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L'Ordre Nouveau: Soldats
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Embuscade
 
Incident : T + 3 jours & 12 : 00 : 00 ; Palais Impérial, Centre Impérial


Il sentit l'officier trembler nerveusement bien que celui-ci soit encore de l'autre côté de la porte de sa suite. « Une bonne chose que la peur, se dit-il, elle permet de maintenir leur efficacité et la promesse de récompenses ou de sanctions, leur loyauté ». Il se prépara à le recevoir et remit son casque blindé. Depuis son « accident », il ne pouvait plus respirer hors d'un environnement contrôlé tel que ce caisson ou sa combinaison. Mais il était Seigneur Noir des Sith, il retrouverait celui qui l'avait réduit à cette misérable condition, qui avait détruit sa vie et le ferait payer. Il arriverait à maîtriser le pouvoir du Côté Obscur et régénérerait son corps meurtri ; un jour, il pourrait de nouveau vivre sans cette technologie et alors il serait plus fort que jamais, plus fort que l'Empereur.
Un jour...
La porte s'ouvrit et l'officier entra. Il s'agissait du commandant du destroyer chargé d'enquêter sur « l'incident » survenu à Chorax. L'homme s'inclina et annonça :
« Monseigneur, j'apporte des conclusions troublantes à propos de mes recherches.
- Parlez, Capitaine, lui ordonna Vador.
- Mes hommes ont retrouvé le canon à ions utilisé lors de l'attaque. Il s'agit d'un modèle employé au sein des forces de défense planétaires.
- Des traces des servants ?
- Non, Monseigneur. Cette pièce d'artillerie était entièrement automatisée et programmée pour attaquer ce cargo en particulier. »
L'homme marqua une pause.
« Il y a aussi autre chose...
- Quoi ?
- Nous avons retrouvé une pièce identique de l'autre côté de la planète, comme si ceux qui les avaient placées là savaient que la cible passerait dans le système et tenterait de contourner la planète, voire de s'y poser.
- Alors, il s'agit non seulement d'une embuscade mais vous insinuez qu'il y aurait des traîtres au plus haut niveau du commandement de la flotte ? A qui d'autre avez-vous fait part de ces conclusions ? Répondez Capitaine !
- À... À personne d'autre Seigneur Vador. Les seules traces écrites sont ici et ne parlent que de l'enquête sur les canons à ions. Vous avez ma parole, répondit-il en lui tendant un databloc.
-Très bien, votre loyauté et votre silence sur cette affaire seront récompensés, Commodore. Mais si vous faîtes mention de ceci à qui que ce soit d'autre, je vous exécuterais en personne.
- A vos ordres Monseigneur ! »
L'officier nouvellement promu s'inclina et repartit précipitamment. « Ainsi, mes craintes étaient fondées", pensa Vador, « l'Empereur n'appréciera pas ceci... Pourtant nos adversaires n'auraient pas fait usage de canons à ions s’ils voulaient venir en aide à ces misérables Jedi. Que peuvent-ils vouloir faire d'eux ? » Mais même le Côté Obscur n'avait pas de réponse à cela ; aussi Vador décida t-il de concentrer sa rage sur un objectif plus concret et ordonna qu'un de ses droïdes de combat soit préparé. Tout en se dirigeant vers la salle d'entraînement, il se rappela l'annonce de cet incident avec la mission archéologique impériale et se demanda ce que l'Empereur avait bien pu trouver à cette planète insignifiante pour y envoyer des scientifiques...



