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La Vengeance de l'Empire
La Fin d'un Règne
 
Alors que la bataille spatiale venait de trouver son dénouement dans un déchaînement d’horreur, au sol, la lutte continuait avec acharnement. Bien que clairsemés, les rangs de soldats tentaient de se reformer pour lancer de nouveaux assauts. Les soldats de la Nouvelle République lancèrent alors une audacieuse offensive.
Ils se précipitèrent en courant vers leurs ennemis et tirèrent des rafales continues de laser. Comme un seul homme, toute une rangée de Neylanais s’effondrèrent dans le sable ocre, mortellement touchés. Mais aussitôt, des renforts essayèrent de repousser les Républicains. L’échange incroyable de salves se poursuivit, semblant ne jamais vouloir s’arrêter. Les corps tombaient les uns après les autres, certains sur le dos, d’autres face contre terre, certains avec un membre arraché, d’autres avec un organe transpercé. De minces filets de sang s’écoulaient des plaies, faisant rougir légèrement le sable.
Pour continuer de progresser sans relâche, les soldats étaient bien souvent obligés d’enjamber les corps des morts, voir même de s’en servir comme bouclier quand ils étaient blessés et qu’ils ne pouvaient continuer à combattre.
Et alors qu’un sentiment de victoire commençait à poindre dans les rangs de la Nouvelle République, les membres des Brigades du Renouveau reculaient peu à peu vers les portes de leur cité fortifiée, laissant derrière eux les mutilés. Mais à cause de ce déchaînement de violence, aucun des belligérants n’entendit, ni ne vit, les gros morceaux de métal surchauffés, arrachés au Vague de Liberté, qui plongeaient irrémédiablement vers Neylan.
Voilà pourquoi ce n’est qu’au dernier moment que les soldats Républicains et Neylanais levèrent les yeux au ciel en entendant des sifflements aigus. Les morceaux de permabéton s’abattirent à une vitesse phénoménale, ne laissant pas la moindre chance aux soldats. Et alors qu’un déluge d’acier emplissait le ciel nuageux, des dizaines d’hommes perdirent la vie, écrasés ou balayés comme de vulgaires pantins.


Tel, Zook, Kern, Eljy et Mak se ruèrent à l’assaut de Konn Keveers qui tentait visiblement de fuir. Mais il était entouré d’un nombre impressionnant de gardes et les Anges Noirs durent se dissimuler pour ne pas être abattu.
Tel fut le premier à montrer ses talents de tireurs, il jeta juste un coup d’œil avant de tirer et atteint en pleine tête un des gardes vêtus de noir. Celui ci s’écroula à quelques mètres à peine de Keveers qui regarda le corps sans vie avec dédain. Il hurla :
-Protégez ma fuite et abattez ces maudits Ferlusiens !
Les gardes rapprochés se scindèrent alors en deux groupes. Quatre restèrent tout autour de Keveers qui, sans sembler inquiéter par la présence des Anges Noirs, disparut à grandes enjambées à l’angle d’une rue, alors que les autres membres des Brigades du Renouveau s’avançaient pour débusquer les Ferlusiens.
Kern analysa rapidement la situation et regarda ses amis qui étaient prêts à en découdre. Il fit :
-Bon les gars, c’est comme à la foire ! Il faut en dégommer le plus possible.
-Chouette, j’ai toujours été bon à ce jeu là, s’exclama Zook.
C’est alors que les Anges Noirs sortirent de leur cachette tout en courant, blasters pointés vers l’avant. Ils ouvrirent le feu sans hésiter, prenant par surprises les gardes de Keveers, trop sur de leur nombre. Trois d’entre eux se tordirent rapidement de douleur sur le sol pavé de la Cité Fortifiée.

