Vers 18h20, 18h25 je pense.
EDIT : Quelle précision!
Bien vu Mitth' également.
Plus serieusement voici la fin du chapitre 6, attendu par beaucoup d'entre vous so : enjoy!
Découverte des origines de la culture SithPar la suite, la vie reprit sa course, les mois passant comme des semaines tant chacun d’eux était plus agréable que le précédent. Jace coulait des jours heureux au côté de son amour et d’Abess et leur groupe d’amis, tout en prenant vraiment plaisir à suivre des cours tous plus intéressants et enrichissants que les autres. Pour la première fois, il se sentait vraiment pleinement heureux. L’amour qu’il partageait avec Maylena pansait ses blessures passées, lui réconfortant le cœur d’une douce chaleur qui n’avait rien de comparable avec le torrent de lave destructeur qui, autrefois, l’avait rendu tout-puissant. Au diable cette voix qui lui apportait le pouvoir, mais ne laissait que glace, solitude et peine dans son âme lorsqu’elle le quittait ; il pouvait très bien s'en passer. Il était apaisé, comblé d’être à l’IHE et de vivre une belle histoire d’amour. Il avait pensé ne jamais s’autoriser ce sentiment, mais parfois, choisir la voie la plus simple était soulageant. Sa relation le poussait à faire le choix de la faiblesse, de la facilité en renonçant à ses rêves de grandeur, mais il pensait qu’ainsi, tout allait pour le mieux dans le meilleur des univers.
Que lui importaient la puissance et le pouvoir s’il était seul et malheureux ? Il ne voulait plus d’ennuis, plus de peur, plus de peines, de larmes ni de déchirement. Etre au chaud dans les bras de son aimée n’avait rien de comparable à lutter pour sa vie dans des souterrains sordides. Au contact de sa dulcinée, il devenait un homme meilleur, gagnait en maturité et en stabilité. Il se sentait mieux dans sa peau et était presque capable de pardonner à son père, d’oublier et de passer à autre chose. Il ne voulait plus du tout devenir Sénateur. Il souhaitait éviter ce nid de vipères qu’était le Sénat, toutes ces hypocrisies et intrigues malsaines. Il ne désirait pas être pris dans le tourbillon de la guerre ni batailler pour les quelques miettes de pouvoir que voudraient bien lui laisser les Jedi. Désormais, il aspirait juste à une vie tranquille et pleine d’amour avec Maylena. Il avait trouvé l’orientation toute désignée. A l’approche de la deuxième partie de l’année, il s’était spécialisé dans l’histoire et l’étude des civilisations disparues afin de devenir conservateur du célèbre Institut d’antiquités Hanna de Chandrila, planète d’où sa mère et son amie étaient originaires. Il préférait étudier la grandeur passée qu’être pris dans la tourmente de la folie du présent et vivait dans une bulle qu’il ne voulait pas voir éclater. Tout ce à quoi il aspirait désormais était la tranquillité, la paix et l’amour loin du conflit destructeur et interminable qui embrasait la Galaxie. Pathétiques pensées indignes de sa personne ; heureusement, la réalité allait bientôt le faire tomber du nuage sur lequel il se berçait d’illusions quant à la nature même de la vie.
Il ne perdait pas pour autant sa soif d’apprendre et se leva plus motivé que jamais ce matin-là. Il passait désormais presque toujours la nuit avec Maylena, que ce soit dans sa chambre ou dans la sienne, et déposa un tendre baiser sur le front de sa belle encore endormie avant de partir. N’ayant pas choisi d’opter pour des options identiques aux siennes, elle n’était pas dans le même groupe de travail et commençait plus tard sa journée. Lui ne serait arrivé en retard à son cours pour rien au monde. Il l’attendait depuis son inscription : aujourd’hui, le célèbre historien Kaok Hextrophon allait leur faire part de ses connaissances concernant la civilisation Sith. Arrivant en avance, Jace se mit au premier rang de la salle, régla son databloc et se prépara à boire les paroles de son illustre professeur.
Il n’était pas le seul à être enthousiasmé par le sujet du jour, de nombreux élèves étaient arrivés en avance eux aussi, avides d’en apprendre plus sur les origines du pire ennemi de la République. Lorsqu’Hextrophon fit son entrée, un silence de cathédrale digne de celui respectueux des visiteurs de celle située sur Vortex, régnait dans la salle.
« Bonjour à tous jeunes gens, je vois que le sujet du jour intéresse suffisamment pour éviter les habituels absents et autres retardataires ! » observa-t-il d’un petit sourire.
