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Chroniques de la Marine Républicaine

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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 23 Avr 2012 - 20:09   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Nicravin a écrit:Superbe trailer. Sans doute le plus beau que tu aies posté, avec le Venator à l'avant-plan et les chantiers navals en second plan :jap:


Merci :jap:
En fait, ce n'est pas un Venator, mais le Knight's Blade himself. Mais il est compréhensible que tu les confondes, étant donné que la classe de destroyers Legacy (qui m'a fourni les illustrations qui m'ont permis de créer la classe Arrow Mk.II :x ) est la première ébauche des vaisseaux lourds de la République dans l'Episode III.

Personnellement, je trouve qu'ils ont plus de style que les Venator, mais c'est un choix personnel :neutre:

EDIT : Ah, et merci à l'Essential Guide of Warfare pour l'arrière-plan :cute: (J'attends mon exemplaire d'ici une semaine, les prochains trailers risquent d'être du même ressort... :sournois: )
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Messagepar Nicravin » Lun 23 Avr 2012 - 20:26   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Jagen Eripsa a écrit:En fait, ce n'est pas un Venator, mais le Knight's Blade himself. Mais il est compréhensible que tu les confondes, étant donné que la classe de destroyers Legacy (qui m'a fourni les illustrations qui m'ont permis de créer la classe Arrow Mk.II :x ) est la première ébauche des vaisseaux lourds de la République dans l'Episode III.

Au temps pour moi :transpire:
Jagen Eripsa a écrit:Ah, et merci à l'Essential Guide of Warfare pour l'arrière-plan :cute:

Plus on en parle, plus je le veux celui-là :love:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 25 Avr 2012 - 12:47   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Nicravin a écrit:Plus on en parle, plus je le veux celui-là


Si tu aimes les vaisseaux lourds, je te conseille ce site, les images sont vraiment superbes...

Et maintenant, un chapitre tout beau tout chaud, que je viens de finir à l'instant !

Chapitre 21

«On ne peut pas gagner une guerre sans alliés. Il faut prendre toute l’aide disponible, qu’on le veuille ou non. »

Destroyer de classe Arrow Knight’s Blade, en orbite autour de Kuat, 728 jours après la bataille de Géonosis.

Jagen observa d’un air maussade la malle posée devant lui dans le hangar, en attente de chargement.
- Elle est plutôt petite, dit-il d’une voix morne. Je pensais qu’en douze ans tu aurais accumulé plus de choses.
Johun Solo s’approcha de lui et vint se placer sur sa droite.
- Je n’ai pas grand-chose à moi, ici, dit-il avec un sourire.
- Était-ce vraiment indispensable ? demanda une nouvelle fois Jagen.
Solo soupira.
- Ce doit être la trentième fois en deux jours que vous me posez cette question, Jagen. La réponse est oui. Nous manquons d’officiers vétérans, et il fallait bien quelqu’un pour commander ce destroyer. De tous les officiers de pont en poste depuis plus de dix ans, je suis le seul à connaître les Arrow. Le choix a été vite fait. Et puis, un amiral et un colonel sur le même bateau, ça ne le fait pas. Vous vous en remettrez ?
- Difficilement, répondit Eripsa. Ce n’est pas tous les jours que je change d’aide de camp.
- Vous vous en êtes bien sorti au départ de Mell.
- J’avais douze ans de moins, répliqua Jagen, piqué au vif. Et nous n’étions pas en guerre.
- Je suis sûr que vous tomberez sur quelqu’un de presque aussi bien que moi.
- C’est le « presque » qui me fait peur. On pourrait me refourguer un des gars du Département Judiciaire.
- Ou du COMPOR.
- Dans ce cas-là, c’est le sas assuré.
Un transporteur de troupes fit son entrée dans le hangar et se posa à quelques mètres d’eux.
- Ma navette est avancée, dit Solo en voyant le vaisseau déployer sa rampe d’embarquement.
Il prit sa malle et revint vers Jagen.
- Je vous remets les commandes du Knight’s Blade, amiral. Celles du Corellian Song m’attendent. Que la Force soit avec vous.
- Et avec vous aussi, mon ami.
Sans esquisser le moindre sourire, Jagen vit l’homme qui lui avait plusieurs fois sauvé la vie et qui avait commandé son vaisseau pendant plus de douze ans monter à bord du transport de troupes. La navette décolla bientôt, emportant Johun Solo vers son nouveau poste. Et cette fois-ci, je suis le seul à rester à bord.

************


Destroyer de classe Arrow Knight’s Blade, en orbite autour de Balmorra, 729 jours après la bataille de Géonosis.

- Votre nouvel aide de camp est arrivé, amiral.
Jagen entendit à peine la voix de l’officier de transmission. Il était concentré sur un rapport concernant la situation rendilienne, qui se dégradait apparemment de minute en minute.
- Hmmm… Vous dites ?
- Votre nouvel aide de camp est là, répéta l’homme.
- Très bien, je vais aller dans mon bureau pour l’attendre, dit Jagen en fermant son datapad.
Il se leva et quitta le pont par la grande porte centrale, qui donnait directement sur le couloir principal. Son bureau et sa cabine étaient tous deux situés à une vingtaine de mètres à gauche de la passerelle, dont ils étaient séparés par la salle tactique. Les quartiers de l’officier de pont, similaires, étaient situés de l’autre côté, et jouxtaient la salle des communications, les deux pièces stratégiques étant reliées au pont par des portes latérales qui ne servaient généralement qu’en cas de combat.
Jagen entra dans la pièce et vit que quelqu’un était assis de l’autre côté de son bureau. Lorsqu’il reconnut l’intrus, le choc lui coupa momentanément la parole, remettant en cause de ce qu’il voyait. Mais cette personne avait fait pivoter son siège pour le regarder face-à-face, et il n’eut alors aucun doute sur son identité.
- Van’ika ? C’est bien toi ?
Vanya eut un sourire charmeur.
- Surpris, ad’ike ? Aurais-tu quelque chose dans ta cabine qu’il ne faut absolument pas que je trouve ?
- Bien sûr que non, se défendit Jagen. Je suis juste surpris de te voir ici. Aux dernières nouvelles, tu étais en compagnie d’Eiran et de mes parents sur Anoth.
- Et moi qui pensais que je te manquais…
On dirait qu’elle va mieux, constata Jagen.
- Chérie, peut-on en discuter plus tard ? J’attends mon nouvel aide de camp d’une minute à l’autre.
Sa femme le regarda droit dans les yeux.
- Je sais, dit-elle simplement avec un sourire entendu.
Oh non, pitié, elle n’a pas osé…
- C’est toi ?
Elle approuva d’un signe de tête.
- Ce n’est pas vrai ! s’emporta Jagen. Comment as-tu pu faire une chose pareille ? Comment as-tu simplement imaginé un coup aussi tordu ?
- Je ne vois pas en quoi c’est « tordu », répliqua-t-elle froidement. La République manque d’officiers, et elle prend tous ceux disponibles. J’ai quand même servi pendant plus de dix ans comme responsable de sécurité, non ?
- Et dire que j’ai craint de voir débarquer un des agents du COMPOR….
- Ne va pas dire que tu préfères une de ces larves à une belle mandalorienne, ta femme qui plus est !
- Mais enfin, comment as-tu pu…
- Jagen Eripsa ! cria-t-elle d’une voix dure.
L’amiral eut l’impression que les yeux de sa femme lançaient des éclairs, et il recula de deux pas, apeuré.
- Dois-je te rappeler que j’ai quitté l’armée pour m’occuper de notre fils ? Que j’ai quitté mon travail et mes responsabilités pour qu’il ait une vie normale ? Que je suis suffisamment compétente pour ce poste, bien plus en tout cas qu’un tas de shablas dik’uts de Coruscanta ? Alors, Ne’johaa !
Jagen resta silencieux, impressionné par la colère de sa femme. Heureusement qu’elle ne maîtrise pas la Force, elle m’aurait grillé sur place….
- Udesii, ad’ike, dit-il d’une voix conciliante. Je n’avais pas réalisé à quel point cela t’affectait…
- Cela ne m’affecte pas. J’ai simplement envie de revenir au cœur de l’action.
- Eh bien, tu vas être servie, répondit Jagen en soupirant.
- Vraiment ?
- Pas pour l’heure, mais bientôt. Pour le moment, nous devons rejoindre le front de la Bordure Médiane.
- Tu fais une erreur, lança sa femme en se resaisissant.
- Peut-être, dit-il d’un ton triste, mais les ordres sont les ordres. Crois-moi, ad’ike, je préfèrerai reprendre la Voie Perlemienne.
- Je te dis que c’est une erreur, parce que les séparatistes ne veulent pas attaquer la Bordure.
Jagen se raidit.
- Toi, tu sais quelque chose.
- Des bruits de cantina, des mouvements de troupes…
Il se souvint de la facilité déconcertante avec laquelle Jango avait trouvé ses installations secrètes d’Anoth.
- En somme, tout l’arsenal d’un espion mandalorien.
- Exact.
- Très bien, dit-il en s’enfonçant dans son siège. À quelle catastrophe dois-je m’attendre ?
- Dis, ad’ike, quelle planète nécessite six cents croiseurs de combat pour s’en emparer ?
Jagen mit quelques secondes pour comprendre.
Et lorsque ce fut le cas, il se leva brusquement et partit en direction du pont. La course contre la montre commençait.

************


Destroyer de classe Arrow Knight’s Blade, en orbite autour de Kuat, 729 jours après la bataille de Géonosis.

Debout sur le majestueux pont du Knight’s Blade, Jagen observait les chantiers navals de la planète, qu’il ne s’attendait pas à revoir de sitôt. Les structures étaient aussi effervescentes que d’habitude, inconscientes de la menace qui planait sur la planète.
La porte du pont s’ouvrit derrière lui, et laissa apparaître Filnis Kuat, encadré par deux gardes républicains. Vanya, qui était penchée sur l’un des terminaux de maintenance, releva la tête au moment où il se retournait. Leurs regards se croisèrent brièvement. Chacun sut que l’autre était prêt.
- Amiral Eripsa, dit Kuat en s’approchant, je ne pensais pas vous revoir de sitôt. Que me vaut l’honneur de votre visite ?
- J’aimerais discuter de tout cela en privé, si vous le voulez bien.
- Je vous suis, répondit l’industriel en l’invitant à ouvrir la marche.
Jagen sortit, suivit du kuati et de sa femme. Arrivé à son bureau, il vérifia comme à son habitude qu’aucun micro n’avait été installé en son absence et s’assit. Les autres firent de même.
- Nous pouvons parler librement, annonça-t-il. Cette pièce est totalement insonorisée.
Kuat laissa échapper un soupir audible.
- Tu m’as fait peur, Jagen, dit-il en s’essuyant le front. Si j’avais su qu’il ne s’agissait que d’Aurek Bleu, j’aurais…
- Ce n’est pas d’Aurek Bleu, coupa l’amiral, mais bien de Kuat qu’il s’agit. Au fait, je te présente ma femme.
- Enchanté, madame, dit-il en se tournant vers elle. Je vois que Jagen a la chance de vous avoir à ses côtés au combat.
- Nous n’avons pas encore pu faire nos preuves ensemble, répondit-elle, du moins pas depuis ma démission de l’armée voici dix-neuf ans.
- Vous ne faites pas votre âge, dit l’industriel avec un sourire charmeur.
- Couché, Filnis, dit Jagen en rigolant, tu ne serais pas comme ça si tu la connaissais. Une mandalorienne est bien plus ardue à conquérir qu’une noble kuati.
- Permets-moi d’en douter…
- Soit. Mais revenons plutôt à nos affaires courantes.
- Je t’écoute.
- Vanya a découvert auprès de ses anciens contacts que les séparatistes cherchaient à attaquer les chantiers, si possible pour en prendre possession.
Kuat blêmit instantanément.
- Une invasion ?
- Je le crains, répondit sombrement Jagen. Vanya, ad’ike, tu veux bien poursuivre, s’il te plaît ?
- Bien sûr, Jag’ika, dit-elle avec un sourire. Mes contacts, monsieur Kuat, parlent de plusieurs centaines de destroyers Recusant, un des modèles les plus redoutables de la Confédération.
Le teint de l’industriel blanchît un peu plus. Encore un choc dans ce genre et il sera impossible de distinguer sa figure des panneaux blancs du couloir.
- Que savez-vous de ces croiseurs ? demanda-t-il en se tournant vers Jagen.
- Ils sont bien armés pour leur taille, répondit l’amiral. Une bonne puissance de feu, pas extraordinaire puisqu’ils ont un rapport de un à six avec le Venator, mais les séparatistes en font bon usage quand ils le veulent. J’en ai très peu affronté. Stark n’en utilisait pas jusque maintenant.
- En outre, ajouta Vanya, ils sont plutôt rapides. Mais ils ont un défaut qu’il s’agira d’exploiter. L’équipage est très réduit. La plupart des fonctionnalités sont assurées par des cerveaux-droïdes. Une intelligence très limitée, si on en fait mauvais usage. Et les Séparatistes préfèrent le nombre à la finesse.
- Lorsqu’une cible est désignée, expliqua Jagen, le destroyer la vise jusqu’à sa destruction, sans se préoccuper des autres engins en approche. Seuls ses chasseurs constituent une menace pour les vaisseaux alentours.
- Combien les séparatistes prévoient-ils d’en déployer.
Jagen poussa un soupir audible.
- Six cents.
Les yeux de Kuat s’élargirent sous le choc. Il était véritablement sonné.
- Six cents ! répéta-t-il en bredouillant. Quand vous avez dit plusieurs centaines, je m’attendais à trois cents, au pire quatre cents… Mais six cents ! C’est la plus grande opération menée depuis le début de la guerre !
- En effet, dit calmement Jagen.
- Nous n’avons pas assez de vaisseaux pour les repousser, poursuivit le kuati. La bataille est perdue d’avance.
- En effet, pour un rapport à peu près équitable, il faudrait cent vaisseaux lourds. Mais nous ne les avons pas, comme vous dites. Aussi, je pense que le plan mis au point par Vanya pourrait être la clé de la victoire.
- L’intelligence très limitée des cerveaux-droïdes joue en notre avantage, expliqua la mandalorienne. Une flotte surgissant par derrière pourrait les anéantir aisément, du moment qu’ils restent concentrés sur une unique cible.
- A quoi pensez-vous ? demanda l’industriel, perplexe.
Puis il se rendit compte qu’il savait.
- Par la Force, Jagen, vous ne pensez tout de même pas…
- Si.
- Le Mandator-II.
- Exact.
Lorsque Kuat Drive Yards avait quitté le giron de la Techno Union plusieurs décennies avant la Guerre des Clones, il lui avait fallu assurer sa défense par ses propres moyens. Un nouveau modèle de destroyer, la classe Procurator, avait été mise en chantier. Dotés d’un blindage résistant et d’une bonne puissance de feu, le Procurator était plus ou moins l’équivalent des destroyers Venator, à ceci près que sa portée hyperspatiale était très réduite, puisqu’il était conçu pour voyager uniquement au sein du système kuati. Forts de leurs succès et des améliorations apportées notamment lors de la création du Knight’s Blade et de la classe Arrow, les ingénieurs de KDY avaient créé un modèle bien plus imposant, le Mandator, long de huit mille mètres, et bien plus performant, sauf bien sûr en manoeuvrabilité. Et, lorsque la guerre avait éclatée, ce croiseur avait tout de suite été l’objet de la convoitise du chancelier, qui avait ordonné la création d’une nouvelle classe, remise à jour.
La classe Mandator-II.
La surprise de Kuat était compréhensible. Le premier modèle de Mandator-II, nommé d’après la classe elle-même, venait à peine de sortir des chantiers et n’avait subi aucun des tests habituels. Mais ils n’avaient plus le temps pour ça. À présent, l’heure était venue d’exposer le gigantesque croiseur de combat au feu.
Restait à voir s’il y résisterait.
- Si mes souvenirs sont bons, reprit l’amiral, la coque de ce vaisseau dispose de trois couches de duracier renforcé, soit plus que n’importe quel vaisseau de la flotte. Et c’est sans compter son bouclier de nouvelle génération. Si les séparatistes tentaient de le détruire, nous pourrions les prendre à revers. En jargon stratégique, on appelle cela une manœuvre d’enfermement. Celle-ci doit être impérativement de type Marg Sabl, c’est-à-dire totalement non structurée. Ce manque de cohésion apparent ne trompe généralement pas l’adversaire, mais certaines espèces comme les Elomins ne savent pas comment y faire face. Et les droïdes de combat non plus.
- Vous pensez donc qu’il n’y aura pas de stratège.
- Il y en aura sûrement un, mais il ne pourra pas réagir à temps, si vous voulez mon avis.
- Reste à savoir où nous pourrions cacher la flotte de secours.
- Je suggère une nébuleuse, intervint Vanya. Les communications seront difficiles, mais nous serons sûr de ne pas être repérés avant le bon moment.
- Excellente idée, ad’ike, dit Jagen. Reste à trouver un de ces nuages de poussières pas très éloignés.
- Il y en a une à trente minutes hyperspatiales d’ici, dit Kuat.
- C’est trop long, marmonna Jagen.
- Nous pourrions utiliser ta tactique de Bespin, suggéra Vanya. Des leurres à partir de cargos.
- Il n’est pas question de laisser mes vaisseaux de ravitaillement se faire mettre en pièce ! protesta énergiquement Kuat.
- Il suffit, dit sèchement Jagen. Des vaisseaux vides et non armés n’ont que peu d’intérêt, comparés à des croiseurs de guerre avec tout leur équipage. Oui, les remplir de gaz pourrait s’avérer payant…
- Et cette fois-ci, les séparatistes les détruiraient eux-mêmes, ajouta la mandalorienne.
- Je vois que tu apprends vite, Van’ika, dit-il avec un sourire.
- Tu ne te moquerais pas de moi, là, par hasard ? demanda-t-elle en chassant une mèche de ses cheveux qui tombait sur son visage.
- Un peu…
- Donc, tous les deux, vous voulez mes galions stellaires ? reprit Kuat.
- En effet, reprit Jagen. Et comme il serait fort peu judicieux pour toi de me les louer, étant donné le peu de garanties de retour qu’il risque d’y avoir, je te suggère de me les vendre.
- Et je suppose qu’il va falloir te fournir le gaz aussi.
- Si cela ne te dérange pas. Ah, autre chose : je prendrai le commandement du Mandator.
- Et le Knight’s Blade ?
- Vanya peut s’en charger.
- C’est risqué.
- Pour moi seulement.
- Insinueriez-vous que je suis incapable de commander un vaisseau, monsieur Kuat ? demanda Vanya avec la moue mécontente qu’elle arborait généralement lorsque Jagen lui faisait remarquer quelque chose qui ne lui plaisait pas.
- Non, pas du tout, répondit l’industriel, qui avait compris le message. Mais comme le croiseur n’a pas été testé, j’ai bien peur qu’il y ait des problèmes…
- N’aie crainte, Filnis, le rassura Jagen. Je sais toujours comment m’en sortir. Et maintenant, allons-y et mettons le plan en marche. D’après les contacts de Vanya, les Seps devraient être là dans moins de quatre jours. Ils s’attendent à ne rencontrer que peu de résistance. Mais ils vont être déçus.

************


Croiseur de combat Mandator-II, en orbite autour de Kuat, 731 jours après la bataille de Géonosis.

Les alarmes de proximités retentirent avant même que le contrôle planétaire ne les informe de l’arrivée de la flotte.
Jagen pesta. Il savait que cela aurait pu se produire à n’importe quel moment de ces deux derniers jours, mais il aurait préféré avoir plus de temps pour se préparer. Il remercia cependant la Force pour lui avoir permis de mettre au point l’essentiel de ses défenses.
- Tous à vos postes de combat ! ordonna-t-il sur le canal général. Je veux tous les canons parés à faire feu !
Il se tenait sur le pont du gigantesque vaisseau de guerre qu’était le Mandator-II. En d’autres circonstances, les proportions phénoménales du vaisseau n’auraient pas suffi à le convaincre, lui qui préférait l’optimisation à la taille. Cependant, il dut admettre qu’en de pareilles circonstances il était ravi d’avoir un tel engin sous la main.
- Les batteries missiles sont opérationnelles, amiral, répondit l’un des officiers artilleurs. Dois-je ordonner un tir de semonce ?
- Quelle sont les chances de réussite ?
- Actuellement, une sur trois.
- Attendons, dans ce cas.
Il se tourna vers le responsable des communications.
- Envoyez le signal codé au lieutenant Eripsa, ordonna-t-il.
- Monsieur ?
Le lieutenant avait vraisemblablement dut croire à une erreur.
- Au lieutenant Vanya Cadera Eripsa. Ma femme. Et dépêchez-vous, nous n’avons pas une minute à perdre !
- Bien, amiral.
Jagen se tourna vers la baie panoramique et observa son ennemi avec détermination.
Il n’avait que très peu rencontré de ces destroyers depuis le début de la guerre. Il avait mené la majorité de ses combats contre Iaco Stark, et l’ancien pirate préférait de loin l’usage des cuirassés Rejuvenator à celui des Recusant. Mais il connaissait tout de même les avantages et les défauts de ces vaisseaux, grâce notamment aux rapports faits par de nombreux capitaines. Et il savait également comment les accueillir.
- Monsieur, lança un des artilleurs, les chances sont à moitié. Devons-nous ouvrir le feu ?
- Allez-y, répondit Jagen. Il est temps d’apprendre aux séparatistes les bonnes manières.
Le détachement ennemi était véritablement impressionnant. Si Jagen n’avait pas su qu’il n’y avait en tout et pour tout que six cents vaisseaux, il aurait cru à une attaque gigantesque de plusieurs milliers de destroyers. La panique, pensa-t-il, ne fait pas qu’engourdir les sens ; elle inhibe aussi les capacités de raisonnement de l’esprit. Et j’ai horreur de la panique. Sauf quand elle est chez l’ennemi.
Les premiers missiles atteignirent la ligne de front des destroyers, qui s’approchaient à toute vitesse des cargos bourrés de gaz qui servaient de leurres. Les projectiles firent des dégâts visibles à si lointaine distance, mais ce ne fut guère suffisant pour ralentir leur progression. Les vaisseaux de tête déchaînèrent leurs batteries laser sur les cargos.
Une alarme brève s’enclencha sur le pont. Vanya avait reçu son message et venait de passer en hyperespace. Le compte à rebours s’enclencha. Il devait tenir encore une demi-heure. Bien peu de choses, en fin de compte, dans la vie d’un homme.
Mais tellement, au cours d’une bataille.
Deux cargos explosèrent simultanément, emportant avec eux quelques destroyers ennemis. Mais Jagen remarqua bien vite que sa technique comportait quelques défauts. Les destroyers stoppèrent leur avancée, conscients du danger auquel ils s’exposaient. Sans doute un des rares membres d’équipage de la flotte avait-il compris leur tactique. Jagen pesta suffisamment fort pour que plusieurs des membres d’équipage se retournent. Il leur fit signe de se remettre au travail. Ce n’était pas le moment de perdre son attention.
Il avait néanmoins prévu ce problème, et avait installé des circuits esclaves sur les vaisseaux de transport. Il avait rechigné à utiliser cette solution, qui risquait de faire beaucoup moins de dommages à l’adversaire, mais il n’avait guère le choix. Il enclencha la commande.
Les cargos restants se dirigèrent l’un après l’autre sur les croiseurs les plus proches. Plusieurs Recusants explosèrent, mais ce ne fut guère suffisant. Les séparatistes n’avaient perdu en tout et pour tout que dix-sept vaisseaux, et restaient en large supériorité face à la flotte de la République.
Jagen tourna la tête de chaque côté de la baie vitrée pour apercevoir les croiseurs de combat de classe Procurator. Tels des modèles réduits du gigantesque Mandator-II, les destroyers attendaient près des flancs, comme suspendus dans le vide intersidéral. Derrière eux, l’anneau de duracier qui entourait la planète Kuat continuait sa rotation, comme si rien n’avait changé.
Il prit très vite une décision, pour épargner les chantiers navals et le personnel innombrable qui y travaillait. Il se dirigea vers la console de l’opérateur holocom.
- Ordonnez à tous les destroyers de se placer sur le flanc. Nous devons leur couper l’accès aux installations de Kuat Drive Yards.
- Bien, amiral. Dois-je également donner cet ordre à nos machinistes ?
Les croiseurs ennemis se rapprochaient inexorablement. D’ici quelques secondes, les premiers seraient à portée de feu. Il regarda son chrono. Il lui fallait encore tenir vingt-trois minutes.
- Non, répondit-il, résolu. Nous allons leur montrer ce dont nous sommes capables.
Il se rua vers la zone des officiers artilleurs, qui étaient rivés sur leurs cadrans tridimensionnels.
- Messieurs, dit-il d’une voix forte, ordonnez à toutes les batteries de faire feu sur une cible commune. Je pense que la puissance conjuguée sera suffisante pour en détruire un à la fois.
- Bien, amiral.
- Quant aux chasseurs, dit-il en se tournant vers l’officier de liaison, je veux qu’ils soient prêts à prendre l’ennemi à revers.
Sans attendre de réponse, il se précipita vers la baie vitrée, pour observer les premiers résultats de sa tactique.
Le Mandator-II trembla brutalement.
Puis un déluge de feu sortit simultanément de toutes les batteries pour se diriger vers le vaisseau central de la formation de tête ennemie. Le destroyer, qui n’était pas conçu pour résister à des attaques de cette ampleur, fut réduit en poussière, les plus gros débris s’écrasant sur la coque des croiseurs environnants.
Jagen sourit. Cela fonctionnait.
- Tu vois que j’avais encore raison, Jo…
Il s’interrompit, se souvenant que son vieil ami, son ancien aide de camp, été parti, et que la nouvelle, sa femme, ne se trouvait pas à ses côtés pour leur première bataille commune. La solitude lui serra un instant le cœur, jusqu’à ce qu’une seconde secousse agite le pont de part et d’autre. De nouvelles salves s’abattirent sur un autre destroyer, qui connut le même sort peu enviable que le premier.
Il se reconcentra sur la bataille. La tactique adoptée par Jagen était courante, mais peu utilisée pour des vaisseaux d’une taille supérieure à celle des frégates, à partir de laquelle ils avaient couramment plusieurs ennemis en face d’eux. Les séparatistes, comprit Jagen, s’étaient attendus à ce que chaque batterie s’efforce de détruire un croiseur à la fois, ce qui leur permettrait de disposer un certain temps de tous leurs vaisseaux pour faire flancher les boucliers du Mandator-II. L’amiral avait lui-même envisagé cette stratégie, mais il avait compris quels défauts elle comportait, et surtout quel avantage elle donnait à l’ennemi.
- Amiral, appareils ennemis à onze heures ! lança l’officier radar.
- Quel type ? demanda Jagen, alarmé.
- Hyena, apparemment.
L’amiral pesta une nouvelle fois. Ces bombardiers pouvaient sans le moindre problème réduire leur stratégie à néant. Et eux avec.
- Lieutenant, dit-il en se tournant vers l’officier de liaison, nouvelle affectation. Les intercepteurs s’occupent des appareils ennemis. Les chasseurs d’assaut se chargeront seuls de la couverture de nos propres bombardiers.
- Bien, amiral.
Du coin de l’œil, il vit plusieurs des appareils fournis par Kuat changer de trajectoire pour revenir vers le croiseur. Ils étaient évidemment extrêmement petits à cette distance, mais leur couleur rouge aidait à les repérer.
Plusieurs secousses agitèrent le Mandator-II, et elles n’avaient cette fois-ci rien à voir avec les batteries lasers, qui continuaient évidemment leur pilonnage. Jagen comprit que les bombardiers Hyena venaient de commencer leur besogne. Par chance, son écran tactique intégré juste en-dessous de la baie vitrée – une bonne idée, qu’il pensait intégrer par la suite sur le Knight’s Blade pour éviter de déranger le pont chaque fois qu’il voulait une information sans prendre la peine de se déplacer – lui indiqua que les boucliers tenaient bon. La coque avait été secouée, certes, mais la structure tenait encore. Il regarda le chrono. Il ne restait plus qu’un quart d’heure avant l’arrivée des renforts. Ou plutôt encore un quart d’heure, dans leur situation présente.
Il remarqua que plusieurs groupes s’étaient détachés du peloton ennemi pour se diriger vers les destroyers de classe Procurator, qui se trouvaient conformément à ses ordres sur les flancs de la ligne de combat républicaine. Mais malgré cela, la plupart des bâtiments ennemis restaient concentrés sur le Mandator-II. Jagen se promit, s’il s’en sortait, de féliciter Filnis Kuat pour l’efficacité de ses chantiers. Les boucliers du croiseur tenaient bon, et minute après minute les séparatistes essuyaient des pertes, contrairement aux républicains qui semblaient invincibles. Mais Jagen savait que cela ne durerait pas.
Et il avait raison.
À moins d’une minute de l’arrivée de Vanya, les boucliers flanchèrent et s’arrêtèrent net. Les batteries cessèrent également leur ouvrage, et la lumière s’éteignit sur le pont.
- Surcharge ! Surcharge ! hurla l’un des officiers.
Le moral de Jagen flancha. Non, pas maintenant, pas si près du but…
- Relancez la procédure ! ordonna l’amiral !
- Nous devons attendre que…
La lumière revint subitement, mais à faible dose.
- Le générateur de secours… marmonna Jagen.
Mais cela n’était pas suffisant. Le générateur de secours permettait à peine d’alimenter les portes, les lumières et les ordinateurs du pont.
Ce qui les laissait sans armes et sans protections.
Jagen sentit que la situation risquait de mal tourner. Et ce qu’il vit à la pointe du croiseur ne le conforta pas.
- Le réacteur principal sera rétabli d’ici une minute, dit l’un des lieutenants.
- Trop tard, répondit Jagen. Évacuez le pont.
- Monsieur ? demanda l’officier, qui croyait sûrement halluciner.
- Évacuez le pont ! hurla Jagen alors que les bombardiers se rapprochaient. Transmettez les fonctions de commandement au pont secondaire ! Vite !
Il se dirigea vers la sortie, comme le reste des officiers présents. Les bombardiers n’étaient plus qu’à deux mille mètres. Dans un instant, ils lâcheraient leurs charges. Jagen fut le dernier à sortir, et il verrouilla les portes derrière lui, en pensant à Vanya.
Il avait à peine fini que l’explosion ébranla la structure même du croiseur.
Remerciant la Force, car les portes avaient tenues, il commença à marcher vers les ascenseurs. Et il comprit très vite que quelque chose n’allait pas.
Il flottait.
Le générateur de gravité artificiel du croiseur était toujours géré par un réacteur auxiliaire, de petite taille mais d’importance capitale. C’était mauvais signe.
Les autres officiers étaient dans son cas. Il repéra l’officier de pont et flotta vers lui.
- Nous devons atteindre les capsules de sauvetage, dit-il sans détour. J’ai bien peur qu’ils aient visé un point essentiel.
- Peut-être qu’avec le hangar… Le vaisseau n’est pas perdu, après tout.
- Si le verrouillage de sécurité n’a pas eu lieu avant la coupure, les vaisseaux et les techniciens doivent flotter dans le vide, à présent. Si le générateur de gravité est coupé, alors les champs de force le sont aussi.
S’accrochant aux murs, il s’approcha lentement d’un bouton d’alarme. Il inséra sa tige mémorielle – celle qui servait à l’identifier dans tous les ordinateurs de la flotte – et lança le signal code d’évactuation.
Les alarmes retentirent tout autour d’eux. Jagen remarqua que les secousses avaient baissées en intensité, soit à cause du manque de gravité, soit parce que la flotte Loyalty s’occupait à présent des destroyers Recusant. Vanya devait en effet être arrivée, à présent. Jagen pria pour qu’il ne lui arrive rien.
Utilisant les plaques lumineuses en relief du plafond pour avancer, il atteignit une des capsules de sauvetage. Il attendit que tous les sièges soient occupés, puis il déclencha le lancement.
Alors qu’ils s’éloignaient du Mandator-II en flammes, Jagen se demanda si la Force avait vraiment une volonté.
Si tel était le cas, alors elle n’aimait pas le voir commander un vaisseau autre le Knight’s Blade. Heureusement, songea-t-il pour se consoler, cette fois la planète est intacte.
C’est déjà ça…