Incident : T + 3 jours & 18 : 00 : 00 ; ISD Retaliator


La passerelle de commandement du destroyer bourdonnait de son activité habituelle. Les baies de transparacier ne montrant que les aberrations visuelles dues au trajet du vaisseau dans l'hyperespace, le personnel se concentrait sur ses taches.
« Réintégration de l'espace normal dans une minute » annonça l'officier chargé de la navigation. Au milieu de la passerelle, le commodore Waldemar discutait avec le capitaine Joris et le major Esyllt. Le lieutenant Obré se trouvait avec le colonel Taras - responsable des opérations aériennes - prêts à intervenir en cas d'attaque lors du passage en vitesse subluminique.
Les traits de lumière redevinrent des étoiles et, au centre de la baie apparu une sphère brunâtre autour de laquelle orbitaient deux lunes. La procédure avait été répétée maintes fois et était même standardisée au sein de la Marine Impériale : du hangar principal jaillit une escadrille de chasseurs TIE destinées à la protection rapprochée du destroyer. Quelques secondes après, le Rancor et le Hornet firent eux aussi leur apparition dans le système et se mirent en position d'escorte. Sur la passerelle, Reiner et le major Esyllt analysaient les observations rapportées par les capteurs du vaisseau. A quelques consoles de là, la vigie radio tentait d'établir le contact avec la surface de la planète. Sans succès.
« Rapports, ordonna le commodore.
- Aucune réponse à mes demandes de contact, annonça le radio.
- Le satellite relais répond à nos signaux Monsieur" déclara un enseigne, nous établissons une liaison sécurisée avec le haut commandement de la flotte.
- Les systèmes de communications du camp archéologique et de la base sont opérationnels, commodore.
- Bien, que donne l'analyse des formes de vie ?
- Uniquement la faune locale Monsieur. Rien qui puisse passer pour un humanoïde.
- Permission de débarquer mes troupes ? interrogea le major Esyllt.
- Faites embarquer les compagnies B et C, mais que les transports restent dans le hangar pour le moment. Colonel Taras, la deuxième escadrille escortera les transports comme prévu, le premier vol part en reconnaissance vers la base et les deux autres restent en stand-by.
- A vos ordres. »
Les officiers relayèrent les ordres par comlink ; puis quatre TIE se dirigèrent vers la surface de la planète.
A bord de la barge transportant la compagnie B, Sanaz et ses camarades écoutaient avec attention le rapport des chasseurs envoyés en reconnaissance, le major Esyllt ayant demandé à ce que les communications soient retransmises à l'ensemble du groupe de combat.
« Nous venons de pénétrer dans la vallée qui mène à la base, toujours aucun signe de vie. Nous approchons par l'Est... Encore un tournant et... là voilà. Aucune activité, je répète : aucune activité. Pourtant, les installations semblent intactes et les balises de rappel fonctionnent. Demande instructions, à vous.
- Restez en position jusqu'à l'arrivée des transports, une fois le périmètre sécurisé, vous vous poserez là-bas pour ravitailler, ordonna le colonel Taras.
« Bien reçu. »
La voix du major Esyllt retentit alors dans les haut-parleurs :
« Vous avez entendu la communication, nous vous envoyons en bas pour continuer la reconnaissance. Aucun changement au plan établi. Bonne chance à tous. Pour l'Empire.
- Pour l'Empire ! Répondirent-ils d'une seule voix. »
Lentement, les deux transports décollèrent - entourés de leur escorte - et accélérèrent en direction d'Ouranos V.
Sanaz se remémora le dernier briefing : la compagnie C serait déployée en premier et devait sécuriser la plate-forme d'atterrissage tandis que sa compagnie explorerait la base à la recherche du personnel. A sa droite, elle vit Ashoka en train de terminer les réglages de la radio longue portée. Plus loin, les autres hommes étaient assis, engoncés dans les harnais de protection, leurs armes arrimées verticalement à portée de main. La combinaison de la faible lumière rouge à l'intérieur du transport et de la peinture en un patchwork jaune brun de leurs armures donnait à la scène un aspect surréaliste.
Vers l'avant de la soute, le lieutenant Jarek et Jawa Juice étaient assis côte à côte, silencieux, songeant certainement à ce qui les attendait là-bas ou à combien d'entre eux ne reviendraient pas. Le médic avait l'air de s'être calmé depuis leur embarquement et les autres restaient silencieux - surtout à cause du bruit occasionné par leur entrée dans l'atmosphère.
Le temps passa et, soudain, la lumière passa du rouge au vert. Le pilote confirma l'imminence du largage et les chasseurs d'escorte modifièrent leurs positions pour laisser plus de champ de manœuvre aux transports tout en opérant leur jonction avec le reste de l'escadrille.

Le premier transport se dirigea vers la plate-forme d'atterrissage tandis que le second commença à décrire des cercles un peu en retrait.

« Ils vont bientôt débarquer, annonça le colonel Taras aux officiers présents. »
Sur la passerelle, tous les regards étaient rivés sur l'hologramme tactique retransmit par les chasseurs.

