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Chroniques de la Marine Républicaine

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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 28 Mar 2012 - 17:13   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Nicravin a écrit:Ils ruminent quoi à part de la neige?

Heu.... :paf:
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Jagen Eripsa
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 29 Mar 2012 - 11:06   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Chapitre 14

« Il y a guerre et guerre. D’un côté, vous avez une petite succession d’escarmouches entre deux ennemis aux ressources limitées. De l’autre, vous avez un affrontement à l’échelle galactique entre deux puissances usant de tous les moyens à leur disposition – espionnage, infiltration, sabotage, assassinat, etc… - pour parvenir à la victoire, une victoire qui déterminera le destin de milliards de vies. C’est ce qui s’est passé pendant la Guerre des Clones. Et rien ne dit que cela ne recommencera pas. »

Amiral Jaim Helaw.

Télos IV, 259 jours après la bataille de Géonosis.

La porte de derrière de la demeure du gouverneur télosien s’ouvrit, laissant échapper un rayon de lumière dans les ténèbres de la nuit noire. Trois silhouettes entrèrent en suivant un garde.
Les couloirs du palais, garnis de toutes sortes d’objets précieux et rappelant l’histoire à la fois dramatique et glorieuse de Télos, étaient vides à cette heure. Pour ne pas attirer l’attention, ils n’avaient pas allumé la lumière centrale ; deux torches leur suffisaient. Enfin, ils parvinrent à leur destination. L’homme du centre se détacha du groupe et entra seul.
La pièce était éclairée par une lampe posée sur un bureau richement travaillé. Elle était occupée par une seule personne, assise derrière la table ouvragée, en train de lire les rapports de la journée. En voyant le nouvel arrivant, il tourna son siège et lui fit face.
- Ça ne te ressemble pas d’entrer sans te faire remarquer, Jagen, dit le gouverneur Kenth Onasi.
- Les temps le veulent, répondit Eripsa d’un ton énigmatique. Joli demeure. Je n’avais pas remarqué qu’elle était aussi décorée, la dernière fois.
- Parce qu’elle ne l’était pas. Je ne sais pas si tu te souviens, mais cette ville sortait de terre à l’époque où tu venais ici. Ce n’était qu’un projet commencé. Cela fait treize ans que je fais tout pour le mener à son terme.
- Beau travail, dans ce cas. Je suppose que tu dois en avoir.
- Regarde ça, répondit Onasi en montrant les feuillets qu’il avait posé sur son bureau. Trois meurtres dans la même journée. Sans raison valable. Modes opératoires identiques. Profils de victimes différents. Pas de vol de biens. Mais comme il n’existe pas de meurtres gratuits pour des tueurs en série, les enquêteurs sont perdus. Mais tu dois me trouver geignard, ajouta-t-il en se redressant. Après tout, tu mènes une guerre acharnée contre les séparatistes.
- Puis-je te suggérer quelque chose ? demanda Jagen sur le ton de la conversation. Recherche donc les liens de ces personnes avec Riarth Ternesi.
- Le scientifique ? Bon, si tu veux.
Il fit quelques manœuvres avec son datapad.
- Incroyable, dit-il au bout de deux minutes. Le premier était son fournisseur en matières premières. Le second est connu pour être un de ses amis de beuverie. Quant au troisième… Attends un instant… son amant ?
Il regarda la tablette d’un air perdu, avant de se tourner à nouveau vers Jagen.
- Tes inspecteurs n’ont trouvé aucun lien ? Fais-moi penser d’envoyer mes propres hommes surveiller mon vaisseau, la prochaine fois.
- C’est pour cela que tu es là, n’est-ce-pas ? Ternesi est derrière ces meurtres ?
- Je n’ai jamais dit cela, se défendit Jagen. Non, je suis venu voir si il restait une place à l’hôtel du coin pour passer des vacances tranquilles.
Devant le regard insistant de son ami, il céda.
- Très bien. Non, Ternesi n’est pas coupable. Il est même plutôt la victime. On a dû le faire chanter. Et comme il ne prenait pas ces menaces au sérieux, ils ont mis la menace à exécution.
- Qui ça, « ils » ?
- Les séparatistes, évidemment.
Onasi s’enfonça un peu plus dans son siège et le regarda d’un air désolé.
- La guerre t’a fait perdre la tête, mon pauvre Jagen. Les séparatistes ne sont pas présents ici. Ils n’ont aucune influence.
- Très bien. N’en parlons plus. Venons-en plutôt à cette chère… c’est comment déjà ? Virania ? Mirana ?
Son ami rougit immédiatement, comme il l’avait prévu.
- Très bien. Je dois en conclure que je me fais suivre.
- Pas par nous. Mais une de nos sources s’est introduite dans une base séparatiste en toute discrétion et a récupéré un grand nombre de données. Le chancelier voulait les garder secrètes – au niveau de l’Exécutif, afin que je ne puisse pas y accéder – mais le sous-directeur Trebyoski l’a fait parvenir à Yularen pour qu’il me les remette.
- On se rebelle même dans les hautes couches de la République ?
- Nous en parlerons plus tard. Nos renseignements sont très inquiétants. J’ai préféré venir t’en parler en personne.
- Alors je dois m’attendre au pire.
- Nous pensons qu’un haut-fonctionnaire – ou un agent du palais, à la limite – travaille pour les séparatistes. En tant qu’espion.
- Aïe. Mais que vient faire Ternesi là-dedans ?
- J’allais y venir. Ici, Ternesi n’est connu que comme étant un petit chercheur sans importance. En vérité, il s’agit d’un agent du Service Scientifique Militaire.
- Le S.S.M. ? Alors pourquoi est-il sur Télos ?
- Il travaillait à Centax depuis sa création lorsqu’il a décidé de tout plaquer, il y a cinq ans. On lui a donc offert une prime de départ en échange de son silence.
- Et il ne l’a pas gardé.
- Si, au contraire. Je pense que c’est pour cela que plusieurs personnes sont mortes aujourd’hui.
- Mais pourquoi les séparatistes…
Jagen le regarda d’un air sombre.
- Que sais-tu du S.S.M. ?
- Seulement qu’il s’agit d’une partie de l’armée consacrée aux recherches.
- C’est un bon début. Mais figure-toi que ces scientifiques-là ne sont pas comme les autres. Ce sont les meilleurs. On leur offre parfois des ponts d’or pour rejoindre Centax. Et une fois qu’ils y sont, ils y restent.
- Vous les enfermez ?
- Pas vraiment, non, mais leur contrat les oblige à être à moins de dix minutes de leur laboratoire à tout moment.
- C’est donc pour cela qu’il a abandonné.
- Entre autres. Nous lui avons donc fait subir quelques… altérations de mémoire avec l’aide de Jedi, après qu’il ait couché toutes ses connaissances sur le papier. Cela fait, nous lui avons fait jurer de garder le silence sur ce qu’il lui restait de souvenirs sur Centax. Ensuite, nous l’avons aidé à démarrer une nouvelle vie, ici, sur Télos, sa planète natale, où il mène des recherches sur les éponges bleues de Glee Anselm.
- Exact. Mais, dans ce cas, pourquoi les séparatistes cherchent-ils à le retrouver ?
- Ternesi était le meilleur dans son domaine, expliqua Jagen. Ils espèrent sans doute qu’il pourrait recommencer toutes ses recherches, puisqu’il en a toujours la capacité.
- Quel était son domaine ?
- Les turbolasers longue-portée. Il a réussi à tripler la portée de toutes nos batteries.
- C’est donc pour cela que…
- Oui.
- Donc tu es venu directement ici ?
- En effet. Il nous faut découvrir qui transmet tous ces renseignements à l’ennemi. Je vais rester ici le temps de l’enquête.
- Tu n’as rien d’autre à faire ?
- Non, répondit Jagen avec une grimace. Le Knight’s Blade est en réparation dans les chantiers de Corulag. Nous avons essuyé quelques dégâts la semaine dernière, près de Sullust.
- C’est ce qu’il paraît.
- Le reste de mes hommes se repose. Mais moi, je suis libre. Et déterminé. Nous ne pouvons pas laisser les séparatistes acquérir l’une des seules technologies à notre avantage.
- Tout comme je ne peux pas me permettre de perdre Télos.
- Nous sommes donc d’accord.
- Oui. Maintenant, Jagen, si cela ne dérange pas….
- Bien sûr.
Jagen fit quelques pas vers la sortie, puis, au moment d’ouvrir la porte, se retourna.
- Elle apprécie les roses de Corellia et le parfum kuati.
- Ah… merci, dit Kenth d’un air gêné.
- Bonne nuit… conclut simplement Jagen en quittant la pièce.

************


Les ruelles étaient animées dans Veroan City en cette matinée ensoleillée. Jagen déambulait parmi la foule, incognito au cœur de la masse, puisque personne ne savait qu’il était là.
C’était un jour de marché, et de nombreux commerçants avaient abaissé leur rideau pour venir ici, sur la grand-place située devant le palais, pour vendre leurs produits à la foule.
Prenant du bon temps, il s’approcha d’un marchand de fromages d’Aldérande et goûta un échantillon proposé au public. Le produit était doux et très agréable, comme la planète d’où il venait. En se faisant cette réflexion, Jagen se jura de ne jamais manger de fromage hutt – ou quoi que ce soit d’autre qu’ils aient touché, d’ailleurs.
Il passa ensuite à une petite boutique de vêtements neufs venant de Chandrila. Il acheta deux robes pour Vanya, toujours aussi déprimée par la disparition de leur fils. Jagen ne l’avait pas encore retrouvé, mais il savait grâce à la Force qu’il était en vie.
L’échoppe suivante était consacrée aux viandes. L’étal était rustique mais proposait un large choix. Un garçon-boucher découpait des tranches de jambon pour les clients et l’interpella au passage.
- Monsieur, venez goûter les produits frais ! La viande de Roba de Naboo ! Les saucisses de…
Jagen avait encore l’esprit absorbé par sa femme lorqu’il se rendit compte que l’homme était comme tétanisé. Il le regarda et comprit. Il lui fit immédiatement signe de se taire. L’autre lui demanda de le suivre à l’écart, sans se préoccuper plus de son étal.
Lorsqu’ils furent entrés dans le speeder de livraison derrière la petite échoppe, ils se regardèrent face-à-face.
- Thnod Jurgan… murmura Jagen. Par la Force…
- Amiral Eripsa...
- Vous avez été classé comme déserteur après Troiken, Thnod. Vous vous en souvenez sans doute.
- J’en suis désolé, répondit le mandalorien. Servir sous vos ordres était un véritable honneur, mais Montross avait survécu à la bataille et avait juré de me tuer, alors le mieux était de disparaître. Et je ne pouvais pas le faire en étant à votre service. Je me suis terré cinq ans sur Borleias, puis j’ai repris une petite boutique ici. Je vis tranquillement.
- Montross est mort, dit Jagen en se rappelant les détails d’une conversation avec Jango Fett.
- Mais je suis toujours recherché pour désertion, répondit Thnod en haussant les épaules.
- Nous sommes d’accord. Si vous l’avez fait pour protéger votre vie, je ne peux qu’agréer. Encore que ce ne soit pas là une solution très mandalorienne. Enfin, n’en parlons plus. Vous êtes exactement l’homme qu’il me fallait.
- Si vous le souhaitez.
- J’ai besoin d’en savoir plus sur un espion séparatiste infiltré sur Télos.
Le mandalorien jeta un coup d’œil à la porte, puis prit une voix encore plus basse.
- Je ne sais pas de qui il s’agit, dit-il. Mais je sais qu’il s’agit d’un membre des Génoharadans.
En entendant ce nom, Jagen sentit une nouvelle menace peser sur ses épaules.
- Mais… les Génoharadans ont été détruits par Revan, non ?
- C’est ce que tout le monde a cru. Mais il devait rester un agent dormant, ou une recrue, ou encore un aficionado qui a choisi de reconstruire leur ordre.
Il s’interrompit un instant.
- C’est marrant que vous parliez de Revan, parce que figurez-vous qu’ils ont appris que l’un de ses descendants se battait pour la République. C’est pour ça qu’ils ont rejoint les séparatistes.
- Et… de qui s’agirait-il ?
- D’un Jedi, je crois. Une femme, si mes souvenirs sont exacts.
Melena. Je dois la prévenir.
- Comment savez-vous cela ? demanda Jagen, quelque peu suspicieux. Je veux dire, comment savez-vous qu’il s’agit des Génoharadans et qu’ils cherchent à tuer quelqu’un si vous ne connaissez pas leur agent ici ?
- Les conversations fluctuent au bar des Astéroïdes Voyageurs. Si vous voulez, je peux vous y emmener.
- Alors ne perdons pas de temps.

************


La salle principale était bondée lorsqu’ils entrèrent, Jagen portant toujours sous le bras le paquet contenant les robes de Vanya, afin de paraître plus naturel. Jurgan le conduisit dans une petite alcôve annexe. Ils s’étaient à peine assis que le barman vint les voir pour prendre la commande.
- La même chose que d’habitude, et une corellienne pour mon ami, dit Thnod en le voyant approcher.
L’homme revint quelques instants plus tard avec un plateau portant les boissons.
- Maintenant, Fenrick, mon ami, j’aimerais avoir les dernières nouvelles sur nos amis Génos.
- Il est digne de confiance ? demanda le barman en désignant Jagen.
- C’est un mandalorien, répondit Thnod avec le plus grand calme. Et il pourrait bien te fracasser le crâne si tu lui réponds encore une fois sur ce ton. Je l’ai déjà vu en colère, et ça fait peur à voir.
Un peu apeuré, le barman vint tout de même s’asseoir à leur table.
- Les Génos ont assassiné trois pauvres gars hier. Ça serait en rapport avec leur mission ou un truc dans le genre. Figure-toi qu’ils ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Apparemment, une huile de la République serait arrivée.
Jagen fronça discrètement les sourcils. Peu de monde savait que quelqu’un avait atterri la veille. Ce traître n’était pas n’importe qui, finalement.
- Et… peut-on savoir ce qu’ils ont l’intention de lui faire ? risqua Jagen.
- L’éviter, répondit le barman, réticent. Ils ne savent pas si ça a un rapport avec eux, mais ils sont suffisamment intelligents pour décider de la marche à suivre.
- Mais que projettent-ils ? insista Jagen.
Il vit tout de suite qu’il était allé trop loin.
- Vous posez trop de questions, étranger, dit le barman d’une voix menaçante, et ce n’est pas bon pour les affaires. Thnod…
- Je le raccompagne, intervint le mandalorien. Il n’a plus toute sa tête après un verre. Il tient mal l’alcool.
Ils sortirent à deux et traversèrent une bonne partie de la ville pour rejoindre le magasin de Jurgan.
- Ils savent que vous êtes là, dit le mandalorien d’une voix furieuse. Mais ils risquent également d’être avertis que je suis de votre côté.
- Je suis désolé, Thnod…
Il balaya les excuses de la main.
- Tant pis. J’ai une dette envers vous, et je me dois de la payer.
- D’accord.
- Faites attention à vous, cependant. Je peux me cacher, mais vous n’aurez pas cette chance.
- Je sais. Thnod, voulez-vous une chance de vous racheter définitivement ?
- Dites toujours.
- Découvrez où ils se cachent. Leur base, leurs effectifs, leurs provisions. Tout ce que vous pouvez trouver à leur sujet.
- Je vais le faire. En attendant, restez à l’abri.

************


Jagen dormit mal, cette nuit-là. Il fit d’étranges rêves tout au long de son sommeil. Il était sur le pont du Knight’s Blade et voyait Coruscant en feu. Il voyait un océan d’hommes en armure blanche, défilant entre d’immenses bâtiments de métal. Une planète était détruite. D’autres se voyaient bombardées. Des vaisseaux explosaient. Des gens mourraient. Et, en guise de trame de fond, ces deux hommes qu’il avait découvert lors de son crash cauchemardesque sur Korriban. Celui qui s’appelait Sidious, bien sûr. Celui qui tirait les ficelles de cette guerre. Et un autre, vêtu d’une armure, d’un masque et d’un respirateur, le tout en noir. Un homme qu’il n’avait jamais vu mais qu’il avait l’impression de connaître intimement. Ce fut lorsque l’ombre noire retira son casque que Jagen se réveilla.
Haletant et se remettant à grand-peine de ses émotions, il se tourna vers le réveil posé sur la table de chevet de la chambre mise à sa disposition par Kenth. Il était à peine plus de minuit. Alors que ses cauchemars avaient semblé durer des heures. Il se rallongea dans le lit et essaya de s’endormir.
Mais son esprit était trop torturé par les questions. Il savait qu’il devrait avertir Melena de la menace qui pesait sur elle. Il savait également que Thnod risquait sa vie pour une simple dette de soldat, et cela ne lui plaisait pas plus. Il savait enfin que Kenth courait un grand danger en l’hébergeant sous son toit. En fait, de ces trois idées, il ne savait pas laquelle le dérangeait le plus.
Il était ainsi étendu lorsque la porte de sa chambre s’ouvrit. Il resta immobile, attendant la suite. C’est alors qu’il les entendit. Le bruit métallique était léger mais présent.
C’étaient des droïdes assassins, de toute évidence.
Ils étaient huit, et se répartirent de chaque côté de son lit. Sans un mot, Jagen chercha son sabre-laser dans la Force. Une fois qu’il l’eût trouvé, il le fit léviter, et l’emmena à quelques centimètres du droÏde le plus près de lui à sa droite.
Il l’activa et lui fit faire un large cercle.
Les droÏdes n’avaient pas eu le temps de tirer. Ils avaient été détruits en une fraction de secondes. Leurs têtes retombèrent dans un assourdissant fracas métallique. Immédiatement, Jagen sauta de son lit et activa l’alarme d’urgence du palais. Il retourna ensuite examiner les attaquants. Et compris que la situation avait empiré lorsqu’il reconnut les têtes.
Elles étaient identiques à celle d’HK-47, son propre droïde.

************


- C’est forcément une personne bien placée dans le palais, dit Onasi.
- Tu ne crois pas si bien dire, ajouta Jagen.
- Allons dans mon bureau.
Jagen le suivit sans un mot. Lorsqu’ils entrèrent, une magnifique femme était déjà là.
- Jagen, dit Kenth en rougissant, je te présente Mirana.
- Enchanté, dit Jagen avec un grand sourire.
- Moi de même, amiral.
- Maintenant, Kenth, nous devons parler.
- Assieds-toi, je te prie.
Jagen prit place et le fixa.
- Ils savent que je suis là. Et ils ne t’ont pas envoyé de droïdes de combat.
- Ecoute, Jagen, finissons-en avec la paranoïa. J’ai de mauvaises nouvelles. Ternesi a été enlevé.
- Quoi ?!? s’exclama Jagen en oubliant momentanément son affaire.
- Son domicile a été attaqué, expliqua Kenth. J’ai reçu le rapport pendant que tu dormais. Je viens seulement de prendre ma douche.
- Ah. Et tu étais seul dans ta chambre ?
- Non, Mirana y était. N’est-ce-pas, chérie ?
- Oui, mon amour, répondit la créature en minaudant.
- Tu lui fais confiance, constata Jagen.
- Oui, bien sûr.
- Au point de lui annoncer ma présence et de lui révéler mon vrai nom.
Les yeux de Kenth s’agrandirent de stupeur. Mais il n’eût pas le temps de faire quoi que ce soit.
Avec la rapidité et l’agilité d’une gymnaste hors-pair, Mirana sauta par-dessus le bureau et dégaina une arme qu’elle pointa sur la tempe de Kenth Onasi.
- Bien joué, Eripsa. Mais maintenant, si tu tiens à la vie de ton copain, tu vas me suivre sans faire d’histoires. Ou tu auras sa mort sur la conscience en plus de celle de son frère.
- Toujours trop bavard, Kenth. Très bien, je me rends.
Il détacha son holster et le lança en l’air derrière la femme. Mais avant qu’il ne tombe au sol, il manipula son blaster à l’aide de la Force pour le sortir en toute discrétion et le pointer sur la tête de la jeune femme. D’une « main », il attira Kenth vers lui, et de l’autre, il appuya sur la gâchette.
Mirana s’écroula morte sur le sol.
- Nom d’un dragon stellaire… dit Onasi, tout pantelant. C’est elle qui…
- Oui, répondit sombrement Jagen. Mais je ne pouvais pas la laisser en vie. Sinon, les Génoharadans sauraient qui je suis.
- Les Génos… oh, merde…
- Elle en faisait partie. Et ce sont eux qui ont envoyé ces assassins.
- Mais maintenant, nous ne saurons pas d’où elle vient, objecta Kenth. Ni quelle est leur base.
- Si, répondit Jagen. Je sais très précisément où chercher.
- Ah, vraiment ?
- Tu devrais consulter tes livres d’histoire, section Seconde Guerre Civile des Jedi…
- J’y vais de ce pas !