Mais alors que l’effet de surprise venait de disparaître, les Anges Noirs se séparèrent pour se mettre à l’abri. C’est juste avant qu’un tir ennemi ne puisse l’atteindre que Tel bondit derrière un speeder mal garé. Il remercia mentalement le Neylanais d’avoir enfreint la loi en se garant ici puis se redressa pour riposter aux rafales ennemies. Mais il dut rapidement se dissimuler, harcelé par deux gardes. Rapidement, le speeder se trouva criblé d’impacts et un feu se déclencha à l’intérieur.
-Hum, cela commence à sentir le roussi par ici, remarqua Tel en remuant les narines.
C’est à ce moment là qu’un des gardes hurla pour couvrir le bruit de la bataille urbaine :
-Rends toi Ferlusien et tu auras la vie sauve !
-Je m’appelle Hoke !
Tel se redressa alors, tira avec une extrême précision, tuant instantanément le garde trop avancé.
-Tel Hoke !
Et il souffla sur le bout de son blaster avant de se remettre à l’abri.

Vu de haut, la guérilla que se livraient Anges Noirs et gardes Neylanais était assez surprenante. Des lasers s’entrecroisaient sans cesse, dessinant une toile complexe et mortelle. Mais pire, les deux camps changeaient constamment de position, rendant difficile toute tentative de stratégie. A un moment donné, Zook et Eljy se croisèrent en plein milieu d’une place alors que l’un comme l’autre étaient la cible de tirs ennemis.
-Comment ça se passe ?
-C’est chaud ! répondit Zook avant de descendre le garde qui tentait jusque là d’abattre Eljy.
Celui ci bondit par-dessus des caisses métalliques la tête la première alors que des lasers fusaient tout autour de lui :
-Mais arrêtez de me prendre pour cible !Il n’y a pas que moi ici, c’est vexant !
-Eh ! Tu oublies notre petit jeu !hurla Kern de l’autre bout de la place.
-Ah oui c’est vrai !
Aussitôt Eljy brava une fois de plus le danger en se redressant rapidement. Il envoya deux salves successives qui touchèrent un membre des Brigades du Renouveau au genou. On entendit un craquement sinistre avant que le garde ne s’effondre en criant de douleur.
-Il faut qu’ils soient morts, précisa Kern qui venait de dessouder un ennemi pourtant habile au blaster.
-Eh, mais tu aurais pu le dire plus tôt ! ronchonna Eljy.
Alors que les tirs lasers ne semblaient pas vouloir se calmer, Eljy sortit de sa cachette et se précipita vers le garde blessé. Celui ci saisit son blaster et voulu abattre Eljy mais le Ferlusien fut plus prompt. Il bondit sur le sol pour éviter le tir, roula sur l’épaule gauche et riposta tout en se relevant. Il transperça ainsi l’abdomen du Neylanais qui s’effondra définitivement.
Mais là où il était, Eljy n’avait plus de cachette et fut de nouveau pris pour cible. Il regarda partout autour de lui pour trouver une planque mais il ne vit qu’une maison qui bordait la grande place. Sans hésiter, il sauta vers l’avant, brisa une des fenêtres du rez de chaussé et se retrouva dans un joli salon meublé. Les mains en sang, Eljy tenta de se mettre en position de tir dans les bouts de verre éparpillés.


Pendant ce temps là, Mak était parvenu à prendre à revers deux gardes isolés. Ces derniers surveillaient l’angle d’une rue, s’attendant probablement à voir débarqué à vive allure un ou deux Ferlusiens déjantés. Mak s’approcha discrètement des deux hommes qui lui tournaient le dos et tout d’un coup hurla :
-Garde à vous !
Par réflexe, les soldats obtempérèrent sans se retourner. Alors Mak continua avec la même audace :
-Que faîtes vous là soldats ?
-Nous tentons de repousser une meute de Ferlusiens complètement tarés.
-Comment ça complètement tarés ?
-Oui, monsieur, ils croient pouvoir renverser Nok Reveek à cinq !
-Mais c’est ce qu’ils vont faire. Croyez-moi !
Les deux gardes se regardèrent, circonspects, puis se retournèrent brutalement. Ce fut le moment où Mak tira. Les corps sans vie s’écroulèrent l’un sur l’autre avant que Mak ne lance d’une voix très solennelle :
-Et d’abord, nous ne sommes pas « tarés » juste…euh comment dire…joyeux !
Mak Hanton essaya alors de rejoindre les autres Anges Noirs.


