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La critique de Christophe Corthouts
 

StarWars-Universe.Com se devait de vous proposer une critique sérieuse et objective, pour chaque film, élaborée par un vrai journaliste habitué à ce genre de sujet. Nous avons trouvé celui-ci en la personne de Christophe Corthouts, auteur de livres, ancien rédacteur en chef adjoint de Science-Fiction Magazine et auteur d'un guide sur StarWars : les Coulisses d'un Mythe. Il a bien voulu nous donner ses premières impressions, les jours mêmes des avant-premières auxquelles il a assisté. Ces critiques sont en exclusivité sur SWU, et nous remercions Mr Corthouts pour le respect et la sympathie qu'il a pour les fans de cette fabuleuse saga : La Guerre des Etoiles.

Présentation de l'auteur 

Auteur, traducteur, journaliste.

Né le 14 juillet 1970, à Liège. Gradué en communications en 1991, mémoire consacré à Stephen King, mention grande distinction. Écrit, interprète et met en scène des pièces de théâtre depuis 1989. Travail de journaliste pour La Wallonie et Spectacle, journal consacré à l’actualité culturelle dans la province de Liège. Premier contact avec le milieu professionnel de l’édition au travers de traductions de livres de poche, puis d’ouvrage consacré à Stephen King (encore et toujours…) et de romans grands formats. Première publication professionnelle en 1997: Star Wars Les Coulisses d’un Mythe, consacrée à la trilogie de La Guerre des Étoiles. Premier roman en novembre de la même année, Virtual World (au Éditions Lefrancq), vendu à 2800 exemplaires. Octobre 1998, parution de www.meurtres.com, deuxième roman. Septembre 1999 parution du Syndrome Chronos aux Éditions Naturellement, basées à Lyon et démarrage du feuilleton L’Orgue de Léonardo dans le quotidien Le Matin. Octobre 1999 mise à jour et ressortie de l’ouvrage consacré à Star Wars, la saga de George Lucas. En janvier 2000 L’Orgue de Léonardo sera repris en livre de poche par les éditions Naturellement.

(biographie tirée de servicedulivre.be)

Introduction

Difficile pour l'instant de se rendre compte que c'est terminé. Oui terminé. Selon toute probabilité, c'est la dernière fois que les cuivres du générique de Star Wars résonneront dans une salle de cinéma. Six films, une légende. Voilà le tout résumé en quatre mots. Six films. Une légende. Et les fondements de cette légende, aujourd'hui, enfin, ils sont là. Visibles pour tous, après tant et tant d'années de fantasmes. Car il est définitivement acquis qu'une bonne partie de la légende Star Wars s'est construite, lentement mais sûrement, sur le personnage de Darth Vader (désolé, mais le Dark Vador à la française, je ne peux pas le saquer... d'autant que Darth Vader possède une signification que Dark Machin élude totalement... merci la traduc '). Et si bon nombre de fans se sont soudain mués en inquisiteurs déterminés à se payer la tête de George Lucas, c'est peut-être moins parce qu'il a donné un rôle minime à un lapin géant dans la Menace Fantôme que parce qu'il a transformé, dans le même épisode, le futur Lord des Sith en moutard braillard adepte des répliques à deux balles cinquante. Un moutard qui, dans L'Attaque des Clones, s'était mué en adolescent geignard amateur de roulé-boulé dans l'herbe avec Natalie Portman (mais là, on ne peut pas vraiment lui en vouloir). Un moutard qui, aujourd'hui, doit basculer du côté obscur. Dans un troisième opus où George Lucas ne peut plus reculer, tergiverser, ou trouver des excuses bancales à la relative niaiserie de sa nouvelle trilogie.
Alors, pari réussi ?
Que les allergiques aux spoilers s'arrêtent ici. J'ai beau me triturer les méninges, mais il me paraît difficile de rédiger un papier « à chaud » sans au moins lâcher, même par inadvertance, des infos sur l'intrigue, l'évolution des personnages ou encore le destin de certains protagonistes. Pour les autres, soyez rassurés, Lucas est avant tout un cinéaste du visuel... C'est sa force (hum, sans jeu de mot...) mais aussi sa faiblesse. Et aucun mot ne peut vraiment décrire le festival visuel que représente cette ultime plongée dans la saga cinématographique la plus importante du cinéma moderne.

Au coeur du sujet...

The story so far...

