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Kenobi
  • Genre Roman
  • Univers Legends
  • Année et période -19 (Emergence de l'Empire)
  • Auteur(s) John Jackson Miller
  • Traducteur(s) Sandy Julien
  • Synopsis :

    La République a sombré.
    Les Seigneurs Sith dirigent la galaxie.
    Le Maître Jedi Obi-Wan Kenobi a tout perdu...
    Tout sauf l'espoir.

    Tatooine - une planète désertique difficile où les fermiers travaillent dur sous la chaleur des deux soleils, essayent de se protéger, eux et leurs familles, des Pillards Tusken. Une planète reculée en marge de l'espace civilisé. Et un endroit peu commun pour trouver un Maître Jedi reclus ainsi qu'un orphelin sur les épaules duquel repose le futur de la galaxie.

    Connu des locaux sous le nom de "Ben", l'étranger barbu est une personne énigmatique qui garde tout pour lui-même, qui ne partage rien de son passé, et qui cherche à tous prix à rester éloigné des autres. Mais lorsque des tensions éclatent entre des fermiers et une tribu d'Hommes des Sables dirigée par un impitoyable chef de guerre, Ben se retouve au milieu du combat, compromettant du même coup la mission qui l'avait amené sur Tatooine.

    Ben - le Maître Jedi Obi-Wan Kenobi, héros de la Guerre des Clones, traître envers l'Empire, et protecteur du dernier espoir de la galaxie - ne peut plus tourner le dos au mal, ni rejeter son entraînement Jedi. Et lorsque le sang se retrouve répandu injustement, lorsque des innocents sont menacés, et lorsqu'un adversaire impitoyable est démasque, Ben n'a plus d'autre choix que de faire appel à la sagesse des Jedi - et au formidable pouvoir de la Force - dans son éternel combat pour la justice.

  • Note du staff SWU
     (76 % - 10 commentaires)
  • Note des internautes
     (80 % - 10 commentaires)
     (45 %)

    On va d'abord replacer ce roman dans son contexte : cela fait très longtemps que cette période (entre les Épisodes III et IV) de Star Wars reste très peu exploitée dans l'Univers Étendu. En effet, on a déjà pu lire un nombre plus ou moins important de romans entre les différents films, mais cette période (qui est aussi la période la plus longue entre deux films) restait la moins développée. Hormis la série de BD Dark Times, on n'avait pas grand-chose à se mettre sous la dent. De plus, n'oublions pas que cette série de BD, qui reste l'une des meilleures encore aujourd'hui, nous permet de suivre les pérégrinations de quelques Jedi en perdition depuis l'Ordre 66. Or cette fois-ci, il était prévu de nous offrir une histoire exploitant la même trame scénaristique, avec en vedette pas n'importe quel Jedi, mais Obi-Wan Kenobi !
    On attendait de longue date de suivre son exil, soit dans la série live ou en comic, mais c'est finalement le roman qui a été retenu. Cela a-t-il été gagnant ?

    John Jackson Miller sur les traces de Luceno !

    Allez, on commence par le positif, du JJM ! Un auteur devenu incontournable dans les comics et romans Star Wars. Quel est le style habituel de Miller ? Prendre un groupe de nobles inconnus, les lancer dans une situation découlant d'une malchance extrême, puis voir comment ils s'en sortent (la recette magique de La Tribu Perdue des Sith, Chevaliers de l'Ancienne République, et Chevalier Errant). Donc, quand on a appris qu'il écrirait un roman sur Kenobi, ce fut une immense surprise car le personnage est tout sauf un inconnu… Cependant, on retrouve dans ce livre d'autres éléments caractéristiques de Miller, notamment les allusions à ses autres œuvres ! Et il n'y va pas par le dos de la cuillère, car Zayne Carrick, Kerra Holt et d'autres, seront de la partie. Malheureusement, ces allusions n'auront aucune incidence sur l'histoire et ne serviront finalement qu'à faire joli… Enfin, pourquoi pas Luceno, me direz-vous ? Tout simplement car cette fois-ci, le style de Miller ne s'arrêtera pas à ses propres œuvres, mais aussi à celles de beaucoup de ses confrères ! Alors en exclusivité (et dans le désordre), voici un panel des œuvres auxquelles Miller fera référence dans ce roman : La Légende des Jedi, Les Apprentis Jedi, les scènes supplémentaires de La Revanche des Sith, The Clone Wars, les Comics Collector, la BD Aurra Sing
    Malheureusement, cela porte un nom : du fan service.
    Il ne faut cependant pas oublier une chose sur JJM : il fut tout d'abord un scénariste de comics et un habitué des BD, et dans ce roman là, ça se voit !

    Le scénario, ou Martine va sur Tatooine.

