Tiens, bonjour, qu'est-ce que vous faites tous attroupés là ? Ah on me dit dans l'oreillette que ça fait 2 semaines et que vous attendez la suite... Nan mais vous savez, quand j'ai dit 15 jours, c'était un repère, hein, ne vous attendez pas à ce que je sois incroyablement précis.
Ah, on me signale dans l'oreillette que j'ai un peu de temps... Bon bah puisque je suis gentil et que je vous aime bien, voilà la 2ème partie de ce chapitre, assez intense...
avec même en prime un petit caméo d'un 2ème PJ de SWTOR après Nox dans le chapitre 1
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Système Malachor, Croiseur le Krayt Hurlant.
Le scan rétinien valida l’identité de Lolness et la porte de ses quartiers coulissa devant lui. Il fit quelques pas et celle-ci se referma dans son dos. Une statue de dragon krayt la gueule ouverte et levée vers le ciel l’accueillit, justifiant le nom de son vaisseau. Ces créatures le fascinaient. Elles avaient nourri tant de légendes. Certains avaient cru qu’ils étaient capables de voler et même de cracher du feu mais pour tous les autres, il s’agissait de prédateurs redoutables et implacables que seuls les démons des sables de Tatooine, des créatures encore plus dangereuses, osaient chasser.
De nombreuses œuvres de toutes origines ornaient les quartiers du Grand Amiral. On racontait que les plus grands stratèges étaient capables de prédire la tactique de leurs ennemis simplement en étudiant leurs arts. Le Chiss n’en était pas à ce niveau mais toutes ces œuvres l’inspiraient et l’apaisaient. Il se sentait à sa place au milieu d’elles. Il s’arrêta devant un tableau réalisé par un artiste de sa planète, Naporar. Il représentait une famille de Chiss attaquée par un prédateur monstrueux et terrifiant ressemblant à un mélange entre un nexu et un gundark. Le titre du tableau se traduisait par
une famille peu consciencieuse.Il s’agissait d’un petit prédateur de Naporar appelé le
Vfrar’nal, un mot Cheunh, la langue d’origine des Chiss, qui signifiait littéralement « la mort déguisée ». Comme ce nom était bien choisi ! Au niveau de la force pure, ce carnivore se serait fait déchiqueter aisément s’il avait été mis en compétition avec un nexu ou un tigre vorn. Mais sa dangerosité était toute autre. A la manière des Clawdites, le Vfrar’nal était capable de changer son apparence. Il utilisait régulièrement ce pouvoir pour prendre l’aspect d’herbivores inoffensifs et ainsi tromper les Chiss. Quand il jugeait le moment venu, il faisait la transformation inverse, apparaissant plus menaçant qu’il ne l’était en réalité.
Sa transformation n’était cependant pas parfaite mais il fallait beaucoup d’attention pour en repérer les défauts. A cause de ces prédateurs, seules les familles les plus riches de Naporar pouvaient encore avoir un animal de compagnie que leurs gardes surveillaient attentivement et les éleveurs inspectaient méticuleusement et plusieurs fois par jour leur troupeau, un fusil blaster lourd à la main. Les spatioports de Naporar interdisaient à tout animal à quatre pattes de prendre place dans un vaisseau. Jusque-là, cette mesure de confinement avait fonctionné : jamais un Vfrar’nal n’avait été repéré dans l’Ascendance ailleurs que sur Naporar.
Le Chiss resta pensif. Le Vfrar’nal correspondait exactement à la mission que
KoTOR lui avait donnée. Ils devaient apparaître faibles aux yeux de la galaxie et frapper soudainement pour laisser la République sans défense et désunie. Ce n’était pas par hasard qu’il avait choisi le nom de code de la mission qu’il dirigeait : le projet Vfrar’nal.
Lolness alla s’asseoir à son bureau. Des dizaines de blocs de données étaient éparpillés sur celui-ci, chacun contenant de nombreuses idées pour le projet. Ah, il était clair que les officiers et techniciens de confiance dont il s’était entouré ne manquaient pas d’idées. S’il pouvait disposer sur son bureau d’un gros bouton rouge capable de mettre en place immédiatement toutes ces propositions, la République imploserait dans l’heure. Malheureusement, tout le travail qui lui restait à accomplir reposait sur une sélection méthodique des idées qui pouvaient être mises en place de manière réaliste et la préparation des plans pour les mettre en application.
D’après ses estimations, ce serait un travail de plusieurs années mais quand il arriverait à son terme, le résultat serait glorieux.
Un voyant sur son holo-projecteur lui indiqua soudain que la République transmettait en direct sur tout l’holonet. Il appuya sur un bouton et la silhouette de la chancelière suprême Bala Ina apparut. C’était sa première apparition publique depuis l’attaque, jusqu’ici elle avait envoyé ses conseillers rassurer les populations, officiellement pour avoir toutes les informations au moment de prendre la parole. Le discours avait déjà commencé.