« Bien, intéressons-nous donc aux Sith si vous le voulez bien. » commença-t-il sans autre préambule. « Tout d’abord, il est très important que vous gardiez une chose primordiale à l’esprit, nos ennemis d’aujourd’hui ne sont qu’une pâle copie des Sith des temps anciens ; des successeurs dégénérés symboles d’une déliquescence de la grande culture d’autrefois. D’après mes informations, les Sith actuels ne le sont pour la plupart que de nom. Ils n’ont pas la grandeur de l’ancienne civilisation qui était certes belliqueuse, mais à même de créer et de gérer de grands Empires où régnaient une discipline et une organisation sans failles. Nous, faisons face à des individus à la limite de la folie et n’ayant que faire de la grandeur et de la sagesse de leurs glorieux prédécesseurs. Ils sont aveuglés par le culte qu’ils vouent à leur propre puissance et entretiennent un régime anarchiste et instable, bien loin des idéaux d’ordre et de fermeté de la culture à laquelle ils prétendent appartenir. Le Nouvel Empire créé il y a près de mille ans par un ancien Maître Jedi nommé Phanius, n’est plus qu’un ensemble de factions qui se font autant voir davantage la guerre qu’ils ne la font à la République. Les nouvelles du front sont rares et floues, mais s’il existe toujours un Empereur, il dispose de bien peu de pouvoir et ne domine que sur sa propre faction qui ne doit pas être beaucoup plus importante que les autres. En clair, une fois passé la ligne du front, c’est une belle pagaille ! Rien à voir avec l’Empire Sith d’autrefois, une société basée sur un système féodal stable et organisé. Il faut remonter à des temps immémoriaux, lorsque la République n’en était même pas à ses premiers balbutiements, pour bien comprendre cette entité. Les Sith étaient avant tout une espèce d’êtres pensants comme peuvent l’être les Rodiens, les humains ou les Trandoshiens. » Expliqua-t-il en montrant à ses étudiants une représentation holographique d’un guerrier Sith à la peau rouge. « Native de la planète Korriban du système Horuset, cette race guerrière et agressive de nature était régie par un système de caste : les Guerriers, surnommés les Massassis, et les Prêtres, surnommés Kissaï, mais également deux classes inférieures composées d’ingénieurs et d’esclaves.
Les dates nous sont inconnues, mais à un certain point, quelques milliers d’années après la création de leur civilisation, la religion Sith vit le jour. Les Kissaï et les Massassis étaient les castes dominantes car ils bénéficiaient d’une intelligence supérieure pour les uns et d’une force brute couplée d’une sauvagerie impressionnante pour les autres. Ces deux portions de la population Sith étaient tout aussi implacables mais les Kissaï prirent le pouvoir lorsqu’ils découvrirent le Côté Obscur de la Force… »
Savourant l’attention que son récit suscitait chez ses élèves, Hextrophon ne manqua pas de remarquer que la notion de Force avait déclenché une moue interrogative chez la majorité de sa classe. Un des élèves du premier rang osa briser le silence pour poser la question qui leur trottait à l’esprit :
« Excusez-moi, professeur. » demanda le voisin et meilleur ami de Jace, Abess Lingar, du ton hautain et pédant, caractéristique des jeunes humains originaires d’une des riches Maisons de Brentaal. « Mais la Force n'est-elle pas une légende ? »
Avec un sourire paternel et embrassant l’ensemble de son auditoire du regard, le professeur répondit :
« La Force. Un bien vaste concept, très difficile à expliquer de surcroît ! Selon les Jedi, la Force est un champ d’énergie créé par tous les êtres vivants. Elle nous entoure et nous pénètre. C’est elle qui lie la Galaxie en un tout uni. »
Voyant les visages qui paraissaient encore plus perdus que quelques secondes auparavant, il ajouta :
« La Force est ce qui donne aux Jedi et aux Sith leurs pouvoirs. »
« Mais professeur, ces pouvoirs légendaires, quels sont-ils ? » interrompit Jace. « On nous rabâche les oreilles avec la guerre entre Jedi et Sith, deux institutions contre lesquelles le commun des mortels ne peut rien, mais qu’en est-il vraiment ? Je pense ne pas être le seul ici à avoir passé ma vie dans les mondes du Noyau, loin du front, et à ne jamais avoir vu ce dont ils sont capables… Ces soi-disant pouvoirs sont-ils réels ou juste de la poudre aux yeux, des tours de prestidigitateurs destinés à impressionner les foules et à assurer leur contrôle sur elles ? »
« Détrompez-vous, jeunes gens, pour en avoir vu les effets de mes propres yeux, je peux vous garantir que ces pouvoirs ne sont pas mythiques, mais bien réels même s’ils s’expriment de façon différente chez Jedi et Sith, d’après ce que j’en ai étudié. »
« Pouvez-vous être plus explicite, monsieur ? » s’enquit un autre étudiant.