    Chose à avoir à l'esprit avant de commencer cette lecture, ce roman devait à la base être un comic. Hé bien permettez-moi de vous dire que si JJM l'avait écrit comme tel, cette histoire aurait pu être d'une qualité nettement supérieure. On aurait même pu en faire un tome de Dark Times
    Ainsi, pour un roman de 350 pages, on retrouve plusieurs parties avec des chapitres qui font entre 3 et 10 pages. Autant dire que le découpage sentait beaucoup le partage en issues et en arc d'un comic. Ainsi, vers le milieu du roman, on assiste à un dénouement et à la fin de ce que moi j'appellerai le premier arc.
    Cependant, toute cette première partie ressemble plus à un livre Martine qu'à un roman Star Wars. On assistera donc à Martine va à la ferme, Martine va faire son marché, Martine nourrit les dewbacks, Martine chasse les Tuskens, Martine au bar, Martine et son eopie, etc etc etc
    En résumé, un scénario inexistant, qui nous fait seulement partager des tranches de vie des fermiers du coin face aux Tuskens (et encore, les Tuskens, on les voit au début et à la fin de cette moitié de roman). La seconde moitié de l'oeuvre sera un poil plus intéressante, même si l'histoire qui y est lancée arrive comme un cheveu sur la soupe, à tel point qu'on croirait que JJM l'a inventée sur la fin pour meubler le roman. Il aurait mieux fait de nous raconter seulement cette deuxième histoire en introduisant des éléments de celle-ci dès le début ! Heureusement, il y a des tuskens dans ce roman, mais ceux qui attendent un certain futur méchant de Legacy seront déçus, même si l'ombre de ce personnage plane tout au long du roman et semble plus ou moins liée à une mystérieuse prophétie…
    Finalement, vous me direz : et Kenobi dans tout ça ? Bah je vous répondrai : je le cherche encore !

    Kenobi, ou le personnage qui sert juste à faire vendre…

    On va donc commencer avec un peu de statistiques : le personnage de Kenobi n'apparaît environ que toutes les 10 ou 15 pages pour seulement 2 ou 3 pages où il "brillera" par sa présence…
    Ensuite, vient le plus gros point noir du roman : écrire un livre sur Kenobi qui ne se passe pas du point de vue de Kenobi. Tout le livre se déroulera du point de vue des fermiers ou Tuskens du coin … Alors, si vous ouvrez ce roman en vous attendant à découvrir les états d'âme de votre héros préféré, vous serez déçus. Il n'y aura qu'une ou deux mentions et, comme on est rarement dans la tête d'Obi-Wan, on sait rarement ce qu'il pense.
    Vous noterez que j'ai dit rarement, car une fois tous les trois ou quatre chapitres, on a droit à une partie "méditation" qui consiste à nous dévoiler des parties du "journal intime" de notre héros. Il s'agit là du gros point positif du roman : on a enfin le droit de voir ce qui se passe dans cette petite tête.
    Mais je vous le dis : vous remplacez Obi-Wan par n'importe quel ermite du coin un peu doué avec une épée (ne vous attendez pas à voir beaucoup de sabre laser non plus) et vous aurez le même roman, sauf qu'il s'appellera Machin-Chose au lieu de Kenobi
    Alors, malgré quelques apports un peu bancals sur l'exil de Kenobi et des explications trop courtes sur le choix de son nom et la façon dont il devient Le vieux Ben fou, vous serez très déçus !
    Il aurait donc mieux valu écrire soit une BD avec de beaux dessins, soit un roman Kenobi se déroulant sur plusieurs années, du même genre que Dark Plagueis, dans lequel on aurait vu l'évolution du personnage et ses différentes épreuves (et là, on l'aurait eu, le A'Sharad Hett)…



    + Les plus

    • Le fan service
    • Les méditations
    • L'ombre d'A'Sharad Hett

    - Les moins

    • Martine va…
    • Obi-Wan, où es-tu ?
    • Scénario, où es-tu ?

  • 20/08/2013
     (50 %)
    Annoncé lors de la Comic-Con de New-York en Octobre dernier, Kenobi est écrit par John Jackson Miller (KoTOR, Chevalier Errant, Lost Tribe of the Sith) et se déroule juste après les évènements de l’Episode III – La Revanche des Sith.

    JJM, pas sur du JJM, et ça se sent

    Chose un peu inhabituelle, je vais commencer par parler de l’auteur. Lorsque l’on a su que ce roman allait être écrit par John Jackson Miller, de nombreuses craintes ont vu le jour, et elles étaient légitimes. JJM est en effet un habitué des grandes fresques de l’UE (que ce soit les comics Chevaliers de l’Ancienne République ou encore les séries mélangeant romans et comics Chevalier Errant et Lost Tribe of the Sith) et on craignait un peu le fait de le voir débarquer sur un roman a priori anecdotique (et a posteriori également d’ailleurs).

    Après lecture du roman, force est de constater que JJM n’a pas su insuffler un souffle épique comme il a su le faire pour les séries pré-citées. Une grande partie du roman est très lente, les rebondissements sont trop peu nombreux (avec un peu de mauvaise foi, on pourrait même dire qu’ils sont inexistants…), et le tout n’est que purement anecdotique, alors qu’au vu du synopsis, on aurait été en droit d’attendre autre chose… Bref, JJM est un peu décevant, même si, grâce à certaines références, il arrive à accrocher brièvement les fans.

