par Khelaym Sekleth » Dim 04 Mar 2007 - 20:50 Sujet:
Bon ben si ça vous branche, j'ai une suite juste là !
Vraie vie.
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[ L’écran défile à une centaine de kilomètres/heure entre les vaisseaux qui composent le trafic coruscantéen, les évitant toujours au millimètre près. Des mots apparaissent à l’écran. « Liberté ». « Puissance ». « Maîtrise ». Et alors, l’airspeeder dépasse la caméra qui figure notre regard et nous pouvons reconnaître un airspeeder de dernière génération, au fuselage jaune effilé, frappé de l’appréciation X-475.Une voix divinement masculine demande alors au téléspectateur : « Vous ne voulez pas rester à jamais en arrière, être un perdant parmi les perdants ? La dernière X-475 est un monstre de puissance et de contrôle ». La pub s’achève sur une image du airspeeder sur font noir, concluant, en lettres blanches «Le plaisir, la conduite, la X-475 ». ]
Hadory stoppa son projecteur tridi en soupirant, faisant le tour de la table basse pour accéder à la cuisine. Un droïde se présenta doucement à lui et lui proposa d’une voix chantante plusieurs mets raffinés venus des quatre coins de la galaxie. Hadory se frotta pensivement la gorge avant de sélectionner ce qui lui paraissait le moins extravagant et le plus facile à ingérer sans se demander le sens de ce qui reposait dans son assiette. Le droïde émit un sifflement presque déçu qui surprit l’homme, puis se mit à préparer ce qui devait être l’équivalent d’un steak avec une évidente mauvaise foi.
Hadory hocha la tête en constatant que malgré sa méchanceté, l’animal mécanique s’exécutait et alla jusqu’à la large fenêtre qui ouvrait le salon sur la cité s’étendant aux pieds de l’immeuble où il siégeait. Il se demanda s’il ne risquait pas, vêtu d’une unique pièce de tissu, d’être arrêté pour exhibition et imagina l’effet que cela pourrait avoir sur les Jedi du Temple. Un chevalier qui se montre dans le plus simple appareil. Avec un peu de chance, il pourrait raconter au Conseil qu’il s’agit d’une nouvelle pratique de la méditation. Peut-être même qu’ils arriveraient à en faire une nouvelle émission. « Nude Practice ». Quelque chose pour adulte, alors.
Enfin, était-il encore un Jedi, après tout ?
Un instant, il fut pris d’un rire, plutôt intérieur, avant de se reprendre. Bon, ce n’était pas exactement ce qu’il y avait de plus en règle. Se moquer de l’Ordre. Ca ne jouerait pas forcément en sa faveur. Enfin, son ordre se moquait suffisamment de lui pour lui rendre la pareille. Et depuis quelques temps, les Jedi avaient la fâcheuse habitude de se croire non seulement au centre de la galaxie, mais en plus, au plus près des « téléspectateurs ».
Maugréant un brin contre la politique actuelle des Maîtres du Conseil, il se dirigea vers la salle de bain et entreprit de subir les jets d’eau chaude sortant latéralement du mur de la cabine, avec une grimace. Il était propre, mais se sentait aussi ridicule qu’un bébé qu’on avait emmailloté dans une couche. Il décida, pour réaffirmer un semblant de masculinité, de se raser, avec toute la minutie qui seyait à cet important exercice. Enfin, il enfila sa tunique Jedi et la longue mante caractéristique de l’Ordre.
Dans l’un des nombreux plis de l’épais manteau, il trouva son databloc et le survola tout en retournant à la cuisine ou le droïde avait fini son œuvre et l’avait posé, fumant, sur la table. Hadory constata qu’il manquait la présentation florale que le droïde-cuisinier aimait tant à répandre sur ses plats. Ce dernier lui tournait le dos avec une telle assurance qu’Hadory en vint à se demander si le mépris faisait parti de son programme culinaire. Il n’était pas sûr que la viande qu’il mangeait eût déjà vu la couleur du ciel. On lui souffla que c’était le cas. Il mangea succinctement, enfournant quelques larges bouchées avant de repousser l’assiette devant ce qui devait être un regard écarquillé de fureur du droïde, puis se dirigea vers le sas de sortie.
La matinée était chaude. Il n’avait pas connu de matinée qui ne le fût pas sur cette colonie. Ils devaient être plutôt proches du soleil et Hadory s’en demanda la distance exacte. Et on lui souffla la réponse. Il eût une moue puis laissa traîner son regard sur l’horizon et observant simplement le ciel bleu et dégagé. Il ferma les yeux lorsqu’il se rendit compte qu’il connaissait le nombre de litres d’eau en suspension dans un périmètre de dix kilomètre autour de lui. Ainsi que la pression de l’air et l’humidité actuelle. Il se concentra sur… strictement rien, ça lui permettait de se détendre.
