Et oui Thierry, ici Jean-Ernestin, en direct de la ligne de front où les troupes du bac ont capitulé jeudi à 17h30 face à l'avancée spectaculaire de nos soldats ! Depuis trois jours, on n'entend que le son de la fête bien méritée pour nos troupes. Le Haut Commandement vient d'annoncer qu'ils étaient officiellement libérés de leur engagement. Pensez à tous ces soldats qui vont pouvoir retrouver leur famille, leurs amis, leur... fanfic ? C'est quoi une fanfic ?
Et oui, je suis libérééééééé, déliv... pardon.

Ah qu'est-ce que ça fait du bien de pouvoir faire ce qu'on veut sans arrêter au bout de 5 minutes parce qu'on culpabilise de pas réviser.

Du coup je reviens avec le chapitre 17 qui se sera fait attendre et qui est un peu plus long que d'habitude, j'espère qu'il vous plaira. Je n'abandonnerai pas cette fanfic, vous aurez l'épilogue du tome 2, même si ça doit me prendre 20 ans !

Bon vous risquez par contre de pas avoir énormément de chapitres pendant l'été, pour deux raisons, d'abord parce que j'aurais pas toujours internet sur le pc et ensuite parce qu'à la rentrée j'entre en prépa et vu ce que j'entends un peu partout là-dessus, si je reprends pas un max d'avance pendant l'été ensuite ça sera un chapitre tous les 6 mois, ce que je préférerais éviter.
Sur ce, bonne lecture les amis.
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Chapitre 17 :
Onderon, devant le palais royal.Les larges silhouettes menaçantes des vaisseaux grandissaient dans le ciel. Pour l’instant, aucun chasseur ne décollait à leur rencontre. En effet, les bases militaires principales de l’armée régulière de la planète se situaient dans la jungle, loin à l’extérieur de la cité. L’armée d’Onderon était de toute façon mal équipée car elle comptait beaucoup sur celle de la République, comme beaucoup de planètes.
Devant le palais, des cris d’affolement commençaient à retentir dans la foule quand le roi s’avança sur l’estrade en levant les bras en signe d’apaisement.
« Citoyennes, citoyens, proclama-t-il, gardez votre calme. Notre planète subit une attaque surprise d’une force non identifiée. »
Hutarr leva les yeux et aperçut les droïdes Basilisk qui apparaissaient dans le ciel. Il grimaça et poursuivit.
« Il semble cependant que les Mandaloriens y soient mêlés. Je le répète, ne cédez surtout pas à la panique. C’est précisément ce que l’ennemi désire, en nous attaquant ainsi par surprise lors d’un jour aussi symbolique. Nous repousserons les envahisseurs ! Onderon a déjà subi de nombreuses guerres et elle en subira d’autres. A chaque fois nous nous sommes relevés, grâce à l’aide précieuse de la République. Aujourd’hui encore, nous y parviendrons. Les renforts de notre puissant allié sont déjà en route. Le peuple d’Onderon est courageux et nous saurons tenir en les attendant. Notre armée s’organise pour faire face à nos assaillants. Que tous ceux qui souhaitent nous aider à résister prennent les armes et que les autres se mettent à l’abri. Le peuple d’Onderon vaincra ! Pour Onderon et pour la République ! » scanda-t-il en levant très haut le poing.
L’effet du discours se mit immédiatement sentir, la foule commençant à scander le nom du roi. Pristia, qui se tenait juste à côté de celui-ci, se trouva elle-même remotivée. Elle se plongea dans la Force pour tenter de savoir ce qu’elle lui réservait. Ses sens lui firent rouvrir immédiatement les yeux qu’elle écarquilla en apercevant les droïdes de guerre Basilisk. Ces droïdes n’existaient que dans les leçons d’Histoire ! Ils étaient censés avoir été démantelés !