La Guerre des Clones est quasi terminée. Les Séparatistes reculent sur plusieurs fronts lorsque soudain, dans un sursaut machiavélique, le Comte Dooku et le Général Grievious parviennent à frapper le coeur de la république et à enlever le Chancelier Palapatine. Anakin Skywalker et Obi Wan Kenobi, Jedi légendaires de la Guerre des Clones se lancent au secours de l'homme le plus haut placé de la République...

Si La Menace Fantôme et L'Attaque des Clones pêchaient un peu par un démarrage en roue libre, avec un découpage chaotique et une ligne narrative pas toujours très claire, La Revanche des Sith vous arrache littéralement de votre siège pour vous jeter la tête la première dans une bataille des plus furieuses ! Enfin libéré sur le plan technologique, Lucas arrête de nous concocter des plans de maquettes réalisées en images de synthèse et s'offre enfin des chassés-croisés époustouflants le long de la coque de superdestroyer, des enchaînements de plans à faire mousser un Michael Bay et un découpage speed sans être brouillon. Ça explose dans tous les coins, ça canarde et ça fait mal... Et globalement c'est une impression qui se dégage de quasiment toutes les scènes d'actions du film : un côté brut de décoffrage, avec de la poussière, des cris, des coups qui portent et finalement des victimes qui ne sont en rien d'anonymes bouillies de pixels.
Après les vingt minutes d'ouverture époustouflante où le jeu des acteurs se met enfin au diapason des effets, le film prend une grande respiration... Assez pour que Lucas nous déballe, avec parfois une faiblesse dans les dialogues qui le caractérisent, les enjeux de l'histoire. La corruption de plus en plus évidente du Sénat, l'arrogance et l'aveuglement des Jedi, le processus de séduction entamé par Palpatine, les peurs de Padmé et surtout celles d'Anakin. Cette peur de perdre l'être cher qui le tenaille depuis son départ de Tatooine et qui sera, au final, l'instrument de sa chute. Cette chute justement, magnifiquement orchestrée par Darh Sidious (une mention spéciale à Ian McDiarmid, suave à souhait...) et consommé dans une scène mémorable où Darth Vader fait enfin son apparition... Sans pour autant enfiler son armure. Dans une logique implacable, cette chute emporte tout le film dans la noirceur la plus profonde. A partir de cet instant, le point de non retour est atteint et Lucas se débarrasse de certains tics horripilants (droïdes soi-disant drôles, effets sonores débiles, rappels trop lourds à l'ancienne trilogie...) pour enfin traiter son sujet avec tout le sérieux d'une tragédie aux résonnances galactiques.

Le Côté Obscur

Et lorsque Lucas est heureux de pouvoir éclairer son film de rouge et de noir, le spectateur se laisse emporter dans un véritable festival d'émotions, de violence et d'images totalement inoubliables. Du massacre des Jedi (même les enfants y passent...) au duel entre Yoda et Palpatine en passant par le soudain volte-face des clones, tout concourt à donner à cet Episode III la noirceur tant espérée. Jusqu'à ce duel final. Celui, tant attendu, tant rêvé par les fans, entre Anakin et Obi Wan, entre le maître et l'élève... Mais aussi et surtout entre deux amis dont l'un n'a jamais su vraiment exprimer son amour, trop pris qu'il était par les préceptes des chevaliers Jedi et dont l'autre a trop souvent laissé parler ses sentiments au point de se laisser manipuler par un Darth Sidious retord. Un duel à mort, un duel emprunt de désespoir, un duel porteur de solitude.

Bref...

Pas besoin de vous faire un dessin. J'ai adoré cette Revanche des Sith... Même si, dans sa première demi-heure, virtuose, les droïdes clowns m'ont excédé. Même si la chute d'Anakin semble trop rapide. Même si, alors qu'il assure ne pas faire ses films pour les fans, Lucas glisse dans son scénario des éléments inutiles par pur mercantilisme (franchement, que viennent faire les Wookies dans cette histoire ? Rien. De la figuration au mieux...). Même si les fans les plus pointilleux débusqueront sans mal les questions qui restent posées (pourquoi, surtout, Obi Wan ne reconnaît-il pas C3PO et R2D2 ????). Même si lorsque l'écran de fin a surgi j'ai senti comme un grand vide, un manque... Parce que cette fois, le livre se referme bel et bien et aucun nouveau chapitre ne viendra alimenter nos fantasmes durant trois années de gestation...
Mais franchement, le rideau tombe sur un bien bel épisode. Un épisode qui divisera, c'est certain, mais qui résistera sans doute beaucoup mieux que les deux premiers opus de cette trilogie à la marque du temps. Ne serait-ce que parce qu'enfin, George Lucas semble avoir dompté tous les outils à son service... On est du coup curieux de voir ce que le réalisateur, et non plus le bâtisseur de saga, nous réserve pour l'avenir...