************


Kuat était assis à son bureau et épluchait le rapport des évènements. Lorsqu’il eut fini, il releva la tête.
- Du beau boulot, vous deux, dit-il à l’intention des Eripsa. Nous n’avons perdu que deux croiseurs de classe Procurator dans l’opération.
- Et le Mandator-II, rappela l’amiral.
- Il sera réparable, affirma Filnis. Mes équipes sont déjà pied d’œuvre.
- C’est l’avantage quand on se bat près des chantiers navals, dit Vanya. Peut-être devrait-on fixer rendez-vous aux Seps ici, à l’avenir.
- Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, je préfèrerai que nous évitions, répondit l’industriel. Vous avez besoin d’autre chose ?
- Non merci, dit Jagen. Nous devons nous mettre en route pour la Bordure. Nous n’avons que trop perdu de temps.
Ils prirent congé de leur ami et sortirent vite pour rejoindre le Knight’s Blade, amarré à l’anneau des chantiers. Alors qu’ils se trouvaient devant une des baies vitrées, qui offraient une vue plongeante sur les vaisseaux en assemblage, Jagen prit soudain une brusque inspiration.
- Vanya ?
Sa femme se tourna vers lui.
- Oui, Jag ?
- Je t’aime.
Elle sourit.
- Je sais, répondit-elle tout simplement.

Ainsi se termine l'an 2 de la Guerre des Clones...
Modifié en dernier par Jagen Eripsa le Mar 29 Mai 2012 - 19:48, modifié 2 fois.
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Messagepar Nicravin » Mer 25 Avr 2012 - 16:14   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Chouette bataille, j'ai été vraiment immergé dans l'action tant les descriptions étaient bonnes. Et puis, Vanya qui réintègre l'armée ça fait plaisir. Tu nous avais prévenus qu'il y aurait plus de femmes :sournois:
Jagen Eripsa a écrit:Si tu aimes les vaisseaux lourds, je te conseille ce site, les images sont vraiment superbes...

Très bon site, je connaissais pas du tout :love:


J'ai cependant repéré ces fautes de conjugaison dans le chapitre :
Jagen Eripsa a écrit:Son bureau et sa cabine était tous deux situés à une vingtaine de mètres à gauche de la passerelle

étaient
Jagen Eripsa a écrit:Et moi qui pensais que je te manquai

Manquais


Jagen Eripsa a écrit:Non merci, dit Jagen. Nous devons nous mettre en route pour la Bordure. Nous n’avons que trop perdu de temps.

Il vient de remporter une victoire majeure contre les Séparatistes et il appelle ça une perte de temps :x
Modifié en dernier par Nicravin le Mer 25 Avr 2012 - 19:39, modifié 1 fois.
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 25 Avr 2012 - 16:29   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Merci pour la correction, c'est fait :jap:

Nicravin a écrit:Chouette bataille, j'ai été vraiment immergé dans l'action tant les descriptions étaient bonnes. Et puis, Vanya qui réintègre l'armée ça fait plaisir. Tu nous avais prévenus qu'il y aurait plus de femmes :sournois:


Disons que j'ai appliqué les conseils plus haut que vous m'avez tous donné à partir de ce chapitre.

Nicravin a écrit:Très bon site, je connaissais pas du tout :love:

Le créateur est un illustrateur de l'EGTW :wink:
Nicravin a écrit:Il vient de remporter une victoire majeur contre les Séparatistes et il appelle ça une perte de temps :x

C'est un homme pressé :transpire:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 26 Avr 2012 - 15:54   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Chapitre 22

« La guerre a lieu sur tous les fronts : on pense souvent aux champs de bataille, mais il y a d’autres théâtres : la presse et les médias, certes, mais également le plan diplomatique. Et le plus dangereux n’est pas celui qu’on croit. »

Amiral Jaim Helaw, dans une conférence devant les élèves de l’Académie d’Anaxes, cinq ans avant le début de la Guerre des Clones.

Bonadan, 780 jours après la Bataille de Géonosis.

La navette amorça son atterrissage alors qu’ils se rapprochaient des sommets des hautes cheminées industrielles. Priant pour que les fumées toxiques ne dérèglent pas les senseurs du petit vaisseau de transit, Jagen s’accrocha fermement à son siège. De son côté, Vanya restait impassible, avec le léger sourire qui la rendait si séduisante sur les lèvres.
Le pilote, qui semblait âgé de trente à quarante ans, mena les manœuvres d’une main assurée. L’aéronef se posa avec légèreté sur une piste de permabéton poussiéreuse et jonchée de part et d’autre de quantité de débris. L’endroit, avec sa couleur ocre et rougeâtre, évoquait la Cité des Nuages de Bespin, mais il suffisait de l’observer attentivement pour se rendre compte qu’il s’agissait d’un lieu bien moins paradisiaque que la planète natale de l’amiral.
Le Gouverneur Général du Secteur Corporatif Schev-Yosh était un etti, une espèce proche-humaine développée en moins de vingt mille ans à partir d’anciens réfractaires à la République. Jagen le connaissait de nom et de vue ; mais il ne s’était pas attendu à ce qu’il fasse partie du comité d’accueil de la délégation républicaine.
Schev-Yosh était un politicien habile et rusé, se souvint-il, parvenant toujours à ses fins. Devenu sénateur de Bonadan au moment du Blocus de Naboo, il avait intensifié la politique d’ouverture et d’industrialisation outrancière initiée par ses prédécesseurs, même si le résultat était selon Jagen très discutable. Au début de la crise séparatiste, il était resté très flou sur sa position, préférant commercer avec les deux parties, ce qui avait encore amplifié l’importance du Secteur Corporatif. Les Renseignements Républicains avaient ainsi découvert que Kuat Drive Yards, le principal fournisseur en vaisseaux capitaux de la République, utilisait plusieurs de ses usines locales pour alimenter la machine de guerre séparatiste. Jagen, informé préalablement par Filnis Kuat de ces agissements, avait décidé de ne pas y mettre un terme, préférant exploiter les données récoltées pour mieux détruire ces croiseurs, épuisant d’autant plus l’effort de guerre de Dooku.
Mais ce qui avait le plus choqué le Commandeur Suprême, c’était l’indépendance totale que le sénateur avait déclarée moins de trente jours après la fin d’une mémorable campagne sous son commandement au cours de laquelle plusieurs attaques séparatistes avaient été déjouées. Le total mépris du sacrifice des hommes de la flotte – plus de quinze mille d’entre eux avaient été tués par les assauts de l’ennemi – avait empli le cœur de l’amiral de haine et de ressentiment. Mais la diplomatie galactique avait pour règle fondamentale le mépris de l’individualisme, et Jagen avait dû ravaler sa bile lorsqu’il avait été désigné pour mener les négociations.
Le sénateur Yarua de Kashyyyk descendit en premier. Le doyen du Sénat, ancien ami de Finis Valorum et de Kalpana lui-même, salua l’etti au moyen de grognements qui, dans la langue des Wookiees, devaient être des salutations respectueuses. L’autoproclamé gouverneur lui répondit d’une voix doucereuse et pleine de condescance.
- Je vous salue, Yarua de Kashyyyk. Puissent les étoiles vous porter chance.
Il se tourna vers Jagen sans prononcer un mot de plus. Visiblement, les coutumes de son peuple voulaient que l’invité salue en premier.
- Gouverneur Schev-Yosh, grommela-t-il à l’intention du politicien.
- Je vous salue, Jagen de Bespin, dit-il avec un sourire victorieux. Puissent les étoiles vous porter chance.
- C’est ça, c’est ça, répliqua l’amiral, énervé par le non-usage de son grade. Je suis là pour les négociations et pour rien d’autre. Vous savez parfaitement ce que je pense des hommes de votre genre.
- Certes non, répondit-il. Je ne suis pas un homme.
Puis il se détourna sans se départir de son sourire vicieux. Jagen faillit exploser. Je déteste ce genre de types. Schev-Yosh ressemble quelque peu à Palps. Bref, au genre de gars à qui j’ai envie de fourguer un tir entre les deux yeux. Vanya lui prit le bras et le serra fort. Elle me connaît si bien, pensa-t-il. Elle sait quand j’ai besoin d’être calmé et quand je dois être soutenu. Je ne voulais pas le reconnaître, au début, mais sa présence me fait du bien. Elle me tranquillise.
Le gouverneur les emmena dans un bâtiment adjacent aux allures de palais. La richesse opulente des lieux était manifestée par une débauche de dorures et de velours aux murs, ainsi que par la beauté éclatante mais quelque peu kitsch du sol en marbre fin de Borleias. De magnifiques lustres en cristal aldéranien offraient la lumière qui manquait à la pièce, les fenêtres argentées ne donnant que sur une lueur crépusculaire écarlate. Schev-Yosh marchait d’un pas d’empereur en terrain conquis le menton haut et ses yeux vifs fixant tout ce qui ne lui paraissait pas parfait dans ce décor de conte pour enfants. Jagen détestait un tel étalage de puissance arrogante, mais il parvint à se convaincre que lui n’était pas mieux, puisqu’il s’emplissait de fierté dès que l’on évoquait les destroyers de classe Arrow ou la base de Centax.
Au bout d’un parcours de plusieurs minutes dans ce décor grandiloquent, ils parvinrent à l’entrée d’une salle construite dans le même style destiné à impressionner le visiteur. Mais il y avait là une différence de taille ; s’ils n’avaient vu jusque là que quelques droïdes d’entretien, il y avait là deux êtres vivants déjà assis à l’opposé de la grande table. Le premier était l’ancien Vice-roi de la Fédération du Commerce et à présent membre du Conseil Séparatiste, Nute Gunray. Jagen ne l’avait vu que peu de fois par rapport à l’autre participant.
Les yeux bleus de l’amiral Iaco Stark étincelèrent de haine lorsqu’il vit son plus vieil ennemi approcher
Jagen n’avait pas vu Stark depuis son infiltration réussie sur Sluis Van, bien que celui-ci ne le sache pas. Mais Stark devait sûrement le tenir pour responsable de la perte de sa planète-forteresse, quoi qu’il en soit.
Yarua salua le neimoïdien, qui répondit tout aussi poliment. Les deux militaires se jaugeaient encore du regard lorsque Schev-Yosh jugea bon d’intervenir.
- Amiral, dit-il d’un ton plus nerveux que d’habitude, vous et le sénateur Yarua êtes les seuls à pouvoir participer à la conférence. Je vous demanderai donc d’ordonner à votre officier de sécurité d’attendre à l’extérieur de la salle.
Jagen jeta un coup d’œil à Vanya. Celle-ci acquiesça d’un air sombre et sortit. Les aides du gouverneur la suivirent et refermèrent la porte derrière eux.
- Bien, commença le dirigeant de Bonadan. Je pense que vous savez tous pourquoi je vous ai convoqués. Plus les jours passent, plus je me rends compte que l’indépendance du Secteur Corporatif ne peut demeurer intacte. Il me faudra donc choisir entre la République et la Confédération. A vous de m’exposer vos arguments, dans un sens et dans l’autre. J’aimerais tout d’abord entendre la Confédération sur la question financière.
Mauvais, ça.
- Honorable gouverneur Schev-Yosh, répondit Nute Gunray, les membres fondateurs de la puissante Confédération sont les chefs des plus importantes organisations commerciales de la galaxie. Nous savons comment développer une économie florissante, tout comme vous l’avez déjà fait. Nous sommes opposés à la taxation des routes commerciales depuis la réforme Valorum, et nous l’avons déjà fait savoir.
- En attaquant une planète innocente, marmonna Jagen entre ses dents sans que les autres ne l’entendent.
- En effet, constata l’etti. Sénateur Yarua, qu’avez-vous à répondre à cela ?
Le wookiee posa plusieurs arguments, la plupart pour dénoncer le manque de scrupules de la Fédération vis-à-vis des moyens employés.
- Vous soulevez un point intéressant, sénateur, dit le gouverneur. Quelle assurance ai-je que mes planètes et leurs gouvernements ne seront pas victimes d’agissements de la Confédération ?
- C’est une question d’honneur, gouverneur, répondit le neimoïdien. Nous n’avons agi ainsi que pour empêcher une intervention des impérialistes républicains.
- Voilà une intervention intéressante, dit Schev-Yosh. Amiral Eripsa, j’aimerais en entendre un peu plus sur votre point de vue militaire.
Jagen s’éclaircit la voix avant de commencer :
- Gouverneur, l’armée de la République n’a été renforcée qu’avec l’apparition de la menace posée par les guildes commerciales, la Fédération du Commerce dirigée par le représentant Gunray en tête.
- C’est de la diffamation ! s’exclama le Vice-roi. Comment osez-vous…
- La parole est au représentant de l’armée de la République, intervint Schev-Yosh. Amiral Eripsa, reprenez.
- Merci, gouverneur. Nos forces servent avant tout à la défense de la liberté galactique. Les forces actuelles de l’Autorité du Secteur Corporatif seraient employées à sa défense.
- Intéressant, concéda l’etti. Amiral Stark ?
- Vous n’avez aucune garantie d’un tel usage de vos forces actuelles, argua l’ancien pirate. Si mes souvenirs sont exacts, le chancelier Palpatine a récemment promulgué un décret favorisant l’inverse pour éviter les nombreuses sécessions de dirigeants ayant ouvert les yeux.
Jagen hocha la tête, furieux que Stark ait usé de cet argument inratable. Palpatine a encore agi comme un pied. A croire qu’il se bat pour les séparatistes et pas pour nous. Ce qui est peut-être le cas, quand on y pense bien.
Yarua intervint virulemment pour défendre cette mesure, censée éviter d’autres crises comme celle de Rendili.
- Peut-être, sénateur, mais avouez qu’il est inquiétant pour un gouverneur tel que moi d’agir pour un gouvernement qui ne me ferait pas confiance. A présent, j’aimerai que nous parlions…
Tandis qu’il s’enfonçait dans son siège, se préparant à affronter une journée entière de déblatérations de ce genre, Jagen sentit qu’il était observé. Lorsqu’il se tourna vers Iaco Stark, celui-ci détourna le regard, et il n’eut que quelques secondes pour voir la haine pure qui brillait dans les yeux de son vieil ennemi.

************


Jagen venait d’attacher sa barrette d’amiral lorsqu’on frappa à la porte de sa chambre. Il soupira. Il allait bientôt commencer la quatrième journée des négociations, et ce n’était pas pour l’enchanter. Il regarda son chrono. Il lui restait normalement dix minutes de temps libre, et il comptait les passer à lire les derniers rapports, espérant qu’un peu de tranquillité ferait passer la nausée qui l’affligeait depuis le matin. Il se dirigea vers la porte, l’ouvrit et se prépara à houspiller le valet trop en avance, mais il s’interrompit en voyant qui était là.
- Ah. Gouverneur Schev-Yosh. Bonjour.
- Bonjour à vous aussi, amiral, répondit l’etti avec un sourire.
Il entendit un grognement plus loin dans le couloir. Il sortit.
- Bonne journée à vous aussi, sénateur Yarua, répondit Jagen.
- Je souhaiterais vous parler avant de me prononcer.
- En l’absence des représentants séparatistes ? demanda l’amiral, suspicieux.
- Précisément.
Ils avançaient à nouveau dans les vastes couloirs du palais. La chambre de Jagen n’était pas très loin de la salle de réunion, et ils arrivèrent bientôt aux grandes portes derrière lesquelles ils retrouveraient très bientôt leurs ennemis pour une nouvelle journée.
Le gouverneur de Bonadan se tourna vers eux.
- J’ai décidé de me rallier à la République, dit-il sans détour.
Jagen écarquilla les yeux, surpris. Yarua devait l’être également, et il l’exprima au moyen d’une longue tirade.
- Je sais, je sais, mais je pense que l’intervention du Secteur Corporatif sera plus appréciée du côté de la République que de la Confédération. Je m’arrangerai moi-même avec le Chancelier Palpatine en ce qui concerne notre flotte sectorielle. J’ai l’intention de désactiver nos croiseurs de classe Invincible.
- J’ai bien peur qu’il ne l’entende pas de cette oreille, répondit Jagen. Comment repousserez-vous les attaques de la Confédération ?
- Oh, répondit le gouverneur, l’air détaché, je pense que nos corvettes feront l’affaire. Et puis, j’ai conclu un arrangement avec la Confédération qui mettra ce risque définitivement à l’écart.
Il appuya sur un des boutons pour ouvrir la porte. Au moment où le lourd panneau commença sa montée, Jagen sentit un brusque accès de nausée, bien supérieur à tout ce qu’il avait ressenti jusqu’ici sur Bonadan. Et lorsqu’il vit l’intérieur de la salle, il comprit pourquoi.
Un homme de haute taille et au visage distingué, vêtu d’une tunique grise simple mais élégante, était assis de l’autre côté de la table. Il sourit en les voyant.
Pris de panique, Jagen dégaina son blaster et tira sur l’homme. Celui-ci leva la main et arrêta sa décharge. L’amiral réessaya deux autres fois, mais à chaque fois l’homme arrêtait les tirs d’un air dédaigneux, comme s’il était équipé d’un bouclier personnel. Visiblement lassé, il fit un geste du poignet, et l’arme s’envola des mains de Jagen pour arriver dans la sienne.
Un bruit métallique lourd et répétitif se fit entendre derrière eux. Plusieurs droïdes de combat surgirent de portes annexes et les visèrent. Dépité, Jagen se tourna vers l’homme, qui souriait.
Iaco Stark entra par une porte à droite de la salle. Lui aussi arborait un sourire mauvais.
- Voulez-vous vous joindre à nous ? demanda le Comte Dooku.
La porte se referma derrière eux.
Jagen, sachant qu’il n’aurait pas le dessus en cas d’affrontement, s’assit à sa place habituelle, tout comme Yarua et Stark. Dooku occupant sa place, Schev-Yosh s’assit à celle de Gunray.
- Cela faisait longtemps, amiral, dit Dooku de son ton noble et altier.
- Depuis Galidraan, en fait, répondit Jagen.
- J’ai suivi votre carrière depuis là, et je n’ai guère été surpris de vous voir arriver à la tête des armées républicaines. En fait, tout ce qui m’a déçu chez vous, c’est que vous n’ayez pas rejoint le mouvement séparatiste lorsque j’ai commencé la mobilisation.
Jagen soupira. Dooku essaie de m’attirer à lui. Mais il peut toujours courir.
- Eh bien, comte, dit-il en choisissant soigneusement ses mots, je suis lié par serment à la République. Je ne suis pas du genre à briser mes promesses.
- C’est très noble de votre part.
- Merci.
- Mais j’avoue qu’après vous avoir vu démissionner de votre poste pour aller traquer les pirates dans la Bordure, je m’attendais à ce que vous remettiez plus en question la République, pour voir ce qu’elle est vraiment. Un régime corrompu de toutes parts.
- Je l’ai fait, confia Jagen. Mais en tant qu’homme d’action, cela ne fait pas partie de mes attributions.
- Mais vous êtes également sénateur.
- Ce n’est pas ainsi que je me considère.
- Bien. Très bien. En fait, vous seriez un atout de poids pour la Confédération. Qu’en pensez-vous ? Comment considérez-vous vos ennemis ? Comment vous considérez-nous ?
- J’aime vos idées. Pas vos moyens.
- Je suppose que vous ne souhaitez pas améliorer les choses.
- Me rallier à vous ? Non.
- Quel dommage…
Il fit un geste du poignet. Deux droïdes s’approchèrent de lui et deux autres de Yarua.
- Puisque vous ne voulez guère changer d’avis, je me vois forcé de vous remettre aux bons soins de l’amiral Stark.
Celui-ci arbora immédiatement un sourire carnassier. Et, alors que les droïdes l’emmenaient, Jagen sentit, sans savoir pourquoi, que cette fois-ci, il ne s’en sortirait pas.
Pas tout seul, en tout cas.

