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Chapitre 32. Sobriété
 
Ambiance fun dans la cantine des pilotes affectés au croiseur Mon Râ. Le groupe inclassable Les Gens du Village effectuait la tournée des popotes. Quatre chanteurs homos déguisés l’un en officier impérial, l’autre en pilote de l’Alliance, le troisième en Wookie, le quatrième en droïd de chantier.

« Avec l’Empire…
On massacreu ces sales Rebelles…
Avec l’Empire…
Et ensuite on s’tape toutes les belles…
Avec l’Empire…
On s’anéantit en plein ciel…
Avec l’Empire…
Avec l’Empire… »

Merci, Les Gens du Village, pour cette introduction de chapitre.

- Ils sont bons, dit Whisky en visant son trente-deuxième verre d’eau pétillante – le genre de truc qui t’arrache la gueule.
- Ils sont cools, dit Kir en faisant de même.
- Ils sont maigres, dit Bière en faisant de même.
- Ils sont sexe, dit Cocktail en les matant.
- Ils sont éclectiques, dit PQ en sniffant sa vapeur de gazole quotidienne. Rhâââ…
- Ils sont aware, dit Vandam en.. réfléchissant ( ?).
- Z’êtes des péraves, dit un importun en les jaugeant.




- C’est confirmé, lieutenant Virgilio. Nous passons à l’action dans vingt quatre heures. Tous les détails sont dans l’ordre de mission. Votre unité sera-t-elle fin prête ?
- Je ne saurais le garantir, monsieur.
- Que voulez-vous dire ?




Les Gens du Village continuaient de chanter, inconscients du drame sous-jacent.

- Tu peux répéter ? demanda Bière, qui avait mal compris.
- Z’êtes des péraves, répéta l’importun, qui s’avérait être un humain.
- De toute évidence, cher monsieur, amorça PQ, vous avez abusé de la boisson et je vous suggère…
- Le crétin robotisé, ferme-là ! gueula l’importun, qui s’avérait, de surcroît, être accompagné.
- Tu sais que tue pues la frustration sexuelle à des années-lumières ? fit remarquer Cocktail en faisant ressortir son opulente poitrine.
- Ouh, Miss Univers attaque ! ricana l’importun, qui s’avérait avoir de l’humour.
- Un homme ou une femme ne frapperont pas quelqu’un sans raison, observa Vandam. Il faut qu’ils soient poussés à une limite pour qu’ils deviennent primitifs et physiques. Au début, il va essayer de sauver son cul avec son esprit, avec son avocat ou autre chose. Et après, quand tu pousses les limites, tu deviens primitif, tu vois, comme dans les premiers âges. Ca devient presque comme un acte sexuel. Tu regardes ta femme, tu regardes dans ses yeux, et c’est son âme, c’est une relation.
- Hein ? fit l’importun, qui s’avérait posséder une logique.

Ce fut sa dernière parole, en fait – Kir lui avait déjà sauté à la gorge. C’était foutrement rapide, un Ewok… Et agile, qui plus est.





- Ils sont efficaces, mais grossiers, indisciplinés, malhonnêtes, dit Virgilio. L’un d’eux, un costaud nommé Vandam, est tombé dans une marmite d’épice magique quand il était petit – et ce n’est pas une blague ! Depuis, cet halluciné vit dans une autre dimension. La Twi’leck est une dangereuse nymphomane qui saute tout ce qui se bouge, fan du manche à balai : abattre des TIE lui donne des orgasmes à répétition, elle ne peut s’en passer.
- Oui, mais…
- Vous voulez que je poursuive ? éclata Virgilio. Dans le genre pervers sexuel, j’ai un Ewok qui pratique l’amour vache, sans parler du droïd qui se drogue à l’essence ou de ce… Bière, qui a autant d’appétit que tout son escadron, quoique il n’en soit pas du tout de même niveau cérébral… Reste ce …
- … Whisky, n’est-ce pas ?
- Un Quarren dépressif qui se noie dans l’alcool et n’est pas prêt de tout recracher.
- Ah oui ? Que lui est-il arrivé ?
- Il ne s’est jamais remis du fait que Les Têtes Flambées était une fiction.
- Ah.
- Eh.
- Rhôô…
- Bé.
- Admettons. C’est au moins pour ça que nous vous les avons confiés. Antilles a refusé au dernier moment et préfère s’occuper de ses Rogues à Bakura. Vous étiez seul disponible.
- Je ne suis pas certain que mes pilotes seront parés pour la mission, affirma subitement Virgilio.
- Ah ? Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?
- Une intuition.