Quand il arriva au milieu de la grande place, il constata que les tirs s’étaient arrêtés. Mieux, Kern, Zook et Tel étaient en train de discuter autour d’un cadavre recroquevillé.
-Je te dis que c’est moi qui l’ai eu celui là ! lança Zook
-Mais pas du tout, je l’ai abattu en l’atteignant en plein cœur, renchérit Kern
-Bon vous êtes gentils les enfants, mais c’est moi qui l’ai descendu ce garde. Donc, ça fait trois points pour moi, assura Tel avec un grand sourire.
C’est alors qu’Eljy arriva, boitant à moitié. Il regarda ses amis mais ne dit rien. Tel le dévisagea et fit :
-Mais, qu’est ce que tu nous a fait toi encore ?
-Ouais bah c’est de votre faute avec vos règles stupides. Je savais pas qu’il fallait les tuer moi les cibles ! Résultat, j’ai atterri dans un salon dont le sol était plutôt…dur !
-Bon, au lieux de discuter, si on retrouvait Reveek, proposa Mak.
-Pas bête ça ! Suivez-moi, je crois qu’il est parti par là, termina Tel en désignant une direction.
Les Anges Noirs s’élancèrent alors à la poursuite du chef des Neylanais.


Ils parcoururent les longues rues désertes de la Cité Fortifiée, rencontrant parfois des serviteurs armés de Keveers qui passèrent rapidement de vie à trépas. Alors qu’au loin les bruits du conflit entre les troupes de la Nouvelle République et les Neylanais se faisaient entendre, Tel s’arrêta devant une indication, où il était écrit « Direction Canal ». Hoke regarda les autres Anges Noirs et demanda :
-Quelqu’un sait ce qu’est ce canal ?
Kern prit aussitôt la parole :
-Je ne suis pas expert en civilisation Neylanaise mais je crois me souvenir qu’un canal artificiel relie les deux grandes villes de la planète. Il a été construit il y a plusieurs années de cela et est en fait un moyen d’approvisionner rapidement l’autre grande ville. En clair, quand les tempêtes de sables sont trop fortes, c’est plus pratique d’emprunter le canal.
-Je vois, si j’étais Reveek, je me débrouillerai pour l’emprunter. Donc, ne perdons pas de temps, allons-y !