« Bien sûr. Un de mes amis, un Chevalier Jedi nommé Pernicar, m’a expliqué que la Force était l’alliée des Jedi. Ils se servent de ce courant pour affiner leur sens, pressentir un danger, être plus vifs, plus alertes, plus résistants à la douleur. Certains d’entre eux l’utilisent pour guérir mais la Force peut aussi être utilisée afin d’influencer les esprits faibles. »
« Et après on s’étonne que ces sorciers soient au pouvoir. » gronda Jace en sourdine.
L’ignorant, Hextrophon continua : « Les Maîtres font même parfois preuve d’aptitudes extraordinaires, telles que des méditations capables de motiver et de coordonner à la perfection leurs troupes tout en démoralisant celles de l’ennemi, ce qui a pour effet de changer l’issue d’une bataille ! »
« Mais qu’en est-il des Sith Monsieur !? » lança un jeune homme du fond de la salle.
« Oui, d’après ce que vous nous avez dit, les Jedi se servent de la… Force, pour améliorer leurs perceptions, mais ces pouvoirs ne sont pas si impressionnants. Vous dites que les Sith sont différents ? En quoi est-ce le cas ? »
« Détrompez-vous, jeune fille. » répondit le professeur à celle qui venait de lui adresser la parole. « En aucun cas je n’ai insinué que les pouvoirs des Jedi n’étaient pas impressionnants ! Si vous les voyiez déplacer un Chasseur Aurek par la seule force de leur esprit vous ne diriez pas cela ! Rien que la vitesse à laquelle ils sont capables de se mouvoir est tout bonnement extraordinaire ! C’est d’ailleurs la raison pour laquelle leur arme de prédilection est le sabre laser, une arme très dangereuse à manier pour qui ne dispose pas de leurs réflexes surhumains amplifiés grâce à la Force. »
« Est-il vrai qu’ils sont capables de parer les tirs de blaster avec la lame de leur arme ? » demanda dubitativement un Ithorien.
« Impossible ! » s’écria un Bothan.
Le silence attentif n’était plus qu’un lointain souvenir à présent que ce sujet déchainait les passions et s’attaquait aux mythes sur lesquels était basée la République.
« Un peu de calme, s’il vous plait. » ramena à l’ordre le célèbre historien. « Et bien, jeune Bothan, vous avez tort. Les personnes sensibles à la Force et dotées de l’entrainement adéquat disposent de reflexes suffisants pour parer les décharges de blaster. Les plus douées sont même capables de les renvoyer en direction du tireur ! »
« Les Sith, professeur, revenons aux Sith. » redemanda celui qui avait déjà posé la même question.
« Patience, j’y arrive. Ils ont une façon très différente de voir ce flux d’énergie qu’est la Force. Alors que les Jedi sont à l’écoute de la Force, sont attentifs à ses avertissements et se laissent guider par elle pour décider de leur conduite, les Sith eux, s’en servent comme d’un outil. Ils puisent leur pouvoir dans son Côté Obscur ; et, là où les Jedi se voient comme les serviteurs de la Force, eux estiment qu’elle est là pour les servir et pour renforcer leur puissance.
Comme je vous le disais, les prêtres Kissaï découvrirent l’existence de la Force et consacrèrent leur existence à l’étude de la nature de son côté maléfique. Au fil du temps ils découvrirent des sorts et des pouvoirs terribles, cherchant à devenir toujours plus érudits en matière de magie et d’alchimie Sith. »
Le silence était retombé dans une assemblée fascinée par l’histoire de sorciers maléfiques des temps anciens.
« Le Côté Obscur leur donnait la possibilité d’invoquer la foudre, d’absorber l’essence vitale de leurs victimes pour s’en repaître et même de créer des monstruosités, de véritables abominations, des bêtes de cauchemar nées de leurs cerveaux malfaisants. Avec l’aide du côté sombre et des armées sanguinaires de guerriers Massassi, les Sith entreprirent de s’étendre aux planètes voisines comme Ziost ou Khar Delba. Peu d’autres faits datant de cette époque nous sont connus car l’étude des Sith est interdite aux Jedi, excepté aux plus grands Maîtres, et il est très compliqué pour les historiens qui, comme moi, cherchent à en savoir plus, de trouver des manuscrits et autres artefacts sans être sensible à la Force. Et je ne parle pas de la guerre qui rend les recherches hors du Noyau impossibles ! »
« Excusez-moi monsieur, mais… Comment peut-on savoir si l’on est sensible à la Force ? » se renseigna timidement un jeune Twi’leck.