L’importun était griffé de partout, Kir ne lâchait pas prise – l’enfoiré. Les potes de l’importun s’avancèrent, mais les Sobres se levèrent comme un seul bourré et allèrent leur fracasser la tronche.

En 3,14 secondes, la cantine avait sombré dans le chaos. Des pilotes de toutes les races se tabassaient joyeusement, les bouteilles et les tables volaient… Cocktail étouffait un complice de l’importun sous ses seins, PQ s’était réfugié derrière un distributeur de café carburé, Whisky buvait comme jamais tout en faisant des moulinets avec une canette, Vandam balançait des tartes (au sens figuré) et savait causer :

- Les plantes, par exemple, qui n’ont pas de mains, et pas d’oreilles, elles sentent les choses, les vibrations, elles sont plus aware que les autres species.

Des droïds le menaçaient. Vandam déchira sa chemise, laissant apparaître son solide torse constellé de sept cicatrices représentant la Grande Ourse.

- Aie ! se lamenta un des droïds. C’est un des guerriers de l’Ecole Hokuto de Kuizinn !
- Ma technique de l’Hokuto à Huître va vous balayer, maugréa Vandam.

Il porta des coups terribles et extraordinairement rapides aux droïds, bousillant leurs points vitaux, hurlant comme un chanteur des Bee-Gees. Les droïds gonflèrent… explosèrent…

- Les temps comme les œufs sont durs, en conclut froidement Vandam. Mais la bêtise n’a pas de limites.

Un droïd subsistait. Se vantait, ricanait : « Eh ! Ducon, tu m’as pas eu, pauv’minable… »

- C’est ce que tu crois, le corrigea Vandam sur un ton glacial. Car en vérité, tu es déjà mort.
- Hein ? Keua…
- Un peut-être… Deux… moui pourquoi pas ? Trois bouteilles en bois… Quatre… possible…
- Eh ! s’étonna le droïd. Pourkeua tu comptes comme çeua ?
- Tu le sauras bien assez tôt… Cinq… Oui, c’est bien… Six… Bientôt… Sept peut-être.... Huit certainement… Neuf… Mmmm… Et DIX !

Le droïd eut sa réponse en explosant en mille morceaux.




- Je viens de recevoir une information de la police militaire, dit le commandant. Effectivement, vous aviez vu juste.
- Par la moelle crasseuse des os noirs de Palpy ! éructa Virgilio.
- Cela prouve que vous êtes un bon officier et que, par ailleurs, vous connaissez bien vos gars, rigola le commandant.




Un Wookie étranglait un Rodien. Deux Twi’lecks se la faisaient duel de western. Un Quarren réglait de vieux comptes avec un Calamari. Un Hutt luttait contre des Bothans et des humains, écrasant de toute sa masse un pauvre crétin de Sullustéen qui débourrait.

Et en carré, face à la masse, l’Escadron Sobre tenait. L’importun déclencheur de ce conflit destructeur était régulièrement massacré par Kir, qui laissait libre cours à ses pulsions sadiques, tandis que PQ, enfin lancé dans la bataille, tournoyait sur lui-même en balançait des pains-danlagl. Cocktail avait mis au rancart sa vieille technique de l’étouffe-seins et pratiquait à présent une espèce de savate matinée de « bockstaï », venant en aide à un Whisky débordé et succombant à une nouvelle déprime du fait de cette escalade incontrôlée de violence que même l’ONU elle aurait laissé tomber, ouais, si je te le dis, lecteur ! Bière, lui, dégueulait sur ses adversaires, lesquels s’écroulaient en scandant des gémissements d’atroce douleur. Vandam, pour sa part, explosait les droïds – il n’avait pas le droit de tuer des êtres de chair.

