Après plusieurs mois passés sans news, voici quelques nouvelles de fanfilms.


Nouvellement rajouté sur SWU : Street Wars. Il ne s’agit certes pas du fanfilm du siècle : une histoire vraiment classique (un vague combat du bien contre le mal), qui n’est pas vraiment servi par des costumes pratiquement absents et une totale négation du décor. Si, habituellement, une forêt est banale pour la mise en scène, c’est un environnement toujours plus exotique que la maison de vos parents. Pour un fanfilm dramatique, les costumes et les décors sont les éléments de base à apporter pour plonger un minimum le spectateur dans l’univers de votre film. Tout ce qui fait hélas défaut à celui là.

Il reste dans Street Wars quelques passes d’armes assez jolies, un gros travail de rotoscoping correctement effectué, ainsi que le passage de la « renaisssance » du héros en un serviteur du mal, traité plus à la manière d’un Jean-Luc Godard que d’un George Lucas. Pour ceux qui l’auront vu, c’est hélas seulement à partir de ce moment là qu’on parvient quelque peu à s’immerger dans … quelque chose : pas du Star Wars, mais pas tout à fait du « réel » non plus. On flotte dans un espace onirique et … godarien ?

Chapeau toutefois à l’équipe, qui a su mener à terme son projet et construire un site Internet d’où les vidéos sont téléchargeables très facilement et sans accrocs, ce qui est une très bonne chose.


Dans la catégorie des nouveaux projets, Emergency Point se définit comme un futur film d’animation tout en 3D, inspiré du jeux vidéo Republic commandos. Laissons à son réalisateur, Dark Maximus, le temps de faire ses preuves et encourageons-le à continuer.

Enfin, très bonne nouvelle : après un long temps de silence, l’équipe « responsable » de cette création cinématographiquement contre-nature qu’est La légende d’El Guittarus donne signe de vie, et quel signe ! Une nouvelle bande-annonce, toujours aussi drôle, est mis à notre disposition. Elle dévoile un peu plus les enjeux de ce qui s’annonce comme une aventure épique. N’hésitez pas à vous rendre sur le site web du film, très riche et très détaillé, bourré d’anecdotes amusantes.




A l’étranger, on est heureux d’apprendre que The Emperor's News clones est enfin sorti sur le web. Souvenez-vous, il s’agit de la suite du désopilant The Empire Strike Backyard, qui nous avait tant séduit par son humour « mel-brooksien », son jeu d’acteur convaincant et la qualité des décors « carton-pâte ».
Les acteurs sont plus vieux, les ambitions sont plus grande. L’histoire est plus riches, les personnages plus complexes. Le tout est toujours aussi délirant. Tournant en ridicule les passages les plus dramatiques de la saga, pointant du doigt ceux qui nous ont navrés, le film nous montre des issues différentes que celles proposés par Lucas, toujours avec humour.
A l’image du précédent opus, The Emperor's New Clones dégage une ambiance unique, servi par plusieurs aspects. D’un point de vue technique, Backyard Productions continue dans sa voie. Le filmage est toujours aussi impeccable, il est même devenu plus audacieux. Le film pêche hélas par sa 3D, de qualité très inégale tout au long du film. Certains plans ont visiblement été très minutieusement réalisés (comme le « remake » du plan d’ouverture de A new Hope), d’autres semblent avoir été bâclés.



La 3D ne semble pas être la tasse de thé de l‘équipe du film, et ils ne s’en cache pas vraiment. Leur truc, c’est plutôt le décor construit « en dur », et ils peuvent en être fier. Situant toute l’action du film dans deux ou trois environnements astucieusement construits, il en exploite toutes les possibilités. La forêt condamne souvent le réalisateur à faire déambuler ses personnages entre les fougères pendant les deux tiers du film. Dans The Emperor News clones, le confinement de la salle du trône, tout en donnant au directeur photo le contrôle parfait des éclairages (certains plans sont tout simplement sublime tant les teintes, les ombres sont parfaitement maîtrisés, très « starwarsiennes »), oblige les personnages à s’affronter verbalement plutôt que physiquement. Dans The Emperor's News Clones, comme dans The Empire Strike Backyard, la mort n’existe pas, et l’aventure ne s’achève non pas par un bain de sang mais par l’inévitable et grotesque ballet musical. Quelle autre fin possible pour un univers aussi absurde ?

Il est étonnant de voir comment l’univers de ce fanfilm, aussi absurde et incohérent soit-il, conserve néanmoins une logique qui lui est propre. Là ou pour beaucoup parodie rime avec « n’importe quoi », on se plonge rapidement dans l’histoire et en acceptant ses règles : Padmé et Anakin sont mariés et Luke et Leila sont déjà né. Il n’ont rien de jumeaux. Le jeune Han Solo est le copilote de son père, Mace Windu roucoule avec la Jedi la plus plus "blaxploitation" jamais vue … Comme le dit son réalisateur, Darren Scales, The Emperor's New Clones est avant tout une relecture de l’ensemble de la saga, créant les mélanges les plus improbables des scènes clés des deux trilogies, pour créer une aventure véritablement passionnante, pleine d’entrain et d’émotion.

Les personnages sont parmi les plus réussi qu’on ai vu dans un fanfilm. Leur force est d’avoir des caractères et des buts très définis, auquel ils vont se tenir tout au long du film. Leurs qualités et leur défauts les rendent attachants, plus crédible dans la plupart des « pointures » du genre. Revelations ne faisaient qu’esquisser quelques bribes de personnages stéréotypés, au service d’un spectacle bref et intense. The Emperor’s New clones, sur plus d’une heure, donne au spectateur le temps de connaître Anakin, l’Empereur, Obiwan, pour que le dénouement final n’en soit que plus poignant.



Une fois le film terminé, on se surprend à quitter avec émotion tout se petit monde. A travers deux films, Backyard Productions a su bâtir un univers bien à lui dont on devient vite accroc, et on regrette déjà que, très probablement, The Emperor’s New Clones soit leur ultime hommage à Star Wars.