************


Les ruines d’un ancien campement s’étendaient en-dessous d’eux. En dépit des apparences, c’était dans ce coin isolé de Télos qu’allait peut-être se jouer la victoire.
- Nous y sommes, dit simplement Jagen en regardant la porte de la base souterraine, unique vestige encore intact et utilisé.
Il se retourna et vit ses « troupes » : Kenth, Thnod et vingt hommes des F.S.T., ce qui demeurait bien peu face à des ennemis aussi redoutables que pouvaient l’être les Génoharadans.
- Ils savent sûrement que nous sommes là. Leurs défenses seront activées. Avancez à couvert dès que possible, et assurez-vous qu’ils sont bien morts.
- Autre chose, amiral ? demanda l’un des hommes.
- Non. Allons-y.
Il sauta en contrebas de la falaise et se précipita vers le sas métallique. Il n’y avait aucune trace de leurs ennemis. Il inséra sa sonde informatique et déverrouilla la porte.
Un torrent de feu passa à quelques centimètres de lui. Ne perdant rien de son sang-froid, il attendit que le lance-flammes se vide avant de passer la porte et de déclencher un véritable tir de barrage grâce à son fusil DC-17. Trois Génos tombèrent, raide morts.
Les autres le suivirent et ils entrèrent ensemble dans une antichambre froide et austère, dont le sol était couvert de grilles. Jagen se demandait encore de quoi il s’agissait lorsque des vapeurs verdâtres s’en élevèrent.
- Masques à oxygène ! ordonna-t-il à son groupe.
Heureusement, il avait prévu ce cas de figure ; la base était ancienne, et non équipée de l’arsenal de défense récent, comme les mines de proximités à déclenchement laser ou les rayons capteurs, mais disposait d’armes non-conventionnelles qui n’étaient plus fabriquées. Cette zone toxique en était la preuve. Malgré leurs précautions, deux hommes s’évanouirent et furent rapidement évacués. Jagen fit signe aux autres de le suivre, et il s’enfonça un peu plus avant dans les tréfonds du repaire ennemi.
Il avait subi des dégâts considérables, à l’évidence. Plusieurs galeries annexes s’étaient écroulées, ne laissant que la coursive principale intacte. Jagen se demanda un moment si les dégâts étaient volontaires ou pas. Après tout, le complexe existait depuis plusieurs milliers d’années, et le temps avait très bien pu avoir son effet. Mais, au fond de lui, il savait que ces éboulements n’étaient qu’une conséquence parmi tant d’autres – bien plus graves – du bombardement méthodique effectué par Saul Karath pendant la Guerre Civile des Jedi. Avec une pointe de satisfaction, il se rappela de sa campagne contre le Léviathan, le vaisseau avec lequel avaient été commises toutes ces atrocités, et à l’explosion du destroyer de classe Interdictor, qu’il avait vécue d’assez près.
Ils parvinrent enfin à ce qui semblait être un hangar souterrain, avec un accès au plafond. S’approchant du centre de la pièce, il examina les alentours. Une navette s’était tenue là peu de temps auparavant, l’absence de poussière à certains endroits ne laissant aucun doute. Il appela le Centre de Défense Aérienne Télosien.
- Contrôle, dit-il dans le comlink, ici Eripsa, code d’authentification THX 1138. J’ai besoin d’un rapport sur l’activité aérienne dans le secteur 2001-2010.
- Affirmatif, amiral, répondit le contrôle. La dernière activité remonte à trois heures monsieur : un patrouilleur Firespray-31.
Un Firespray-31. Jango en possédait un, mais ce n’était pas lui, puisqu’il était réfugié sur Anoth. Cependant, ce n’était pas un vaisseau courant, loin s’en faut ; et connaissant les craintes des industriels kuatis sur le paiement de leur travail, chaque appareil devait être équipé d’un localisateur. C’était d’ailleurs pour ça que les contrebandiers n’utilisaient jamais de transport CNK. Trop de risques pour si peu. Bien sûr, ceux qui connaissaient les bonnes personnes, comme Jango, pouvaient se le voir retirer. Quant aux autres….
Il serait intéressant de voir si leur pirate avait de bons contacts.
Allant plus profondément dans la base, il parvint à un ascenseur qui accédait visiblement aux entrailles de la base. Il contacta les quelques soldats restés à l’extérieur. L’heure était venue de retrouver le « prototype ».
L’engin n°1 d’une série aux capacités dévastatrices.
Après quelques minutes, il arriva tranquillement avec son bruit de métal habituel et son fusil blaster entre les mains. Arrivé à la hauteur de Jagen, il s’arrêta.
- HK-47 au rapport, maître.
- Bien, répondit Jagen. HK, te souviens-tu de cet endroit ?
Le droïde sembla examiner les alentours.
- Non, maître. En revanche, je sais de quoi il s’agit.
Derrière lui, les hommes chuchotaient. La plupart avaient vu les holodrames qui mettaient en scène Revan, le héros des guerres mandaloriennes, qui était revenu pour détruire la République avant de se retourner contre ses propres forces et de détruire Malak. Bien entendu, tous, excepté Kenth, ignoraient que leur chef était son descendant direct. Mais ils avaient reconnu le droïde.
- Bien. Maintenant, nous allons descendre, HK et moi, dans la partie inférieure de l’usine, dit-il aux autres.
- C’est de la folie ! s’exclama Kenth, inquiet.
- Je viens avec vous, dit Thnod d’une vois assurée.
- Non, nous descendrons à deux, répéta Jagen. Assurez-vous qu’aucun ennemi n’approche cet endroit.
- Mais…
- Ils ne sont pas à l’intérieur. Ou, si ils le sont, tant mieux. Gardez les lieux.
- Jagen… dit Kenth, dépité.
Il le fixa droit dans les yeux.
- Non. C’est un point essentiel de mon plan.
Et, sans attendre d’autres commentaires, il entra, suivit de HK-47.
La descente commença dès que les portes se refermèrent. Jagen entreprit de vérifier les derniers points qui lui tenaient à cœur.
- HK, d’après ce que j’ai compris, ces modèles ont été conçus d’après tes plans originaux ?
- Oui, maître. Revan lui-même a programmé mes fonctions cognitives. Par la suite, il a été le seul à m’améliorer.
- Le syndrome « sac à viande », n’est-ce-pas ?
- C’est ainsi que je devais appeler son apprenti.
Une certaine nostalgie se faisait entendre dans sa voix métallique.
- Malak n’était qu’un abruti doublé d’un porc, dit-il d’un ton plein de dégoût, et peu subtil avec ça. Mais Revan…. Combattre à ses côtés était comme naître une seconde fois.
- Je ne sais pas ce que cela fait, remarqua Jagen. Normalement, aucun être vivant ne peut s'en souvenir.
- Vous oubliez que les droïdes ont une mémoire bien plus longue que celle des sacs à viande, maître… avec tout le respect que je vous dois.
- Je sais. Mais je croyais que tu avais perdu la mémoire à certaines reprises.
- Affirmatif. Le parallèle avec mon créateur en est d’ailleurs troublant. C’était un être exceptionnel, mais avec une mémoire défaillante – sauf, bien sûr, lorsqu’il est revenu à son état premier – qui avait les mêmes symptômes que la mienne.
- Et, donc, ces copies seraient fabriquées sur le même modèle que toi ?
- Oui, maître.
- Ainsi que la programmation ?
- L’usine a été créée par Revan, maître. Les ingénieurs qui ont modelé les versions suivantes n’ont en aucun cas modifié la partie centrale. D’où le problème causé par mon module d’auto-préservation.
Jagen sentit son sang se glacer. En voilà un, de problème, dont il n’avait pas eu connaissance jusqu’à maintenant.
- Et…. Quel est ce problème ? demanda-t-il, inquiet ?
- Mon système cognitif identifie ces doubles comme une copie de moi-même et m’empêche de les détruire.
- Cela veut-il dire que je vais me retrouver seul face à une bande de droïdes assassins armés jusqu’aux dents ?
- Bien sûr que non, maître. Grâce aux nombreuses années de réflexion dont j’ai bénéficié, j’ai pu mettre au point une technique. Il suffit de me concentrer sur les aspects qui diffèrent – comme, par exemple, l’absence de ma belle couleur rouge rouille sur leur carcasse fade et sans âme, ou leur programme intolérable de travail en groupe – pour régler ce détail insignifiant.
- Alors, concentre-toi là-dessus, dit Jagen, légèrement rassuré.
À ce moment, la porte s’ouvrit et laissa apparaître un hall désert. Jagen nota que, étant donné la durée de leur descente en ascenseur ils devaient être à une grande profondeur. Sans doute pour masquer au scanner la signature énergétique émise par les chaînes de montage et le réacteur associé.
Alors qu’il avança, une alarme retentit et deux tourelles de défense automatiques ouvrirent le feu. Il se mit à couvert dans l’ascenseur. HK-47, lui, en sortit, visa les deux tourelles tour à tour et les détruisit.
- Les sacs à viande sont si peu objectifs, dit-il lorsque le silence fut revenu. Ils se sont imaginés qu’une de leurs créations ne viendrait jamais pour les attaquer. Autant dire qu’il s’agit d’une erreur critique.
- Et moi ? demanda Jagen, encore sous le choc (le premier tir était passé à cinq centimètres de sa tête, ce qui était capable de refroidir même les ardeurs du plus impétueux des amiraux).
- Votre armure devrait être capable d’encaisser 71% des tirs frontaux émis dans la première minute du combat, dit le droïde d’un ton sarcastique. Utilisez-la avec parcimonie.
- Merci du conseil, répondit Jagen en grognant.
Ils s’enfoncèrent un couloir latéral qui menait visiblement au générateur qui contrôlait les défenses de cette partie du complexe. Seuls quelques vigiles mécanisés protégeaient l’endroit, et ils ne purent rien faire face à ce duo de choc. Ensuite, ils allèrent désactiver les systèmes annexes dans une autre partie. Ils retournaient au hall, où l’ascenseur devait les conduire jusqu’à la partie inférieure – autrement dit, la chaîne de montage – lorsque que HK s’engagea dans un autre couloir. Jagen le suivit, peu rassuré mais confiant dans les capacités de son ami de métal.
C’était la zone de mise au point. Sans un mot, HK-47 s’installa sur une table de travail et appuya sur un bouton. Un droïde de réparation sortit d’une trappe cachée dans le mur opposé et vint effectuer plusieurs remplacements de composants défectueux. Jagen, qui n’aimait pas trop ça, garda soigneusement la main serrée sur son arme.
Enfin, après quelques minutes de travail, le droïde retourna dans son emplacement et HK se leva. Au premier coup d’œil, Jagen remarqua que ses mouvements étaient plus fluides, plus directs. Il allait lui demander ce qui s’était passé, mais n’eût pas à le faire.
- J’ai pensé qu’il vaudrait mieux avoir toutes les armes de notre côté avant de s’enfoncer plus avant dans l’usine, maître, dit spontanément le droïde, comme s’il avait lu dans ses pensées. J’ai donc décidé de remplacer certains de mes vérins et de mes servomoteurs par les modèles utilisés par mes… successeurs. Par le Créateur, je déteste ce mot.
- Ce n’est pas ce qu’ils sont ?
- Vous ne comprenez pas maître. Ce sont juste des récipients de métal… Ils n’ont pas de personnalité, voyez-vous ? Ils ne connaissent pas mes techniques mises au point pour approcher une cible sans se faire repérer, ou pour devenir le meilleur serviteur de sa cible avant de l’achever de deux balles ; en somme, ils ne disposent pas de mon héritage.
Il y avait un son nouveau dans sa voix, quelque chose qui ressemblait à de la pitié ou… de la mélancolie ? En comprenant cela, Jagen se demanda comment on pouvait encore considérer que les machines n’avaient pas d’âme. Bien entendu, les droïdes de combat de la Fédération, avec leur mémoire extrêmement limitée, ou les droïdes d’entretien de Coruscant fabriqués avec des circuits hutts, n’étaient pas à mettre dans le même sac que les droïdes astromécanos, assassins ou de protocole. Des droïdes intelligents.
Ou, du moins, plus que la plupart des personnes avec qui il travaillait au Sénat.
Ils se remirent en marche et retournèrent au hall des ascenseurs sans un bruit. Enfin, ils descendirent au niveau inférieur. Les portes s’ouvrirent et ils arrivèrent au niveau du contrôle central.
- Désactivons la console, à présent.
Le droïde obéit immédiatement et se précipita sur l’ordinateur. Mais, après une minute, il abandonna la programmation et se retourna vers lui.
- Il y a deux chaînes de montage, maître. Il faut les désactiver chacune avant de pouvoir arrêter l’usine et la redémarrer pour notre usage.
- Alors allons-y.
- Il y a autre chose.
- Quoi ? demanda Jagen, gagné par l’impatience.
- Un nouveau modèle est en production, dit le droïde
Jagen réfléchit un instant. Si nouveau modèle il y avait, cela impliquait forcément des prototypes.
Bien plus facile à modifier que leurs congénères.
- Va neutraliser les chaînes de montage, en épargnant la majeure partie de la production, ordonna-t-il au droïde. Je reste ici pour protéger le terminal central.
Le droïde s’exécuta. Jagen attendit en regardant l’usine gigantesque, tout en gardant un œil sur les accès à la pièce. HK repassa une fois et alla neutraliser la partie opposée. Bientôt, toutes les chaînes étaient à l’arrêt.
- Bien, dit Jagen au droïde lorsque celui-ci fut revenu à sa hauteur. Maintenant, nous allons reconfigurer l’usine pour qu’elle nous obéisse.
- Bien, maître. Cette opération peut prendre plusieurs minutes.
- Oh, ce n’est pas grave, j’ai tout….
La sonnerie de son comlink l’interrompit dans sa lancée.
- Amiral, ici Jurgan, dit le mandalorien sur leur canal sécurisé. Une navette s’est posée dans le hangar ; on reste ici pour couvrir vos arrières, mais si ils sont nombreux, nous ne tiendrons pas très longtemps.
- J’arrive, Thnod, dit-il avant de raccrocher. HK , reprit-il précipitamment, remets l’usine en marche et rejoins-moi en haut dès que tu auras fini. Ça risque de chauffer.
- Bien, maître.
Jagen se hâta de faire le chemin en sens inverse, et il y parvint assez rapidement, malgré la longue montée de l’ascenseur.
- Allons-y, dit-il à ses hommes lorsque la porte s’ouvrit. Il n’y a pas une minute à perdre.
Ils foncèrent dans le hangar souterrain. Une navette était là, et il ne s’agissait pas d’un Firespray. C’était un transport de troupes.
Et plusieurs Génoharadans en sortirent.
- Osik ! jura-t-il bruyamment. En arrière, vite !
Mais leur retraite fut coupée par deux escouades d’assassins qui s’étaient cachées dans la salle de sécurité. Un homme se trouvait à leur tête. Et Jagen le connaissait, même s’il était bien incapable de dire où il l’avait vu.
- Eh bien, mes amis, c’est Noël avant l’heure ! s’exclama celui-ci. L’amiral Eripsa en personne vient nous rendre visite !
L’homme était baraqué et mal rasé, et de profondes cicatrices barraient son visage. Jagen était certain de l’avoir déjà vu.
Les autres officiers le raillèrent de toutes leurs forces.
- Eh oui, amiral, reprit l’autre, la voix pleine de méchanceté, vous n’auriez jamais imaginé que vos graines de mutins en arriveraient là !
C’est alors qu’il les reconnut. Les maîtres-assassins n’étaient autre que l’ancien équipage du Forte Tête, qu’il avait renvoyé en montant à bord, excepté Galieet Hurieegh et Tiken Sovv, qui étaient restés loyaux.
Et leur chef était le lieutenant patibulaire qu’il avait envoyé au tapis d’un crochet bien placé.
- Si, répondit Jagen en cherchant comment gagner du temps. Vous étiez fidèles à Willspawn. J’aurais dû me douter que vous finiriez comme lui.
- Le véritable amiral nous a redonné un job au sein de la flotte de son fils, cracha l’assassin. Et vous nous en avez encore privé. Vous l’avez tué et vous avez pris sa place.
- Ainsi donc, vous travaillez pour Stark ?
- A mi-temps seulement, répondit l’autre. Pendant qu’il était au chaud dans les limbes de la Guilde du Commerce, on a découvert un groupe d’assassins œuvrant pour la République. On s’est arrangé pour la détourner.
- Les Génoharadans n’ont jamais agit dans l’intérêt de la République. Seulement dans le leur.
- Encore un mot et vous rejoindrez Willspawn dans la tombe, Eripsa.
Il sentait une présence en approche, non vivante mais bien présente.
Une présence métallique.
- Pas si je vous y envoie en premier.
C’est le moment que choisirent les droïdes HK pour ouvrir le feu sur les Génoharadans. HK-47 était à leur tête, son fusil blaster fauchant tous ceux qui étaient à sa portée. L’ex-lieutenant, rendu furieux par ce retournement de situation, le visa à la tête.
La scène lui rappela la bataille sur l’Opportuniste, le vaisseau amiral de Stark, lorsque Jagen avait failli être abattu par Willspawn.
Sauf que cette fois-ci, Vanya ne serait pas là pour le sauver.
Jagen tenta de réagir, mais il était trop lent. Et quelque chose d’autre se passa.
Un homme se jeta sur le tireur et entama avec lui une véritable bataille de poings. Reprenant ses esprits, Jagen se joignit à lui.
C’était Thnod. Sans doute s’était-il lui aussi remémoré la bataille, où il avait failli être assassiné par un anzati affamé. Le genre de choses que l’on ne digérait pas.
Les trois hommes entamèrent une lutte aux poings. Ils étaient tous trois aussi vieux, mais l’ex-lieutenant était étonnement en forme pour son âge. Sans doute des implants et des stims, pensa Jagen. Cependant, il ne faisait pas le poids face à deux mandaloriens en armure et fut vite mit hors-jeu.
Pendant ce temps, les autres républicains, aidés par les droïdes assassins, avaient nettoyé le reste de la pièce des ennemis qui auraient pu s’y trouver. Le calme revint rapidement.
- Que fait-on de celui-là ? demanda Thnod en désignant le chef des Génoharadans, qui reprenait conscience maintenant qu’il était attaché.
- On l’embarque. Les prisons républicaines seront sa prochaine demeure.
- Je t’aurai, Eripsa ! jura l’autre en s’éloignant, encadré par deux hommes des F.S.T. en armes. Souviens-toi de Nyrs Rosh’em ! Souviens-toi de mon nom.
- Assurez-vous qu’il soit bouclé définitivement, et hors de ma vue, ordonna Jagen à deux autres hommes. Parce que si je le recroise, je le tue à mains nues.
- Dois-je procéder à une élimination, maître ? intervint HK-47.
- Pas pour le moment. Suis-moi.
Jagen s’éloigna en compagnie du droïde et fut bientôt rejoint par Thnod et Kenth.
- Je construis une flotte, dit-il sans détour. Une flotte destinée à assurer la pérennité de la République. J’ai besoin de toute l’aide disponible.
- Je suppose que nous avons ta confiance, à présent ? demanda Kenth.
- Bien entendu.
- Je serais à vos côtés, amiral, dit Jurgan.
- Appelez-moi par mon prénom, Thnod. Vous êtes un de mes meilleurs hommes, après tout. Que vous portiez l’uniforme républicain ou pas. J’aurai besoin de vos services sur Anoth, dans mes chantiers navals. Vous y retrouverez une vieille connaissance.
- Vraiment ?
- Je pense que Jango vous fera confiance après cette histoire.
- Alors, ce sera un honneur pour moi de servir à la fois un ami et le Mand’alor sans que ces deux notions soient contradictoires.
- Je m’en réjouis d’avance. Quant à toi, Kenth…
- Je reste sur Télos, quoi qu’il arrive. J’aime trop ma planète.
- Je n’en attendais pas moins de toi. De toute façon, c’est ce que je t’aurais demandé.
- Ah ?
- Maintenant que l’usine est réactivée, il va falloir quelqu’un pour gérer les acheminements de droïdes HK.
- Ce n’est pas dangereux ? Tous ces droïdes si indépendants…
- HK les a programmés de façon à ce qu’ils m’obéissent, à moi et à tous les membres d’Aurek Bleu. Et j’ai besoin de ce genre d’équipage pour piloter mes croiseurs.
- Évidemment.
- Maintenant, la seule question reste : Mais où est donc passé Riarth Ternesi ?
- Je l’avais oublié, celui-là. Tu sais où il est ?
- Pas encore. Mais j’entends bien le découvrir. Cette histoire n’est pas terminée, loin s’en faut.
Modifié en dernier par Jagen Eripsa le Jeu 29 Mar 2012 - 16:55, modifié 2 fois.
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Messagepar Nicravin » Jeu 29 Mar 2012 - 15:42   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Sympa ce chapitre, on sent qu'on entre dans un tournant de l'histoire :jap:
Jagen Eripsa a écrit:- Il travaillait à Centax depuis que sa création lorsqu’il a décidé de tout plaquer

Il est en trop le que, non ? :hello:
Jagen Eripsa a écrit:Ce fut lorsque l’ombre noire retira son casque que Jagen se réveilla.

Pas de bol :lol:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 29 Mar 2012 - 16:17   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Effectivement, le "que" est en trop... Je sais pas ce qui s'est passé quand j'ai écrit ce chapitre, mais c'est juste la vingtième faute que je corrige... :transpire:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 29 Mar 2012 - 17:08   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

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Messagepar Nicravin » Jeu 29 Mar 2012 - 19:11   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Jagen Eripsa a écrit:Tome II publié !

Cool pour le tome II. J'aime bien ce site :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 30 Mar 2012 - 10:36   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Chapitre 15

« Si vous voulez mon avis, la principale différence entre la flotte Loyalty et les fidèles de Palpatine, c’est que les hommes qui suivent Eripsa sont des guerriers dans l’âme. Ceux qui soutiennent le chancelier, eux, n’en ont pas. »

Ex-Chancelier Suprême Finis Valorum, lors d’un gala mondain sur la planète Eriadu, peu avant de subtiliser les documents personnels du capitaine Wilhuff Tarkin.

Télos IV, 269 jours après la bataille de Géonosis.

Jagen courait encore lorsqu’il entra dans le bureau du gouverneur Onasi. Refermant derrière lui les portes du bureau, il vit avec surprise que les deux vieux amis n’étaient pas seuls.
- Finis ? Mais que faites-vous là ? demanda-t-il.
Car la troisième personne n’était nul autre que l’ancien Chancelier Suprême de la République, Finis Valorum en personne. Il avait l’air en grande discussion avec Kenth.
- Je te cherchais, Jagen, répondit son ancien mentor politique. J’ai des informations. J’ai contacté le Knight’s Blade pour essayer de te les transmettre, mais le capitaine Solo m’a indiqué qu’il n’arrivait pas à te joindre et que la transmission serait meilleure depuis le système Télos. J’ai tout de suite compris.
- Je suis sur une affaire d’enlèvement doublée de meurtres et d’un complot, répondit Jagen sur un ton d’excuse. Je n’avais pas l’intention de m’embarquer là-dedans, mais ce qui est fait est fait.
- Ce n’est pas grave. De toute façon, il vaut mieux pour nous tous que ces papiers ne traînent pas n’importe où.
Il sortit de l’intérieur de sa veste un ensemble de cartes de données.
- Où avez-vous subtilisé cela ? questionna-t-il, amusé.
- Chez Tarkin, bien entendu. Ce cher gouverneur m’a paru un peu trop proche de Palpatine pour être honnête. J’ai copié toutes ses données personnelles.
- Et qu’avez-vous trouvé ?
- Il y a beaucoup de comptes inintéressants, de rapports ennuyeux, mais j’ai découvert pas mal d’autres informations. Tout d’abord, il semblerait que Tarkin vise le poste de gouverneur sectoriel d’Eriadu.
- Gouverneur sectoriel ? Je croyais que ce poste avait été supprimé. Depuis Ruusan, au moins.
- C’est exact. Palpatine envisagerait de le rétablir.
- Dans quel but ?
- Avec les gouverneurs à sa botte, Palpatine n’aurait plus besoin du Sénat pour contrôler les systèmes de la Bordure.
- Il pourrait donc le dissoudre plus facilement.
- Et cela ne lui porterait même pas préjudice.
- Quoi d’autre ?
- Tarkin est quelqu’un d’inquiétant, lâcha Valorum. Il a écrit toute une série de textes sur le rôle de la peur dans la gouvernance galactique.
- Pas étonnant de sa part.
- Et, chose plus inquiétante encore, il entretient une correspondance soutenue avec Raith Sienar.
- Le frère de Ralph ? Le patron de S.F.S. ?
- En personne. Apparemment, ils partagent quelques idées.
- A quel sujet ?
- Les armes de destruction massive.
- De quel rang ? intervint Kenth.
- Suffisantes pour détruire plusieurs villes d’un coup, répondit sombrement Valorum. J’ai adjoint quelques esquisses au dossier. Et maintenant, si vous le permettez, je vais prendre congé. J’ai encore beaucoup de travail. D’ailleurs, Jagen, j’ai mis mon neveu Flavius sur l’affaire. Il devrait te contacter bientôt.
- J’en serai ravi. Bonne chance, Finis. Que la Force soit avec vous.
- Et avec vous aussi, Jagen. Ainsi qu’avec vous, Kenth.
- De même pour vous, Finis, répondit ce dernier.
L’ancien chancelier sortit rapidement et Kenth alla verrouiller la porte derrière lui.
- Toujours aussi actif, ce sacré Finis, n’est-ce-pas ? s’exclama-t-il lorsqu’il fut sûr que la protection sonore était activée.
- Il m’aide à prouver la culpabilité de Palpatine, répondit Jagen en passant. Alors, quoi de neuf à propos de Ternesi ?
- Nous avons un lieu, répondit Kenth. Filnis Kuat a appelé. Ils ont réussi à identifier quel vaisseau avait été acheté par les ravisseurs.
- Alors ?
- Tu ne vas pas en croire tes oreilles.

************


Croiseur Acclamator Prosecutor, en orbite de Télos IV, 272 jours après la bataille de Géonosis.

Bien qu’il ait été nommé Commandant des Forces Spéciales dès le lendemain de la bataille de Géonosis, sur sa propre injonction, Jagen n’avait encore jamais vraiment eu l’occasion de travailler avec les commandos, déléguant les responsabilités au général Arligan Zey. Mais cette fois-ci, Zey était en mission sur Qiilura, une petite planète fermière où des séparatistes s’étaient installés. Une perte de temps, à son avis. C’était donc à lui de reprendre les rênes.
Quatre commandos clones lui faisaient face, avec leurs armures Katarn et leurs redoutables DC-17, si performants qu’il en avait lui-même commandé un pour son usage personnel. Ils étaient accompagnés par un capitaine ARC et par un jeune Jedi au visage juvénile, qui disposait d’un grade de deux crans inférieurs au sien. Fantastique. Un gamin Jedi et cinq clones. Et moi, bien entendu. Quand cesserai-je donc de me coller dans des situations inextricables ?
Les commandos clones s’étaient mis au garde à vous dès qu’il était entré, rapidement suivis par les deux autres.
- Repos, messieurs. Et félicitations. Vous avez été choisis pour la mission de l’année.
- Merci, monsieur.
- Faisons connaissance. Tout d’abord, notre général Jedi. Vous êtes bien Bardan Jusik ?
Le gamin sembla tiquer lorsqu’il s’entendit appeler « général Jedi », et Jagen décida rien que pour ça de lui accorder sa confiance.
- Oui, amiral.
- Est-il vrai que vous venez d’être promu ?
- Le général Zey, mon ancien maître, a estimé que ce serait mieux étant donné… son absence.
- Evidemment. Bien.
Il passa au capitaine clone.
- Vous êtes le capitaine N-11, n’est-ce-pas ?
- Oui, amiral. Appelez-moi Ordo.
- Vous êtes un des protégés de Kal, n’est-ce-pas ? demanda Jagen avec un sourire.
Il avait longuement discuté avec Skirata lors de ses permissions sur Coruscant à propos du traitement réservé aux soldats clones et avait ainsi appris que chaque homme avait un nom, et ce malgré les efforts acharnés des kaminiens. Et il s’était depuis lors résolu à les employer.
- Kal’buir pense beaucoup de bien de vous. Il dit que vous êtes l’un des rares bâtards à qui l’on puisse faire confiance.
Bâtard. Une insulte dans la bouche de la plupart des gens, mais pas dans celle des clones. Ils avaient le droit de se sentir de race supérieure, après tout ce que les kaminiens avaient traficotés dans leurs gênes.
- Enfin, l’un des rares officiers ou sénateurs… reprit le capitaine, qui s’était apparemment rendu compte de la bourde qu’il venait de commettre.
- Ne vous inquiétez pas, j’ai compris, le coupa Jagen. Bien, maintenant, passons à l’Escouade Delta. D’après ce que je sais, il s’agit de la meilleure escouade des Forces Spéciales.
- RC-1138 au rapport, monsieur, dit le sergent clone dont l’armure était couverte de bandes orange. Boss, pour vous servir. Voici RC-1140 Hacker (il désigna le clone avec les décors verts), RC-1262 Nitro (le clone en noir et jaune) et RC-1207 Sev, monsieur.
Ce dernier était sans aucun doute le plus étrange de tous. Son armure était couverte de traces rouges évoquant des taches de sang, le tout complété par ce qui semblait être une main d’enfant ensanglantée posée sur le casque. Son aspect était sinistre.
- Bien, répondit Jagen en se reconcentrant. Maintenant que les mondanités sont terminées, nous allons pouvoir aborder le cœur de notre mission.
Il se dirigea vers l’écran de la salle de briefing et afficha l’image rapportée par les agents républicains.
- Voilà notre cible, messieurs. La station Exveda.
Exveda – c’était là ni plus ni moins qu’un nom de code non-officiel attribué par les services secrets républicains – était en réalité un sphère de contrôle de croiseur Lucrehulk dépourvue d’anneau de protection. Cependant, elle différait des autres appareils du genre à cause des trois excroissances près de son équateur.
- Ces trois rajouts, expliqua Jagen, sont des cellules de haute sécurité, destinées à l’internement de prisonniers dangereux. A l’heure actuelle, seul le compartiment central est utilisé. Mais, à terme, l’installation devrait accueillir près de cent mille prisonniers. Autant dire que le Haut Commandement – autrement dit, moi – pense qu’il faut détruire cette installation avant qu’elle ne soit totalement opérationnelle.
- Qui doit-on exfiltrer ? demanda Boss.
- Le scientifique Riarth Ternesi, ancien responsable du département turbolaser de S.S.M. Centax. Autrement dit, le genre de type qu’il vaut mieux avoir dans son camp que dans celui du voisin.
- Et comment va-t-on l’exfiltrer ?
- C’est là que ça se complique, dit sombrement Jagen. Notre seule option d’entrée est une approche par vaisseau furtif.
- Au stygium ? dit Sev.
- C’est la seule solution.
- Pourquoi ne pas y aller avec le Prosecutor ? suggéra Hacker. Une opération de grande envergure. Si on veut que la cible soit détruite, après tout, c’est la meilleure solution.
- Pas vraiment, répondit Jagen. Regardez.
Il agrandit la vue, laissant apparaître la planète à proximité de la station. Une bonne partie en manquait, ce qui permettait de voir le noyau en fusion.
Les Delta sifflèrent d’admiration.
- Voici Péragus, expliqua Jagen. Ce monde a autrefois fait partie des plus grands exportateurs de carburant. Un carburant qui imprègne chaque roche sur la planète. Mais un carburant avec un gros défaut. Il est explosif. Une étincelle et c’est le chaos. Cette planète a été détruite avec un tir de blaster.
- T’as entendu, Nitro ? Il te reste encore du chemin à faire !
- Donne-moi un cutter à fusion, et on en reparlera…
- Donc, comme vous l’aurez compris, reprit brusquement l’amiral, un tir un peu trop puissant – mettons, d’une des batteries laser du Prosecutor – qui louperait son coup risquerait de déclencher une réaction en chaîne capable de détruire ce qui reste de la planète. Et nous avec.
- Il s’agit donc d’une mission d’infiltration ? demanda Jusik.
- La destruction n’est pas envisageable. A moins qu’on ne se trouve à distance au moment de l’explosion, bien entendu.
- Une charge pilotée.
- Personnellement, je voterai plutôt pour une bombe à retardateur. De quoi nous laisser le temps de s’enfuir, sans être dépendant des problèmes de transmissions causés par le champ d’astéroïdes.
- Le maximum programmable est vingt minutes. Et il faudrait la poser sur le générateur.
- Le timing sera très serré.
Ordo prit la parole.
- Une mort certaine… de faibles chances de succès… Mais qu’attendons-nous ?

************


Le vaisseau furtif sortit de l’hyperespace à proximité de la station Exveda. C’était un Croiseur Consulaire CR-20 modifié au début de la guerre. Le salon-capsule si caractéristique de ce genre de vaisseaux avait été remplacé par un générateur de champ de camouflage. C’était une technique efficace, mais qui rendait l’espace quelque peu exigu pour sept personnes pendant deux jours de trajet. C’est pour cette raison qu’ils poussèrent pour la plupart un soupir de soulagement en retournant dans l’espace réel.
Jagen était à la manœuvre, accompagné de Jusik. Ils enclenchèrent immédiatement le champ de camouflage et commencèrent leur approche. Leur but était de trouver un sas non protégé qu’ils pourraient aisément ouvrir. Ils en trouvèrent un.
Juste sous le quartier des cellules.
- Parfait, dit-il d’un ton enjoué. Préparez-vous à sortir.
Il lança la manœuvre, mit son casque et rejoignit les autres près du sas d’accès. Celui-ci s’ouvrit, laissant apparaître deux coursives cylindriques propres à ce genre de vaisseau.
Ainsi que les deux escouades de droïdes de combat qui les protégeaient.
- Osik ! s’écria-t-il en se mettant à couvert. Détruisons-les avant qu’ils ne donnent l’alerte.
Ce fut relativement facile. Les droïdes de combat n’avaient qu’une intelligence limitée, et sa priorité était le combat. Aucune unité n’avait pris le temps de rejoindre un poste com. Les deux derniers essayèrent, mais furent rattrapées par le sabre laser de Jusik, qui les trancha proprement.
- Très bien, dit Jagen. Maintenant, on rejoint le poste de contrôle des cellules.
- Vous avez une idée ? demanda Ordo. Au cas où nous aurions à faire à un humide.
- Hmm….
Il se souvint d’une vieille ruse corellienne qu’il avait vue dans un holofilm quelques temps auparavant.
- Mettez des menottes. Vous serez des prisonniers et Jusik et moi, les mercenaires qui vous ont capturé.
- Ça ne marchera jamais !
- On peut toujours essayer.
Les clones s’exécutèrent bon gré, mal gré, et ils prirent ensemble le chemin des ascenseurs. Une fois arrivés, ils montèrent à l’étage du quartier de détention.
- Personne, dit Jagen en voyant le terminal inoccupé.
- Une pause caf, peut-être ? suggéra Nitro.
- Ça se pourrait. Restez sur vos gardes. Ordo, pouvez-vous…
- Tout de suite.
Le Null s’approcha de l’ordinateur de détention et commença le piratage.
- Ternesi n’est pas là, annonça-t-il après quelques secondes de silence. Ils l’ont emmené sur le pont de chargement.
- Les hangars ? demanda Jagen, le ventre serré.
Il n’avait pas envie de recommencer la traque.
- Presque. Des entrepôts. Sûrement pour tester de nouvelles armes.
- Alors, il a craqué.
- On dirait bien.
- On ne peut pas approcher, dit Jusikl. Il y aura trop de droïdes.
- Les casseroles, on s’en occupe, intervint Boss. On a déjà neutralisé un vaisseau de ce genre dans le passé.
- Peut-être, mais il n’était pas actif, répondit Jagen. Le mieux serait en fait de provoquer une diversion. Une évasion de masse, par exemple. Même s’il s’agit de criminels, ils attireront l’attention des séparatistes.
- Je vais voir… Pas de criminels, répondit Ordo quelques instants plus tard. Mais il y a une escouade des renseignements républicains au grand complet.
- Les Renseignements ? demanda Jagen, inquiet.
Il préférait éviter toute interaction avec ce milieu trop proche de Palpatine à son goût. Et il n’avait pas oublié le coup de Raxus.
- Dix hommes, confirma Ordo. Bloc de détention AA-23. Troisième porte à droite.
- J’y vais, dit Jagen.
Il y parvint assez rapidement et ouvrit la porte.
La cellule était vaste mais restait trop limitée pour accueillir les dix personnes qui s’y trouvaient. Il s’agissait bel et bien de dix hommes des Renseignements Généraux Républicains, soit l’intégralité d’une cellule.
Ce qui signifiait, de toute évidence, que quelques secteurs séparatistes n’étaient plus couverts.
Il sentit une pointe de peur chez ces hommes. Un, en particulier, sans qu’il ne sache pourquoi. Il se souvint de son armure et de son casque ; ces pauvres gars avaient dû le prendre pour un tortionnaire séparatiste. Il retira son buy’ce.
- Amiral Eripsa ! s’exclama celui qui semblait être le chef.
- En personne. Vous êtes ?
- Colonel Vyn Narcassan, à votre service, répondit l’autre. Vous avez ici la cellule du secteur Bakura.
- J’imagine que nous n’avons plus aucun renseignement à espérer de ce côté-là.
- Pas le moindre, en effet. Ils ont réussi à nous encercler. La reddition était la meilleure solution pour nous tous. Aucun de mes hommes n’a cédé. En vérité, les séparatistes ne se sont pas trop intéressés à nous. Ils auraient un autre hôte, un scientifique.
- Vous pouvez le remercier. C’est lui que nous sommes venu délivrer. Nous n’avions aucune information concernant votre capture.
- C’est compréhensible. Nous sommes prêts à vous aider.
Il se mit face à mes hommes.
- Voici, de gauche à droite, le sergent Jal’daan, mon second, et les hommes de la cellule de Bakura : Porianov, Gal’grit, Bereni, Oriano, Solarus, Verrn, Lycyn et Cadera.
Un sentiment de peur, une nouvelle fois. C’est alors qu’il comprit. Cette peur était justifiée.
- Seconde classe Cadera. Venez-ici. Tout de suite.
L’homme s’exécuta.
- Retirez votre casque. Immédiatement.
L’absence du casque noir des Renseignements révéla un visage juvénile aux accents corelliens. Le jeune homme avait des cheveux noirs et des yeux bruns.
- Vous serez sanctionné. Les règlements ne sont pas là pour décorer. Il faut aussi les suivre à la lettre.
- Sauf votre respect, amiral, intervint Narcassan, je ne vois pas ce que Cadera…
- Il s’est engagé sous un faux nom, répondit Jagen de sa voix la plus tranchante.
- Je vous assure que…
- En vérité, il s’appelle Eiran Eripsa.
Les yeux de Narcassan s’élargirent.
- Eiran… Eripsa ? Oh, je vois….
- Merci, papa, dit Eiran en bougonnant. Trois mois d’efforts pour cacher mon identité, et tu as tout balayé en dix secondes.
- Et qu’aurais-je du faire, à ton avis ?
- M’ignorer. Comme tu l’as toujours fait.
Jagen eût l’impression d’être touché en plein cœur.
- Sortez, ordonna-t-il aux autres hommes. Et refermez la porte.
Narcassan obéit très rapidement, visiblement désireux de ne pas se retrouver prit au cœur des histoires de famille de son supérieur hiérarchique. Père et fils se trouvèrent alors seuls dans la cellule.
- Comment peux-tu dire ça ? demanda Jagen, dépité.
- Tu as toujours fait passer l’armée avant tout. Avant ta famille, avant maman, avant… moi.
- Enfin, Eiran… nous sommes en guerre…
- C’était déjà comme ça avant. Et tu as oublié mon anniversaire. Alors que tu avais promis de venir me voir dans cette académie.
- Je suis désolé.
- Tu peux l’être.
- Pourquoi t’es-tu enfui ?
- J’en avais marre d’être juste « le fils de… ». C’est d’autant plus dur quand son père est le supérieur des profs.
- Mais tu n’es pas un « fils de ». Tu es capable de te faire par toi-même, j’en suis persuadé.
- Tu ne m’en as jamais laissé l’occasion. Tu as toujours pris les décisions pour tout le monde. Maman en a souffert la première. Elle était libre, avant de te rencontrer.
- J’ignorais que vous le viviez aussi mal.
- Parce que tu ne t’es jamais intéressé à ce qui se passait à l’intérieur de ta famille. Tu n’avais qu’un seul mot en tête : la République. Pas étonnant que maman ait décidé de repartir sur Bespin. Au moins, tes parents s’occupaient d’elle.
- Eiran, je veux juste faire mon devoir.
- Donc, tu préfères ton devoir à maman ?
- Ta mère comprend. C’est pour cela qu’elle pleure.
- Vraiment ? Ce n’est pas parce que tu l’abandonnes ?
- Non.
- Quel conte pour enfants vas-tu encore me sortir, cette fois-ci ?
- Eiran !
Jagen ne pouvait plus se contenir. Il aimait son fils. Il savait qu’il avait échoué en tant que père et en tant que mari, mais il n’aimait pas se le faire rappeler. Eiran avait grandi, à présent. Il était en âge d’affronter la vérité.
- Eiran, reprit-il, si je me bats ainsi, c’est parce que la situation est grave. Des centaines de milliards de destins sont entre mes mains. Tu voudrais que je les abandonne ? Pour toi et Vanya ?
- …Non.
- Ce serait contraire à nos valeurs. Aux miennes, à celles de ta mère, à celles que nous t’avons inculquées.
- Mais tu n’es pas le seul officier en charge de cette guerre. La République en a d’autres sur qui compter.
- La République n’existe plus, lança Jagen avec dégoût.
Il avait longuement réfléchi à ce sujet, et il était temps de faire part de ses réflexions à quelqu’un. Et son fils était le mieux placé.
- Je me suis engagé pour servir la République, mais cela fait déjà dix ans qu’elle agonise. Je suis le seul à pouvoir la sauver.
- Pourquoi toi, et pas les autres ?
- Parce qu’il existe très peu de personnes qui se rendent compte de la menace qu’est Palpatine. Et je suis le seul lien entre ces personnes.
- Palpatine ?
- C’est un Sith, Eiran. Tu sais ce que sont les Sith, bien sûr. Les autres ne le croient pas, mais j’en suis quasiment persuadé. Tous mes amis savent qu’un Seigneur Sith contrôle le Sénat. Je suis le seul à penser qu’il s’agit du chancelier en personne. Enfin, le seul avec Finis Valorum et Aiden Corona.
- Aiden Corona ? Ton mentor ?
- En personne. J’ai retrouvé la flotte, fiston. Avec tout son équipage.
- Et que comptes-tu faire ?
- Au moment où ce foutu Sith essayera de renverser ce qui reste des valeurs républicaines, Katana et quelques autres vaisseaux feront leur apparition.
- Tu as toujours aimé les surprises.
- En effet.
- Papa…
- Ne t’excuse pas. Tu avais raison sur toute la ligne. Mais ce qui sera toujours vrai, c’est mon amour pour vous deux. Et le fait que je suis fier de toi. Maintenant, allons combattre.