Les Anges Noirs sprintèrent encore pendant quelques minutes avant d’apercevoir enfin le fameux canal. Tel s’arrêta brutalement de courir, bientôt imité par ses camarades.
-Oh, je n’aime pas ça !
Devant eux, à une vingtaine de mètres, se tenait Konn Keveers. Il était bien droit, sur le quai, à quelques centimètres à peine du canal dont l’eau était d’un vert émeraude. Les Anges Noirs regardèrent autour d’eux mais ne virent pas un seul garde, Keveers était seul, étrangement seul. Mais pire, celui ci les observait avec un grand sourire aux lèvres comme si la situation présente lui convenait parfaitement.
Les Anges Noirs se maintinrent à une dizaine de mètres de leur adversaire qui n’avait toujours rien dit. Tout était étrangement calme. Soudain, la voix puissante de Keveers troubla le silence pesant :
-Enfin je vous rencontre messieurs !
Les cinq Ferlusiens s’écartèrent légèrement les uns des autres, comme pour montrer qu’ils n’avaient pas peur de Keveers. Tel s’autorisa même le luxe de serrer les bras sur son torse et de dévisager Keveers pendant quelques instants avant de répondre :
-Alors Reveek, c’est là que tout se termine ? La course poursuite est finie ?
L’impérial commença à rire :
-Reveek, Keveers, peut importe comment on m’appelle, l’essentiel est ailleurs. L’essentiel est dans mon triomphe.
Les Anges Noirs froncèrent les sourcils d’incompréhension. Quelle était cette histoire de double nom ? Peu importait de toute façon, Hoke savait pertinemment qu’ils se trouvaient à un moment crucial :
-Vous êtes donc aveugle ? Vous ne voyez pas que vous avez perdu, irrémédiablement perdu !
-Je n’abdiquerai jamais tant que j’aurai le soutien inconditionnel de mes soldats. Ils se battent en mon nom, ils combattent parce que je leur ai demandé, parce qu’ils savent que c’est juste.
-Ils se battent et ils meurent parce que vous les y avez obligés ! Vous êtes un tyran Reveek et comme tout tyran, vous devez être évincé.
-Vous n’avez donc pas compris ? C’est la démocratie qui affaiblit les nations, qui ronge les peuples. Moi, en détenant le pouvoir entre mes deux seules mains, je sais que je mènerai Neylan à son apogée.
-La démocratie respecte la vie. Vous, vous apportez la mort.
-Faux, j’ai donné un espoir à ce peuple. Je leur ai prouvé que tous ensemble ils pouvaient changer leur destin, que tous ensemble, ils pouvaient dominer ce système ! L’histoire retiendra ma volonté de mener mon peuple à la gloire. Une gloire qui resplendira pendant des millénaires.
-L’histoire retiendra votre folie. Votre discours prouve à quel point vous devez être éliminé. Votre soit disant pouvoir ne reposera bientôt plus que sur des cadavres et des cendres. Si vous oeuvrez pour votre peuple, vous ne pouvez pas laisser faire cela.
-Je suis le peuple ! Je le représente, je le dirige, je décide ce qu’il fait. J’ai un droit de vie et de mort sur eux.
-Vous êtes fou à lier.
-Ce que vous appelez folie, je le nomme « raison ». J’ai compris que les hommes doivent être dirigés par un seul chef, un chef puissant et déterminé. La démocratie, le pluripartisme mène à la corruption, à la convoitise, à l’avarice et à la destruction. Je refuse ce triste destin. D’une nation de dominée, je veux faire un peuple de géants.
Alors Konn Keveers écarta les bras et commença à les monter vers le ciel :
-Ce que j’ai fait, je ne le regrette pas. Je sais que je mérite le pouvoir. Et si la guerre est le prix à payer pour que se réalise mon ambition suprême, alors qu’il en soit ainsi. Les grands régimes s’élèvent dans le sang et la sueur, à l’image de l’Empire Galactique.
-Alors, si c’est ce que vous pensez réellement, vous aurez la même fin que l’Empire.
Tel Hoke dégaina son blaster et le braqua sur Konn Keveers :
-Vous arrivez à la fin de votre règne !
L’impérial le foudroya du regard avant qu’un grand sourire ne se dessine sur son visage :
-Non, il vient tout juste de commencer !
Tout d’un coup, Keveers fit un pas en arrière et tomba dans le canal. Mais alors qu’il aurait dû logiquement s’enfoncer dans l’eau, rien ne se produisit. Les Anges Noirs se précipitèrent vers le quai et entendirent alors des turbines se mettre en route. Puis, ils virent cinq water-speeder s’élancer à une vitesse phénoménale sur les eaux calmes du canal. Les petits engins en métal étaient profilés pour la course et semblaient surfer sur l’eau. Keveers menait la course, suivi de près par quatre de ses gardes.
-Il nous échappe, s’exclama Tel en serrant le poing gauche.
-Pas encore ! s’écria Kern
Le Ferlusien désigna trois autres water-speeder qui étaient encore amarrés. Tel les regarda pendant une fraction de seconde avant de lancer :
-Mak, avec Eljy ! Zook, tu accompagnes Kern. Moi, je prends le dernier.
Aussitôt, et sans hésiter, les Anges Noirs enfourchèrent les water-speeder. Tel fut le premier à démarrer. Il saisit le guidon de contrôle et en tourna les poignées. L’accélération fut fulgurante et le capitaine Ferlusien put ainsi poursuivre Keveers et ses hommes de main. Il fut bientôt imité par Mak et Eljy, qui bien que tassés sur le petit engin, réussirent à démarrer sans encombre. Ce ne fut en revanche pas le cas pour Zook et Kern. Ce dernier, qui pilotait, accéléra trop brutalement, catapultant Zook en arrière. Celui ci tomba dans l’eau verte en provoquant moult éclaboussures. Kern ralentit aussitôt, se retourna et cria à son ami, qui était trempé :
-Bah, qu’est ce que tu fais, tu prends un bain ? Ce n’est pas le moment tu sais !
-Très drôle !
Zook rejoint le water-speeder et s’accrocha cette fois ci fermement. Kern ne tarda donc pas à se lancer également aux trousses de Keveers. Une terrible course poursuite venait de commencer.


