.
Il enclencha le mécanisme d’ouverture et traversa le seul de la porte, se retrouvant dans le couloir suivant. L’endroit était encore plus étrange que tout ce qu’il aurait pu imaginer. Le sol était composé de plaques formant une passerelle et les murs étaient ces anneaux noirs qui tournaient dans des sens opposés les uns des autres en émettant une sinistre symphonie métallique.
Dawé était intrigué et émerveillé devant ce spectacle.
– C’est dingue. Ca sert à quoi un truc pareil ? demanda-t-il.
– C’est une invention Skelor. Cette machine est le module de contrôle technique. Elle augmente la durée de vie des moteurs, permet de voyager plus loin et plus vite et augmente les qualités intrinsèques du vaisseau. C’est encore expérimental et très coûteux. Je doute fort que d’autres appareils se voient, un jour, équipé d’un tel système.
– Et… C’est sans danger ? questionna le Twi’lek.
– N’ayez aucune crainte. C’est spécialement étudié pour préserver la vie, ironisa le Scientifique.
Dawé ne releva pas l’ironie et avança dans le couloir, avec l’impression d’être dans un hachoir à viande. Comme il aurait aimé que Dulcinée soit avec lui…
Deraj Korath venait de pénétrer sur le pont lorsqu’il l’apprit à l’équipe restée sur le Daru Mozu.Sa lampe illuminait les différents moniteurs de contrôle avec précision. Tout semblait trop calme au Duro. A quelques pas de l’endroit où il se trouvait, la verrière en transparacier était ternie par une sorte de liquide visqueux verdâtre. Il s’avança et en pris un échantillon qu’il glissa dans un petit tube qu’il déposa soigneusement dans la poche de sa combinaison. Il demanderait plus tard à Refgé d’analyser ça. Dehors, des éclairs éclairaient la salle régulièrement, ajoutant à l’aspect lugubre de l’endroit.
Le Commandant Duro eut une étrange impression… où plutôt un pressentiment. Comme si un danger se proférait à l’horizon. Il sentit son sang se glacer. Son pouls s’emballa, alors qu’il tentait de se calmer. Il aiguisa ses sens à la recherche d’un éventuel ennemi. Il sentit comme une présence derrière lui. Il n’aimait pas du tout ça. Depuis la Guerre des Clones, il n’avait plus eu ce sentiment. Quelque chose n’allait pas comme prévu. Son cœur se mit à battre la chamade, d’étranges pensées lui traversèrent l’esprit, si vite qu’il ne pouvait y remettre de l’ordre. Il respira profondément, pour se rassurer, et posa sa main sur son blaster, se préparant à agir. Il fit un décompte mental et, lorsqu’il le termina, il se retourna brusquement, pointant son arme droit devant lui.
Il n’y avait rien.
Rien de plus qu’une veste flottante, tachée – elle aussi – par ces étranges marques verdâtres.
– Tout va bien, Commandant ?
La voix de Vena ramena le Duro à la raison.
– Oui, juste mon esprit qui me joue des tours, répondit-il.
– Rien de bien étonnant, dans un endroit pareil ! décréta la jeune femme.
Deraj ne répondit pas. Il appréciait le geste de réconfort de la part de la jeune femme, mais savait pertinemment qu’il avait fait une erreur. Il s’était laissé emporter par la peur. Il s’était pourtant promis de ne plus jamais céder à la panique. Un bon Commandant, savait garder la tête froide. S’il ne le faisait pas…
Il se souvint alors de cette nuit atroce où il avait perdu tous ses hommes. Il avait presque l’impression d’entendre encore leurs cris d’agonie. Il sentait leur odeur, la chaleur insupportable du feu, et puis, cette secousse…
Deraj Korath inspira profondément et revint au présent. Il ne devait plus repenser au passé. Il ne ferait plus jamais la même erreur que cette nuit-là. Il le savait.