- Il y a la douleur physique (primaire) et la douleur mentale (qu’on se rappelle, les souvenirs de la vie), et puis il y a le spirit qui lui n’a aucune douleur puisque… the final conclusion of spirit is perfection !

Longue vie à l’Alliance.




- Il peut être encore temps de réunir vos hommes, Sarin.
- Bien sûr, j’y vais de ce pas.
- Vous saurez où les trouver, je pense.
- En effet.





La police militaire, des Calamari casqués, chargea, impétueuse, fougueuse, merveilleuse. Une charge de la police militaire, c’était le réveil du printemps dans l’azur immaculé des cieux, le retour à l’ordre à coup de matraques délicieusement bien placées… Poésie des injonctions, douceur des casse-têtes…

L’Escadron Sobre résista vaillamment. Mais l’ennemi était trop nombreux. En quelques minutes, tout était consommé. Les Gens du Village, eux, avaient détalé depuis longtemps.





- Les quartiers cellulaires, c’est toujours le bloc XI-H, n’est-ce pas ?
- Oui mon lieutenant !
- ‘pouvez disposer, soldat.
- A vos ordres, mon lieutenant !
- Alors, dispose, gringalet !
- A vos ordres, mon lieutenant !




La taule.

- C’est sinistre, décrivit PQ.
- Je lui ai bien maravé la face, à c’te enculé ! se vanta Kir.
- Quelle baston ! chiala Whisky.
- Quand est-ce qu’on bouffe ? se plaignit Bière.
- J’adore les cacahuètes, révéla Vandam. Tu bois une bière et tu en as marre du goût. Alors tu manges des cacahuètes. Les cacahuètes, c’est doux et salé, fort et tendre, comme une femme. Manger des cacahuètes, it’s really strong feeling. Et après tu as de nouveau envie de boire de la bière. Les cacahuètes, c’est le mouvement perpétuel à la portée de l’homme.

Cocktail ne dit rien. Cocktail était…

- Où est Cocktail ? gronda Virgilio en entrant dans la taule.

Les Sobres se regardèrent, gênés.

- Ah, mon lieutenant, vous parvîntes à nous faire libérer, sans doute, se réjouit timidement PQ.
- Que dalle, répliqua méchamment Virgilio. Je vous sors de ce merdier, mais à titre provisoire et exceptionnel. On a besoin de vous.

Et il tendit le doigt vers eux, comme dans la célèbre affiche.

- Ouh, ricana Bière. C’est qu’on est bien considéré, en haut-lieu ?
- Pas franchement, le brisa Virgilio. Mais on a besoin de vous car on a besoin de pilotes, vous savez, pas parce que vous seriez les meilleurs.
- Y a des gens qui n’ont pas réussi parce qu’ils ne sont pas aware, ils ne sont pas « au courant », expliqua Vandam. Ils ne sont pas à l'attention de savoir qu'ils existent. Les pauvres, ils savent pas. Il faut réveiller les gens. C'est-à-dire qu'y a des gens qui font leur travail, qui font leurs études, ils ont un diplôme, ils sont au contact tout ça. Tu as un rhume et tu fais toujours « snif ». Faut que tu te mouches. Tu veux un mouchoir ? Alors y a des gens comme ça qui ne sont pas aware. Moi je suis aware tu vois, c'est un exemple, je suis aware.
- Le cinglé shooté du cerveau, tu la fermes ! explosa Virgilio, à bout de nerfs. Je répète ma question : où est Cocktail ?

Hésitation des Sobres.

PQ se lâcha. Virgilio se lâcha. Pendant deux minutes, les Sobres eurent droit à une fantastique engueulade que son caractère violent nous interdit de reproduire pour éviter de choquer le lecteur. Nous avons néanmoins décidé d’insérer une image prise par une caméra pour donner l’ambiance :







Salle d’interrogatoire. Murs délavés, éclairage bleuté bien foutu à la base d’une ambiance quelque peu océanique. Au centre, assise en face de trois interrogateurs (un Calamari, un Humain, in Bothan), Cocktail.

Qui se grillait une clope.

- Il est interdit de fumer ici, mademoiselle, fit remarquer doucement l’Humain.