Critiques positives
 
Studio
Patrick Fabre
"On se doutait, on l'espérait même, que cet ultime épisode allait tirer vers le sombre. Mais pas à ce point. Lucas nous entraîne au bout de la nuit [...] et comme Obi-Wan, on est stupéfait par tant de violence. Elle était néanmoins inéluctable. C'est pourquoi la première partie laisse relativement de marbre. Quand, après une heure virevoletante mais un peu vaine, on touche enfin au coeur, brisé, du film, on est emporté. Pour finir anéanti dans le dernier quart d'heure, où Lucas révèle la genèse de sa mythologie dans une succession de scènes quasi muettes. Puis il nous abandonne sur un plan superbe, annonciateur d'un Episode IV découvert il y a longtemps. Dans une galaxie qu'on aurait voulu ne jamais quitter."

L'Ecran Fantastique
Jean-Pierre Andrevon  
"Une pirouette accomplie sans une fausse note, grâce à un scénario bétonné. Le réalisateur opte pour la surenchère sans que jamais elle ne soit gratuite ou lassante. [...]  
La Revanche des Sith porte entièrement, dans son esthétique même - et c'est là que se trouve la vraie réussite du film - la marque d'un univers rongé par le chaos. [...] Dans le rôle d'Anakin, Hayden Christensen prend la consistance et le poids que seul le Mal peut faire acquérir. [...] On peut mieux apprécier la redoutable efficacité, mais aussi l'astuce suprême de George Lucas : en ayant commencé sa saga par la fin, il a fait en sorte de transformer sa boucle en ruban de Moebius d'où on ne ressort jamais. [...] L'essentiel, du simple point de vue cinématographique, reste que cette connaissance du futur ne trouble à aucun instant le plaisir ressenti à la vision d'un film où l'on retrouve le meilleur de ce qui faisait le prix de la première trilogie."  

Premiere 
Gerard Delorme
"La Revanche des Sith est l'un des plus excitants de toute la saga. Plus que dans les autres épisodes, Lucas soigne la mise en scène des batailles à grande échelle. [...] Lucas a retrouvé ce qu'il avait perdu depuis longtemps, une vraie puissance dramatique qui détermine les actions et les motivations. [...] Lucas a mis beaucoup de lui-même dans le personnage d'Anakin. Pas seulement pour la solitude de l'homme chargé d'un pouvoir qu'il a du mal à assumer. Lui qui se destinait au cinéma expérimental a ouvert la porte au marketing. En s'y engageant, il passait "du côté obscur". En lui ouvrant une porte de sortie, ce film lui rend sa liberté artistique, tout en nous réconciliant avec lui."

Le Figaro
Emmanuelle Frois
"George Lucas, avec un bel esprit de cohérence, réussit à donner forme à sa légende. On comprendra ainsi entre autres pourquoi Anakin Skywalker, jeune chevalier Jedi, a cédé au côté obscur de la Force, et dans quelles circonstances il endossera sa noire armure... Tout en nous livrant les clés, George Lucas approfondit la psychologie de ses héros. La Revanche des Sith est un grand moment de cinéma et un grand moment d'émotion. Historique."

Le Parisien   
"Sans fioritures ni interminable exposition, George Lucas livre enfin la clé de la Guerre des Etoiles. Très sombre, le film raconte de belle manière le dilemme auquel le super-méchant est confronté. Un scénario efficace, au diapason avec des scènes d'action toujours aussi spectaculaires."  

MCinema.com
Aurélien Allin
"De cet ultime épisode de STAR WARS, on pourrait vilipender ses dialogues approximatifs et sa surenchère visuelle. Mais ces bémols légitimes, sont bien peu face à la force et le talent de LA REVANCHE DES SITH. La cohérence de ce film, et la transition remarquable qu'il opère avec ses suites, met ainsi en perspective le savoir faire de Lucas, et de son équipe (photographie, musique, montage). S'ajoute une émotion incessante, qu'elle touche aux personnages, à l'évident message politique, ou à l'indéniable noirceur du film. Ainsi, aucun temps mort n'est à déplorer, et aucune scène n'apparaît en trop, au contraire des deux opus précédents."