La jeune padawan n’eut pas le temps de réfléchir plus longtemps. Elle remarqua qu’un petit missile venait d’être lâché depuis un des droïdes. Elle pensa qu’il visait le palais mais se rendit compte rapidement au vu de sa trajectoire que ce n’était pas le cas. Il ne s’agissait pas d’un missile lourd, ce genre d’arme était plus conçu pour faire des victimes que des dégâts. La jeune Humaine comprit qu’il avait en réalité pour but la foule massée devant l’estrade. Sa réaction fut immédiate. Elle tendit la main vers le missile et le projeta d’où il était venu. Celui-ci alla exploser sur le Basilisk qui l’avait lancé. Ce dernier et le Mandalorien vêtu d’une armure noire qui le chevauchait chutèrent violemment.
« Dispersez-vous ! cria Pristia aux spectateurs. Vous êtes vulnérables ici, l’ennemi peut vous prendre pour cible, allez vous mettre à l’abri ! »
La foule l’écouta et commença à se disperser. La jeune fille prit le roi par le bras et l’emmena à l’intérieur du palais. Alors qu’ils en franchissaient la porte, un officier de communication arriva au pas de course vers le roi.
« Votre Altesse, s’écria-t-il, nous avons reçu un message codé de la République, j’ai essayé tous les codes que je connais mais je ne parviens pas à le déchiffrer ! Je crois qu’il vous est destiné personnellement !
- Qu’est-ce qu’il dit, officier ? s’enquit Hutarr.
- C’est juste une courte suite de chiffres et d’une lettre, votre Altesse, lui apprit son interlocuteur. 18M782, vous savez ce que ça peut vouloir dire ? »
Le roi réfléchit un instant puis écarquilla les yeux.
« Les données secrètes ! se souvint-il. Venez avec moi à la salle des coffres, padawan, demanda-t-il à Pristia, je dois aller sécuriser un bloc de données ! Je vous expliquerai en chemin ! »
Les données secrètes ! C’était bien la seule raison stratégique qui aurait pu attirer ces envahisseurs sur Onderon. Certes, la planète était riche et mal défendue mais, pour mener une attaque de cette ampleur, il fallait avoir des motivations plus solides que cela.
Hutarr ignorait à quoi servaient exactement ces données. Il savait seulement qu’il s’agissait d’un fragment de coordonnées d’un projet secret de la République, que ce fragment n’existait qu’en un seul exemplaire et que les autres fragments étaient en possession de certains de ses pairs. Il ignorait en revanche lesquels. Il avait ordre de détruire les données si elles étaient sur le point de tomber entre des mains ennemies. Le roi espérait pouvoir plutôt les mettre en sûreté.
Port Nullepart.Dark
KoTOR se délectait des images qu’il pouvait apercevoir sur l’holonet. Oh, certes, celui-ci ne montrait désormais plus que Coruscant, la République ne laissait rien filtrer tant qu’elle ne maîtrisait pas la situation. Malgré cela, c’était pour le Sith un plaisir de voir Inolif se débattre pour fournir une explication à la foule. Il avait invoqué un problème technique qui avait projeté des images d’un vieil holo-film, avait fait des blagues de mauvais goût pour tenter de détendre l’atmosphère et renvoyé l’humoriste en coulisse. Le charisme et le sang-froid du présentateur étaient impressionnants mais ils ne suffiraient pas. La foule continuait de s’agiter, c’était un délice pour
KoTOR.
Il entendit le tenancier de la cantina s’adresser à un autre client appuyé au bar, un Selkath qui semblait très nerveux depuis quelques minutes, appuyant frénétiquement sur l’holocommunicateur à son poignet. Le Sith se souvint que la planète natale des Selkath faisait partie des cibles de l’attaque. Il s’approcha discrètement du client nerveux pour écouter sa conversation avec le barman.
« Qu’est-ce qu’il se passe, Bonda ? s’inquiéta ce dernier.