Cocktail le dévisagea en lui pointant un regard sexuellement ironique ( ?).

- Vous allez faire quoi ? M’inculper pour fumage ?
- Euh… (gloups)

L’homme se tassa sur son siège. Le Calamari, qui ne s’en laissait pas conter, passa immédiatement à l’offensive :

- Est-il vrai que vous participâtes à une rixe voici dix minutes, ayant entraîné diverses blessures à l’encontre de certains pilotes et soldats de l’Alliance ?
- J’aimais baiser avec eux, sourit sensuellement Cockail. Et je les aurais tabassés ? Je ne suis pas stupide.
- Mais nous savons que vous n’êtes pas stupide… bafouilla l’Humain, qui suait comme personne.
- Tous… même le Hutt ? s’étonna le Calamari.
- Les bourrelets ne sont pas si désagréables. D’ailleurs, j’adore les palmes et les écailles.

Ce fut au tour du Calamari de se racler la gorge.

- Ces… relations intimes vous offrent un alibi, fit valoir le Bothan.
- Ah oui, sans déconner ? ricana Cocktail en décroisant les jambes.

L’Humain la matait, frétillant sur son siège. Le décroisement de jambes l’acheva. Il tomba dans les pommes du bonheur au moment où Virgilio pénétrait dans la salle d’interrogatoire, suivi des Sobres.

- Fin des questions, fit-il sans préavis. Je l’embarque avec moi.
- Vous vous foutez de moi, lieutenant ? protesta le Calamari. Elle est sous ma juridiction, désormais.
- Etait, corrigea Virgilio.
- Ca fait du bien de voir deux hommes s’affronter pour moi, murmura langoureusement Cocktail, aux anges.
- It's murder on the dance floor, expliqua le Calamari.
- But you better not kill the groove ! se récria Cocktail. DJ, gonna burn this goddamn house right down !!!
- Oh, I know, I know, I know, I know, I know, I know... about your kind, expliqua Virgilio. And so, and so, and so, and so, and so, and so I'll have to play...
- Attendez ! persista le Calamari.
- On réglera ça plus tard, l’interrompit le lieutenant.
- Ben pourquoi ?
- Parce qu’on est en guerre, répondit simplement le lieutenant en emmenant Cocktail avec lui.





Il les avait rassemblés dans la salle de briefing. Les avait informés de la nature des ordres reçus. Ils avaient l’air assez accablés. Mais bon, l’habitude avait repris ses droits.

- Il paraîtrait qu’il y a le Major Fel, parmi eux, intervint Kir.

Bière vomit. Whisky trembla. Vandam ne comprit pas. PQ resta muet. Cocktail fantasmait. Virgilio répondit :

- Les rumeurs sont fondées. Nous aurons bel et bien affaire au 181e. Si parmi vous d’aucuns souhaitaient renier leur engagement, c’est trop tard. Vous êtes des pilotes de l’Alliance avant d’être des repris de justice !
- Mouais, fit Bière.
- Quand on sort d’un placenta à l’âge de 42 ans et quand on a l’intelligence, le brain, le computer, la mémoire d’un 40 ans, mais qui est vide, elle doit se remplir de jour en jour, elle doit sponging, elle doit prendre comme une éponge, elle doit elle doit… OK ?
- La ferme, Vandam. Arrêtez de faire le gamin !
- J’ai eu une très belle enfance malgré tout.. ajouta Vandam. J’ai été élevé du côté campagne, en dehors de Bruk-Zel. Et j’ai toujours grandi parmi les chiens. Les animaux ne parlent pas trop. Ils « partent » avec du feeling, mais ils n’ont pas de langage pour nos trouilles à nous. Là, j’ai un chien en ce moment à côté de moi. Je le caresse.

Effectivement, il caressait son chien. Virgilio donna un coup de pied au chien. Le chien se tailla. Vandam poussa un cri. Vandam allait défoncer la gueule de Virgilio. Virgilio lui défonça la gueule. Vandam s’écrasa au sol. Vandam se releva. Vandam se calma. Vandam se le tint pour dit.