************


- Le scientifique Ternesi est retenu dans les halls de stockage, expliqua Narcassan en désignant la zone vide au centre du croiseur. Apparemment, il a été emmené là-bas pour être torturé afin qu’il révèle tous ses secrets. Ce que nous ignorons, c’est ce qu’il leur a déjà dit.
Jagen fit mine de réfléchir. La suite s’annonçait mal.
- Depuis quand est-il parti ? demanda-t-il après un moment.
- Cinq ou six heures, au plus, répondit Narcassan en haussant des épaules. Je ne peux pas être plus précis.
- Cinq ou six heures… Espérons qu’il ne s’agisse pas de torture.
- En effet. La résistance moyenne d’un homme à ce genre de supplice est de dix minutes. Mais je doute que les Séparatistes aient envie de ménager leurs prisonniers.
- Mais ils ne le veulent pas fou. Il pourrait perdre l’esprit sous le coup de sévices trop importants.
- Alors nous devons aller le vérifier par nous-même.
- En effet. Êtes-vous prêts, messieurs ? demanda-t-il à l’Escouade Delta et leur commandant.
- Affirmatif, amiral, répondit Boss. Nous entrons, nous le récupérons ou l’achevons et nous filons avant que ce tas de ferraille n’explose.
- Bien résumé, approuva Jagen. Vyn, votre équipe est prête ?
- Ils sont en train de s’équiper dans l’armurerie du secteur.
- Bien. Alors allez-y et ne perdez pas de temps. Je veux que ce vaisseau saute dans une heure. Dès que vous aurez posé les charges près du réacteur, rejoignez notre croiseur. A mon avis, en passant par les conduits d’aération, vous éviterez le plus gros des forces ennemies. Nous allons aussi passer par là.
- Entendu.
- Bonne chance, colonel.
- Bonne chance à vous aussi amiral. Et ne vous inquiétez surtout pas pour… enfin, je ne le mettrais pas en première ligne.
Voilà donc ce qu’avait craint son fils. Il savait que son nom en ferait un planqué.
- Agissez envers lui comme envers n’importe qui d’autre, répondit Jagen. Je sais qu’il s’en sortira.
Les hommes des Renseignements revenaient à présent, et se préparaient à entrer dans les conduits. Il jeta un dernier coup d’œil à son fils, mais celui-ci semblait absorbé par une grande discussion avec un de ses congénères. Bonne chance, Eiran. Que la Force soit avec toi.
- Bien, messieurs, dit-il une fois que les autres eurent disparu dans les tunnels. Allons-y. Boss, passez devant. Je crois que vous connaissez ce réseau.
- Et comment, monsieur.
Ils s’engouffrèrent à leur tour dans les conduits de ventilation. Ils y étaient à l’étroit, surtout pour des hommes bien bâtis et en armure comme Jagen ou les clones, mais ils avançaient relativement rapidement. Après quelques embranchements, Boss leur fit signe de s’arrêter.
- Nous y sommes, dit-il à voix basse. Une fois que nous serons arrivés en bas de l’ascenseur, il n’y aura plus que quelques mètres entre nous et Ternesi. Le problème, c’est qu’il ne peut prendre que deux personnes à la fois.
- Et en se serrant ?
- Quatre, à la limite.
- Alors allez-y tous les quatre, Deltas. Bardan, les Jedi n’ont pas besoin d’ascenseur ?
- Pour descendre, on peut s’en passer.
- Tout comme moi. Allez-y.
Les quatre commandos clones embarquèrent sur la plateforme et commencèrent la descente. Jusik se lança à leur suite en sautant de paroi en paroi, comme il avait dû apprendre à le faire lors de son entraînement au Temple. Jagen en profita pour installer son jetpack et sauta au moment où les autres arrivaient en bas.
La chute dura quelques secondes. Alors que le sol se rapprochait de plus en plus, Jagen enclencha son jet pack pour amortir le choc. Il atterrit en douceur, juste à côté des commandos qui avaient déjà déverrouillé la plaque de protection murale.
L’entrepôt dans lequel ils se trouvaient à présent était rempli de caisses métalliques presque jusqu’au plafond. Ils avancèrent prudemment jusqu’à la porte qui conduisait à la salle de détention supposée. Ils y étaient presque arrivés, sans rencontrer le moindre ennemi, lorsqu’il aperçut une caisse ouverte. Poussé par la curiosité, il alla y jeter un coup d’œil. Qu’il regretta aussi tôt.
C’étaient des membres cybernétiques d’un genre très particulier.
- J’ai un mauvais pressentiment, dit-il aux autres.
Car si ces pièces se trouvaient ici, cela signifiait que le général Grievous était là aussi. Refusant de laisser durer le suspense, il entra en trombe dans la salle où était leur objectif. Et écarquilla les yeux de surprise.
Ce n’était pas une prison.
C’était une salle d’opération.
- Qui ose… s’exclama l’un des docteurs en service.
- Nous n’avons plus le temps, dit un autre. Lâchez-le.
S’ensuivit un bruit métallique sourd. Les autres entrèrent dans la pièce au même moment et virent une grande silhouette s’élever de la table d’opération.
Une silhouette décharnée, presque squelettique, qui ressemblait trait pour trait à Grievous.
Il n’y avait que la tête qui indiquait qu’il s’agissait non pas du sombre Général, mais d’un autre cyborg. Un cyborg qui les visait grâce à ses six bras armés de blasters. Un pour chacun d’eux. Et il tira.
Il fallait faire vite. Jusik dégaina son sabre laser et repoussa les salves qui lui étaient destinés, tandis que Jagen et les clones se mirent à couvert chacun de leur côté et ouvrirent le feu. Les rayons blasters illuminèrent la salle d’une lueur incandescente, mais la créature tenait bon. Voyant que les blasters n’avaient aucun effet sur le cyborg, Jagen fit ce qui lui semblait être la seule chose à faire.
Il enclencha son jetpack et fonça sur son ennemi.
L’être ne comprit pas sa manœuvre et n’interrompit pas le tir. Ne prenant même pas la peine de s’accrocher, il tomba à la renverse lorsque Jagen le heurta.
Laissant ses réacteurs à plein régime, il s’appliqua à coincer le cyborg vers le sol. Heureusement pour lui, Jusik ne mit que peu de temps pour réfléchir et arriva en renfort, sectionnant les membres de la créature.
Alors que Jagen se relevait avec difficulté, Jusik le regarda d’un air navré.
- Sans vouloir vous vexer, amiral, vous êtes fou.
- Je le sais. On me l’a déjà dit.
Les clones arrivèrent, avec les deux scientifiques en otage.
- Ah, très bien. Maintenant, vous allez nous dire où est Ternesi.
L’un d’eux éclata de rire. Le deuxième resta muet.
- Mais vous venez de le battre, dit-il sans comprendre.
Jagen ne saisit pas tout de suite, mais vit Jusik regarder la table d’opération derrière lui d’un air horrifié. Enfin, pas exactement la table, mais plutôt le bac qui se trouvait à côté.
La chair et quelques organes du scientifique se trouvaient là.
Dégoûté, Jagen détourna le regard.
- Pourquoi ? réussit-il à articuler.
- Ordres venus d’en haut, répondit le deuxième « chirurgien ». Le Comte Dooku nous a demandé d’expérimenter ce mode de torture sur ce scientifique. Ternesi ne voulait pas parler. Avec les contraintes mentales, il aurait délié sa langue sans tarder. Ou son vocabulateur, plutôt.
- Vous étiez en charge du projet Grievous, n’est-ce-pas ?
- On supervisait les travaux géonosiens.
- Je vois.
Le premier savant arrêta de rire et le toisa.
- Le Général est une création parfaite, chutta. Il vous détruira tous. Jusqu’au dernier.
- C’est ce qu’on verra, répondit Jagen.
Tout en parlant, il saisit son sabre laser. L’allumant, il fit un arc de cercle qui trancha net les deux séparatistes.
- Voilà ce que ressentent ses victimes, di’kut. Ce sera toujours ça de compensé.
Il rangea son instrument et remarqua que Jusik le regardait d’un air méfiant.
- Quoi ? demanda-t-il, passablement énervé. Ils seraient morts de toute façon dans l’explosion. A moins que vous ne vouliez les prendre avec nous. Mais moi, je ne veux pas.
- Le sabre laser.
- Oh, ça ? Pratique pour découper les portes, répondit-il en éludant la question.
Mais il avait commis une erreur, et il devrait s’en souvenir. Il y avait peu de chances pour que le jeune le trahisse, et il était le supérieur hiérarchique des clones, mais il se devait d’être méfiant.
- Maintenant, évacuons, dit-il d’une voix pressée.
Ils accoururent vers la sortie du labo. Sev désigna une autre issue.
- Par-là !
Un choix logique, pensa Jagen. Quarante minutes s’étaient écoulées depuis qu’ils étaient entrés dans les conduits. Les Renseignements étaient déjà à leur vaisseau, de toute évidence, et le vaisseau sauterait bientôt.
- Narcassan, vous me recevez ? dit-il sans arrêter de courir.
- Oui, amiral. Nous vous attendons.
- Décollez, je ne peux pas vous rejoindre. On va prendre un autre ticket de sortie. Eloignez-vous de la zone !
- Vous êtes sûr que…
- Faites ce que je vous dis !
Jagen était entré dans le hangar de la sphère de contrôle. Il était assez réduit pour un engin de cette taille, mais cela était sûrement dû au fait que les chasseurs étaient habituellement hébergés dans un anneau de combat.
- C’est qu’on est légèrement coincés, amiral, reprit Narcassan. Une flotte séparatiste vient d’entrer dans le système.
Jagen jura bruyamment. Il ne manquait plus que cela.
- Ce vaisseau est furtif, Narcassan ! N’allez pas me dire qu’on ne vous apprend pas à en piloter, aux Renseignements !
- Si, bien sûr, mais je parlais pour vous…
- Je m’en sortirai ! Rejoignez-nous sur Mirial ! Le Prosecutor !
- Bien reçu.
Jagen repéra immédiatement leur moyen de transport, bien qu’il ne comprenne pas sa présence ici.
- Un croiseur Gozanti ? Qu’est-ce que les séparatistes bricolent avec un vaisseau corellien ?
- Nous nous en occuperons plus tard, si vous le voulez bien, dit Nitro d’un ton sarcastique.
Ils montèrent et Jagen lança la procédure de décollage, espérant que les codes de transpondeur étaient à jour.
C’était le cas.
Ils étaient presque à la limite de l’espace réel lorsque la station explosa.
La profusion de lumière et de feu ne dérouta qu’un instant les séparatistes. Les chasseurs Vautours se lancèrent à leur poursuite.
- Nous n’avons pas de tourelles ! s’écria Hacker. Et les boucliers arrière sont très légers !
- Déroutez l’énergie des boucliers vers les réacteurs, ordonna-t-il à Jusik qui officiait en tant que copilote. La vitesse est notre seule solution.
Les chasseurs armaient leurs missiles au moment où Jagen abaissa la manette.
Les étoiles s’étirèrent et leurs ennemis disparurent des radars.

************

Croiseur Acclamator Prosecutor, en orbite de Mirial, 278 jours après la bataille de Géonosis.

- Voilà. Tu sais tout.
Eiran restait assis, le regard perdu.
- Waw… Nous descendons donc d’un Jedi…
- En effet.
- Et nous pouvons contrôler la Force ?
- A faible échelle. Personnellement, je ne m’en sers que pour percevoir les émotions fortes. Et éviter les coups, bien sûr.
- C’est incroyable, dit-il en s’affaissant sur son lit.
Ils étaient de retour à bord du Prosecutor, et Jagen en avait profité pour rejoindre son fils dans la cabine qui lui avait été affectée. Il avait décidé de tout lui révéler sur son passé.
- Si je te dis cela, Eiran, c’est pour que tu comprennes pourquoi j’agis comme cela. Pourquoi je mets ma vie en danger pour la République. Pourquoi je préfère combattre les Sith plutôt que d’attendre qu’ils se révèlent.
- Au contraire des Jedi.
- Ils sont aveuglés par leur dogme. Je n’ai pas ce genre de problèmes.
- Qu’attends-tu de moi ?
- Fais ce que tu voudras. Je comprends que tu ne veuilles pas intégrer l’académie d’Anaxes, même si cela m’attriste un peu.
- Je devrais peut-être y retourner.
- Mais si tu souhaites rester aux Renseignements, c’est ton choix.
- J’y suis allé pour que tu ne me retrouves pas.
- Les voies de la Force sont étranges.
- Je comprends mieux pourquoi.
- Il y a une troisième solution.
- Laquelle ?
- Tu te souviens de ce que je t’ai dit, là-bas ? A propos de Katana ?
- …Oui.
- Tu peux y aller. Aiden sera ravi d’enseigner de nouveau, après tout ce temps. Et Jango pourra t’apprendre les rudiments du combat au corps-à-corps.
- Mais toi ?
- Je reste ici, dit Jagen en soupirant. Loyalty a besoin de moi pour l’instant. Je reste. Mais j’aimerais que tu fasses quelque chose pour moi.
- Tu n’as qu’à me demander.
- Rejoins Bespin. Va voir ta mère et attends là-bas. Je m’arrangerais pour que Jango vienne vous chercher.
- Tu ne fais pas confiance à beaucoup de monde, n’est-ce-pas ?
Jagen repensa au message trouvé sur Hoth.
- Non, en effet.
- Je le ferai.
- Fais bien attention à toi, surtout. Je pense être suivi, mais je n’aimerais pas que tu le sois aussi.
- Alors, bonne chance, papa.
- Bonne chance, Eiran. Et que la Force soit avec toi.
- Et avec toi aussi.
Jagen ne put s’empêcher d’éprouver une immense fierté en voyant son fils sortir. Il n’était peut-être pas un si mauvais père que cela, finalement.


Et avant qu'on me le demande, oui, je sais qu'Ordo est grand et qu'il ne porte ni barbe ni hache ! :P
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Messagepar Patatos » Ven 30 Mar 2012 - 11:55   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Lu le chapitre 14 et vraiment cool :jap:

Jagen Eripsa a écrit:code d’authentification THX 1138

:lol: :lol: :lol:

Je commence le 15 maintenant :)
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Messagepar Nicravin » Ven 30 Mar 2012 - 16:49   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Lu, c'est moi où ce chapitre était plus long que les autres? :?
Jagen Eripsa a écrit:« Si vous voulez mon avis, la principale différence entre la flotte Loyalty et les fidèles de Palpatine, c’est que les hommes qui suivent Eripsa sont des guerriers dans l’âme. Ceux qui soutiennent le chancelier, eux, n’en ont pas. »

Je...je suis fan :love:
Jagen Eripsa a écrit:- Les armes de destruction massive.
- De quel rang ? intervint Kenth.
- Suffisantes pour détruire plusieurs villes d’un coup, répondit sombrement Valorum.

Ça va, c'est pas encore abusif :lol:
Jagen Eripsa a écrit:Une mort certaine… de faibles chances de succès… Mais qu’attendons-nous ?

Tu sais qu'Ordo est grand et qu'il ne porte ni barbe ni hache? :paf:
Jagen Eripsa a écrit:J’ai un mauvais pressentiment, dit-il aux autres.

C'est le premier de la fic, non? :D
Jagen Eripsa a écrit:Refusant de laisser durer le suspense

C'est pas son genre :whistle:
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Messagepar Notsil » Ven 30 Mar 2012 - 17:29   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

A mon tour, je termine de lire ces nombreux pavés :p

Quelques remarques en vrac :

-Et toi, occupe-toi de Vanya. C’est une fille bien. Elle n’a pas à être déçue.
- Un jour viendra, peut-être…
- D’ici là, tire bien et vis longtemps.

J'ai pas vu de remarque là-dessus, je suis la seule à avoir l'esprit vraiment mal placé ? ^^ Parce que c'est si évident... :ange:

J’ai fait prélever mon sang une centaine de fois ces trois dernières années

Je sais pas comment ça se passe dans cette galaxie si lointaine, m'enfin sur Terre c'est 5 fois par an max pour les hommes ^^ (il a besoin de combien de litres de sang son androïde ? ^^)

J’accepte, mais à une condition.
- Demandez.
- Vous me nommez Commandeur Suprême à vie

Mouhaha la mégalomanie :) Nan, en plus, il a des trous de mémoire ton perso, parce qu'avant dans le récit, il est déjà nommé Suprême Commandeur à vie. Bon, ou alors l'ordre des mots à une importance :)

Bref, ça se lit bien, le style est fluide, vraiment très très peu de fautes qui restent. Autre détail, le jeune officier qui tombe éperdument amoureux de la belle guerrière...bon, alors je m'attendais à ce qu'ils se frittent, qu'elle le drague outrageusement mais qu'il reste stoïquement à fond sur son devoir... pas qu'il la demande en mariage alors qu'il n'y a même pas eu un petit bisous ^^
Surtout que, paf mariage, paf partie de jambes en l'air, paf on n'entend plus parler de madame (être mariée ça l'empêche de garder son poste ? ^^). Y'a d'ailleurs pas beaucoup de femmes dans ta fic, et la seule qui avait un poil de caractère devient pleurnicharde dès qu'elle a son gosse, dommage. Pareil, j'ai pas pigé pourquoi Jagen allait passer un soufflon à Amidala, le mariage ça se fait à 2, Anakin il aurait dû se faire gronder tout pareil :p

Ahlala. Bon, ton jeune héros est un poil trop parfait à mon goût (jeune soldat trop doué + super mando + Jedi caché ^^), même s'il rate toute sa vie privée, certes (quoique madame et fiston ne semblent pas lui en tenir trop rigueur ^^). Je dirais qu'il nous manque un peu d'exploration de ses pensées, un peu d'empathie avec les personnages. Y'a eu peu de morts côté "gentils" pour l'instant, mais aucune n'a engendré de petit moment de tristesse.

Je me demande comment la suite de la prophétie va se passer. On se doute que le grand méchant en noir bizarre semble être Dark Vador, donc est-ce Anakin que tu vas transformer, est-ce que le fiston de Jagen finira par être pris en otage par ses ennemis, est-ce qu'il arrivera à faire ses preuves, est-ce que la madame reprendra du poil de la bête, et surtout, qui va aller donner une bonne baffe à Palpy ? ^^

Bon, va falloir que je reste à jour régulièrement, tu postes trop vite :)
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Messagepar Patatos » Ven 30 Mar 2012 - 17:34   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Notsil a écrit:
-Et toi, occupe-toi de Vanya. C’est une fille bien. Elle n’a pas à être déçue.
- Un jour viendra, peut-être…
- D’ici là, tire bien et vis longtemps.

J'ai pas vu de remarque là-dessus, je suis la seule à avoir l'esprit vraiment mal placé ? ^^ Parce que c'est si évident... :ange:



Oui tu es le seul mais maintenant que tu le dis :paf: :transpire:
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Messagepar Nicravin » Ven 30 Mar 2012 - 17:48   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Notsil a écrit:
-Et toi, occupe-toi de Vanya. C’est une fille bien. Elle n’a pas à être déçue.
- Un jour viendra, peut-être…
- D’ici là, tire bien et vis longtemps.

J'ai pas vu de remarque là-dessus, je suis la seule à avoir l'esprit vraiment mal placé ? ^^ Parce que c'est si évident... :ange:

Je l'avais pas remarqué celle-là. Par contre y a ça que j'ai pas osé relever :
Prenant du bon temps, il s’approcha d’un marchand de fromages d’Aldérande et goûta un échantillon proposé au public. Le produit était doux et très agréable, comme la planète d’où il venait.

Comment vous dites? Irrécupétable? Ah, bon
Notsil a écrit:Pareil, j'ai pas pigé pourquoi Jagen allait passer un soufflon à Amidala, le mariage ça se fait à 2, Anakin il aurait dû se faire gronder tout pareil :p

C'est vrai ça. Jagen serait-il misogyne?
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Messagepar Patatos » Sam 31 Mar 2012 - 14:18   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Lu et encore un bon chapitre :jap:

Jagen Eripsa a écrit:Il se souvint d’une vieille ruse corellienne qu’il avait vue dans un holofilm quelques temps auparavant.
- Mettez des menottes. Vous serez des prisonniers et Jusik et moi, les mercenaires qui vous ont capturé.


hum cet holofilm ne serait-il pas ANH :siffle: :lol:
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 31 Mar 2012 - 16:10   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Merci à tous :jap:
Notsil, tu as mis le doigt sur un bon nombre de problèmes malheureusement récurrents dans mes chapitres, j'en avais déjà remarqué quelques-uns :wink:

Notsil a écrit:
-Et toi, occupe-toi de Vanya. C’est une fille bien. Elle n’a pas à être déçue.
- Un jour viendra, peut-être…
- D’ici là, tire bien et vis longtemps.

J'ai pas vu de remarque là-dessus, je suis la seule à avoir l'esprit vraiment mal placé ? ^^ Parce que c'est si évident... :ange:


C'est la formule traditionnelle mandalorienne :D

J’ai fait prélever mon sang une centaine de fois ces trois dernières années

Je sais pas comment ça se passe dans cette galaxie si lointaine, m'enfin sur Terre c'est 5 fois par an max pour les hommes ^^ (il a besoin de combien de litres de sang son androïde ? ^^)


Deux options :
- ou il s'agit de micro-prélèvements
- ou Jagen est marseillais :D

J’accepte, mais à une condition.
- Demandez.
- Vous me nommez Commandeur Suprême à vie

Mouhaha la mégalomanie :) Nan, en plus, il a des trous de mémoire ton perso, parce qu'avant dans le récit, il est déjà nommé Suprême Commandeur à vie. Bon, ou alors l'ordre des mots à une importance :)


Effectivement, c'est une grosse faute... La première fois, c'est juste "Commandeur Suprême" en fait :transpire:

Bref, ça se lit bien, le style est fluide, vraiment très très peu de fautes qui restent. Autre détail, le jeune officier qui tombe éperdument amoureux de la belle guerrière...bon, alors je m'attendais à ce qu'ils se frittent, qu'elle le drague outrageusement mais qu'il reste stoïquement à fond sur son devoir... pas qu'il la demande en mariage alors qu'il n'y a même pas eu un petit bisous ^^


Je suis pas bon du tout pour le badinage, mes personnages foncent dans le tas (Quoi, y a encore une drôle d'allusion ? :paf: )

Surtout que, paf mariage, paf partie de jambes en l'air, paf on n'entend plus parler de madame (être mariée ça l'empêche de garder son poste ? ^^). Y'a d'ailleurs pas beaucoup de femmes dans ta fic, et la seule qui avait un poil de caractère devient pleurnicharde dès qu'elle a son gosse, dommage. Pareil, j'ai pas pigé pourquoi Jagen allait passer un soufflon à Amidala, le mariage ça se fait à 2, Anakin il aurait dû se faire gronder tout pareil :p


Je ne suis pas misogyne, c'est la faute à Star Wars :D Sans rire, citez-moi les femmes que vous connaissez dans l'armée de la République au moment des films... Eh bien y en a pas des masses. Je reprends en grande partie des personnages connus, et il y a bien quelques femmes qui apparaîtront par la suite (Surtout le Tome IV... Vous verrez :wink: )
Par contre, s'il engueule Amidala, c'est parce qu'il ne l'aime pas trop (souvenez-vous de la motion de censure contre Valorum...)

Ahlala. Bon, ton jeune héros est un poil trop parfait à mon goût (jeune soldat trop doué + super mando + Jedi caché ^^), même s'il rate toute sa vie privée, certes (quoique madame et fiston ne semblent pas lui en tenir trop rigueur ^^). Je dirais qu'il nous manque un peu d'exploration de ses pensées, un peu d'empathie avec les personnages. Y'a eu peu de morts côté "gentils" pour l'instant, mais aucune n'a engendré de petit moment de tristesse.


Trop parfait ? Il est très (trop ?) sensible au Côté Obscur, non ? En tout cas, c'est ce que j'ai voulu montrer. Et il va finir par se faire pas mal d'ennemis en étant trop franc... Je vais essayer de lui ajouter quelques défaites par la suite...
Pour l'exploration des pensées, c'est vrai que j'ai un peu de mal à m'y mettre vraiment. Et comme le roman tourne toujours autour du même personnage, le lien n'est pas très développé... (A suivre pour le Tome IV, qui va apporter pas mal de changements à ce niveau-là :wink: )
Et, effectivement, il y a trop peu de morts du côté des gentils. J'avoue, j'ai beaucoup de mal à faire mourir mes personnages, et comme je ne veux pas tomber dans le TFU-esque, le Palpatinesque ou le TCW-esque, je préfère les voir s'enfuir ou disparaître qu'être liquidés. Mais merci d'avoir fait la remarque, tu m'as décidé sur la tournure que prendra l'un des chapitres clés du roman, un point qui me posait problème depuis plusieurs jours...

Je me demande comment la suite de la prophétie va se passer. On se doute que le grand méchant en noir bizarre semble être Dark Vador, donc est-ce Anakin que tu vas transformer, est-ce que le fiston de Jagen finira par être pris en otage par ses ennemis, est-ce qu'il arrivera à faire ses preuves, est-ce que la madame reprendra du poil de la bête, et surtout, qui va aller donner une bonne baffe à Palpy ? ^^


Là, je pense que la suite va en surprendre plus d'un... Mais je préfère ne pas trop m'avancer :transpire:

Bon, va falloir que je reste à jour régulièrement, tu postes trop vite :)


Encore une semaine à ce rythme, puis je vais être obligé de ralentir (j'arrive à cours de chapitres finis :transpire: )
Deux semaines de trêve, et je pense qu'ensuite ça sera entre un et deux chapitres par semaine.

Nicravin a écrit:Prenant du bon temps, il s’approcha d’un marchand de fromages d’Aldérande et goûta un échantillon proposé au public. Le produit était doux et très agréable, comme la planète d’où il venait.

Comment vous dites? Irrécupétable? Ah, bon


Je saisis pas trop, là :neutre:
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Messagepar Nicravin » Sam 31 Mar 2012 - 19:09   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Jagen Eripsa a écrit:Je saisis pas trop, là :neutre:

C'est pas plus mal :transpire:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 02 Avr 2012 - 10:24   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Retour aux sources avec un chapitre emmêlé dans les intrigues politico-militaires qui clôt l'an 1 de la Guerre des Clones...

Chapitre 16

« Les meilleurs partent toujours en premier. »

Proverbe coruscantien.

Coruscant, 359 jours après la bataille de Géonosis.