Franchissant les luxueuses terrasses, il atteignit la baie d’atterrissage de l’immeuble où il héla un droïde-taxi qui interrompit sa course dans le firmament pour venir se glisser tout près de lui. Il sauta dedans et mumura quelques mots au chauffeur. Alors que le taxi s’élevait de nouveau dans le réseau saturé des voies de communication, Hadory activa son comlink qui se mit aussitôt à sonner : « Qui est-ce ? demanda une voix.
- Ne serait-ce pas plutôt à moi de vous le demander ? fit Hadory.
- Oh, bien sûr, Hadory ?
- Maître Doj’Akem. Le Conseil a statué ?
- Pas encore, murmura le Maître Jedi sur un ton de confidence. Ils essayent de déterminer tes motivations.
- J’espère qu’ils ne vont pas se leurrer à leur sujets.
- Je sens encore beaucoup de confusion en toi, Hadory.
- Même mon psy ne s’en sort plus.
- Tu vois un psychologue ? s’étonna Maître Doj’Akem.
- Depuis que je ne fais plus parti officiellement de l’Ordre, oui. Elle m’a diagnostiqué une structure autistique à tendance paranoïaque, vous vous rendez compte ? ça ne m’a pas réellement inspiré confiance, de prime abord.
- Je le conçois, marmonna Maître Doj’Akem, pris de court.
- Elle croit que la Force est un concept abstrait sur lequel l’esprit n’a pas prise. Un peu comme l’inconscient. Ce qui ferait des Jedi une bande de névrosés. Ou d’autistes, mais ce n’est pas exactement compatible.
- Je ne pense pas que ta psychologue soit la plus à même de théoriser la Force, tu sais.
- C’est peut-être parce que nous nous contentons de la théoriser que nous finissons irrémédiablement par tourner en rond, répliqua Hadory.
- Ce ne sont pas des ronds, Hadory, ce sont des cycles. La vie elle-même est cyclique, elle passe de vie à trépas, puis à la vie à nouveau.
- Alors pourquoi ne nous contentons-nous pas de vivre la Force ?
- Tu crois vraiment à ce que t’as dit cette psychologue, demanda le Maîre Jedi.
- Ce n’est pas la première à m’avoir traité de fou, répliqua Hadory avec une légère amertume.
- Ton cas est plus particulier que la simple folie.
- Je ne suis pas un cas, Maître. »
Et Hadory raccrocha. Il ne tirait pas vraiment de la fierté d’avoir raccrocher au nez d’un Maître. Doj’Akem était suffisamment laxiste sur ce genre de procédé pour le lui pardonner. Il n’en aurait pas fait de même s’il s’était s’agit de Maître Skywalker, mais pourquoi donc Skywalker l’aurait-il appelé, si ce n’est pour lui signifier sa fin imminente ? C’était juste qu’il se demandait si le Maître n’avait pas raison. Et au milieu de sa thérapie, le doute, ce n’était pas la meilleure façon de progresser, d’autant qu’il avait une séance le jour-même.
Emission.
« Retour à notre émission où nos vaillants chasseurs de prime se préparent pour l’entrée en action. Nous vous rappelons que vous pouvez toujours parier sur les chances de survie des différents protagonistes en appelant au numéro qui apparaît en bas de l’écran. [ un numéro apparaît effectivement ] A votre place, je ne parierai pas sur le mandalorien, il est vraiment coriace. Par contre, la petite Bisai me paraît un peu trop casse-cou…
« Vous êtes prêts ? L’assaut est lancé !