Amusé, son professeur répondit :
« Désolé mais si vous rêviez de pouvoirs fantastiques, c’est raté pour vous tous ! Vous devrez vous contenter du savoir que vous amassez ici pour réussir dans la vie. Plus de quatre-vingt dix pour cent des jeunes résidents dans les mondes du Noyau sont repérés très jeunes par les Jedi et conduits dans leurs Temples et autres Praxeum afin d’y être instruits aux voies de la Force. Avec cette guerre continuelle, ils sont sans cesse à la recherche de nouveaux apprentis pour remplacer les Chevaliers morts aux combats. Si vous aviez ce pouvoir en vous, vous ne seriez pas ici. »
En entendant parler de cette mystérieuse Force dont il ne savait rien avant aujourd’hui, Jace avait soudain pensé à ses mystérieuses facultés qui se révélaient lorsqu’il était dos au mur. Serait-il possible que… se disait-il. Mais non, Kaok Hextrophon avait coupé court à ses supputations. Je le sais bien pourtant, il est évident que je n’ai pas eu la chance d’être né sensible à la Force, sinon je serais en train de m’entrainer à manipuler les esprits des Sénateurs pour devenir Chancelier. Les réactions fulgurantes, qui lui avaient permis de survivre et de vaincre lors des deux agressions dont il avait été victime, étaient seulement dues à l’adrénaline et à l’instinct de survie. Alors qu’Hextrophon reprenait son exposé, Jace se consola en pensant qu’à défaut de posséder leurs pouvoirs, il pouvait continuer à les traiter de sorciers hypocrites.
« Je disais donc que nous ne savons pas grand-chose d’autre sur cette époque jusqu’à ce qu’un événement capital se produise au sein de la République. C'est un événement similaire qui est aujourd’hui encore responsable du conflit que nous endurons. Aux alentours de 5000 BFGS (7000 BBY), un schisme déchira l’Ordre Jedi. Pendant ce qu’on appelle aujourd’hui les Cent Ans d’Obscurité, les Jedi furent divisés entre défenseurs du Côté Lumineux et Partisans du Côté Obscur. Au terme d’un siècle de batailles sanglantes, les Jedi Noirs furent vaincus, leurs survivants exilés. Le hasard fit que ces Jedi exilés se posèrent sur la planète Korriban où ils furent accueillis comme des Dieux par le peuple Sith. Les exilés apprirent à maîtriser la sorcellerie Sith en plus de leurs pouvoirs Jedi et devinrent de fait les premiers Seigneurs des Sith. Au fil du temps, les deux cultures fusionnèrent et agrandirent leur territoire en un vaste Empire s’étendant jusqu’aux frontières de la République. Deux mille ans plus tard, l’Empire Sith mené par le Seigneur Noir Naga Sadow, lançait une offensive massive pour se venger de la République et des Jedi. »
Durant toute la matinée, Kaok Hextrophon continua à partager avec ses élèves l’histoire des Sith. Il leur raconta comment l’attaque de Sadow échoua et comment certains Sith survécurent, trompant la vigilance de la République en partant dans les Régions Inconnues reconstruire leur Empire. Il leur raconta l’attaque de cet Empire environ mille trois cents ans plus tard, ainsi que sa chute qui marqua selon lui, la fin des véritables Sith. Il expliqua alors que les Sith d’aujourd’hui n’étaient pas les descendants de l’espèce Sith désormais éteinte, mais qu’ils avaient évolués, passant d’une espèce à une culture, un Ordre de pratiquants du Côté Obscurs maîtres de sortilèges provenant des arcanes de la Magie Sith. Il leur parla d’Exar Kun et d’Ulic Qel Droma, les premiers Jedi à trahir leur Ordre pour prendre le manteau de Seigneurs Sith. Il leur conta également les aventures de Darth Revan et de Darth Malak qui les suivirent quelques années plus tard et des deux effroyables guerres que ces duos engendrèrent.