Jagen avançait pas à pas au cœur de la foule, profitant des joies de l’anonymat. Beaucoup connaissaient son visage grâce aux flashs infos en provenance du front, mais on était en pleine rue, à l’heure de pointe, et la plupart ne faisaient pas attention à ceux qu’ils croisaient.
Arrivant en bas du 500 Republica, l’adresse la plus célèbre de Coruscant, il s’approcha des portes, tendit son badge au garde chargé des contrôles et entra.
Prenant l’ascenseur, il arriva au 347ème étage, réservé à la Délégation Aldéranienne. Les couloirs y étaient vides, sans doute à cause du flash d’informations local ; il était 18h, et le journal d’Aldérande venait de commencer. C’était sûrement pour cela que Bail avait choisi cette heure-là.
La porte de la suite de son ami s’ouvrit lorsqu’il approcha, et il entra rapidement. Le sénateur d’Aldérande était là, bien sûr, accompagné d’un autre visiteur.
- Bail, Finis, bien le bonjour.
L’ancien Chancelier Suprême avait les traits plus tirés que lors de leur dernière rencontre, mais il répondit avec un sourire chaleureux.
- Je suis content de vous revoir, Jagen.
- De même, ajouta Bail. Assieds-toi, je te prie.
Jagen vint se placer dans le troisième fauteuil en silence.
- Alors ? dit-il brusquement.
- J’ai pensé que nous pourrions nous réunir ici pour parler d’Aurek Bleu, commença Organa. La guerre dure depuis un an et tout n’est pas encore prêt, alors…
- Une mise au point est une bonne idée, approuva Finis.
- Je suis d’accord, reprit Jagen. Par où commençons-nous ?
- La flotte, dit Bail d’un air enjoué. En fait, je pense que c’est notre meilleur atout.
- Soit, répondit Jagen. Eh bien, grâce à Katana et aux Chiss, nous disposons de trois cents vaisseaux, sans compter les cinquante assemblés dans mes propres chantiers sur Anoth. Les chasseurs sont assemblés là-bas également, j’y ai même réaffecté la plupart de mes chaînes de montage. De plus, Filnis Kuat a commencé la production dans le système Bilbringi. Il s’est rendu compte que le système était auto-suffisant, il n’y a donc qu’une centaine d’opérateurs triés sur le volet qui ont un bon aperçu de la situation. La production est ralentie, mais je préfère ça à une fuite inopportune. Nous pourrons ensuite compter sur les flottes de défense sectorielles. J’ai l’accord de Corellia, Rendili, Commenor, Mon Calamari, ainsi que de Bespin et Aldérande, bien entendu. Enfin, il restera les flottes républicaines sous les ordres des membres d’Aurek Bleu, c’est-à-dire Open Circle pour Yularen, Blue Eagle pour Pellaeon, Green Arrow pour Dodonna. Sans compter, bien sûr, l’intégralité de Loyalty et tous ceux qui seront assez intelligents pour nous rejoindre au moment décisif.
- De bonnes chances de l’emporter de ce côté-là, donc, récapitula Organa.
- En effet. Par contre, j’aimerais en savoir plus pour notre branche politique.
- J’y travaille, répondit Bail d’un ton désabusé, mais c’est dur, très dur de faire réagir les sénateurs… Tu as les meilleurs dans ton camp, Jagen ; le reste suit Palpatine les yeux fermés. Et Finis pense que l’attaque des pirates sur mon convoi va faire passer la loi de sécurité.
- Ah, oui, la fameuse loi de sécurité, dit Jagen en se tournant de Valorum. Finis, vous pensez comme moi ?
- Que Palpatine a ordonné l’attaque sur Bail ? Oui. D’abord parce que Bail est devenu un de ses opposants, malgré sa position de chef du Conseil de Sécurité. Ensuite, parce qu’il est populaire, malgré ses valeurs en désaccord avec la plupart des membres du Sénat. Enfin, tout simplement parce qu’obtenir plus de pouvoir dans la vie est son seul but.
Jagen eut un sourire en coin. Malgré toutes ces années passées loin du Sénat, Finis n’avait rien perdu de sa verve et de son mordant.
- Analyse très pertinente. En fait, j’étais parvenu aux mêmes conclusions. Reste une question : sait-il ce que nous préparons ?
- Je ne pense pas, intervint Organa. Si c’était le cas, nous ne serions plus là pour en parler.
- Tu as été attaqué, Bail. Et j’ai découvert la preuve qu’un certain « Shadow Lord » - Palpatine lui-même, si vous voulez mon avis – avait ordonné l’attaque de Bespin pour avoir ma peau. Si j’étais vous, Finis, j’augmenterai mes mesures de sécurité. Je peux vous mettre à l’abri, si vous le souhaitez.
- Je ne suis pas un assez gros poisson pour attirer Palpatine, répondit-il sans détour. L’anonymat est ma meilleure défense. Mais il est vrai que je suis assez dangereux pour ses plans.
- Assez bavardé, dit Jagen, qui trépignait d’impatience. Qu’avez-vous trouvé de si intéressant ?
- Ceci, dit Valorum en sortant un caillou de son sac.
Jagen observa la pierre. Elle était noire, visiblement d’origine volcanique, mais n’avait rien de particulier dans son apparence.
- Ceci, mes amis, reprit l’ancien Chancelier, c’est la clé de notre victoire.
- Qu’est-ce donc ? demanda Organa, l’air dubitatif.
- C’est une pierre de Golrath, expliqua Finis. Voyez-vous, les roches de cette planète ont toujours été inintéressantes pour la plupart des sociétés galactiques, à cause de leur faible résistance. Mais des scientifiques ont récemment découvert qu’elles pouvaient enregistrer tous les types de transmission à proximité. Et ce sans se faire détecter, à l’inverse des enregistreurs classiques. Et il ne reste ensuite qu’à envoyer ces messages au moyen d’un transmetteur réduit. Simple et efficace.
- J’avoue que c’est assez intéressant, dit Jagen.
Non, c’était plus que cela, en fait. C’était bel et bien la clé de leur victoire, comme l’avait dit Finis. Un moyen de confondre Palpatine. Il avait envisagé l’espionnage des conversations dès le début, mais il avait fini par y renoncer à cause des trop grandes difficultés. Ces pierres ranimaient ses espoirs.
Mais c’était trop beau pour être vrai, malheureusement.
- Il y a un hic, n’est-ce-pas ? reprit-il.
- Si l’on veut, admit Valorum. Ces pierres enregistrent toutes les fréquences. Si l’on veut en trouver une précisément, il faut la découvrir. Les séparer toutes prendrait des années.
- Comment procède-t-on ?
- Une simple boîte d’isolation, réglée sur la fréquence à admettre.
- Je n’en vois pas trop l’intérêt, avoua Organa. Si nous obtenons cette fréquence, c’est que Palpatine est déjà tombé.
- C’est là que vous ne saisissez pas la portée de l’affaire, Bail, reprit Valorum. Lorsque l’opération Aurek Bleu sera déclenchée, il vous faudra disposer du maximum de preuves de l’existence d’un complot, sans quoi le Sénat et l’opinion publique croiront vraiment en un coup d’état !
Coup d’état. Les deux mots que Jagen se refusait d’admettre. Pourtant, c’était bel et bien de cela qu’il s’agissait.
- Vous avez dirigé la République pendant pas mal d’années, Finis. Pouvez-vous me donner des conseils pour ce genre d’affaires ?
- Bien sûr, répondit chaleureusement Valorum. Tout d’abord, il faut que vous quittiez l’armée dès que la situation sera stabilisée. Oui, Jagen, vous n’aurez pas le choix.
Il avait dû remarquer sa pâleur subite. L’armée était son second foyer depuis plus d’un quart de siècle, à présent.
- Ensuite, vous devrez prendre la tête de la République.
Jagen ne s’attendait pas à cela. Il avait prévu de confier les rênes à Bail, en se contentant de conseiller son ami si besoin est.
- Obligatoirement ? demanda-t-il, dépité.
- J’en ai bien peur, dit Valorum avec un regard compatissant. Si vous restiez proche du pouvoir mais dans l’ombre – ce que vous aviez prévu de faire, je n’en doute pas -, vous passerez à jamais pour un conspirateur, et le chancelier en titre pour une marionnette sous votre contrôle. Vous devrez prendre les rênes et ne pas les lâcher.
- Je vais finir par regretter Willspawn…
- Quant à vous, Bail, reprit Finis sans porter la moindre attention à son commentaire, je pense que votre poste fait de vous un élément clé de notre plan. Dès que vous aurez suffisamment de preuves, présentez-les au Conseil de Sécurité. Demandez une motion de censure urgente pour Palpatine.
- En quelques sortes, ce qu’il vous a lui-même fait, remarqua Jagen avec malice.
- C’est vrai, admit Valorum. Mais cela reste la meilleure solution. Si vous voulez mon avis, ne déclenchez Aurek Bleu qu’une fois le Conseil de Sécurité informé. Cela vous permettra d’officialiser les choses et de faciliter la transition.
- C’est ce que nous avions prévu, se remémora Jagen.
- Bien, approuva Finis. Ensuite, la meilleure chose à faire est de procéder à la neutralisation des organismes loyaux à Palpatine.
- Donc les Renseignements, le BSR, le COMPOR et deux ou trois trucs dans le genre, récapitula Jagen.
- En effet. Ensuite, il faudra capturer Palpatine et le Sith.
- Palpatine suffira, si vous voulez mon avis.
- Même les informateurs d’Aiden ont pu se tromper, à l’époque, dit Valorum avec sagesse. Même si le contraire est évidemment préférable. Cela réduirait le nombre de preuves nécessaires.
- Je suis d’accord. Eh bien, je pense que nous avons fait le tour. A un point près. Palpatine a commandé une nouvelle flotte à CNK, nous le savons. Reste à savoir comment il compte la faire fonctionner. La présence d’officiers non-clones l’horripile.
- J’ai des informations à ce sujet, intervint Finis. Il y a plusieurs mois, les forces séparatistes ont lancé une attaque sur Cartao.
- La planète des Spaartis ? demanda Jagen, surpris.
- En effet. Les installations ont été détruites. Spaarti Créations n’est plus qu’un tas de ruines. Mais les scientifiques, eux, ont diparu.
- Je ne vois pas le rapport, admit-il.
- Eh bien, expliqua Valorum, les Spaartis maîtrisent un grand nombre de domaines… y compris le clonage. Ils peuvent fabriquer un clone en un an. Je vous laisse imaginer la suite.
Jagen acquiesça. Les Jedi n’étaient sûrement pas informés de l’existence d’un centre de clonage Spaarti pour la GAR, sans quoi Melena lui aurait déjà transmis l’information.
- Je vais m’arranger pour le trouver, dit-il à ses deux amis.
- J’ai confiance en vous, Jagen, dit calmement Valorum.
Ils se levèrent et sortirent de l’appartement. Le couloir était vide, à l’exception d’un petit droïde nettoyeur multi-fonctions.
- Je regagnerais bientôt la Bordure, dit Finis à voix basse. Je ne suis resté que trop longtemps ici.
- Alors, je vous reverrais demain, au spatioport, lança Jagen d’une voix résolue. Vous prendrez quel vaisseau ?
- L’Etoile d’Iskin, pour Naboo. C’est là que tout a commencé, après tout !

************


L’aérobus entama la descente vers l’astroport et Jagen se dirigea vers la sortie en inspectant discrètement la rame. Les transports en commun coruscantiens avaient progressé depuis l’époque où il venait au Sénat avec son père, mais ils n’égalaient pas son airspeeder personnel. Mais la discrétion était de mise, aujourd’hui.
Il sortit le premier, dès que les portes s’ouvrirent. C’était une belle journée, avec quelques nuages que le contrôle météo se chargerait de dissiper, à coup sûr. L’Etoile d’Iskin était déjà là, les soutes ouvertes pour le chargement des personnes et des biens. Il se dirigea vers un petit groupe de trois personnes qui discutaient à proximité.
- Bonjour à tous, dit-il en approchant.
- Ah, Jagen, dit Finis Valorum, je me demandais où vous étiez passé.
- Légèrement en retard, répondit Jagen en haussant les épaules. Puisque les rapports le sont aussi.
- Des nouvelles ? demanda la sénatrice Mothma, inquiète.
- Oui, répondit Jagen avec tristesse. Deux vaisseaux détruits au-dessus de Malastare. Sans compter les pertes sur Dellalt.
- Et d’autres nouvelles ? insista Bail Organa.
- Rien de ce côté-là, affirma tranquillement l’amiral.
- Tant mieux, soupira le sénateur d’Aldérande. Pendant un moment, j’ai bien cru que…
Il ne termina pas sa phrase, mais il en avait déjà trop dit.
- Que se passe-t-il ? demanda Jagen, inquiet. Nous sommes découverts ?
- Palpatine a découvert notre rencontre avec Finis hier, expliqua Organa. Je ne pense pas qu’il sache la vérité, car nous ne serions certainement plus là pour le dire, mais pour le reste… Il m’a menacé. Il m’a gentiment et poliment menacé.
- C’est pour cela que je m’en vais, conclut Valorum.
- Vous ne pouvez pas partir, Finis ! s’exclama le sénateur d’Aldérande. Je suis maintenant convaincu que vos affirmations sont exactes…
- Tout ce que je dis est vrai, affirma l’ancien chancelier.
- Bien, reprit Organa. Tout ce que vous dites. Mais nous avons besoin de vous ici pour nous rallier d’autres sénateurs. Nous entamons la deuxième année de la Guerre des Clones, et nous nous battons pour l’âme même de la République. Mon ami, vous ne pouvez pas nous tourner le dos comme ça !
- Mais si, je le peux, répliqua Valorum. Qui plus est, je le dois. Palpatine avait raison ; je suis trop entaché aux yeux de trop de gens pour pouvoir être utile à qui que ce soit au sein du Sénat.
- Alors nous suivrons votre exemple, Finis, conclut Jagen.
L’appel d’embarquement retentit sur le quai. L’Etoile d’Iskin allait bientôt décoller.
- Ecoutez-moi, tous les trois, reprit Valorum. Je retourne dans la Bordure Extérieure. Vous devez prendre la tête de l’opposition ici. Je vous aiderai. Ce que j’apprendrai là-bas, je vous le ferai savoir. Palpatine a dû laisser des traces quelque part.
- Croyez-vous vraiment que nous pouvons gagner cette bataille, Finis ? demanda Organa.
- Certains combats se doivent d’être menés, même si l’on doute qu’il existe une chance de gagner.
- Nous l’emporterons, assura Jagen.
- Je l’espère. Soyez prudents. N’accordez pas votre confiance trop facilement. Que la Force soit avec vous.
- Et avec vous aussi, Finis, répondirent-ils.
L’ancien chancelier s’éloigna et monta à bord du transport, qui commença sa phase de décollage.
- S’il a raison à propos de Palpatine, la République court un très grave danger, prophétisa Bail Organa.
- Je crois ce qu’il dit, assura Mon Mothma.
- Moi aussi, renchérit Jagen. Palpatine est bel et bien derrière l’attaque de votre vaisseau, Bail. Il est en chasse, à présent.
- Nous aurons besoin de quelqu’un qui soit notre voix au Sénat, reprit la sénatrice de Chandrila. Nous avons besoin de votre éloquence, Bail.
- Qui m’écoute encore ? se lamenta Organa. La vertu civique est une expression qui ne veut plus rien dire. Ce sont des gens comme Finis qui m’ont tiré de mes études et m’ont convaincu qu’une vie de service au Sénat était une noble cause. Je veux continuer à le croire, mais quand je vois ce qui lui est arrivé…
Soudainement, Jagen sentit une perturbation. Quelque chose ne va pas…
L’Etoile d’Iskin explosa dans le ciel de Coruscant.
Jagen eut le réflexe de mettre ses amis et lui-même à l’abri, mais d’autres ne furent pas aussi rapides et moururent écrasés par les débris du transport. Une plaque métallique le frappa à la tête, et il s’évanouit dans la fumée.

************

Quand il rouvrit les yeux, il reconnut immédiatement l’endroit dans lequel il se trouvait. Il l’avait inspecté deux mois plus tôt. L’infirmerie du Sénat. Il mit quelques instants avant de se remémorer les évènements qui l’avaient conduit ici. Puis la tristesse déferla. Finis.
L’ex-chancelier était mort, sans le moindre doute. Une telle explosion… Valorum avait été son supérieur hiérarchique pendant huit ans, huit années qu’il avait passé en tant que Commandeur Suprême à servir le Chancelier de la République. Et, plus que tout autre chose, c’était un homme bon. Un politicien intègre. Un ami fidèle.
L’infirmière de faction, une zeltronne à la peau écarlate, s’approcha de lui.
- Rendormez-vous, sénateur, dit-elle d’une voix douce. Vous avez besoin de repos.
- Quel jour sommes-nous ? demanda-t-il par curiosité.
- Vous avez été amené ici hier, répondit-elle. Les hôpitaux civils étaient débordés et votre état n’était pas trop grave, alors ils nous ont recommandé de…
- Et l’Etoile d’Iskin ? Que s’est-il passé ? la coupa-t-il.
- Le chancelier a convoqué une session pour en débattre, expliqua-t-elle. Ils sont… Attendez !
Jagen venait de se lever d’un bond et prit ses vêtements avant de se rendre dans la pièce d’eau. Il enfila rapidement son uniforme et sortit à toute vitesse, évitant l’infirmière qui appelait des renforts pour le remettre dans son lit. Il se dirigea vers la plate-forme qui lui était réservée, et entra dans la grande chambre du Sénat.
Le sénateur malastarien, Ask Aak, avait la parole.
- … ce terrible acte de sabotage, le crime du terrorisme qui a détruit l’Etoile d’Iskin, tuant non seulement ceux qui étaient à bord, mais des milliers d’autres, morts écrasés quand le vaisseau est tombé sur la ville ! Le devoir fondamental de tout gouvernement est de protéger la vie et la sécurité de ses citoyens. S’il n’est pas en mesure d’assurer sa tâche, nous devons lui donner les moyens de la faire. J’exige, ma planète exige, le vote immédiat de l’acte de sécurité renforcé ! rugit le politicien gran sous les acclamations des sénateurs présents dans la Rotonde.
Une vague de fureur s’éleva en Jagen. Palpatine va oser se servir de la mort de Finis Valorum pour obtenir encore plus de pouvoirs ! Il va le faire et s’en laver les mains, une fois de plus !
- Mes amis, dit le chancelier d’un ton faussement modeste, je ne cherche pas à faire peser sur mes épaules davantage de responsabilités. Les charges dont vous m’avez investi sont déjà trop lourdes. Toutefois, si la volonté de cette auguste assemblée est que, pour la sécurité publique, je revête également celle-ci, je me plierai à vos demandes. Si aucune autre voix ne doit s’élever…
- Chancelier Suprême, je réclame la parole, intervint Bail Organa.
- Vous n’êtes pas officiellement habilité à parler, sénateur, répliqua Mas Amedda. Vous n’êtes pas cité à l’ordre du jour…
- Non, non, coupa Palpatine, au titre de la prérogative du chancelier, j’aimerais, personnellement, connaître l’opinion de sénateur. L’Assemblée vous écoute, sénateur Organa.
- Merci, Chancelier Suprême, répondit poliment le représentant d’Aldérande. J’apprécie l’occasion que vous me donnez… comme j’apprécie votre répugnance à accepter les charges que cette nouvelle loi ferait peser sur vous. Et je répugne tout autant à vous les donner. Mes amis et collègues sénateurs, nous ne pouvons voter cet acte !
Des conspuassions s’élevèrent de toute la Rotonde. Palpatine a donc véritablement une emprise sur leurs esprits…
- Ecoutez-moi ! s’exclama Organa. Cette assemblée doit être la voix de la raison. Les pouvoirs dont elle est investie sont partagés par un grand nombre ! Ils ne peuvent pas être saisis par une personne ! Tels étaient le principe et l’objectif lorsque la République a été créée ! Les pouvoirs que cet acte confèrerait au Chancelier Suprême relèvent du Sénat ! C’est à nous qu’ils ont été confiés, et nous en sommes responsables ! En outre, certains des pouvoirs délégués par cette loi n’ont jamais été censés relever du gouvernement central ! Ces droits appartiennent aux citoyens et nous ne pouvons y prétendre ! On répète souvent que nous vivons des temps extraordinaires, nécessitant des mesures extraordinaires ! Des sacrifices s’imposent, cela, je l’admets ! Mais nous ne pouvons sacrifier notre identité ! Nous nous battons pour la République, mais qu’est-ce que la République, si ce n’est les principes qui l’ont fondée ? La victoire, même une victoire pleine et entière, perdrait tout son sens si nous oublions ces principes. Nous vivons une période terrible, qui soulève de grandes passions. Mais nous ne pouvons pas nous laisser gouverner par notre colère. Ces temps exigent de nous de la grandeur. L’histoire se souviendra de nos actes. Il nous faut des individus clairvoyants. Nous ne pouvons déléguer nos responsabilités à d’autres. Nous ne pouvons laisser les évènements, si terribles soient-ils, diminuer ce que nous sommes. Nous devons dire non à cette loi.

************


Le vote avait été remporté par Palpatine, et ce malgré l’intervention de Bail. Jagen venait de le rejoindre, tout comme Mon Mothma et son collègue, le sénateur Skeenah, lorsque Palpatine s’approcha, entouré de deux de ses gardes rouges à l’apparence dérangeante.
- Sénateur Organa ! s’exclama le leader républicain. Je voulais vous dire que j’ai trouvé votre discours au Sénat très passionné !
- Merci, Chancelier Suprême, répondit poliment Bail. Bien qu’il se soit révélé inefficace.
- Très puissant, cependant, reprit Palpatine. Il est bon de savoir qu’en de telles occasions, des meneurs peuvent encore se dresser en cas de besoin. Je sais que je n’y arriverai pas seul. Nous en reparlerons bientôt.
Le Chancelier se tourna vers Jagen.
- Vous aviez quelque chose à ajouter, amiral ? demanda-t-il dédaigneusement.
- A la réflexion, oui, dit le militaire, quelque peu remonté. Figurez-vous qu’une personne de grande importance se trouvait à bord du transport. Votre prédécesseur. Finis Valorum.
- En toute sincérité, je l’ignorais, répondit Palpatine d’un air étonné. Mais en quoi cela me concerne-t-il ?
- Je souhaiterai qu’un vaisseau soit nommé en son honneur. L’un des destroyers Victory qui vont bientôt sortir des chantiers de Rendili StarDrive, si possible.
- Je verrai ce que je peux faire, dit le Chancelier, énervé. Autre chose ?
- Oui. Souvenez-vous que Finis était mon mentor. Et j’ai bien l’intention de reprendre sa politique.
- Si vous parlez de ses malversations…
- Je pense que vous savez très bien de quoi je parle, le coupa Jagen. Me suis-je bien fait comprendre ?
L’espace d’un instant, il crut voir passer un éclair jaune dans les yeux de son ennemi. Mais lorsqu’il y regarda une nouvelle fois, il n’y avait rien. Les autres ne l’avaient pas remarqué.
- Je crois que tu viens de placer une cible sur ta tête, mon ami, dit Organa lorsqu’ils se trouvèrent à bord du Tantive IV.
Bail partait pour Aldérande, et il avait proposé à Jagen de le déposer aux baraquements de la G.A.R., où il avait une affaire à régler.
- Sans aucun doute, répondit l’amiral. Mais je suis à présent certain que Palpatine est le Sith que nous recherchons.
- Il va essayer de t’assassiner.
- Je l’espère. Cela devrait accélérer notre quête de preuves.

************


Baraquements Arca de la Grande Armée de la République, 367 jours après la bataille de Géonosis.

Skirata remua son verre d’alcool et le but cul-sec.
- Si j’ai bien compris, résuma-t-il, vous voulez que j’enquête sur des financements occultes ?
- Je sais que vos fils sont doués pour ce genre de chose, dit Jagen à voix basse.
- Ouais.
- Je sais également que vous recherchez la généticienne en chef de Kamino.
- Et ? Que voulez-vous savoir ?
- Je pense que vous vous posez la même question que moi, Kal. Pourquoi une scientifique comme elle oserait-elle s’aventurer loin de Kamino.
- J’avoue que cela m’a traversé l’esprit, répondit Skirata. Mais l’appât du gain…
- Je pense plutôt qu’elle a eu peur, expliqua Jagen. Mais de qui ?
- Vous voulez dire… la République ?
- En effet.
- Shab. Dans ce cas-là, elle a dû prendre des précautions immenses.
- Je veux savoir qui elle fuit. Et le rapport que cela a avec l’acquisition par Palps de centaines de cylindres de clonage Spaartis.
- Une nouvelle armée clone ? demanda Skirata avec inquiétude.
- Je le pense.
- Dans ce cas, je la trouverai.
- J’ai une totale confiance en vous, Kal.
- Et que ferez-vous de cette information, Jagen ? demanda-t-il alors qu’ils se levaient.
Le militaire parut y réfléchir quelques instants.
- La même chose que d’habitude, répondit-il. Je la retournerai contre mes ennemis.


Pour ceux qui ont Republic Commando : Triple Zéro, le chapitre se clôt au moment où s'ouvre l'intrigue du livre...
Modifié en dernier par Jagen Eripsa le Mer 04 Avr 2012 - 14:06, modifié 3 fois.
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Messagepar Nicravin » Lun 02 Avr 2012 - 13:32   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Sympa, ce chapitre. Ça change un chapitre politique de temps en temps :cute:
Hâte de voir le coup d'état. Même si à mon avis, c'est pas pour demain :cry:
Jagen Eripsa a écrit:Tu as les meilleurs dans ton camp, Jagen ; Le reste suit Palpatine les yeux fermés.

Pas de majuscule après un point virgule :wink:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 02 Avr 2012 - 14:19   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Nicravin a écrit:Pas de majuscule après un point virgule :wink:

Corrigé :wink:

Nicravin a écrit:Hâte de voir le coup d'état. Même si à mon avis, c'est pas pour demain :cry:


Un indice : je suis le calendrier Travissien :siffle:
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Messagepar Nicravin » Lun 02 Avr 2012 - 14:51   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Jagen Eripsa a écrit:
Nicravin a écrit:Hâte de voir le coup d'état. Même si à mon avis, c'est pas pour demain :cry:

Un indice : je suis le calendrier Travissien :siffle:

Ça ne m'aide pas : j'en suis à Triple Zéro :paf:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 03 Avr 2012 - 13:16   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

An 2

Enlisement


Chapitre 17

« Je suis certain que l’on peut trouver un arrangement avec les Séparatistes. Nous pourrions être les meilleurs amis du monde, si nous le voulions. A condition, bien sûr, qu’ils arrêtent de me tirer dessus. »

Amiral Ait Convarion, à un subordonné qui proposait une résolution pacifique du conflit.

Corvette CR-70 Excellence, en route pour Kamino, 489 jours après la bataille de Géonosis.

- Transférez toute la puissance sur les réacteurs ! ordonna Jagen au pilote du vaisseau, que la proximité du combat désorientait.
- Nous n’aurons jamais assez d’énergie pour nos boucliers ! répliqua le mécanicien de bord.
- Alors débrouillez-vous pour qu’on se sorte de là ! Et vite !
Jagen soupira en voyant les hommes présents sur le pont s’affairer. C’étaient tous des novices. Il aurait dû prendre le Knight’s Blade pour cette inspection de routine sur Kamino. Mais son vaisseau avait besoin de maintenance, après la campagne dans le Secteur Corporatif dont il venait tout juste de rentrer, et il n’avait pas envie de perdre plus de temps qu’il n’en fallait.
En repensant à ce qu’il avait dit au capitaine Solo, Jagen se maudit lui-même. Il aurait dû compter avec la flotte Bulwark.
Les croiseurs de combat Bulwark étaient de gigantesques cargos de fret reconvertis pour devenir des vaisseaux de guerre à la puissance de feu dévastatrice. Aucun vaisseau républicain n’arrivait à la cheville de ces titans spatiaux, hauts de deux kilomètres et longs de trois. Il n’y avait qu’une seule flotte en mesure de les affronter.
La flotte Victory, établie suite à la destruction du blocus de Foerost par les Séparatistes, était composée des destroyers du même nom, et avait été placée sous le commandement des amiraux Dodonna et Screed. Sur le scanner, Jagen repéra le Valorum, le vaisseau amiral de Jan, nommé d’après son vieil ami Finis, mort dans l’explosion de l’Etoile d’Iskin.
- Essayez de passer entre ces deux-là, dit Jagen au pilote en désignant les Bulwarks à leur droite.
L’homme s’exécuta, mais une fraction de secondes plus tard, une explosion frappa le vaisseau. L’amiral fut projeté à terre par l’onde de choc, comme la moitié du personnel navigant.
- Qu’est-ce-que c’était ? demanda-t-il en se relevant avec difficulté.
- Nous avons perdu les réacteurs, répondit le pilote. Et les boucliers arrières ne répondent plus.
Autrement dit, on est fichus…
- Contactez l’amiral Dodonna et informez-le de notre situation, ordonna-t-il afin de parer au plus pressé.
Une autre secousse agita le vaisseau. Apparemment, ils étaient abordés.
- Quelle est la situation, capitaine ? dit-il au chef des gardes de la corvette.
- Ils sont trop nombreux, monsieur. Nous allons nous faire écraser. Je suggère que l’on se rende.
- C’est idiot, comme raisonnement.
- Pas tant que ça.
L’homme releva son arme et la pointa sur Jagen. Il vit que la plupart des autres soldats avaient fait de même vis-à-vis de l’équipage.
- Je suppose que Stark vous a bien payé, dit l’amiral d’une voix amère.
- Le sabotage et l’enlèvement sont notre spécialité. Qu’on le fasse pour la République ou les Séparatistes, peu importe. Tout ce qui compte, c’est le fric qu’on reçoit au bout. Avancez.
Levant les mains, Jagen sortit de la passerelle et avança dans les coursives jusqu’au sas, priant pour qu’un miracle survienne.
Une fois installé dans une cellule du quartier de détention d’un des Bulwarks, il fut forcé de constater que ses espoirs étaient vains.

************


Kessel, Centre de travail Gamma, 570 jours après la bataille de Géonosis.

Jagen entra dans sa cellule dès que la porte s’ouvrit, sans attendre que le garde trandoshan le pousse à l’intérieur. Exténué après cette journée de travail forcé, la soixante-douzième si ses comptes étaient exacts, il s’affala sur le hamac qui lui servait de lit et ferma les yeux. Comme à chaque fois, il repensa à son fils et à sa femme, à ses amis. Il en avait assez d’être loin d’eux, assez de passer ses journée à extraire de l’épice pour alimenter l’économie souterraine séparatiste. Mais il ne pouvait rien faire. Pour une fois, il ne savait pas comment s’évader.
Le maton reptilien revint au bout de dix minutes et lui fit signe de se relever. Alors qu’il se redressait avec difficulté, une silhouette bien connue entra dans la pièce de détention.
- L’amiral Eripsa travaillant comme extracteur d’épices ! s’exclama l’arrivant. Eh bien, c’est un spectacle qui me ravit !
- Content qu’il vous plaise, Iaco, dit Jagen. Le second acte risque de moins vous plaire.
C’était bel et bien Iaco Stark, son vieil ennemi et fils de son ancien supérieur, Trevor Willspawn. Il affichait un sourire suffisant sur son visage juvénile. Jagen nota qu’il ressemblait de plus en plus à son défunt père.
- Quel second acte ? répliqua-t-il, piqué au vif. Vous êtes ici et vous y restez. Point. La République croit déjà que vous êtes mort.
Si cela était censé le démoraliser, ce n’était guère le cas. Il s’en doutait déjà. Sans cela, Jaim et Ait seraient déjà venus le chercher. En vérité, Jagen attendait la visite de Stark, pour la bonne et simple raison que celui-ci était probablement suivi par des agents des Renseignements.
- Dès lors, reprit l’amiral séparatiste, vous ne représentez plus rien pour eux. Mais pour moi, vous êtes un travailleur de choix. Et vous ne pouvez pas imaginer à quel point cela me fait plaisir de vous avoir à mon service.
- Oh, si, je le peux, répondit Jagen. Presque autant que lorsque j’ai tué votre père.
La claque qu’il reçut était méritée. Il y était allé un peu fort, après tout. Mais cela lui faisait grandement plaisir de pousser Stark dans ses derniers retranchements.
Son ennemi sortit, furieux, en compagnie de son garde, et laissa Jagen seul dans le noir.