« … que de la pure propagande, proclama la Nautoléenne. Nous avons déjà repris pleinement quatre des huit planètes attaquées. Nos forces combattent courageusement sur les quatre autres et nul doute que nous en reprendrons bientôt le contrôle. Nous appelons tous les volontaires à s’engager dans l’Armée de la République. Cette armée noire, cette autoproclamée coalition sera repoussée. N’ayez crainte, car la République a le contrôle total de la situation. »
Le Chiss rit. Le contrôle total ! Leur offensive généralisée ne commencerait que le lendemain, heureusement que la République avait encore le contrôle de la situation, le contraire aurait été assez inquiétant pour eux.
Le Grand Amiral entendit alors la porte de ses quartiers coulisser. Il savait très bien qui venait d’y pénétrer. Seul un Sith pouvait entrer sans son autorisation.
« Seigneur Polgur, s’exclama-t-il.
- Grand Amiral, répliqua la voix au timbre grave du Sith qui entra dans son bureau.
- J’ai reçu les rapports, Monseigneur, annonça Lolness. Non seulement vous avez libéré un grand nombre de prisonniers, mais vous avez su décoder les coordonnées secondaires en un temps record. Les anciens vaisseaux impériaux que vous fournissez à notre armée nous seront d’un secours incalculable. »
Le Sith hocha pensivement la tête. L’esprit de l’adepte du côté obscur semblait ailleurs, et le Chiss s’interrogea sur les raisons de la préoccupation de son interlocuteur. Sachant bien qu’il était inutile de s’en enquérir, il demanda :
« Quelles sont les nouvelles de l’Académie Noire ?
- Le Seigneur
KoTOR a ordonné son évacuation, expliqua Polgur. Il a refusé de dire pourquoi mais on m’a rapporté qu’il avait passé ces derniers jours à la réalisation d’un mystérieux rituel, je me demande bien ce que… Bref, balaya-t-il d’un revers de la main, je suppose que vous jubilez et que vous allez savourer chaque instant de cette mise en scène.
- Enfin, Monseigneur, rétorqua Lolness en se levant et en s’inclinant respectueusement, je n’y prendrai aucun plaisir. Là où je vais prendre du plaisir en revanche, ajouta-t-il en montrant l’holo-projecteur, c’est en gâchant le discours en direct de la chancelière.
- J’avoue que cela va être extrêmement agréable, approuva Polgur. Procédons donc. »
Alors que la chancelière poursuivait son discours, le Chiss pianota sur l’holo-projecteur et se plaça en face de ce dernier. Un voyant lui indiqua que son image était à présent diffusée partout dans la galaxie. Polgur restait pour l’instant en retrait hors de portée de l’enregistrement.
« Chancelière Suprême Ina, c’est un réel honneur de parler enfin avec vous. » déclara suavement le grand amiral.
L’hologramme de la chancelière montra sa stupéfaction : elle ne s’y attendait visiblement pas du tout. Elle se reprit cependant très vite. Elle était une femme politique, habituée à débattre même à l’improviste.
« Amiral, rétorqua-t-elle sur le même ton, je ne m’attendais pas à ce que vous ayez le courage de venir m’affronter en direct. Où est votre amie Mandalore ? Nous sommes tous impatients de la voir enlever son masque.
- Elle est occupée, répliqua Lolness. Mais peut-être avez-vous peur de moi, chancelière…
- Je n’ai pas peur de vous, réfuta Ina, et la République non plus. Nous vous repousserons aussi facilement qu’un insecte.
- Vraiment ? sourit le Chiss. Je crains que votre orgueil ne vous dépasse, chancelière. Notre armée est plus puissante que ce que vous croyez et nous recevons le soutien de nouveaux systèmes à chaque heure qui passe.
- Mensonges, rejeta la Nautoléenne. Qui voudrait rejoindre une organisation dirigée par les Sith ?
- Nous ne sommes pas dirigés par les Sith, mentit le Grand Amiral. Les Sith ont changé, leur extermination systématique sans clémence possible par l’Ordre Jedi leur a fait prendre conscience qu’ils devaient se mettre au service de la galaxie. »
Polgur comprit qu’il allait devoir entrer en scène. Il rejeta toutes ses envies de meurtre de
KoTOR pour avoir eu l’idée de cette mise en scène et toute sa volonté de hurler à la galaxie de se prosterner devant lui pour essayer de mettre en place son meilleur jeu d’acteur.
« J’ai à mes côtés un Sith, poursuivit Lolness alors que l’hologramme s’élargissait pour montrer Polgur, l’un des derniers Sith au Sang Pur ayant survécu à la purge impitoyable des Jedi. Seigneur Polgur, qui servez-vous aujourd’hui ?