Il reprit alors la visite du pont et remarqua que le liquide verdâtre avait séché sur certains sièges et recouvrait également certains moniteurs. Il allait devoir questionner Refgé au plus vite sur cette étrange substance. Mais, pour l’heure, il avait des survivants à trouver…si survivants, il y avait encore.
Une main réconfortante se posa sur l’épaule de Vena, qui se retourna et vit le faciès sérieux de Tysen. Sur son visage, elle pouvait lire une grande inquiétude. Cette même inquiétude qu’elle pouvait lire sur celui de tous les membres de l’équipage. Seul Wit restait impassible devant les choses étranges qui s’étaient produites sur le Crépuscule de D’rasta.
La mésaventure du Commandant Korath l’avait particulièrement secouée. Et pas seulement parce qu’elle n’avait jamais vu son supérieur agir de la sorte. En fait, elle avait également ressenti une sensation étrange lorsque le Duro s’était laissé emporter. Les choses n’étaient pas normales.
La voix de Dawé sortit du comlink.
– Je suis dans la salle des machines, dit-il.
L’holo de son casque montrait une grosse pièce chargée de nombreux rouages et un moteur d’une taille gigantesque. Puis, l’image se précipita vers un petit écran. Visiblement, Dawé pianotait sur un clavier.
– Où en sont les réserves de carburant, demanda Wit.
– On est passé sur les réserves appar… ma… pas encore atteint le seuil critiq…
– Tiens ! Ces coupures dans la communication sont étranges, intervint Hins en plissant les paupières de ses yeux globuleux.
– C’est sûrement le bruit des moteurs, décréta Wit. Rien de plus.
Vena n’était pas convaincue par la remarque du scientifique. Ces perturbations avaient obligatoirement une autre source que le simple bruit des moteurs. Mais lesquelles ? Alors qu’elle y réfléchissait, elle ressentit, à nouveau, cette sensation étrange qui l’avait déjà tiraillée par le passé. Elle se demanda si ses amis ressentaient également cette impression, mais ne leur fit pas part de son questionnement.
Elle se concentra à nouveau sur l’holo de Dawé.
Ce dernier venait d’avancer de quelques pas, visiblement pour observer les moteurs d’un peu plus près. Vena connaissait son penchant pour la mécanique et se mit à sourire. Même lorsqu’il était transi de peur, le Twi’lek ne pouvait s’empêcher de jeter un œil sur les dernières nouveautés en matière de mécanique. C’est alors qu’elle le vit chuter brusquement.
– Alors, on ne tient plus sur ses jambes, mon vieux ? se moqua Tysen, vite gourmandé par Dulcinée.
– Je… J’ai trouvé quelque chose, bégaya le non-humain. Une sor… de Droïde. Un …laire apparemment. Son réservoir d’énergie est complè… vide.
– Je ne me rappelle pas qu’un Droïde ait embarqué. Je suis même certain que ce n’était pas le cas, s’étonna Wit.
Vena allait lui demander pourquoi il était si sûr de lui lorsqu’elle entendit un cri venant de Dawé.
– Bon sang !
– Que ce passe-t-il ? demanda Vena dont la sensation de froid lui perçait les os.
– Il y a quelque… ici ! Je ressens une …
On pouvait clairement entendre que le Twi’lek n’était pas rassuré. Sa respiration était haletante. Vena tenta de le rassurer avec des paroles réconfortantes, mais elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter. Et cet étrange pressentiment vint à nouveau l’étreindre.
– Vous avez entendu ? s’écria alors Dawé.
– Non… Dawé, calme-toi. C’est probablement ton imagination. Le Commandant et Fa-Suu ont aussi eu l’impression qu’ils étaient suivis. Ce n’est rien. Calme-toi.
Vena jeta un regard plein de sens à Tysen et celui-ci quitta précipitamment le poste des communications, direction le sas du Crépuscule de D’rasta.
– Ca v… de… je … qui me…
Puis, il n’y eut plus rien. Aucun son ne sortit plus du comlink de Dawé et plus aucune image n’était visible.
– Mais qu’est-ce qui se passe ? s’écria Dulcinée en sautillant.