    Les Feux de l’Amour sur Tatooine… avec des Pillards Tusken

    Ce roman étant présenté comme centré sur Kenobi, on aurait pu espérer le voir apparaître avant la page 50, et le voir passer réellement à l’action avant la page 100. Mais non, JJM préfère nous raconter la vie de deux familles vivant près d’une oasis sur Tatooine. Le tout a des airs de Feux de l’Amour version SF et très vite, on espère l’arrivée de l’ancien Jedi pour mettre un peu de piment là-dedans. Mais même celle-ci n’y changera rien, et on ne peut s’empêcher de lâcher un « Je m’en fous, bon sang ! » après la quinzième scène de dispute…

    Au milieu des querelles familiales, il faut quand même noter une intrigue assez sympathique concernant un groupe de Pillards Tusken proche. A ce propos, la lecture de la minisérie de comics Outlander, parue en France dans les numéros 6, 7 et 8 du magazine La Saga en BD est conseillée. Malheureusement, cette intrigue tourne vite court, JJM préférant se consacrer aux querelles familiales et nous sortir une deuxième intrigue très (trop) tirée par les cheveux, mettant en scène les sbires de Jabba le Hutt. L'occasion aurait été belle de développer un peu l'Empire du Hutt, mais non...

    Tes états d’âme… Obi

    Le titre du roman étant Kenobi, il fallait bien donner un rôle à jouer à l’ex-Jedi. On était en droit d’entendre parler d’Ordre 66, de recherche d’éventuels Jedi survivants (ce n’est pas comme s’il n’y en avait pas eu…), voire même un peu de Rébellion… Mais non, tout ce qu’on a, ce sont quelques méditations, durant lesquelles Obi-Wan tente de s’adresser à Qui-Gon (rappelez-vous la dernière scène de l’Episode III entre Yoda et Kenobi). Ces méditations sont pour la plupart inintéressantes, car beaucoup trop centrées sur les deux familles principales, même si quelques interrogations sur Anakin sont présentes, mais trop peu développées…

    Sinon, au milieu des habitants de l’oasis, Kenobi est une vraie tête à claques. Si si. Beaucoup trop discret et réservé, à tel point que sa vraie mission n’est mentionnée que deux fois en 360 pages (pour info, il est censé surveiller Luke), trop mystérieux... et amoureux (comme si cela n’avait pas suffi avec Satine dans The Clone Wars)...
    Ne vous attendez donc pas à de l'action à tout va, Obi-Wan n'utilisant son sabre laser ou la Force qu'à peine plus souvent qu'un but de Benzema en Equipe de France en ce moment...

    Conclusion

    Ce roman est donc très décevant pour les fans de l’UE, ceux qui veulent de vraies histoires poussées, avec de la réflexion, de l’action, des personnages intéressants… Mais en revanche, il faut bien reconnaître que Kenobi est un bon point d’entrée dans l’univers des romans Star Wars, car il ne nécessite aucun prérequis. Ceci n’empêche pas un scénario assez fade et manquant cruellement de rebondissements.

    Mais n’accablons pas l’auteur, qui a su nous délivrer d’autres œuvres très réussies. Espérons simplement que ce genre de romans ne prendra pas le pas sur d’autres œuvres plus ambitieuses (coucou Sword of the Jedi), car même si de tels romans sont accessibles à tous, l’ennui ressenti en fin de lecture risque d’en faire lâcher beaucoup…


    Les plus :

    • Quelques pensées d'Obi-Wan
    • Le mini-lien avec Outlander
    • Le style, toujours fluide...

    Les moins :

    • ... mais plombé par un scénario pas du tout ambitieux
    • Les Feux de l'Amour
    • C'est le parfait exemple du roman qui va se vendre grâce uniquement à sa couverture et son titre...
  • 05/05/2015
     (100 %)  •  Langue : VO
    Bon et bien je peux le dire : ce Kenobi est pour moi un des meilleurs romans de l’UE.

    Il s’est passé quelque chose de très étonnant à la lecture : j’ai eu l’impression de lire un bouquin comme à l’époque où sortaient les premiers livres de l’univers étendu au Fleuve Noir, type la trilo Han Solo, etc. Hormis ce renouement avec l’émotion des premières lectures qui fut mienne, voici les raisons pour lesquelles selon moi Kenobi est le meilleur livre SW de l’UE Legends que j’ai lu depuis,… bien avant que je n’arrive sur SWU.

    Oui.

    Je le mets mais loooooooooooooooooiiin devant Plagueis.

    Loooin devant les meilleurs tomes du NOJ. (Hérétique ! crieront les njo-fans :o )

    Et même loin devant les Republic Commando de Traviss. ( :shock: )

    Voilà comme ça je pose les bases, maintenant j’argumente cette opinion. :paf: :transpire:
    Attention, pavé.

    I-Kenobi, où la définition même de l’Univers Etendu.