La porte de la soute était maintenant ouverte et les soldats prêts à sortir. Le vaisseau s'approcha du sol sans toucher terre et le commandant de la compagnie cria un ordre. Aussitôt, les soldats quittèrent l'abri du transport et coururent sur la plate-forme.

Quelques minutes plus tard, la voix du radio de la compagnie C retentit sur les ondes :
« Site d'atterrissage sécurisé, aucun signe de vie. Procédons comme prévu, terminé. »

Aussitôt, le major Esyllt confirma l'exécution de la suite du plan et la compagnie B put amorcer son débarquement.

A bord du second transport, les soldats purent constater à leur tour que l'hologramme tactique utilisé lors des briefings était l'exacte réplique du complexe se trouvant sous leurs yeux. S'étendant de la montagne à la plaine plus loin, il constituait approximativement un rectangle dont la plus grande longueur serait orientée est-ouest. Bien que la plus grande partie de la base se trouvait sous terre, quelques bâtiments dont la plate-forme d'atterrissage et le centre de commandement s'élevaient à quelques dizaines de mètres au-dessus du sol.
Le site étant sous contrôle, le vaisseau put se poser directement et les soldats sortirent prestement. Le commandant de la compagnie donna quelques ordres à ses hommes et ils partirent vers la porte principale du centre de commandement à l'autre bout du terrain d'atterrissage ; leur objectif principal étant le PC central en haut de la tour de contrôle. Autour d'eux, les hommes de la compagnie C établissaient quelques défenses légères.
La troisième section fermait la marche et, alors que Sanaz se disait que la porte d'entrée n'allait pas s'ouvrir d'elle-même, les hommes de tête indiquèrent par radio que la porte était fonctionnelle et reconnaissait leurs badges d'identification.
Les éclairages et tous les systèmes étaient fonctionnels, même les droïdes d'entretien accomplissaient imperturbablement leur tâche. Pourtant, l'absence de signes de vie de la part de la garnison rendait la scène étrange et les conversations cessèrent rapidement. Ils s'étaient séparés en quatre groupes et - ne voulant pas se fier aux turbo élévateurs - progressaient vers le sommet de la tour en utilisant les escaliers de secours. Le seul incident notable intervint quand Kylee appela ses équipiers pour leur montrer ce qu'elle avait trouvé : des impacts de blaster au plafond de ce qui devait être un dépôt d'équipement quelconque mais se trouvait dépouillé de tout mobilier.
« OK, on garde son calme et on continue, les rassura la voix de Jawa Juice.
- Sergent, occupez-vous de l'arrière garde avec Derek et Helm, ordonna le lieutenant Jarek.
- A vos ordres. »
Les différents groupes finirent par se retrouver au PC, lui aussi entièrement fonctionnel. Un premier contrôle des différents systèmes montra que l'antenne relais était désalignée. Plusieurs soldats entreprirent d'examiner les enregistrements des holocams de surveillance.
- Major, compagnie B au rapport. Sommes au PC de la base. Aucun signe de la présence de la garnison. Sommes en train de réaligner l'antenne relais de la base pour obtenir une meilleure liaison. Un premier examen des enregistrements des holocams ne montre que des couloirs vides exceptés les droïdes d'entretien. À vous.
- Bien reçu capitaine, répondit le major Esyllt. Établissez un périmètre à votre étage, envoyez une équipe contrôler la caserne et postez aussi des sentinelles sur le toit de la tour. À vous.
- Compris, exécution en cours. Terminé. »
La transmission fut coupée et le major se tourna vers le commodore et le colonel Taras qui assistaient au déroulement de la mission.
« C'est incompréhensible ! S'exclama t-elle. Comment tout un régiment a-t-il pu disparaître sans laisser de traces ? »
Le commodore ne répondit rien, songeur. C'est alors que le colonel prit la parole :
« Et si les droïdes d'entretien avaient eu le temps de faire disparaître toute trace d'une attaque surprise ?
- Des soldats impériaux ne se laisseraient jamais prendre par surprise ! s'emporta le major.
- Calmez-vous, conseilla Waldemar. Nous ne savons pas ce qui s'est passé et ce qui m'inquiète c'est que si on les a attaqués par surprise, les agresseurs pourraient recommencer avec nos hommes. »

***

« Lieutenant Jarek, allez contrôler la caserne au niveau -3 avec votre équipe.
- Compris. »
Les soldats se dirigèrent vers la cage d'escalier la plus proche. Pendant ce temps, le reste de la compagnie B entreprit de sécuriser l'étage.