[ Une petite cour circulaire, autour d’une fontaine. Plusieurs speeders y sont garés tranquillement. Soudainement, l’image s’emplie de flammes alors qu’un après l’autre, les speeders volent en éclat. Pause. La caméra zoome sur une grenade, précisant qu’elle est de type « fumigène ». L’action reprend alors que l’engin explose dans l’arche qui menait jusqu’à la porte principale de la demeure de Gort. Aussitôt après la détonation et le gaz qui forme à présent un nuage opaque, l’espace s’emplit de tirs de blasters des soldats de Ma’iori, fouillant en de longues salves le fumigène. L’alarme sonne, des alcôves s’ouvrent pour laisser sortir les droïdes de renfort. Pause. Rotation. A l’arrière de la maison, Dolf retire son voile de camouflage, désactive les chausses électromagnétiques qui lui ont permis de marcher sur le mur de l’enceinte extérieure et se glisse sur les dalles jusqu’aux chemins couverts. Là, il s’agenouille devant une des plaques de pierre au sol et la soulève. Dessous, ce n’est pas des insectes qu’il trouve, mais un fagot de câblage en tout genre. Il y branche sa console qu’il portait en bandoulière et la connecte sur un dérivateur qu’il installe rapidement, le tout rythmé par les explosions venant plein est. Les Contre-mesures, il les évite avec talent. Il n’a pas réellement besoin de pirater, il a le mot de passe et se branche sur un compte temporaire qu’il falsifie. Grâce à ses accès privilégiés, il annule l’ordre de lancement des droïdes et toutes les tourelles offensives. ]
[ Gros plan sur Bisai, avec un énorme canon à répétition entre les mains, ouvrant bravement le feu à l’aveuglette à travers l’épais nuage de fumigène, lançant des grenades en estimant à l’à peu près. Elle n’a même pas l’air de savoir que de l’autre côté, il ne reste plus qu’un ou deux opposants, les autres s’étant dispersé sous le déluge de tirs, lorsque les droïdekas s’étaient à nouveau roulés en boule de métal. La façade est marquée de plusieurs cratères béants laissant voir des intérieurs plutôt cossus, mais un brin enterré sous la poussière projetée par les explosions. Le bothan avance à couvert, se glisse dans les couloirs tout de bois et de bambou, sur les tapis tissés à la main par de vieilles grand-mères sans doute unijambistes et qui prennent des teintes roussis quand le vent venant de la façade est claque. Il annonce à sa manche : « étape 1, achevé ». Bisai lève le camp, sabote le canon qu’elle laisse derrière elle, sa silhouette – qui en laisse plus d’un rêveur – déjà bien bardée d’armes suffisamment variées pour représenter un panel de la diversité de la galaxie en matière de mise à mort. Elle s’élance vers le grand hall. Son but est avant tout de mettre le boxon et de prendre le garage personnel de Gort. ]
[ Explosions. La caméra passe alors en subjective, laissant au spectateur l’avantage d’avoir une idée de ce que voit Bisai en ce moment même. Beaucoup de fumée. Il semblerait que les boiseries soient en train de prendre feu, à force d’assaut à la grenade incendiaire. Un rire retentit clairement, sans doute celui de la zeltronne, dont les traits lumineux partent dans tout les sens. A force d’avance aussi exposé, elle finit par être repérée et repoussée jusque dans une pièce. Elle grogne, il ne lui reste plus assez de grenades. Un plan sur son visage, rapide. Ses yeux commencent à piquer à cause des flammes et ses narines lui envoient l’odeur de bois en combustion. Elle jette un regard à la cloison, sourit et y lance une bonne salve de son arme avant de bondir à travers, son rire reprenant.]
[ Dolf sourit lui aussi. Devant lui, la porte en bambou est à moitié déchirée et il reconnaît sur le mur d’en face les broderies du séjour. Il ne veut brusquer personne, alors il envoie d’abord une grenade flash à l’intérieur. Il y a un cri étouffé et il saute à l’intérieur. Une des filles, prostrée contre sa mère. Les deux doivent avoir les oreilles qui sifflent et du blanc flouté plein les yeux. Il ne voit pas la plus jeune sœur, mais elle doit être dans le coin, et le père aussi. Il avance et repère un pan de mur en bambou qu’il ne reconnaît pas sur le plan. Une cloison secrète dans ce qui devait être une armoire à l’ancienne taillée dans le bois d’un arbre varrel’donnien. Dolf s’y engouffre et la caméra le suit. Le plafond est bas, le bothan avance penché en avant, jusqu’à ce que le passage s’élargisse, ondulant et descendant toujours plus bas. Les échos des tirs, plus haut, se font plus distanciés. Au bout d’une coudée, il trouve Gort, pris d’une quinte de toux due à la fumée. Un tir part et Dolf hoquette et s’appuie au mur derrière lui, tandis que le caméraman s’écroule sous un tir. ]
[ Jingle et retour plateau ]
« Quel retournement de situation ! Qu’est-il arrivé à Dolf ? Est-il mort ou blessé ? Les parieurs qui ont misé sur lui vont-il remporté un joli pactole ? Pour les abonnés, vous pouvez directement basculer sur le canal privé et voir la suite des mésaventures de Dolf, pour les autres, il faudra attendre un peu, après la publicité ! »
[ Jingle ]
( A suivre... )
Modifié en dernier par
Khelaym Sekleth le Mar 19 Juin 2007 - 14:44, modifié 1 fois.