Les water-speeder progressaient sur l’eau à une vitesse incroyable, sautant parfois sur les faibles remous et laissant derrière eux des remous blanchâtres. Les Anges Noirs se regroupèrent et décidèrent qu’ils devaient éliminer les quatre gardes avant de penser à s’attaquer à Keveers qui menait la course. Kern hurla pour couvrir le bruit des turbines :
-C’est génial ces trucs ! Pourquoi est ce que l’on a pas ça sur Ferlus ?
A ce moment là, les gardes se retournèrent pour tirer sur les Anges Noirs. Ceux ci se dispersèrent au dernier moment faisant vrombir leurs turbines. Tel se baissa quand on voulut le prendre pour cible puis il accéléra brutalement, levant ainsi légèrement le haut de son speeder. Puis il se saisit de son blaster et tira à trois reprises. Le premier tir termina sa course dans l’eau, le second frappa la coque métallique du speeder alors que le dernier transperçait de part en part l’épaule du garde qui vacilla. Il perdit l’équilibre et tomba dans l’eau aussitôt, s’assommant sérieusement. Pendant ce temps là, son water-speeder, devenu incontrôlable, sortit du canal après avoir heurté de plein fouet la berge et termina sa course dans la rare végétation. Au bout d’une seconde à peine, une magistrale explosion se produisit, engloutissant le peu d’arbres qui poussaient d’ici de là.
-C’est dangereux ces machins là, s’exclama Tel en se lançant à l’attaque d’un autre garde.

Mak et Eljy se décalèrent légèrement et parvinrent à se mettre à la même hauteur d’un autre Neylanais qui tenta de les abattre. Mais le tir ricocha dans une des deux turbines, qui tînt heureusement le coup.
-Approche-toi au maximum, je m’en occupe, cria Mak à Eljy.
-Pas de problème.
Aussitôt Eljy se rabattit avec violence et heurta l’autre water-speeder qui grinça. Le garde tenta de se défaire de cette surprenante attaque mais Eljy ne lâcha rien. Tout en gardant un œil sur le canal qui semblait s’étendre à perte de vue devant lui, il se maintenant collé au speeder de son adversaire. C’est le moment que choisi Mak pour se mettre debout. Puis il bondit sans hésiter sur l’appareil du Neylanais qui fut surpris pendant quelques instants. Il tenta alors de s’en débarrasser mais Mak, idéalement placé derrière le pilote, lui agrippa la taille, banda ses muscles et propulsa le membre des Brigades du Renouveau à l’eau. Celui ci sembla rebondir sur la surface verte émeraude avant de s’y enfoncer et ne devenir qu’un lointain point noir. En effet, les water-speeder maintenaient un rythme infernal et les pilotes devaient se montrer habiles lorsque le canal dessinait une courbe. Sans se soucier de la Cité Fortifiée qui s’éloignait derrière eux, ils se concentrèrent sur leur unique objectif : abattre Konn Keveers.