Lorsque Jace le questionna à propos de la raison pour laquelle certains Jedi trahissaient leur Ordre, Hextrophon lui répondit :
« L’attrait du pouvoir jeune homme, la promesse d’une puissance incommensurable. Les Jedi ayant fait vœu de protéger et de servir la République, certains d’entre eux pensent égoïstement que leurs capacités devraient leur permettre de diriger plutôt que de servir. Il arrive souvent que ces individus basculent du Côté Obscur, mais tant qu’ils n’ont pas accès à des artefacts leur permettant de s’instruire à la magie Sith, ils restent modérément dangereux. Les Nouvelles Guerres Sith qui durent depuis près de mille ans, nous les devons à pareil individu. Je vous ai parlé d’un certain Phanius au début de ma présentation. Et bien, ce Maître Jedi intelligent et charismatique, prêchait que la Force était un tout et que les Jedi se limitaient en n’étudiant pas ce qu’ils appelaient le Côté Obscur. Désillusionné par l’Ordre, il le quitta, afin de poursuivre ces enseignements interdits. On ne sait trop comment, il eut accès aux savoirs Sith ancestraux puis trouva et unifia en secret les restes de plusieurs clans Sith composés de survivants des anciennes guerres et fondit le Nouvel Empire Sith. Une cinquantaine de Jedi suivirent rapidement celui qui se faisait désormais appeler Darth Ruin et jurèrent allégeance à son nouvel Ordre et au Côté Obscur de la Force.
Comme autrefois lors des Cents Ans d’Obscurité, ce nouveau schisme, le quatrième dans l’Histoire des Jedi, provoqua une guerre dévastatrice, qui dure encore aujourd’hui. Darth Ruin semblait invincible. Heureusement pour nous, dans son égocentrisme il ne prit pas garde à la haine que son ambition unilatérale et son mépris de toute autre personne que lui avaient fait naitre chez ses disciples qui s’unirent pour l’assassiner. Depuis sa mort, l’Empire a changé de forme de nombreuses fois, reprenant de la vigueur sous l’égide de certains Seigneurs Noirs assez puissants pour le fédérer mais nous avons su résister à leurs assauts répétés. La mort du Seigneur Ruin est symptomatique et symbolique de notre meilleur atout dans ce conflit, notre plus grand allié se trouve ironiquement dans la soif de pouvoir et d’expansion des Sith, celle-là même qui les a poussés à nous déclarer la guerre. En effet, dès que la victoire se profile à l’horizon, tous les Seigneurs Sith les plus puissants ne pensent qu’à usurper le pouvoir au Seigneur Noir régnant. Cet état de trahison perpétuel les décime et leur fait perdre du terrain face à nos armées.
Cependant, lorsqu’ils sont dos au mur, ils s’unissent de nouveau, ce qui explique en partie pourquoi cette guerre parait sans fin. Actuellement, les luttes intestines ont atteint un tel niveau que nos ennemis ne jurent plus fidélité à leur Empereur. Ils sont divisés en de multiples factions, ennemies de la République et entre elles, ce qui est heureux sans quoi nous aurions déjà été défaits. »
« Vous affabulez professeur ! » s’éclaffa Abess Lingar. « A vous entendre, la République serait à l’agonie ! Ralltiir est située non loin de ma planète d’origine et à la frontière des mondes du Noyau et de la Région des Colonies. Désolé, mais je m’y suis rendu encore récemment et je n’ai pas eu l’impression d’un monde à l’agonie, pas plus que je n’ai vu de Sith dans les parages ! Tant qu’ils ne seront pas aux portes du Noyau nous n’avons rien à craindre ! Depuis que je suis né, la Galaxie est soi-disant en guerre et pourtant je n’ai jamais eu cette impression au cours de ma vie. Le simple fait que nous soyons en train d’étudier tranquillement les origines de nos ennemis supposés invincibles dans une salle de cours, prouve que ce conflit n’est pas si destructeur. Regardez le luxe dans lequel nous vivons, Ferrhast n’est que douceur de vivre et volupté. Si les Sith étaient si proches de la victoire, le Chancelier aurait sûrement coupé tous les budgets destinés à l’éducation et nous serions tous en train de mourir au front, qui serait d’ailleurs tout près de Coruscant, en plein Noyau ! Que cette guerre dure donc, elle ne sacrifie que les Jedi et les pouilleux de la Bordure, nous pouvons bien leur laisser ces territoires inutiles peuplés d’hors la loi et de barbares qui ne sont de toute façon même pas représentés au Sénat de la République ! »
A ces mots, un brouhaha indigné s’éleva parmi les nombreux non-humais présents dans la salle.