- Je sers la Coalition des Armées Libres, répondit le Sith en posant un genou à terre devant le Grand Amiral qui avait réellement du mal à contenir sa jubilation. Mon objectif est de libérer la galaxie de l’emprise corrompue de la République et des Jedi.
- Vous voyez, chancelière, ponctua le Chiss, nous ne servons pas les Sith.
- Une mise en scène peu crédible, rétorqua la Nautoléenne.
- Croyez ce que vous voulez, chancelière, répliqua-t-il, mais les peuples de la galaxie ont bien compris qu’il était temps de mettre un terme à votre règne de corruption. Ils connaissent à présent l’alternative. La Coalition des Armées Libres, que vous appelez, avec la méprise qui vous caractérise, l’Armée Noire, réduira la République en miettes. »
Sa voix se durcit.
« Quand cela arrivera, chancelière, poursuivit-il, j’espère que vous aurez changé de comportement et que vous vous serez rendue depuis longtemps. Sinon, notre sentence sera bien pire que celle des Sith de l’Ancien Empire. »
Coruscant, Temple Jedi, Salle du Conseil.
Myyr patientait devant la porte de la salle du Conseil Jedi. Il ne cessait pas de réfléchir et tenter de comprendre la réaction de son maître. A présent qu’elle l’avait dirigé sur le terrain des connexions qu’il percevait dans la Force, il prêtait plus attention à une vieille sensation, qu’il percevait depuis tout petit : une sorte de blessure, un cri de douleur lancinant et continu de la Force. Satele lui avait enseigné que la guerre qui déchirait alors la galaxie en était responsable, car elle meurtrissait profondément cette dernière.
Cependant, la chute de l’Empire n’avait pas stoppé cette souffrance qu’il percevait. Malgré les années qui s'étaient écoulées, Myyr, du haut de ses trente-deux ans, la ressentait toujours aussi vivement. Satele en avait déduit qu’il était tout simplement très réceptif aux tourments qui pouvaient agiter la galaxie et Myyr avait appris à ne plus y faire attention. Cependant, en s’y plongeant plus profondément, il revenait encore et encore à la connexion qu’il semblait partager avec le Seigneur Noir.
D’où venait-elle ? De quelle nature était-elle ? Le Sith en était-il conscient ? A cette dernière question, une réponse affirmative semblait évidente au vu du comportement qu’avait eu
KoTOR lors de leur rencontre sur Coruscant. Peut-être Myyr pouvait-il exploiter la vision qu’il avait eu une nouvelle fois un peu plus tôt.
Alors qu’il se faisait cette pensée, les portes de la salle du Conseil Jedi coulissèrent comme pour l’inviter à les passer, ce qu’il fit. La plupart des maîtres du Conseil n’étaient présents qu’en hologramme puisqu’ils étaient en mission ailleurs dans la galaxie à l’exception de maître Rog Kirto l’humain, maître Lo-Tho Baï le Céréen, maître Elara Lanu la Togruta et bien sûr son ancien maître Satele Shan qui était assise sur le siège du Grand Maître Jedi.
Cette dernière le fixa avec un sourire gêné.
« Myyr… hésita-t-elle.
- Bienvenue, jeune Netrul, la suppléa maître Baï. Le Conseil a une mission à te confier.
- Nous avons arrêté une stratégie, poursuivit maître Kirto. Elle a fonctionné contre l’Empire, elle devrait être efficace contre cette Armée Noire.
- Et quelle est cette stratégie, maîtres ? s’enquit Myyr, curieux de savoir où ils souhaitaient en venir.
- Nous allons former un commando pour faire prisonnier ou, si c’est nécessaire, tuer le Seigneur Noir des Sith, lui expliqua maître Lanu.
- C’est beaucoup trop imprudent ! s’exclama le Pantorien. Vous avez bien vu ce que ça a fait la dernière fois, nous avons introduit un Sith parmi nos rangs !
- Cette fois, nous avons un virtuose de l’illusion de Force dans l’Ordre, répliqua Satele en faisant un signe de tête vers son ancien apprenti. Nous ne nous laisserons pas tromper deux fois.
- Et comment voulez-vous déterminer où il se trouve ? interrogea Myyr.
- C’est là que tu entres en scène, lui apprit maître Baï.
- Je dirigerai ce commando, expliqua maître Kirto. Il sera composé de mon ancien padawan Tardijj, de ta padawan et de toi. Notre but premier est de localiser ce Dark
KoTOR. Pour cela, nous nous déplacerons en petits chasseurs personnels et, dès que nous aurons la confirmation de sa présence, nous appellerons des renforts et profiterons de la distraction qu’ils provoqueront pour attaquer le Sith. S’il s’avère qu’il nous faut des renforts Jedi pour lui faire face, ils seront disponibles.
