Depuis Coruscant : L’annonce du départ de Taradin Tuuk, président directeur général de la Robotic Corporation, accompagné d’un chèque de 40 millions de crédits a fait scandale. A tel point d’ailleurs que l’Empereur lui-même a du intervenir sur ce sujet très polémique. Notre enquête.

A la Robotic Corporation, célèbre entreprise de confection de droïds garde du corps, on se serait bien passé de cette triste affaire. La firme, qui doit déjà faire face à d’importantes difficultés financières, s’est retrouvée bien malgré elle au milieu d’une spirale médiatique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle risque de faire des dégâts. Il y a deux semaines, nous apprenions le départ suite à un Conseil d’Administration Extraordinaire, de Taradin Tuuk, le PDG de la Robotic Corporation, qui après avoir pourtant fait les beaux jours de l’entreprise, était à l’évidence devenu indésirable. Les actionnaires n’ont visiblement pas apprécié ses choix stratégiques ainsi que la multiplication des cas d’articles défectueux. Son éviction aurait pu être silencieuse si elle ne s’était pas accompagnée d’un gros chèque de 40 millions de crédits, correspondant à une clause du juteux contrat qu’il avait signé en prenant la direction de la firme dix ans auparavant.

L’annonce de cette indemnité de départ a aussitôt fait grand bruit et a profondément révolté les salariés de l’entreprise, inquiets pour la pérennité de celle ci. Un employé, rencontré devant les grilles fermées de l’usine de production pour cause de grève, résumait la situation avec une grande lucidité : «C’est scandaleux qu’un homme qui est responsable du désastre actuel puisse partir avec une telle somme d’argent ! De qui se moque t-on ? Si demain, nous les salariés, nous perdons notre emploi, toucherons nous une telle somme ? Sûrement pas, on nous jettera sans aucun scrupule. Je suis révolté et je trouve indigne que l’Empire ne daigne pas lever le petit doigt. »

Et voilà comment l’Ordre Nouveau s’est rapidement trouvé obliger de s’exprimer sur ce sujet épineux. D’autant plus qu’entre temps, le Gungan Déchaîné révélait que le PDG d’une autre entreprise pharmaceutique, avait également fait ses valises avec la somme rondelette de 12 millions de crédits après avoir pourtant été mêlé à une sombre affaire de médicaments frelatés. C’est donc d’abord Edmuund Calista qui est monté au créneau en dénonçant des « pratiques éhontées, dignes de petits escrocs sans scrupule, prêt à tout pour s’assurer une retraite dorée. » Puis, l’Empereur lui-même s’est saisi du dossier, après être entré dans une colère noire, s’indignant de ces profondes injustices et du mépris affiché envers les employés. A l’aide d’un communiqué, Palpatine faisait ainsi savoir « que l’Empire Galactique compte mettre fin sans plus tarder à l’aberration que constitue les jetpacks dorés. Il est anormal que des hommes ayant fait preuve d’incompétence soient malgré tout récompensés. » Et au passage, notre Empereur égratignait l’ancien pouvoir : «Du temps de Valorum, la République avait laissé ses jetpacks dorés se multiplier. Le Chancelier avait des accointances avec tous ces PDG malhonnêtes, il n’est dès lors pas étonnant qu’il ait fait preuve de complaisance à leur égard. Mais ce temps là est révolu. Définitivement.»

On comprend donc mieux pourquoi un texte de loi a été préparé en urgence afin d’être présenté le plus rapidement possible au sénat pour ratification. L’article premier de ce texte est on ne peut plus clair, puisqu’il interdit purement et simplement la présence dans les contrats d’embauche de clause de garantie financière en cas de départ non souhaité. La loi, qui devrait entrer en application le mois prochain, ne sera malheureusement pas rétroactive. En tout cas, Edmuund Calista s’est félicité de ce projet de loi et en a profité pour ajouter une précision importante : « Dorénavant, l’Empereur souhaite que la nomination des PDG des entreprises publiques se fassent uniquement après concertation avec les instances gouvernementales. C’est le meilleur moyen pour limiter les débordements comme ceux que l’on a connus dernièrement. Seuls des hommes de confiance pourront diriger ces entreprises. » Comprenez que l’Empereur pourra valider ou non la nomination de ces PDG.

Cette loi devrait bientôt être suivie par une autre, dénommée «loi du Salaire Juste » et qui aura pour objectif de réglementer les salaires des dirigeants de toutes les entreprises publiques comme privés, en fixant un plafond qui tiendra bien entendu compte du secteur d’activité de chaque firme. Inutile de dire que dans les milieux d’affaire, cette loi est très mal perçue et des hommes influents auraient déjà fait savoir leur vif mécontentement à l’Empereur. Il y a toutefois peu de chance pour que celui-ci recule, lui qui tient à tout prix à redonner aux employés « la fierté de travailler pour leur entreprise.»

Quant à Taradin Tuuk, il n’aura pas profité longtemps de sa bien mal acquise fortune. Nous avons en effet appris que le tout nouveau retraité avait subi un contrôle fiscal et que plusieurs fraudes auraient été relevées. Selon nos informations, il risque une amende de…45 millions de crédits. C’est aussi ça, la nouvelle justice impériale.