- Je… je sais pas, paniqua son interlocuteur. Il se passe quelque chose sur Manaan. J’ai perdu contact avec mon équipage qui est allé se ravitailler et j’arrive à communiquer avec aucun de mes contacts sur la planète… Ah, attends ! »
Son oreillette grésilla et il porta la main à l’oreille en s’exclamant :
« Ah, Nheeg, qu’est-ce qu’il se passe ? »
L’oreillette grésilla de nouveau et il ouvrit grand les yeux.
« Comment ça des vaisseaux mandaloriens attaquent la planète ? » s’étonna-t-il si fort que la cantina entière se retourna vers lui.
Un bruit sourd retentit dans son communicateur.
« Nheeg ? s’inquiéta-t-il. Nheeg ? »
Il ne reçut aucune réponse. Le Selkath enleva la main de son oreille.
« Aucune réponse, soupira-t-il, paniqué. Il m’a dit que Manaan était attaquée !
- C’est étrange, susurra
KoTOR en profitant de la situation pour s’immiscer dans la conversation. Exactement au moment où la République nous diffuse des images d’une foule en panique et arrête de montrer les autres planètes en prétendant un problème technique.
- Ouais, peut-être que c’en était pas vraiment un ! s’exclama le barman apeuré.
- Si ça se trouve, des dizaines de planètes sont en train de tomber sous les coups d’une armée inconnue, continua le Sith, savourant la peur qui envahissait beaucoup de cœurs autour de lui. La République doit crouler sous les attaques pour tout nous cacher à ce point. »
La quasi-totalité des clients de la cantina eurent pour réflexe de sortir leur holocommunicateur, ce qui plongea celle-ci dans un intense brouhaha. Le seigneur Noir admirait le spectacle. Son maître lui avait si bien appris à instiller la terreur à ses adversaires.
Son esprit se perdit quelques instants dans ses souvenirs. Aussi loin qu’il puisse s’en rappeler, il avait toujours été au service de Zutell, l’Empereur disparu qui se faisait passer pour un Jedi. Toutefois, le Sith savait que les membres de son espèce, quand un changement important survenait dans les premières années de leur vie, pouvaient développer des souvenirs de leurs premiers mois d’existence, bien avant la véritable mise en place de la mémoire qui arrivait, comme chez les Humains, entre trois et quatre ans.
KoTOR se souvenait d’une famille aimante massacrée à coups de sabre laser. Zutell lui avait offert une seconde chance. Il lui avait enseigné les secrets de la Force et l’avait plongé dans le côté obscur. Grâce à lui, l’apprenti était devenu un combattant hors pair et un stratège sans égal.
Il avait toujours été élevé dans un esprit de compétition. Zutell semblait toujours vouloir le placer en opposition. Il avait d’ailleurs un deuxième apprenti, un Humain aux cheveux blonds et à la peau jaune. Les deux garçons avaient été élevés par un droïde de type unique. C’était une sorte de fusion improbable entre les séries HK et 2V, qui combinait donc les capacités de combat des premiers avec le talent protocolaire des seconds. Ce droïde leur avait donc fourni une éducation théorique mais aussi pratique, leur enseignant de nombreuses techniques de combat, même si Zutell avait directement été son professeur pour une autre partie d’entre elles. Le jour des quatorze ans de
KoTOR, son maître lui avait fait détruire le droïde qui avait représenté un adversaire coriace. Le jeune apprenti s’était alors fortement lié d’amitié avec son camarade Humain, beaucoup trop aux yeux de leur maître.
Le jour de ses quinze ans, ce dernier les avait fait s’affronter dans un duel à mort.
KoTOR en était sorti largement vainqueur. Il avait toujours été plus puissant que son concurrent. Il se souvenait encore de ce dernier à terre, suppliant pour sa pitié et des yeux impassibles de son maître. Il n’avait toujours pas oublié le moment où il s’était affaibli, où sa main avait hésité à achever son ancien camarade. Il avait failli le laisser en vie avant de se reprendre et de porter le coup fatal. Son maître l’avait rabaissé comme il le faisait toujours, lui déclarant qu’il n’était peut-être pas digne d’être un Sith.