« Calmez-vous tous, je vous prie. » trancha sévèrement Hextrophon. « Vous devriez vous estimer heureux, très jeune homme, de ne pas être témoin des atrocités de la guerre. Je vous souhaite de pouvoir répéter ce que vous venez de dire lorsque vous serez vieux… Bien que ce soit faux en de nombreux points, cela voudrait dire que même si l’IHE n’aura pas réussi à vous inculquer ses valeurs et que vous serez resté dans votre étroitesse d’esprit, la Guerre n’aura jamais atteint le Noyau ou aura pris fin. Et ça, je le souhaite plus que tout au monde ! Et comme je vous l’ai dit, certes la situation n’est pas désespérée mais nous ne le devons qu’à la traîtrise des Sith et à de mystérieuses stratégies par moment… »
« A quoi faites-vous allusion, professeur ? » demanda Jace piqué dans son intérêt.
« Rien du tout. Nous ne sommes pas dans une Académie militaire que je sache ? D’éventuelles considérations concernant la stratégie militaire n’ont rien à voir avec l’objet de ce cours. Laissons les Jedi se charger de ce genre de choses et retournons au sujet, voulez-vous. »
Il regarda son chronomètre de poignet et conclut. « Nous en avons fini pour ce matin et sur l’histoire des Sith. Il est temps de prendre une pause déjeuner. Cet après-midi, nous nous intéresserons aux œuvres d’arts, statues, fresques et tombeaux créés par cette civilisation. Bon appétit. »
Dans le brouhaha et l’excitation, tous se levèrent et se dirigèrent vers la sortie. Certains non-humains jetèrent des regards mauvais au meilleur ami de Jace en passant mais aucune altercation n’éclata, preuve que les étudiants de l’IHE savaient tous se tenir sans en venir aux mains. Les deux jeunes gens sortirent déjeuner ensemble sans se soucier du reste de leurs camarades.
« Alors, » fit Jace « qu’en as-tu pensé ? »
« Plus qu’intéressant ! Les Sith devaient être un Empire si puissant… Je n’en reviens pas que la République existe encore après tous ces millénaires. »
« C’est sûr. Je me demande si leur déliquescence actuelle est réelle ou un mensonge d’Hextrophon pour nous rassurer. »
« Sûrement un mensonge auquel il croit. Il est plus facile de se voiler la face que d’affronter l’horrible réalité. Pour réussir à tenir la dragée haute à une institution aussi pérenne que la République pendant près de mille ans, les Sith doivent être toujours sacrément puissants ! Sacré poisse que nous ne soyons pas sensibles à cette Force. C’aurait pu être sacrément cool de maîtriser la sorcellerie Sith ! »
« C’est sûr ! Leurs pouvoirs sont vraiment intrigants et inquiétants mais aussi plus que géniaux ! Les Jedi sont vraiment inutiles, ils sont sensibles à la Force et pourtant ils se contentent apparemment d’une vision étriquée de ce courant et ne s’en servent que pour augmenter leurs capacités physiques alors qu’elle peut être source de pouvoirs extraordinaires ! »
« Attention, tu oublies leur formidable Méditation de Combat que seuls les Grands Maîtres sont à même d’utiliser ! » renifla Abess avec dédain.
« Ceci dit, ils sont tout de même capables de manipuler les esprits faibles. C’est sans doute pour cela qu’ils ont réussi à faire accepter leur prise de contrôle au Sénat ! »
Et sans doute pour cela qu’Yroskas avec son caractère bien trempé, est un des seuls à pouvoir leur tenir tête. Peut-être est-ce à cause de leur quasi omniscience qu’il était gêné lorsque nous avons croisé le Chancelier ; il avait sûrement peur que ce dernier soit à même de lire dans mon esprit et d’y trouver tout ce dont nous avions discuté…
« Tu me diras, tu ne devrais pas avoir besoin de ça pour devenir conservateur. » fit Abess, coupant court aux rêveries de son ami. « Quoique, tu aurais pu faire place nette en tuant tes concurrents ! » plaisanta-t-il.
Tuer… Dans l’esprit de Jace, ce mot fit remonter les supplications de sa victime sur Metellos, les images de sa tête maintenue sous l’eau. Il se força à chasser ces souvenirs qu’il avait rangés depuis longtemps dans un recoin profond de son esprit et se força à sourire.
« Tu en aurais sans doute bien plus besoin que moi pour la carrière que tu envisages dans la politique ! Il doit être sacrément pratique de pouvoir manipuler l’esprit des gens à sa guise pour se hisser vers le sommet ! »
« Tu m’étonnes. »
Ils passèrent leur repas à bavasser sur le sujet et Jace se rendit compte, presque avec regret, que depuis son entrée à l’IHE, il avait paradoxalement abandonné ses rêves de grandeur. Il l’avait fait naturellement, sans même en être conscient. Pour la première fois, il réalisa qu’il n’avait pas pensé depuis bien longtemps aux termes pouvoir, puissance ou encore à Yroskas ou même aux homicides qu’il avait commis. Il ne comprenait pas pourquoi ces thèmes allaient ensemble dans son esprit, mais il était en revanche parfaitement clair que c’était le sujet des Sith qui les avait ravivés. Avec amusement, il réalisa qu’il aurait pu être bien plus à sa place dans cette société où son ancienne quête de pouvoir et de puissance ainsi que son agressivité et sa colère auraient été vu d’un très bon œil et lui auraient sans doute permis d’atteindre rapidement le plus haut poste de responsabilité possible pour un individu non sensible à la Force.