A bord des chasseurs de la couverture aérienne, les pilotes commençaient à trouver le temps long. Le premier vol s'était posé sur la plate-forme principale aux côtés des transports de troupes et ravitaillait. Il ne restait plus qu'un appareil sur la liste d'attente quand un des pilotes du vol deux appela le chef d'escadrille :
« Leader, ici 7. Ai remarqué que les batteries de DSA de la vallée sont actives et suivent nos déplacements. A vous.
- 7, ici Leader. Bien reçu. A tous : vérifiez vos transpondeurs IFF , ce n'est pas le moment de déclencher des tirs alliés. »
Les autres pilotes accusèrent réception et se mirent à contrôler leurs systèmes. Soudain, un cri angoissé retentit, bientôt suivi par d'autres.
« Leader, je détecte l'allumage de plusieurs radars de tirs. Attendez que... Alerte ! J'ai un avertissement de verrouillage !
- Vérifiez vos IFF bon sang ! A tous : placez-vous immédiatement hors de portée et...
- Ici 9, les défenses de la base se sont verrouillées sur moi ! Je...
- Dégagez ! C'est un ordre !
- On me tire dessus ! Stabilisateur tribord touché !
- Éjection ! »
Toutes les batteries de défense sol-air de la vallée venaient de se démasquer et attaquaient les chasseurs impériaux. Trois appareils furent abattus avant d'avoir pu réagir, les autres tentèrent de dégager et deux d'entre eux se percutèrent. Un sixième tenta un atterrissage en catastrophe et s'écrasa au sol. Les deux derniers chasseurs quoique endommagés purent retrouver la sécurité de l'espace mais furent pris pour cibles par les batteries à longue portée et se transformèrent en traînées de flammes.
A bord du Retaliator c'était l'effervescence : le colonel Taras et le major Esyllt tentaient d'établir un contact radio avec leurs hommes tandis que le capitaine Joris mettait la flottille hors de portée des batteries les plus lourdes. Le croiseur Rancor ne fut pas assez rapide et plusieurs tirs l'atteignirent et transpercèrent la coque en plusieurs endroits, des flammes s'élevèrent mais les moteurs finirent par répondre et le vaisseau blessé put se mettre en sécurité. Quand au commodore Waldemar, il contemplait l'hologramme tactique de la planète montrant tout le réseau défensif. Un réseau si dense qu'il sut qu'ils ne pourraient jamais récupérer les survivants du 537ème sans lancer une attaque à grande échelle. Si jamais il restait encore qui que ce soit à sauver...
A l'extérieur de la base, c'était le chaos : les défenses anti-personnels s'étaient elles aussi activées et s'attaquaient aux transports. Faiblement protégés, les hommes de la compagnie C furent massacrés avant d'avoir eu le temps de s'organiser et les vaisseaux mis en pièces un à un.
Dans le PC, le commandant de la compagnie B s'évertuait à tenter de désactiver les tourelles automatiques mais les commandes de sécurité ne répondaient plus et il fut déconnecté de l'ordinateur central suite à un changement des codes de sécurité. Le radio lui annonça que les liaisons longue portée étaient brouillées : ils étaient seuls.
Des bruits de fusillades venant des couloirs lui apprirent que les défenses internes venaient elles aussi d'être activées. Quelques secondes plus tard, une dizaine d'hommes entrèrent dans la pièce traînant des blessés avec eux. Le militaire se reprit et ordonna d'élever des barricades à tous les accès menant au PC. Pendant que les médics s'occupaient des blessés, il ordonna au radio de contacter la troisième section.