    Les romans de l’UE les plus savoureux resteront toujours pour moi ceux qui :

    -développent et raccordent les entre-deux/après/films.
    -ont leur identité formelle propre

    Kenobi s’inscrit en plein dans ce double pari à la fois enthousiasmant et risqué : nous parler d’Obi-Wan Kenobi juste après qu’il ait remis Luke à Owen et Beru Lars sur Tatooine à la fin de La Revanche des Sith, ceci dans un style westernien qui fait de l’ouvrage et du personnage éponyme un roman unique parmi les centaines d’autres de la franchise écrits auparavant.
    Mais est-ce que cela suffit à en faire un bon roman SW à défaut d’un bon roman tout court ?

    II-Pourquoi Kenobi est passionnant.

    Kenobi se passe sur Tatooïne. Entièrement. Je répète. Tatooïne. Hormis Le Fantôme de Tatooine ou quelque passage comme dans Shadows of The Empire, l’environnement culte était à l’abandon dans la majorité des autres romans de l’UE. J.J. Miller tire pleinement parti de ce décor légendaire pour y placer une intrigue sans temps morts, avec Kenobi au centre de l’histoire (oui, il est au centre, et je vais y revenir), à la sauce western qui fait naviguer le roman entre des atmosphères d’Il était une fois dans l’Ouest, Danse avec les Loups, et Star Wars, bien sûr.

    Kenobi sur Tatooine, c’est purement l’arrivée de l’étranger dans la ville. Les archétypes qui naviguent autour et qui créeront le squelette du livre sont bons et fonctionnent : la tenancière du bar, le vieux fermier, le shérif et sa milice, les jeunes générations faciles de la gâchette, et les indiens/Tuskens qui rôdent, prêts à frapper les pionniers du désert.

    Le livre déroule et organise tout cela sans accroc. J’avais beau avoir trouvé Miller un peu « efficace mais simple » dans son traitement des aventures sur KoTOR, ici son écriture prend toute son ampleur. Le plus gros écueil selon moi n’aurait pas été de faire du simple anecdotique, mais d’en faire trop dans l’exil d’Obi-Wan en injectant des choses trop capitales/galactiques. Le résumé n’est en ce sens pas mensonger puisque le livre ne va nous raconter ni plus ni moins comment Obi-Wan débute son exil sur Tatooine.

    Alors non. On ne va pas le voir faire de la surveillance de Luke à longueur de pages. Certainement pas ! Non seulement ce serait ennuyeux – surveiller un bébé, lui-même surveillé par son Oncle et Tante... Qu'écrire ?
    ou surfait – le voir déjà en danger dès son enfance sur Tatooine, n’abusons pas non plus.
    Pour résumer, on ne va pas tomber dans le fan-service.
    Non, là on a exactement ce qui se passe une fois qu’Obi-Wan arrive sur Tatooine et Luke en sécurité. Il doit survivre. Et oui. C’est la mer** pour lui. Il se retrouve dans le trou du *** de la galaxie, dans un environnement désertique, sans eau, sans ressources hormis une eopie et des crédits républicains, sans connaissance du terrain ni de personne, tenu de ne pas dévoiler son identité sous peine de risquer de voir débarquer ni plus ni moins que l’Empire. Plus que son sabre laser, c’est véritablement sa nature de Jedi qu’Obi-Wan va chercher à masquer tout au long de l’intrigue. Là où cela devient intéressant, c’est quand cet environnement calme et propice au retrait de la vie sociale ne va pas laisser le choix à Obi-Wan que de s'investir.

    J’ai eu beau chercher les temps morts, les longueurs, je n’en ai pas trouvé. On n’est même pas dans la gratuité de faire des instants méditatifs ou de remplissage, chaque élément est narré pour nous amener au suivant. L'écriture de Miller est hyper-fluide et va à l'essentiel. Obi-Wan est contraint à acheter le nécessaire de base aux fermiers du coin, et finit par devoir s’impliquer lorsque les problèmes surgissent. Et il ne s’agit pas là de problèmes mineurs, l’auteur réussissant à donner un sens de l’action et du suspense très prenant à ses péripéties, les attaques de Tusken en tête.

    On se souvient dans Un Nouvel Espoir de la réticence de Luke à aller chercher R2 dans le désert au coucher de soleils à cause des Hommes des Sables. Là où le roman s’élève à un niveau supérieur, c’est qu’il ne s’agit pas de simples opposants aux protagonistes. Ce roman nous fait découvrir le mode de vie et l’histoire des Tuskens, depuis le point de vue d’un Tusken. De l’organisation des clans à la gestion des nouveaux-nés, de leurs légendes et croyances à leurs stratégie d’attaque. Perso je suis devenu FOU en lisant. Ça se dévore comme pas permis. Et ça a pleinement sa place dans l’histoire, dans l’UE - le lien avec A'sharad Hett est plus fait que je n'aurais pu l'espérer, et à un niveau que j’exposerai à la fin.