Lorsque le cours reprit, Kaok Hextrophon expliqua à ses élèves qu’en termes d’architecture, les Sith avaient construits bien plus de merveilles que les Jedi. Contrairement à ces derniers qui se complaisaient dans l’austérité, ils voulaient être entourés par des œuvres dégageant la même puissance que leurs créateurs. Aux origines, toute une caste d’ingénieur consacrait son existence à graver dans la roche la grandeur de leur civilisation. Il leur montra des représentations holographiques de la sinistre Vallée des Seigneurs Noirs sur Korriban d’où se dégageait une atmosphère pleine de mysticisme et de sombre magnificence. Leur enseigna que les Seigneurs Noirs souhaitaient vaincre la mort et se faisaient donc construire de grandioses tombeaux dans lesquels ils étaient enfermés pour l’éternité avec toutes leurs possessions et leurs esclaves qui y étaient sacrifiés. Les étudiants restèrent parfois bouche bée d’admiration devant des merveilles architecturales, telles que l’entrée de la tombe de Marka Ragnos, les deux rangées de Statues Géantes gardant l’entrée de la Vallée des Seigneurs Noirs, les immenses et inquiétants Temples Massassi en forme de pyramide sur Yavin 4, ou encore les forteresses en ruine sur Ziost ainsi que l’imposante et majestueuse citadelle de Dromund Kaas qui avait abrité le trône de l’Empereur Sith pendant la Grande Guerre Galactique et la Guerre Froide qui s’en était suivie.
Jace fut tout particulièrement impressionné par les immenses statues taillées dans la roche, gardiennes de la Vallée des Seigneurs Noirs. Leur visage caché par le capuchon de leur ample robe, tourné vers le sol comme dans une méditation obscure, elles donnaient l’impression de surveiller les fous osant s’aventurer à leurs pieds, sur leur territoire et semblaient postées en ces lieux comme un avertissement lugubre aux étrangers de rebrousser chemin. Il avait l’impression de les avoir déjà vues quelque part et pourtant, il n’avait jamais entendu parler de la planète Korriban auparavant.
Hextrophon poursuivit en s’intéressant à des créations de taille plus réduites, s’attaquant au sujet des Artefacts Sith qui paraissaient être de simples babioles mais qui étaient en vérité d’inestimables trésors du Côté Obscur. Des objets aussi anodins que des livres de sortilèges, des amulettes, des talismans ou de petites pyramides tenant dans la main, appelées Holocrons, avaient été insufflés de maléfices Sith. Ces Artefacts représentaient un dangereux potentiel de destruction, en eux-mêmes, ou par les connaissances qu’ils pouvaient apporter à un individu mal intentionné et sensible à la Force. Kaok Hextrophon rassura l’assemblée en précisant que ces trésors avaient pour la plupart été trouvés et détruits au cours des millénaires et que les Sith actuels ne s’intéressaient que modérément aux richesses qu’ils pouvaient trouver dans leur passé, lui-même étant sûrement plus érudit que la plupart d’entre eux à ce sujet.
Lorsque la présentation continua avec les représentations holographiques des statues à taille humaine que les Rois, Seigneurs et Empereurs Sith d’antan utilisaient pour leur décoration d’intérieur, Jace reconnut immédiatement le modèle réduit en bronzium de celles postées à l’entrée de la Vallée des Seigneurs Noirs, celles qui l’avaient interpellé un peu plus tôt. Il se souvint alors où il en avait déjà vu : l’appartement d’Yroskas au 500 Republica ! Ainsi la civilisation belliqueuse à laquelle Yroskas avait fait allusion n’était autre que celle des Sith… Comment diable ce vieux roublard est-il entré en possession de tels trésors ? Apparemment les Sith ne sont pas les seuls à s’entourer d’œuvres d’art reflétant leur statut supérieur.