Zook et Kern étaient également aux prises avec un water-speeder et son pilote qui ne semblait pas vouloir s’en laisser compter. Mais Zook était déterminé à le désarçonner le plus rapidement possible, voilà pourquoi il lui bondit sur le dos. Mais le Neylanais sentit l’attaque venir et lui expédia un coup de coude en plein visage, ce qui fit basculer le jeune Ferlusien vers l’arrière. Sentant qu’il allait tomber à l’eau, il s’agrippa comme il le pouvait. Ses mains saisirent l’extrémité du siège alors que ses jambes plongeaient dans l’eau :
-Je crois que ma situation n’est pas très confortable !
Le garde de Keveers, voyant qu’il n’était pas parvenu à tuer son adversaire se mit à zigzaguer sur l’eau du canal, ce qui entama les prises de Zook. Mais Kern vînt à sa rescousse et percuta le water-speeder du Neylanais qui faillit perdre le contrôle de son engin. Zook en profita pour se hisser sur l’engin rapide. Il saisit son blaster au moment où le garde prenait le sien. Zook fut plus rapide puisqu’il tua en un coup le garde qui ne poussa même pas un cri lorsqu’il chavira de son speeder. Zook se précipita aux commandes et rétablit sa course, puis il regarda Kern qui lui fit un petit signe de la main :
-Bien joué !
-Ouais je sais, mais tout ça j’y suis habitué, donc pour moi ce n’est ni plus ni moins que de la routine, répondit Zook en prenant un air faussement hautain.


Tel et le dernier garde ne cessaient de se harceler de tir de lasers, chacun cherchant à se débarrasser de la menace que représentait l’autre. Tel Hoke crut que sa dernière heure était arrivée quand un laser le frôla de quelques centimètres. Il déglutit bruyamment et riposta aussitôt, forçant le Neylanais à se tenir éloigné.
C’est alors qu’une multitude de lasers percutèrent le water-speeder qui s’enflamma. Des gerbes d’étincelles s’en échappèrent et le pilote prit feu quasi instantanément. Désespéré, il se jeta à l’eau juste avant que le speeder n’explose dans un fracas assourdissant. Tel évita au dernier moment un bout de turbine qui se précipitait vers lui, avant de se retourner pour voir qui l’avait aidé. Il vit les autres Anges Noirs, tous un blaster à la main, qui le rattrapaient en étant chacun monté sur un water-speeder :
-On peut dire que la cavalerie arrive au bon moment.
Puis il regarda de nouveau devant lui, se fixant sur l’appareil de Keveers qui filait à vive allure sur l’eau :
-A nous deux !


Konn Keveers se retourna un bref instant pour s’apercevoir qu’il était talonné de très près. Il jura intérieurement quand il distingua Tel Hoke qui le rattrapait petit à petit. Il se saisit de son blaster et ouvrit le feu, forçant le Ferlusien à se pencher dangereusement. Mais celui ci décida de rendre coup pour coup, obligeant Keveers à d’habiles manœuvres d’évitement.
Devant les speeder, le canal décrivait un virage abrupt. Tous les water-speeder le négocièrent sans freiner, provoquant d’immenses gerbes d’eau qui éclaboussèrent toute la berge. Mais Tel négocia ce virage plus habilement que sa cible qui perdit dangereusement du terrain. Keveers se retourna une nouvelle fois et sentit l’anxiété le gagner. Se pouvait-il qu’il subisse une nouvelle défaite ? Non, il n’en était pas question. Il devait s’en sortir pour continuer de mettre au point ces nombreux plans d’avenir. Il ne pouvait pas perdre, il ne devait pas perdre :
-Je n’ai pas fait tout cela pour rien ! murmura l’impérial alors qu’une grimace de haine lui barrait le visage.