    L’irruption du Jedi dans la vie des fermiers est quant à elle non seulement bien écrite mais vraiment intéressante. Kenobi est souvent décrit en creux, mais on comprend pleinement, nous lecteurs, ses motivations, tandis que son aura de mystère – et donc d’attrait – se renforce auprès des gens du coin.
    Ah oui, et dans ce roman, Obi-Wan a la CLASSE (je mets des capitales comme Gilad). Il agit dans l'ombre, à la manière d'un super-héros à l'identité secrète. Les natifs sentent bien qu’il est particulier dans sa manière d’interagir avec les gens et le monde : Miller dépeint un Obi-Wan fort et empreint de morale et de justice comme nous l’a montré la prélo, mais aussi plus subtil et mélancolique comme on l’a découvert dans l’épisode IV. Voir Ben en devenir sur cette période est vraiment très intéressant (euphémisme).

    Le reproche qui ressort le plus toutefois est son absence du roman, ce qui serait effectivement un comble. Alors, Kenobi, au centre du roman ou non ?

    III-Kenobi, une appellation trompeuse ?

    J’ai commencé ma lecture avec ce reproche en tête, et me suis dit qu’à un moment ou un autre Obi-Wan allait passer au second plan. Force est de constater que non seulement Obi-Wan est présent dans la quasi-totalité des scènes où il peut l’être, mais que lorsqu’il est absent physiquement ou qu’on suit d’autres personnages, il revient sans cesse au centre des actes/conversations !

    Certes le roman n'est pas raconté de son point de vue. Son personnage se construit à trois niveaux :

    -le plus évident et direct, par les diverses « méditations » qui ponctuent les fin de chapitres dans lesquelles il s’adresse à Qui-Gon, et où on partage ses états d’âmes et son ressenti vis-à-vis de sa situation présente, Anakin, la situation galactique, etc. A la limite ces passages sont presque ceux qui pourraient être qualifiés de fan-service, mais ce n'est pas niaiseux et suffisamment succinct pour montrer comment réagit Obi-Wan face à son nouveau mode de vie. C’est d’ailleurs intéressant car on ne se limite pas au simple remord vis-à-vis d’Anakin – bien présent – mais aussi à la souffrance d’être séparé des Jedi qu’il a toujours connus et de devoir faire face à une nouvelle existence solitaire.

    -Par le biais des locaux, qui se positionneront chacun comme amis, ennemis, simples curieux. Ben ne laisse personne indifférent et va avoir un impact sur tous les personnages et leurs vies.

    -Par son absence : Ben reste au cœur des intrigues et des dialogues alors même qu’il reste reclus/qu'il est hors-champ.

    Et c’est par ce troisième point que l’auteur tient son pari je trouve. Il ne tombe pas dans la surexploitation de son personnage, il parvient à en faire ce que deviendra le vieux Ben aux yeux de tous. Son Obi-Wan est incroyablement juste et crédible. En une ligne de dialogue parfois, une attitude, on retrouve la noblesse et l’envergure de Ben Kenobi, à tel point qu’à la lecture j’avais plus souvent l’impression d’avoir un jeune Alec Guiness sous les yeux qu’un Ewan Mc Gregor vieillissant.

    Le marketing du livre reste toutefois trompeur et c'est certainement en cela en partie que le livre a pu décevoir des attentes. Plus que le titre – la signification du pourquoi tout le monde connaît le nom de Kenobi sur Tatooine est explicitée –, c’est la couverture qui fait défaut. Ça peut paraître anodin, reste que les blurbs et résumés qui précèdent la sortie du livre ne sont pas toujours à l’image de ce que sera réellement l'histoire ; ainsi, avant sa sortie, on pouvait avoir l’impression qu’il s’agirait d’un roman beaucoup plus connoté « action », avec un Obi-Wan ayant encore l’armure républicaine sur le dos et le sabre laser au clair.

    Non pas que l’action soit manquante dans le livre, j’ai d’ailleurs eu la sensation qu’on n’a rarement le temps de respirer tant les choses s’enchaînent naturellement. Mais le livre aurait tout à fait pu s’appeler Ben Kenobi ou Exil (déjà pris) et avoir une couverture plus sobre, on aurait été déjà plus dans le thème.

    Hormis tout ceci, on verra donc dans le roman une belle brochette de personnages du crû, la faune et la flore de Tatooïne comme jamais dépeinte (la pouponnière de Sarlaccs ! :love: ), des incursions à Mos Eisley, les prémices de la mainmise de Jabba sur la planète… mais je vais pas spoiler au-delà non plus.

    Enfin, Kenobi donne un élément assez prenant comme fil conducteur qui sous-tend le récit, qui peut donner libre court à plusieurs interprétations.

    IV-Bonus : la portée métatextuelle de la légende Tusken ou le délire du vieux fan.