************

Le lendemain matin, Jagen fut emmené avec plusieurs autres prisonniers dans une galerie plus profonde que d’habitude, d’où ils devaient extraire le glitterstim. Les toiles des araignées énergétiques étaient bel et bien là, et ils devaient les arracher des parois de la caverne pour qu’elles soient emmenées vers les sites de raffinage de la précieuse drogue. Leur équipe était composée de vingt hommes, dont deux armés de lasers légers, destinés à faire fuir les monstres en cas d’attaque. Bien que cela ne serve pas à grand-chose, évidemment.
Vers midi, alors qu’ils en étaient à leur sixième heure de travail, un autre groupe de prisonniers arriva. Au premier coup d’œil, Jagen les reconnut. C’étaient des clones.
La plupart des commandants séparatistes étaient sans pitié vis-à-vis des troupes de base de la République, mais Stark semblait avoir une autre vision de l’exécution. Il s’arrangeait pour capturer le maximum d’hommes afin de les envoyer travailler dans ces terribles mines. Après tout, il fallait bien remplacer ceux qui servaient de déjeuner aux araignées.
Cependant, cette fois-ci, Jagen perçut quelque chose de différent. Il comprit au bout de quelques instants ce dont il s’agissait.
- Capitaine Jav ? C’est bien vous ?
- Amiral Eripsa ! s’exclama le commandant clone, surpris. Vous étiez donc ici…
- Présumé mort, selon Stark.
- En effet. Nos services d’espionnage n’ont pas pu vous retrouver. On en a supposé que vous aviez été exécuté.
- Faites-moi penser d’aller coller quelques baffes à Isard quand nous serons sortis d’ici, plaisanta Jagen avec amertume.
Le clone fit mine de venir récolter la drogue à côté de lui.
- Nous avons été capturés sur Fondor, expliqua-t-il à voix basse. La population locale a été infiltrée. Des traîtres ont coupé les boucliers. Le colonel Solo a dû se replier en nous laissant au sol.
- Johun est devenu colonel ?
- Après votre disparition. Il a repris votre portion de la flotte Loyalty.
- Voilà qui m’ôte un poids. J’avais peur que le Knight’s Blade ne finisse entre les mains de Kendal Ozzel.
- L’amiral Convarion ne l’aurait pas permis.
- Cela signifie que Palpatine est le seul chef de guerre, à présent ?
- En effet. L’ensemble de la flotte est sous ses ordres. Nous avons essuyé de lourdes pertes dans l’Espace Hutt.
- A deux pas d’ici.
- Vous pensez qu’il y a une flotte dans le secteur ?
- Je l’espère.
A ce moment, l’un des gardes passa près d’eux et ils se turent. Il commença à les réprimander pour leur manque d’efficacité, mais n’eut guère le temps de finir sa phrase.
Plusieurs araignées énergétiques surgirent brusquement d’une galerie annexe. L’un des prisonniers, un petit dealer mauvais payeur selon les souvenirs de Jagen, se fit immédiatement capturer par les monstres à huit pattes. Pendant qu’il agonisait entre les crochets d’une des créatures, les clones, bien entraînés pour toutes les situations, se ruèrent dans la galerie remontante, suivis de près par les gardes. Jagen et Jav allaient les suivre lorsque l’un des trandoshans fit exploser le tunnel, les laissant presque seuls avec les autres prisonniers. La plupart étaient peu entraînés, et ne savaient pas quoi faire dans la faible luminosité. Jagen saisit une des lampes portatives et fit signe à Jav de le suivre.
- Avec un peu de chance, dit-il en courant dans un couloir étroit qui partait de la même galerie, nous remonterons vers la surface.
- Et sans chance ? demanda le capitaine clone.
- Nous tomberons sur un nid de ces bestioles, et c’en sera fini de nous, répondit Jagen en sentant ses espoirs s’envoler.
Par chance, le couloir remonta bientôt, et ils arrivèrent à la porte d’une raffinerie. Tout en essayant d’ouvrir le sas, Jagen sentit un de ces monstres se rapprocher à grands-pas. Ils n’avaient pas d’arme et aucune chance de tuer l’araignée d’une autre façon. Il frappa de plus en plus fort vers la porte.
Le sas s’ouvrit soudainement, et une silhouette leur fit signe d’entrer. L’inconnu lança également un petit objet, sans doute une grenade lumineuse, derrière eux. La seule présence de cet objet indiquait qu’il ne s’agissait pas d’un des exploitants de la base, car la seule présence de lumière suffisait à dégrader la qualité de la marchandise.
Lorsque l’étranger referma la porte, Jagen se tourna vers lui.
- Merci, l’ami, nous vous devons une fière…
Il s’interrompit en voyant le visage de son sauveur. Il le connaissait.
- Amiral Eripsa ? dit une voix familière à sa gauche.
Son cœur fit un autre bond. Mauvais, à mon âge, autant de surprises dans la journée…
- Bon sang, Booster, que faites-vous en compagnie de maître Kenobi ?
- Et de son padawan, ajouta la voix d’Anakin Skywalker.
- Les affaires, répondit le dénommé Terrik. Figurez-vous que depuis que vous m’avez embauché pour sortir ces militants de Jabiim, je n’ai plus aucun contrat avec les Séparatistes. Alors, je me suis décidé à demander à votre ami, là, Solo, si je pouvais me rendre utile. Là-dessus, ces deux graines de Jedi débarquent en disant qu’ils cherchent à s’introduire sur Kessel, alors, du coup…
- Nous avions reçus des rapports indiquant la présence de camps de prisonniers, précisa Obi-Wan.
- Mouais, toujours est-il que cela ne m’a pas épargné les Mille et Une Suppliques de Maître Kenobi à propos des politiciens, bougonna Booster.
- Ne vous inquiétez pas, dit Jagen avec un grand sourire, c’est un numéro qu’il sert à toutes les sauces, surtout à ses amis sénateurs.
- Nous pensions que vous étiez mort, dit Anakin. Les communications séparatistes…
- …ne faisaient pas état de ma présence ici car ils ne savent pas, à mon humble avis, ce qui s’y passe vraiment. Je crois que Stark contrôle totalement la mine et ses activités.
- Qu’est-ce qui vous le fait croire ? demanda Obi-Wan, perplexe.
- Sans cela, je serai déjà mort, répondit Jagen en haussant les épaules. Dooku et Grievous veulent ma peau.
- Stark aussi.
- Mais il veut que je souffre d’abord. Ce qui fait toute la différence.
- Si vous le dites…
- Il faut libérer les prisonniers ici, affirma Jagen. Je pense qu’il n’y a pas moins de dix mille hommes enfermés sur cette planète.
- Dix mille hommes… répéta Obi-Wan, pensif.
- De quoi regarnir tous nos fronts, dit Skywalker.
- Ou plutôt constituer une nouvelle force de frappe, tempéra Eripsa.
- C’est bien beau, tout ça, intervint Terrik, mais je n’ai que six places sur mon vaisseau. Pas une de plus. Il est hors de question que je me débarrasse de mon holotable dejarik.
Une idée germa dans la tête de Jagen.
- Vous n’en aurez pas besoin, dit-il en souriant. Vous avez un plan de la planète ?
Kenobi sortit un petit projecteur et l’installa au milieu de la salle.
- Nous y voilà, dit Jagen avec un sourire. Nous nous trouvons en ce moment même dans l’hémisphère sud, dit-il en désignant le bas de l’hologramme. C’est là qu’il y a le plus de glitterstim. Deux camps : le Gamma et l’Epsilon. Mais il en existe deux autres dans l’hémisphère nord. Les camps Alpha et Bêta. Destinés à la main-d’œuvre de Hoersch-Kessel.
- Les constructeurs de Lucrehulks ? demanda Kenobi, surpris.
- Tout juste, répondit Jagen. Une sphère de contrôle est en construction, en ce moment, à même le sol. Si nous pouvions nous en emparer…
- L’évacuation en serait plus un problème.
- A condition qu’on trouve un anneau. Mais je pense qu’ils en ont en excédent, par sécurité.
- Ça pourrait fonctionner, admit Obi-Wan. A condition qu’on arrive à trouver des armes.
- Nous pourrions voler celles des gardes, proposa Anakin.
- Excellent idée, approuva Jagen. La plupart des mercenaires embauchés par Stark ont leur base sur Kessel. Nous pourrions en tuer plusieurs pendant l’opération. Une fois les armes entre les mains de nos hommes, la victoire sera nôtre.

************

- Jav, vous êtes sûr qu’il s’agit bien de la zone de stockage ?
- Oui, monsieur, répondit le capitaine clone à voix basse. Nous avons dû y laisser nos armes. Je pense que vos affaires seront également là.
- C’est à voir, murmure Jagen. Stark doit sûrement garder mon armure dans ses quartiers.
- Ça vous gênerait pas d’avancer ? dit Kenobi, essoufflé. J’aimerais bien sortir, moi aussi.
Ils venaient de s’introduire dans le complexe Gamma grâce au dense réseau de galeries souterraines. Anakin était sorti le premier après avoir découpé une ouverture avec son sabre laser. Jagen, Jav et Booster suivaient, et la marche était fermée par Obi-Wan, qui n’aimait pas ce rôle. Les araignées pouvaient les suivre à n’importe quel moment.
- Tout est là, confirma Skywalker en revenant vers eux. Beaucoup de DC-15s et d’armures. Maintenant, il faut les faire parvenir aux prisonniers.
- On pourrait réactiver ces droïdes porteurs, suggéra Terrik en désignant un coin de la salle.
- En effet, confirma Jagen. Jav, pourriez-vous récupérer le planning sur un terminal ? J’aimerais que tout soit fini avant le prochain quart.
- J’y vais de ce pas, dit le clone en s’approchant d’un des moniteurs. Voyons… il y a tout, là-dessus. C’est même frappant de voir qu’ils n’ont rien sécurisé.
- Ils ne s’attendaient sûrement pas à ce qu’on entre par en-dessous, dit l’amiral en faisant un clin d’œil à Anakin.
- J’ai la répartition des équipes. La majorité de mes hommes sont dans les galeries de la zone A-23.
- Alors c’est là que nous irons en priorité. Partez avec Anakin devant les droïdes. Il y a une autre zone ?
- Je préconise la C-67, monsieur, dit-il en s’éloignant du terminal.
- Bien. Booster, Obi-Wan, vous prendrez ce chemin-là.
- Et vous ? demanda Obi-Wan d’un air suspicieux.
- Je vais rendre une petite visite à un vieil ami, dit Jagen en haussant les sourcils.
Sans attendre d’autres questions, il se dirigea vers les conduites d’aération et y entra.
L’ascension sans armure était certes difficile, mais ce séjour en prison avait remis en forme le militaire qu’il était. Cependant, il n’hésita pas à faire usage de la Force pour éviter de tomber. Trop de prudence valait mieux que pas assez.
Au bout d’une demi-heure d’escalade, le conduit tourna brusquement et déboucha sur une grille souple. Jagen la brisa et sortit dans ce qui semblait être le bureau de Stark.
L’endroit était visiblement très confortable, avec plusieurs fauteuils disséminés devant les baies vitrées qui s’ouvraient sur le complexe. Mais il y avait également quelque chose dans l’agencement qui rappelait à Jagen le combat à bord de l’Opportuniste, le vaisseau amiral de Stark, pendant la bataille de Troiken. Là où Willspawn était mort.
Son vieil ennemi le regardait, à travers le néant, depuis une holoimage installée sur le bureau. Visiblement, son ennemi actuel vénérait toujours autant son père, malgré les années qui étaient passées depuis. En souriant, l’amiral républicain repensa à la baffe qu’il avait reçu la veille. Stark et lui avaient peut-être un point commun, finalement.
Il repéra son armure mandalorienne et ses armes et les revêtit. Stark ne lui avait posé aucune question sur la sacoche qu’il n’avait pas dû savoir ouvrir et qui contenait ses sabres lasers. Une chance pour lui. Prenant soin de verrouiller la porte, il s’installa derrière le bureau et alluma le terminal installé dessus, espérant pouvoir accéder à l’ordinateur central avec. La machine démarra en silence et lui demanda un code d’accès. Pris de panique, Jagen se rendit compte qu’il ne savait presque rien de son ennemi, une faiblesse qu’il lui faudrait combler, de toute évidence. Il regarda aux alentours pour trouver un indice, et en trouva finalement un. Trevor Willspawn.
Le poste se connecta instantanément au réseau. Le sourire aux lèvres, Jagen envoya aux gardes un ordre factice les enjoignant de se rendre à l’entrée du centre de détention, avant d’ouvrir les portes des cellules. Sur les écrans de surveillance, il vit des centaines d’êtres de toutes races – humains, twi’leks, rodiens, wookiees, weequays et même un jawa – sortir des prisons. Obi-Wan et Booster, revenus de leur livraison aux clones prisonniers, se chargèrent de les guider vers l’espace de stockage, sans savoir réellement d’où ils venaient. Changeant de vue, Jagen vit les mercenaires regroupés à l’endroit indiqué. Il activa le verrouillage laser et ouvrit le feu.
C’était comme dans un jeu vidéo. Les trandoshans tombèrent presqu’instantanément, et ceux qui avaient survécu au premier assaut cherchaient un endroit sûr pour se mettre à couvert. Bien entendu, l’amiral avait choisi ce lieu-là à cause de son dépouillement total, et leurs recherches étaient vaines. Ils ne tardèrent pas à s’en rendre compte. L’un d’eux leva les bras pour se rendre. Jagen le mit hors de combat immédiatement. Il n’aimait pas les esclavagistes.
Voyant que la fête était finie, il saisit son comlink et appela Obi-Wan.
- C’est vous qui êtes à l’origine de tout ça, Jagen ? demanda immédiatement le Jedi.
- En effet. et si ça ne vous plaît pas, maître Kenobi, tant pis.
- J’en ai assez vu pour aujourd’hui. Les clones viennent de prendre le centre Epsilon.
- Bien. Notre insurrection marche comme prévu.
- Les séparatistes sont submergés. Ils vont demander des renforts.
- Nous avons des speeders ?
- Des convoyeurs de marchandises sub-atmosphériques, pour la plupart. J’estime que nous sommes à cinq heures de la base ennemie.
- Alors nous allons partir pour le champ. Donnez l’ordre à Jav et à ses hommes de prendre le centre Bêta. Nous allons nous charger de la base Alpha. Aucun signe de Stark ?
- Pas pour le moment. Mais ouvrez l’œil, et le bon.
- Je vais déjà faire un peu de bazar dans ses affaires. Eripsa, terminé.
Tout en raccrochant, Jagen enclencha l’autodestruction à retardement du complexe. Il se leva, prit ses affaires, brisa la grande verrière derrière le bureau et sauta.

************


Kessel, Centre de travail Alpha, 572 jours après la bataille de Géonosis.

- J’ai de mauvaises nouvelles, dit Obi-Wan en s’approchant de l’amiral.
Jagen était occupé par la gestion de l’embarquement vers le croiseur de guerre séparatiste inachevé, et ne répondit pas immédiatement.
- Non, je veux que les wookiees s’occupent de la baie de stockage 26… Transférez les twi’leks ailleurs… Que disiez-vous, Maître Kenobi ?
- J’ai de mauvaises nouvelles, répéta le Jedi. Trois cuirassés de classe Rejuvenator viennent d’entrer dans le système.
- Stark, dit Jagen en fronçant les sourcils. Il fallait s’y attendre. L’embarquement sera bientôt achevé. Je vais d’ailleurs monter à bord.
- Les clones ont déjà embarqué ?
- Ils ont nettoyé le vaisseau de tous les droïdes qui auraient pu s’y trouver. Maintenant, suivez-moi.
Jagen se dirigea vers les larges ouvertures percées dans la baie d’amarrage – et, en l’occurrence, de construction – de la sphère spatiale Lucrehulk. Un large pont permettait l’accès au vaisseau par les soutes, et c’est le chemin qu’ils empruntèrent. Partout, les prisonniers récemment libérés s’affairaient aux dernières mises au point avant le décollage.
- Ces vaisseaux m’impressionnent, avoua Kenobi. J’en ai visité plusieurs, surtout ces dernières années, et à chaque fois je m’étonne de leur taille et de leurs dispositifs de défense.
- La Fédération a su comment rentabiliser ses cargos, confirma Jagen. Les vaisseaux de guerre de cette taille sont rares.
- Et la République ? demanda le Jedi. Nous avons les capacités de créer de tels engins. Pourtant, les mastodontes de la guerre sont les Bulwarks et les Lucrehulks. J’avoue que j’ai du mal à comprendre.
- Nous remportons beaucoup de victoires, Obi-Wan, dit l’amiral, grâce au perfectionnement de nos vaisseaux. Plus un croiseur est gros, plus il est facile à toucher. Et je pense que vous savez mieux que quiconque à quel point un pilote humain est supérieur à une machine.
- Piloter, c’est bon pour les droïdes.
- C’est une question de point de vue… Ah, nous arrivons.
Ils étaient en effet parvenus au pont, où l’agitation régnait plus que nulle part ailleurs. Booster Terrik était aux commandes, et il ne plaisantait pas. Jagen s’approcha du contrebandier.
- Où en sommes-nous ? demanda-t-il.
- Les passagers sont tous à bord. Nous allons pouvoir décoller.
- Bien. Le diagnostic est fini, je suppose ?
- En effet. Les moteurs sont opérationnels, tout comme les boucliers. Par contre, cinq secteurs sur trente-quatre ne sont pas encore pressurisés, et les armements sont hors-service.
- Nous nous en contenterons. Lancez la procédure de décollage.
Terrik distribua à la volée des ordres aux membres d’équipages, qui étaient pour la plupart issus des cellules qui avaient assemblé le navire.
- Au fait, demanda Jagen lorsqu’ils s’élevaient, que est le nom de ce vaisseau ?
Le contrebandier fit une recherche sur sa console.
- Nous sommes sur le Kaar’Saak, répondit Booster. Un joli nom.
- Et qu’est-ce que cela signifie ?
Nouvelle recherche.
- C’est du neimoïdien, et cela veut dire… Moisissure Céleste ?
Une expression de dégoût se forma sur le visage de Terrik.
- Je n’arriverai jamais à supporter les goûts des Neimies.
- Appelez-le Last Hope, suggéra Jagen. Cela correspond bien à notre situation.
- Ou plutôt Errant Venture, suggéra Skywalker, qui suivait la conversation depuis un moment. Moins fataliste.
- Errant Venture… répéta Booster. Oui, ça me plaît.
Une grande vibration secoua le vaisseau.
- Nous sommes arrivés, dit inutilement Obi-Wan.
L’alarme de proximité résonna alors.
- Et Stark aussi, ajouta Jagen d’un air maussade.
Les trois cuirassés de l’amiral séparatiste étaient bel et bien là, prêts à en découdre.
- Ils nous bloquent entre eux et le champ d’astéroïdes de Kessel, maugréa Terrik.
- Il fallait s’y attendre, dit Jagen. Quelles sont nos options ?
- Nous pourrions passer par le champ d’astéroïdes, suggéra Anakin.
- Général Skywalker, les chances de traverser vivant un champ d’astéroïdes sont de 1 sur 3702, dit le contrebandier.
- Vous savez, moi et les probabilités…
- Booster a raison, trancha Jagen. Nous n’avons aucune chance de traverser ce champ de débris planétaires.
- Mais nous allons nous faire tailler en morceaux par ces cuirassés !
L’amiral Eripsa avait vingt-cinq ans de carrière, et il avait connu bien des batailles. Pourtant, lorsqu’il se tourna vers la fenêtre et qu’il vit les croiseurs ennemis se rapprocher d’eux, il éprouva un nouveau sentiment, un sentiment qu’il n’avait jamais connu auparavant sur une passerelle de commandement.
Un sentiment d’impuissance.
- C’est pour moi que Stark est là, dit-il à voix basse. Si je n’étais pas là…
Une idée se forma dans son esprit, mais elle était incongrue et ne fit pas baisser son malaise pour autant. Pourtant, il s’agissait sans aucun doute de leur seul espoir.
- Booster, dit-il soudainement, votre vaisseau est à bord ?
Le contrebandier se tourna vers lui.
- Le Mad Bantha ? Bien sûr. Je l’ai chargé en premier.
- C’est quel modèle ?
- Un YT-1250.
- J’ai un YT-1300. Je saurai le piloter.
- Attendez ! s’exclama Terrik, qui venait de comprendre. Vous voulez fuir ?
- Non. Je veux rester.
- C’est un plan idiot.
- Non, au contraire, intervint Skywalker. Je viens avec vous.

************


- Vous êtes sûr que tout ira bien ?
Le capitaine Jav était naturellement soucieux. Et ce qu’il avait entendu du plan de l’amiral Eripsa n’était pas pour atténuer ce trait de caractère.
- Ne vous inquiétez pas, Jav. Je sais ce que je fais.
C’était faux, bien entendu, mais cela suffit à convaincre le clone, qui ouvrit à contrecœur les portes du hangar. Jagen le salua une dernière fois, et monta à bord. Il n’était pas encore arrivé au cockpit que le vaisseau décolla et sortit dans le vide de l’espace.
- J’espère que ça va marcher… dit Anakin en le voyant entrer.
- Pas de soucis, répondit Jagen. Il faut juste le narguer un peu.
- Vous êtes conscient que la fenêtre pour Terrik sera très réduite.
- Il saura la saisir. C’est un corellien.
- J’espère que vous dites vrai.
Ils s’approchaient à présent des croiseurs de Stark, qui bloquaient l’accès à l’hyperespace de l’errant Venture.
- Ouvrez la communication avec le vaisseau-amiral, demanda Jagen.
Les séparatistes ne mirent pas longtemps à répondre. La silhouette bien connue d’un homme aux cheveux blonds apparut au milieu du récepteur holographique.
- Vous avez beaucoup de culot, Eripsa, pour venir me narguer jusqu’ici.
Iaco Stark était furieux. Et ça se voyait.
- Je pensais que nous pourrions négocier, dit Jagen avec un léger sourire.
- Négocier quoi ? Vous avez perdu. Rendez-vous et je vous promets une mort rapide.
- J’ai bien peur que vous ne parliez en vain. Je peux m’enfuir. J’ai volé un vaisseau.
- Et vous abandonnez vos alliés ? Mon père ne vous a pas suffi, je suppose. Vous voulez vraiment être le dernier homme de la Marine Républicaine.
Jagen risqua un sourire en coin. Comme prévu, la haine qu’éprouvait Stark envers lui avait occulté la vision de son ennemi.
- Mais vous ne vous en tirerez pas comme ça, reprit l’amiral séparatiste. A toutes les batteries, feu !
La communication fut instantanément coupée lorsque le vaisseau fit une grande embardée, due non pas aux salves des trois cuirassés qui venaient de les attaquer, mais à cause de la réaction vive de Skywalker, qui ne souhaitait visiblement pas être désintégré.
- Ils ont marché, se réjouit Jagen. Maintenant, attirons-les le plus près possible du champ d’astéroïdes.
- Ils envoient des chasseurs, indiqua Anakin. Je vais devoir y entrer.
Jagen sentit ses tripes se contracter à mesure que le Mad Bantha se rapprochait des débris. Il jeta un coup d’œil sur l’écran radar et sourit.
Comme il l‘avait prévu, les trois cuirassés de classe Rejuvenator se concentraient uniquement sur lui, laissant l’Errant Venture se rapprocher progressivement de la barre de l’hyperespace. Au dernier moment, cependant, l’un des vaisseaux rebroussa chemin, mais le Lucrehulk passa immédiatement en vitesse-lumière. Jagen n’en vit pas plus, car il venait d’être jeté à terre par une grande embardée. Ils étaient entrés dans le champ d’astéroïdes.
- Accrochez-vous, conseilla Anakin. Je vais tenter de les semer.
Derrière eux, plusieurs chasseurs C-73 de Subpro continuaient la poursuite, suivis de près par les deux cuirassés restants. Skywalker faisait continuellement bouger le vaisseau, afin de transformer ce qui aurait pu être une cible facile en un appât attirant la concentration des pilotes séparatistes et la détournant des astéroïdes. Une tactique couronnée de succès, puisqu’en moins d’une minute les deux-tiers des chasseurs ennemis avaient été pulvérisés par les débris spatiaux, rendant la poursuite beaucoup moins oppressante.
- Il faut que nous nous cachions quelque part, dit Anakin, tendu, après une énième embardée.
- D’accord, mais où ? demanda Jagen, qui avait enfin réussi à accrocher sa ceinture.
- Je n’y ai pas encore réfléchi, dit Skywalker.
Le vaisseau se cabra de nouveau et fit brusquement demi-tour. Le pilote Jedi ouvrit le feu avec les deux canons-lasers montés sur le dos et le ventre du Mad Bantha. Les derniers chasseurs furent tous vaporisés.
- C’est bien, mais il leur reste les cuirassés ! fit remarquer Jagen.
Ses mains se crispèrent sur le tableau de bord.
- Ne vous inquiétez pas, répliqua Anakin, je contrôle la situation.
- Oui, mais pour combien de temps ?
Les cuirassés de Stark étaient à présent à portée de tir et ne tardèrent pas à ouvrir le feu. Skywalker retourna le vaisseau sur lui-même et rebroussa chemin. La poursuite continuait, mais ils distançaient bien plus facilement les croiseurs lourds que les intercepteurs auxquels ils avaient eu à faire.
- Nous sommes hors de leur portée scanner, indiqua Jagen au bout de quelques minutes de course acharnée.
- Vous pensez que ces astéroïdes sont ferrugineux ?
- Sûrement, répondit Jagen, surpris. Mais qu’est-ce-que…
La natif de Tatooine fit faire une embardée au Mad Bantha et vint le placer au ras d’un des plus gros astéroïdes en vue. Il lança la procédure d’atterrissage puis coupa entièrement les systèmes.
- Bon sang, Anakin, s’exclama Jagen, que faites-vous ?
- Je ne pourrai pas continuer très longtemps à manœuvrer ainsi. Plus nous avançons, plus nous risquons une avarie, aussi minime soit-elle, qui nous empêcherait de quitter le système. Et, de toute façon, les seuls vecteurs hyperspatiaux de l’autre côté du champ mènent à l’espace hutt. Il suffit de les laisser nous dépasser, et nous repartirons ni vu ni connu.
- C’est une bonne technique, admit l’amiral. Mais rien ne dit qu’ils ne nous repéreront pas. C’est un gros vaisseau.
- Vous auriez préféré quoi ? demanda sèchement le Jedi. Qu’on finisse dans l’estomac d’une limace de l’espace ?
- Par la Force, non. J’ai assez eu affaire aux hutts pour ne plus supporter la vue du moindre gastéropode jusqu’à la fin de mes jours.
Le vaisseau était à présent complètement plongé dans l’obscurité, la seule lumière provenant de la baie du cockpit qui offrait un magnifique et mortel panorama sur le champ d’astéroïdes.
- Vous avez eu affaire aux hutts ? demanda soudainement Anakin.
- Oui, répondit simplement Jagen. Mais c’était il y a bien longtemps.
- Je croyais que les politiciens de la République se fichaient pas mal de la situation de la Bordure.
- Dans un sens, c’est exact, répliqua l’amiral avec amertume. Mais les militaires sont bel et bien au courant de ce qui s'y passe. Nous avons tenté de faire bouger les choses. En vain.
- C’est ce que j’ai pu constater.
- J’avais oublié que tu étais né esclave, mentit Jagen.
- C’était il y a longtemps, répondit Anakin d’un ton ferme.
La situation était bloquée. Jagen décida de faire un pas en avant.
- Lors de mon dix-huitième anniversaire, mon ami Kenth Onasi et moi avons décidé de se lancer dans une quête pour retracer le parcours de Revan. Tu sais qui est Revan, bien sûr ?
- …Non.
Ce garçon ne connait rien de ses origines.
- C’est un Jedi qui a vécu voici quatre mille ans, expliqua Jagen. Il a mené une campagne dans la Bordure pour libérer ces planètes des envahisseurs mandaloriens. Une guerre extrêmement dévastatrice, qui le fit basculer du Côté Obscur. Heureusement, il connut la rédemption par la suite, grâce à Bastila Shan.
- Un personnage intéressant, commenta Skywalker.
Bien plus que tu ne te l’imagines.
- En effet. Donc, notre quête nous a menés sur Tatooine.
- Tatooine ? répéta le jeune Jedi, surpris.
- Oui, tu as bien entendu. La ville d’Anachore, pour être précis. Là, j’ai acheté une carte qui devait me conduire jusqu’à l’objectif de Revan. Mais le vendeur était un klatooinien, fidèle au Traité de Vontor, et son allégeance l’amena à rapporter sa vente à sa maîtresse. Gardulla la Hutt.
Il sentit une poussée d’émotions brutales autour de Skywalker, ce qui confirmait ses craintes.
- A l’époque, elle avait la mainmise sur Anachore, mais contrairement à Jabba, elle ne pouvait pas subvenir de la seule contrebande. Elle s’est donc rapidement imposée comme la marchante d’esclaves la plus prospère de tout le secteur.
- Ma mère et moi appartenions à Gardulla, dit Anakin d’une voix dure. Je ne la connais que trop bien.
- Dans ce cas, tu dois savoir comment elle capture ses esclaves.
- Je suis né ainsi. Et elle nous a perdu quand j’avais trois ans.
- Eh bien, c’est somme toute très simple : elle s’arrange pour savoir où l’on va, elle monte une embuscade, elle ordonne à ses sbires de ne pas trop abîmer la « marchandise », et enfin elle vend le tout en moins d’une semaine. Ce qui limite les frais de détention, bien entendu.
- Vous avez été vendu ?
- Oui. Mon acheteur était un pirate weequay du nom de Trenik Fehn. Une vraie ordure. Mais le frère de Kenth nous suivait, et il a réussi à avertir les militaires de la République. La bataille a été de courte durée, mais cela lui a coûté la vie. Cependant, Fehn avait réussi à s’échapper.
- Trenik Fehn… répéta Skywalker. C’est le nom du pirate qui commandait le Léviathan, non ?
- Parfaitement. L’esclavagiste reconnu que Palpatine m’a interdit d’attaquer.
Une nouvelle fois, de fortes émotions contradictoires se formèrent autour d’Anakin.
- Il ne savait pas, il pensait…
- Il savait parfaitement, corrigea Jagen. Il m’a formellement interdit de venir en aide aux peuples de la Bordure, car la République, je cite, « n’a pas vocation à venir en aide aux sauvages qui l’ont refusée ».
- Je pense qu’il voulait…
- Quoi qu’il en soit, Fehn est mort. Je l’ai tué de ma main.
Nouveau silence. Au loin, les cuirassés de Stark passaient sans même les apercevoir.
- Je me suis toujours demandé pourquoi les canonniers du pont du Léviathan ne m’avaient même pas visé lorsque j’ai lancé mon attaque frontale. Vous vouliez donc vous venger, et vous avez recruté un sosie.
- Ce n’est pas tout à fait ça. J’essayais de voir si je pouvais récupérer des informations sur ce vaisseau, mais Fehn m’a tendu un piège. Et comme on dit sur Corellia, l’occasion fait le larron.
- C’était tout de même de la vengeance pure et dure.
- Je n’ai pas à recevoir de leçons, surtout venant de ta part, répondit sèchement Jagen. J’ai tué un pirate, mais toi, tu as massacré tout un village pour assouvir ta soif de sang.
Zut. Je n’aurais pas dû perdre mon sang-froid. Mais il était trop tard. Skywalker avait déjà dégainé son sabre-laser.
- Comment le savez-vous ? demanda-t-il d’une voix forte qui couvrit les bourdonnements de l’arme.
- Ce n’était pas bien dur à découvrir. Un ami à moi de passage sur ta planète a entendu des rumeurs. Il s’est rendu sur place et a découvert les corps. Entre les blessures au sabre-laser et l’annonce de la mort de ta mère, sans compter ta présence sur Tatooine, le lien a été vite fait.
- Je ne regrette en rien ce que j’ai pu faire à ces monstres. Ce sont des bêtes, ils méritaient de mourir comme des chiens !
Nouvelle poussée de colère.
- Tu t’engages sur une pente glissante, Anakin. La colère est un sentiment humain, tout comme la haine, mais tu dois apprendre à te contrôler et à ne pas te transformer en ce que tu combats.
- Que voulez-vous dire ?
- Si tu avais assassiné les hommes des sables par vengeance, tu te serais abaissé à leur niveau. Une bête, comme tu dis. En égorgeant aussi leurs femmes et leurs enfants, tu es devenu pire.
- Je suis un Jedi, se lamenta Anakin en éteignant son sabre. Je devrais être meilleur que ça.
- Tu as eu une enfance dure, et cela excuse en grande partie ta fragilité émotionnelle. Mais, tôt ou tard, tes ennemis découvriront cette faille. Et ils s’en serviront.
- Je saurais me défendre.
- Non. Tu ne pourras pas. Ils s’en prendront à ceux que tu affectionnes, et tu ne pourras rien faire.
Anakin semblait au bord du désespoir.
- Que dois-je faire ?
- Parler. Plus tu t’enfermeras dans un secret, plus il te corrompra. Le mieux est d’extérioriser les risques, pour qu’ils ne te consument pas de l’intérieur.
- Ce n’est pas ce que me dit mon instinct.
- Ton instinct, comme tu dis, peut être abusé. Cela m’est déjà arrivé.
- C’est si… différent de ce qu’il me dit.
- Qui cela ?
- Non, rien, oubliez, répondit précipitamment le jeune Jedi.
Cependant, le regard de Jagen se fit plus insistant, et il céda.
- Palpatine, lâcha-t-il à contrecœur.
Les choses vont plus loin que je n’osais l’imaginer.
- Palpatine n’est pas un Jedi, dit Jagen.
- Vous non plus.
- C’est exact.
- Il a toujours été amical avec moi.
- Et pour quelle raison ?
Anakin sembla hésiter quelques instants.
- J’ai sauvé sa planète, non ?
- Autre chose ?
- Il a toujours dit qu’il me voyait devenir un Jedi extrêmement talentueux, sûrement le grand maître de l’Ordre, quelque chose comme ça.
Ce vieux forban a avancé ses pions bien au-delà de ce que je pensais. Mais cela correspond exactement à ce que je soupçonnais. Il veut ce garçon. Mais pas en tant que Jedi, non, c’est certain.
- La République a besoin d’hommes forts, Anakin, risqua Jagen. Je pense que l’Ordre a tout autant besoin de leaders. Et je pense également que les membres du Conseil le savent.
- J’en doute.
- Bien sûr que si. Et ils te testent.
- Ça ressemble plus à un déni perpétuel. Ils n’ont aucune confiance en moins.
- Et toi ? Peuvent-ils te faire confiance, si tu n’es pas honnête avec eux ?
Anakin resta pensif. Jagen regarda dehors et vit les cuirassés qui avançaient toujours, au loin.
- Je n’ai pas confiance en leurs règles, dit enfin Skywalker. Ils vont trop loin. Ces histoires d’attachement… de déni de la passion…
- Tu as besoin d’aimer, résuma Jagen.
- Oui.
Foutus Jedi. Ils sont capables de l’emmener du Côté Obscur sans que Sidious ne fasse quoi que ce soit. Le comble de l’idiotie.
- C’est un chemin dangereux, Anakin. Mais tu ne peux changer ta nature. Tu dois l’accepter, et faire en sorte qu’elle n’aille pas contre tes intérêts.
- L’attachement mène à la peur, la peur à la colère, la colère à la haine, la haine au Côté Obscur, dit-il en récitant le Code Jedi.
- Ce qui me ramène à l’exemple de Revan.
- Vraiment ?
- Pendant la Guerre Civile des Jedi, son aimée, Bastila, a été capturée. Dark Malak, le Seigneur Sith de l’époque, l’a torturée pour la faire basculer du Côté Obscur. Mais l’amour que Revan lui portait la ramena vers la lumière, et ensemble ils vainquirent Malak.
- C’est une belle histoire. Vous pensez que l’amour que je peux porter aux autres m’empêchera de basculer ?
- Tu as peur de sombrer dans la haine. Mais ton ancrage dans le Côté Lumineux peut provenir de ce que tu ressens. Au fait, nous sommes hors de portée de leurs scanners.
- C’est vrai.
Le jeune Jedi ralluma l’engin et décolla pour revenir sur leurs pas.
Anakin resta silencieux pendant un moment.
- Vous avez parlé avec sagesse, Jagen, dit-il enfin. Pourtant, vous n’êtes qu’un militaire.
- Qu’un militaire ? Non. Pas vraiment.
- C’est vrai, vous êtes aussi Sénateur.
- Entre autres.
- Que pensez-vous du Sénat ? demanda-t-il en faisant plonger l’appareil pour éviter un astéroïde.
- Je pense que les trois-quarts des politiciens ont perdu toute commune mesure. Je pense également que nous sommes peu à percevoir la menace qui plane réellement sur la République.
- Tout le monde sait que les Séparatistes veulent nous détruire.
- Je ne parle pas de la Confédération. Je parle de l’effondrement même de notre civilisation. La fin de la démocratie. C’est ma plus grande crainte.
- Le Chancelier veillera à ce qu’elle soit préservée.
- On peut toujours rêver…
Ils approchaient de la limite du champ de débris. D’ici quelques instants, ils pourraient s’échapper définitivement…
Soudainement, Jagen se rendit compte qu’il avait oublié un léger détail.
Un détail sous forme de cuirassé d’un kilomètre de long.
Les batteries lasers ouvrirent le feu dès que le capitaine s’aperçut de leur présence.
- Je croyais qu’ils étaient tous passés ! cria Skywalker en manoeuvrant le Mad Bantha pour éviter les salves.
- J’avais oublié celui qui était resté en arrière pour traquer l’Errant Venture. Passe par en-dessous. Les canons sont moins nombreux.
- À vos ordres.
Le cargo corellien se retourna sur lui-même et passa sous le ventre du cuirassé avant même que celui-ci n’ait compris ce qui lui arrivait.
Enfin, Anakin parvint à franchir la barre de l’hyperespace. Les étoiles s’étirèrent et ils quittèrent l’espace réel.