Cine Live
Marc Toullec
"Ce Star Wars-là, George Lucas ne pouvait, ne devait pas le rater. [...] Il travaille le scénario, creuse les personnages, se soustrait au manichéisme. [...] Lucas n'édulcore pas son cinéma. Il surprend même par ses fulgurances dans la violence, son goût nouvellement affirmé pour le baroque, son aptitude à donner à certaines scènes des accents cornéliens... Oui, cet ultime volet est décidément une belle réussite."

Chronic'art.com
Guillaume Loison
"Du mouvement mais aussi une respiration propre habite l'oeuvre, qui dans le même temps s'éprend d'une conscience noire, une impuissance mélancolique de ne s'avérer qu'un vulgaire pion, pour gigantesque soit-il, sur un interminable échiquier. [...] En ressort un suspens au diesel, qu'on savoure gentiment à petites gorgées, plaisir totalement distancié sur l'action qui défile sous nos yeux.[...] Pour autant, Lucas retrouve une accointance politique, plus acérée et passionnante que par le passé. Pas besoin de décryptage sophistiqué."


DVDRAMA.com
Romain Le Vern
"Ne mâchons point les mots : ce troisième volet est le meilleur de la seconde trilogie. il maintient le cap et, surprise, assume jusqu'au bout cette tragédie d'une noirceur (in)attendue. Qu'on adhère ou non au concept, que George Lucas irrite ou pas, ce volet touche droit au coeur quoiqu'en pensent les grincheux. Du fan, bien entendu, mais aussi des autres. On en a pour son argent et on ne regrette pas d'être venu."

Ecran Large
Didier Verdurand
"Lucas dirige vers un chemin plus sombre ses comédiens. Naturellement plus à l'aise dans ce registre, ils en deviennent d'autant plus attachants. La tragédie bat son plein, d'une intensité égale à celle de L'Empire contre-attaque, tant les enjeux sont immenses. La prise de pouvoir des Sith, la désolante défaite des Jedi, la mort annoncée de Padmé lors de son accouchement, le passage d’Anakin dans le côté obscur de la Force, tous ces évènements sont développés minutieusement, sans longueur (les 2h20 passent même trop rapidement), avec un grand sens du crescendo dans le drame. L’histoire est simplement riche et ambitieuse. Le génie de Lucas est de réussir à nous passionner pour un scénario dont on connait la fin depuis des années. L'homme sait ce que veut voir le public, lui offre et arrive même à surprendre grâce à de malignes idées de mise en scène et de montage. Que désirer de plus pour s’évader ? Le cocktail d'action, de romance, de tragédie, de suspense et d'imaginaire a rarement été aussi bien mixé, même dans la saga Star Wars, parvenant à se disputer avec les Épisodes IV & V le titre de meilleur opus de la série." 

FilmDeCulte
Nicolas Plaire
"Encore une fois, le génie visuel de Lucas, son travail sur une esthétique mêlant un millier de références, son talent pour entrecroiser les destins, prennent le dessus afin d’évacuer les scories regrettables des pourtant très bons épisodes I et II. Véritable claque visuelle et ambition affichée, La Revanche des Sith porte bien haut les couleurs de l’imaginaire. [...] Marche funèbre de bout en bout, qui se conclut sur un quart d’heure final bouleversant. [...] On retrouve à la fois les bonnes heures de la trilogie originale sans pour autant renier l’extraordinaire puissance de l’univers imposé par la nouvelle trilogie".

Libération
Olivier Séguret
"Adieu ! Adieu aux morts, à tous ceux parmi les personnages de la saga qui vivent ici leurs derniers instants. Sans oublier, d'une certaine façon, la disparition d'Anakin (Hayden Christensen) au profit de la maléfique figure. A propos des acteurs, cet épisode confirme haut la main ce que les deux précédents promettaient : le couple vedette formé par Christensen et Portman (la princesse Padmé) est infiniment plus charismatique que les pâlots Luke et princesse Leia, héros des trois premiers Star Wars. Et le charme doux-amer de leur impossible alliance est pour beaucoup dans la réussite du projet.   
Adieu ! Adieu au cinéma argentique, dont la saga réussit, d'un point de vue historique, à incarner à la fois l'apogée et le glas. Les premiers maillons ont été les films sur pellicule les plus populaires du monde, les derniers maillons, entièrement tournés en numérique, sifflent la fin d'un règne technologique séculaire. D'un point de vue graphique et formel, la Revanche des Sith est d'une virtuosité quasi irréprochable : les textures, la vitesse de l'exécution, les spirales d'orages guerriers qui éclatent dans un enfer de feu et d'acier, atteignent des sommets. On y vérifie aussi que Lucas, en pleine époque post-Matrix, ne s'est pas laissé déborder : dans la surenchère «scopique», il a encore quelques solides arguments à faire valoir.   
Adieu ! Adieu à notre jeunesse, enfin, puisque nul nouvel épisode ne viendra plus nous fournir de prétexte à la prolonger encore un peu au coeur de nos vies adultes. A cet égard, ce n'est pas seulement une saga qui s'achève, c'est un deuil qui commence."