    Le grand truc à la mode de l’analyse littéraire, c’est de trouver au texte un sens caché, voulu on non par l’auteur, et qui lui donnerait un nouvel éclairage. Ceci parfois par le biais de la métatextualité : en gros, le texte ne parle pas seulement que de ce qu'il raconte, mais parlerait de lui-même.
    Je trouve personnellement que c’est souvent du flan, au sens que cela a peu d’intérêt a fortiori si ce n’est même pas intentionnel de la part de l’auteur. Mais comme la légende Tusken développée dans Kenobi est intéressante en elle-même pour l’éclairage qu’elle apporte au ressenti d’Obi-Wan vis-à-vis d’Anakin et qu’elle est explicitement donnée comme sujette à interprétation par l’auteur, poussons plus loin.

    A’Yark – le personnage Tusken central – nous fait part de la légende Tusken selon laquelle les Soleils Jumeaux de Tatooine seraient deux frères dont l’un poursuivrait sans cesse l’autre qui aurait failli (ou un truc dans le genre). A la fin, le Tusken fait part de ce conte à Obi-Wan en lui demandant de mettre un terme aux actions d’Orrin en faisant références aux « skybrothers ». Le Jedi y voit alors un reflet de sa propre histoire avec Anakin, et se demande même un instant en le fixant si le Tusken fait directement référence à cela, avant de comprendre que le Tusken fait référence à cette légende liée aux Soleils jumeaux. L’interprétation est livrée comme telle dans le livre.

    Le mot « Legend » toutefois ne m’a pas paru aussi anodin (attention c’est ici que commence l’interprétation du vieux fou). Voilà le dialogue :

    Spoiler: Afficher
    A’yark looked at Ben, searchingly. Can he not know what all Tuskens knew ?
    […] « Orringault showed his true face. You kill him now, or he pursues you forever! » […] « It is the way of skybrothers. »
    Ben stared « This – this is another legend? »
    « It is the legend. »


    L’interprétation wtfesque : si l’on part du prédicat que le livre parle de lui-même, il ferait référence à son statut de récit désormais « legend ». Non pas en tant qu’une « autre légende », mais bien « the » légende, la vraie, l’importante. L’exil d’Obi-Wan, c’est l’exil de l’UE, désormais reclus et coupé de l’évolution de la galaxie et des nouvelles histoires à venir. Ce qui est rigolo c'est qu'on peut pousser le parallèle sur tout le roman. Je ne prête aucune intention à l’auteur mais j’ai trouvé marant d’essayer de se prêter à ce jeu de l’esprit, peut-être un peu aussi parce que quand j’ai fini ce récit de cette qualité, j’ai eu du mal à me dire que l’UE tel qu’il était avant allait vraiment se finir.

    Voilà, c’était l’onanisme cérébral façon SW, c’est gratuit – après tout on est le 4 mai.

    Bon Star Wars day, et allez lire Kenobi !
  • 28/09/2015
     (75 %)  •  Langue : VF
    Kenobi est un bon roman, je n'en ai pas lu beaucoup dans l'UE (pas encore mais j'avance, calmement :D) mais il est plaisant. L'histoire se lit bien, tout s'enchaîne correctement, et l'absence d'Obi-Wan ne m'a pas du tout choqué. JJM réussit à en faire un personnage central bien qu'il ne soit pas présent à tous les chapitres. J'ai vraiment apprécié les explications sur les vaporateurs et les fermiers, sur le principe du tocsin des colons et sur les légendes Tusken et leur histoire, et surtout la référence à Sharad Hett. Alors par contre il y a des longueurs on ne peut pas le nier, et Obi-Wan se fait désirer (je crois qu'il apparait pour la première fois vers la 90ème page dans la VF...). Alors après peut-être que c'est simplement le titre qui n'est pas bon en fait, puisqu'en soit, son absence ne m'a pas gêné, bien que j'attendais plus après avoir lu le synopsis. Le côté western j'ai bien aimé et les apparitions d'Obi-Wan sont géniales tout simplement. Par contre c'est vrai que je n'ai pas aimé tant que ça sa relation avec Annileen. Son côté "je ne dis rien mais j'utilise des phrases philosophiques" m'a un peu gavé. Et les méditations n'apportent pas vraiment de plus value...

    Donc dans l'ensemble c'est un roman vraiment intéressant pour l'encyclopédiste que je suis, mais je peux comprendre que les avis soient si divergents quant à sa qualité. Moi j'ai bien aimé mais je ne l'ai pas trouvé exceptionnel pour autant - et faut dire qu'Obi-Wan est un personnage que j'aime énormément alors ça a peut-être aidé.
  • 11/11/2015
     (50 %)  •  Langue : VF
    J'attendais beaucoup de ce roman, et je suis finalement assez mitigé sur le résultat.
    Le ressenti d'Obi-Wan et sa lutte intérieure pour essayer à tout prix de rester discret sont le bon point de ce roman. On connait son histoire, on se sent même complice lorsqu'il cache son passé ou dans certaines remarques ou émotions alors que ses interlocuteurs ne font pas attention. On a affaire à un être déchiré entre son passé de Jedi qui aimerait sauver ces gens et l'importance de sa mission.

