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La critique de Christophe Corthouts
 

StarWars-Universe.Com se devait de vous proposer une critique sérieuse et objective, pour chaque film, élaborée par un vrai journaliste habitué à ce genre de sujet. Nous avons trouvé celui-ci en la personne de Christophe Corthouts, auteur de livres, ancien rédacteur en chef adjoint de Science-Fiction Magazine et auteur d'un guide sur StarWars : les Coulisses d'un Mythe. Il a bien voulu nous donner ses premières impressions, les jours mêmes des avant-premières auxquelles il a assisté. Ces critiques sont en exclusivité sur SWU, et nous remercions Mr Corthouts pour le respect et la sympathie qu'il a pour les fans de cette fabuleuse saga : La Guerre des Etoiles.

Présentation de l'auteur 

Auteur, traducteur, journaliste.

Né le 14 juillet 1970, à Liège. Gradué en communications en 1991, mémoire consacré à Stephen King, mention grande distinction. Écrit, interprète et met en scène des pièces de théâtre depuis 1989. Travail de journaliste pour La Wallonie et Spectacle, journal consacré à l’actualité culturelle dans la province de Liège. Premier contact avec le milieu professionnel de l’édition au travers de traductions de livres de poche, puis d’ouvrage consacré à Stephen King (encore et toujours…) et de romans grands formats. Première publication professionnelle en 1997: Star Wars Les Coulisses d’un Mythe, consacrée à la trilogie de La Guerre des Étoiles. Premier roman en novembre de la même année, Virtual World (au Éditions Lefrancq), vendu à 2800 exemplaires. Octobre 1998, parution de www.meurtres.com, deuxième roman. Septembre 1999 parution du Syndrome Chronos aux Éditions Naturellement, basées à Lyon et démarrage du feuilleton L’Orgue de Léonardo dans le quotidien Le Matin. Octobre 1999 mise à jour et ressortie de l’ouvrage consacré à Star Wars, la saga de George Lucas. En janvier 2000 L’Orgue de Léonardo sera repris en livre de poche par les éditions Naturellement.

(biographie tirée de servicedulivre.be)

Introduction

D’abord, avant toute chose, une petite précision : je ne fais pas partie de la frange légèrement excessive des amateurs de la Trilogie fondatrice qui ont voué aux gémonies La Menace Fantôme, sous prétexte que George Lucas avait entrepris de réduire à néant cet univers unique, cette mythologie cinématographique à nul autre pareil. Avec les oreilles grandes ouvertes, autant que les yeux, j’avais accueilli l’Episode I avec une certaine excitation, mais pas d’attente démesurée. Lucas l’avait dit lui même à l’époque : il était question pour lui de jeter les bases d’une trilogie. Plus de travailler, comme à l’époque de l’Episode IV, sur un film dont le destin était pour le moins aléatoire. Que La Menace Fantôme soit devenu un grand livre d’images un peu naïves, rehaussé de scènes inoubliables (la course de Pods, la bataille finale) et plombé par un scénario faussement complexe et vraiment bancal, peu importe. Ce qui importait alors c’était de voir quel potentiel se cachait derrière la technologie développée par Lucas. Un potentiel qui, développé à son maximum, pouvait enfin ouvrir toutes grandes les portes d’un « vrai » film de science-fiction populaire, excitant, grandiose et humain à la fois. Les rumeurs venues des Etats-Unis depuis quelques jours semblaient confirmer ce développement. La maturation d’une manière de filmer totalement nouvelle, la greffon enfin viable d’un scénario passionnant et d’une technologie surpuissante. Restait à juger sur pièce. A voir se dérouler les deux heures vingt de L’Attaque des Clones afin de savoir si ce nouvel épisode de la saga allait pouvoir se détacher du poids encombrant d’un phénomène plus que d’une création.