- Nous n’allons pas fouiller chaque planète de chaque système de la galaxie, objecta le Pantorien.
- Non, répondit maître Lanu, nous allons nous servir de la connexion que tu partages avec lui pour le débusquer. »
Le silence se fit dans la salle du Conseil. La Togruta avait lancé le sujet redouté. Elle s’était aventurée en terrain mouvant. Myyr ouvrit la bouche pour poser la question qui lui brûlait les lèvres mais son ancien maître le coupa.
« Je sais ce que tu te demandes, Myyr, déclara-t-elle. Je ne pensais pas en arriver à la conclusion que j’ai découverte. Je te dois l’honnêteté la plus totale, il serait injuste que tu l’apprennes d’une autre bouche que la mienne.
- Qu’est-ce que vous voulez dire, maître ? demanda le Pantorien, anxieux.
- Regarde, Myyr. »
Elle montra du doigt deux holocrons posés sur l’accoudoir de son siège. L’un était en parfait état, l’autre semblait fortement endommagé. Tendant la main vers le premier, Satele le fit léviter vers le centre de la pièce et l’ouvrit. Un multitude d’hologrammes apparurent immédiatement avant de disparaître.
« Un Jedi n’est pas sensé connaître ses parents, indiqua Satele, mais je te présente les tiens. »
L’image d’un couple de Pantoriens enlacés apparut. Ils n’avaient rien de spécial mais leur fils sentit les larmes lui monter aux yeux et tenta de se contrôler.
« Je vais te montrer le rapport qui nous a été fait le jour où tu as été amené au Temple. » poursuivit son maître.
L’hologramme du vieux maître Olet Unotr, ou plutôt de celui qui se faisait passer pour lui, apparut.
« Rapport de mission de maître Olet Unotr, déclara celui-ci. Je me suis rendu sur Pantora pour ramener le jeune novice potentiel repéré par maître Arva Saat il y a deux ans. Malheureusement, j’ai trouvé à mon arrivée un Sith qui, comme cela nous arrive régulièrement, avait repéré l’enfant. Je n’étais pas là à temps pour l’empêcher d’assassiner les parents de l’enfant mais je l’ai vaincu au prix d’un long duel. Le jeune novice est en sécurité et je confirme qu’il a un grand potentiel. Je le ramène au Temple immédiatement. Terminé. »
L’hologramme s’éteignit.
« Tu auras bien entendu fait le lien avec les évènements d’il y a quinze ans, commenta maître Satele.
- Vous voulez dire que c’est l’ancien empereur Zutell lui-même qui m’a amené au Temple, alors qu'il se faisait passer pour l'un des nôtres ? déduisit Myyr.
- En effet, approuva son maître en refermant l’holocron. Mais ce n’est pas le pire. Il m'a fallu une longue recherche, mais j’ai retrouvé le rapport de maître Arva Saat, ajouta-t-elle en désignant l’autre holocron. Il était gravement corrompu et il m’a fallu des heures pour le restaurer. Ce que j’ai trouvé confirme mes craintes. »
Elle ouvrit l’holocron et Myyr sentit un très mauvais pressentiment grandir en lui. L’holocron s’activa et le visage d’une autre Togruta, plus jeune qu’Unotr, apparut. Myyr la connaissait bien. C’était une héroïne de la Grande Guerre Galactique, portant le prestigieux titre de Barsen’thor de l’Ordre Jedi. La voix douce de la Jedi se fit entendre grâce à l’enregistrement endommagé.
« J’ai ressenti la présence d’un potentiel… Pantoriens… grand potentiel… recommande attendre deux à trois ans pour amener… »
Satele pesta à voix basse et fit un geste pour recommencer l’enregistrement, espérant entendre de nouveau ce qu’elle avait découvert. L’enregistrement reprit, de meilleure qualité cette fois.
« J’ai ressenti la présence d’un potentiel novice sur Pantora. Je joins les coordonnées de la famille de Pantoriens chez qui je me suis rendue. J’y ai trouvé deux frères tous deux sensibles à la Force et dotés d’un très grand potentiel. Le premier n’a qu’un an de plus que son cadet. Je recommande… »
La Grand maître Jedi coupa l’enregistrement. Myyr était comme figé sur place. Il ne lui avait fallu qu'une fraction de seconde pour rassembler les pièces du puzzle. Zutell lui-même l'avait amené au Temple Jedi. Et le rapport de maître Saat faisait écho de... Non, c'était impossible !
« Vous voulez dire que ce Sith… articula-t-il péniblement sans parvenir à terminer sa phrase.
- Oui, tout porte à croire, au vu de tes sensations dans la Force et de ces informations, le suppléa son maître, qu’il n’est autre… »
Elle soupira.
« … que ton propre frère aîné. »