************


La porte de la cellule s’ouvrit et le sénateur wookiee fut poussé sans cérémonie à l’intérieur. Jagen s’approcha de lui et l’aida à se relever alors que l’accès se refermait, une fois de plus. Il eut un pincement au cœur en voyant le vieil ami de son père dans cet état. Sa fourrure était brûlée à certains endroits, et il saignait.
- Par la Force, ils se sont vraiment acharnés sur vous, cette fois-ci.
Jagen n’était pas vraiment en meilleur état. Il avait été torturé une dizaine de fois pendant ces quelques jours. La douleur était insupportable, mais il avait réussi à tenir en se concentrant sur l’idée que Vanya était repartie avant sa capture et qu’elle était en sécurité, à présent, comme Eiran. Mais il ne résisterait plus très longtemps.
Le wookiee marmonna quelque chose. Le pouls de Jagen s’accéléra lorsqu’il comprit.
- Je savais que Stark avait recours à des mercenaires trandoshans, dit-il d’une voix sombre, mais à ce point…
Yarua répondit violemment.
- Je sais, je sais ! Mais je ne pouvais pas me douter que la planète soutenait les seps…
La porte s’ouvrit brutalement et plusieurs droïdes de combat entrèrent, suivis par l’amiral Iaco Stark et trois mandaloriens en armure.
- Toujours en vie, Eripsa ? dit l’ancien pirate. Je pensais que vous ne résisteriez pas à autant de séances… Je devrais peut-être ordonner d’augmenter l’intensité des résistances électrisantes.
Jagen frissonna à cette seule idée. C’était sans aucun doute la torture la plus douloureuse qu’il avait dû affronter.
- Maintenant, reprit-il, suivez-moi, vous et le wookiee.
Les droïdes de combat les saisirent par les bras et les emmenèrent hors de la prison. À son grand étonnement, ils ne prirent pas la direction de la salle d’interrogatoire, mais se dirigèrent vers les souterrains du palais. La décoration était bien moins ostentatoire dans cette zone. Après quelques minutes, ils entrèrent dans une petite salle faiblement éclairée, organisée autour d’une plateforme circulaire elle-même concentrée autour d’une fosse au-dessus de laquelle un lourd appareillage planait.
- Nous y voilà, dit Stark aux mandaloriens. Gardulla aura ce qu’elle désire. Le fait de savoir Eripsa entre les mains d’un hutt me fait plaisir au plus haut point.
Le pouls de Jagen s’accéléra. Gardulla ! La matriarche d’Anachore, qui l’avait vendue à Trenik Fehn ! Et qui avait….
Et qui avait été tuée par Jango Fett dix ans auparavant.
Quelque chose ne va pas…

- Nous allons placer Eripsa en congélation carbonique, expliqua Stark. Cela devrait vous permettre de le transporter sans danger.
- Et s’il meurt ? demanda le plus petit des commandos. Il a une énorme valeur pour moi. Mort, il ne me sert plus à rien.
- La Confédération vous dédommagera. Mais pour plus de sûreté, nous allons tester sur le wookiee, ajouta-t-il avec un sourire carnassier.
Les droïdes de combat saisirent Yarua et l’emmenèrent près de la fosse. Le sénateur se débattit, mais les droïdes resserrèrent leur étreinte. Une plateforme apparut au centre de la fosse, et Yarua fut placé dessus sans cérémonie. L’engin descendit lorsqu’un des opérateurs appuya sur un bouton. Plusieurs alarmes retentirent autour d’eux, et une fumée opaque et grisâtre se répandit dans toute la pièce. Enfin, le calme revint et la plateforme sur laquelle se trouvait auparavant Yarua remonta. Mais à la place du sénateur wookiee, il n’y avait qu’un bloc de carbonite dont la face avant arborait ses formes. L’objet tomba à plat et Stark s’approcha du tableau de contrôle pour vérifier les paramètres.
- Eh bien, dit-il après plusieurs instants, il semblerait que l’hibernation carbonique ne soit pas encore au point. Qu’importe, les trandos se satisferont aussi de la viande congelée. Emmenez-le.
Les droïdes placèrent le bloc sur une table. Révolté, Jagen observa le chariot quitter la salle. Il ne vit pas le petit mandalorien s’approcher de Stark.
- Et qu’en est-il d’Eripsa ? demanda-t-il à l’amiral séparatiste.
- Il est à vous, chasseur de primes.
- Merci, répondit celui-ci en levant son arme.
Stark n’eût guère le temps de réagir. Il fut abattu par la première rafale. Les deux autres commandos mirent à terre les droïdes de combat. En quelques secondes, toute l’équipe confédérée fut hors de combat.
Choqué, Jagen observa le corps de Stark, inerte.
- Il est mort ? bredouilla-t-il, sous le choc.
Le petit guerrier s’approcha de lui.
- Regardez, dit-il en s’agenouillant sur l’ancien pirate.
Il arracha son uniforme. Son torse était couvert par un appareil explosif.
- Le tueur n’aurait eu aucune chance de s’en sortir, expliqua le guerrier.
- Mais qui êtes-vous ? demanda Jagen, qui reprenait ses esprits.
Le commando de taille moyenne s’approcha.
- Quelqu’un qui vous aime, dit-il en retirant son casque.
- Vanya !
Les deux autres guerriers se débarrassèrent à leur tour de leur buy’ce. Et il se rendit vite compte qu’il les connaissait aussi.
- Jango ! Et… Eiran ?
- On dirait que nous somme quittes, papa ! dit son fils, rayonnant.
- J’ai entendu dire par l’un de mes contacts que tu étais retenu ici, expliqua Jango. Vanya venait d’arriver, et c’était une bonne occasion de tester ton fils.
La porte s’ouvrit et laissa apparaître un autre mandalorien en armure verte.
- Et voici Boba !
- Il a bien grandi, constata Jagen. Oya, Bob’ika !
- Oya, Jagen. Papa, les forces de sécurité du palais sont au courant de votre présence.
- Ne perdons pas de temps, répondit le Mand’alor. Nous devons rejoindre le vaisseau.
- Attendez ! intervint Jagen. Il nous faut récupérer Yarua.
Jango soupira.
- C’est un cadavre, à présent. Et les corps ne comptent pas dans le credo mandalorien.
- Mais je n’aimerais pas expliquer aux wookiees qu’il a fini en sachet surgelé pour trandos.
- Hmm… En effet, c’est discutable. Très bien, mais faisons vite !
Jagen saisit le blaster de Stark et sortit à la suite des autres. Les couloirs étaient déserts, et leur progression fut facile. Ils rattrapèrent vite les droïdes et leur funèbre chargement. Quelques tirs de blasters bien réglés suffirent à nettoyer l’endroit. Jagen et Eiran prirent le chariot et le poussèrent jusqu’à la plateforme où attendait un chasseur Aggressor flambant neuf.
- Quelle partie des cinq millions de crédits est passée dans l’achat de ce petit bijou ? demanda Jagen.
- Les intérêts, répondit Jango. Le Slave I devenait bien trop visible pour mes sorties hors d’Anoth.
Il monta en premier, suivi de près par son fils et Vanya. Jagen et Eiran chargèrent le bloc de carbonite et rejoignirent les autres dans le cockpit. Le vaisseau décolla, et ils quittèrent l’atmosphère de Bonadan sans encombre.

************


La navette du gouverneur Schev-Yosh venait à peine de décoller de Bonadan pour la visite annuelle de l’etti sur sa planète natale lorsque le Knight’s Blade et la force d’invasion de la République sortirent de l’hyperespace. Il n’y avait aucune échappatoire pour l’aéronef, qui fut capturé par les rayons-tracteurs du vaisseau amiral. Jagen, qui avait laissé Vanya aux commandes, regarda la navette se poser à faible vitesse avec un sourire satisfait. Plusieurs soldats entrèrent par le sas et ressortirent très vite, accompagnés par Schev-Yosh en personne, terrifié. Jagen s’approcha d’eux.
- Ah, gouverneur. Bienvenue.
- Je suis membre du Conseil Séparatiste, Eripsa ! gronda l’etti. Le Comte Dooku interviendra pour me libérer !
- C’est placer beaucoup d’espoirs sur une personne, pour vous qui n’avez jamais cessé de trahir les uns et les autres. Mais ne vous inquiétez pas. Je prendrai mes précautions.
Il fit signe à ses hommes, qui encadrèrent le gouverneur et le suivirent. Il sortit du hangar et alla jusqu’à la vaste armurerie centrale. Le magasinier releva la tête en les entendant arriver et sourit en les voyant. Tout était prêt.
Jagen conduisit Schev-Yosh à l’intérieur d’une pièce annexe. Les murs étaient lourdement blindés, les soudures entre plaques de duracier apparentes. Il se retourna et fit face au gouverneur. Le magasinier s’approcha et lui remit un objet. Il le saisit, l’examina et le tendit de sorte à ce qu’il occupe le champ de vision de l’etti, qui tremblait.
- Qu’est-ce-que c’est ? demanda-t-il en voyant l’objet.
- C’est une minuscule grenade à déclenchement aléatoire. Lorsque je l’activerai, le détonateur choisira un nombre aléatoire de secondes dans les prochaines vingt-quatre heures. Et lorsque le chronomètre atteindra ce nombre, elle explosera. Oh, ce ne sera pas un cataclysme. L’explosion pourra juste détruire l’estomac de celui qui l’aura ingérée. Les sucs gastriques se déverseront dans le corps, et la mort surviendra un quart d’heure plus tard.
Les yeux de Schev-Yosh s’agrandirent, et la peur l’assaillit – il venait de comprendre.
- Non ! gémit-il en se débattant. Vous n’avez pas le droit !
Jagen approcha la grenade de sa bouche.
- Vous n’avez pas hésité, vous, dit-il froidement.
Il lui enfonça dans la bouche et poussa jusqu’à ce qu’il avale. Schev-Yosh toussa et sembla étouffer, mais il finit par se relever.
- Vous n’avez aucun honneur, lança-t-il à l’amiral.
- Vous non plus, répondit Jagen. Et c’est ce qui vous condamne. Bonne dernière journée.
Il sortit, suivi de ses hommes, et enferma Schev-Yosh dans la salle. Le gouverneur était seul, et bientôt mort. Il avait menti au sujet du détonateur aléatoire. Dans dix heures, la grenade exploserait. D’ici là, le gouverneur connaîtrait une agonie atroce.
Jagen se demanda ce qu’il aurait fait à sa place. Sans doute aurait-il préféré se suicider de la façon la moins douloureuse possible. Mais il doutait que Schev-Yosh ait un courage suffisant pour ce geste. Alors qu’il s’éloignait du gouverneur, il repensa au credo des Jedi. La vengeance mène au Côté Obscur.
Mais j’aime, contrairement à eux. Ces idiots ne comprennent rien à l’amour. Les sentiments sont humains.
Et je ne suis pas un Jedi.



Petite remarque : j'intègre dans ce chapitre (et dans le suivant) plusieurs points qui introduisent la suite. Lisez donc avec attention... :sournois:
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Messagepar Nicravin » Ven 27 Avr 2012 - 12:47   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

J'ai bien aimé les références à ESB dans ce chapitre à haute teneur politique
Petit pêle-mêle de réactions :
Jagen Eripsa a écrit:La navette amorça son approche alors qu’ils se rapprochaient des sommets des hautes cheminées industrielles

Deux fois "approche", c'est un peu lourd, non?
Jagen Eripsa a écrit:Bien, commença le dirigeant de Bonadan. Je pense que vous savez tous pourquoi je vous ai convoqués.

On utilise "convoquer" lorsqu'un supérieur appelle ses subordonnés, dans le cas présent je verrais plutôt "demander de venir" ou quelque approchant.
Jagen Eripsa a écrit:C’est une question d’honneur, gouverneur, répondit le neimoïdien. Nous n’avons agis ainsi que pour empêcher une intervention des impérialistes républicains.

Les impérialistes républicains, un concept intéressant :roll:
Jagen Eripsa a écrit:A présent, j’aimerai que nous parlions…

J'aimerais
Jagen Eripsa a écrit:- Oh, répondit le gouverneur, l’air détaché, je pense que nos corvettes feront l’affaire. Et puis, j’ai conclu un arrangement avec la Confédération qui mettra ce risque définitivement à l’écart.
Il appuya sur un des boutons pour ouvrir la porte. Au moment où le lourd panneau commença sa montée, Jagen sentit un brusque accès de nausée, bien supérieur à tout ce qu’il avait ressenti jusqu’ici sur Bonadan. Et lorsqu’il vit l’intérieur de la salle, il comprit pourquoi.
Un homme de haute taille et au visage distingué, vêtu d’une tunique grise simple mais élégante, était assis de l’autre côté de la table. Il sourit en les voyant.
Pris de panique, Jagen dégaina son blaster et tira sur l’homme. Celui-ci leva la main et arrêta sa décharge. L’amiral réessaya deux autres fois, mais à chaque fois l’homme arrêtait les tirs d’un air dédaigneux, comme s’il était équipé d’un bouclier personnel. Visiblement lassé, il fit un geste du poignet, et l’arme s’envola des mains de Jagen pour arriver dans la sienne.

:love: :jap: :lol: :shock: 8)
Jagen Eripsa a écrit:- Ne parlons pas de temps, répondit le Mand’alor. Nous devons rejoindre le vaisseau.

Ne perdons pas de temps
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 27 Avr 2012 - 12:58   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Nicravin a écrit:J'ai bien aimé les références à ESB dans ce chapitre à haute teneur politique
Petit pêle-mêle de réactions :
Jagen Eripsa a écrit:La navette amorça son approche alors qu’ils se rapprochaient des sommets des hautes cheminées industrielles

Deux fois "approche", c'est un peu lourd, non?

Effectivement, je vais essayer de corriger ça.

Jagen Eripsa a écrit:Bien, commença le dirigeant de Bonadan. Je pense que vous savez tous pourquoi je vous ai convoqués.

On utilise "convoquer" lorsqu'un supérieur appelle ses subordonnés, dans le cas présent je verrais plutôt "demander de venir" ou quelque approchant.

Ça, par contre, c'est fait exprès. Schev-Yosh est un personnage tout à fait égocentrique et vaniteux.

Jagen Eripsa a écrit:C’est une question d’honneur, gouverneur, répondit le neimoïdien. Nous n’avons agis ainsi que pour empêcher une intervention des impérialistes républicains.

Les impérialistes républicains, un concept intéressant :roll:

C'est dû à une réflexion d'un ami qui rapprochait les Seps et l'URSS, j'ai donc essayé de reprendre quelques éléments...

Jagen Eripsa a écrit:A présent, j’aimerai que nous parlions…

J'aimerais

Merci :transpire:

:love: :jap: :lol: :shock: 8)

C'est une référence que je ne pouvais pas louper :D

Jagen Eripsa a écrit:- Ne parlons pas de temps, répondit le Mand’alor. Nous devons rejoindre le vaisseau.

Ne perdons pas de temps


Comme quoi c'est pas bon d'écrire trop vite... :cute:


Le prochain chapitre sera important : oui, je le dis à chaque fois, mais là, on va être réellement au tournant de la guerre, et tous les évènements après mèneront à l'apothéose, le Coup d'Etat ! (s'il a bien lieu... :sournois: )
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 30 Avr 2012 - 11:46   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Chapitre 23

« C’est l’occasion qui fait le larron ! »

Vieux proverbe corellien.

B.C.F.A.R., Centax, 800 jours après la bataille de Géonosis

Le bloc de carbonite dans lequel reposait Yarua trônait au milieu du hangar. Les hommages du Sénat avaient eu lieu le matin même, et à présent la dépouille s’apprêtait à rejoindre son monde natal. Plusieurs fiers guerriers wookiees se tenaient de part et d’autre du bloc, cherchant la manière la plus honorable de porter le corps de leur ancien sénateur. Le chef de la délégation, l’envoyé du puissant Tarfull, se tenait près de lui. Il marmonna quelque chose au sujet de l’utilisation de la carbonite, qu’il jugeait insultante pour Yarua.
- Cela dépend des circonstances et des traditions, répondit Jagen. Plusieurs peuples préfèrent l’inhumation dans ces blocs. C’est le cas du mien, par exemple ; les corelliens de Bespin. Je conçois que la mort par carbonite doit être atroce. Mais nous avons préféré ne pas le décongeler pour préserver le corps jusqu’à son retour sur sa planète natale.
- <Il serait honoré de cette disposition. Vous avez été bon de ramener son corps.>
- Merci, Chewbacca. Cela me touche. Vraiment.
Les autres wookiees avaient finalement réussi à s’organiser pour porter le corps. Jagen salua Chewbacca et les autres guerriers et sortit du hangar. On pourrait me reprocher mon manque de sensibilité, c’est vrai. Mais la guerre endurcit les hommes, c’est indéniable.

************


Deux heures plus tard, Jagen était assis à son bureau avec une cinquantaine de rapports en attente. Il en avait déjà traité vingt, mais les trente autres le décourageaient rien que par leur taille. Sa participation aux « négociations » de Bonadan avait entraînée pas moins de deux semaines de retard qu’il aurait bien du mal à combler. Une chope de bière corellienne à la main, il regardait le journal d’HNE, s’étonnant comme à chaque fois de l’éloignement des médias par rapport à la réalité de la guerre. La rubrique « Faits divers » venait à peine de commencer lorsque le garde en faction à sa porte annonça deux visiteurs importants. Jagen les fit entrer.
Anakin Skywalker et Obi-Wan Kenobi étaient comme à leur habitude habillés avec les tuniques et les bures de l’Ordre. Par rapport à leur dernière rencontre, sur Kessel, Anakin arborait des cheveux mi-longs et une large cicatrice près de l’œil droit. Les deux semblaient plus soucieux.
Jagen les accueillit chaleureusement et les invita à s’asseoir. Après quelques banalités, ils entrèrent dans le vif du sujet.
- Le Chancelier Palpatine pense que quelqu’un cherche à le renverser, dit Anakin sans détour.
Jagen s’enfonça dans son fauteuil. Le choc qu’il avait ressenti avait dû être palpable dans la Force, puisque le jeune Jedi fronça les sourcils.
- En est-il sûr ? demanda Jagen, qui cherchait à se rattraper.
- J’en ai bien peur, répondit Kenobi. Il est persuadé qu’il s’agit d’une personne proche de la haute sphère.
- Un de ses conseillers ? suggéra Jagen, de plus en plus mal à l’aise.
- Peut-être, admit le Jedi. Il nous a envoyé auprès de vous pour quérir votre avis.
Le regard appuyé d’Obi-Wan confirma les craintes de Jagen. Palpatine sait.
- Si ce n’est pas l’un de ses conseillers, je ne vois pas qui cela peut-il être. À moins que… J’ai entendu des rumeurs… Un Seigneur Sith, qui agirait dans l’ombre et contrôlerait ce conflit…
- Nous n’avons aucune preuve de son existence, lança Skywalker.
- Alors, c’est qu’il est doué pour se cacher, conclut Jagen. Maintenant, si vous le voulez bien, j’ai beaucoup de travail et j’aimerais m’en occuper avant la prochaine rotation.
- Nous allons vous laisser, dit Kenobi. Que la Force soit avec vous.
- Et avec vous aussi, messieurs.
Une fois les Jedi sortis, Jagen sortit son second comlink, celui qu’il gardait caché dans un tiroir camouflé de son bureau. Il composa quelques numéros et appela plusieurs des membres d’Aurek Bleu. L’heure était venue de faire une petite visite sur Anoth.

************


Le Tantive IV sortit de l’hyperespace à bonne distance des chantiers navals secrets de l’amiral Eripsa. L’équipage, entièrement dévoué à Bail Organa, ne connaissait que les coordonnées de leur destination, et pas ce qu’ils y trouveraient. Le pont du vaisseau fut donc le théâtre d’une émotion intense lorsque le personnel naviguant vit et identifia les croiseurs en orbite autour de la planète rocheuse. L’un des vaisseaux en patrouille se détacha de son groupe et s’approcha de la corvette corellienne. Jagen sourit en voyant les lettres d’or sur sa coque. Le spectacle l’impressionnait toujours autant, après tant d’années.
Le Tantive IV s’arrima au croiseur et Jagen, suivi de ses invités, Bail à sa droite, avança dans les couloirs. Partout, les hommes se mirent au garde-à-vous. L’amiral les salua à son tour, mais les autres restèrent muets. Peut-être ne croient-ils toujours pas à ce qu’ils voient. Jagen se sentait dans son élément, mais il percevait quelque chose d’autre qui ne lui plaisait pas. Une impression à la fois familière et étrangère. Très proche. Extrêmement proche.
Ils arrivèrent dans le grand salon de réception. Un homme était assis dans l’un des fauteuils. A sa vue, les derniers sceptiques furent obligés d’admettre qu’ils ne vivaient pas un étrange rêve, mais bel et bien la réalité.
Ils discutèrent pendant quelques minutes, de diverses banalités comme de sujets profonds. Jagen suivait la conversation d’un air distrait, concentré sur son pressentiment.
Et, tout d’un coup, tout explosa.
La grille d’aération sauta et deux Jedi sortirent, chacun portant son sabrelaser à lame bleue allumé. Jagen sentit soudainement l’une des deux armes passées sous son cou. Il n’osa pas bouger, tétanisé.
Après le flou des premiers instants, la situation retrouva son calme et tous purent comprendre ce qui se passait. À commencer par Jagen.
- Maître Kenobi. Maître Skywalker. J’aurais dû m’y attendre.
- Amiral, dit le jeune Jedi, qui tenait l’arme qui le menaçait, vous êtes en état d’arrestation pour haute trahison envers la République et le Chancelier. Qu’avez-vous à y répondre ?
- Que je n’ai pas trahi la République, répondit Eripsa, mais uniquement le Chancelier. Pour protéger la République, en fait.
- En complotant contre le Chancelier, vous trahissez la République.
- Pas à mon sens. Pour moi, c’est Palpatine qui veut la fin de notre régime.
- Vous divaguez.
- Pourtant, je ne dois pas être éloigné de la réalité en disant que vous êtes monté à bord sur Centax et que vous êtes resté en transe curative dans la soute du Tantive IV pour éviter que les scanners anti-clandestins ne vous détectent ? Ni que vous avez décidé de vous introduire dans ce vaisseau lorsque vous avez perçu l’arrêt ? Ni même que c’est Palpatine qui vous a explicitement ordonné de trouver des preuves pour m’accuser ?
Skywalker ne dit mot.
- Vous voyez, reprit Jagen, je pense pouvoir être assez fier de mes capacités de déduction.
- Vous rassemblez une flotte pour prendre le pouvoir, lança Anakin.
- En effet, admit l’amiral.
- Et vous voulez renverser la République.
L’homme qu’ils avaient trouvé assis dans son fauteuil se leva. Il n’était pas bien grand, mais dégageait toujours une certaine énergie malgré les rides qui plissaient son vieux visage, signe d’une existence difficile pendant plus de vingt ans. Il se plaça devant le jeune Jedi.
- Vous êtes à bord de mon vaisseau, jeune homme, dit le vieux militaire. Je n’accepte pas qu’on m’accuse de trahir la République.
- Et qui êtes-vous ? demanda Skywalker avec arrogance.
- Amiral Aiden Corona, de la Flotte de la République. Et vous êtes à bord du Katana, si ce nom vous dit quelque chose.
Le jeune Jedi ne bougea pas. Son ancien maître, au contraire, recula d’un pas, surpris par ce qu’il entendait. Jagen l’avait informé de sa découverte, bien entendu, mais comme les autres il avait eu du mal à y croire jusqu’à ce qu’il y soit confronté.
Jagen, toujours assis dans un fauteuil doré à l’épais capitonnage bleu, sourit et reprit la parole.
- Je ne suis pas le seul à avoir compris ce qu’il se passait. Vous aurez sûrement reconnu certains des politiciens les plus influents du Sénat. Le sénateur Organa, le gouverneur Bel Iblis, la sénatrice Mon Mothma et, bien entendu, la sénatrice Amidala.
L’ancienne reine de Naboo sortit du rang et fixa le jeune Jedi, qui relâcha son emprise. La surprise et la culpabilité se virent dans ses yeux. Sans doute n’avait-il pas senti la présence de la sénatrice lorsqu’il était en transe curative.
- Sé… Sénatrice ? dit-il maladroitement. Je… J’ignorais votre… votre présence…
- Inutile de masquer la vérité, Anakin, dit-elle d’une voix triste. Ils savent tout.
La révélation sembla foudroyer le jeune Jedi. Il fixa tout d’abord son épouse, puis les sénateurs, suivis de Jagen.
Et son regard se posa finalement sur son ancien maître.
- Vous saviez ! hurla-t-il à l’attention d’Obi-Wan.
- Oui, Anakin, répondit le Jedi, je savais. Mais j’ai juré de garder le secret jusqu’à ce que…
Il s’interrompit, visiblement conscient qu’il en avait trop dit.
Jagen comprit que le moment était venu pour lui d’intervenir. Anakin avait maintenant sa lame placée le long de son corps, laissant l’amiral libre de toute entrave. Il se leva et se plaça face au jeune Jedi. Il était légèrement plus grand que lui, et il le regarda droit dans les yeux.
- J’ai tout organisé, dit-il sans détour. J’ai rassemblé les politiciens les plus idéalistes – ceux qui n’étaient pas corrompus, en fait, les militaires de mon camp, les industriels éclairés, et certains des plus grands Jedi. Tout ça, pour assurer la pérennité de la République. Tout ça, pour la protéger du Sith qu’est Palpatine.
- Amiral… intervint Obi-Wan, l’air inquiet.
- Pas de tergiversations, maître Kenobi ! s’exclama Jagen. Je sais exactement de quoi je parle. Je sais que Palpatine et ce Sith ne font qu’un. Et je suis certain qu’il ne cherche qu’une seule chose. Un nouvel apprenti.
Il était arrivé à cette conclusion quelques instants auparavant, lorsqu’il avait vu la facilité déconcertante avec laquelle il avait pu manipuler Anakin grâce à la seule intervention de Padmé. Entre les mains d’un tordu comme Palpatine, il pourrait faire des dégâts. Beaucoup de dégâts.
- Vous êtes fou, répliqua Skywalker.
- Pas du tout. L’avenir me donnera raison.
- Parce que vous n’avez pas de preuves, répondit le Jedi avec un sourire victorieux.
Jagen sentit les vannes en lui lâcher. Il était véritablement furieux de voir un tel mépris.
- Silence, jeune imbécile ! s’emporta-t-il. Palpatine était derrière toutes les catastrophes qui nous ont frappés au cours de ces trente dernières années ! La disparition de la Flotte Katana ! La Guerre Hyperspatiale de Stark ! Le Blocus de Naboo ! La destruction du Vol vers l’Infini ! Et enfin cette foutue guerre qui dure depuis deux ans ! Alors je n’ai pas de leçons à recevoir d’un jeune égoïste qui a été à deux doigts de basculer du Côté Obscur pour satisfaire son besoin d’amour ! Que se serait-il passé si je n’étais pas intervenu ? Qu’aurais-tu fait si Palpatine avait décidé de s’en servir pour t’attirer à lui ? Je vais répondre à ta place : tu l’aurais suivi les yeux fermés, quitte à exterminer l’Ordre, anéantir la République et éradiquer la liberté dans la galaxie ! Qu’aurait donc pu faire l’Ordre contre l’héritier de Revan ? Rien ! Qu’aurait pu faire la République contre le retournement de ses chefs ? Rien ! Qu’aurait pu faire la galaxie contre la suppression des droits communs ? Pas grand-chose, de toute évidence ! Alors le mieux est de me faire confiance, parce que j’ai une satanée aptitude à m’attirer tous les ennuis possibles et à découvrir plein de détails qui échappent au reste des gens sensés !
Skywalker était abasourdi. Il ne s’attendait sûrement pas à autant de virulence.
- Vous pensez que c’est ce qui se serait passé si… Et moi qui croyais…
- Désolé de décevoir tes espoirs, mon garçon, mais rien n’est simple en ce bas monde.
- Mais vous saviez… Et qu’avez-vous voulu dire par « l’héritier de Revan » ?
- Tu es son descendant, tout comme moi et Melena Nash. Point. Et il y a une foutue prophétie qui dit qu’on doit sauver la République tous les trois. Je n’accorde pas trop d’importance à ce genre de choses, mais là j’ai bien l’impression que nous n’avons guère le choix.
- C’est bien ce Jedi dont vous m’avez parlé sur Kessel, non ?
- En effet. Je n’ai pas fait ça par hasard.
- Et vous ne m’avez pas fait confiance, comme l’Ordre.
- Je n’ai pas voulu t’en révéler trop, nuança Jagen. Je n’aime pas mettre tous mes crédits dans une même sacoche, surtout une sacoche qui passe autant de temps en compagnie de Palpatine.
- Vous voulez prendre le pouvoir par la force.
- Exactement. Et mes amis ici présents (il désigna les sénateurs autour de lui) sont d’accord avec moi. Palpatine doit être arrêté. C’est une question de vie ou de mort pour nous, et pour la République.
- Anakin, intervint Padmé, écoute ton cœur. Tu sais que les intentions du Chancelier à ton égard ne sont pas pures.
Le jeune Jedi médita quelques instants, avant de s’asseoir, l’air désespéré.
- Je vais être chassé de l’Ordre, dit-il d’une voix désolée.
- Ce ne sera peut-être pas le cas, répondit Obi-Wan, nous pourrions…
- Et qu’est-ce que cela fait ? coupa Jagen. Tu es jeune. Tu as beaucoup de talents. Tu es un leader né. Tu es un immense utilisateur de la Force. La mécanique n’a aucun secret pour toi. Si je prends la tête de la République, j’aurais de quoi t’occuper, je le promets. Et tu ne seras pas obligé de quitter ton épouse.
- Amiral, intervint Kenobi, vous prenez beaucoup trop de décisions hâtives en ce qui concerne Anakin.
- C’est à lui de choisir, répondit Jagen.
Skywalker les fixa tous les deux, à tour de rôle. Dans l’assistance, tout le monde avait les yeux fixés sur ce petit duel. Certains discutaient entre eux, les autres se contentaient d’observer la scène.
- Je verrai le moment venu, répondit Anakin. Je préfère ne pas prendre de risques.
- C’est tout à ton honneur, répondit Jagen. Je respecte ton choix.
- Moi aussi, ajouta à contrecœur Kenobi.
- Alors c’est d’accord. Mais pour l’instant, concentrons-nous sur Palpatine.
- Je fais donc partie de l’organisation ? demanda le jeune Jedi.
Jagen regarda le reste des membres. Ils étaient là, perplexes ou intéressés. Ils ne savent pas que nous venons de gagner la guerre.
- Oui, dit-il d’une voix assurée. Bienvenue dans Aurek Bleu.