***

« Ici Mapper, encore un dortoir vide. A vous.
- Bien compris, continuez les recherches. Jarek, terminé. »
Ils s'étaient séparés en trois groupes pour aller plus vite. Ignorants du carnage se déroulant à l'extérieur, du fait de leur présence à plusieurs dizaines de mètres sous terre. Le lieutenant Jarek menait le groupe principal comprenant Jia, Rodger et Derek et contrôlait les salles communes. Jawa Juice fouillait les dortoirs du personnel non combattant avec Sanaz, Ashoka et Kylee. Les clones opéraient ensemble - comme à leur habitude - et s'occupaient des pièces restantes.
La visite de ces pièces parfaitement rangées et nettoyées mettait Sanaz mal à l'aise. De savoir que ceux qui vivaient ici depuis plus d'un an avaient disparu sans laisser de traces alourdissait une atmosphère déjà pesante. Le craquement de la radio fut donc un soulagement - secret - pour la petite troupe.
« Lieutenant Jarek, écoutez-moi, retentit la voix du commandant de la compagnie. Toutes les défenses automatiques de la base ont été réactivées et prennent nos hommes pour cible. On a déjà perdu la compagnie C et la couverture aérienne. Tous les codes d'urgence sont inopérants. Je veux que vous et vos hommes alliez couper le générateur principal trois niveaux plus bas. Il se trouve à 200 mètres de votre position en direction de la montagne. Pour l'instant le reste de mes hommes est plus ou moins en sécurité mais ne traînez pas !
- A vos ordres. Jarek, terminé. Bon vous avez tous entendu, reprit le lieutenant. Rassemblement dans le mess des officiers au centre de l'étage. Exécution ! »
Alors qu'ils se dirigeaient au pas de course vers le point de rendez-vous, il demanda à Jia :
« Aucun contact avec la flotte ?
- Négatif mon lieutenant, mais nous sommes trois niveaux sous la surface, les interférences sont normales.
- D'accord, prévenez-moi de tout changement.
- A vos ordres. »

« Caporal, magnez-vous ! On fera du tourisme une autre fois !
- A vos ordres sergent, répondit Sanaz. »
Mais elle ne bougea pas tout de suite. Au contraire, elle s'attarda sur les étagères contenant plusieurs vieux holofilms et quelques revues. Un holodisque de données posé sans grand soin du reste attira son attention et sans réfléchir, elle le fourra dans son sac avant de rattraper les autres au pas de course.
Ils se retrouvèrent dans la salle à manger des officiers. Ici comme ailleurs, tout était impeccable et ils surprirent un droïde nettoyeur finissant d'aspirer la poussière des tapis avant de partir vers le point suivant de son parcours. La réunion fut rapide, ils se placèrent autour d'une table et Jawa Juice déploya un hologramme des niveaux souterrains de la base.
« Voilà, nous sommes ici : niveau -3, les quartiers d'habitation. Pour arriver au générateur principal, il nous faut traverser les entrepôts du niveau -4, l'armurerie au niveau -5 et enfin trouver le bon couloir au niveau -6 en espérant qu'aucune tourelle de défense ne se trouvera sur notre chemin.
- D'accord, déclara Adamo. Nous n'utiliserons pas les turbo-élévateurs mais les galeries d'entretien qui leur sont parallèles. A priori elles sont beaucoup moins surveillées. On ne s'attardera pas aux différents niveaux traversés. En passant près des turbolifts B34 et B45, on peut arriver quasi directement au niveau -6. Formation commando, gardez les yeux ouverts et pas de blagues. Compris ?
- Oui ! Répondirent-ils tous en chœur. »

***

Pour la vingtaine d'hommes retranchés dans le PC central, le plus angoissant n'était pas l'attente mais le brouillage des communications, aussi bien vers les vaisseaux en orbite haute que vers la troisième section qui progressait vers le générateur. Envoyer des hommes pour les assister était voué à l'échec, les défenses automatiques situées à leur étage étant toujours intactes. Aussi guettaient-ils le premier signe de faiblesse des équipements électroniques indiquant la coupure du générateur.
L'inactivité semblait aussi causer des hallucinations aux hommes car plusieurs sentinelles juraient avoir entendu des bruits métalliques. Les plus rationnels déclaraient que ces sons étaient causés par la dilatation de structures en duracier dans les couloirs, les plus imaginatifs les comparaient à des bruits de pas et imaginaient la présence de toutes sortes de créatures mais ils étaient raillés par leurs compagnons d'armes. C'était à qui rirait le plus fort pour cacher aux autres sa propre peur.