KoTOR se souvint de la rage qui l’avait envahi, rage qui avait fait changer d’avis à son maître.
Plus jamais il n’avait été faible. Plus jamais il ne le serait.
Il sortit de sa rêverie quand son holocommunicateur se manifesta au milieu de la cacophonie qui l’entourait. Il prit congé du barman et sortit de la cantina. Il se pressa pour rejoindre son vaisseau et posa son masque sur sa tête. Il répondit ensuite à l’appel.
Le visage d’une Twi’lek de moins de trente ans apparut.
KoTOR n’avait pas besoin de la couleur, absente de l’appel, pour savoir qu’elle avait la peau rouge orangée et que des tatouages Sith ornaient son corps. Sa silhouette était très fine et ses habits ne recouvraient vraiment que sa poitrine et le bas de son corps. Son dos était entièrement nu, laissant ses tatouages à la vue de tous. Amej Dara avait beaucoup grandi depuis sa fuite de l’ordre Jedi, un peu moins de quatorze ans plus tôt. La petite Twi’lek avait laissé la place à une combattante réellement redoutable. Elle était entrée dans la caste des tentateurs, réservée aux meilleurs des apprentis de l’Académie. Sa tâche était de faire basculer les Jedi du côté obscur comme elle. Elle y excellait tellement que
KoTOR lui avait confié une mission particulière qui l’avait détournée momentanément de ses objectifs actuels.
La Twi’lek s’inclina.
« Monseigneur, l’informa-t-elle, je quitte Yavin IV en ce moment même. La mission est un succès total.
- Où est l’artéfact de Naga Sadow ? s’enquit le Sith, visiblement obsédé par cette idée.
- Il est sécurisé dans la soute, Monseigneur, le soulagea Amej. Ça n’a pas été sans mal, des Massassis gardent toujours le Temple mais j’ai réussi à le récupérer.
- Excellent, Amej, soupira
KoTOR, satisfait. Tu as très bien travaillé. Qu’en est-il de ton objectif secondaire, le Jedi qui courait aussi après l’artéfact ? »
Le champ s’élargit pour montrer à côté de la Twi’lek un Dévaronien à la peau jaune. Il était de taille et de corpulence moyenne. Ses yeux étaient dans le vague, vides de toute expression. Il semblait complètement brisé.
« Je vous présente Tien Ikatro, le présenta Amej, chevalier Jedi connu pour son instabilité malgré un grand talent. Il m’a été facile de le faire basculer. Je lui ai fait exécuter sa padawan.
- Excellent travail, la félicita le Seigneur Noir. Amène-le à l’Académie et confie-le à un instructeur pour qu’il voie ce qu’on peut faire de lui.
- A vos ordres, Monseigneur, obéit la Twi’lek. Et pour l’artéfact ?
- Je suis en route, lui apprit
KoTOR. Attends-moi là-bas si je ne suis toujours pas arrivé et ne le confie à personne d’autre qu’à moi.
- Bien, Monseigneur. Au fait, se souvint-elle, j’ai des nouvelles informations sur la progression de la conversion de ma cible Miraluka.
- Ah oui, se rappela
KoTOR, une cible très intéressante. Y a-t-il du progrès ?
- Oui, Monseigneur, l’informa Amej. Avant de partir pour le système Yavin, j’ai préparé un piège pour lui sur Dxun. Je l’ai appelé à travers la Force et il est venu toucher l’artéfact de Freedon Nadd.
- Et s’est débarrassé des malraas qui le gardent ? s’enquit le Sith.
- En effet, Monseigneur. Malheureusement, il a sorti l’holocron du maître Jedi Tinu Lebaos avant de prendre l’artéfact.
- Ce qui signifie ? demanda
KoTOR.