Dans le lexique Star Wars, ce genre d'évènement s'appelle "Shatterpoint" ou "Point de Rupture" :siffle:
Modifié en dernier par Jagen Eripsa le Lun 30 Avr 2012 - 22:32, modifié 1 fois.
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Messagepar Nicravin » Lun 30 Avr 2012 - 22:30   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Le coup d'état est proche, si proche...
Jagen Eripsa a écrit:Alors, c’est qu’il est doué pour se cacher, conclut Jagen. Maintenant, si vous le voulez bien, j’ai beaucoup de travail et j’aimerai m’en occuper avant la prochaine rotation.

aimerais
Jagen Eripsa a écrit:- Silence, jeune imbécile !

Jagen est définitivement mon idole, j'ai toujours voulu voir ça :love:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 30 Avr 2012 - 22:35   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Merci pour la faute, encore ce foutu conditionnel :transpire:

Nicravin a écrit:Jagen est définitivement mon idole, j'ai toujours voulu voir ça :love:


Tu aimes voir les Jedi arrogants remballés ? Et ben t'as pas fini d'être content...

Je vais essayer de finir le chapitre suivant pour mercredi, en plus il correspondra méchamment à l'actualité...
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Messagepar Nicravin » Lun 30 Avr 2012 - 23:06   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Jagen Eripsa a écrit:Tu aimes voir les Jedi arrogants remballés ? Et ben t'as pas fini d'être content...

Non juste Anakin, en plus le tien celui de la période TCW :diable:
Jagen Eripsa a écrit:Je vais essayer de finir le chapitre suivant pour mercredi, en plus il correspondra méchamment à l'actualité...

J'hésite entre :
:sournois:
et
:transpire:
et
:chut:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 30 Avr 2012 - 23:19   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Nicravin a écrit:Non juste Anakin, en plus le tien celui de la période TCW :diable:


Et Jocasta Nu ? Et Mace Windu ? :siffle:
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Messagepar Nicravin » Mar 01 Mai 2012 - 0:00   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Jagen Eripsa a écrit:
Nicravin a écrit:Non juste Anakin, en plus le tien celui de la période TCW :diable:


Et Jocasta Nu ? Et Mace Windu ? :siffle:

Tentant, très tentant. Est-ce un teasing? Comment ça je prends mes désirs pour des réalités?
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 01 Mai 2012 - 8:38   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Tout ce que je peux dire, c'est qu'ils seront remis à leur place le moment voulu...
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 01 Mai 2012 - 15:37   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Finalement, un élan d'inspiration m'a enveloppé, et j'ai fini le chapitre ce matin.


Chapitre 24

« Si l’on veut gagner une guerre, il faut le faire sur tous les fronts. Et surtout celui de l’information. »

Amiral Ait Convarion.

Coruscant, Station d’émission d’Holonet News Edition, 837 jours après la bataille de Géonosis.

Le droïde de protocole de classe 3PO qui l’avait guidé jusqu’alors lui tendit un autre verre d’eau qu’il accepta bien volontiers. Il avait la gorge sèche, à cause de l’appréhension. Parler à la galaxie entière était un exercice difficile, bien plus peut-être que tenir tête à son supérieur.
Renator Virgilio était une légende sur l’Holonet. Il avait commencé sa carrière plus de cinquante ans auparavant, ce qui ne l’empêchait pas de rester toujours aussi vigoureux. Il tenait tête à ses adversaires comme à l’époque où il affrontait l’amiral Corona au sujet de la création de la flotte Katana.
Jagen avait été invité dans son émission phare, Le Salon de la Galaxie, suite à sa victoire sur Kuat. Il avait d’abord décliné, mais les invitations s’étaient faites de plus en plus pressantes, et il avait fini par céder. Maintenant qu’il était là, à attendre le début de l’émission – qui se déroulait en direct, il se demandait s’il n’avait pas eu tort. L’empressement d’HNE pour qu’il vienne signifiait sûrement qu’on n’allait pas le ménager.
L’assistante dévaronienne du vieux présentateur lui fit signe de se mettre en place. Le décor était moderne, comme d’habitude, avec trois fauteuils majestueux en arc de cercle face à la caméra.
En s’approchant, il vit un visage connu. L’homme se tourna vers lui, avec une expression de surprise sur son visage.
- Amiral Eripsa, chuchota-t-il.
- Colonel Narcassan. Je suis surpris de vous voir ici, ce n’est pas le genre d’endroit où l’on s’attend à trouver des agents des Renseignements !
- Je suis l’adjoint d’Isard, à présent, signala l’espion.
- Vous m’en voyez ravi.
- Merci.
L’homme regarda autour de lui en jetant des coups d’œil inquiets.
- Amiral, dit-il après quelques instants, puis-je vous confier quelque chose ?
- Bien sûr.
- J’ai découvert une ligne de transmission quittant Coruscant.
- C’est courant.
- Elle va droit vers le territoire séparatiste.
Jagen comprit ce qu’il voulait dire. Par la Force, ce ne serait quand même pas…
- Elle part du Sénat, n’est-ce-pas ? demanda-t-il.
- Oui.
La victoire s’approche à grands pas.
- Vous pouvez la traquer ?
- Bien sûr. Je transmettrai les résultats à votre bureau et à celui du Chancelier dès que…
- Surtout pas ! le coupa Jagen. Ne parlez de cela à personne d’autre !
- Que voulez-vous dire, amiral ? dit Narcassan d’un air suspicieux.
- Que Palpatine est sûrement le traître qui transmet des informations aux séparatistes. Je sais, ajouta-t-il en voyant l’air ébahi de l’espion, cela peut paraître aberrant.
- Non, au contraire, répondit-il. Cela expliquerait pourquoi cette fréquence passe à travers les scanners traditionnels.
- Interceptez-la, dit Jagen. C’est essentiel.
- Bien.
La dévaronienne lui fit à nouveau signe et commença un compte à rebours avec les mains.
- Bonne émission, amiral.
- Merci, colonel.
Il entra sur le plateau et s’installa dans le fauteuil à la gauche de Virgilio en lui serrant la main. Le jingle résonna sur le plateau alors qu’il se redressait.
- Bonsoir et bienvenue pour cette nouvelle émission du Salon de la Galaxie ! s’exclama le présentateur. Mon invité d’aujourd’hui est le Commandeur Suprême de la République depuis plus d’un quart de siècle, l’amiral Jagen Eripsa : Amiral, bonsoir !
- Bonsoir, Monsieur Virgilio, répondit Jagen sous le couvert des applaudissements simulés.
- Et face à lui, l’homme qui manie les chiffres comme les Jedi manient le sabre, l’expert en questions d’actualité d’HNE, Hirib Bassot !
Nouveau tonnerre d’applaudissements. Bassot sortit d’une porte face à Jagen et descendit les escaliers qui menaient au plateau pour venir leur serrer la main. Il avait un visage fin et anguleux, avec un menton presqu’aussi perçant que ses analyses, ce qui n’était pas rien. Jagen le connaissait de réputation, et il savait que la partie serait ardue.
Tant mieux. Ce séjour sur Coruscant aurait fini par m’ennuyer sans ça.
- Amiral, dit Bassot, le débat de ce soir portera non pas sur votre armée, mais sur celle des séparatistes. Cela fait près de quatre ans que cette crise dure, plus de deux ans que la guerre a commencée… Comment, je dis bien comment, les séparatistes peuvent-ils alimenter leur machine de guerre ?
Jagen fut légèrement pris au dépourvu. Il ne s’attendait pas du tout à ce genre de questions.
- Monsieur Bassot, dit-il d’une voix calme, je ne peux pas vous répondre avec certitude. Voyez-vous, je ne m’occupe pas de savoir comment sont fabriqués les droïdes de combat. Je me charge de les détruire. C’est très différent, comme procédé.
Quelques rires simulés suivis d’applaudissements sur le plateau. Le public était joué par des figurants d’HNE, et suivait à la lettre les instructions du réalisateur.
- Mais vous devez avoir une idée sur la question, reprit l’analyste.
- Oui, admit Jagen. Voyez-vous, la République a laissé de grandes corporations contrôler l’ensemble des usines de classe 1 de la galaxie. Qu’avons-nous aujourd’hui ? Quelques usines d’armement, la majorité sur Kuat, Balmorra et Rothana. Pendant les dix années où nous avons tergiversé pour savoir si la Fédération avait mal agi ou pas sur Naboo, nous les avons laissé s’établir autre part. Nous avons découvert les usines de Géonosis. Celles d’Hypori. Et d’autres encore. Mais combien sont encore cachées ?
- Mais les chiffres, lança Bassot d’un ton pressant, les chiffres…
- Qu’ont-ils donc ?
- Nous avons inventé une menace séparatiste plus grande que la réalité. L’affirmation selon laquelle les Séparatistes disposeraient de quadrillions, de quintillions et même de sextillions de droïdes de combat est tellement ridicule que nous devrions rire de ces annonces. Rien n’est cohérent. Savez-vous seulement à quoi correspond un quadrillion ? Prenons l’échelle galactique standard : mille millions de millions. Un quintillion ? Un million de quadrillions. Un milliard de quadrillions. Toute coalition capable de produire ne serait-ce qu’un quadrillion de n’importe quelle machine pourrait submerger la République en quelques jours. Et la quantité de matières premières et d’énergie nécessaire pour produire et déplacer un quadrillion de droïdes serait faramineuse – elle assécherait des systèmes stellaires entiers. Soit notre gouvernement est composé d’imbéciles qui ne savent pas compter, soit il enfle la menace au-delà des capacités mathématiques du citoyen moyen afin de justifier une guerre et ce vers quoi elle mène.
Il fixa Jagen droit dans les yeux.
- Qu’avez-vous à répondre à cela ?
L’amiral sourit.
- Que vous avez parfaitement raison, répondit-il.
L’analyste fut pris au dépourvu, tout comme Virgilio. Ils ne s’attendaient aucunement à le voir abandonner.
- Vous pensiez que j’allais essayer de vous convaincre du contraire ? Ce serait insultant. Non, vous avez parfaitement raison. Les ressources séparatistes, bien que largement supérieures aux nôtres, sont bien moindres que ce que nous annonçons.
- Alors, pourquoi…
- Pourquoi ces chiffres sont-ils publiés ? Demandez au cabinet du Chancelier. Moi, je gère le terrain. Lui, il s’occupe du reste. Pas grand-chose, en vérité.
- Serait-ce un désaveu de la politique menée par Palpatine ? questionna Bassot.
- Je ne suis pas en accord avec lui, et je ne le serai certainement jamais, trancha Jagen. J’étais contre le décret de sécurité et contre toutes les autres mesures qui compliquent mes manœuvres et donnent un avantage aux séparatistes. Je suis certainement l’homme qui s’oppose le plus au Chancelier depuis trois ans, ajouta-t-il avec amertume.
L’analyste était sonné. Visiblement, il n’avait pas trouvé mention de cela lors de ses recherches antérieures. Si Palpatine regarde cette émission, songea Jagen, je suis sûrement revenu en pole position dans la liste des cibles des assassins à son service.
- Dans ce cas, dit-il, comment expliquez-vous que de telles élucubrations soient formulées ?
- C’est très simple, répondit l’amiral. Plus les gens ont peur, plus ils chercheront la stabilité, aussi bien sur le plan militaire que politique. Et les résultats sont là : ceux qui ont remis en cause le mandat prolongé de Palpatine – cela fait quatre ans à présent – se comptent sur les doigts de la main, et la majorité des sénateurs approuvent sa stratégie militaire. Peu de percées, beaucoup d’immobilité avec de plus en plus de fronts. Nos armées sont dispersées sur toute la ligne de combat. Si nous rassemblions nos forces, nous pourrions vaincre les séparatistes en deux mois.
- Et pourquoi le Chancelier ne vous donne-t-il pas raison, à votre avis ?
- Parce que ça l’arrange. Regardez les faits : ses pouvoirs se renforcent de jour en jour, et il n’a même pas à subir la pression populaire habituelle, puisque pour la majorité de l’opinion, les clones équivalent à des droïdes. Mais j’ai combattu à leurs côtés ; je sais ce qu’il en est. La création et l’utilisation de l’armée clone est le plus grand scandale de ces derniers millénaires au sein de la République. C’est de l’esclavage, ni plus ni moins. Oui, ces hommes ont été créés pour se battre pour la République, et sans cela ils ne vivraient pas. Mais au fond de vous, trouvez-vous cela normal ? Pas moi, en tout cas.
- Merci, amiral, intervint Virgilio, et à bientôt !
Jagen les salua tous deux et sortit en même temps que Bassot, alors que l’invité suivant, un acteur d’holocomédie corelienne, entrait sur le plateau. Arrivés dans les coulisses, Jagen s’approcha de l’analyste.
- Félicitations pour votre analyse, monsieur Bassot. Mais je vous conseille de faire attention à vous, à présent.
- S’agirait-il d’une menace, amiral ? dit-il d’un air de défiance.
- Pas de ma part, répondit Jagen. Mais d’autres n’auront pas autant de scrupules.

************


Coruscant, Sénat Galactique, Bureaux du Haut Commandement, 854 jours après la bataille de Géonosis.

Le couloir Jenarus, qui abritait les bureaux du Haut Commandement, était désert lorsque Jagen y entra. Il était faiblement éclairé, comme d’habitude. L’amiral regarda son chrono d’un œil fatigué. Il était vingt-trois heures. La session générale du Sénat venait juste de s’achever, mais il avait un briefing confidentiel avec Palpatine et Yoda le lendemain matin à l’aube. Il avait donc décidé de passer la nuit ici, au Sénat, dans le bureau qui lui était attribué en vertu de ses fonctions au sein de l’armée.
Ce bureau n’avait été que peu utilisé au cours des vingt-cinq dernières années, comme le reste des pièces de l’annexe, en fait. Depuis que le Haut Commandement siégeait à la BCFAR de Centax, l’endroit était abandonné et ne servait qu’à de rares occasions. Pourtant, le sol était encore impeccable, comme si le ménage avait été fait la veille. Sans doute les droïdes de ménage de l’aile Hoth, pensa Jagen.
Son bureau était au bout du couloir. Il s’y dirigea à grands pas. Il allait insérer son passe dans le lecteur optique de la porte lorsqu’il eut une brève et fugace impression qui n’était pas pour lui plaire. Il fit un pas en arrière, contrôla la petite sacoche qui pendait à sa droite, et refit la manœuvre.
La porte s’ouvrit sans difficulté, mais la lumière ne se déclencha pas. Le dernier contrôle des installations datait de l’époque de Trevor Willspawn, et Jagen ne s’étonna pas du fait. Et la lueur qui provenait de l’extérieur – les lampes, projecteurs et enseignes du district du Sénat qui donnaient cet aspect si particulier à la nuit coruscantienne – suffisait pour circuler dans la pièce. Il s’approcha du bureau et s’assit dans le siège. Il ouvrit le caisson thermique à droite et sortit la bouteille de tihaar dont Vanya lui avait fait cadeau quelques jours auparavant et qu’il avait fait apporter dans la journée en prévision de cette soirée. Il prit un verre et se versa une dose, qu’il but cul-sec. L’alcool lui brûla le palais, et lui donna ce qu’il fallait d’audace pour lancer :
- Le rapport disait que la navette médicale avait été réduite en poussière par les séparatistes. Je vois qu’il n’en est rien.
À droite de la porte, deux sabre-lasers s’allumèrent simultanément.
- Par contre, je suis étonné de vous voir ici. Après tout ce que Dooku a fait, vous le servez encore, Ventress ?
La Jedi Noire avança jusqu’à ce que son visage sorte de l’ombre.
- Vous avez beaucoup d’aplomb, pour un mourant, dit-elle d’une voix glaçante.
- Je ne suis pas mourant, répondit Jagen en haussant les sourcils. Ceci explique peut-être cela.
- Pourtant, vous allez mourir.
Elle poussa un cri de guerre et fonça sur lui. Jagen saisit ses deux sabres et les alluma pour contrer l’attaque. Les quatre armes s’entrechoquèrent avec ce bruit si caractéristique. Ventress écarquilla les yeux de surprise.
- Eh bien… Voilà qui change tout, lança-t-elle. Le combat sera peut-être intéressant.
- Oui, confirma Jagen. Les cartes sont rebattues.
Ils se lancèrent tous deux dans un véritable tourbillon de mort et de lumière. Jagen se servait d’une arme pour se protéger et de l’autre pour riposter. Ventress, elle, était centrée sur l’offensive et y dépensait toute son énergie. Sans s’en rendre compte, elle s’épuisait pendant que Jagen conservait ses forces.
Puis, lorsqu’il sentit que les attaques de son adversaire s’amoindrissaient, Jagen contre-attaqua. La Jedi Noire n’échappa que de justesse aux deux lames qui menaçaient de la décapiter. Elle riposta et faillit avoir Jagen, qui dut faire un pas en arrière pour éviter les faisceaux écarlates. Les deux combattants se fixèrent et commencèrent à tourner autour d’un cercle imaginaire. Jagen en profita pour analyser la situation. Elle est blessée, certes, mais je suis loin d’être un bretteur d’exception. Nous sommes à égalité. Mais le combat pourrait tourner très vite, d’un côté ou de l’autre.
Il lui fallait agir vite. Il lança son attaque en un éclair. Ventress le repoussa et lui rendit coup pour coup.
Elle ne se laissera pas faire aussi facilement. Elle est persuadée qu’elle va gagner.
Et pourquoi pas, après tout ?

Il relança l’attaque, mais en laissant cette fois-ci son torse dégarni. La tactique avait de fortes de chances de fonctionner, mais il suffisait qu’elle comprenne qu’il s’agissait d’un piège pour faire remonter ses lames jusqu’à la tête de l’amiral. Par chance, elle ne comprit pas où il voulait en venir.
Ses deux lames s’enfoncèrent dans le torse de Jagen. Elle poussa un cri de victoire et leva les yeux vers lui.
Elle vit qu’il souriait.
Il éteignit ses sabres et lui lança un magistral crochet du droit.
La Jedi Noire fut envoyée au tapis et tenta de se relever. Elle alluma ses sabres.
En vain, puisqu’ils ne produisirent que quelques étincelles.
- Comment…
- Un alliage de beskar et de cortosis. Très efficace face aux sabre-lasers.
Il s’approcha et la saisit par le col. Il souleva sans effort la squelettique rattataki.
- Maintenant, dit-il d’une voix menaçante, dis-moi ce que tu as fait des clones à bord de la navette.
- Pourquoi cela vous intéresse-t-il ? demanda-t-elle d’une voix de défiance.
- Parce qu’il s’agit de soldats honorables, et qu’ils ne méritent pas de finir ainsi. Alors, réponds !
- Ils sont dans la Ville Basse, répondit-elle.
- Parfait. Ce n’était pas si difficile.
Il la relâcha et elle tomba au sol, avant de se relever avec difficulté.
- Vous ne me tuez pas ? demanda-t-elle, presque avec espoir.
- Non, répondit Jagen.
Il sentait qu’il y avait un avantage à tirer de la situation.
- Et pourquoi as-tu voulu me tuer, moi ?
Elle hésita avant de répondre.
- Ainsi, je serais revenue dans les bonnes grâces du comte Dooku.
Jagen sourit. Il s’y attendait.
- Il ne changera pas d’avis. Voulez-vous que je vous dise pourquoi ? Parce qu’il est totalement sous l’influence de ce Sidious. Il n’a aucune volonté propre. Il sera jeté comme il vous a jeté. Vous n’aurez pas d’autre chance. En fait, vous n’en avez eu aucune. Vous serez même éliminée si vous refaites surface.
Elle baissa la tête, vaincue.
- Que puis-je faire ?
Elle est complètement désorientée. Je peux en tirer avantage.
- Partez. Partez loin, très loin, de sorte que personne ne puisse vous retrouver. Confiez-moi la navette médicale, et je m’occuperai de vous fournir un vaisseau et de l’équipement.
Les soldats seront très bien sur Anoth. J’ai besoin d’un équipage compétent.
La Jedi Noire pleurait, sans doute anéantie par la fin de son rêve.
- Très bien, dit-elle d’une voix résignée.
- Je sais d’où vient votre haine. De la mort de votre maître. Si vous voulez lui rendre hommage, agissez comme il aurait agi à votre place. Soyez son bras par-delà la mort.
Une dernière larme s’écrasa sur sa joue blanchâtre.
Elle accepta.

************


Centax, 855 jours après la bataille de Géonosis.

En rentrant de sa réunion avec Palpatine et Yoda, Jagen s’installa directement dans son fauteuil et saisit sa tablette pour lire le bulletin d’informations. Il était tourné vers la baie vitrée derrière le bureau, face à l’étincelante Coruscant qui tout en éclipsant la lumière solaire rayonnait de mille feux. Il parcourut le bulletin d’un œil rapide.
Aucun article n’attira son regard dans les premières rubriques. Il avait presque fini lorsqu’il repéra une info intéressante dans les faits divers.
Un analyste de l’Holonet, Hirib Bassot, avait été retrouvé mort chez lui la veille. Les premiers résultats de l’autopsie penchaient vers un empoisonnement dû à une consommation de glitterstim contaminé.
Il reposa lentement la tablette, et se reconcentra sur la planète illuminée.
Tant de morts, pour le désir d’un homme.


Petit point que j'aimerais clarifier : Ventress peut paraître faible dans ce chapitre, mais elle a traversé quelques menues broutilles (cf CW en BD n°8)

J'ai fait les comptes, et avec ce chapitre, la fin approche à grands pas puisque le dernier chapitre sera (normalement) le n°29. Le 25 et le 26 sont achevés, le 27 et le 28 en partie rédigés et le 29 complètement vide :transpire:
Le point final devrait donc avoir lieu d'ici une semaine à peu près :jap:
Modifié en dernier par Jagen Eripsa le Mar 29 Mai 2012 - 19:55, modifié 2 fois.
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Messagepar Nicravin » Mar 01 Mai 2012 - 17:29   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Un bon chapitre, le parallèle avec Traviss est vraiment bien amené. Par contre, je ne pensais pas qu'Hirib Bassot allait mourir, j'imaginais plutôt Jagen débarquer en dernière minute pour le sauver. Mais suivre le canon de temps en temps, c'est pas mal non plus :D

Jagen Eripsa a écrit:Il s’approcha et la saisit par le col. Il souleva sans effort la squelettique rattataki.

Ventress est une Dathomirienne, TCW vaincra :paf:
Jagen Eripsa a écrit:Aucun article n’attira son regard dans les premières rubriques. Il avait presque fini lorsqu’il repéra un fait intéressant dans les faits divers.

Il y a un fait qui me semble clair : il y a un Fett fait en trop
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 01 Mai 2012 - 17:34   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Nicravin a écrit:Un bon chapitre, le parallèle avec Traviss est vraiment bien amené. Par contre, je ne pensais pas qu'Hirib Bassot allait mourir, j'imaginais plutôt Jagen débarquer en dernière minute pour le sauver. Mais suivre le canon de temps en temps, c'est pas mal non plus :D


C'est ce que je me suis dit... Et puis, je ne peux pas faire gagner Jagen tout le temps :transpire:

Nicravin a écrit:Il y a un fait qui me semble clair : il y a un Fett fait en trop

En é-Fett ^^

Nicravin a écrit:Ventress est une Dathomirienne, TCW vaincra :paf:

Jamais :sournois:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 02 Mai 2012 - 14:26   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Le chapitre 25 !


Chapitre 25

« Ma longue expérience du combat m’a rendu sûr d’une chose : il n’y a rien de pire que la vengeance d’une femme ! »

Amiral Ait Convarion

Irmenu, 900 jours après la bataille de Géonosis.

L’explosion venait à peine de survenir lorsque Jagen sortit des casernes de la base républicaine. Il contempla les dégâts. Les équipes de secours s’affairaient autour des blessés qui avaient pu s’échapper du Fils de Daraeker, le navire-amiral de la Marine d’Irmenu. Mais leur nombre, quoiqu’important, était insignifiant face à celui des morts qui gisaient à l’intérieur de l’épave éventrée.
Jagen s’approcha d’un des médics, affairé autour d’une femme d’une trentaine d’années.
- A-t-on des nouvelles du Grand Amiral ? demanda-t-il sans détour.
- Il n’a pas reparu depuis le dernier quart, répondit tristement l’homme.
Le cœur de Jagen se serra. Bien qu’il n’ait aucune affection pour le Grand Amiral, il supervisait la Marine d’Irmenu depuis vingt ans et était respecté de ses hommes. Son remplacement allait poser problème.
- Tenez-moi informé, ordonna-t-il avant de s’écarter.
Il réfléchit. À cette heure, tout l’État-Major d’Irmenu était censé être… censé être à bord du Fils de Daraeker ! La Force nous vienne en aide ! Il était venu sur cette planète de la Bordure Médiane pour y trouver une structure solide entièrement loyale à la République, et maintenant tout était à refaire ! Il garda le regard fixé sur le majestueux navire hybride, espérant qu’un miracle permettrait de régler la situation, si bien qu’il n’entendit pas qu’on s’approchait de lui.
- Shab, on dirait que Kal et ses gars sont passés par là.
- Walon, ils ne sont pas derrière tout ça, répondit Jagen.
- Je le sais bien. Je soulignais juste que le carnage est digne des Nulls.
- Tout l’État-Major était à bord de ce navire.
- Dire que je suis venu en tant que conseiller civil… Je me contenterai du poste de vice-amiral.
- Très drôle. Nous verrons quel est le véritable bilan très bientôt. Prions la Force qu’il soit moindre que ce à quoi je m’attends.