Variety
"Peu importe ce que vous pensez des deux films précédents, ce film dynamique évite la plupart de leurs erreurs, et émerge comme le meilleur film de la série depuis 'L'Empire Contre-Attaque'." 

Hollywood Reporter
"L'Episode final de l'épique saga cinématographique de George Lucas termine la série de six films sur une tellement haute note que plus d'un auront envie de crier 'En arrière !'. Oui, reculer à travers plus de 13 heures d'héroisme, de trahison, de nouveaux mondes, de créatures bizarres..."
Critiques mitigées
 
Le Monde
Thomas Sotinel
"L'incertitude, la surprise n'ont aucune place dans la Revanche des Sith. Grâce à cette atmosphère de désastre, ce sentiment d'inéluctabilité, le film est infiniment plus plaisant que ses deux prédecesseurs. Lucas reste l'un des pires dialoguistes de l'histoire du cinéma, mais ici les tirades de science politique qui opposaient ploutocrates, aristocrates et démocrates sont d'une brièveté reposante. [...] C'est presque sans ennui que l'on franchit deux heures pour parvenir au duel final."  

Télérama
Aurélien Ferenczi
"Quelle impression laissera La revanche des Sith au spectateur qui ferait aujourd'hui son « baptême » de Star Wars ? Mitigée, sans doute... [...] La mise en place des intrigues politiques procure un réel plaisir, quelque part entre le péplum et le théâtre classique. Peu à peu affleure le thème central, un peu survolé, mais bien présent : l'obsession du pouvoir, et les germes de destruction que toute autorité porte en elle.  
A ce titre, la conversion d'Anakin Skywalker constitue un argument dramatique de premier choix. Le jeune homme est un personnage composite, un chef de guerre impétueux, mais stratège bien trop immature et prisonnier de ses passions : un patchwork de Rodrigue, de Hamlet et de Pâris. Il a face à lui un vieux politicien roué, qui tente de l'embrigader et use en maître de l'art de la rhétorique. On croirait un chef de secte fondant sur sa proie. Même s'il suggère habilement le côté victime d'Anakin (Dark Vador serait la créature d'un Frankenstein sith), George Lucas ne tire pas le meilleur parti de la situation : pour qu'on tremble avec son héros, il aurait fallu des dialogues plus fouillés, des personnages moins unidimensionnels, une interprétation moins « premier degré » (le jeune Hayden Christensen est bien fade et les scènes d'intimité avec sa fiancée d'une platitude inouïe). C'est pourtant la nature même de Star Wars qui se dévoile ici : le film est avant tout un feuilleton aux multiples rebondissements, et si la matière en est plus riche qu'il n'y paraît, c'est à chacun de creuser sous la surface lisse du pur entertainment. Aux fans, La revanche des Sith plaira sans doute par son aspect spectaculaire, à l'image des combats qui ouvrent le film.  
Le récit obéit à des conventions, il inclut parfois sa propre parodie, mais même les spectateurs plutôt déçus par l'épisode 2 iront voir le 3. Pour comparer, disserter, résoudre les interrogations suscitées par cette impressionnante somme d'événements, de lieux et de personnages. Lucas retombe sur ses pieds. Qu'importe si les solutions qu'il donne aux béances de l'intrigue sont parfois décevantes, c'est une règle d'or de tout récit : les réponses sont toujours moins intéressantes que les questions laissées en suspens. Plus gênant, tout de même - y compris pour l'amateur de la première heure qui signe ces lignes -, le manque de charme de l'ensemble. On en conclurait presque que la principale qualité de La revanche des Sith est de nous inviter à voir (ou revoir) l'épisode qui le suit chronologiquement, c'est-à-dire cette bonne vieille Guerre des étoiles, disponible en DVD dans toute la galaxie."  