- Ce qui signifie que l’action de l’artéfact va être fortement freinée, lui expliqua la tentatrice. Les ténèbres peineront à remplacer la lumière en lui, mais il suffira d'être patients. L'action de cet artéfact peut difficilement être contrée.
- Même si les Jedi comprennent ce à quoi le Miraluka a été soumis ?
- Non, admit la Twi’lek, ils pourraient découvrir une parade. C’est pour cela que j’ai envoyé une petite force d’intervention pour intercepter son vaisseau. Le Miraluka l’a confié à son droïde pilote pendant qu’il descendait sur Onderon avec sa padawan. L’opération est en cours en ce moment-même et… »
Elle s’interrompit, semblant lire quelque chose sur un écran devant elle.
« Maudit droïde pilote ! s’exclama-t-elle après quelques instants. Leur droïde a réussi à utiliser toute la puissance du vaisseau pour se propulser sur une étoile ! L’artéfact de Freedon Nadd est perdu !
- C’est dommage, soupira
KoTOR. Il était très puissant. Etre capable de condamner ainsi n’importe quel Jedi au Côté Obscur… Tant pis, l’important est tu aies toujours celui de Naga Sadow. Je t’attendrai à l’Académie Noire. Terminé »
Le Sith coupa la transmission et désarrima son vaisseau de Port Nullepart. Le rapport que lui avait fourni la Twi’lek était mitigé. La perte d’un artéfact aussi puissant serait dommageable pour ses tentateurs et même pour lui, dans sa quête de basculement des deux Jedi qu’il avait rencontré. En revanche, l’obtention de celui de Naga Sadow était une immense victoire. S’il était capable de réaliser rapidement le rituel, il n’aurait plus grand-chose à craindre, le risque d’une catastrophe serait passé.
Onderon, Palais Royal.Dans la spacieuse salle de communication royale se tenaient Eleccoï et la Sénatrice Lisi. Les murs étaient d’un blanc pur mais ornés de dorures. L’holoterminal trônait au centre de la pièce, légèrement décalé vers la très large fenêtre qui coupait en deux parties symétriques l’un des murs.
L’harmonie que dégageait la salle contrastait avec le chaos que l’on pouvait apercevoir par la fenêtre. Les droïdes Basilisk ainsi que les Mandaloriens en armure noire qui les chevauchaient avaient atterri et ravageaient la ville. Déjà, des canonnières que l’on devinait remplies de combattants les suivaient. Eleccoï savait qu’il devait aller combattre. Mais d’abord, il devait s’assurer que le Conseil envoie des renforts en nombre. L’appel qu’il avait déclenché avec Coruscant quelques minutes plus tôt n’était pas encore terminé.
« Vous êtes certains que les renforts qui sont partis de la station Carrick seront suffisants ? demanda-t-il à la chancelière. Les troupes ennemies semblent très imposantes.
- C’est à toi de nous dire, Eleccoï, intervint Satele. Si tu penses qu’il vous faut des renforts supplémentaires...
- Le maître Jedi a raison, approuva la sénatrice Lisi. Nous avons besoin d’une force de frappe importante pour défendre la planète.
- Le problème est que nous ne l’avons pas, répliqua la chancelière. Notre armée ne s’attendait pas à une attaque, ajouta-t-elle en évitant le regard chargé de reproche de celle qui était Grand Maitre Jedi et qui l’avait prévenue.
- Nous avons de quoi contre-attaquer, intervint cette dernière. Myyr, fit-elle en s’adressant au Pantorien qui participait toujours à l’appel, toi et ta padawan, prenez trois croiseurs avec vous et partez pour Onderon.
- Mais, et mon rapport sur les Sith, objecta le jeune chevalier.
- Sont-ils toujours présents sur Coruscant ? lui demanda Satele.
- Non, l’un est mort et l’autre a fui, lui rappela le Pantorien.
- Leur base est-elle sous contrôle ?