************


En regardant le bilan définitif des pertes, Jagen se rendit compte avec horreur que le bilan était pire que ce à quoi il s’attendait.
- Deux mille sept cent quatre-vingt-douze tués pour deux cent cinq blessés… Par la Force…
- C’est encore pire lorsqu’on étudie les pertes par grade, dit le médic d’un air sombre.
- Vraiment ?
- L’officier le plus gradé de la Marine est à présent un colonel à qui il manque la moitié de la tête. On ne sait pas encore s’il va survivre, mais si c’est le cas, il a de fortes chances de finir en hospice. Ensuite, on passe à un commodore à qui il manque les deux jambes, puis on arrive aux sous-officiers.
- Qui ne sont pas adaptés pour assumer une telle tâche.
- En effet.
- Nous allons devoir accélérer la formation.
Le médic le regarda d’un air gêné. J’ai un mauvais pressentiment…
Que se passe-t-il ? demanda-t-il, se préparant au pire.
- Monsieur, répondit l’homme avec crainte, les cadets de l’Académie d’Irmenu sont tous malades. On soupçonne un empoisonnement de l’eau.
Ce n’est pas une coïncidence.
- Une attaque séparatiste.
- Nous n’avons reçu aucun rapport…
- Aucune importance. Je me trompe rarement.
Il nous faut un officier local.
- Vous avez un lycée militaire ?
- L’un des meilleurs de la Bordure Médiane.
- Convoquez les élèves. Je vais en choisir un pour prendre la tête de la Marine d’Irmenu.

************


Des blancs-becs. Des rookiees. Aucun n’est un vrai militaire. Mais ce n’est pas comme si j’avais le choix, non ?
Les élèves du lycée militaire étaient rassemblés devant lui, dans le grand hall de l’école. Ils étaient une bonne centaine, entre quinze et vingt ans, et avaient pour objectif l’entrée à l’Académie d’Irmenu. Des militaires potentiels.
Restait à déterminer le plus doué.
Jagen s’appuya sur le pupitre et s’éclaircit la gorge, avant de prendre la parole.
- Elèves du lycée militaire d’Irmenu, je me présente. Je suis l’amiral Jagen Eripsa, Commandeur Suprême de la République Galactique. Je suis ici suite à une série d’évènements extrêmement graves qui ont frappé votre planète ces derniers jours.
Les élèves restèrent silencieux.
- Nous avons besoin de militaires expérimentés, reprit Jagen. La planète sera bientôt assaillie par la Confédération. Malheureusement, nous n’avons aucun vétéran sous la main. J’ai donc créé un questionnaire qui va vous être distribué à tous. Des questions d’ordre tactique ou d’ordre stratégique vont vous être posées. Les meilleurs seront les plus gradés.
Un brouhaha infernal se déclencha subitement. Le directeur de l’école dût demander plusieurs fois le silence.
- Que le meilleur gagne ! lança Jagen à l’assemblée.

************


Lorsque Walon Vau entra dans le QG de l’amiral – le salon privé d’un des hôtels de la capitale d’Irmenu, Jagen était au bord du désespoir. La pièce avait beau être confortable et chaleureuse, avec ses murs recouverts de pierre, sa lumière tamisée, ses confortables canapés et sa majestueuse cheminée, le moral de l’amiral était au plus bas. Le mandalorien en armure noire s’approcha doucement.
- A ce point ? demanda-t-il d’un air entendu.
Jagen se tourna lentement vers son ami.
- Catastrophiques. Ils sont catastrophiques, les uns autant que les autres. A croire qu’il y en a un qui est idiot et qui a répondu entièrement faux et que les autres, encore plus bêtes, ont tous recopiés dessus.
- Ce sont tous des fils de nobles, lança Vau. L’effort n’est pas leur apanage.
- Vous êtes bien placé pour dire ça.
- En effet.
- Walon, vous allez devoir prendre la tête de la Marine.
- Pas question. Mon père est toujours en vie, et je n’ai pas l’intention de balancer quarante ans d’éloignement pour sauver cette foutue planète.
Un homme entra dans la pièce, un paquet à la main.
- Voilà, monsieur, dit-il à l’intention de l’amiral. Le directeur vous envoie ceci, avec ses compliments. Selon lui, c’est le manuel officiel sur Irmenu.
L’homme posa le paquet sur le bureau improvisé et sortit sans ajouter un mot.
- Leur livre de stratégie, lança Jagen en réponse au regard interrogateur de Vau.
Il posa les yeux sur le livre et lut le titre.
- Shab, dit-il à haute voix. Voilà qui explique tout.
Il tendit le livre à Vau.
- Tactiques et Stratégies Avancées, par Kendal Ozzel… lut celui-ci. Par le Grand Darakaer, c’est difficile de faire pire.
Une servante de l’hôtel, la fille du patron si ses souvenirs étaient exacts, entra dans la pièce avec un plateau chargé de boisson.
- Posez cela sur l’holotable, s’il vous plaît… dit distraitement Jagen avant de revenir à son problème. Shab, Walon, que puis-je faire ?
- Nommez un étranger, suggéra Vau.
Dehors, le bruit habituel des rues de la ville s’était amplifié. Sans doute l’heure de pointe.
- Impossible, répliqua l’amiral. La pénurie d’officiers touche la République toute entière. De plus, je pense qu’un officier local augmente la cohésion. Que faire alors ?
- Nommez le premier passant que vous trouverez. Ou un cambrioleur du coin. La réinsertion a toujours du bon.
- Très drôle. Comment pourrais-je...
La porte s’ouvrit à la volée et le patron de l’hôtel entra, apeuré.
- Le gouvernement a été renversé ! dit-il, paniqué. Les révolutionnaires sont à la porte de l’hôtel, et ils veulent votre peau ! Vous devez vous enfuir !
Maintenant qu’il le disait, Jagen comprit que le bruit qu’il entendait depuis tout à l’heure n’était que la clameur populaire.
- Par où puis-je sortir ? demanda-t-il.
- Il y a un passage par les souterrains, répondit l’homme. Nataasi va vous y conduire.
Sa fille le regarda d’un air déterminé.
- Où dois-je les conduire, papa ? demanda-t-elle.
- Emmène-les au port. Les militaires n’ont pas rejoint les putschistes. Avec un peu de chance, vous pourrez garder le contrôle de la Marine d’Irmenu.
- Merci infiniment, répondit Jagen.
- Je vais essayer de les retenir, dit sombrement l’homme. Je ferai mon devoir. Maintenant, filez !
L’homme ressortit très vite, les laissant tous les trois seuls. Dehors, le vacarme s’accentuait. La jeune fille, très professionnelle, s’approcha à grands pas de la cheminée et tira l’une des barres censées protéger des bûches. Un passage s’ouvrit à sa gauche, et elle s’y engouffra. Jagen la suivit.
Ce souterrain n’avait visiblement pas été utilisé depuis bon nombre d’années, si l’on se fiait à la poussière qui recouvrait le sol. Un escalier étroit et raide se dressait devant eux ; ils s’y engagèrent en courant.
L’escalier déboucha sur un passage qui longeait des canaux à l’aspect peu reluisant, sans doute les anciens égouts de la vieille ville d’Irmenu. La voûte en pierre projetait une désagréable sensation d’écrasement, comme si elle pouvait s’effondrer à tout instant. Ils coururent le long du passage pour déboucher finalement sur le port. En voyant les navires de la flotte arborer les couleurs du régime légitime d’Irmenu, Jagen sentit son cœur s’emplir de joie.
Au même moment, une explosion s’éleva derrière eux.
Le cœur de la vieille ville était en flammes. Bientôt, la voix officielle du nouveau régime pro-séparatiste annoncerait la destruction de plusieurs bâtiments au cours d’une attaque lâche menée par la République. Mais les trois fugitifs comprirent immédiatement que le bâtiment visé était l’hôtel qu’ils venaient de quitter.
Malgré sa froideur apparente, Nataasi écrasa une larme. Mais elle la fit disparaître presqu’immédiatement, et se dirigea vers l’un des bateaux de la flotte.

************


- Une flotte séparatiste a été repérée à sept heures d’ici, dit Vau sans détour lorsqu’il entra sur la passerelle.
Jagen serra les dents. Depuis le coup d’état, une semaine auparavant, il s’y attendait. Mais il aurait aimé avoir plus de temps.
- Nous n’avons plus le choix, dit une voix traînante derrière lui.
- Baron Horneel, répondit-il en se tournant vers son interlocuteur, reprendre le contrôle de la ville demanderait des ressources impossibles à rassembler en si peu de temps. Le mieux que nous puissions faire, c’est protéger l’espace de la planète et empêcher le ravitaillement en armes. Vous êtes le seul membre survivant du Conseil Dirigeant, et je ne peux pas me permettre de vous perdre. Vous voulez demander des renforts au chancelier ? Faites. Il ne vous répondra pas. Je suis suffisamment bien placé pour savoir que les forces républicaines sont trop dispersées pour être efficaces, et que tous les arrivages de matériel sont destinés aux nouveaux fronts. Nous sommes coincés.
Il se tourna à nouveau vers Vau.
- Walon, vous savez comment fonctionnent ces machins, non ?
Le mandalorien avait revêtu un uniforme de la Marine à sa taille, et il semblait extrêmement à l’aise dedans, comme s’il l’avait porté toute sa vie.
- Bien entendu, répondit-il en s’approchant du poste interphone du pont. À toutes les unités ! hurla-t-il sur le canal général. Fermez les écoutilles ! Larguez les amarres ! Enclenchez les réacteurs et faites décoller ces vieilles carcasses qui nous servent de navire !
- Vous vous en êtes sorti comme un chef, dit Jagen avec un sourire.
- Le pied marin qui revient, répliqua Vau en pinçant volontairement sa bouche. L’héritage d’une noble dynastie d’officiers de la Marine d’Irmenu.
Le navire s’éleva lentement au-dessus des eaux. Son immense avancée de coque en duracier se pointa doucement vers le ciel, et les immenses réacteurs ioniques – qui prenaient le relais des hélices nautiques utilisées lors de la navigation sur mer – démarrèrent, projetant brutalement le vaisseau en avant. Jagen jeta un coup d’œil autour de lui. Il n’y avait que peu de navigateurs sur le pont, la plupart des hommes étant des artilleurs. Il s’y trouvait également le baron Hoornel, Walon Vau et la jeune Nataasi qui observait les manœuvres d’un air inquisiteur.
L’amiral s’approcha de la verrière du pont. L’endroit était beaucoup plus exigu que le Knight’s Blade, et il manquait d’espace pour circuler, mais il n’avait guère le choix. Son vaisseau était en réparation, et Vanya temporairement affectée à Anaxes. Irmenu était seule, et devait se défendre seule.
Il fit signe à Vau, qui s’avança à ses côtés, gardant un comlink dans la main.
- Demandez-leur de former une ligne de combat Teraas IV, dit-il sans quitter l’horizon des yeux.
Ils étaient en train de sortir de l’atmosphère de la planète. De petites flammes se formaient autour des coques des croiseurs, signe que les végétaux et animaux marins qui avaient élu domicile en-dessous des lignes de flottaison étaient consumés.
Vau répéta les ordres sur le canal général. Jagen tourna son regard vers l’une des lunes, ayant repéré ce qui semblait être un éclat.
Et il comprit que tout partait de travers.
Ils sont déjà là.
- Osik ! Walon, ils sont déjà arrivés !
- Ils ont dû tromper nos renseignements, répondit le mandalorien avec son flegme habituel.
- On change de cap, ordonna l’amiral.
Son cœur s’accéléra. La Marine d’Irmenu aurait dû détecter la formation ennemie lorsqu’elle était sortie de l’hyperespace. A moins…
A moins qu’ils aient également un agent infiltré dans la Marine.
- Ouvrez le feu dès que vous serez à portée, dit-il aux artilleurs présents sur le pont.
Les larges batteries sur le flanc des navires hybrides se tournèrent vers les vaisseaux de tête de la formation ennemie et commencèrent le pilonnage. Les projectiles lancés étaient des obus autopropulsés, conçus pour fonctionner aussi bien dans l’atmosphère que dans le vide sidéral, pour un coût réduit et une puissance de feu accrue. Mais cela ne suffit pas à ralentir l’avancée séparatiste ; le vaisseau de tête, d’un modèle que Jagen n’avait encore jamais rencontré, s’approchait inexorablement du croiseur sur lequel il se trouvait.
Et soudain, ce fut l’explosion.
Les deux vaisseaux étaient flanc contre flanc, chacun tentant de réduire son adversaire à néant. De part et d’autres, les artilleurs, droïdes ou irmeniens, redoublaient d’efforts pour arracher la victoire à l’ennemi. Les batteries vomissaient des gerbes de feu et s’acharnaient sur les défenses adverses. Partout où l’on regardait, les coques se déformaient ou se fissuraient sous la pression des tirs continus. Enfin, le vaisseau ennemi, que Jagen avait finalement identifié comme un destroyer Providence, arrêta le bombardement, avant d’exploser à cause d’une défaillance de son générateur.
Plus loin, un des cuirassés se vaporisa à cause du tir fourni de trois destroyers Recusant.
Alors qu’il était concentré sur la bataille, il entendit crier derrière lui et courir. Avant qu’il n’ait pu se retourner, un homme armé d’un couteau s’était jeté sur lui, et l’avait fait basculer. Vau cria et saisit son blaster, mais l’agresseur avait déjà entaillé les veines du poignet droit de Jagen, qui cria à cause de la douleur. Deux décharges frappèrent l’homme, qui s’effondra inerte sur le sol avant d’avoir pu en faire plus. Ses yeux morts croisèrent le regard de Jagen, qui le reconnut alors.
C’était le baron Horneel.
- Comment… marmonna-t-il alors que Vau se penchait sur sa blessure.
- Il a dû être payé par les séparatistes. Ou alors ce n’est pas le vrai. Jagen, cessez de bouger, je ne peux pas pratiquer les premiers secours si vous gesticulez ainsi.
- Mais… la bataille…
- Je vais vous aider, intervint Nataasi d’une voix dure.
Elle avait un blaster encore fumant dans la main. L’amiral comprit alors que Vau n’avait tiré qu’une seule fois. Il était impressionné par le courage de la jeune fille.
- Les hommes de l’Etat-Major se réunissaient souvent chez mon père, ajouta-t-elle avec toujours autant de vigueur. J’ai assisté à leurs discussions. Je connais quelques manœuvres.
Jagen eut alors un pressentiment.
- Prends le livre qui est dans mon sac, il pourrait t’aider.
La jeune fille acquiesça et alla chercher dans la sacoche de l’amiral l’exemplaire de Tactiques et Stratégies Avancées, qu’il avait emporté par inadvertance lors de leur fuite de l’hôtel.
Vau s’occupait toujours de sa blessure, inquiet. Jagen se sentait progressivement faiblir. Il lui fallait savoir s’il avait raison.
La jeune fille s’empara du livre et le parcourut rapidement. Elle s’arrêta à deux endroits, puis releva les yeux.
Et elle le déchira en deux.
Elle balança les restes du livre derrière elle et se tourna vers l’amiral à terre, qui pâlissait à vue d’œil.
- À présent, dit-elle d’une voix rauque, permettez-moi de mener cette bataille comme il le faut avec un véritable cuirassé.
Jagen acquiesça faiblement avec les forces qui lui restaient. La dernière vision qu’il eut de la bataille était celle de la jeune Nataasi, qui lançait tous les vaisseaux dans une charge dévastatrice.

************


Lorsque Jagen ouvrit les yeux, il se trouvait dans une chambre d’hôpital. Il regarda autour de lui et vit qu’il était sous perfusion. Et il vit que quelqu’un le regardait.
- Chut, dit Vanya avec douceur. Repose-toi. Tout va bien.
Il sourit en la voyant et sombra de nouveau dans les bras du sommeil réparateur.

************


- Je ne l’accepte pas, dit d’un ton catégorique le représentant du Conseil d’Irmenu. Ce n’est qu’une enfant.
- Et elle a remporté cette bataille, signala Jagen. Vous n’avez pas le choix, de toute façon. Vous avez trahi la République. Ne vous attendez pas en plus à notre clémence.
- Elle n’est pas noble ! objecta l’homme.
Nataasi lui lança un regard meurtrier.
- Raison de plus, répondit l’amiral avec un sourire.
Furieux, le conseiller sortit en claquant la porte derrière lui. Jagen regarda son chronomètre. Les infirmiers du Knight’s Blade allaient bientôt arriver. Son transfert allait être délicat. Le couteau d’Horneel était empoisonné, d’après ce que lui avait dit Vau. Ils avaient réussi à stopper l’hémorragie, mais pas à refermer la plaie. Les médecins de Coruscant étaient parmi les seuls dans la galaxie à disposer du remède efficace. Sa convalescence allait durer trois mois, au bas mot, dont un dans une chambre d’hôpital. Un vrai drame, pour un homme d’action.
Mais il lui restait une chose à faire avant de partir.
- Bien, dit-il aux quelques personnes présentes. Commençons.
Le jeune fille s’agenouilla et prêta serment à la République comme le faisaient les officiers à l’Académie d’Anaxes. Il sourit à ce souvenir.
- Par les pouvoirs qui me sont conférés en tant que Commandeur Suprême de la République, je te fais capitaine, Nataasi…
Il s’interrompit. Il ne connaissait toujours pas son nom.
- Daala, compléta-t-elle avec un sourire. Nataasi Daala.


Personnellement, j'ai trouvé ce chapitre un peu trop capillotracté lorsque je l'ai écrit, donc j'attends vos avis...
Modifié en dernier par Jagen Eripsa le Mar 29 Mai 2012 - 20:00, modifié 1 fois.
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Messagepar Nicravin » Mer 02 Mai 2012 - 15:11   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Un bon chapitre est un chapitre sans Daala :D
Mais je lui fais confiance, d'une manière ou d'une autre, Daala finit toujours par perdre et c'est toujours marrant à voir :diable:
Vous savez quoi? J'aime pas Daala :siffle:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 02 Mai 2012 - 15:22   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

J'ai même pas réussi à la rendre plus sympathique ainsi ? Non ? :transpire:

Disons que je ne la connais que dans deux bouquins, Death Star où en plus d'être la maîtresse de Tarkin elle chasse les Rebelles et Révélation où j'adore sa charge contre les impériaux et ses discours avec Pellaeon et Fett...
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Messagepar Nicravin » Mer 02 Mai 2012 - 15:48   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Jagen Eripsa a écrit:J'ai même pas réussi à la rendre plus sympathique ainsi ? Non ? :transpire:

Disons que je ne la connais que dans deux bouquins, Death Star où en plus d'être la maîtresse de Tarkin elle chasse les Rebelles

Et ça, c'est le pire. Elle aurait pu avoir un vague intérêt vu qu'elle avait réussi à se hisser au rang d'Amiral dans un Empire misogyne mais non, il fallait que se soit juste une histoire de cul :pfff:
Enfin la faute ne revient même pas à Death Star, c'était déjà le cas dans The Jedi Academy Trilogy :cry:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 02 Mai 2012 - 15:52   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Ah ben ça...

Bon, grande nouvelle : la page SWU des Chroniques de la Marine Républicaine est ouverte !

Elle est encore en travaux pour aujourd'hui avec quelques bugs à prévoir, mais tout sera bientôt en état !
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Messagepar Nicravin » Mer 02 Mai 2012 - 16:02   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Et même pas une news :grrr:
A quoi ça sert d’être dans le staff si on n'a pas droit à des traitements de faveur? :whistle:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 02 Mai 2012 - 16:09   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Je créé ma page moi-même, c'est pas un traitement de faveur ça ? :transpire:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 02 Mai 2012 - 16:37   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

L'ensemble de la trilogie est en ligne à présent, avec en exclusivité le chapitre 26 de La Guerre Noire !

C'est par ici -->CLIQUEZ ICI<--

PS : Jetez un petit coup d'oeil aux remerciements :wink:
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Messagepar Nicravin » Mer 02 Mai 2012 - 17:21   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

J’appelle Lucas pour qu'il retcone officiellement la Prélo et la Trilo aussi accessoirement.
->Il veut pas :shock:

Un très bon dernier chapitre, c'était une bonne idée d'utiliser les ordres 5 et 65. Ça rattrape Dalla :D
La situation se finit avec un suspens épouvantable mais c'est moi ou il est con Jagen, pour éviter une guerre civile il prolonge la guerre des clones. Ça na me semble pas très logique :roll:
Mais ça reste du tout bon. Que va faire Palpatine? Le suspens est épouvantable :jap:

Jagen Eripsa a écrit:C'est par ici -->CLIQUEZ ICI<--

PS : Jetez un petit coup d'oeil aux remerciements :wink:

8)
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 02 Mai 2012 - 17:43   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Jagen n'est pas si con que ça. Normal, il me permet d'exprimer mes idées. :sournois:

Non, pour être plus sérieux,
Spoiler: Afficher
Le but de Jagen est de pousser Palpatine à révéler de lui-même son vrai visage. Regarde la société actuelle : Les "tas de m****" occupent la plus grande partie de la presse. On peut balancer des allégations comme on veut avec les nouveaux moyens de communication. Une fois que la rumeur est lancée, rien ne l'arrête. Si Jagen s'était risqué à arrêter Palpatine (et il aurait certainement fallu le tuer, étant donné sa dangerosité), il serait devenu un martyr au niveau de l'opinion, et il y aurait eu un paquet de défections et la formation d'un troisième camp. Les Séparatistes en auraient profité pour prendre l'avantage. Jagen essaie de désamorcer une machine qui fera des dégâts, quoi qu'il puisse faire.


Pour ce qui est de Palpatine... C'est un très mauvais perdant, non ?
Je peux peut-être donner un indice...

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Messagepar Nicravin » Mer 02 Mai 2012 - 18:03   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Jagen Eripsa a écrit:
Spoiler: Afficher
Le but de Jagen est de pousser Palpatine à révéler de lui-même son vrai visage. Regarde la société actuelle : Les "tas de m****" occupent la plus grande partie de la presse. On peut balancer des allégations comme on veut avec les nouveaux moyens de communication. Une fois que la rumeur est lancée, rien ne l'arrête. Si Jagen s'était risqué à arrêter Palpatine (et il aurait certainement fallu le tuer, étant donné sa dangerosité), il serait devenu un martyr au niveau de l'opinion, et il y aurait eu un paquet de défections et la formation d'un troisième camp. Les Séparatistes en auraient profité pour prendre l'avantage. Jagen essaie de désamorcer une machine qui fera des dégâts, quoi qu'il puisse faire.

Spoiler: Afficher
Il n’empêche que pour pousser Palpatine à montrer son vrai visage, il va créer un nouveau conflit de grande ampleur. Un procès public durant lequel Jagen exposait les preuves qu'il a contre Palpatine suffirait à le décrédibiliser totalement. Il prendrait sans doute des airs de martyr, mais de martyr de la cause séparatiste ; cause qui grâce à la propagande républicaine est assimilé au Mal pour le citoyen Républicain moyen.

Jagen Eripsa a écrit:Pour ce qui est de Palpatine... C'est un très mauvais perdant, non ?
Je peux peut-être donner un indice...

Image

Coruscant en flamme :shock:
Il va s'allier aux Vongs :love: :jap:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 02 Mai 2012 - 18:10   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Pas besoin des Vongs pour enflammer Coruscant :wink:
Spoiler: Afficher
Pour le reste, je dirai simplement que ce conflit aurait eu lieu de toute façon. Trop de planètes avaient foi dans l'idéologie séparatiste pour assurer complètement la paix. La pacification de l'Empire dure tout de même sept ans.

Et si ces peuples finissaient par se révolter sous le règne de Palpatine ? :sournois:
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Messagepar Nicravin » Mer 02 Mai 2012 - 18:21   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Jagen Eripsa a écrit:
Spoiler: Afficher
Pour le reste, je dirai simplement que ce conflit aurait eu lieu de toute façon. Trop de planètes avaient foi dans l'idéologie séparatiste pour assurer complètement la paix. La pacification de l'Empire dure tout de même sept ans.
Bah, la pacification aurait été la même que dans la version canon, le massacre des populations séparatistes, l'esclavage et l'élimination des leaders séparatistes en moins :neutre:
Jagen Eripsa a écrit:Pas besoin des Vongs pour enflammer Coruscant :wink:

Dommage, ça aurait été bien badass quand même :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 02 Mai 2012 - 18:34   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Nicravin a écrit:Dommage, ça aurait été bien badass quand même :oui:

Ouaip, mais ça aurait trop ressemblé aux "Conseils pour bien débuter votre FF" :paf:
Un peu de cohérence quand même :D

Pour la pacification, ne t'inquiète pas, tout n'est pas encore joué... Et cela va sûrement te rappeler autre chose, sauf que j'ai eu l'idée avant d'en entendre parler ! :grrr:
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Messagepar Nicravin » Mer 02 Mai 2012 - 19:29   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Jagen Eripsa a écrit:
Nicravin a écrit:Dommage, ça aurait été bien badass quand même :oui:

Ouaip, mais ça aurait trop ressemblé aux "Conseils pour bien débuter votre FF" :paf:

Ce sont les auteurs du NOJ qui auraient du lire ces conseils :diable:
Jagen Eripsa a écrit:Un peu de cohérence quand même :D

C'est pas l'avantage de l'infinities, ne pas se soucier de la cohérence? :neutre:
Et puis, c'est original. Personne n'a encore avancé la date de l'invasion de près de 50 ans.
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 02 Mai 2012 - 19:48   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Ben si :
4. Sachez déstabiliser le lecteur à tout moment: pour ça, ne respectez surtout pas l'UE! a écrit:Donc, pour reprendre mon exemple, si on vous embête avec l'arrivée soudaine des Yuuzhan Vong, vous n'avez qu'à répondre "et d'abord, pourquoi ne pourraient-ils pas apparaître à ce moment là?". Et puis de toute façon, vous détenez l'excuse ultime, l'argument imparable qui consiste à dire: "Ma FF, elle est super originale, c'est normal, c'est une Infinities". Bon bien sûr, une fois encore, n'avouez pas que vous ne vouliez pas du tout faire de l'Infinities, vous sauverez ainsi votre Fan Fiction mais aussi la face. Bref, moralité: "l'UE, on s'en fout, seule importe votre histoire après tout!"

:paf:
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Messagepar Nicravin » Mer 02 Mai 2012 - 20:01   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Outch, j'avais oublié cet extrait :transpire:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 03 Mai 2012 - 13:06   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Je publie ici le chapitre 26 et, en exclusivité, le chapitre 27.

Le 26 :


Chapitre 26

« Amiral, j’ai enfin réussi à retrouver la bonne fréquence. J’ai un enregistrement sur mon serveur de travail personnel. J’en ai vu quelques extraits, et… Enfin, vous verrez par vous-même, mais je pense qu’il vaut mieux nous dépêcher. Contactez-moi dès que vous serez prêt. »

Colonel Vyn Narcassan des Renseignements Républicains, dans un message crypté à l’attention de l’Amiral Jagen Eripsa.