************


Base Sectorielle de New Holstice, 574 jours après la bataille de Géonosis.

- Votre état est bon, dit le droïde médical de sa voix plate. Vous pouvez vous en aller.
Avec un sourire, Jagen termina de boutonner sa chemise, ramassa ses affaires et sortit, pour retrouver de l’autre côté de la porte Obi-Wan, Anakin, Booster Terrik et le capitaine Jav.
- Alors ? demanda le maître Jedi.
- Comme neuf, répondit énergiquement Jagen. Soixante-dix jours de travail dans les mines, et rien de particulier à signaler. Juste quelques écorchures vite soignées avec un spray bacta.
- Voilà une bonne nouvelle, dit Anakin.
- Oui, formidable, marmonna Booster. Toujours est-il que j’ai des réparations à effectuer sur mon vaisseau. Et que j’attends toujours ma prime pour cette mission de fou.
- En fait, je me suis arrangé pour que votre prime soit payée en nature, Booster, expliqua Jagen.
- Je crois que vous vous faites des idées, amiral. Enfin, le pire, c’est pour votre femme, quoi…
- Très drôle. Je voulais dire que je vous laisse l’Errant Venture.
Le choc d’Obi-Wan fut largement perceptible dans la Force.
- Vous laissez un cargo géant entre les mains d’un contrebandier ? Cela revient à confier la surveillance d’une côte de ronto à un rancor affamé.
- Merci pour la comparaison, grogna le corellien.
- J’ai toute confiance en Booster, assura Jagen. En fait, je pense qu’il pourra se servir de ce vaisseau pour quelques tâches… utiles.
L’espace d’un instant, Obi-Wan resta perplexe, puis une lueur de compréhension s’alluma dans ses yeux.
- Je vois.
- J’en suis certain. Capitaine Jav ?
- Amiral ?
- Veuillez contacter le colonel Solo. Indiquez-lui que nous sommes en attente d’un transport valable pour rentrer sur Coruscant. Expliquez-lui la situation. Ensuite, envoyez un message au cabinet du Chancelier pour résumer ce que nous avons appris sur Kessel.
- Bien, amiral.
Le capitaine clone s’éloigna immédiatement.
- Je suis sûr que le Chancelier Palpatine sera ravi d’apprendre que je suis toujours en vie, dit-il d’un ton sarcastique.
- Il va garder le Commandement Suprême, dit Anakin. Vous le savez.
- Bien entendu. Mais il sera obligé de me le donner également. Comme avant, en somme.
La sonnerie du comlink d’Obi-Wan retentit.
- Il est temps pour nous d’y aller. Notre vaisseau nous attend.
- Alors, répondit Jagen, que la Force soit avec vous.
Ils échangèrent les traditionnels saluts, puis les deux Jedi partirent, laissant Jagen et Booster seuls.
- De drôles de Jedi, commenta le contrebandier corellien avant de s’éloigner.
Jagen ne répondit pas. Il avait le regard fixé sur Anakin. Il en était sûr, à présent.
Anakin Skywalker est la clé de cette guerre, qu’il le veuille ou non.
Modifié en dernier par Jagen Eripsa le Mer 04 Avr 2012 - 14:11, modifié 2 fois.
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 04 Avr 2012 - 12:24   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Le chapitre suivant est basé sur une anecdote de la Guerre des Clones, et comporte un gros morceau de référence que vous n'aurez sûrement aucun mal à trouver... :siffle:


Chapitre 18

« Non, cette attaque n’est pas indispensable. Palpatine veut impressionner les Quarrens ? Qu’il leur envoie des Venators, des Victorys, mais pas cette saleté de Quaestor. Le nucléaire n’est qu’une solution de passage, pas un carburant économique. Et ce vaisseau n’a même pas été testé. »

Amiral Jagen Eripsa, à propos de l’attaque sur Pammant.

Coruscant, Bureau Exécutif, 639 jours après la bataille de Géonosis.

- Il n’en est pas question, répondit fermement Jagen. Je ne vais pas risquer mes troupes dans ce raid de malheur.
- C’est pourtant vous qui avez proposé cette stratégie, argua Palpatine en haussant les sourcils.
L’amiral soupira intérieurement. J’aurais dû me douter qu’il ne m’avait pas encore pardonné le coup du Braxant.
- Écoutez, Chancelier, reprit-il en essayant de se calmer, cette attaque est extrêmement risquée. Nous ne savons pas comment ce vaisseau va réagir.
- Les Chantiers Navals de Kuat…
- Les Chantiers Navals de Kuat gagnent des milliards en vous vendant des vaisseaux pour cette guerre, répliqua Jagen. Croyez-moi, ils ne se gêneraient pas un instant pour vous abuser.
Ce qui était vrai, après tout. Palpatine ne savait pas que Filnis Kuat s’était empressé de lui transmettre les détails des commandes passées dans le plus grand secret. Il s’en voulait de remettre ainsi en cause l’intégrité de son ami, mais il fallait sauver les apparences.
- J’en conviens, répondit Palpatine. Mais ce raid est d’une importance vitale. Nous savons que les docks de Pammant fournissent la moitié de l’effort de guerre séparatiste…
- La société fournit la moitié. Pas la planète. Pammant n’est qu’une sphère couverte d’eau. C’est pour ça que les indépendantistes quarrens se sont retranchés là-bas. Mais cela ne justifie en rien une attaque massive.
- Quel est votre problème, avec ce vaisseau ? demanda Palpatine, intrigué. Vous semblez le voir d’un mauvais œil.
- A juste titre, dit Jagen. L’alimentation en énergie est fournie par un réacteur nucléaire semblable à ceux des vieux croiseurs de classe Invincible.
- Vous préfèreriez peut-être un réacteur à hypermatière ?
- La moitié de la flotte en est déjà équipée. L’autre moitié y viendra progressivement.
- Le prix n’est pas le même.
- La rentabilité non plus.
- Nous ne démantèlerons pas ce croiseur.
- Et nous ne l’utiliserons pas.
- Il semblerait que nous soyons dans une impasse.
- C’est ce que je pense aussi.
Palpatine se redressa et le regarda droit dans les yeux.
- J’avais prévu d’en faire un navire amiral, expliqua-t-il, pensif. Vous pensez que le contraire serait préférable. Très bien. Il servira de croiseur de garnison.
- Voilà qui est plus raisonnable.
- Mais sur Pammant. Je ne peux plus annuler l’attaque.
- Contactez Rendili et demandez-leur un prêt de vaisseaux, proposa l’amiral. Le capitaine de leur flotte de défense est Jace Dallin, un vétéran de la Guerre Hyperspatiale de Stark. Il est fidèle à la République.
- Les derniers rapports indiquent une situation plus que tendue sur cette planète. Rendili StarDrive a ouvert une annexe au cas où les choses empireraient.
Jagen fronça les sourcils. Il avait entendu parler de tels problèmes, mais pas de cette ampleur. Voilà qui était fort regrettable.
- Alors, effectivement, le Quaestor est notre seule solution, concéda-t-il. J’ai dépêché le colonel Solo dans la Bordure Médiane, dans le secteur de Duro.
- Vous comptez provoquer le général Grievous ? Il est encore sur la planète, aux dernières nouvelles.
- Pas tout à fait. La flotte Loyalty se concentre sur la récupération des vaisseaux d’évacuation. Le dernier rapport fait état de plus de cinq cent mille réfugiés sur les planètes avoisinantes.
- C’est une catastrophe.
- Duro est l’une des fondatrices de la République. C’est un énorme coup porté au moral. Et je ne peux pas rappeler Solo avant la fin de sa mission.
- Alors il vous faudra faire appel aux renforts que vous pourrez trouver dans ce secteur, amiral, conclut Palpatine. Je suis sûr que vous voyez déjà à qui je fais référence.

************


- …et, là-dessus, il m’envoie ici pour requérir votre aide, termina Jagen.
- Voilà qui est fâcheux, répondit Ackbar après un instant de réflexion. Très fâcheux.
- Vraiment ? demanda l’amiral républicain, intrigué.
- Oui, confirma l’amphibien. Voyez-vous, nos forces sont à peine rétablies de l’attaque portée par la Ligue d’Isolation Quarren.
- A juste titre. La guerre civile n’est pas une situation souhaitable.
- La plupart des quarrens ne veulent que la paix. Mais ceux qui hésitent… Une action ouverte pourrait les décider.
- Je comprends, dit Jagen en secouant la tête.
- Mais je vais interférer en votre faveur auprès du Conseil Calamarien, reprit Ackbar.
- Je n’en attendais pas moins de vous, Aran.
- Nos croiseurs sont à la disposition de la République. Je vais le rappeler aux Conseillers.
- Dans ce cas, bonne chance, dit Jagen en raccompagnant l’amphibien vers la sortie.
Une fois seul dans la salle tactique du Quaestor, l’amiral républicain s’installa à la table de commandement et sortit son datapad pour lire les rapports du jour. Avec une grande satisfaction, il constata que le colonel Solo accomplissait sa mission avec la plus grande rigueur et dans les temps, deux critères essentiels dans de tels cas. Une fois la lecture terminée, il sortit son autre datapad, celui qu’il n’utilisait qu’à l’occasion, et seulement lorsqu’il était seul. Celui qui était relié à sa base d’Anoth.
Les rapports étaient bons. Mieux, même, ils étaient excellents. Thrawn était un administrateur efficace, tout comme Aiden. Eiran continuait sa formation, et les croiseurs de la Flotte Katana subissaient une profonde mise à jour destinée à en faire l’équivalent des croiseurs Acclamators, de longueur identique mais plus larges. Les travaux avançaient. Restait à savoir quand viendrait le moment de dévoiler tout cela.
Rangeant sa tablette, il sortit de la salle et se dirigea vers le pont. Les portes s’ouvrirent à son approche et les techniciens penchés sur les ordinateurs se mirent au garde-à-vous. La structure du pont était en elle-même assez différente du Knight’s Blade et ressemblait à celle d’un Venator, avec ses deux fosses latérales et sa baie vitrée circulaire. Jagen ne l’aimait pas vraiment, préférant la structure des destroyers Arrow et ses ordinateurs en arc de cercle autour de son siège de commandement. Mais il ferait avec.
- Lieutenant, dit-il à l’officier de pont, nous attendons le signal Mon Calamari pour quitter le système.
- Bien, amiral, répondit le jeune officier, toujours au garde-à-vous. Dois-je transmettre le message à nos vaisseaux d’escorte ?
- Allez-y, je vous en prie.
Jagen le regarda s’éloigner vers la console de communication. Ce garçon doit à peine avoir vingt ans. Et il est l’officier en second d’un croiseur de cette taille. Par la Force… En effet, le Quaestor était un vaisseau particulier dans bien des domaines : si son réacteur était nucléaire, et non pas à hypermatière ou à ionisation solaire comme la plupart des modèles, sa taille différait aussi des autres croiseurs. Long de trois kilomètres, le premier – et, si Jagen avait son mot à dire, le dernier – vaisseau de la classe Battlecruiser était presque quatre fois plus long que les destroyers de classe Victoire qui croisaient à ses côtés. Au nombre de deux, ceux-ci étaient censés assurer la sécurité de ce prototype pendant la bataille. Ils étaient complétés par deux corvettes CR-70 et un croiseur lance-missiles Maraudeur. Une petite flottille, mais l’aide des Mon Calamaris sera un bon point en notre faveur.
Au bout de dix minutes passées à observer l’espace, Jagen remarqua un changement. De nouveaux vaisseaux aux formes organiques venaient d’entrer dans son champ de vision.
- Amiral, dit l’officier de pont, le colonel Ackbar vient de nous envoyer un message. Le Conseil Calamarien l’autorise à se joindre à nos forces.
Jagen poussa un léger soupir de soulagement. Ce n’était pas gagné d’avance.
- Transmettez-lui mes félicitations, répondit-il en se retournant, et lancez le compte à rebours, lieutenant Bast.
- À vos ordres.
Il se remit face à la verrière, le regard fixé sur l’infini. Enfin, lorsque le compte à rebours arriva à son terme, les étoiles s’allongèrent et ils passèrent en hyperespace.
Le trajet vers Pammant depuis Mon Calamari ne prit qu’une heure grâce à la proximité entre les deux systèmes. Pendant tout ce temps, Jagen était resté sur le pont, et avait relu plusieurs fois l’ensemble des rapports de maintenance. Pour l’instant, tout se déroulait comme prévu. Enfin, ils entrèrent dans le système Quarren et repassèrent dans l’espace réel. Et Jagen vit alors que quelque chose n’allait pas.
Une immense flotte de guerre était positionnée autour de la planète. Il jura à haute voix
- Stang ! Comment peuvent-ils déployer autant de vaisseaux…
Son sang se glaça lorsqu’il comprit.
- … s’ils ne savent pas que nous arrivons ?
Il se rua vers la console de communications.
- À tous les groupes, cessez l’attaque ! hurla-t-il sur le canal général. Ils savent que nous arrivons ! Colonel ?
- J’ai vu, répondit le MonCal de sa voix graveleuse. Repliez-vous ! Groupe Vert, restez dans le secteur MV-7 !
- Amiral ! dit une autre voix. Des vaisseaux ennemis viennent de sortir de l’hyperespace !
- C’est un piège ! cria Ackbar.
Jagen était désemparé. C’est alors qu’il comprit que les ennuis n’allaient pas en s’arrangeant.
Dans le groupe derrière eux, il y avait un croiseur de classe Subjugator, équipé de son gigantesque canon à ions. Jagen avait entendu parler de ce genre de vaisseaux et de l’attaque du centre de Kaliida Shoals, mais il n’avait pas imaginé en affronter un.
- A tous les croiseurs, dit-il sur la fréquence de combat, déplacez-vous vers la planète et n’attaquez les croiseurs séparatistes qu’à portée de tir.
- A si petite distance, nous ne tiendrons pas longtemps contre ces croiseurs ! répondit Ackbar.
- Nous tiendrons plus longtemps contre eux que contre ce Subjugator, expliqua Jagen. Nous pourrions en détruire plusieurs pendant l’opération.
Les croiseurs se mirent vite en route, pressés par les croiseurs séparatistes venant derrière eux. Ils étaient en sous-nombre, à un contre dix. Ils ne tiendraient jamais.
Il composa le code d’urgence de la GAR. Maintenant, nous allons voir pour qui est le piège.
Le Quaestor était en tête, et il engagea très vite un des destroyers Providence qui barraient l’accès aux chantiers orbitaux. Les minces boucliers du croiseur séparatistes ne firent pas le poids face aux turbolasers lourdes du Battlecruiser républicain et d’un de ses auxiliaires Victoire. Il fut pris entre deux feux et explosa rapidement. Jagen, regardant son écran tactique, vit l’un des croiseurs MonCals exploser. Ravalant sa colère, il ordonna de tirer sur tous les chantiers à portée. Sur les vingt entourant la planète, sept furent détruits dans la première minute, mais ils perdirent également trois frégates MC-20, un croiseur lourd MC-60 et l’une des corvettes CR-70.
- Amiral, dit le lieutenant Bast, le général Koon patrouille dans les environs, mais il est aux prises avec une flotte séparatiste. Il viendra nous porter assistance dès qu’il en aura fini.
Jagen, entièrement concentré sur le combat, entendit à peine la phrase.
- Amiral ?
- Replions-nous, dit-il d’une voix sourde. Nous n’arriverons à rien. Recalibrez les moteurs et rejoignez une zone plus calme pour faire le saut.
Le jeune officier s’exécuta immédiatement, mais au même moment, une gigantesque explosion secoua le vaisseau de part en part. Plusieurs des écrans de contrôle explosèrent, blessant ou tuant leurs opérateurs. Jagen s’approcha en courant de la victime la plus proche. Un morceau de métal lui perçait la poitrine. Il était sûrement mort sur le coup. Bast avait été blessé, lui aussi, mais très légèrement.
- Lieutenant ! hurla-t-il pour couvrir le bruit des alarmes. Rapport sur la situation !
- Les moteurs auxiliaires ont explosé ! paniqua le jeune officier. L’intégrité de la coque du réacteur est menacée !
Une fuite. Shab, il ne manquait plus que ça.
- Ordonnez l’évacuation immédiate ! dit-il, paniqué à son tour.
De nombreux membres de l’équipage n’avaient pas attendu son ordre pour s’enfuir. La plupart des capsules de sauvetage du pont étaient déjà lancées lorsqu’il y arriva avec Bast et quelques-uns des sous-officiers. Ils s’installèrent et lancèrent la capsule. Jagen se risqua à regarder par le hublot de la porte.
Le Quaestor était la proie des flammes. Il n’y avait pas d’atmosphère, à une telle hauteur, mais l’oxygène s’échappant du vaisseau avait suffi à en faire un brasier ardent. Et le croiseur continuait son avancée.
Droit sur la planète.
Jagen ne le quitta pas des yeux. Il sentit à peine la secousse provoquée par le rayon tracteur du croiseur Victoire qui venait récupérer le maximum de capsules indemnes.
Le Quaestor venait d’entrer dans l’atmosphère et de s’enflammer encore plus ardemment. Il rétrécissait à vue d’œil, mais Jagen avait une assez bonne idée de ce qui se passait plus bas.
Puis, brusquement, une énorme explosion apparut sur la surface bleue de la planète. Le Battlecruiser venait sans doute de s’écraser.
De tels dégâts étaient par leur nature même inadmissibles, mais ce n’était qu’un début. Que ce fut par la faute de la chaleur ou du choc, de larges fissures enflammées apparurent sur le globe. De gigantesques nuages s’élevèrent et vinrent masquer le chaos de la surface au moment où la capsule de Jagen arrivait dans le hangar du Victoire.
Deux soldats vinrent ouvrir le sas de la capsule et le prièrent de les suivre. Il le fit sans dire le moindre mot, ses pensées absorbées par l’horreur du spectacle auquel il venait d’assister. En moins de deux minutes, ils se retrouvèrent sur le pont de commandement, en compagnie du capitaine du croiseur.
- Amiral, dit-il en se mettant au garde-à-vous, je me réjouis de vous savoir en vie. Nous allons bientôt sortir de la zone de combat.
- Bien, répondit Jagen d’un air absent. La planète… ?
D’un air peiné, le capitaine désigna la baie vitrée.
Les larges fissures que Jagen avait vu s’étaient élargies et recouvraient à présent la totalité de la planète. Une quantité astronomique de vapeur s’élevait des océans bouillants où devaient cuire les colons Quarrens. Tout un monde réduit à néant.
Et il en était responsable.
- Nous passons en vitesse lumière, l’informa le capitaine.
D’un signe de tête, Jagen approuva. Il lança un dernier regard à la sphère rougeoyante et sortit du pont.

************


Bureau de l’Exécutif, 650 jours après la bataille de Géonosis.

- C’est une catastrophe sur le plan diplomatique et militaire, résuma Palpatine en regardant le soleil se coucher sur Coruscant.
Jagen était assis dans l’un des fauteuils rouges, les jambes croisées. Il savait où le chancelier voulait en venir.
- Ne reportez pas la faute sur moi, dit-il d’une voix ferme. Je vous avais averti des dangers posés par ce croiseur.
- Peut-être, répliqua Palpatine, mais je ne pensais pas que…
- Ce croiseur était dangereux, le coupa Jagen. Non seulement notre attaque a échoué, mais en plus de cela nos relations avec les amphibiens moncals et quarrens ont empiré. Et Glee Anselm a fait partie des premiers à condamner l’incident.
- Alors ? Que doit-on faire ? demanda Palpatine avec un petit rire nerveux. Leur expliquer que nous voulions mettre un terme au conflit en détruisant l’une des principales sources de l’effort de guerre séparatiste ? Accuser notre principal fournisseur de malfaçon, au risque qu’il se retourne contre nous ? Falsifier les données en accusant le Quaestor d’être un croiseur saboté par les séparatistes dans ce but précis ?
- Soyez honnête, dit Jagen d’une voix tranchante. Admettez que vous avez commandé cette mission et qu’une accumulation de circonstances malheureuses a mené à ce désastre.
Palpatine le regarda avec un sourire peiné.
- Donc, selon vous, la meilleure des solutions revient à m’affaiblir. Je pensais que vous aviez suffisamment d’honneur pour suspendre nos querelles politiques le temps de la guerre, Eripsa.
Une pique rondement menée, Palps. Tu l’attendais depuis longtemps, ce moment, n’est-ce-pas ?
- Je pense qu’il s’agit d’honnêteté.
- L’honnêteté ne sauvera pas la République.
- Peut-être. Mais pratiquer le mensonge serait la condamner à coup sûr.
- Vous étiez à la tête de cette attaque. À vous d’en assumer les conséquences.
- Vous avez beaucoup de culot.
- On ne devient pas chancelier par hasard.
D’un geste de la main, il le congédia. Jagen irradia alors littéralement de fureur. Pour qui se prend-t-il ?
Puis il se calma et compris. Le Seigneur Noir des Sith considérait tous les autres comme des êtres inférieurs. Mais ça, mon gars, tu ne l’emporteras pas au paradis. Ça tombe bien, vu que tu n’y iras jamais.
Sans un mot de plus, Jagen prit la direction de la sortie. Il jeta un dernier coup d’œil par-dessus son épaule. Palpatine était de nouveau tourné vers l’horizon de Coruscant. À ce moment précis, les derniers rayons du soleil franchirent l’horizon et illuminèrent l’ensemble du bureau.
La seule ombre venait de Palpatine.


Pour info, en plus du fameux Ackbar, le lieutenant du Quaestor, Moradrim Bast, est également un "invité". :wink:
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Messagepar Notsil » Mer 04 Avr 2012 - 12:50   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Ah, trois petits chapitres de plus :)

Bon, notre petit Jagen avance bien. Tu rejoins un peu le canon avec la mort de Valorum :(
La perte de leur appui politique qui joue en faveur de Palpatine, c'est bien joué de la part de Palpy ^^ Même si Bail intervient très bien, les sénateurs voient pas plus loin que le bout de leur nez :p (ou de leur portefeuille ^^).

Ils se levèrent et sortirent de l’appartement. Le couloir était vide, à l’exception d’un petit droïde nettoyeur multi-fonctions.
- Je regagnerais bientôt la Bordure, dit Finis à voix basse. Je ne suis resté que trop longtemps ici.
- Alors, je vous reverrais demain, au spatioport, lança Jagen d’une voix résolue. Vous prendrez quel vaisseau ?
- L’Etoile d’Iskin, pour Naboo. C’est là que tout a commencé, après tout !

-> dans ta description tu mets l'accent sur le couloir vide, et sur la présence du droïde. A partir de là, on sait que le droïde est l'espion et que Finis va exploser avec son vaisseau. Si tu préférais garder le suspens de la fuite, rajouter d'autres éléments de description du couloir aurait mieux noyé le poisson ^^

Quelques petites fautes qui trainaient :

16.
Les transports en commun coruscantiens avaient progressés

-> progressé

Soudainement, Jagen sentit une perturbation. Quelque chose ne va pas…

-> n'allait pas si tu ne rajoutes pas un "pensa-t-il" ?

Mais nous ne pouvons pas nous laisser gouverner notre colère.

-> par notre colère ?

17.
Leur équipe était composée de vingt hommes, dont deux armée de lasers légers

-> armés

Faites-moi penser d’aller coller quelques baffes à Isard quand nous serons sortis d’ici, plaisant Jagen avec amertume.

->plaisanta

C’était tout de même de la vengeance pur et dure.

->pure

Il s’est rendu sur place et à découvert les corps.

-> a découvert

Mais ton encrage dans le Côté Lumineux peut provenir de ce que tu ressens.

-> ancrage ^^ mais ce contresens est mignon :)

Cela revient à confier la surveillance d’un côte de ronto à un rancor affamé.

-> une côte

18.
ils ne se gêneraient pas un instant pour vous flouter.

->flouer plutôt j'imagine ?

Que ce fut par la faute de la chaleur ou du choc, de larges fissures enflammées apparurent sur le globe.

-> le moteur nucléaire non ? Parce que le vaisseau fait "seulement" 3 km, avec la friction dans l'atmosphère il devrait se couper en 2-3 morceaux minimum, plus petits et qui réduiront par échauffement... Je doute que ça suffise à fissurer l'ensemble de la planète (voire comme tu dis plus tard, à surchauffer l'ensemble des océans).

nos relations avec les amphibiens moncals et quarrens ont empirées.

->empiré

qu’une accumulation de circonstances malheureuses a menée à ce désastre.