Un bref résumé

10 heures piles. Ce mercredi matin. Les notes du thème de Star Wars envahisse la salle de cinéma et le déroulant jaune sur fond étoile annonce que dix ans se sont écroulés depuis la Bataille de Naboo. La République est en ébullition. Des planètes font sécession, sous la houlette du Comte Dooku. La Sénatrice Amidala, autrefois Reine, revient sur Coruscant pour s’opposer à une motion visant à créer un grande armée pour seconder les Jedi dans leur mission de pacification des systèmes. Padmé est convaincue que la création de cette armée mènera la République toute entière à la guerre. Après avoir échappé à un premier attentat, la sénatrice retrouve Obi Wan Kenobi et Anakin Skywalker, tous deux assignés à sa protection. Après une nouvelle tentative de meurtre, perpétrée par un chasseur de primes, Anakin et Padmé s’embarque pour Naboo, alors qu’Obi Wan cherche à savoir qui se cache derrière les divers attentats…

Eléments positifs

Et je n’irais pas plus loin. Le reste, il vous faudra le découvrir sur grand écran à partir du 17 mai prochain. Mais quoi qu’il en soit, apprêtez-vous à passer un excellent moment. L’Attaque des Clones n’est pas un chef d’œuvre, n’est pas parfait, mais c’est un Star Wars du meilleur tonneau, plus rapide, plus concentré et plus charpenté que La Menace Fantôme. 
Le défi était pourtant de taille. Avec ce deuxième épisode, George Lucas devait à la fois rendre la foi à certains amateurs déçu de l’Episode 1, tout en négociant le virage vers l’Episode III et par de-là, la Trilogie Classique. Mission accomplie. Avec les honneurs, votre honneur ! 
Si les premières minutes du film font craindre un scénario hoquetant calqué sur celui de La Menace Fantôme (avec de nombreuses et visibles coupes dans l’exposition de l’histoire, que l’on peu retrouvé en intégralité dans le scénario ou dans la novelization de R.A. Salvatore), une fois la scène de poursuite dans le ciel de Corsuscant terminée, les lignes narratives prennent enfin leurs aises. L’arc Obi-Wan fait pensé à un vieux polar simplifié, avec recherches d’indices, informateurs douteux et dialogues surprenant. L’arc Padmé-Anakin entre de plein pied dans la romance et nous permets de vivre les scènes dramatiques (au sens théatral du terme) les plus touchantes de toute la saga. C’est d’ailleurs dans ces scènes, dont celle du souper sur Naboo, que Nathalie Portman et Hayden Christensen font montre de tous leur talent et de la véritable alchimie qui les unis. On en oublierait presque que l’on se trouve au cœur de Star Wars ! 
Ewan McGregor quand à lui semble également s’amuser dix fois plus dans son rôle de mentor-enquêteur-sabreur que dans celui de simple padawan qu’il occupait dans La Menace Fantôme. Aux trousses de Jango Fett (dont l’aura finalement n’est pas aussi puissante qu’on a bien voulu le dire…) il se bat comme un beau diable et fini par découvrir les machinations de Dooku pour renverser la République. Cette montée en graine des ennemis de la démocratie est évidemment présentée en parallèle avec l’événement qui pousse pour la première fois Anakin Skywalker vers le Côté Obscur. La mort de sa mère. A peine retrouvée, elle déclenche chez le jeune homme une furie destructrice qui en fait un assassin. Purement et simplement. Un événement qui est peut-être un peu rapidement éludé pour permettre au film de basculer, lors de sa dernière demie-heure, dans ce qui doit être la plus incroyable bataille jamais montrée sur un écran de cinéma. Non pas par sa taille (ça, la scène d’ouverture du Seigneur des Anneaux obtient toujours la palme) mais par son amplitude, sa puissance et ses implications dramatiques. En trente minutes, George Lucas nous présente, sous des dehors de grand spectacle, l’impressionnante perversité qui habite Darth Sidious/Palpatine. Car une fois de plus, le grand ordonnateur, le marionnettiste, le manipulateur ultime, c’est lui. En sortant de L’Attaque des Clones, plus d’un amateur se dira : « Diable, mais ce type est machiavélique ». Et comment.