- Au risque de me répéter, nous sommes en guerre ! se risqua à répéter Virgilio. Et la mission des prochaines heures, c’est d’abattre un maximum de chasseurs et de vaisseaux adverses pour mettre fin au génocide de Naboo.
- C’est juste, observa Cocktail, soudainement pensive.
- Ces enculés, on leur fera payer, maugréa Kir en pensant à la planète martyre.
- Le Baron Fel a signé son arrêt de mort, promit PQ.
- J’en pleure de joie, gémit Whisky.
- On se saoulera après la victoire, se délecta Bière.
- C’est qui, déjà ce Baron Fel que je vais descendre ? demanda Vandam.

Virgilio sourit. Ces salopards, décidément, pourraient peut-être, un jour, éventuellement, pourquoi pas, hein, se racheter… Y avait encore de l’espoir…

- Rompez, bande de larves ! ordonna Virgilio.

De toutes façons, ils n’étaient pas au garde-à-vous.

- Whisky ! fit le lieutenant. J’ai deux mots à vous dire…

Le Quarren s’amena.

- Vous autres, sortez ! dit le lieutenant.

Les Sobres s’exécutèrent en rigolant… Ainsi le lieutenant aimait-il les Quarren… Intéressant, songea Cocktail.

- Asseyez-vous, continua Virgilio.
- Bien.
- Vous savez Whisky, dit Virgilio en affichant un air très sérieux, un escadron, ce sont des responsabilités et parfois des décisions à prendre à contre-cœur.
- Je vous fais confiance, lieutenant, répondit le Quarren avec un regard suspicieux. Après tout, c’est grâce à vous que je me suis maintenu dans cet escadron.
- Vous savez Whisky, dit Virgilio en affichant un air très sérieux, un escadron, ce sont des responsabilités et parfois des décisions à prendre à contre-cœur.
- Je… je vous fais confiance, lieutenant, répondit le Quarren avec un regard de plus en plus suspicieux. Après tout, c’est grâce à vous que je me suis maintenu dans cet escadron.
- Vous savez Whisky… Euh… hésita Virgilio en constatant que la bande-son déconnait. Justement, Whisky, vous n’avez pas mérité ma confiance…
- Quoi ? pleura Whisky. Mais qu’ai-je donc fait donc ?
- Vous nous faites une belle déprime depuis que vous êtes ici ! s’énerva Virgilio. Il faut vous ressaisir !
- J’y peux rien… De penser que Les Têtes Flambées n’est autre qu’une série et non un documentaire… Pépé Boeing-Toon, les milliers de chasseurs stellaires d’Adumar qu’ils ont abattu, la guerre du bacta, le piège nommé Krypton, le jeu de l’amour… C’était mes héros, et ils n’ont jamais existé !

Whisky fondit en larmes.

- Oui mais… crut bon d’ajouter Virgilio. Cette série s’inspirait de faits réels.

Whisky redressa la tête, les yeux plein d’espoir.

- Co… comment ? bredouilla-t-il.
- Cette série s’inspirait de faits réels, répéta Virgilio. On a simplement changé les noms et les chiffres, pour la propagande. Non parce que j’ai encore jamais rencontré d’escadron qui abatte plus de dix mille chasseurs ennemis en quelques épisodes.
- Mais alors ça veut dire que…
- … vous n’avez pas la moindre raison de déprimer.

Whisky se leva derechef, se tenant bien raide. Virgilio, tout en se félicitant d’avoir glané des infos sur Les Têtes Flambées, en eut un peu peur. Jamais il ne l’avait encore vu comme ça. Le Quarren lui prit les mains, les secoua frénétiquement.

- Merci, lieutenant, MERCI ! Grâce à vous, j’ai redécouvert l’envie de tuer !
- Excellent, sourit Virgilio. Allez vous préparer, maintenant…
- A vos ordres ! hurla le Quarren en lui faisant un impeccable garde-à-vous-salut-militaire.

Et il se retira.

Je suis vraiment un génie, se félicita le lieutenant en se grattant la tête. Au moins, l’Escadron Sobre compterait un dépressif de moins. Ce qui était toujours bon face au 181e… Cette pensée eut le don d’assombrir la joie éphémère de Virgilio.
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