->mené


Palpatine était de nouveau tourné vers l’horizon de Coruscant. À ce moment précis, les derniers rayons du soleil franchirent l’horizon et illuminèrent l’ensemble du bureau.
La seule ombre venait de Palpatine.

-> Très chouette conclusion de chapitre ^^
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 04 Avr 2012 - 14:15   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Merci pour cette analyse détaillée, les fautes ont été corrigées :jap:

Par contre, je maintiens que le globe se fissure. Cet article du Wookiee résume tout. :)
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Messagepar Notsil » Mer 04 Avr 2012 - 14:59   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Ouaip j'ai vu l'article, c'est vrai qu'ils ne détaillent ni la taille de la planète ni sa composition...

Après, faut aussi voir que si la planète est réellement "cassée" jusqu'à son noyau, heu... elle devrait cesser d'exister et se morceler, perdre son atmosphère et se refroidir à vitesse grand V ^^ Bref, après, SW et la science, c'est pas toujours cohérent :)

Ceci dit, je pense que les radiations et l'explosion du moteur radioactifs sont beaucoup plus dévastateurs que la collision en elle-même.
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 04 Avr 2012 - 15:20   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

C'est de la science-fiction :neutre:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 05 Avr 2012 - 9:24   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Chapitre 19

« Une contre-attaque efficace, voilà la solution. Ces derniers mois, malgré ses défaites à Kessel et Kothlis, Stark a remporté une vingtaine de victoires. Je suis le seul capable de lui tenir tête. Maintenant, c’est entre lui et moi que ça se joue. Et pour mettre toutes les chances de mon côté, Johun, j’ai besoin de vous et du Knight’s Blade. »

Message crypté de l’amiral Jagen Eripsa au colonel Johun Solo.

Destroyer de classe Arrow Knight’s Blade, Espace Corellien, 670 jours après la bataille de Géonosis.

De tous les membres d’Aurek Bleu, Garm Bel Iblis était le plus indépendant et le moins conciliant. Assis de l’autre côté de son bureau, le sénateur corellien étalait ses arguments de façon très convaincante.
- … et enfin, conclut-il après cinq minutes de monologue, que ferez-vous si vous réussissez ? Que restera-t-il des véritables idéaux de la République ?
Jagen s’était attendu à cette question depuis le début, et il était content d’y arriver enfin.
- Garm, vous savez tout comme moi ce qui se passera si nous échouons, commença-t-il d’une voix ferme. La République sera balayée un moins de temps qu’il ne faut pour le dire. J’espère que vous vous en rendez compte.
- Bien sûr, répondit Bel Iblis.
- Je prendrai la tête de la République s’il le faut, assura Jagen. Et il le faudra. Je suis persuadé que Palpatine contrôle les trois quarts du Sénat. Vous me croyez quand je vous dis qu’il s’agit d’un Sith ?
- Bien entendu. Je n’en doute pas un seul instant.
- Il fait un travail de sape sur les fondations de la République depuis trop longtemps. Si elle ne dispose pas d’un homme fort, elle s’effondrera.
- Vous pourriez déléguer tout cela à Organa.
- C’est vrai. Mais cela serait une mauvaise idée.
- Vraiment ?
- Dans l’opinion publique, en tant que chef d’Aurek Bleu, je serai celui qui a renversé Palpatine. Tout autre que moi apparaîtrait en sursis, du moins dans les premiers temps. Je suis sénateur, Garm, ne l’oubliez pas. Je sais faire de la politique.
- Et qu’est-ce qui me garantit que vous ne deviendrez pas vous-même un dictateur ?
Jagen le fixa dans les yeux.
- Rien. Et vous devrez vous en contenter. Parce que tout garantit que Palpatine en deviendra un. Et d’un autre style.
- Vous souhaitez donc vraiment prendre le pouvoir en apparaissant comme un moindre mal.
- Garm, s’emporta Jagen, vous parlez à l’homme qui a vaincu Stark, à l’homme qui s’est battu contre les esclavagistes pendant des années, l’homme qui a toujours voulu la liberté dans toute la galaxie. Que se passera-t-il si je suis élu ? C’est très simple. Je mettrai en place un Comité Exceptionnel –dont vous ferez partie, si vous le souhaitez - pour une durée limitée à cinq ans. Ces cinq années permettront la reconstruction de la République. Le Sénat sera dissous et les membres soupçonnés de corruption mis en examen. La Constitution de Rusaan sera abrogée et remplacée par une nouvelle, qui donnera à la République un chef fort soutenu par une équipe compétente. Je veux que chaque citoyen puisse voter pour celui qu’il élira.
- C’est une bonne idée, mais irréalisable.
- Garm, nous faisons voler des destroyers stellaires gigantesques à une vitesse supérieure à celle de la lumière.
- Vous avez raison.
- Je veux une République plus forte, tenant compte des besoins du plus grand nombre. Je suis peut-être idéaliste, mais j’ai les moyens de l’être.
- Vous avez des idées, constata Bel Iblis.
- Je veux une République Fédérale, dit Jagen. Nous ne pouvons pas contrôler chaque planète. Il faudra donc définir des associations de planètes ou même de systèmes, selon le nombre d’habitants, qui posséderaient chacune une flotte de défense en bonne et due forme.
- C’est une des idées que Palpatine combat.
- En effet.
La porte du bureau s’ouvrit et le colonel Johun Solo entra, l’air visiblement pressé.
- Sénateur, dit-il en reprenant son souffle, votre navette est arrivée. Tout comme notre flotte.
- Je vous remercie. Jagen, je vous souhaite bonne chance pour votre campagne.
- Merci, Garm, répondit Jagen avec le sourire. Puisse la fortune vous sourire.
- À vous aussi, mon ami.
Le sénateur sortit, laissant l’amiral et son second seuls dans le bureau.
- Vous allez bien, Jagen ? demanda Solo en le voyant affalé sur son fauteuil.
- Oui, merci, dit Jagen en se redressant. Bel Iblis est un rude gaillard. Il n’est pas facile à convaincre.
- Je pense que vous y avez réussi.
- Je le pense aussi. Comment va Han ?
- Il se porte comme un charme, répondit Solo avec un grand sourire.
Le colonel Solo avait profité de cet arrêt de plusieurs heures pour rendre visite à son fils. D’ordinaire, Jagen, qui était le parrain du jeune garçon, l’aurait accompagné, mais il avait dû rencontrer Bel Iblis en secret pour effacer ses suspicions.
- Jaina aussi va bien. Elle se demande juste comment la guerre va finir.
- Où serions-nous sans elle ? ironisa Jagen. Telle est la question.
- Je me suis souvent demandé ce qui se serait passé si vous ne m’aviez pas pris comme second, avoua Johun. J’aurai sûrement fini comme contrebandier, pour mourir d’une balle dans la tête.
- Vous vous en seriez sorti sans moi.
- Merci, répondit Solo avec un sourire. Mais c’est vrai que cela m’arrange bien d’avoir un emploi aussi sûr.
- Sûr ? On parle bien du même job ?
- Vous savez très bien ce que je veux dire.
- Oui, Johun. Et je n’ai pas l’intention de vous laisser dans la mélancolie.
- Merci quand même, conclut le colonel. Maintenant, si vous le voulez bien…
- Bien sûr. Je vous suis.
Le pont n’était qu’à vingt mètres de son bureau, aussi mirent-ils moins d’une minute à l’atteindre. Lorsqu’ils y entrèrent, l’équipage était en effervescence, en train de préparer les moteurs et de régler les communications. Jagen alla s’asseoir dans son siège de commandement.
- Et maintenant, colonel, dit-il en s’installant confortablement, je ne suis pas contre un petit rapport de la situation.
- Bien entendu, répondit Solo. Tout d’abord, les données statistiques de notre flotte. Nous avons très exactement sept destroyers de classe Arrow, neuf de la classe Venator et six de la classe Victoire. Douze Acclamators et seize Hammerhead pour les vaisseaux de second plan.
- Bien. Les corvettes ?
- Vingt-huit CR-70 et autant de CR-20. Et les compléments en chasseurs sont complets.
- Parfait.
- Je donne le coup d’envoi, amiral ?
- Allez-y, Johun. Que la Force soit avec nous.
Le colonel acquiesça, puis commença le compte à rebours. Lorsqu’il atteignit zéro, le Knight’s Blade et la flotte Loyalty quittèrent l’espace corellien, pour aller vers la guerre.

Espace Hutt, 700 jours après la bataille de Géonosis.

- Stark s’est encore enfui ! cria Solo sur le pont du croiseur.
- Il reste des croiseurs de combat, constata l’officier en charge des senseurs. Leurs moteurs sont endommagés.
Muet, Jagen resta immobile, observant le champ de bataille à ses pieds. J’ai encore échoué.
- Contactez les officiers restants, dit-il d’une voix mesurée. Ordonnez-leur de se rendre.
L’officier holocom s’exécuta et répéta plusieurs fois le message. Au bout d’une minute, il se tourna vers Jagen.
- Aucune réponse, amiral.
Eripsa soupira. Il s’en doutait. C’était la dixième escarmouche depuis le début de sa contre-offensive. Aucun des vaisseaux ennemis n’avaient souhaité se rendre, préférant mourir en se battant.
C’était sans aucun doute le résultat du décret de sécurité qui avait suivi l’assassinat de Finis Valorum. Les pirates et séparatistes savaient qu’ils pouvaient légitimement être exécutés sans aucune justification auprès de l’État-Major. Jagen n’appliquait pas cette mesure envers ceux qui se rendaient. Mais il n’avait aucun scrupule vis-à-vis des autres. Les combattants acharnés mourraient en premier.
Parmi les cinq cuirassés restants, deux commençaient à prendre feu. L’un d’eux venait d’exploser lorsque l’officier holocom intervint une autre fois.
- Amiral ! L’un des vaisseaux souhaite se rendre !
Surpris, Jagen se tourna vers l’opérateur. C’était une situation inédite.
- Transmettez son identifiant aux vaisseaux d’assaut. Qu’ils en finissent avec les autres. Je le prends dans la salle de réunion.
Sans ajouter un mot, Jagen sortit du pont et alla dans la pièce presqu’adjacente. Il s’assit dans son fauteuil en appuyant sur le bouton de réception. L’hologramme d’un nimbanel apparut au centre de la table.
- Amiral Eripsa, ici le colonel Hurigan, dit le séparatiste. Je souhaite vous transmettre ma reddition totale et sans condition.
- Sage décision, colonel, répondit Jagen. Par précaution, nous allons balayer votre cuirassé au faisceau à ions, pour désactiver vos droïdes de combat. Je vous conseille d’éteindre votre ordinateur de bord.
- Comme vous le souhaiterez, amiral. Qu’arrivera-t-il de moi et mes hommes ?
- Considérez-vous comme prisonniers de guerre, avec tous les droits communs.
- Je parlais du décret de sécurité.
- Je suis un opposant à cette mesure, colonel. Je ne l’applique pas. Contrairement à notre Chancelier, je suis un homme d’honneur.
Jagen coupa la communication et s’affaissa dans son fauteuil en fermant les yeux. C’était assurément un tournant dans cette campagne. La capture d’un colonel était une première. Il disposait sûrement de renseignements de la première importance, qui compromettraient un grand nombre de dirigeants séparatistes.
Il allait falloir le garder cacher.
Jagen était à présent certain que le Maître Sith Dark Sidious n’était autre que Palpatine. Palpatine, qui contrôlait toujours la République. Palpatine, son supérieur hiérarchique, l’homme qui contrôlait l’armée clone. Cet homme, qui était capable de réagir violemment lorsqu’il apprendrait cette nouvelle. Il ouvrit l’intercom à l’attention de Solo.
- Colonel, vous m’entendez ?
- Oui, amiral. Des nouvelles ?
- Des réflexions. Indiquez sur le journal de bord et les rapports que le colonel Hurigan a été tué au combat.
- Nous trafiquons la vérité ?
- Nous protégeons nos prisonniers.
- Très bien. L’équipage est prêt à monter à bord.
- Enfermez-les dans la cale. Nous les transférerons au centre de détention de Centax. Mais avant, je veux voir le colonel Hurigan.
- Bien, amiral.
Jagen se redressa et ouvrit son datapad. Depuis le début de sa campagne, il n’avait perdu que peu de vaisseaux. Deux Acclamators et un Venator, ainsi que quatre corvettes, avaient été détruits, et cinq autres croiseurs avaient été endommagés et envoyés en réparation sur Centax ; une goutte d’eau, par rapport aux pertes enregistrées par Stark. Sa tactique était meilleure, mais Stark avait l’avantage du nombre. Pour le moment.
La porte s’ouvrit et le nimbanel entra, encadré par deux soldats des FARs. Jagen se leva.
- Colonel Hurigan, je suis ravi de vous rencontrer. Messieurs, libérez-le, je vous prie.
Les deux hommes s’exécutèrent et sortirent, laissant les officiers seuls.
- Je suis également ravi de vous rencontrer en personne, amiral, dit Hurigan en lui serrant la main. Les hommes d’honneur sont rares, en ces temps de folie.
- Je suis d’accord avec vous. Installez-vous, je vous en prie.
Jagen s’assit également et lui proposa un verre de bière corellienne. Le séparatiste refusa poliment.
- Vous êtes une énigme, colonel, commença Jagen.
- Vraiment ? demanda le nimbanel en haussant les sourcils.
- Tout à fait, répondit calmement Jagen. Vous êtes le premier officier de la Confédération à vous rendre.
- Je suis plus mesuré que mes collègues, amiral. Je sais que le mouvement séparatiste n’est pas un exemple de charité.
- Alors, pourquoi vous battez-vous ?
- Et vous, amiral ? Pourquoi défendez-vous Palpatine ?
- Je ne défends pas Palpatine, colonel. Je défends les principes de la République.
- Et ces principes sont morts, à présent.
- La plupart, en effet. Mais il existe des personnes qui ne les abandonnent pas. Et j’en fais partie.
- Si vous le dites. Maintenant, amiral, si vous le voulez bien, venons-en aux faits.
- Vous êtes en danger.
- C’est un risque courant en temps de guerre, dit Hurigan en poussant un soupir.
- Je veux dire que les Séparatistes vont essayer de se débarrasser de vous.
- Je souhaitais protéger mes hommes, dit-il d’une voix ferme. Que j’y laisse la vie n’a que peu d’importance.
Jagen soupira.
- Je vais vous faire protéger, expliqua-t-il à l’officier confédéré. Mais avant, dites-moi ce que vous savez sur Stark.
Le regard du Nimbanel se fit lointain.
- Stark est un héros pour nous, amiral, commença-t-il. Ma planète se situe à la limite de l’Espace Hutt, et la République ne s’est jamais intéressée à nous. Lorsqu’il a monté son Cartel Hyperspatial, nous avons été parmi ses premiers clients. Je fais partie d’un groupe plus pragmatique que la majorité de mes concitoyens, et je sais que Stark n’est qu’un pirate. Mais pour la majorité d’entre nous, il est celui qui a remis en cause votre République.
- Et où se cache-t-il ?
- Je pense que vous le savez déjà. Sur Sluis Van.
Oui, il le savait déjà. Des rapports en ce sens étaient déjà parvenus jusqu’à lui, mais cette confirmation était ce qu’il attendait.
- N’espérez pas avoir le dessus sur lui là-bas, dit Hurigan comme s’il avait lu dans ses pensées. Stark dispose de quatre cents cuirassés, prêts à en découdre. Mais ce sont surtout les armes sol-espace qui vous poseront problème. Des canons à résonance magnétique. Des vraies saletés. Elles ne détruisent pas leur cible ; elles la secouent. Les vaisseaux touchés sont projetés dans tous les sens, empêchant la moindre précision. Vous ne les détruirez jamais.
- Nous verrons. Et quelle est sa cible ?
- La station de Praesitlyn, bien entendu.
Praesitlyn abritait une station Holonet d’importance galactique,la plus grande de la Bordure. La planète avait fait sécession, mais elle était retombée sous le contrôle de la République. C’était une position stratégique essentielle.
- Bien, je vous remercie. Suivez-moi.
Ils sortirent tous deux l’un après l’autre de la salle de réunion et se retrouvèrent dans les coursives supérieures du Knight’s Blade. Hurigan regardait tout autour de lui, et Jagen interpréta cela comme de la curiosité. Tout à coup, alors qu’il arrivaient dans le couloir périphérique qui permettait l’accès aux navettes, il fut frappé à la nuque.
La douleur lui coupa le souffle et il tomba à terre. Derrière lui, quelqu’un cria d’arrêter. Puis il y eut des bruits de tirs et de portes se refermant. Lorsque Jagen se redressa, il vit ses soldats en train d’essayer d’activer une console.
- Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda-t-il à un des hommes qui rechargeait son arme.
- C’est le séparatiste, monsieur. Il vous a frappé et est entré là-dedans.
- Contactez les opérateurs de rayons tracteurs et dites-leur d’arraisonner la navette, dans ce cas.
- Monsieur, il n’y a pas de navette connectée à ce sas.
Pendant un instant, Jagen pensa que le nimbanel n’avait vraiment pas eu de chance. Puis il se rendit compte qu’il ne s’agissait peut-être pas du hasard.
- Colonel ! cria-t-il en appuyant sur le bouton du haut-parleur. Ne faites pas ça !
Une réponse leur parvint immédiatement.
- Le Comte Dooku sait comment punir ceux qui le trahissent, et c’est généralement douloureux. Je n’ai pas envie de savoir à quel point.
Une lumière rouge s’alluma sur la console.
- Monsieur, dit l’un des hommes, il a lancé la procédure d’ouverture du sas !
- Colonel ! cria à nouveau Jagen. Nous pouvons vous protéger !
- C’est inutile, de toute…
Les derniers mots furent étouffés. Jagen baissa la tête, l’air défait. Il avait échoué.
Modifié en dernier par Jagen Eripsa le Dim 15 Avr 2012 - 11:20, modifié 1 fois.
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Messagepar Patatos » Sam 07 Avr 2012 - 17:08   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Voilà, tout lu avec un peu de retard ( pas trop le temps ces temps-ci :transpire: )
Ben c'est toujours aussi bien :) .
La bataille contre Stark s'annonce épique :jap: . Je me demande quelle astuce il va trouver pour les canons à résonance magnétique :sournois: .

Jagen Eripsa a écrit: C’est un piège ! cria Ackbar.


:lol: :lol: :lol:


Le coup d'état se rapproche, hâte de voir ça :D
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Messagepar Nicravin » Dim 08 Avr 2012 - 11:07   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Lu les derniers chapitres avec un peu de retard. Vraiment très bien, avec un faible pour le dernier :love:
Jagen Eripsa a écrit:Destroyer de classe Arrow Knight’s Blade, Espace Corellien, 670 jours après la bataille de Yavin.

Cherchez l'erreur :siffle:
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Messagepar Notsil » Lun 09 Avr 2012 - 14:14   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Hum, Jagen prend bien le poids de la République sur ses épaules, et prend chaque petit revers de fortune comme un échec personnel, intéressant :)

Je crois que Stark va passer un sale quart d'heure quand il l'aura en face de lui ^^

Hâte aussi de voir comment il va déposer Palpy...
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 15 Avr 2012 - 11:35   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Merci à tous :jap:

PaTaT0ss a écrit:La bataille contre Stark s'annonce épique :jap: . Je me demande quelle astuce il va trouver pour les canons à résonance magnétique :sournois: .


En fait, ils ne vont pas trop lui poser problème... :siffle:

PaTaT0ss a écrit:Le coup d'état se rapproche, hâte de voir ça :D

Se rapproche, se rapproche... La Guerre des Clones dure 3 ans, non ? :siffle:

Nicravin a écrit:
Jagen Eripsa a écrit:Destroyer de classe Arrow Knight’s Blade, Espace Corellien, 670 jours après la bataille de Yavin.

Cherchez l'erreur :siffle:


L'abus de bière corellienne est mauvais pour la santé :paf:

Notsil a écrit:Hum, Jagen prend bien le poids de la République sur ses épaules, et prend chaque petit revers de fortune comme un échec personnel, intéressant :)


En effet, il prend de plus en plus la République sous son aile, et cela ne va pas l'aider à lever le pied... Au point qu'il risque de se mettre son propre camp à dos ? :siffle:

Notsil a écrit:Je crois que Stark va passer un sale quart d'heure quand il l'aura en face de lui ^^


S'il réussit à l'avoir...

Notsil a écrit:Hâte aussi de voir comment il va déposer Palpy...


Comme toujours : avec un grand sourire :D


La publication reprend la semaine prochaine, ces deux semaines de break me permettant de trouver de nouvelles idées et de nouveaux objectifs. Je peux cependant affirmer que :
- Il y aura plus de femmes :D
- On retrouvera un nouveau chapitre inspiré de L'Empire Contre-Attaque
- Un évènement majeur de la Guerre des Clones aura lieu en arrière-plan, et un autre coïncidera avec le Coup d'Etat
- Anakin Skywalker devra choisir son camp
- Un personnage principal mourra
- Et il y aura un grand perdant, quoi qu'il arrive...

Maintenant, à vous d'imaginer la suite.... :sournois:
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Messagepar Patatos » Dim 15 Avr 2012 - 12:54   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Jagen Eripsa a écrit:La publication reprend la semaine prochaine, ces deux semaines de break me permettant de trouver de nouvelles idées et de nouveaux objectifs. Je peux cependant affirmer que :
- Il y aura plus de femmes
- On retrouvera un nouveau chapitre inspiré de L'Empire Contre-Attaque
- Un évènement majeur de la Guerre des Clones aura lieu en arrière-plan, et un autre coïncidera avec le Coup d'Etat
- Anakin Skywalker devra choisir son camp
- Un personnage principal mourra
- Et il y aura un grand perdant, quoi qu'il arrive...

Maintenant, à vous d'imaginer la suite....


C'est cruel de nous faire ça :paf: , tu nous rajoute du suspens là :transpire:
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 15 Avr 2012 - 14:22   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Je sais :diable:
Et c'est d'autant plus cruel que la trame générale est déjà écrite, ainsi que le Coup d'Etat... En fait, il reste quelques chapitres à combler et ce sera bon...

La conclusion sera elle aussi longue, car elle apportera les bases d'une seconde trilogie, déjà en préparation, avec plusieurs dossiers présentant la situation du moment.

EDIT : Le symbole d'Aurek Bleu
Aurek Bleu.PNG
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Messagepar Nicravin » Dim 15 Avr 2012 - 14:48   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Sympa le symbole d'Aurek Bleu :oui:
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Messagepar Patatos » Dim 15 Avr 2012 - 15:41   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

J'aime aussi :jap:
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Messagepar Notsil » Dim 15 Avr 2012 - 17:58   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Joli symbole vi ^^

Ça donne envie ton teaser :)
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 16 Avr 2012 - 20:36   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Pour continuer dans la série "Visuels", le cuirassé de classe Rejuvenator massivement utilisé par Iaco Stark (image trouvée sur Internet)
Cuirassé Reveliator.jpg
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Messagepar Nicravin » Lun 16 Avr 2012 - 21:02   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Classe comme design 8)
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Messagepar Patatos » Lun 16 Avr 2012 - 21:38   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Ouep, bien sympa :jap:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 18 Avr 2012 - 8:44   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Pour continuer dans la série des visuels, le blason de la famille Eripsa (oui, celui-là, il a été repompé :siffle: )
Blason Eripsa.PNG
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Messagepar Nicravin » Mer 18 Avr 2012 - 11:03   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Presque aussi bien que l'original :D
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Messagepar Patatos » Mer 18 Avr 2012 - 12:25   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Là on voit direct leur fidélité à la république :)
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 18 Avr 2012 - 14:13   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

C'est l'Alliance Galactique :siffle:
:D

(Oui, je sais plus quoi trouver pour combler le manque de pages de ces dix derniers jours... Promis, une page avant la fin de la semaine !)
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Messagepar Patatos » Mer 18 Avr 2012 - 14:18   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Jagen Eripsa a écrit:C'est l'Alliance Galactique


Ouuups autant pour moi :transpire: :transpire:
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 22 Avr 2012 - 18:07   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Jagen Eripsa a écrit:La publication reprend la semaine prochaine,


Bref, avec très exactement 234 minutes d'avance (et 27 secondes, faut pas les oublier !) sur la fin de mon pronostic, voilà le chapitre 20, qui se déroule comme prévu sur Sluis Van...

Ce chapitre se déroule en parallèle du roman Jedi Trial (L’Épreuve du Jedi en vf), mais comme mes informations viennent de Wookieepedia (et de l'encyclopédie SWU, bien sûr !), j'ai peut-être commis deux ou trois erreurs de continuité...

Ah oui, dernière chose : j'ai mis un peu trop de personnages, mais c'était pour le fun... :D


Chapitre 20

« Nous n’avons pas le temps. Chaque jour, dix vaisseaux sortent des chantiers de Sluis Van. Chaque jour, des hommes tombent à cause de ces mêmes vaisseaux. Seule une opération rondement menée nous permettra d’en venir à bout. Mais ce ne sera pas facile. Le système est entièrement bouclé par les séparatistes, depuis que Praesitlyn est tombée la semaine dernière. »

Message de l’amiral Jagen Eripsa au Chancelier Suprême Palpatine, en réponse à une requête de celui-ci à propos de l’assaut sur Sluis Van.

B.C.F.A.R., Centax, 710 jours après la bataille de Géonosis.

Les commandos clones et les soldats ARC avançaient ensemble, au même rythme, dans le hangar. Peut-être discutaient-ils, mais Jagen ne pouvait pas en être certain. Les casques étaient largement insonorisés.
Revêtu de son vieil uniforme, qui le serrait légèrement au niveau de la taille, il observait la scène depuis la passerelle de chargement située un niveau au-dessus. Le hangar n°29 était à présent presqu’entièrement plein, les transports de troupes prêts à décoller. La Flotte Loyalty repartait en guerre, après les quelques jours de permission qui avaient suivi la campagne dans l’espace Hutt.
Stark était toujours en fuite, bien entendu. Il avait perdu bon nombre de vaisseaux, cependant, et il s’était replié sur sa forteresse de Sluis Van le temps de combler ses pertes. La planète était suffisament défendue pour qu’il s’y sente en sécurité. Trop, peut-être.
Le sourire aux lèvres, Jagen se retourna et entra dans la salle de réunion n°29-1, située comme son nom l’indiquait au premier étage du hangar. Les clones entrèrent moins de dix secondes plus tard par la porte en face de lui. Ils se mirent au garde-à-vous.
- Repos, messieurs, dit-il de sa voix la plus conciliante, et bravo. Vous avez été sélectionnés pour la mission de l’année. Où sont vos…
- Nous sommes là, Jag’vod, dit une voix dans son dos.
Trois mandaloriens, deux en armure dorée et un en tenue noire, entrèrent à leur tour dans la salle. Bien. Nous sommes au complet.
- Kal, Mij, Walon. Sucuy’gar.
- Sucuy’gar, répondirent-ils à leur tour.
Toujours en vie. C’était une formule mandalorienne rituelle utilisée à de nombreuses reprises.
- Nous pouvons commencer, dit-il simplement.
Il s’approcha de la console au centre de la pièce et appuya sur le bouton de projection, laissant apparaître une carte stellaire.
- Voici le système Sluis, expliqua-t-il à la petite assemblée. Un bastion séparatiste très bien défendu, et l’objectif principal du chancelier Palpatine à ce jour.
Il zooma sur une planète en bordure de la zone.
- Voilà Praesitlyn. Je pense que vous savez tous ce qu’il y a là-dessus ?
- Le principal centre Holonet de la Bordure, dit l’un des clones en armure Katarn noire.
- En effet. Darman, c’est cela ?
Le clone acquiesça silencieusement.
- En effet, poursuivit Jagen, il s’agit bel et bien d’un centre de communication. Et Palpatine veut s’en emparer.
- Mais ce n’est pas votre objectif, déduisit le clone en armure blanche à marques orangées.
- En effet, Boss, ce n’est pas mon but.
Jagen passa à une autre planète, apparemment bien plus industrialisée.
- Mon objectif est Sluis Van, dit-il aux autres. Le bastion de l’amiral Iaco Stark. Tous ceux qui sont ici, et Kal en particulier – il fit un signe de tête en direction du mandalorien, qui sourit à la mention de ce souvenir – savent que Stark a décidé de s’en prendre à moi pour venger son père, Trevor Willspawn. Le problème, c’est que ma chance ne bénéficie pas toujours à mes hommes. Mais nous avons un avantage : Stark gaspille ses vaisseaux. Les chantiers de Sluis Van lui en fournissent un grand nombre. Si nous parvenions à les neutraliser, il serait dominé.
- Donc l’objectif est une révolte, résuma l’un des ARC. Parce qu’une force d’invasion se ferait tailler en pièces par les défenses planétaires.
- Tout à fait. Je sais que vous vous attelez d’habitude à la traque du général Grievous, Kom’rk, mais cette fois-ci nous procéderons différemment. Nous allons nous infiltrer grâce aux informations rassemblées par Walon.
- Stark craint une attaque des Jedi sur Praesitlyn, expliqua le mandalorien. Et il veut recruter des mercenaires mandaloriens. Il est en tête des listes sur à l’Oyu’baat. Mais j’ai fait passer un message disant que ce n’était pas un boulot d’avenir. Les gars savent écouter.
- Espérons que Priest et Reau feront tout de même la forte tête, dit Gilamar d’un air sombre qui ne lui était pas familier.
- Ce qui signifie, reprit Jagen, que nous serons les seuls Mandos à arriver et que Stark nous accueillera à bras ouverts. Kal, vous avez les armures ?
- Bard’ika s’en occupe. Il est resté au vaisseau le temps de faire les derniers préparatifs.
- J’avais entendu dire que le général Jusik avait démissionné. Bien. Il est toujours bon d’avoir un Jedi à ses côtés pour ce genre de missions.
- Ce n’en est pas un, dit Skirata avec fermeté.
- Un mandalorien sachant manier le sabre-laser, alors, corrigea Jagen en haussant les épaules.
- C’est mieux, répondit le petit sergent avec un sourire.
- Donc, reprit Jagen, j’ai choisi vos deux escouades – Delta et Omega – ainsi que vous, messieurs – il regarda les ARC Null – parce que vous serez capables de vous mettre dans la peau de mercenaires mandaloriens sans le moindre problème.
- Et vous, monsieur ? demanda Niner. Vous participez aussi ?
- J’ai ma beskar’gam, dit l’amiral avec un sourire. Même si j’en prendrai une autre cette fois-ci. Les symboles républicains dessus mettraient Stark légèrement sur le qui-vive. Et pour ce qui est de la langue, ne vous inquiétez pas. Au bout de vingt-cinq ans de vie commune avec une mandalorienne, on connaît tous les jurons.
Éclat de rire général. Jagen savait qu’un peu de détente dans ce genre de moments constitués d’attente et de réflexion était le meilleur moyen de ne pas avoir peur.
- Nous sommes donc parés, conclut-il en éteignant l’écran. Nous attendrons l’assaut de Skywalker et Halcyon sur Praesitlyn pour agir, mais nous ferions mieux d’être sur la planète au plus vite. Alors, allons-y.