Elément négatifs

Mais une saine critique ne va pas sans quelques remarques négatives, n’est-il pas ? D’abord, et avant tout, le scénario. Il apparaît comme plus épais, plus fouillé et plus construit que celui de La Menace Fantôme, force est de constater que lors du montage, Lucas s’est permis des ellipses trop sèches, des basculements trop rapides. D’autant plus dérangeant que certains personnages changent de costumes… comme de chemise ! Autre reproche scénaristique : ce que j’appelle l’effet Dieu le père. Ou le scénariste qui décide arbitrairement de l’avancée de son histoire. Ainsi, difficile de croire qu’après un mois passé dans le camp de Hommes de Sables, Schmi Skywalker « choisisse » de mourir a l’instant précis ou son fils la retrouve. Difficile aussi de comprendre comment, Anakin et Padmé parviennent à se poser, sur Geonisis, a l’endroit exact où Obi Wan est retenu… Ce genre de petits détails abondent et parasitent parfois le plaisir de vision. 
Une remarque enfin sur les effets spéciaux. Si le digital permet tout, si les décors de Coruscant ou la bataille finale sont époustouflants… Il n’en est pas de même, par exemple, des décors de Kamino. Les usines à Clones semblent sortie d’un mauvais jeu vidéo et les habitants de la planète des eaux rappellent étrangement les E.T. falots d’Abyss. 
Mais ce sont des détails au cœur d’un film qui fourmille de tant de moments de bonheur et d’émerveillements, que l’ont peu lui pardonner certains écarts.

Conclusion

L’Attaque des Clones n’est pas un film sans faille. Loin s’en faut. Mais c’est sans aucun doute un grand pas en avant, tant au point de vue narratif qu’au point de vue du jeu des acteurs, que de la profondeur des thèmes abordés. Je le disais en début d’article La Menace Fantôme était un grand livre d’images innocentes et inoffensives. L’Attaque des Clones va bien au de-là. Au risque même parfois de perdre le spectateur habitué à des situations pré-mâchées. Loin de tout sacrifié à la forme, George Lucas livre un film qui raconte une histoire, qui développe un univers et qui amène en douceur l’amateur, comme le novice, vers les inévitables événements tragiques de l’Episode III. Si le héros de L’Attaque des Clones est un adolescent rebelle, roublard et déboussolé dans les premières minutes du métrage, il devient rapidement un bombe à retardement, un être agressif, impulsif, dont la chute ne fait aucun doute. Et il entraîne dans cette spirale de noirceur le film tout entier. Lucas ne s’y trompe pas, puisque nous passons des décors policés et romantique de Coruscant et Naboo pour finir dans la poussières rouge et la graisse brûlante de Géonosis. L’Attaque des Clones est un film charnière, une bascule, grâce à laquelle l’univers de Star Wars passe peu à peu de l’enfance à l’adolescence, voire à l’âge adulte. George Lucas a eu beau essayé de nous (de se ?) convaincre que la saga était un grand clin d’œil à Flash Gordon, surtout destiné aux enfants, cet Episode II prouve que l’on a bien affaire à une mythologie moderne, adulte, sombre et violente. Et la torture de reprendre dans l’attente d’un Episode III où les terreurs effleurées dans L’Attaque des Clones parviendront à leur inévitables conclusions. 
Ah oui, en guise de post-scriptum, je m’en voudrais de ne pas vous parlez de cette vision extraordinaire qui traverse le film et qui n’a besoin d’aucun effet spécial pour exister tant la caméra et la lumière semble l’adorer : Natalie Portman. Un régal.

Critiques positives
 
Le Figaroscope
Marie-Noëlle Tranchant
"On pouvait craindre l'affadissement et la répétition, qui guettent les séries. C'est une belle surprise. (...) On voit l'accomplissement de la maturité dans ce vrai grand opéra."

Libération
Olivier Seguret
"Le meilleur Star Wars, et pourquoi donc ? Disons-le d'emblée, parce que c'est le plus graphique et le plus sexué, le plus sombre, ténébreux et tourmenté, le plus ambigu et celui qui, à ce jour, remplit le mieux le contrat tacite qui sous-tend toute la série : combler l'infini de notre très suspect appétit rétinien."