- Oui, nos hommes l’occupent toujours, lui apprit Myyr.
- Alors ton rapport n’est pas urgent, décida la Jedi. Tu le feras en chemin. Pars sur-le-champ.
- Entendu, maître, obéit son interlocuteur avant de disparaître de l’holo-appel.
- Une seconde, objecta la chancelière, c’est à moi de décider si je dois ou non invoquer la vieille loi faisant des Jedi des généraux. Rien ne m’y contraint.
- Chancelière, soupira Satele, je vous en conjure, l’heure n’est pas aux longs débats stériles, mais à la prise de décision rapide. Nous en discuterons de nouveau dans les prochains jours si vous le souhaitez mais pour l’instant, laissez-nous participer à la défense d’urgence de la République.
- Soit, concéda Ina, je vous l’accorde provisoirement, mais attendez-vous à ce que cela ne dure p… »
La communication fut brutalement interrompue quand un tir de blaster provenant de la fenêtre vint frapper l’holoterminal. Eleccoï sortit son sabre laser et se retourna en même temps que la sénatrice. Une canonnière se trouvait devant la fenêtre, porte ouverte qui laissait voir des soldats à la peau bleue et à l’armure noire qu’Eleccoï connaissait pour les avoir vus référencés dans les archives impériales. Il s’agissait de Chiss, une espèce qui restait mystérieuse même pour l’Empire en son temps.
Les soldats entouraient une silhouette beaucoup plus trapue à la peau rouge qui portait un sabre laser à la ceinture. La vision de Miraluka d’Eleccoï lui permit de le reconnaître immédiatement.
« Polgur… » murmura-t-il.
Le Sith sauta et atterrit dans la salle.
« C’est
Dark Polgur, désormais, mon très cher Eleccoï, lui répliqua-t-il. Comment vas-tu depuis que je t’ai laissé pour mort sur Sullust ? »
Le Miraluka toucha la large cicatrice datant de plus de dix-huit ans qu’il possédait au ventre et qui était cachée par ses habits.
« Comme un Jedi qui a vu l’Empire Sith s’éteindre, Polgur, rétorqua-t-il du tac au tac en insistant bien sur l’absence de
Dark de sa phrase.
- Et qui va le voir renaitre de ses cendres pour anéantir la République, compléta le Sith au Sang Pur.
- Comment avez-vous pu lancer une invasion de cette ampleur, Polgur ? s’étonna Eleccoï.
- Tu le sauras bien assez tôt, lui apprit Polgur. On m’a demandé de capturer tous les Jedi que je trouve vivants. Cela me déçoit beaucoup, j’aurais préféré t’achever. Enfin, je ne suis pas là pour toi, j’ai besoin d’un bloc de données que le roi conserve.
- Je ne te laisserai pas faire ! s’exclama le Jedi.
- Une réponse classique, répondit le Sith avec théâtralité. Tu m’avais dit la même chose sur Sullust. »
Il prit son sabre laser et l’alluma en bondissant sur le Jedi qui para facilement. Derrière Polgur, les Chiss utilisèrent un grappin pour sauter aussi dans la salle. Le Sith et le Jedi commencèrent à se battre violemment. La forte corpulence du premier lui permettait d’envoyer des coups puissants mais le Miraluka les sentait venir comme personne et pouvait parer et esquiver avec facilité. Il tenta lui aussi des attaques que Polgur repoussa également.
Bien que le duel était très équilibré, c’était le Jedi qui reculait, donnant de plus en plus de terrain à son adversaire pour ses attaques. Celui-ci projeta soudain Eleccoï contre le mur, lui faisant lâcher son sabre, et le foudroya de l’autre main. Le Miraluka tomba au sol mais, alors que son ennemi préparait une nouvelle salve d’éclairs, il rappela à lui son arme et para l’attaque puis le coup de sabre suivant qui lui aurait tranché un bras. Il se releva et continua le combat.