En orbite, le capitaine Joris écoutait le rapport de l'officier commandant le Rancor : vingt-sept tués et blessés, deux brèches dans la coque ayant subi une réparation de fortune et une batterie de turbolaser hors d'usage. Le bilan aurait pu être pire. Bien pire. Il coupa la communication et appela la salle des machines pour demander un préchauffage des hyper propulseurs. Le major Esyllt, qui se trouvait à côté, entendit l'ordre. Aussitôt, elle se dirigea, intriguée, vers le capitaine.
« Que se passe t-il ? Pourquoi préparer un saut en hyperespace maintenant ?
- Et bien, major... Vos troupes se sont faîtes décimer lors de cette embuscade et avec toutes les défenses planétaires actives, notre groupe de combat n'a pas assez de puissance de feu pour frayer un passage à une éventuelle mission de sauvetage. Pourvu, bien entendu, qu'il reste des hommes à sauver et je...
- Quoi ? ! Vous savez aussi bien que moi qu'une des deux compagnies est encore là-bas, les scans thermiques l'ont prouvé ! Je ne vais pas abandonner mes hommes sans avoir essayé de les sortir de là !
- Faîtes vous une raison, major : nous ne pouvons pas les sauver seuls et les informations que nous avons recueillies doivent parvenir de toute urgence au haut commandement.
- Alors envoyez un message ! Ne partez pas !
- Calmez-vous major. »
La voix qui venait de s'exprimer se voulait apaisante mais ferme. Le commodore attendit que sa réplique fasse effet avant de poursuivre :
« Capitaine, préparez un droïde messager destiné au Seigneur Vador avec le message que je vous fournirai. »
L'assistance fut frappée de stupeur. En effet, les droïdes messagers étaient extrêmement chers - ce pourquoi la flottille n'en avait que deux - et soumis aux aléas de tout trajet hyperspatial. Mais si le droïde messager n'avait pas à s'autodétruire en cas de problème, le message était certain d'arriver au destinataire. L'autre raison de cette stupeur était l'animosité bien connue entre l'expéditeur et le destinataire. Beaucoup pensaient même que le commodore avait délibérément endommagé le vaisseau qu'il commandait à l'époque afin d'éviter de participer à cette fameuse mission. Malheureusement pour Waldemar, son absence avait causé l'échec de l'opération et attiré sur lui l'ire du Seigneur Noir. Répondant à la question silencieuse de ses subordonnés, le commodore déclara :
« Je suis bien conscient des implications mais je suis certain que le Seigneur Vador ne prendra pas l'affaire à la légère. »
Personne ne fut dupe : quand tout ceci serait terminé, les pertes en vies humaines et en matériel seront reprochées à Waldemar et la sanction serait sévère.
« Ensuite, nous n'allons pas rester ici les bras croisés. Capitaine, déployez plusieurs sondes de reconnaissance, je veux connaître l'emplacement de chaque batterie, chaque radar. Major, que le reste des troupes au sol soit prêt à embarquer y compris les unités mécanisées. Colonel, je veux un rapport sur l'état des forces capables de fournir un soutien aérien rapproché à nos troupes. Enfin, je veux que les transmissions arrivent à percer ce brouillage et reprendre contact avec nos hommes en bas. Exécution. »
Bientôt, plusieurs objets sortirent des hangars du destroyer et se positionnèrent autour de la planète. Sauf un qui prit le cap le plus direct vers le Centre Impérial et passa en hyperespace.