B.C.F.A.R., Centax, 1079 jours après la bataille de Géonosis – 6 h 00

Ce jour-là, Jagen se leva comme à l’accoutumée.
Vanya et lui étaient revenus sur Coruscant deux jours auparavant, et ils avaient passés ces deux dernières nuits ensemble, profitant d’un court répit dans cette guerre qui durait depuis presque trois ans déjà. Avec plaisir et satisfaction, Jagen avait pu constater que sa femme avait totalement retrouvé la vigueur et le tempérament mandalorien de sa jeunesse. Ce qui l’arrangeait, bien évidemment.
Comme à son habitude lors de ses séjours dans la base de Centax, il se réveilla vers 6 h du matin, et alla prendre son petit déjeuner en prenant soin de laisser sa femme dormir. Il alluma son terminal holonet et regarda les informations parues pendant la nuit. L’actualité était dominée par la hausse du prix des produits cosmétiques, ce qui exaspéra Jagen. Les gens s’étaient-ils donc si bien accoutumés à la guerre ? Oui, à l’évidence. Pour eux, il ne s’agit que de mots et d’images sur un écran, pas d’hommes ou de femmes mourant pour les défendre. Et c’est exactement ce que souhaite Palpatine. Finissant ses tartines au miel chandrilien, il se dirigea vers la salle de bains pour prendre une douche chaude.
Ceci fait, il s’habilla et embrassa sa femme, prêt à rejoindre son bureau pour examiner les rapports de combat et préparer les offensives à venir. Il allait sortir de sa chambre lorsqu’il se rendit compte qu’il avait oublié son datapad.
Il vit qu’un message codé lui avait été envoyé pendant la nuit. Étonné, il l’ouvrit.
Il avait à peine fini la lecture qu’il se rua vers son bureau à grands-pas.

************


Bureau du Commandeur Suprême, B.C.F.A.R., Centax, 14 h00

Anakin, Obi-Wan, Bail Organa et Padmé Amidala entrèrent en même temps dans le bureau, où se trouvaient déjà Jagen et Vyn Narcassan. L’amiral les salua d’un air grave et les invita à s’asseoir.
- Mes amis, commença-t-il, je vous présente le colonel Narcassan, des Renseignements. Je l’ai contacté après avoir appris qu’il avait découvert une fréquence en rapport direct avec les séparatistes ici même, sur Coruscant.
- Une fréquence branchée avec les séparatistes ? répéta Organa. Tu penses qu’il s’agit…
- …de Dark Sidious ? termina Jagen. Oui. Nous avons enfin un enregistrement de Sidious.
Le militaire se tourna vers le jeune Jedi, qui n’avait d’yeux que pour la sénatrice à ses côtés.
- Anakin ?
- Pardon, amiral, répondit Skywalker, confus. Allez-y. Montrez-le.
Jagen activa l’enregistrement.
Une silhouette encapuchonnée apparut sur la table, ainsi que les ombres de Dooku et du Général Grievous.
- …. ttaque sur Xi Char, dit la voix dure et cassante du Seigneur SIth. Mais maintenant, il nous faut passer à la phase suivante.
- Quels sont vos ordres, monseigneur ? demanda le général Grievous.
- Je pense que le temps est venu de lancer notre petite surprise sur Coruscant. L’assaut dont nous avions parlé.
- Oui, monseigneur.
- La capture du chancelier Palpatine est votre priorité.
- Comme vous voudrez.
- Je vous transmets les coordonnées d’une route passant par le Noyau Profond. Vous y serez en sécurité et vous arriverez à Coruscant par la piste de Koros Major.
- Bien, monseigneur.
- Soyez sans pitié. Bombardez la ville. Mais ne tuez pas le chancelier. Ne lui faites aucun mal. Ai-je été assez clair ?
- Oui, monseigneur.
- Alors, allez préparer vos troupes, général.
La silhouette décharnée du commandant sortit de l’écran et le bruit d’une porte s’ouvrant et se refermant se fit entendre.
- Bien, dit Sidious lorsqu’il fut certain que Grievous était éloigné. Tout se passe comme je l’avais prévu.
- Vous êtes sûr que Grievous ne s’en prendra pas à vous ?
- Je lui ai dit de ne pas toucher au Chancelier, et il respectera cette consigne à la lettre. Grievous n’a aucune volonté propre. Il ne vit que pour donner la mort. Un instrument malléable et utile. Je suis certain qu’il ne me fera aucun mal. Dites-lui de me retrouver au bunker du Sénat. Je m’arrangerai pour avoir des Jedi pour seuls protecteurs.
- Et ces Jedi mourront.
- Bien entendu.
Jagen lança un coup d’œil à Anakin Skywalker. Il était horrifié.
Mais le pire pour lui allait venir.
- Maître…
- Seigneur Tyranus ?
- Avez-vous pris une décision concernant le jeune Skywalker ?
- Il viendra pour me sauver. Pendant le combat, arrangez-vous pour tuer Kenobi. Cela le fera basculer un peu plus du Côté Obscur.
- Ensuite, j’infiltrerai la Justice Républicaine… de l’intérieur.
- Votre détention aura lieu au Temple. Skywalker s’arrangera pour vous libérer lorsqu’il aura complètement basculé. Ensemble, vous désactiverez les défenses du bâtiment. Ensuite, je donnerai l’Ordre 66.
- Et la dernière phase de votre plan, maître ?
- Je sais à présent qu’il est marié à Amidala. Je compte utiliser des visions semblables à celles qu’il a eues de sa mère sur Tatooine. Il fera le parallèle. Il viendra me trouver et m’en parlera. Et je me révèlerai à lui.
- Et il sera le plus puissant de nos Jedi Noirs.
- Oui, seigneur Tyranus. Le plus puissant de tous.
La transmission s’interrompit, et Jagen se retourna pour faire face à ses invités.
- Eh bien… dit Organa, sous le choc. Finis et toi étiez persuadés que Palpatine et le Sith n’étaient qu’un, mais je ne m’attendais pas à…ça.
- Si j’ai bien compris, la flotte séparatiste est en route ? demanda Kenobi.
- En effet, Obi-Wan, répondit Jagen. Mais je souhaiterais d’abord entendre les deux personnes qui ont mis en cause la véracité de mes allégations. Alors, vous me croyez, maintenant ?
Skywalker était sonné, tout comme Amidala. Ils venaient tout juste de se rendre compte de l’énormité du complot qui s’était tissé autour d’eux.
- Il… il veut me faire… basculer… bredouilla Anakin. Moi. Je lui faisais confiance.
- Palpatine a abusé beaucoup de monde, le réconforta Jagen. Tu n’étais pas le premier, et tu ne seras pas le dernier. Il est heureux que tu ais ouvert les yeux à temps.
L’amiral se tourna ensuite vers Padmé, qui semblait perdue.
- Je dois fuir, dit-elle après quelques instants de silence.
- Fuir ? répéta Jagen, surpris. Cela ne vous ressemble pas.
- Ce n’est pas ce que vous croyez… Anakin, j’aurai aimé te l’annoncer en d’autres circonstances, mais… je suis enceinte.
Jagen sentit ses tripes vers un grand bond en avant. Par la Force. Comme si je n’avais pas encore assez de problèmes en ce moment.
Skywalker était encore plus choqué, avec raison. Il devait penser exactement la même chose que Jagen.
Kenobi regardait les deux tourtereaux avec un air d’incompréhension. Bail, quant à lui, affichait un léger sourire nostalgique. Sa femme était stérile, et il ne pouvait pas avoir d’enfant.
- Il faut que vous la mettiez en lieu sûr ! s’exclama soudainement Anakin, paniqué. Ici, sur Centax !
- Ce n’est pas une bonne idée, raisonna Jagen. J’ai toutes les raison de penser que les canons à hypervélocité de ma base feront une cible de premier ordre pour les vaisseaux séparatistes. Bail, pourriez-vous…
- Je vais dire au capitaine Antilles de me rejoindre ici dès que possible. Le Tantive IV vous emmènera sur Aldérande en un rien de temps.
- Bien. Faites en sorte que Padmé soit protégée. Je ne crains pas pour sa vie à elle, mais pour celle de son enfant. Palpatine cherchera à tout prix à avoir un Skywalker, à présent.
- Il faut l’arrêter ! dit Anakin, déterminé.
- En effet, approuva Jagen. J’ai un plan. Nous agirons à la nuit tombée. Si nous suivons tous mes instructions, tout se passera bien. J’ai déjà ordonné à Thrawn de ramener les vaisseaux d’Aurek Bleu dans le Noyau Profond, non loin du système de l’Impératrice Têta. Hors du trajet de Grievous, bien heureusement. Mais puisque nous sommes tous d’accord, je pense qu’il est temps d’y aller. Nous avons beaucoup de travail devant nous.

************


Coruscant, Esplanade du Centre des Renseignements, 20h00

Le bataillon de clones derrière Jagen marchait au pas, au même rythme que lui. Les gens les regardaient passer avec étonnement. Sans doute n’en ont-ils jamais vu de leur vie… Ils vont être servis ! Il entama la montée des marches vers les portes du bâtiment fortifié. Arrivé en haut, il ouvrit son comlink et appela Organa.
- C’est fait, répondit le sénateur d’Aldérande lorsqu’il décrocha. Le Conseil de Sécurité approuve ta décision.
Bien. Exactement ce qu’il me fallait comme assurance tranquillité.
- Alors contacte Windu au Temple et transmets-lui le code d’intervention, ordonna Jagen.
Là-dessus, il raccrocha et entra le code d’accès que Narcassan lui avait fourni sur le terminal de sécurité. La porte s’ouvrit. Un garde s’approcha.
- Vous n’avez rien à faire ici, dit-il. Vous…
L’homme devait l’avoir reconnu, à moins qu’il ne s’agisse de la vision des soldats clones le visant, prêts à tirer. Toujours est-il qu’il leva les mains et se dirigea vers les rangs en jetant son arme au sol. Satisfait, Jagen entra.
Il n’y eut aucune résistance dans les couloirs du bâtiment. Narcassan avait fait passer le mot, et ses collègues loyaux aux principes de la République l’avaient rejoint dans la salle de commandement auxiliaire.
Celle-ci était pleine à craquer lorsque Jagen y entra. Les agents étaient visiblement en train d’informer leurs espions du changement de régime.
- Tout est prêt, amiral, dit Narcassan en le voyant approcher. Nous avons coupé la ligne de commandement du Sénat. Officiellement, pour maintenance, afin de préserver l’effet de surprise.
- Bonne initiative, colonel, approuva Jagen. Je m’étonne de ne pas avoir trouvé de partisans d’Isard par ici.
- Nous les avons neutralisés, répondit le colonel d’un air dédaigneux. Quant à Isard lui-même, il est en réunion avec Palpatine.
- Tous les poissons dans le même filet, dans ce cas.
- En effet. Maintenant, si vous le voulez bien…
Jagen se dirigea vers la console centrale. Lorsqu’il fut prêt, il fit signe au technicien des transmissions. Plus moyen de revenir en arrière, maintenant.
- A toute la Grande Armée de la République, ici l’amiral Jagen Eripsa, Commandeur Suprême des F.A.R.s. Je décrète l’application pour une durée indéterminée de l’Ordre 65 des Ordres du Contingent de la Grande Armée. Le Chancelier Palpatine a été reconnu coupable de haute trahison envers la République par le Conseil de Sécurité, ordonnance 2908-1138. L’arrestation est l’option privilégiée. L’Ordre 5 passe également en application. J’ordonne un redéploiement de Code Cinq. Toutes les troupes en garnison dans le Noyau et la Bordure Médiane doivent rejoindre Coruscant au plus vite. Je répète, toutes les troupes en garnison dans le Noyau et la Bordure Médiane doivent rejoindre Coruscant au plus vite. Ici Eripsa, terminé.
L’opérateur coupa la transmission, et Jagen fut applaudi par les hommes qui se trouvaient également là. Mais il avait une autre chose à faire, avant de savourer sa victoire. Il lança le code Aurek Bleu.
Le premier à réagir fut Filnis Kuat.
- Je viens de lancer la révolte, dit-il dans un message différé de mauvaise qualité. J’ai également envoyé les hommes sélectionnés pour équiper les vaisseaux de Bilbringi. Je n’attends plus que les clones de Centax pour équiper ceux de Kuat, à présent.
Jagen reçut ensuite une série de confirmations venant de Corulag, de Corellia, de Chandrila et de Rendili. Satisfait, il attendit un autre rapport, qui arriva très bientôt. Mace Windu et ses Jedi étaient en position.
Jagen composa le code du Bureau Exécutif.
L’hologramme révéla le chancelier Palpatine assis derrière son bureau, accompagné pour l’occasion de Mas Amedda, de Sate Pestage et d’Armand Isard. Parfait.
- Amiral Eripsa ! s’exclama Palpatine d’une voix enjouée. Eh bien, si je m’attendais…
- Chancelier Palpatine, répondit Jagen avec un sourire en coin. Je souhaiterais vous parler.
- Bien entendu. Dites-moi, est-ce vous qui avez demandé aux troupes de Coruscant de défiler devant le Sénat ? Une telle parade renforcera le moral de nos habitants, à coup sûr.
Le cœur de Jagen fit un bond dans la poitrine. Pétri de certitudes, Palpatine n’avait même par perçu les changements qui venaient d’avoir lieu. Il décida de profiter de l’effet d’annonce.
- Sans aucun doute, répondit-il avec courtoisie, mais je ne l’ai pas fait dans ce but.
- Vraiment ? Si c’est une répétition pour le Jour de la République…
- Non, pas tout à fait.
- Pour mon anniversaire, le mois prochain, dans ce cas ?
- Encore loupé ! C’est un coup d’Etat, dit-il sur le ton de la conversation.
Palpatine éclata de rire.
- Vous êtes vraiment un pitre incorrigible, amiral. Maintenant, j’aimerais bien savoir de quoi il s’agit.
- Mais je vous l’ai dit, répondit Jagen en souriant. C’est un coup d’Etat.
Le Chancelier mit quelques instants avant de comprendre. Et lorsque ce fut fait, toute trace de joie disparut de son visage.
- COMMENT ? rugit-il, furieux.
Le militaire constata avec joie que les sbires de l’ex-chancelier n’étaient rassurés. Ils n’avaient sans doute aucune envie de se retrouver à côté d’un Seigneur Sith en colère.
- Eh bien, Seigneur Sidious, dit-il en s’inclinant par moquerie, j’ai le plaisir unique de vous annoncer que vous avez perdu. Vos plans n’auront pas eu raison des miens. La République va enfin retrouver ses valeurs.
- Vous osez…
- Oui, Sidious. Skywalker sait. N’espérez aucun soutien de sa part.
Cela sembla porter un coup plus violent encore que l’annonce précédente au Sith. Il était à présent hors de lui.
- Vous me le paierez, Eripsa ! Je jure que vous me le paierez !
- Mais quand vous voulez. J’ai toujours de la petite monnaie sur moi. Mais en attendant, je vous conseille de vous dépêcher, sans quoi les Jedi vous tailleront en morceau avant que vous ne puissiez rejoindre la flotte de Grievous.
Jagen coupa l’appel. Narcassan s’approcha de lui, perplexe.
- Vous le laissez s’enfuir ? demanda-t-il à voix basse.
- Oui, répondit Jagen, la voix couverte par les bavardages qui s’élevaient de toute part autour d’eux. S’il n’a pas l’occasion de montrer son vrai visage à la galaxie, il deviendra un martyr. Et nous ne pouvons pas le juger. Il est bien trop dangereux.
- Des millions de personnes risquent de mourir si les combats se poursuivent.
- Et combien d’autres mourront si une guerre civile nous déchire ? répliqua Jagen, agacé. Les Jedi vont le poursuivre, mais sans le capturer. Il faut juste s’assurer qu’il quitte Coruscant.
- Et maintenant ? Qu’allez-vous faire ?
- Je me rends au centre Holonet. Je dois faire une déclaration à la population.

************


Station d’émission d’Holonet News Edition, 20h45

Lorsqu’il entra dans le bâtiment central de la station d’Holonet News Edition, reconvertie en centre des communications de la Flotte depuis le début de la guerre, Jagen vit que tout était prêt. Le journaliste qu’il avait fait demandé, Den Dhur, était installé près du bureau de présentation. Il le salua d’un bref signe de la tête. La réputation de libre-penseur du sullustéen en avait fait son premier choix pour cette émission spéciale, qui serait vue par plusieurs trilliards de citoyens. Partout dans la galaxie.
Sans un mot, Jagen s’approcha de l’estrade et y grimpa. Un présentoir avait été mis en place, avec un écran datapad, comme il l’avait demandé. Il lut les rapports arrivés pendant le trajet. Comme il avait prévu, Palpatine et sa cour s’étaient dirigés vers le quartier industriel. Mais le Sith n’irait pas jusqu’à l’usine. Il sait que nous en avons pris possession. Il n’a aucune chance de ce côté. Mais il avait forcément une autre cachette. C’est par-là qu’il s’en irait.
L’un des techniciens lui fit signe. Le direct va commencer. Sur l’écran face à lui, le compte à rebours commença.
5… 4… 3… 2… 1…
- Citoyens et Citoyennes de la République Galactique, dit-il d’une voix claire et forte, je me tiens devant vous ce soir pour vous faire part d’une évolution capitale dans cette terrible guerre que nous traversons. La capitale galactique, Coruscant, est ce soir l’objet de toutes les attentions. Un travail acharné, mené à la fois par les Renseignements de la République, la Grande Armée de la République et l’Ordre Jedi a permis de mettre à jour un complot dont les conséquences auraient pu être dévastatrices. Un complot pour renverser notre République. Ce complot, citoyens, citoyennes, aurait eu un impact d'autant plus fort qu’il était mené par celui en qui vous aviez placé votre confiance, et qui l’a trahie. Ce soir, le Conseil de Sécurité a lancé un mandat d’arrêt à l’encontre du Chancelier Suprême Palpatine, reconnu coupable de haute trahison et de transmission de renseignements à l’ennemi. J’ai la preuve que Palpatine est derrière ce conflit depuis ses origines, manipulant les protagonistes dans l’ombre. Sans la détermination et le courage de certaines personnes, il aurait pu réussir. Il accaparait déjà la plupart des pouvoirs du Sénat. Mais c’est fini. Une ère nouvelle s’ouvre pour la République. Ou s’ouvrira bientôt, si nous résistons à l’ombre qui s’abat sur nous. Car, dans un dernier coup de bluff magistral, Palpatine a appelé l’Armée Confédérée en renfort. Les forces du Général Grievous seront bientôt là, et des millions de droïdes de combat risquent de fouler bientôt notre sol. Cela, je ne le permettrai pas. En vertu de l’article 65 des Ordres du Contingent, j’ai mobilisé l’Armée pour faire face à la menace causée par les traîtrises de Palpatine. À partir de cet instant, j’assume selon les lois en vigueur le pouvoir Exécutif de la République. Je demande donc à chaque citoyen, chaque citoyenne vivant sur Coruscant de bien vouloir suivre les instructions données par les services de sécurité, qu’il s’agisse des FSC ou de l’armée Clone. C’est à cette seule condition que nous pourrons limiter les pertes civiles.
Il laissa une seconde de battement, le temps de reprendre son souffle, pour permettre à tous ceux qui écoutaient – des milliards, sans doute des trilliards de personnes – d’assimiler tout ce qui venait d’être dit.
- Et maintenant, reprit-il avec détermination, je lance un appel à tous les amis de la République, tous ceux qui pensent que cette institution plurimillénaire mérite d’être sauvée. Aidez-moi. Aidez-moi à repousser l’envahisseur confédéré. Aidez-moi à protégez les habitants de la capitale. Aidez-moi à forger un monde nouveau, un monde sûr et libre, un monde débarrassé de cette gangrène qu’est la guerre. Je suis un militaire, certes, mais aussi un homme de foi. J’ai foi en la République. J’ai foi en ses principes. J’ai foi en la démocratie. Et je suis sûr de ne pas être le seul dans ce cas. Si, tout comme moi, vous croyez en la liberté, venez ici, dans l’espace de Coruscant, où tout se jouera. Ici, dans l’espace de Coruscant, c’est le destin de la galaxie qui est en jeu.


Post-Scriptum : Je tiens à préciser que ce chapitre a été écrit en novembre, toute ressemblance avec des discours d'actualité n'est que pure coïncidence...
Modifié en dernier par Jagen Eripsa le Mar 29 Mai 2012 - 20:04, modifié 1 fois.
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 03 Mai 2012 - 13:25   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Chapitre 27

« Général Grievous, faites de cette planète un tas de chairs et de métal fumant. »

Dark Sidious, lors de la bataille de Coruscant.

Destroyer de classe Arrow Knight’s Blade, 1080 jours après la bataille de Géonosis, 15h00