Tout à coup, Polgur sauta de plusieurs mètres en arrière et le Miraluka se rendit compte qu’il avait oublié un détail. La sénatrice Lisi ! Celle-ci se tenait à genoux, quatre blasters Chiss pointant son crâne. Le Sith tendit son sabre vers elle.
« Assez ! s’écria-t-il. Un geste et la sénatrice meurt ! »
Eleccoï se surprit à hésiter. Une réflexion comme quoi la vie de celle-ci n’avait pas tant d’importance que ça l’effleura même mais il la rejeta, l’attribuant au stress de cette situation inattendue. Il jeta rageusement son sabre laser au sol et se laissa menotter par les soldats.
***
Le roi Hutarr pianota nerveusement sur le code d’ouverture de la salle des coffres devant laquelle se tenaient deux gardes en uniforme. Derrière lui, Pristia se tenait prête, sabre laser à la main, à couper la route à tout ennemi qui apparaîtrait. Le son des blasters leur permettait de savoir que la bataille était entrée dans le palais.
La porte blindée coulissa et le souverain se précipita vers un coffre au fond de la salle, entra un nouveau code et pris un bloc de données. Les bruits du combat se rapprochaient et une dizaine de gardes supplémentaires accoururent pour protéger leur roi.
Alors que le roi s’abritait pour pianoter un code sur le bloc de données, des Chiss apparurent au coin du couloir, ouvrant le feu sur les soldats onderoniens. Pristia renvoya les tirs qui se dirigeaient vers elle, mais les gardes, n’étant pas à couvert, ne purent échapper aux tirs millimétrés des combattants d’élite à la peau bleue qui fauchèrent l’intégralité de la garde rapprochée du souverain. Pristia s’élança alors au milieu des rangs ennemis et causa des ravages terribles, causant à elle seule autant de pertes chez les ennemis que la garde du roi en avait subies.
Soudain, la jeune fille se sentit projetée en l’air contre le mur de la salle des coffres. Elle vit déboucher une silhouette trapue qui gardait la main tendue vers elle et qu’elle identifia comme un Sith. Au moment où elle se fit cette réflexion, son sabre laser lui échappa et vola jusqu’à la main du Seigneur Noir. La jeune fille tomba au sol et se releva, se préparant à vendre chèrement sa peau. Une voix vint la stopper dans son élan.
« Assez de sang versé ! »
C’était celle du roi Hutarr qui s’approchait, un bloc de données à la main. Les échanges de tirs cessèrent immédiatement.
« Vous avez perdu, Sith, déclara-t-il. C’est ces données que vous cherchez, n’est-ce pas ? Si vous tentez d’y accéder, elles s’autodétruiront. Il vous faut un code et je ne vous le donnerai pas tant que votre armée ne se retirera pas de la planète, Sith.
- Vous me prenez pour un imbécile, votre Altesse, répliqua Polgur. Mais j’ai une meilleure idée. La vie de mes deux otages contre votre bloc de données et son code. »
Les rangs Chiss s’écartent pour laisser passer deux prisonniers menottés.
« Lisi ! s’écria le souverain
- Maître ! s’exclama Pristia en même temps.
- Je peux les faire prisonniers, tout comme vous, déclara Dark Polgur. Mais seulement si vous me donnez ce que je veux.
- Et qu’est-ce qui me prouve que vous allez les épargner ? interrogea suspicieusement Hutarr.
- Mon ami Jedi ici présent peut témoigner que je tiens toujours mes promesses, lui répliqua le Sith en désignant Eleccoï.
- Je ne le connais pas assez pour l’affirmer, rétorqua ce dernier. Ne le prenez pas au mot.
- Oh, Eleccoï, tu me déçois beaucoup… soupira Polgur. Alors Majesté, vous avez fait votre choix ?
- Une sénatrice de la République et un chevalier Jedi sont des monnaies d’échange trop précieuses pour une armée en construction comme doit l’être la vôtre, réfléchit à haute voix le souverain. Je suis sûr que vous bluffez.