    Malheureusement, ces gens justement, ne sont pas du tout intéressants. Ni même attachants. On a envie de vivre les aventures d'Obi-Wan, et pas de subir les histoires de famille de pauvres fermiers. L'histoire autour de ces personnes pour raconter les problèmes auxquels doit se confronter le Jedi est bonne, mais le roman bascule dans le sens inverse: la grosse majorité du livre est consacrée à la petite famille plutôt qu'à Kenobi...

    Du coup, l'intrigue est en fait centrée sur ces gens normaux dont la vie va (un peu) être bousculée par l'arriver d'un mystérieux gars barbu. Dommage !
  • 28/01/2016
     (90 %)  •  Langue : VF
    Depuis l'avènement de l'Empire et le sinistre Ordre 66, Obi-Wan Kenobi a tout perdu : son Ordre, sa République, son meilleur ami et même son identité. Répondant désormais au nom de Ben Kenobi, il s'est résigné à une vie d'exil dans les sables de Tatooine, à veiller sur l'ultime espoir de la galaxie : le fils d'Anakin Skywalker, le jeune Luke, élevé par son oncle et sa tante. Mais s'il a changé de nom, difficile de changer de sens de l'honneur : Ben Kenobi est toujours un Chevalier Jedi, un des membres les plus sages d'un Ordre disparu... Et les habitants de Tatooine pourraient bien en faire les frais, si tant est qu'ils osent s'approcher du vieux fou qu'il semble être !

    Je vais le dire immédiatement : j'ai ADORE ce roman, sans doute l'un des meilleurs de l'UE Légendes, à la fois parfaitement accessible aux nouveaux lecteurs et livrant une description d'Obi-Wan à ce stade de sa vie criante de vérité, le tout dans une ambiance magistrale et touchante à la fois ! :love: En fait, le seul point faible du livre, c'est sa couverture : Obi-Wan y est représenté vêtu de son armure de Général sous sa robe de bure, sabre-laser brandi, prêt à affronter quelque menace planant sur la ferme des Lars. Raté : assurément vendeuse, la couverture ne reflète en rien le contenu du livre qui, il faut bien l'avouer, peut nettement décevoir. Pourtant...

    A la grande surprise du lecteur, Kenobi n'est pas le personnage disposant de la plus grande présence du roman. Il intervient régulièrement, bien sûr, mais aucun chapitre n'est narré de son point de vue, n'adopte ses sentiments, nous fait voir les autres personnages avec ses yeux – à l'exception des quelques méditations et conversations qu'il adresse à son mentor décédé, Qui-Gon Jinn. De même, aucune présence de Luke Skywalker ou des Lars, du moins aucune présence assumée même s'ils font un joli caméo dans les rues de Mos Eisley. Pourtant...

    Pourtant, « Ben » est au cœur du roman, et Luke est au centre des préoccupations d'Obi-Wan. Ben est décrit à travers les relations qu'il noue, les êtres qu'il rencontre, qu'ils soient humains, Jawas ou Tuskens, et à mesure que le roman progresse, à mesure que Ben prend ses marques dans ce nouvel environnement, il va pousser les gens à se dévoiler comme jamais, mettre en danger la sécurité de sa mission lorsqu'il estimera ne pas avoir d'autres choix... et même là, l'auteur ne racontera jamais les scènes d'action de façon parfaitement claire, jamais Ben ne sera le focus de ces scènes. Au contraire, il prendra toujours soin de les décrire à travers les yeux et les réactions des autres, leurs soupçons, leurs doutes mais aussi leurs certitudes que non, ce « vieux fou » de Ben n'a pas pu faire cela, n'est-ce pas ?

    TOUT est dans ce roman. L'origine du prénom pris par Obi-Wan, le fait qu'il soit considéré comme un « sorcier timbré » pour reprendre les termes d'Owen, sa douleur vis-à-vis de son échec avec Anakin, sa mission de protéger Luke, mission qu'il ne considère même pas comme une chance de rédemption mais bien la chose juste à faire... Il a beau se faire appeler Ben, JJM a parfaitement saisi le caractère d'Obi-Wan, sa douleur, sa retenue, mais aussi le fait que oui, il a tiré les leçons de la trahison de son ancien disciple. :love:

    Et tout cela se déroule dans un gigantesque western. L'auteur l'explique dans sa préface, et force est de constater qu'il a parfaitement réussi son cadre : Obi-Wan est le nouvel étranger qui débarque en ville (ici, l'Oasis), qui va susciter à la fois l'intérêt d'une femme (la tenancière du saloon local) ainsi que la méfiance du « shériff » local, le tout dans un contexte d'attaques régulières par les indigènes Tusken/Indiens... Difficile de ne pas voir le parallèle, régulièrement établi sans que jamais cela ne soit trop lourd, jamais le lecteur ne se dise « c'est bon, on a compris... ».