Palpatine avait pris son temps. Pour un homme aussi traqué que lui, il avait passé près de dix-neuf heures avant de quitter la planète. Mais Jagen lui en était gré. Cela lui avait permis de faire un somme. À présent, il était prêt pour la bataille la plus décisive de sa carrière.
Le Coruscant’s Son, le vaisseau de l’amiral Tinor, poursuivait toujours le croiseur Carrack utilisé par Palpatine et sa cour pour s’enfuir. C’était une simple course. Aucun échange de tir. Le Carrack avait concentré toute sa puissance sur les réacteurs, et Tinor avait pour ordre de ne pas tirer.
Soudain, les alarmes de proximité résonnèrent sur le pont. Jagen ouvrit le canal général.
- La flotte ennemie est en approche. Ils seront là dans moins de cinq minutes. Jaim, Ait, protégez l’autre face de la planète. Mell, Johun, placez vos flottes entre Centax et la mienne.
- Bien reçu, Jagen, dit le premier.
- Que la fête commence ! ajouta le second, avec son habituelle jovialité.
- J’y viens de ce pas, répondit Tinor.
- Tout comme moi, conclut Solo.
Jagen laissa le circuit ouvert et s’avança vers le bord de la baie vitrée. Il sentit quelqu’un se positionner à ses côtés.
- Je suis ravi de t’avoir à mes côtés une nouvelle fois, Van’ika.
- Et moi donc, Jag’ika, répondit l’intéressée. On aura quand même formé une bonne équipe, non ?
- Certes, répondit Jagen. Croisons les doigts pour que cela ne se finisse pas trop vite.
Ils restèrent là tous les deux, à attendre l’arrivée de l’ennemi. Soudainement, plusieurs centaines de vaisseaux séparatistes sortirent de l’hyperespace. Jagen alla à son siège de commandement et fit signe à l’officier de transmission de lancer un message sur le canal général.
- Ici l’amiral Eripsa, dit-il, tourné vers l’écran de conférence. Je souhaite parler à votre officier supérieur.
Au bout de quelques secondes, une image apparut ; c’était celle d’un être abominable, qu’il avait déjà affronté mais sans confrontation de ce type.
- Eripsa, dit le Général Grievous. Bien. Une fois privée de ses deux chefs, l’Armée de la République ne saura plus quoi faire.
- L’Armée n’a qu’un chef, Général, répliqua Jagen. Et ce chef, c’est moi. Le Chancelier Palpatine a été reconnu coupable de haute trahison.
Le visage métallique resta figé, mais les yeux reptiliens de Grievous indiquèrent clairement sa surprise.
- Eh oui, Général, reprit Jagen. Palpatine et Dark Sidious ne font qu’un. J’imagine que cela bouleverse vos plans. Vous pouvez le kidnapper tant que vous voulez. On ne vous en empêchera pas.
- La République vit ses dernières heures, Eripsa ! dit Grievous, qui était visiblement remis de son choc. Rendez-vous, et je vous promets une mort rapide et indolore.
- Non merci, Général. J’ai d’autres projets.
Coupant la communication avec l’Invisible Hand, il ouvrit le canal militaire et s’adressa à la flotte.
- Ici Eripsa, dit-il d’une voix dure. Le combat est maintenant engagé. Priorité aux vaisseaux de débarquement. Lancez tous les chasseurs disponibles. Que la Force soit avec nous !
Il avait à peine fini sa phrase que les batteries turbolasers du Knight’s Blade commencèrent à rugir, pilonnant une frégate Munificent installée à proximité. Les autres destroyers se lancèrent à leur tour à l’assaut. Le combat s’annonçait comme étant particulièrement violent.
- Quelle est la situation, Vanya ? demanda-t-il sans quitter des yeux le champ de bataille.
- La victoire est assurée sur Kuat et Corulag, Jagen. Filnis Kuat vient de proclamer l’avènement du premier gouvernement démocratique kuati, et Raith Sienar est en fuite. La flotte commandée en secret par Palpatine sera là d’ici quinze minutes. Ensuite, on pense qu’il s’agira des renforts séparatistes de Duro, un sacré paquet de vaisseaux, si tu veux mon avis. Ensuite, on a Corellia et Ackbar. Et, enfin, ta propre flotte, Jagen.
Très bien. Tout se passe comme je l’avais prévu.
- Alors, tout va pour le mieux, si nous réussissons à tenir.
- En effet.
- Comment cela se passe-t-il, au sol ?
- Les forces ennemies progressent, en majorité vers le district du Sénat.
- As-tu transmis mes ordres concernant le Temple Jedi ?
- Oui, mais je n’ai reçu aucune réponse.
La frégate Munificent explosa, ses débris projetés aux alentours.
- Établis un canal direct avec le Temple, ordonna-t-il, inquiet.
La liaison ne prit qu’un instant. Une femme d’un certain âge apparut sur l’écran derrière lui. Il se retourna.
- Madame ?
- Maître Jocasta Nu, répondit-elle d’un air hautain. Je suis la bibliothécaire et la gardienne des clefs du Temple. Que puis-je faire pour vous ?
- Ouvrez immédiatement vos portes pour accueillir les réfugiés du secteur. Ils ne sont pas en sécurité à l’extérieur.
- Je vous demande pardon, amiral, dit-elle avec une moue prononcée, mais c’est impossible.
Jagen fronça les sourcils. Il devait rêver.
- Et pourquoi cela ? dit-il d’un ton menaçant.
- Parce que ces gens ont avec eux des pilleurs, des bandits et toutes sortes de crapules qui pourraient dégrader les précieuses reliques du Temple.
L’amiral crut un instant que sa pression interne allait saturer.
- Ouvrez les portes tout de suite.
- Non.
- Ouvrez les portes ou j’ordonne de les enfoncer. Je ne suis plus à ça près.
Une ombre de peur traversa le visage de la bibliothécaire, et, l’espace d’un instant, elle parut effrayée. Sans doute avait-elle comprit qu’il n’avait plus rien à perdre.
- Très bien, dit-elle d’un ton résigné.
- Enfin. Et… maître Nu ?
- Oui ?
- Sachez que je ne l’oublierai pas le moment venu.
Il coupa brutalement la communication et se reporta sur la bataille, distribuant les ordres aux côtés de Vanya.
Les moteurs du Knight’s Blade se mirent en route, les canons tournés vers les vaisseaux ennemis.
C’était véritablement une bataille de titans. Partout, les combats faisaient rage, apportant leur lot de morts et de destructions. La grande majorité de la flotte séparatiste était rassemblée là, prête à en découdre malgré la perte du bénéfice de la surprise. Les intercepteurs Eta-2 des chevaliers Jedi menaient des escadrons complets de chasseurs ARC-170 ou de V-wings à la rencontre des formations ennemies de droïdes Vautours, détournant l’attention de ceux-ci des Z-95 Headhunters de Centax, en particulier de l’Escadron Rouge de Garven Dreis, qui avaient pour mission la neutralisation des bombardiers tactiques utilisés par l’ennemi pour frapper les points sensibles. La République utilisait une tactique similaire, puisque les Y-Wings de la flotte étaient envoyés au plus près des vaisseaux séparatistes, où ils avaient pour mission la désactivation des boucliers, grâce notamment à la destruction des générateurs extérieurs. Une fois les protections abaissées, le reste n’était qu’un jeu d’enfant pour les batteries lourdes des destroyers républicains. Cependant, le rapport de force restait nettement en défaveur des républicains, et ce malgré l’arrivée de la flotte kuati, car les renforts venus de Duro étaient nombreux et bien armés.
Ce fut donc avec un soulagement évident que Jagen vit une formation hétéroclite de vaisseaux corelliens et moncals sortir de l’hyperespace.
- Ici le sénateur Bel Iblis, dit une voix bourrue sur le canal général des républicains. Corellia a décidé de rallier la République, définitivement.
- Le peuple de Mon Calamari se joint également à l’amiral Eripsa, déclara à son tour une voix râpeuse qu’il identifia comme étant celle de Gial Ackbar.
- Merci de votre soutien, répondit Jagen avec un grand sourire. Grâce à vous, nous avons une chance de nous en sortir.
Tout avait été programmé, bien entendu, mais l’opinion publique devrait l’ignorer jusqu’à des temps plus propices. L’idée d’un complot pouvait soulever les foules.
- Avec l’aide des Corelliens et des MonCals, dit-il à son épouse, nous pouvons passer à l’offensive. Lance la flotte en combat rapproché. Nous devons les coincer entre nous et Centax pour protéger la planète.
- Bien, Jag’ika, dit Vanya avant de distribuer les consignes.
Le Knight’s Blade bondit en avant, ses moteurs à plein régime. À leurs côtés, des dizaines d’autres vaisseaux firent de même. Les batteries rugissaient et crachaient des gerbes de feu sur tous les vaisseaux arborant la bannière séparatiste qui se trouvaient à portée. Un des gigantesques croiseurs d’assaut de classe Lucrehulk vint se placer sur son flanc. Il allait donner l’ordre de tirer dessus lorsqu’il reconnut les symboles sur la coque.
- Ne tirez pas, dit-il aux officiers de pont. C’est l’Errant Venture.
Il ouvrit un canal direct vers le vaisseau allié.
- Surpris de me voir, Eripsa ? demanda Terrik avec son habituelle voix bougonne.
- Je ne pensais pas que vous mettriez votre précieux vaisseau en danger, répondit Jagen avec un sourire.
- Je vous ferai parvenir les frais de réparation après la bataille.
- Je vous fais confiance là-dessus.
Refermant son comlink d’une simple pression sur le bouton correspondant, Jagen se tourna à nouveau vers la bataille qui se jouait sous ses yeux. Le combat était en train de tourner en faveur des républicains.
Une autre armada séparatiste sortit de l’hyperespace derrière le groupe de Grievous.
L’amiral regarda d’un air horrifié ces vaisseaux. Palpatine est vraiment en colère.
- Vanya, combien de temps avant l’arrivée de Thrawn et d’Aiden ?
- Quelques minutes, Jag.
Il sentit une goutte de sueur perler sur son front. Dans des situations pareilles, quelques minutes peuvent influer sur l’issue de la bataille.
- Kuat a envoyé un autre groupe, signala-t-elle. Trois destroyers d’un type inconnu.
- Fais-moi voir leur signalement.
Il jeta un coup d’œil sur l’écran des scanners. Il crut d’abord qu’il s’agissait de destroyers Victory, avant de remarquer les chiffres sur l’écran. Ces vaisseaux-là étaient plus gros. Pire, ils étaient énormes.
- Ce sont les prototypes de la classe Imperator. Palpatine en a commandé vingt dans le plus grand secret. Ces trois-là doivent être les seuls achevés.
- Suffiront-ils à renverser la bataille ? demanda la mandalorienne, pleine d’espoir.
- Je crains que non, répondit sombrement l’amiral.
Il regarda sa tablette. Les séparatistes restaient en large supériorité numérique, mais surtout dans l’espace. Au sol, les troupes de clones acheminées depuis Centax et les véhicules de combat de KDY et d’Incom réussissaient à avoir le dessus. Mais l’espace était une toute autre affaire. Malgré la présence des canons à hypervélocité de Centax et d’une densité de croiseurs républicains jamais vue auparavant, les séparatistes avaient toujours l’avantage. Le Knight’s Blade servait d’étendard à la flotte qui combattait le principal groupe de combat adverse. Il semblait invincible.
Ou presque.
- Jagen, dit brusquement Vanya, c’est…
- Que se passe-t-il ? demanda brusquement l’amiral.
Elle mit un instant avant de répondre. Visiblement, quelqu’un lui transmettait une information sur le canal audio qui desservait son casque.
- C’est Jaim… dit-elle enfin. Par la Force…
- Il est mort ? demanda Jagen, horrifié.
Non. Non. Pas lui. Jaim était l’un de ses plus vieux amis, depuis l’Académie d’Anaxes.
- Non, répondit Vanya d’un ton hésitant. Mais il y a eu une explosion sur le pont de l’Ion Storm, et il a été touché au visage… Il a été évacué vers l’infirmerie du croiseur.
Jagen sentit le soulagement lui desserrer les entrailles.
- Quelle est la situation au niveau des défections ?
- Quatre-vingt-dix pourcents de l’armée est avec nous, répondit son épouse. Les dix pourcents restants… Bah, tu te doutes sûrement du nom de leurs leaders.
L’amiral acquiesça silencieusement. Kendal Ozzel sentait certainement que l’air allait devenir assez malsain pour lui dans les prochains temps. Et Wilhuff Tarkin avait trop de liens avec Palpatine pour être exempt de tout soupçon.
Alors qu’il méditait là-dessus, pendant que les tirs conjugués du Knight’s Blade et de l’Errant Venture réduisaient à néant les boucliers du destroyer ennemi, des cris de surprises résonnèrent sur le pont. D’autres suivirent, et ce fut bientôt la cacophonie sur le réseau général.
Jagen chercha du regard ce qui excitait tout le monde.
Il ne tarda pas à comprendre.
- Ici l’amiral Aiden Corona. Il est temps pour la flotte Katana de remplir son rôle premier et de servir la République. Et, par la même occasion, de faire payer à Palpatine ces vingt-cinq années d’isolement.
Les deux cents cuirassés, suivis par une autre flotte composée des vaisseaux chiss et de ceux de Jagen sous le commandement de Thrawn, venaient d’arriver sur le champ de bataille. Ils ouvrirent immédiatement le feu. Jagen fut émerveillé par ce spectacle qu’il attendait depuis toujours.
Enfin, la flotte Katana déployait sa puissance.
- Ici l’amiral Thrawn, dit une autre voix sur la fréquence générale. L’Ascendance Chiss et moi-même rallions dès à présent les forces de la République Galactique.
Jagen jubila en entendant cela. Si Palpatine connaît effectivement Thrawn, il doit être vert de peur à l’heure qu’il est.
- Jag, dit Vanya, les Jedi ont pris pied à l’intérieur du croiseur de Dooku.
Il se tourna vers elle brusquement. Ça, ce n’était pas prévu.
- Mais que font-ils donc sur ce vaisseau ? pesta-t-il.
- Ils sont persuadés qu’ils vont capturer Palpatine.
L’amiral eut une moue de surprise.
- Premier point : ils vont à l’encontre de mes ordres. Et je m’en souviendrai. Deuxième point : Palps n’est-il pas censé être avec Grievous sur l’Invisible Hand ?
- Attends, je vérifie…
Elle se pencha sur son ordinateur et écarquilla les yeux de surprise.
- C’est bizarre… dit-elle. Les deux transpondeurs ont été inversés…
Jagen ne mit qu’une seconde à comprendre.
- Palpatine est en train de lâcher Dooku.
- Mais pourquoi cela ? Il n’aura pas Skywalker, alors pourquoi se débarrasser de son apprenti ?
- Je ne sais pas, et pour l’heure, je m’en fiche.
Il se tourna à nouveau vers la bataille et chassa ce petit contretemps de sa tête. Nous allons gagner. Les Seps seront incapables de nous arrêter, à présent. Palps sera obligé de dévoiler son vrai visage à la galaxie. Nous allons…
À la gauche du Knight’s Blade, un destroyer Arrow fut secoué par de violentes explosions.
Le choc provoqué par la collision avec les premiers débris ébranla le vaisseau de l’amiral, qui réussit difficilement à se maintenir debout. Le ventre tordu par la peur, il regarda à travers la verrière pour voir le vaisseau touché. Lorsqu’il le reconnut, il crut un instant que son cœur allait s’arrêter de battre.
C’était le Corellian Song, le vaisseau de Johun Solo.
Il se rua sur son comlink et appela le pont du croiseur. Il y eût une sonnerie. Puis deux. Trois.
Décroche, s’il te plaît, décroche…
Au bout de la cinquième sonnerie, il entendit du son au bout de la ligne.
- Johun ? cria-t-il. Évacue tout de suite, ton croiseur est…
- Jagen, répondit son vieil ami d’une voix haletante et fatiguée, le pont a été ravagé par plusieurs explosions.
- Raison de plus, sors de là !
- Mes hommes sont morts et mes jambes… Je ne peux pas évacuer.
- Non, ne dis pas ça… Johun…
- Prends… Prends soin de Han pour moi.
Il coupa la communication.
Jagen, affolé, se tourna vers les officiers de liaison pour ordonner l’envoi d’un vaisseau médical, mais il fut interrompu dans son geste par une explosion derrière lui.
Le Corellian Song se désagrégea avant d’exploser.
L’horreur de la situation pétrifia Jagen sur place.
Puis il se tourna vers le pont. L’ensemble de l’équipage était silencieux. Tous ou presque avaient servi avec le corellien, pendant plusieurs années pour la plupart.
- Maintenant, dit Jagen d’une voix dure, nous avons une raison de plus de gagner la bataille. Pour venger un soldat tombé au combat.
Une vague d’approbation muette traversa la pièce. Et le Knight’s Blade repartit de l’avant.

************


Il s’était écoulé sept longues heures depuis la mort de Johun lorsque Jagen perçut une brusque modification de la situation. Le combat avait été éprouvant, et le Knight’s Blade avait été lourdement endommagé, ce qui les avait obligé à faire machine arrière. Tous les groupes subissaient de lourds dégâts de chaque côté, à l’exception notable de la flotte Katana, qui semblait bénie par la Force.
Il était dans la salle tactique, à côté du pont, pour garder un œil sur la bataille tout en restant éloigné du combat. Il sentit le changement avant même de le voir. Il observa la flotte ennemie. Le groupe de Dooku, privé de son chef capturé plusieurs heures plus tôt par Skywalker, se faisait tailler en pièces par les forces de Tinor et de Thrawn. Il tourna son regard vers le groupe de combat de Grievous et comprit.
L’Invisible Hand était en bordure du champ de bataille, son groupe de combat en bloc compact autour de lui. Jagen fronça les sourcils.
- Ils se replient ? dit-il à voix haute.
Les autres personnes présentes, occupées sur différentes postes de travail, tournèrent brusquement la tête. Ils étaient visiblement surpris, tout comme lui.
- Jagen, nous ne pouvons pas les arrêter ?
- Si, j’ai un croiseur équipé d’un puits de gravité, mais…
Les alarmes du pont résonnèrent dans la salle. Ils se précipitèrent tous sur la passerelle. L’officier de pont se dirigea vers lui.
- Monsieur, la flotte séparatiste est en approche…
- Mais comment diable est-ce possible ? Ils se replient…
Dehors, Jagen vit effectivement les frégates de classe Munificent arriver sur leurs positions.
- Ouvrez le feu lorsque vous serez à portée ! ordonna-t-il à toute son équipe.
Quelques secondes plus tard, les batteries turbolasers du destroyer de classe Arrow rugissaient et crachaient des gerbes de plasma en fusion sur la coque des vaisseaux séparatistes.
Mais ils ne ripostaient pas.
- Monsieur, ils ne ralentissent pas, indiqua l’officier des senseurs.
Jagen se tourna vers lui, désorienté, avant de revenir vers la baie vitrée. Les frégates avançaient toujours.
Par la Force, que font-ils donc ? C’est comme si…
- Non… dit-il à voix basse, ce n’est pas possible….
Vanya, qui était à présent à ses côtés, le regarda d’un air interrogateur. Mais il n’avait pas le temps de s’en préoccuper. Il se rua sur l’officier des communications.
- Ordonnez à tous les vaisseaux d’arrêter ces frégates !
- Mais monsieur, répondit l’homme, ils ne vont pas vers le champ de bataille…
- Non, ils foncent droit sur la planète !
L’homme le fixa l’espace d’un instant, puis une lueur horrifiée apparut dans son regard. Il a enfin compris.
La grande majorité des vaisseaux de la flotte firent de violentes embardées pour se tourner vers la planète. Une nouvelle fois, les moteurs furent poussés à pleine puissance. Les batteries avant furent sollicitées, mais les tirs n’arrivaient à atteindre que les vaisseaux de queue. Ils ont sûrement concentré leur énergie sur les réacteurs.
Les frégates entrèrent dans l’atmosphère, et les destroyers furent forcés d’abandonner la poursuite.
Quelques secondes plus tard, Coruscant était en ruines et en flammes.
Un bref message indiqua que le reste des forces séparatistes étaient passées en vitesse lumière.
- Je veux que nos forces se retirent immédiatement du Braxant, ordonna Jagen sans donner trop d’explications.
Sans autre mot, il se retira dans sa cabine. Une fois à l’intérieur, il sentit sa pression interne retomber, et il put enfin laisser libre cours au chagrin.

En bonus, un résumé de la première version du chapitre :
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A l'origine, Johun Solo était toujours le second de Jagen lors de la bataille et se trouvait à ses côtés sur le Knight's Blade. Lors de la retraite de Palpatine, le destroyer était touché par plusieurs vaisseaux kamikazes et menaçait d'exploser. Solo faisait donc évacuer Jagen mais restait à bord pour empêcher que le vaisseau s'écrase sur la planète et mourrait ainsi. Mais cela me faisait trop penser à Legacy, et comme je suis d'un naturel sentimental vis-à-vis des vaisseaux ( :transpire: ), j'ai préféré remodeler complètement la fin du tome III, avec le départ de Solo du Knight's Blade et le retour de Vanya au premier plan. L'évacuation du vaisseau pour sa part a été intégrée au chapitre 21 sur Kuat.


Il ne reste à présent que deux chapitres avant que la trilogie des Chroniques de la Marine Républicaine ne soit close....
Modifié en dernier par Jagen Eripsa le Jeu 03 Mai 2012 - 17:07, modifié 1 fois.
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Messagepar Nicravin » Jeu 03 Mai 2012 - 17:05   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

On retrouve bien l'ambiance de la bataille de Coruscant :love:
Jagen Eripsa a écrit:« Général Grievous, faites de cette planète un tas de chairs et de métal fumant. »

On a direct le ton, là :lol:
Jagen Eripsa a écrit:Je suis la bibliothécaire et la gardienne des clés du Temple.

La nouvelle orthographe ne va pas. On dit clefs :non:
Modifié en dernier par Nicravin le Jeu 03 Mai 2012 - 17:52, modifié 1 fois.
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 03 Mai 2012 - 17:12   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

C'est corrigé :jap:

N'y tenant plus, je poste les deux derniers chapitres dès maintenant :cute:


Chapitre 28

« Et, tel le phénix qui renaît de ses cendres, de la guerre naquit la paix, de la souffrance le réconfort, du deuil l’espoir, et le champ de bataille devint le champ nourricier de la galaxie. »

Poème aldéranien.

Grande Tour Centrale du Temple Jedi, Coruscant, 1082 jours après la bataille de Géonosis.

- C’est une catastrophe.
Jagen ne se retourna pas immédiatement. Il observait l’horizon, toujours embrasé. Les débris des croiseurs qui avaient percuté de plein fouet la planète-ville avait fait des millions de morts. Mais, égoïsme ou pas, cela n’avait que peu d’intérêt aux yeux de Jagen. Il pensait à Johun. Johun… est mort. Après tant d’épreuves. Si près du but. Il avait été son aide de camp pendant douze ans, et maintenant il n’était plus. Triste destin que le sien.
Il se tourna lentement vers le nouvel arrivant. Signe qu’il était chamboulé, il mit quelques instants à comprendre qu’il s’agissait de son vieil ami Ait Convarion.
- Comment va Jaim ? demanda-t-il d’une voix faible.
- Il s’en sortira, répondit sombrement Convarion. Les médecins ont retiré tous les morceaux de shrapnel. Mais il gardera des séquelles physiques. Au fait, je parlais de Coruscant.
- Hein ? Ah, oui.
- Jag, je ne sais pas ce qui t’arrive, mais je pense que tu prends tout cela…
- Trop à cœur ?
- Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire.
- Tu as raison. Mais c’était mon ami.
- C’est la guerre. Si tu n’étais pas intervenu, les pertes auraient pu être bien pires.
- C’est tout de même ma faute.
- Jag, tu as sauvé des milliards de gens. Rien qu’en donnant l’ordre de retrait du Braxant, par exemple….
- J’avais vu juste ? Palpatine a repris Muunilist ?
- Ouaip. Et il va faire un discours dans quelques minutes. Suis-moi.
À contrecœur, Jagen quitta le balcon pour rentrer dans la pièce faiblement éclairée qui leur servait de salle de commandement. Un écran Holonet permettait de suivre les infos d’HNE en direct.
- …secours font ce qu’ils peuvent, dit la twi’lek qui présentait l’émission. Mais plusieurs zones restent difficiles d’accès. Les services de santé de Coruscant indiquent qu’ils acceptent toute l’aide disponible.
Elle marqua une pause.
- On me signale que Palpatine va commencer son discours. Début de la retransmission.
Le visage de la proche-humaine disparut, remplacé par une vision moins agréable. Jagen eut l’impression que son ventre allait se retourner lorsqu’il vit son adversaire, pour la première fois depuis la bataille. Il s’approcha de Convarion.
- Par la Force, Ait… Qu’est-il arrivé à son visage ?
- Je n’en sais pas plus que toi, répondit l’amiral.
- Comment a-t-il pu…
Il fut coupé par une voix rauque et chargée d’amertume. Il se tourna pour faire face à l’écran.
- Habitants de la Confédération des Systèmes Indépendants, dit Palpatine, vous me connaissez sans doute pour avoir voulu tous, au fond de vous, me détruire. J’étais le chancelier Palpatine. Dans l’ombre, j’espionnais la République pour permettre à la Confédération de triompher du régime corrompu qu’elle était devenue. La victoire était presque entre mes mains. Mais les Jedi et leurs suppôts de l’armée ont décidé que la corruption valait mieux que notre gouvernement ! Non contents de capturer le Comte Dooku, les Jedi ont aussi essayé d’attenter à ma vie. Cette tentative a laissé de profondes cicatrices dans ma chair et dans mon âme. Mais soyez assurés que ma détermination n’en est que plus renforcée ! Le Conseil Séparatiste a décidé de me confier les pleins pouvoirs, en hommage à mon expérience et en remerciement à l’abnégation dont j’ai su faire preuve au cours de cette guerre ! La Confédération sera réorganisée et deviendra la première puissance galactique impériale ! Pour un nouveau régime fondé sur l’ordre et la sécurité !
Un tonnerre d’applaudissements prit le dessus sur ses paroles. Sans doute était-il face à la foule.
- La République, reprit-il après un moment, la République doit payer pour sa trahison envers moi ! Et elle le fera !
La communication fut brusquement interrompue et l’image de la présentatrice twi’lek revint à l’écran pour commenter l’intervention de l’ancien chef de l’Etat. Jagen s’en détourna pour parler à Ait. Il vit que Bail Organa et Mon Mothma les avaient rejoints.
- Il n’y aura plus grand-monde pour douter de la justesse de tes actes, dit le sénateur d’un air pensif.
- Qu’allez-vous faire ? demanda Mon Mothma. Palpatine veut la guerre…
- Et il ne l’aura pas, répondit Jagen d’une voix tranchante. S’il veut la guerre maintenant – encore que j’en doute fortement, étant donné les circonstances – c’est qu’il pense pouvoir gagner. Nous devons négocier pour la paix au plus vite.
- Jag, tu as bu ? s’inquiéta Convarion.
- Pas du tout. Mais nous sommes encore en position de force. La présence de Palpatine pourrait revigorer le mouvement séparatiste. Nous devons définir une frontière claire entre les deux territoires et imposer le cessez-le-feu.
- Et ensuite ? demanda Mon Mothma.
Jagen baissa la tête. L’issue était inévitable, quoi qu’il fasse.
- La guerre reprendra. Mais cette trêve pourrait nous donner le répit dont nous avons besoin pour remettre en état la République et tout notre appareil de guerre. De nouveaux vaisseaux, de nouvelles armes…
- Tu oublies l’état des finances, signala Organa. Nous n’avons pas de quoi acheter tout cela.
- Les comptes de Palpatine ont-ils été saisis ?
- Oui. J’ai demandé à la Commission Financière de s’en charger et d’établir rapidement un rapport.
- Ainsi, il reste donc des sénateurs en vie…
Une ombre passa sur le visage de Bail.
- Ne plaisante pas avec ça. Bien qu’ils aient été pour la plupart nos opposés, les membres du Sénat morts dans le bombardement étaient…
- Étaient pour la plupart en train de demander le retour de Palpatine, acheva Jagen d’un air las. Ils n’ont pas écouté mes conseils, et la frégate qui leur est tombée sur le coin de la figure a mis un terme à leurs protestations. Point. Je ne vais tout de même pas pleurer la perte d’Orn Free Taa et de ses amis boursouflés.
- Le bâtiment est détruit.
- Comme la moitié de Coruscant à l’heure actuelle. Ce qui rend les négociations encore plus essentielles. Contacte les leaders Seps et propose-leur une rencontre.
- Les leaders impériaux, corrigea Bail. Où ça ?
Jagen réfléchit un instant.
- Cato Neimoïdia, répondit-il. Nous y serons en position de force.
- Bien.
- Et précise qu’aucun Jedi ne sera là, ajouta-t-il en ajustant sa veste. Je n’aime pas être traité de pantin.

************


Palais du Gouverneur, Cato Neimoïdia, 1087 jours après la bataille de Géonosis.

Les portes du vaisseau diplomatique du tout nouvel Empire Galactique s’ouvrirent au moment où la rampe d’accès se déployait. Plusieurs droïdes de combat sortirent pour faire une haie d’honneur aux délégués séparatistes présents. Jagen eut du mal à se retenir de les détruire, et il vit qu’il en était de même pour les autres. La guerre allait peut-être s’achever, mais les vieux réflexes ne disparaîtraient pas pour autant.
Le premier à sortir arborait une haute couronne néimoïdienne. Avant de descendre la rampe, il jeta un coup d’œil autour de lui, et un voile de mélancolie apparut dans ses yeux jaunes. Sans doute regrettait-il à présent cette guerre qui lui avait fait perdre son monde. C’était précisément pour cette raison que Jagen avait choisi la planète. Il savait que Nute Gunray serait le chef de la délégation.
- Délégué Gunray, dit-il en s’avançant, soyez le bienvenu à cette conférence.
- Merci, amiral, répondit-il avec son accent habituel. Pouvons-nous commencer immédiatement ?
- Suivez-moi.
Il mena le représentant et sa suite jusqu’à la salle de réunion centrale du palais. Gunray était sans doute vexé d’être ainsi guidé dans un bâtiment dont il avait été le résident pendant de nombreuses années. Ce qui aidait Jagen, bien entendu. Un néimie énervé était bien moins habile à détecter les pièges.
Ils arrivèrent dans la salle et s’installèrent de part et d’autre d’une table-écran sur laquelle était affichée la carte de la galaxie.
- Voici le partage actuel de la galaxie, expliqua Jagen. Vous contrôlez le Braxant jusqu’à la Voie Hydienne, le secteur de Kessel, Jabiim et le Secteur Corporatif. Vous avez également des prétentions sur quelques planètes du Noyau. La République comprend la totalité du Noyau, et une grande partie des Colonies et de la Bordure Médiane, jusqu’à la Bordure Extérieure. Qu’avez-vous à proposer ?
- Nous contrôlons également une partie de la Bordure près de vos territoires, signala Gunray. Utapau, Mustafar et quelques autres planètes.
- Exact. Je les veux.
- Alors vous devez nous accorder autant de planètes.
- Moins.
- Vraiment ?
- Je vous accorde Bandomeer, Toprawa et Junction, sur la Voie Hydienne.
- Voilà qui ne vous ressemble pas. Cela isolerait Télos.
- C’est pour cette raison que je souhaite également récupérer le Secteur Corporatif.
Gunray parut réfléchir un instant.
- Vous ne souhaitez pas conserver la Centralité, déduit-il.
- Non. Les planètes aux alentours sont ralliées aux Séparatistes.
- En effet.
- Le Secteur Corporatif est bien plus intéressant.
- Mais les planètes de la Centralité sont les seules capables d’accueillir des exploitations néimoïdiennes.
- Vous n’oseriez pas…
- Si. Je veux contrôler la totalité du Noyau.
Le néimie lui lança un regard haineux.
- Je dois en discuter avec mes supérieurs, dit-il après un moment.
- Faites comme bon vous semble, répondit Jagen avec un sourire.
Le Vice-roi sortit de la salle, laissant à Jagen le temps de mettre au point une stratégie. Si Palpatine veut contrôler cette portion de la Voie Hydienne, je peux lui laisser. Elle est importante mais pas essentielle. En revanche, dans l’état actuel des choses, il ne peut pas rejoindre ses positions sur Kessel. Je tiens à garder une route vers Mon Calamari et tout le secteur alentour ; Il y a donc beaucoup à faire. Et si nous pouvions mettre en place un contournement… Oui, ça serait intéressant.
Gunray revint alors dans la pièce. Il avait l’air plus pâle qu’auparavant.
- Sa Majesté l’Empereur accepte vos revendications concernant les planètes du Noyau, dit-il sans détour. En revanche, il souhaite conserver l’Hégémonie de Tion.
- Elle n’a jamais fait partie de la Confédération ! répliqua Jagen avec véhémence.
- Cela ne vous dérange pas dans l’autre sens, répondit Gunray avec un sourire.
Jagen lui lança un regard assassin au négociateur. L’Hégémonie de Tion contrôle une bonne partie de la Route Perlemienne. Or, si je laisse la partie centrale de l’Hydienne à l’Empire, nos vaisseaux en auront besoin… Maudit soit ce fourbe de Palpatine ! Quel foutu Sith…
Il interrompit brusquement le cours de ses pensées. La voilà, ma solution.
- Dites à Palpatine que je n’accepte pas de lui céder l’Hégémonie. En revanche, je peux lui fournir le système Horuset et le Gordian Reach, et lui promettre une voie hyperspatiale entre l’Empire et la Centralité de Tund.
Gunray fronça les sourcils et se leva pour aller quérir l’avis de l’Empereur via l’holocom. Une fois seul, Jagen revint à ses méditations. Je viens d’offrir Korriban à un Sith… J’ai vraiment besoin de repos…
Il n’y a rien sur ce caillou, dit une petite voix dans sa tête. En conservant l’Hégémonie de Tion, tu aideras des milliards de gens.
Le Vice-roi revint alors en acquiesçant.
- Bien, dit Jagen. Je récapitule : la frontière de l’Empire passera par Ord Canfre, Phaeda, longera ensuite la piste du Braxant jusqu’à Bandomeer, pour rejoindre ensuite Vjun, Nam Chorios, Vorzyd, Korriban, Almania puis remonter jusqu’à Ord Radama, Serenno, Sernpidal et ainsi jusqu’aux Régions Inconnues. La partie autour de Kessel, en revanche, longera la frontière républicaine avec Anzat, Jabiim, et Gand. Et les deux seront réunis par une voie hyperspatiale qui marquera la limite d’expansion de la République. C’est bien cela ?
- En effet, répondit Gunray.
- Alors, nous pouvons signer.
Il apposa quelques traits sur la tablette où était inscrit le contrat, puis la tendit à Gunray qui fit de même. Le néimoïdien releva ensuite la tête avec une expression indéchiffrable. Sans doute l’amiral était-il dans le même cas. Il ressentit un léger soulagement. La Guerre des Clones est close.
Pour l’instant.