MCinéma.com
Hugo de Saint Phalle
"Le mythe STAR WARS est là, bien vivant. Nostalgique, drôle, efficace et maîtrisé, L'ATTAQUE DES CLONES est un des volets les plus réussis de la saga. Vivement l'épisode 3 "

Les Cahiers du Cinéma
Erwan Higuinen
"Avec intelligence, Lucas utilise alors son récit dans deux buts : relater la naissance des affects qui seront lourds de conséquences (...) et revenir sur sa création pour la compléter et en explorer tousles possibles."

Fluctuat.net
SD
"On se rend compte en visionnant cette partie que l'épisode 1 était vraiment inutile à la saga, l'épisode 2 aurait très bien pu être le premier, espérons qu'il n'aurait pas pu être aussi le troisième !"

Les Inrockuptibles
Olivier Père
"Cette attaque renoue avec la tradition de la précédente trilogie, et peut même prétendre au titre de l'épisode le plus réussi."

TéléCinéObs
Léa Noblet
"C'est le premier blockbuster de l'histoire du cinéma tourné entièrement en numérique, et même les non-fans vont être impressionnés."
Critiques mitigées
 
Aden
Philippe Piazzo
"Car, moins barbant que La Menace fantôme, L'Attaque des clones n'arrive pas à faire vivre ses héros au­-delà d'un basique déplacement pour jeu vidéo."

Chronic'art.com
Grégoire Benabent
"L'Attaque des clones est avant tout un film de décors et de paysages, tendant sans cesse vers le monumental, alimenté par un imaginaire d'urbaniste utopique. (...) Sans compter que le jeu d'acteur et les dialogues sont pour ainsi dire nuls, figés dans un premier degré d'un autre âge."

Cine Libre
Francois Doisnel
"Les amusements de Lucas ne remplacent pas la poésie des premiers épisodes. On est dans l'ambiance, la musique à fond et la salle déchaînée, les sabres lasers "zboiing" à l'écran. C'est tout. Mais c'est déjà pas mal."

Les Echos
Annie Coppermann
"Bon, ce n'est évidemment pas, ici, le scénario qui compte vraiment, mais les décors, l'invention, les effets spéciaux. Ils sont à la hauteur de l'attente et du budget. (...) Si l'on n'a pas gardé toute son âme d'enfant, on trouvera peut-être le temps (deux heures douze minutes) un peu long. Mais moins que dans " La Menace fantôme "."

Première
Mathieu Carratier
"De quoi retrouver le sourire après l'anémique Menace fantôme. Sauf (et oui, il y a un sauf) qu'entre ces moments de bonheur intergalactique, il y a plusieurs histoires à développer, et ça coince. La love-story tant redoutée est proprement insupportable, (...) l'amour qui naît entre les deux est incompréhensible."

Zurban
Stéphane Brisset
"Si le cinéaste-producteur mène son scénario avec une bonhomie débonnaire, il en compense les déficits d'enjeux dramatiques par une surabondance d'effets spéciaux habilement maîtrisés. Les fans de la saga mesureront leur bonheur à l'aune des usuelles réussites visuelles de l'entreprise. Les autres devront prendre leur mal en patience en attendant un troisième épisode qu'on espère sincèrement plus décoiffant."
Critiques négatives
 
Cinopsis.com
Eric Van Cutsem
"Avec cet épisode 2, George Lucas confirme hélas ce que l'on commençait à savoir de lui : c'est un piètre scénariste, un piètre réalisateur mais un bon commerçant... Cette deuxième partie ressemble plus que jamais à un rêve d'enfant qui a mal grandi et qui nous assène une sorte de poésie bon marché dont il a dégrossi toutes les aspérités."

Mad Movies
Rafik Djoumi
"En cinéma comme en politique, on peut traîner les pires casseroles depuis 20 ans et continuer à trouver des électeurs."

Objectif-Cinema.com
Anthony Sitruk
"Quelques bonnes idées, donc, noyées dans un magma politique complexe et vaguement cohérent. Elles seront finalement peu nombreuses, et à la joie de revoir sur un écran le fameux générique défilant - leitmotiv de la série - succède rapidement la désillusion de constater que ô grand jamais, Lucas ne retrouve la force du meilleur épisode de la série."

Télérama
Aurélien Ferenczi
"Bestioles à profusion, scénario qui s'étiole. Les étoiles ne brillent plus."
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