***

Après une bonne demi-heure de progression sans histoires, ils étaient arrivés dans l'armurerie et cherchaient la cage d'escalier vers le niveau inférieur. Contrairement à leurs craintes, ils pourraient faire usage de leurs armes à cet étage car l'armurerie avait été vidée de tout son contenu : fusils blasters, détonateurs thermiques, blasters lourds, munitions,... Seules restaient les munitions destinées à l'aviation et aux engins lourds. Maintenant, ils commençaient vraiment à se poser des questions et le lieutenant savait que la panique pourrait surgir à tout moment. Derek et Mapper ouvraient la marche et indiquèrent par un clic de leur radio qu'ils avaient trouvé cet escalier. Jarek s'assura que Jia le suivait et fit un signe de la main pour reformer la colonne. Derrière lui venaient Sanaz et Helm puis Ashoka et Compass tandis que Jawa Juice et le médic contrôlaient l'arrière garde avec Kylee et Stardriver.
Quelques coups de pieds suffirent à ouvrir la porte et ils descendirent. Les lumières se firent plus rares tandis que le nombre de câbles et de canalisations s'accroissait. Enfin, ils arrivèrent à l'étage désiré et après un rapide contrôle suivirent le couloir d'accès principal. Au bout de plusieurs minutes, ils virent la première série de portes coupe-feu protégeant l'accès au générateur. Un espace permettant de laisser passer une seule personne à la fois était dégagé entre les deux battants. Plus loin, ils apercevaient la deuxième série de portes - plus petite. L'espace séparant les deux étant désert, ils purent progresser rapidement.
Enfin, ils arrivèrent dans une pièce au milieu de laquelle trônait le bunker commandant le générateur. Sur leur gauche se trouvait une petite infirmerie pour les cas d'urgence et au loin la série suivante de portes coupe-feu, fermée cette fois-ci. Mais, ils n'avaient pas besoin d'aller plus loin ; aussi le lieutenant ordonna t-il à Jawa Juice, Kylee, Compass et Stardriver de tenir position à la deuxième série de portes tandis que Helm, Mapper, Derek et le médic contrôlaient le reste du secteur. Les autres suivirent le lieutenant et entrèrent dans la station de commande.
Sanaz et Ashoka entreprirent sur le champ de trouver les commandes d'arrêt d'urgence tandis que Jia essayait de contacter le reste de la compagnie. Mais elle n'obtint que des parasites. « C'est à cause des enceintes de confinement du générateur », déclara le lieutenant Jarek. Personne n'osa le contredire.
Finalement, ils réussirent à arrêter le réacteur, et les lumières du complexe s'éteignirent avant d'être remplacées quelques secondes plus tard par l'éclairage de secours - plus sombre.

Au PC de la base ce fut une explosion de joie quand les hommes de la compagnie B eurent confirmation de l'arrêt des défenses. Cependant, le brouillage continuait et, par les fenêtres, ils pouvaient voir les turbolasers de la vallée continuer à tourner sur leur axe - cherchant des cibles. Cet enthousiasme fut de courte durée quand une série de bruits métalliques commença à retentir de plus en plus fort. Les soldats tentaient toujours d'identifier les bruits quand une rafale de lasers faucha la moitié d'entre eux. Les survivants répliquèrent par un tir de barrage nourri mais ne virent pas les sphères métalliques traverser les barricades de fortune et rouler au milieu de la pièce. La boule de feu résultant de l'explosion des détonateurs thermiques acheva toute résistance à l'étage.

Abrités derrière la seconde porte coupe-feu, Jawa Juice et les deux clones « couvraient » Kylee qui était allongée entre les deux battants avec son blaster à répétition T-21 déployé devant elle. L'éclairage venait de passer sur le générateur de secours depuis deux minutes quand, soudain, une série de bruits métalliques retentit. Le bruit alla en s'amplifiant quand des tirs de blasters venant de l’arrière de la première porte détruisit les éclairages du couloir. La réaction fut immédiate : les quatre soldats passèrent en mode de vision nocturne et le sergent contacta le reste de l'escouade pour leur dire qu'ils étaient attaqués et attendit les accusés de réception. Pendant ce temps, les deux clones s'étaient accroupis de part et d'autre de Kylee - en joue. Jawa Juice tira sur un poste électrique commandant les éclairages de leur côté de la porte pour éviter qu'ils se fassent repérer trop facilement et se joignit à eux.
L'attente semblait interminable. Soudainement, plusieurs formes indistinctes franchirent la première porte et ouvrirent le feu sur leur position. Les clones répliquèrent instantanément quand Kylee cria avant de s'écrouler - immobile. Distrait, le sergent baissa les yeux pour contrôler son état quand il fut atteint à la hanche gauche et s'écroula à son tour. Stardriver le tira hors d'atteinte de leurs agresseurs, couvert par Compass. Malgré la douleur, Jawa Juice put entendre les tirs se rapprocher et pria pour que les autres arrivent avant que l'unique porte de sortie du niveau ne leur soit interdite.
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