– Le bioscanner est complètement saturé ! Je ne comprends pas ! paniqua Vena.
– Par le Grand Concepteur ! Mon Maître !
Vena tenta en vain de rétablir la liaison avec son ami. C’était tout ce qu’elle pouvait faire dans de telles conditions. Bientôt, Tysen irait rejoindre le Twi’lek et tout rentrerait dans l’ordre. Elle se raccrochait à cette pensée de toutes ses forces.
A ses côtés, Refgé Etéak tentait de rassurer Dulcinée qui s’était mise à courir en tout sens, bousculant Hins et Wit.
L’holo de Dawé se mit soudainement en marche. Ils aperçurent un vague forme sombre passer à toute vitesse, avant que les ordinateurs ne se mettent à surchauffer.
Le Daru Mozu fut alors percuté par quelque chose et une explosion propulsa ses occupants par terre. Tous les instruments implosèrent en même temps projetant des gerbes de flammes dans tout l’appareil.
Hins s’empara d’un extincteur – accroché à un mur, tout près de là – et tenta de freiner la progression des flammes.
Une sirène retentit.
– Par la Force ! C’est l’alarme de sécurité ! Il y a une brèche dans la coque, s’écria Refgé.
– Par la Bave de Hutt, jura Dulcinée.
– Tirez-vous d’ici ! Vite ! Je vais faire mon possible pour colmater la brèche, ordonna Hins. Mettez une combinaison !
– Non, on ne part pas sans toi ! rétorqua Vena. Tout part en queue de Giska. Le seul moyen, c’est de pressuriser le vaisseau pour étouffer les flammes.
– Et où irons-nous ? Sans oxygène, on est foutu !
– Vous avez pensé au Crépuscule de D’rasta ? interrogea Wit. Lui, il est en état de marche.
– Il a raison ! C’est notre seule chance ! décréta Vena.
Tous foncèrent alors dans le sas et enfilèrent leurs combinaisons, tandis que Hins vidait les réservoirs d’oxygènes pour étouffer le feu.
Tysen n’avait aucune idée de ce qui s’était passé sur le Daru Mozu. Tout ce qui lui importait, pour le moment, c’était de retrouver son ami au plus vite.
Il avait traversé l’espace le séparant de Dawé en un temps record, si bien qu’il se trouvât déjà dans la salle des machines. Il vit le non-humain couché sur le dos, juste à côté du Droïde qu’il avait trouvé quelques minutes auparavant. Le bruit des moteurs l’empêchait de se concentrer. Tysen se baissa et souleva doucement la tête du blessé.
– Je suis là, mon vieux. T’inquiètes pas, je vais te ramener.
Soudain, il ressentit une impression étrange. Comme si quelque chose de menaçant était à portée de blaster.
A peine eut-il le temps de se retourner qu’il fut projeté à l’autre bout de la pièce par une force exceptionnelle.
Etourdi, il se releva tant bien que mal et chercha d’où provenait l’attaque. Il n’y avait rien. Pas le moindre ennemi. Il avait pourtant été attaqué par quelque chose ! Il n’avait pas été propulsé à l’autre bout de la salle comme ça ! Et cette indéchiffrable impression de présence qui ne le quittait pas…
– Montre-toi ! Face de bantha, s’écria-t-il.
Une caisse de pièces détachées tomba à sa droite. Effrayé, il sortit son blaster et tira une rafale laser en tout sens. Puis, il tenta de réguler sa respiration et se calma, lentement.
Il se rendit alors compte que l’impression qu’il avait ressentie avait totalement disparu.
Il n’avait hélas pas de temps à perdre avec cette étrangeté. Il devait ramener son ami sur le Daru Mozu, où il aurait des soins appropriés. Il se précipita vers Dawé et le porta sur ses épaules.
– Je vais te ramener, mon pote, répéta-t-il.
(A suivre…)
"Vergere m'a appris à embrasser la douleur et à m'y soumettre. J'en ai fait une partie de moi-même, une partie que je ne pourrai ni combattre, ni nier." Jacen Solo