************


Le Croiseur Gozanti modifié Dajun’la sortit de l’hyperespace à moins de deux kilomètres des chantiers navals.
- Osik ! cria Ordo. Que font-ils si loin de la planète?
Jagen, occupé dans la soute sur ses deux droïdes, HK-47 et T3-M4, qui étaient arrivés d’Anoth avant son départ spécialement pour cette mission, se précipita dans le cockpit. Il y parvint assez vite, malgré sa beskar’gam, mais Skirata et Vau l’avaient déjà devancé. Il regarda les installations d’un œil sombre.
- Ça, dit-il sans les quitter des yeux, c’est le signe que nous n’avons que trop tardé. Stark a agrandi les capacités de production de la planète.
L’alerte de communication résonna. Au loin, un des cuirassés en patrouille orbitale se détourna de sa trajectoire pour se diriger vers eux. Jagen appuya sur l’intercom.
- Vaisseau non-identifié, veuillez donner votre nom et votre cargaison, dit la voix de l’opérateur.
- Ici le Croiseur Gozanti Dajun’la, nous transportons des hommes et du matériel pour la planète Sluis Van.
- Croiseur Dajun’la, transmettez votre autorisation.
Jagen sentit ses boyaux se tordre.
- Contrôle, nous n’avons aucune autorisation, risqua-t-il. Nous sommes ici suite à l’offre de l’amiral Stark.
- Dajun’la, nous allons vous aborder, répondit le cuirassé. Ne déviez pas de votre trajectoire actuelle.
L’opérateur séparatiste coupa la communication.
- Là, on est mal, dit-il aux autres.
- Nous n’avons rien d’incriminant, répondit Vau d’un air désintéressé.
- Non, mais si ils nous demandent d’enlever nos casques… Stark est fixé sur moi, ses hommes doivent savoir à quoi je ressemble. Je mets en danger cette mission. Je n’aurai pas dû venir.
- Je vous signale que si on nous demande d’enlever nos casques, ce n’est pas vous mais nous qu’ils risquent de remarquer, dit Mereel, qui venait d’arriver. Des jumeaux passent encore, des triplés pourquoi pas… Mais là, quatorze personnes avec la même tête, ils vont se demander si notre mère n’est pas Verpine ou Vratix.
- Ils ont l’air consciencieux, remarqua Ordo, l’air pensif. C’est bizarre… Nos renseignements indiquaient que la sécurité s’était relâchée depuis la chute de Praesitlyn.
Le vaisseau fut secoué de part et d’autre, puis l’on entendit un grand bruit métallique.
- Mettez vos casques, dit Skirata. Ils nous abordent.
Ils sortirent ensemble du cockpit et se dirigèrent vers le sas. Jusik, Gilamar et le reste des clones les y attendaient déjà.
La porte s’ouvrit et laissa entrer un officier de la sécurité proche-humain, peut-être épicanthix, qui était suivi par une escouade de droïdes de combat.
- Déposez vos armes sur le sol, dit-il d’une voix dure sans la moindre once de politesse.
Ne voulant pas attirer l’attention, ils obéirent tous. Le lieutenant ne connaissait visiblement pas les mandaloriens, puisque l’obéissance était leur comportement le plus suspect.
- Mes droïdes vont inspecter le vaisseau, dit-il alors tandis que les « casseroles », comme les appelaient si affectueusement les soldats clones, se dispersaient dans chaque pièce. En attendant, enlevez vos casques.
Jusik s’avança vers lui.
- Nous n’avons pas besoin d’enlever nos casques, dit-il d’une voix éthérée.
- Vous n’avez pas besoin d’enlever vos casques, répéta la lieutenant.
À ce moment, les droïdes revinrent en encadrant HK-47 et T3-M4.
- Ces droïdes ne sont pas ceux que vous recherchez, dit à nouveau l’ancien Jedi avec cette voix particulière.
- Ces droïdes ne sont pas ceux que nous recherchons, répéta de nouveau le lieutenant.
- Tout va bien, nous pouvons nous en aller.
- Tout va bien, vous pouvez vous en aller.
- Au revoir.
- Au revoir.
Le séparatiste et ses droïdes de combat repartirent sans un mot. Moins d’une minute plus tard, le rayon tracteur du cuirassé se désactiva et ils furent libres de poursuivre leur route.
- Eh bien, dit Jagen alors qu’Ordo retournait au cockpit pour remettre les moteurs en marche, nous avons eu chaud.
- Kandosii, Bard’ika ! dit Skirata d’un air enjoué. Ces trucs Jetiise ont quand même du bon.
- Il était faible, heureusement, répondit Jusik avec un sourire fatigué.
- Merci, Bardan, ajouta Jagen, soulagé. Mais cela ne retire rien au problème : leur suspicion inhabituelle. Et pourquoi cette phrase à propos des droïdes ?
- Oh, ça ? dit l’ex-Jedi en haussant les épaules. Ils sont revenus avec. J’ai pensé qu’ils les intéressaient.
- Mais pourquoi les droïdes spécifiquement ? demanda Jagen.
- Je crois qu’ils imaginaient qu’ils transportaient des données vitales pour la rébellion locale.
- Une rébellion ? répéta Jagen en fronçant les sourcils. Oui, ça expliquerait tout…
Les mouvements de soulèvement étaient courants en ces temps troublés, dans chaque camp. Le mieux serait d’entrer en contact avec ces fameux rebelles pour qu’ils puissent coordonner leurs attaques.
Il se dirigea vers le cockpit, où Ordo et Mereel manœuvraient le vaisseau tout en s’approchant de la planète. Bientôt, ils arrivèrent à la hauteur d’une ville et ils s’insérèrent dans la circulation des speeders. Le comlink du vaisseau retentit alors.
- Ici contrôle. Dajun’la, vous êtes identifiés comme étant un transport de mercenaires souhaitant rencontrer l’amiral Stark. Posez-vous sur la plateforme 8311 et attendez dans votre vaisseau. Je répète, posez-vous sur la plateforme 8311 et attendez dans votre vaisseau. Ici contrôle, terminé.
- Faites ce qu’il demande, ordonna Jagen. Il ne sert à rien d’attirer l’attention.
Ils s’approchèrent en douceur de la plateforme désignée et se posèrent sans encombre. Ils n’eurent pas à attendre ; un comité d’accueil était déjà là.
Jagen, accompagné des trois Cuyval’Dar et de Jusik, sortit en premier du vaisseau. Un officier séparatiste vint à leur rencontre.
- Bienvenue sur Sluis Van, dit-il. Vous êtes les mercenaires ?
- Leurs chefs, répondit Vau. Nous venons pour traiter avec l’amiral Stark.
- Il a été prévenu et vous attend. Je vous demanderai de bien vouloir nous confier vos armes.
Le capitaine lorgnait sur le fusil verpine accroché à l’épaule de Skirata.
- Nous allons les déposer à l’intérieur du vaisseau, dit celui-ci d’un air maussade.
Visiblement, il ne connaissait pas plus les mandaloriens que l’épicanthix du cuirassé. Si cela avait été le cas, il aurait su que chaque armure est truffée de protection et surtout qu’un coutelas est généralement camouflé dans l’avant-bras. Mais peut-être croyait-il que tous les mandaloriens soutenaient les séparatistes.
Si c’était le cas, alors il connaîtrait bientôt une amère déception.
Les couloirs du bâtiment rappelaient à Jagen la cité de Tipoca sur Kamino, avec cette impression de propreté et d’organisation. Il s’agissait sans doute d’un ancien bâtiment de commerce transformé pour accueillir l’État-Major Séparatiste rassemblé autour de Stark. Ils empruntèrent un ascenseur et montèrent au sommet de la tour. Ils arrivèrent dans ce qui semblait être un hall d’attente. Là, des bruits de disputes leur parvinrent.
- …et n’allez surtout pas imaginer que vous êtes indispensable à la Confédération, Stark ! lança une voix de femme. Le Comte Dooku pourrait aisément vous remplacer !
La porte du bureau s’ouvrit et Jagen sentit un véritable tourbillon de colère et de haine s’approcher d’eux. Jusik l’avait également perçu, apparemment.
- Aïe, dit-il sur leur canal privé. Restez tranquilles…
- Qui est-ce ? demanda Gilamar.
- Asajj Ventress, répondit Jagen en s’efforçant de garder son calme.
- Dar’jetii, ajouta Bardan.
Vau poussa un soupir audible. La Jedi Noire ne leur prêta même pas attention et s’engouffra dans l’ascenseur qu’il venait de quitter. Lorsqu’elle fut partie, le capitaine se tourna vers eux.
- L’amiral Stark va vous recevoir, leur dit-il.
Il se dirigea vers le bureau au fond du hall et les fit entrer.
Iaco Stark se tenait derrière le bureau, en compagnie d’un muun à l’air aristocratique. Aucun fauteuil n’était prévu pour eux. Une marque de supériorité… Si ça te fait plaisir, Stark !
- Vous êtes des mercenaires mandaloriens ? demanda son vieil ennemi, d’un air soupçonneux.
- Comme si ça ne se voyait pas, répliqua Skirata.
- Bien, répondit le séparatiste avec un sourire. Je me présente : je suis l’amiral Iaco Stark, et voici mon homologue Pors Tonith, en charge de la station de Praesitlyn, ajouta-t-il en désignant le muun, qui resta muet. Alors, comme ça, vous êtes intéressé par mon contrat ?
- En effet, dit Skirata, qui avait endossé par défaut le rôle du chef de bande. Enfin, tout dépend du salaire.
- Je propose vingt mille crédits par homme et par semaine, répondit Stark. À prendre ou à laisser.
- Vingt-cinq mille et nous sommes d’accord, renchérit Skirata.
- Vingt-et-un mille.
- Vingt-quatre mille.
- Vingt-deux mille.
- Vingt-trois mille.
- Vingt-deux mille cinq cents, à prendre ou à laisser.
- Accordé, répondit Skirata. Quelle est notre mission ?
- Je veux que vous vous rendiez sur Praesitlyn pour sécuriser la station de communication, expliqua Stark. L’amiral Tonith va prendre le commandement de la flotte de défense, mais je préfère avoir une véritable garnison au sol.
- Entendu. Nous avons plusieurs hommes qui devraient arriver à la fin de la semaine. Nous partirons à ce moment-là.
- Bien sûr. Emmenez autant de soldats que vous pourrez. Mais vous ne serez pas payés pendant l’attente, évidemment.
- C’était prévu. Amiral…
Sans ajouter un mot de plus, il sortit dans le hall. Jagen et les autres suivirent. Le capitaine les attendait et les reconduisit à leur vaisseau. Lorsqu’ils furent arrivés sur la plateforme, il se tourna vers eux.
- Votre identifiant a été enregistré au sein des banques de données de la Confédération, expliqua-t-il. Vous êtes à présent libres de circuler au sein de notre territoire. Nous vous avons attribué une place à l’astroport d’ici à votre départ.
- Merci, dit Gilamar.
- Si vous le souhaitez, nous pouvons mettre des chambres à votre disposition.
- Notre vaisseau conviendra, répondit-il simplement.
Ils montèrent à bord et fermèrent la rampe derrière eux.

************


Cantina Au lézard joyeux, 715 jours après la bataille de Géonosis.

Lorsque Jagen entra en compagnie d’Ordo et de Jaing, la première chose qu’il remarqua fut l’odeur âcre de tabac rance qui flottait dans l’air. La majorité des habitués étaient des sluissis, les autochtones reptiliens qui servaient de main-d’œuvre dans les chantiers navals orbitaux. Mais il y avait un coin occupé par des colons humains, qui restaient soigneusement entre eux. Le barman était également un humanoïde, sans doute un proche-humain si l’on se fiait à sa carrure imposante. Jagen s’approcha du bar, enleva son casque et le posa sur le comptoir.
- Je vous sers quelque chose ? demanda le barman d’un air méfiant.
- Pas vraiment, dit Jagen d’une voix dure.
- Vous voulez que je vous vende quelque chose, alors ? J’ai des stims d’excellente qualité.
- Et les informations ? demanda-t-il en baissant la voix.
Le barman rapprocha son énorme tête de lui.
- Ça, ça se monnaie, étranger, répondit-il à voix encore plus basse.
Jagen sortit de sa ceinture dix jetons de mille crédits.
- Dites-moi ce que vous savez sur les rebelles.
Une étincelle de peur éclaira les yeux de l’homme.
- Gardez vos crédits. Je ne sais rien des rebelles.
- Vous êtes certain ? Je peux augmenter le prix.
- Non ! Je ne sais rien !
De la sueur perlait sur son front. Il ment.
Mais il existait d’autres moyens de parvenir au but.
- Ordo, Jaing, on s’en va.
Il remit son casque et sortit derrière les deux clones. Ils prirent la direction de leur vaisseau.
- Encore un échec, constata Jaing sur la fréquence de leurs casques.
- Pas vraiment, répondit Jagen. Ce gars-là savait. Mais il ne voulait rien dire.
- On peut toujours le lui faire avouer… proposa Ordo.
- Hors de question, réfuta l’amiral. Nous partirions sur de très mauvaises bases avec les rebelles.
Ils arrivèrent sur l’une des artères principales. La nuit était bien avancée et l’abondante lumière qui la baignait n’était due qu’aux phares des airspeeders et aux panneaux publicitaires qui flottaient çà et là. Bien qu’il refuse de l’avouer aux autres, il commençait à douter de leurs chances de succès. Cela faisait trois jours qu’ils essayaient d’entrer en contact avec les rebelles, et pour l’instant ils n’avaient obtenu aucune réponse satisfaisante. Stark les convoquerait bientôt pour les envoyer sur Praesitlyn.
Ils bifurquèrent dans une petite ruelle qui menait directement à l’astroport. Ils étaient à la moitié du trajet quand un objet atterrit devant eux.
Une grenade adhésive.
Avant qu’il ait eu le temps d’avertir les autres, l’objet explosa et ses pieds furent pris dans la glue sortie de l’engin. Une vingtaine d’hommes encagoulés sortirent des bâtiments alentours et les encerclèrent.
- Restez tranquilles, ordonna-t-il aux deux Nulls. C’est peut-être notre chance.
- Jetez vos armes, dit l’un des rebelles. Tout de suite !
Ils s’exécutèrent immédiatement. Un homme sortit du rang.
- Stark vous a envoyé faire ses basses-œuvres, mandaloriens ?
Il avait le fort accent des locaux, un accent issu d’une déformation du patois d’Eriadu dont ils étaient originaires.
- Vous êtes des rebelles, n’est-ce-pas ? demanda Jagen à l’homme.
- Capitaine Van Kennen, répondit celui-ci. Le chef des Forces de Libération de Sluis Van.
- Vous êtes l’homme que je cherchais.
Jagen amorça un mouvement pour retirer son casque. Les rebelles, interprétant mal son geste, pointèrent leurs armes sur lui.
- Attendez, leur ordonna le capitaine. Allez-y, ajouta-t-il en s’adressant à Jagen.
Eripsa termina son geste interrompu et regarda le capitaine droit dans les yeux. Celui-ci le fixa d’un air interrogateur.
Avant de le reconnaître.
- Messieurs, garde-à-vous ! ordonna-t-il à ses hommes avant de se tourner vers Jagen. Amiral, c’est un honneur de vous rencontrer.
- Merci, capitaine, répondit-il. Je suis heureux de voir que le combat n’est pas terminé.
- Pas tant que je serai encore debout, amiral.
Les soldats aspergèrent la glue au sol d’un produit qui la fit rétrécir jusqu’à disparaître. Libre de ses mouvements, Jagen suivit le capitaine Van Kennen, et ils s’enfoncèrent dans l’ombre.

************


- Sluis Van a rejoint le camp séparatiste sous l’impulsion du sénateur Ludar, commença Van Kennen. Mais c’est Iaco Stark qui tient les manettes, à présent. Ludar a eu un « accident ».
- Très pratique, remarqua Jagen.
- Comme vous dites. La révolte a grondée, mais Stark nous a contrôlé jusqu’à maintenant.
- Quelle est la position des sluissis ? demanda Kom’rk.
- Ils sont alliés aux Seps, répondit le capitaine avec aigreur. Les sluissis…. C’est une histoire compliquée…
- Que s’est-il passé ? questionna Jusik.
- La clé, c’est leur métabolisme particulier, expliqua le capitaine. Ils sont très peu résistants aux drogues. On peut les sevrer en moins d’une semaine, mais ils n’ont aucune volonté pour le faire d’eux-mêmes. Stark a compris ça, bien sûr. Il a importé une nouvelle sorte de tabac trafiqué et l’a distribué gratuitement. Puis il a commencé à le faire payer, en sous-entendant que seuls les séparatistes pouvaient les approvisionner. Il n’en faut pas plus pour soumettre les lézards.
- Comment allons-nous faire, alors ? demanda Jagen.
- Nous pourrions retourner cette stratégie contre Stark, suggéra Gilamar.
Ils se tournèrent tous vers lui.
- Si nous bloquons leur approvisionnement en tabac, les sluissis se retourneront contre le gouvernement séparatiste. Et Stark ne pourra rien faire, car le terrain ne lui sera plus favorable.
- C’est une excellente idée, approuva Jagen. Mais encore faut-il savoir comment arrêter l’acheminement des marchandises.
- J’ai une piste, intervint Van Kennen. Je vais vous la montrer.
Il conduisit le petit groupe formé de mandaloriens, de commandos et d’un amiral au sommet du bâtiment. Le panorama sur Sluis Van était magnifique.
- Voilà la zone de chargement, dit-il en désignant une vaste zone pavée de ferrabéton où étaient stationnés plusieurs transports. J’imagine que les cargaisons de tabac transitent par là.
- Vous avez sûrement raison, dit Vau. J’ai remarqué au cours de mes repérages qu’il s’agissait de l’endroit le plus sécurisé de la ville. Ils s’attendent à ce qu’on les y attaque.
- Voilà qui risque de compromettre nos plans, remarqua Van Kennen. Que fait-on, dans ce cas ?
- Nous allons leur faire plaisir, répondit le mandalorien avec un sourire.

************


- Nos hommes sont en place, signala Van Kennen grâce au comlink.
- Bien, répondit Jagen avec un sourire. Tout se passe comme prévu. Surtout, attendez le signal.
Il portait son buy’ce et avançait en compagnie de toute son équipe. Ensemble, ils marchaient sur le palais du gouverneur Stark. Les milliers de sluissis qui manifestaient devant le palais ne leur prêtaient guère attention, hormis ceux qu’ils devaient bousculer pour avancer. La révolte durait depuis deux jours, et les séparatistes n’avaient toujours pas réagi. Peut-être estimaient-ils qu’il s’agissait d’un obstacle éphémère.
Un groupe d’officiers aqualishs contrôlait l’entrée du bâtiment. Jagen leur tendit la carte de sécurité remise par Stark. Les séparatistes s’écartèrent et le laissèrent passer.
En entrant dans le turbolift, il se remémora soudainement les derniers jours, au cours desquels ils avaient mis un terme à l’approvisionnement de la planète et détruit les entrepôts de tabac. En se retournant, il vit les équipes se répartir par destination et entrer dans l’ascenseur correspondant. Ordo, Mereel, A’den et l’Escouade Oméga s’occupaient du centre de communication. Prudii, Jaing, Kom’rk et l’Escouade Delta se chargeaient du poste de contrôle des senseurs. Enfin, Jagen, Bardan et les Cuyval’Dars s’occupaient de la tour de commandement, dans l’espoir de capturer Stark et de mettre fin à la présence séparatiste dans ce secteur.
En arrivant au dernier étage de l’ascenseur, Jagen pénétra dans un hall immense et occupé par une centaine d’officiers. L’agitation était palpable ; sans doute s’occupaient-ils du suivi de l’opération de Praesitlyn, puisque l’amiral Tonith y affrontait les forces d’Anakin Skywalker et Nejaa Halcyon.
L’occasion était trop belle, et Jagen vit que les autres pensaient comme lui. Il saisit un détonateur thermique à sa ceinture et le lança au milieu de la salle.
Plusieurs séparatistes surprirent son geste, mais ils n’eurent pas le temps de réagir. L’engin toucha le sol et explosa instantanément. Jagen et ses coéquipiers étaient protégés par leur armure, mais ils furent malgré tout projetés en arrière et se cognèrent contre le mur. La fumée envahit la salle, puis retomba aussi vite qu’elle était apparue ou presque.
En se relevant, Jagen vit qu’il avait réussi son coup. Pas un seul ennemi n’était encore debout.
L’alarme se déclencha alors dans tout le complexe.
- Ici Oméga, dit une voix dans son casque. Nous avons neutralisé les équipes de transmission.
- Bien reçu, Oméga, répondit Jagen. Nous attendons votre soutien.
Conformément à leur plan, le groupe des Cuyval’Dars prit l’escalier et avança. Les patrouilles de droïdes de combat commençaient à arriver, et ils durent très vite ouvrir le feu.
Grâce à leurs armures en beskar et à leurs générateurs de bouclier, ils pouvaient repousser sans peine les tirs à basse puissance des B1. Mais la situation ne tarda pas à se compliquer lorsqu’un bruit métallique très désagréable se fit entendre derrière eux.
- Des droïdekas ! hurla Jagen. À couvert !
Les redoutables machines de mort colicoïdes se déployèrent à toute vitesse et allumèrent leur bouclier. Les mandaloriens s’étaient réfugiés derrière dans des ouvertures de portes, et répondaient surtout aux tirs des droïdes standards, sachant leurs armes inefficaces face à ces boucliers.
Très vite, la situation devint intenable. Les commandos étaient dépassés, et toute attaque vouée à l’échec à cause de la cadence de tir des destroyers. Jusik leur fit signe de retirer leurs casques et lança un petit engin.
La bombe électromagnétique neutralisa les droïdekas, mais également leur équipement. Le casque et les servomoteurs de l’armure étaient hors-service. Jagen retira son buy’ce et saisit son beskad.
- Pour la République !
Il se rua sur les droïdes destroyers et commença à les tailler en pièces. Les autres firent de même. Voyant que les effets de la bombe électromagnétique se dissipaient, il remit son casque et repartit de l’avant. Les malheureux B1 sur le passage des mandaloriens ne firent pas le poids. Quelques officiers de la sécurité, en majorité des umbarans, essayèrent également de s’interposer, mais les lames mirent un terme à leurs ambitions. Ils parvinrent au hall précédent le bureau de Stark au moment où le reste du groupe arrivait par l’ascenseur.
- Vous êtes en retard, amiral, dit Ordo.
- Et vous en avance. Mais c’est bien comme ça. Allons-y.
L’Escouade Delta se plaça de part et d’autre de la porte et installa un petit explosif sur la serrure. Le détonateur bipa, puis une petite déflagration survint. La porte s’ouvrit et les commandos clones se précipitèrent à l’intérieur.
- Osik ! jura l’un des hommes. Il n’est pas là.
Jagen eut l’impression qu’un bloc de glace lui tombait sur l’estomac.
- Les communications… commença-t-il.
- Nous avons été abusés, intervint Gilamar. Stark avait prévu notre intervention.
- Shab.
Il sortit son comlink.
- Van Kennen, ici Eripsa, vous me recevez ?
- Oui, amiral. Qu’y a-t-il ?
- Stark n’est pas là, je répète, Stark n’est pas là. Est-il à l’astroport ?
- Non. Nous contrôlons à présent l’ensemble des bâtiments et… attendez…
Le silence se fit. Tous attendaient la réponse du natif de Sluis Van.
- Stark se replie, dit Van Kennen au bout de quelques secondes. Ses vaisseaux quittent l’espace planétaire.
- Sans doute l’offensive sur Praesitlyn qui porte ses fruits. Poursuivez la sécurisation du complexe.
- Bien, amiral.
Jagen coupa la communication. Il était furieux. De rage, il prit l’un des dossiers sur le bureau de Stark et le balança à travers la pièce.
- Tout est à refaire ! cria-t-il pour extérioriser sa rage. Tout ! L’infiltration, le travail de sape, la neutralisation des installations… Tout cela n’aura servi à rien !
Il s’appuya sur le bureau pour reprendre son souffle.
- Attendez… dit Mereel. Regardez ce que Stark a laissé derrière lui.
Il tenait dans la main le bloc électronique avec lequel il s’était défoulé. L’appareil, solide, était encore en un seul morceau et s’était allumé grâce au choc. Jagen le saisit et regarda ce qui était affiché sur l’écran. Il sourit.
- Finalement, tout n’est peut-être pas perdu.

************


Bureau de l’Exécutif, Coruscant, 725 jours après la bataille de Géonosis

- Stark a armé un mouvement de résistance sur Rendili, expliqua Jagen aux autres intervenants. Des caisses d’armes camouflées au sein de chargements de matériel destiné aux chantiers navals de Rendili StarDrive.
- Comment a-t-il pu faire une chose pareille ? demanda Ki-Adi Mundi, outré. Nos services de sécurité ne sont-ils pas censés inspecter chaque cargaison ? Qui plus est, pour des installations aussi capitales ?
- Ce que vous oubliez, maître Mundi, répondit l’amiral, c’est qu’avec l’extension des fronts et des théâtres d’opérations – une tactique contre laquelle je me suis vainement opposé, signala-t-il en dardant Palpatine d’un regard mauvais – nous avons été obligés de confier ces tâches de première importance à des forces sectorielles. C’est que qui s’est passé sur Rendili.
- Voulez-vous dire que la flotte de défense rendilienne est sous contrôle séparatiste ? demanda Saesee Tinn.
- Pas tout à fait. Je connais leur capitaine, Jace Dallin. C’est un homme d’honneur loyal à la République, qui a combattu à mes côtés sur Galidraan et Troiken. Si traîtrise il y a, elle vient d’ailleurs. Je suggère que nous infiltrions à notre tour leur flotte pour avoir un aperçu de tout ce qui pourrait être anormal.
Les Jedi et sénateurs présents approuvèrent vigoureusement. Seul un homme gardait le silence depuis le début de la séance. Il se leva et fixa l’assemblée.
- Malheureusement, dit Palpatine, Rendili a fait sécession il y a trois heures. Nous n’avons plus aucun moyen de contrôle sur leurs hommes.
- Rendili a fait sécession ? répéta Jagen, choqué.
Le chancelier approuva silencieusement.
- Vous m’avez laissé expliquer tout ça en sachant que cela ne servirait à rien ?
- Il est toujours bon de vérifier vos capacités tactiques, dit Palpatine avec un sourire tout en se rasseyant.
La colère que Jagen avait ressenti sur Sluis Van revint en lui, et il fut à deux doigts de se jeter sur le politicien pour lui briser le cou.
- Mes capacités tactiques ? Et les vôtres ? Vous êtes en train de plonger la République dans le chaos total avec votre « stratégie » ! Moins d’hommes, moins de vaisseaux, et toujours plus de fronts ! Comment voulez-vous que nous y arrivions ? Et là-dessus, vous m’annoncez comme si ce n’était rien que Stark peut bénéficier de l’appui de Rendili ! Vous rendez-vous compte de ce que cela signifie ? J’ai travaillé pendant des mois pour chasser Stark de Sluis Van, et voilà qu’il dispose maintenant d’autres chantiers pour assembler ses vaisseaux ! Des chantiers, qui plus est, habitués à assembler des cuirassés ! La situation sera intenable dans peu de temps !
- Il suffit, amiral, dit Palpatine d’une voix froide, dure et cassante. N’abusez pas de ma patience. Je n’ai pas l’intention de vous entendre remettre ma tactique en cause plus longtemps. Un groupe d’intervention partira demain pour Rendili afin de prendre le contrôle de la flotte.
- J’en prendrai la tête, dit Saesee Tinn.
- Bien, reprit le chancelier. Mais j’espère que maître Skywalker se joindra à vous.
- Le jeune Skywalker a été ordonné chevalier suite à la bataille de Praesitlyn, indiqua Ki-Adi Mundi.
Voilà qui est intéressant.
- Je suis sûr qu’il se montrera digne de ce titre, dit Palpatine avec un sourire.
Jagen observa son ennemi. Oh oui, tu en es sûr. Mais ne rêve pas : je ne te laisserai pas en profiter.


Le prochain chapitre se passera donc en parallèle de l'épisode des Cuirassés de Rendili, vu dans le tome 7 des BDs Clone Wars !
Modifié en dernier par Jagen Eripsa le Mar 29 Mai 2012 - 19:47, modifié 1 fois.
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Messagepar Nicravin » Dim 22 Avr 2012 - 19:32   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Chouette chapitre. La confrontation avec Stak approche :oui:
Jagen Eripsa a écrit:Non, mais si ils nous demandent d’enlever nos casques… Stark est fixé sur moi, ses hommes doivent savoir à quoi je ressemble. Je mets en danger cette mission. Je n’aurai pas dû venir.
- Je vous signale que si on nous demande d’enlever nos casques, ce n’est pas vous mais nous qu’ils risquent de remarquer, dit Mereel, qui venait d’arriver. Des jumeaux passent encore, des triplés pourquoi pas… Mais là, quatorze personnes avec la même tête, ils vont se demander si notre mère n’est pas Verpine ou Vratix.

Remis à sa place le Jag'ika :lol:
Jagen Eripsa a écrit:Ces droïdes ne sont pas ceux que vous recherchez, dit à nouveau l’ancien Jedi avec cette voix particulière.
- Ces droïdes ne sont pas ceux que nous recherchons, répéta de nouveau le lieutenant.
- Tout va bien, nous pouvons nous en aller.
- Tout va bien, vous pouvez vous en aller.
- Au revoir.
- Au revoir.

:love:
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 22 Avr 2012 - 19:40   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Nicravin a écrit:Chouette chapitre. La confrontation avec Stak approche :oui:

:non:
On va d'abord avoir un chapitre de relance :siffle:
Sinon merci pour les compliments :jap:
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Messagepar Nicravin » Dim 22 Avr 2012 - 19:45   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Jagen Eripsa a écrit: :non:
On va d'abord avoir un chapitre de relance :siffle:

Au fait, quel sera le nouveau rythme de parutions? :ange:
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 22 Avr 2012 - 19:51   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Eh bien, il ne sera pas très élevé, j'en ai bien peur. Au coup par coup, sans doute. Le chapitre 21 n'est pas achevé, mais j'en ai quatre autres finis pour la suite, donc tout dépendra de l'inspiration que m'insufflera la muse des FF SW... :cute:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 23 Avr 2012 - 18:46   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Le chapitre 21 est en cours de rédaction, donc pour vous faire patienter, un petit teaser...
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Messagepar Nicravin » Lun 23 Avr 2012 - 20:04   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine

Superbe trailer. Sans doute le plus beau que tu aies posté, avec le Venator à l'avant-plan et les chantiers navals en second plan :jap:
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