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Si les négociations sont si rapides, c'est parce qu'il n'y a que les frontières en jeu et que les deux adversaires sont à égalité... :sournois:
Modifié en dernier par Jagen Eripsa le Mar 29 Mai 2012 - 20:06, modifié 1 fois.
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 03 Mai 2012 - 17:17   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Chapitre 29

« Cette guerre a complètement bouleversé la République. Nous avons pu voir les limites des Réformes de Rusaan. Elles sont caduques, à présent. Nous devons réorganiser l’ensemble de notre administration et de notre armée. Évincer les éléments non fiables. Et vous savez de qui je veux parler. »

Bespin, 1100 jours après la bataille de Géonosis.

Jagen remonta à grands pas le couloir qui menait à la salle de réunion du Conseil des Jedi. Le conclave s’était achevé plusieurs minutes auparavant, et il était venu immédiatement après en avoir été averti. La plupart des membres itinérants de l’Ordre partaient déjà chacun de leur côté, mais le Conseil des Maîtres tenait à l’instant même une dernière réunion.
Une réunion après laquelle l’Ordre avait de fortes chances de ne plus jamais être le même.
Djinn Altis l’attendait devant la porte. Comme toujours, le Jedi avait l’air apaisé, aussi calme que le soleil qui se couchait au même instant sur Bespin.
- Ils vous attendent, dit le maître avec sérénité.
- Bien. Ils ont donné un avis sur…
- Ils vous le diront de vive voix.
Jagen poussa les lourdes portes et entra dans une salle circulaire où douze sièges avaient été installés. Onze étaient occupés. Un douzième être se trouvait au centre de la salle, la tête baissée en signe de pénitence.
L’amiral vint se placer aux côtés d’Anakin pour entendre la sentence du Haut Conseil.
- Avant tout chose, amiral, dit Obi-Wan Kenobi, vous devez jurer que vous ne ferez rien qui aille à l’encontre de la décision du Conseil.
- Je respecterai la décision du Conseil, quelle qu’elle soit.
Les maîtres semblaient satisfaits.
- Le jeune Skywalker a, de par ses actes, exprimé un mépris total pour nos règles et nos lois, commença Mace Windu. Nous lui avons demandé de renier son attachement envers la sénatrice Amidala. Il a refusé.
Jagen eût du mal à ne pas jubiler. Bande d’imbéciles. Vous n’avez toujours pas compris ce qu’était le véritable amour. Pas étonnant que Palpatine ait eu si peu de mal à vous manipuler.
- Par conséquent, reprit le Jedi, il est exclu de l’Ordre, et ce définitivement.
La sentence sembla tomber comme un coup de canon dans la salle. Le silence se fit pendant un instant.
- J’accepte la décision du Conseil, indiqua Jagen.
Il se tourna vers Anakin.
- Général Skywalker, puis-je compter sur votre soutien au niveau de l’armée ?
Le jeune Jedi sembla étonné qu’on s’adresse ainsi à lui. Puis il acquiesça.
- Je suis à votre service.
Altis, qui était à la droite de Jagen, eût un petit sourire. L’amiral pensa à Melena Nash, sa vieille amie, qui s’était tenue à l’écart des évènements au cours des derniers mois. Il aurait bientôt une longue discussion avec elle.
- Maintenant, maîtres Jedi, c’est à moi de prendre une décision, dit l’amiral. J’accuse l’Ordre Jedi de manquement à ses devoirs envers la République, pour avoir laissé un ennemi de premier ordre s’infiltrer jusqu’aux plus hautes marches du pouvoir alors que son devoir était de l’en garder.
La panique sembla s’emparer du Conseil. Ils ne se sont pas attendus à ça. Bande d’hypocrites bureaucrates.
- Par conséquent, les Réformes de Ruusan sont désormais considérées comme caduques en ce qui concerne l’Ordre. La dissolution du Département Judiciaire commencera bientôt.
- Vous nous éloignez de la tête de la République ? demanda Windu, outragé.
- Oui, répondit fermement Jagen. Il me semble que vous n’êtes pas élu. Vous n’avez pas de mandat à recevoir du peuple.
- Vous n’avez pas non plus été élu.
- Mais je le serai. Dans cinq ans, je remettrai les pouvoirs qui ont été les miens jusque lors. Mais ces cinq ans seront nécessaires pour mener à bien notre politique de reconstruction. Et… il y a autre chose…
- Quoi encore ?
- Au cours de la bataille, j’ai été averti du comportement honteux de plusieurs Jedi qui refusaient d’accueillir des réfugiés au sein du Temple. C’est, si mes souvenirs sont exacts, l’une des raisons de l’attribution d’un terrain à l’Ordre pour y construire une forteresse. Cette clause du contrat n’ayant pas été remplie, le terrain – et tout ce qui se trouve dessus – revient à nouveau à la République.
La panique laissa la place à l’horreur et la stupéfaction. Pendant une minute, il n’y eût pas un seul mouvement dans la salle. Enfin, les oreilles vertes et pointues retombèrent en signe d’acceptation.
- Votre décision je respecte, dit le petit être. Quitter Coruscant nous allons.
- En compensation, je vous attribue Tython, la planète d’origine de l’Ordre, indiqua Jagen.
Il y eût un autre silence. Puis Mace Windu se leva brusquement et le pointa du doigt.
- Non ! s’exclama-t-il.
Il fit un pas vers lui.
- Nous vous avons soutenu, tout au long de ce complot… Et c’est ainsi que vous nous remerciez ?
- L’Ordre Jedi n’a cessé de douter de mes intentions et de mes certitudes. Coruscant est en ruines. Si vous aviez eu foi en moi, nous aurions pu éviter cela. Mais tel est le prix de l’arrogance, Jedi.
Il y eût un autre moment de silence. Puis Windu, voyant que personne ne le soutenait, baissa le bras et sortit de la salle en claquant la porte derrière lui.
Jagen fit un signe à Anakin et Altis, et ils sortirent de la salle à leur tour, laissant les maîtres du Conseil réfléchir à leur nouvel avenir.

************


Salle de réunion n°29, Centax, 1103 jours après la bataille de Géonosis.

Ils étaient tous là, ou presque. Les membres d’Aurek Bleu. Les nouveaux dirigeants de la République. Mille cent jours très exactement après leur première réunion.
Il y avait là l’élite de l’industrie militaire galactique, le fleuron de l’armée, les politiciens les plus incorruptibles du Sénat, et, à la place des Jedi, Anakin Skywalker.
Jagen était assis en bout de table, comme lors de la première réunion. Il repéra tout d’abord Filnis Kuat, le patron de KDY, dont la sœur était à présent en fuite. Le gouvernement libre kuati avait été proclamé dix jours auparavant, et il apportait déjà une vague d’espoir dans toute la galaxie. Il y avait ensuite Ralph Sienar, qui avait suivi le même modèle sur Corulag, Jace Dallin, qui venait représenter Rendili, et Walex Blissex, accompagne de sa fille Lira.
La classe politique n’était pas en reste. Le plus influent de tous les politiciens présents était sans doute Bail Organa d’Aldérande, qui en tant que chef du Conseil de Sécurité secondait Jagen en ces temps de crise. La sénatrice Mon Mothma était également là, tout comme Padmé Amidala et le virulent sénateur de Corellia, Garm Bel Iblis.
Quant aux militaires, ils étaient sans nul doute majoritaires. Ait Convarion, ouvrait la marche, soutenant s’il le fallait Jaim Helaw, qui portait encore de lourds bandages sur le visage. L’amiral Mell Tinor, l’air grave l’observait également, tout comme Jan Dodonna, Adar Tallon et Thrawn. Maximilian Veers et Rom Mohc, qui avaient tous deux vaillamment combattu sur Coruscant, discutaient en attendant le début de la séance. Narcassan était pensif, sans doute encore impressionné par son importance dans la victoire. Le doyen, Aiden Corona, bavardait avec deux officiers bien plus jeunes, Gilad Pelleaon, Gial Ackbar et Wulff Yularen.
Enfin, il y avait Anakin, qui semblait perdu. Il échangeait de temps à autre un regard fugitif avec son épouse, qui accoucherait sans doute d’ici quelques jours. Mais le reste du temps, il semblait pensif et sans objectif. Et mon rôle, c’est de lui redonner un but.
Il s’éclaircit bruyamment la voix et tous se turent. Il se leva et prit la parole.
- Mes chers amis, commença-t-il, avant de commencer, je propose que nous rendions hommage à tous ceux qui sont morts pour défendre la République et la protéger de Palpatine, et je pense en particulier aux trois personnes qui auraient dû être là avec nous aujourd’hui. Je veux parler de Yarua, Johun Solo et Finis Valorum. Sans eux, nous n’aurions peut-être pas obtenu la victoire.
Il y eut un instant de silence, puis il reprit :
- La République aura du mal à se relever des dommages qui lui ont été infligés. Mais elle le fera. Coruscant est en ruines, mais nous pouvons la rebâtir. Je me tourne vers nos contributeurs industriels.
- Je peux envoyer mes droïdes de constructions, indiqua Kuat. Ce ne sont pas les commandes qui manquent, mais il va falloir de toute façon du temps avant que notre structure politique et économique ne soit de nouveau stabilisée.
Les autres acquiescèrent et promirent également l’envoi de nouvelles machines.
- Bien, reprit Jagen. Je souhaite également faire baisser la population de Coruscant. C’est devenu bien trop peuplé à mon goût. Il y aura donc des transferts vers des planètes qui connaissent aussi leur lot de ruines. Je pensais à Taris et Anoat en particulier.
- C’est un projet ambitieux, commenta Organa, et je ne vois pas vraiment d’autre moment pour le mener. Par contre, il risque de nous coûter très cher en énergie et en matériaux.
- En énergie, peut-être, mais en matériaux, je ne crois pas, répondit l’amiral. Malgré le nombre d’habitants à l’heure actuelle – enfin, avant le bombardement – un quart des logements seulement étaient occupés. À force de construire au-dessus des anciens immeubles, on arrive à de tels résultats. Je veux que nous creusions jusqu’à trouver la terre. Le sol que foulaient Zhells et Taungs. Et nous verrons enfin si ce que ‘on raconte sur les tréfonds de Coruscant est mythe ou réalité. Ensuite, il restera du métal, j’en suis persuadé. Il sera retraité lui aussi, pour nous permettre de construire de nouveaux vaisseaux de guerre. Le programme militaire va avoir beaucoup d’importance dans les prochains temps. L’Empire va renouveler son armement, soyez-en sûrs ; il ne faut pas leur laisser l’avantage sur ce point. D’ailleurs, j’ai décidé de créer une nouvelle société pour gérer des chantiers exclusivement dédiés à la construction militaire.
- Comment cela fonctionnera-t-il ? demanda Sienar, intéressé.
- Vos sociétés s’occuperont de l’assemblage, mais les installations seront gérées directement par le Haut Commandement. Je pense que celles de Foerost feront l’affaire. J’ai dans l’idée d’en faire une sorte de Centax géant.
- Tout cela va coûter cher, fit remarquer Mon Mothma.
- J’allais y arriver, signala Jagen. Bail, vous avez les chiffres ici, je crois ?
Le sénateur sortit de ses affaires une tablette et la fit passer à ses voisins, qui furent tous surpris par ce qu’ils voyaient.
- Les finances de la République ont été gérées avec parcimonie au cours des dernières années, exception faite de la Guerre des Clones. Ce que vous avez sous les yeux, c’est l’intégralité des sommes saisies à Palpatine. Des comptes secrets, des investissements sous forme d’œuvres d’art ou de métaux précieux, des actions dans plusieurs milliers de sociétés prospères… Palpatine est sans doute l’homme le plus riche de la galaxie. Oh, la plupart des comptes sont sous un faux nom, bien entendu. Mais nous avons pu les saisir. Et il ne s’agit que de ce qui était caché en territoire républicain. Il doit encore avoir des sommes immenses sur Muunilist. Cela, messieurs, c’est la clef de notre succès. Je ne vendrai pas ces actions. Les dividendes de ces sociétés contribueront au financement de notre nouvelle armée et de nos nouveaux projets, sans que l’opinion publique ne le sache.
- Et sur le plan politique ? demanda Dallin.
- La République ne peut pas continuer ainsi, répondit l’amiral. Les planètes à l’extérieur du Noyau, dépendant de Coruscant ? Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une bonne solution. Nous sommes obligés de mettre en place un système fédéral, avec des regroupements de planètes qui auraient chacun un sénateur. Une fois que nous nous serons mis d’accord avec les partenaires locaux pour les frontières entre les différentes fédérations, nous organiserons la vente de nos anciens vaisseaux à ces organismes. Je veux que chaque secteur ait la possibilité de se protéger. Et comme tous ne pourront pas s’offrir des flottes neuves, les destroyers de classe Venator et Victory actuels feront très bien l’affaire. Nous commencerons par les armées autrefois affectées aux secteurs appartenant aujourd’hui à l’Empire, c’est-à-dire les 9ème, 10ème et 11ème armées de secteur. Les autres seront progressivement remplacées. D’autre part, en attendant que la reconstruction du quartier du Sénat soit achevée, le gouvernement devra emménager ailleurs.
- Ici, sur Centax, suggéra Convarion. C’est le plus proche de Coruscant.
- Mais c’est trop peu ouvert, répliqua Jagen. Je ne veux pas que le peuple ait l’impression que l’armée contrôle tout le pouvoir.
- Je peux l’accueillir sur Corulag, proposa Ralph Sienar.
- Cela me semble être une bonne idée. Enfin, il y a une dernière question que j’aimerais aborder aujourd’hui, si vous me le permettez. La Garde Sénatoriale a été décimée au cours de la bataille. Je veux avoir une organisation d’élite capable d’intervenir partout. J’ai retiré le droit à l’Ordre Jedi de prendre des disciples n’ayant pas atteint la majorité ou sans leur consentement. Je souhaiterais donc que cette organisation regroupe les utilisateurs de la Force loyaux envers la République.
Il posa les yeux sur l’homme à l’autre bout de la table, qui écoutait d’un air absent.
- Je souhaiterais que cette organisation soit commandée par Anakin Skywalker.
Ce dernier releva brutalement la tête, une détermination nouvelle teintée d’espoir dans les yeux.
- J’accepte, répondit-il.
- Cette organisation, reprit Jagen, s’appellera la Garde Républicaine.

************

Bureau du Commandeur Suprême, Centax, 1110 jours après la bataille de Géonosis.

- Je suis content de vous voir, Melena, dit-il lorsque la Jedi entra. Mais j’aurais espéré vous revoir plus tôt.
- J’ai été… occupé, dit-elle d’un air gêné.
Jagen remarqua sans rien dire qu’elle avait pris un peu de poids et quelques rides en plus.
- J’ai été enceinte, avoua-t-elle.
L’amiral écarquilla les yeux, surpris.
- Félicitations, dit-il. Qui est le père ?
- Kota.
Il acquiesça. Les deux Jedi, très peu conformistes, avaient travaillé ensemble depuis le début de la guerre. Ce n’était pas étonnant.
- Vous avez réussi, Jagen.
- Oui.
- Et Skywalker est sous contrôle.
- Anakin est libre, à présent. Libre de l’influence de Palpatine. Libre de l’influence du Conseil. Je suppose que vous avez eu vent des résultats du Conclave de Bespin ?
- Bien sûr. J’ai contacté maître Altis.
- Son mouvement a pris de l’importance. Tant mieux.
- Est-il vrai que maître Windu est parti en exil ? demanda-t-elle.
Jagen acquiesça, l’esprit occupé par d’autres considérations.
- Il a estimé que l’Ordre était trop faible et se laissait trop facilement imposer des décisions qui ne lui étaient pas favorables.
- Cela ne m’étonne pas de sa part. Il a toujours été en faveur d’une intervention intensive dans les affaires de la République.
- Si vous le dites…
- Et le Temple ? Vous avez vraiment prévu de….
- Oui. Ce sera l’un des rares bâtiments de l’ancien Coruscant encore debout après la reconstruction. Je pense y installer le Musée Galactique.
- Un choix étrange, de votre part.
- C’est un symbole du passé. Je suis tourné vers l’avenir.
- C’est vrai.
- D’ailleurs, en parlant d’avenir, suivez-moi…
Il sortit du bureau, la Jedi à ses côtés. Ils quittèrent l’étage de commandement pour arriver au bloc médical. Anakin attendait derrière la verrière qui les séparait de la table d’opération ou Padmé était allongée. Il salua la Jedi en la regardant d’un air nouveau, conscient à présent de leur lien de parenté. Puis il se tourna à nouveau vers la salle d’opération.
- Elle est enceinte de jumeaux, dit-il brusquement.
Jagen ne masqua pas sa surprise.
- C’est étrange que personne ne l’ait su auparavant.
- Elle n’a pas fait d’échographie.
- En effet…
La jeune femme avait mal, cela se voyait sur son visage. Après quelques minutes, l’un des droïdes médicaux sortit l’un des enfants dans les bras. Elle prononça un mot.
- Luke, dit Anakin.
Un autre enfant apparut très vite.
- Leia.
Des faux jumeaux… comme ce fut le cas pour les enfants de Revan. La Force est décidément bien étrange.
La joie inondait le visage du jeune père. Les droïdes médicaux déverrouillèrent le sas, et il put entrer. Vanya, qui était arrivée au même moment, lui prit le bras.
L’avenir est entre nos mains.


Ainsi s'achève le troisième et dernier tome des Chroniques de la Marine Républicaine. :jap:
Modifié en dernier par Jagen Eripsa le Mar 29 Mai 2012 - 20:12, modifié 1 fois.
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Messagepar Nicravin » Jeu 03 Mai 2012 - 18:09   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Magnifique. L'apothéose était grandiose. Sans défauts :jap:
Ah et j'ai oublié de le préciser tantôt, la mort de Johun était bien retranscrite :cry:
Jagen Eripsa a écrit:C'est corrigé :jap:

Mon commentaire de tantôt n'était qu'un pur Troll. Techniquement, "clés" est correct.
Jagen Eripsa a écrit:N'y tenant plus, je poste les deux derniers chapitres dès maintenant :cute:

:love:
Jagen Eripsa a écrit:Mais les Jedi et leurs suppôts de l’armée ont décidé que la corruption valait mieux que notre gouvernement ! Non contents de capturer le Comte Dooku, les Jedi ont aussi essayé d’attenter à ma vie. Cette tentative a laissé de profondes cicatrices dans ma chair et dans mon âme. Mais soyez assurés que ma détermination n’en est que plus renforcée ! Le Conseil Séparatiste a décidé de me confier les pleins pouvoirs, en hommage à mon expérience et en remerciement à l’abnégation dont j’ai su faire preuve au cours de cette guerre ! La Confédération sera réorganisée et deviendra la première puissance galactique impériale ! Pour un nouveau régime fondé sur l’ordre et la sécurité !

Il aurait pu modifier un peu son discours :lol:
Jagen Eripsa a écrit:- La République, reprit-il après un moment, la République doit payer pour sa trahison envers moi ! Et elle le fera !

Là, il est pas très cohérent. Il avoue être un espion mais il accuse la République de trahison :x
Jagen Eripsa a écrit:« Cette guerre a complètement bouleversé la République. Nous avons pu voir les limites des Réformes de Rusaan. Elles sont caduques, à présent. Nous devons réorganiser l’ensemble de notre administration et de notre armée. Évincer les éléments non fiables. Et vous savez de qui je veux parler. »

Tu dis pas qui a dit ça à qui et dans quelles circonstances? :shock:
Jagen Eripsa a écrit:- Je respecterai la décision du Conseil, quelle qu’elle soit.

Qu'est ce que je connais mal Jagen, je le voyais pas du tout répondre quelque chose comme ça :transpire:
Jagen Eripsa a écrit:- Au cours de la bataille, j’ai été averti du comportement honteux de plusieurs Jedi qui refusaient d’accueillir des réfugiés au sein du Temple. C’est, si mes souvenirs sont exacts, l’une des raisons de l’attribution d’un terrain à l’Ordre pour y construire une forteresse. Cette clause du contrat n’ayant pas été remplie, le terrain – et tout ce qui se trouve dessus – revient à nouveau à la République.

Je l'avais pas vu venir, celle-là.
Jagen Eripsa a écrit:Et nous verrons enfin si ce que ‘on raconte sur les tréfonds de Coruscant est mythe ou réalité.

Et nous verrons enfin si ce que qu'on raconte
Jagen Eripsa a écrit:Cela, messieurs, c’est la clef de notre succès.

:oops:
Jagen Eripsa a écrit:Ainsi s'achève le troisième et dernier tome des Chroniques de la Marine Républicaine. :jap:

:cry: :cry: :cry: :cry:
À quand la suite? :paf:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 03 Mai 2012 - 18:23   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Nicravin a écrit:Magnifique. L'apothéose était grandiose. Sans défauts :jap:
Ah et j'ai oublié de le préciser tantôt, la mort de Johun était bien retranscrite :cry:

Merci :cry:

Mon commentaire de tantôt n'était qu'un pur Troll. Techniquement, "clés" est correct.

Je sais, mais ça n'a que peu d'importance...

Code: Tout sélectionner
Il aurait pu modifier un peu son discours :lol:

Il est fainéant, il avait déjà tout de prêt :D

Là, il est pas très cohérent. Il avoue être un espion mais il accuse la République de trahison :x

Il est cohérent quand dans les films ? :whistle:

Tu dis pas qui a dit ça à qui et dans quelles circonstances? :shock:

Ouaip. Mais si je mets que c'est Jagen à Ait à propos de l'avenir de la République, je suis obligé d'ajouter deux pages au PDF...

Qu'est ce que je connais mal Jagen, je le voyais pas du tout répondre quelque chose comme ça :transpire:

Tu as lu la suite ? :paf:

Je l'avais pas vu venir, celle-là.

Et l'anecdote sur l'attribution du terrain est vraie.

Et nous verrons enfin si ce que qu'on raconte

Corrigé :jap:

Jagen Eripsa a écrit:Ainsi s'achève le troisième et dernier tome des Chroniques de la Marine Républicaine. :jap:

:cry: :cry: :cry: :cry:
À quand la suite? :paf:


Eh bien, je peux annoncer en exclusivité l'arrivée de la suite de Chroniques de la Marine Républicaine,

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Messagepar Nicravin » Jeu 03 Mai 2012 - 18:38   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Jagen Eripsa a écrit:Il est cohérent quand dans les films ? :whistle:

Heu... :paf:
Jagen Eripsa a écrit:
Eh bien, je peux annoncer en exclusivité l'arrivée de la suite de Chroniques de la Marine Républicaine,

L'EQUILIBRE DE LA FORCE

:oui: :oui: :oui: :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 03 Mai 2012 - 18:48   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Tant que j'y suis, je vais développer le principe des prochaines publications :
- Le roman ne sera publié que sur le site, plus sur le forum (trop de problèmes de mise en forme :transpire: )
- Avant de commencer la publication des premiers chapitres (les trois premiers sont déjà prêts), je mettrai ici des dossiers pour comprendre le contexte politique, économique, social, et surtout militaire, avec des biographies, des plans et des images des vaisseaux de chaque camp.
- Le premier tome s'intitulera La Montée des Ombres et la République y sera en paix.
- Enfin, Jagen ne sera plus le seul personnage suivi. Les premiers élus seront... Double K et le champion de la glisse !
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Messagepar Nicravin » Jeu 03 Mai 2012 - 19:27   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Jagen Eripsa a écrit:- Le roman ne sera publié que sur le site, plus sur le forum (trop de problèmes de mise en forme :transpire: )

On pourra quand même commenter? :(
- Enfin, Jagen ne sera plus le seul personnage suivi. Les premiers élus seront... Double K et le champion de la glisse !

Euh :?
Spoiler: Afficher
Double K = Kal SKirata
Pour le champion de la glisse, je sèche :transpire:
Modifié en dernier par Nicravin le Mar 15 Mai 2012 - 21:01, modifié 1 fois.
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 03 Mai 2012 - 19:32   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Les commentaires sont et seront toujours les bienvenus.

- Double K : Kyle Katarn
- le champion de la glisse : Wedge Antilles (en anglais, to wedge = glisser )


Et ils ne seront pas les seuls.... Normalement un des personnages du film devrait intégrer le casting, au pire dans le deuxième tome.
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Messagepar Nicravin » Jeu 03 Mai 2012 - 19:36   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Jagen Eripsa a écrit:- Double K : Kyle Katarn
- le champion de la glisse : Wedge Antilles (en anglais, to wedge = glisser )


Et ils ne seront pas les seuls.... Normalement un des personnages du film devrait intégrer le casting, au pire dans le deuxième tome.

Ah OK, je cherchais parmi les personnages apparus dans les Chroniques, moi :transpire:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 03 Mai 2012 - 19:42   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

On va faire un bond de vingt ans :siffle:
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Messagepar Nicravin » Jeu 03 Mai 2012 - 19:50   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Jagen Eripsa a écrit:On va faire un bond de vingt ans :siffle:

Jagen aura donc 71 ans. Bientôt la retraite :ange:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 03 Mai 2012 - 19:57   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

70 et des poussières, il me semble... Mais il n'est pas encore prêt à lâcher le morceau. Dis-toi bien que Pellaeon a tenu la barre jusqu'à sa mort à l'âge de quatre-vingt-douze ans :sournois:
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