    Un mot, enfin, sur les nouveaux personnages, ceux par qui Ben Kenobi nous est dévoilé. Ils sont incroyablement réussis, naturels et justes, parfaitement humains dans leurs sentiments et leurs réactions. Je pourrais en dire plus, mais ce serait prendre le risque de gâcher la découverte de ce magnifique roman ! Simplement, les Tuskens sont une autre grande réussite du roman, en particulier le personnage d'A'Yark, qui sera riche en révélations et autres enseignements pour notre Jedi en fuite. Et il se pourrait bien qu'on entende fortement parler d'un certain Jedi nommé Hett... :sournois:

    Kenobi est un excellent roman, un roman qu'il faut lire ! Voilà un complément parfait aux films, un roman qui s'insère parfaitement entre les deux trilogies, une déclaration d'amour au personnage d'Obi-Wan tout en étant une perle d'écriture et de caractérisation. Bravo John Jackson Miller, et espérons que le roman Knight Errant aura lui aussi droit à sa traduction française ! :oui:

    Note : 90%
  • 09/04/2016
     (90 %)  •  Langue : VF
    Un bouquin que je n'ai pas lâché! Un parti-pris inhabituel de la situation uniquement sur Tatooine fait qu'on est vraiment pris dans l'histoire et de très bonnes idées viennent enrichir l'univers (notamment celles à propos des tuskens). Un must-read!
  • 13/06/2016
     (80 %)  •  Langue : VF
    Une bonne petite surprise que ce Kenobi. Je n'en attendais pas beaucoup de ce dernier, mais force est de constater que j'avais tort.
    Il ne révolutionne pas le genre, et n'est pas non plus anthologique, mais j'ai trouvé super d'adapter une partie de l'UEL qui n'était pas vraiment connue du public, et surtout, de découvrir certains points sur les Tusken alors inconnu.
    Quelques passages un peu longs et inutiles, mais ça se laisse lire sans problème.
  • 08/04/2018
     (90 %)  •  Langue : VF
    Je ne vais pas y aller par quatre chemins : ce roman est l'un des tout meilleurs one-shots de l'UE Legends ! J'ai rarement dévoré un livre aussi rapidement, et sur du Star Wars ce n'était pas arrivé depuis la trilogie Han Solo et le Nouvel Ordre Jedi

    Obi-Wan est mon personnage préféré, et j'ai adoré découvrir ses premières tribulations sur Tatooine. Si le roman se déroule sur un laps de temps réduit, il permet cependant de découvrir comment Obi-Wan a débarqué sur Tatooine, ses premiers pas en tant qu'ermite, ses pensées à cette période, mais aussi ses rapports à la population locale et surtout, comment il a acquis cette réputation de vieux sorcier timbré. Le tout dans une ambiance très western, car on est sur Tatooine et que sur Tatooine.

    Dans mon top des meilleurs romans SW sans hésitation.
  • 07/05/2020
     (90 %)  •  Langue : VF
    Eh bien lu ce Kenobi hier ! Tant de choses à dire... je vais tâcher d'être bref.

    Nous tenons-là un roman déconcertant, et j'avoue avoir eu besoin de 50 pages pour rentrer dedans. Il faut dire que j'avais lu les nouvelles Incognito et Lone Wolf en préambule (merci aux traducteurs !), et que je m'attendais à retrouver une aventure dans le même style, à savoir un Obi-Wan Kenobi offensif, animé par des péripéties typiques d'un roman Star Wars dans un contexte de Purge Jedi. Finalement, le produit fini est très loin de cette approche classique. Et c'est tant mieux !

    Ce Kenobi a quelque chose de rafraîchissant au sein de l'UE, ce qui a tout pour déconcerter le lecteur. On y suit pour une fois des individus normaux, pour ne pas dire banals, dans un lotissement quelconque. En toile de fond ? Un Obi-Wan Kenobi qui cherche absolument à ce faire oublier, mais n'y parvient pas. Le négociateur tente par tous les moyens de se soustraire des yeux de la communauté locale, mais impossible pour lui d'y parvenir. Le génie de John Jackson Miller consiste à transposer métaphoriquement cette situation dans notre propre galaxie : Obi-Wan a beau n'être présent qu'au compte-gouttes, il n'en demeure pas moins omniprésent aux yeux d'un lecteur placé véritablement dans la peau d'un citoyen lambda !

    Vous l'aurez compris, Kenobi n'est pas un roman de SF/Fantasy. Mais il s'intègre tout de même à merveille dans l'univers Star Wars, prouvant au passage à ceux qui en douteraient encore que celui-ci est devenu suffisamment vaste pour accueillir n'importe quelle oeuvre. Le mérite revient une fois encore à JJM, qui a su inclure tous les éléments de la mythologie Tatooinienne, tout en la développant considérablement. Au crépuscule de l'UE Legends, la culture Tusken a enfin droit à une place d'honneur ! Mon seul regret serait de ne pas avoir eu une trace d'A'Sharad Hett dans l'épilogue, qui aurait fait à merveille la transition avec le flashback de Legacy. Mais ceci reste purement anecdotique ;)

    En résumé, c'était excellent. Kenobi rejoint indéniablement mon panthéon du Legends. A vrai dire, je trouve que Le Fantôme de Tatooine aurait convenu à merveille comme titre mais... oh wait ? C'était déjà pris ^^