- Oh, vous croyez ? susurra le Sith au Sang Pur. Vous n’avez pas tort pour le Jedi, mais ce n’est pas en raison de sa valeur de monnaie d’échange. En revanche, en ce qui concerne votre chère fille la sénatrice, c’est beaucoup me sous-estimer… »
Il tendit la main vers Lisi et la foudroya puissamment. La jeune femme poussa un cri et fut violemment projetée contre le mur. Elle retomba lourdement sur le sol, inconsciente et visiblement dans un état critique.
« Lisi ! » cria Hutarr, la voix déchirée.
Un soldat Chiss s’agenouilla à côté d’elle et prit son pouls.
« Elle vit, Monseigneur, informa-t-il le Sith.
- Alors Majesté, reprit mielleusement celui-ci, dois-je la laisser mourir ou lui apporter des soins ?
- Vous êtes monstrueux ! cracha le souverain.
- Merci, merci, on me le dit souvent, répliqua Polgur toujours aussi mielleusement avant que sa voix se durcisse. Le bloc et son code, tout de suite ! »
Hutarr hésita quelques instants mais la vue de sa fille agonisant au sol eut raison de lui. Il se résigna et composa un code sur le bloc de données avant de le tendre au Sith. Ce dernier le prit et le consulta avant de transférer les données sur un autre bloc pour éviter un programme piège qui les aurait supprimées.
« Maintenant tenez votre promesse, Sith ! » s’écria le roi.
Polgur fit un signe aux soldats qui menottèrent Pristia sans rencontrer de résistance puis commencèrent à emmener les deux Jedi. D’autres prirent en charge la sénatrice avec délicatesse.
« Oui, je vais la tenir. Elle sera dans la même cellule que les Jedi. Qu’ils réussissent à s’occuper d’elle est bien sûr une autre affaire.
- Je vous tuerai ! fulmina le souverain.
- A vrai dire, je crains que le rapport de force ne soit inversé, souffla le Sith. Si une sénatrice peut toujours m’être utile pour faire pression sur le Sénat, vous ne représentez en revanche plus aucun bénéfice. »
Les Chiss levèrent tous leur blaster vers le roi.
« Avec ou sans vous, votre planète tombera, poursuivit Polgur en se retournant. Votre seule utilité était de m’offrir ce bloc de données. A présent… »
Il commença à s’éloigner. Hutarr ne cilla pas. Il resta droit et fier quand le Sith termina en s’éloignant :
« Vous n’êtes plus qu’un poids mort. »
Tous les soldats appuyèrent ensemble sur la détente et le corps du roi tomba lourdement au sol.
Un commandant mandalorien entra dans la salle et s’approcha de Polgur.
« Monseigneur, déclara-t-il, la ville est presque entièrement à nous. Les bases militaires dans la jungle posent plus de soucis, je préconise un bombardement orbital.
- Faites, commandant, faites, approuva le Sith.
- Bien, Monseigneur. Les deux Jedi et la sénatrice ont été enfermés ensemble dans une cellule de haute sécurité du palais. Avez-vous des consignes supplémentaires les concernant ?
- Tenez-les sous bonne garde, ordonna Polgur. Et préparez-vous à les transférer sur un croiseur si l’ordre arrive. Je vais repartir avec les données. Tenez la planète, détruisez les dernières poches de résistance et prêtez l’oreille aux ordres qui viendront de Malachor et de l’Académie Noire. »
Le Mandalorien s’inclina et s’écarta pour laisser passer le Sith. En passant, celui-ci jeta un coup d’œil par la fenêtre. La ville était dévastée et de nombreuses maisons éventrées. Même le palais avait souffert, malgré l’interdiction qui avait été donnée de le bombarder pour éviter de perdre les si précieuses données. Au dehors, l’armée vêtue de noir achevait sa conquête de la cité fortifiée. Onderon leur appartenait.