Lorsque l’image holographique changea pour un calice Sith, Jace se souvint également en avoir vu un parmi tous les ornements fourmillant au sein de l’appartement du Sénateur. Alors qu’Hextrophon expliquait que ces calices, noirs comme l’âme de leurs créateurs, étaient utilisés comme bruleurs d’encens dans le cadre de méditations antiques, le trouble de Jace s’accentua. Pourquoi le Sénateur est-il si intéressé par les objets Sith ? Se pourrait-il que…
Décidé d’en avoir le cœur net, il interrompit son professeur. « Excusez-moi, monsieur, mais je me demandais… Ces objets sont-ils courants ? Je veux dire, arrive-t-il de trouver de tels statues ou calices dans des musés, des collections privées ? »
« Non, jeune homme. Il arrive parfois que certains Artefacts soient sévèrement gardés dans des musées comme celui de Chandrila, mais ces œuvres sont très rares ! En outre, seul un Jedi peut savoir s’il s’agit réellement de simples statues par exemple ou si elles sont corrompues par le Côté Obscur, ce qui rend très fâcheuse leur possession par des particuliers. Les Jedi ont fait passer une loi interdisant aux collectionneurs privés la propriété de toute chose ayant rapport de près ou de loin avec les Sith. Malheureusement, il est possible que certains individus détiennent de tels ouvrages sans même se douter de leur provenance. »
Ce n’est certainement pas le cas d’Yroskas. Un homme arrivé si haut est assez cultivé et curieux pour se renseigner sur la provenance des objets qui ornent sa propre demeure, pensa Jace.
Le cours se termina par une étude des armes traditionnelles Sith : les lourdes Epées et autres hallebardes enduites de Cortosis, ainsi que le célèbre sabre laser et le Lanvarok, un lance-projectile fixé au poignet qui pouvait tirer une salve mortelle de disques tranchants en métal. Laissant son Databloc enregistrer toutes ces informations afin de les réécouter plus tard, Jace suivait la fin du cours d’une oreille distraite, troublé que le Sénateur Yroskas soit le détenteur d’objets Sith. En guise de conclusion, le professeur indiqua à ses élèves que, pour ceux intéressés par les pouvoirs des Jedi, un Holofilm intitulé « Le Pouvoir de la Force » allait bientôt sortir en salles de projection géantes holographiques. C’était un événement à marquer d’une pierre blanche car pour la première fois, un Holofilm s’intéressant à la guerre qui faisait rage entre Jedi et Sith avait réussi à passer le stade de la censure, mais Jace ne réagit même pas à cette annonce excitante, son esprit focalisé sur les statues Sith d’Yroskas.
Lorsqu’il rentra chez lui après avoir souhaité bonne soirée à son ami Abess, il prit la décision d’appeler le Sénateur afin d’en savoir plus. Perdu dans ses sombres pensées, il faillit percuter Maylena qui était venue à sa rencontre. Il réalisa alors, à sa grande surprise, qu’il n’avait pas songé à elle une seule fois depuis qu’il l’avait quittée au petit matin. Un peu gêné, il fut étonné de se rendre compte que malgré son amour et les concessions qu’il était prêt à faire pour elle, il était toujours autant fasciné par le pouvoir, par la puissance des Sith, et curieux de savoir ce qui se tramait vraiment dans cette guerre. Hextrophon avait parlé de stratégies étranges de la part de leurs adversaires, le Sénat était divisé, contrôlé par les Jedi, et voilà qu’un des Sénateurs les plus influents avait en sa possession des Artefacts Sith ? Les choses ne semblaient pas à leur place, il se tramait quelque chose d’étrange et Jace avait envie de savoir de quoi il en retournait.
Cependant, lorsqu’il prit Maylena dans ces bras et l’embrassa, toutes ces questions s’effacèrent. Il regarda son sourire radieux, savourant la joie simple de la retrouver et se dit qu’il n’en avait que faire après tout. Finalement, il n’appellerait pas Yroskas, que la République se débrouille avec cette guerre, il avait mieux à faire que s’intéresser à leurs intrigues. Tout ce qui lui importait c’était l’amour qu’il partageait avec Maylena, tout le reste n’était qu’accessoire. Rejetant une nouvelle fois son ancienne personnalité aux oubliettes, il balaya toutes ces pensées et se concentra uniquement sur l’instant présent. Il se rendait compte à quel point l’amour pouvait changer un individu, le détourner de ses anciennes préoccupations et même parfois lui faire perdre la raison, comme lorsque sa mère avait choisi d’unir sa puissante famille à un moins que rien comme son père. Ce qu’il ignorait en revanche, c’était que l’amour n’était pas que félicité. Comme toute chose que la vie a créée, il était un jour appelé à flétrir puis s’éteindre et portait son lot de haine, de jalousie et de souffrance.
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