Derrière lui, Tel cherchait un moyen efficace de se débarrasser du chef des Brigades du Renouveau. C’est alors qu’il vit une rampe en pemabéton sur le bord du canal, qui permettait d’accéder à la terre ferme. En fait, cette rampe offrait un tremplin inestimable. Tel regarda quelle était sa position par rapport à sa cible et fit pour lui-même :
-Bon , bein quand faut-y aller, faut-y aller !
Il se dressa sur son water-speeder tout en gardant le contrôle de son engin, et se précipita sans freiner vers la rampe.
-Mais qu’est ce qu’il fout le capitaine ? s’exclama Eljy qui voyait la scène se dérouler de derrière.
-Ca y’est, il a la folie des grandeurs, ajouta Kern.
Tel prit à pleine vitesse le tremplin en permabéton, raclant son speeder qui émit d’affreux bruits métalliques. Au moment où il arrivait au bout de la rampe, sa vitesse lui permit de s’envoler littéralement. Tel eut comme dernier geste d’orienter de nouveau son appareil vers le canal avant de lâcher définitivement les commandes. Il tomba dans l’eau avec violence et ne distingua pas très bien ce qu’il se passa ensuite.
En fait, Konn Keveers entendit distinctement le bruit des turbines qui s’approchait inéluctablement. Il se retourna juste au moment où le water-speeder de Tel allait lui retomber dessus. Keveers écarquilla les yeux d’horreur et lança :
-Non, je ne peux être vain…
La fin de sa phrase se perdit dans un affreux brouhaha métallique. L’impérial fut écrasé entre les deux speeders et hurla de douleur. Mais tout d’un coup, ce qui devait se produire arriva. Le choc brutal provoqua une explosion sur-puissante qui déclencha une vague de remous impressionnante. Des fragments d’acier se déversèrent en pluie et s’enfoncèrent dans l’eau du canal, sous les yeux éberlués des Anges Noirs, qui s’étaient arrêtés à bonne distance. Ils regardèrent les derniers bouts de métal enflammés disparaître avant de s’exclamer :
-Génial !
-Ouais, ça c’est ce que j’appelle du bon boulot, assura Mak.
Soudain, Tel Hoke émergea de l’eau, un grand sourire aux lèvres. Il regarda ce qu’il avait provoqué et dit :
-Vous voyez, je vous avais bien dit que c’est moi qui le tuerais !
-C’est de la triche, vous aviez pris de l’avance, rétorqua Zook.
Et les Anges Noirs observèrent de nouveau le lieu où Konn Keveers, le tyran Neylanais, venait de perdre définitivement la vie.
-Ma relation avec ce sale type vient de tomber à l’eau, se contenta d’ajouter Tel en riant.
Au loin, derrière eux, la Cité Fortifiée s’apprêtait à tomber entre les mains de la Nouvelle République.


Les troupes alliées réussirent enfin, malgré leurs nombreuses pertes, à mettre en fuite les soldats restants des Brigades du Renouveau. Sans plus attendre, les soldats de la Nouvelle République se déversèrent dans la Cité Fortifiée, s’emparant des points stratégiques. C’est accompagné d’immenses cris de joie qu’ils fêtèrent leur victoire durement acquise. Quelques minutes plus tard, ils s’emparaient du Palais Gouvernemental, proclamant officiellement la chute du régime de Konn Keveers.
Neylan était aux mains de la Nouvelle République…et de l’armée Ferlusienne. Ainsi, quand Garm Bel Iblis et Nel Sanders quittèrent leur capsule de sauvetage et firent leurs premiers pas sur le sable ocre, la terrible guerre qui avait décimé les armées et bouleversé les soldats était terminée.
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