Ecran Noir
"Après tout, le premier mot qui apparaît à l'écran est celui de Guerre. Nous étions prévenus. La Force Obscure est la grande vedette. Le créateur est plus confortable avec cette fragilité accrue dans chacun de ses personnages, la monstruosité de leurs pensées ou leurs doutes. C'est une succession d'erreurs de jugement (dans le I, le choix de l'Elu, dans le II, le choix de Palpatine comme Chancelier, dans le III, c'est Anakin qui ne comprend rien à rien) et de frustrations à l'ambition démesurée du jeune Skywalker qui conduisent à la catastrophe. A défaut de profondeur, la complexité et les subtiles manigances de Palpatine permettent au film d'être un peu plus malin que les autres. En revanche, l'émotion est moins palpable, malgré l'effort musical de John Williams (qui vire à l'opéra). Cela tient surtout à la naïveté des sentiments amoureux, les dialogues parfois ridicules et souvent insipides, voire puérils. Le film est alors sauvé par une surenchère visuelle (qui conduit jusqu'à l'atroce fin du Jedi Skywalker), la présence de Portman et Mc Gregor. Lucas n'a plus rien inventé, n'a plus rien à dire. Mais il construit un lien solide entre deux projets qui n'avaient finalement rien à voir artistiquement..."

Slant Magazine
Ed Gonzalez
"J'imagine que la Revanche des Sith est très proche du film que les fans de Lucas veulent voir, mais sont-ils tous prêt à voir une diatribe anti-Bush ?" 

DarkHorizons.com
Garth Franklin
"Ce film ne rend pas meilleures les deux premières préquelles, mais c'est le seul de le prélogie qui marche autant comme un bon 'film-popcorn' que comme un solide film de science-fiction. C'est vraiment dommage qu'au moment où l'univers StarWars redevient finalement intéressant, ce soit sa fin."
Critiques négatives
 
Les Cahiers du Cinéma 
Jean-Michel Frodon  
"Sur le plan esthétique, le film n'appelle guère que deux commentaires.   
1) La construction narrative ne doit rien au cinéma, mais innove dans le domaine du feuilleton. [...] Cette acrobatie narrative pèse sur le déroulement du film, contraint de boucler toutes les lignes de la fiction. [...] A cet égard, le film n'a guère autre chose à offrir que le fétichisme de la retrouvaille avec l'objet archiconnu et attendu (le masque de Darth Vader). [...]   
2) Du point de vue visuel, le film subit un intrigant, mais pas très heureux paradoxe temporel. Le design conçu comme futuriste dans les années 70 semble aujourd'hui étrangement rétro.   
Sur le plan politique, le film appelle là aussi à deux commentaires.   
1) La démocratie n'est représentée que par une caste de guerriers au service du bien (les Jedi). Le parlement, assemblée impuissante et aveugle, y est quantité négligeable, le peuple ne trouve comme seule visualisation que des armées de robots.   
2) Tout cela n'a toujours pas grand-chose à voir avec le cinéma, il y a pourtant une manière d'exister du film, comme objet politique qui participe d'enjeux cinématographiques : le fait que justement Star Wars s'inscrive dans le champ du cinéma [...] aux côtés de Gus Van Sant et des frères Dardenne, comme composant d'un état contemporain du cinéma auquel ni le film ni George Lucas ne veulent faire la guerre.   
Au-delà de son propre partage simpliste de l'ombre et de la lumière, Star Wars comme objet-film participe de la mise en scène de la nature ouverte, composite, du champ cinématographique."   

Mad Movies
Julien Dupuy
"Il y a quelque chose du foutage de gu**** dans le ratage de La Revanche des Sith, un peu à l'image de ce scénario qui cumule les incohérences, les idées grotesques, qui bâcle nombre de scènes majeures, échoue à élaborer une stratégie solide sur plusieurs films et croule sous les scènes "rustines". (...) Une cruelle absence d'ampleur, qui rabaisse systématiquement ce qui aurait dû être une tragédie opératique à une envergure de sitcom puisque finalement, tous les événements du scénario se résument à des dialogues filmés platement."

Rolling Stone
Peter Travers
"Une trame narrative macabre dont Lucas ne tire malheureusement profit à aucun moment : globalement indigent, bien qu'assez irréprochable sur le plan pictural, La Revanche des Sith ne sent pas la mort, il ne sent rien. (...) si la dernière heure tente bien de renouer un lien avec nos souvenirs, le film n'est par ailleurs qu'une succession d'échecs spectaculairement mis en images. (...) dialogues, aussi pompeux (...) et dépourvus d'humour que ceux de La Menace Fantôme et de L'attaque des clones."
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