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La Fédération Impériale [T1][Achevé]

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Quels personnages principaux de La Fédération Impériale préférez-vous ? (Deux choix possibles)

Carth Poldrei
11
35%
Gilad Pellaeon
11
35%
Celric Tavill
6
19%
Derth Beny'lya
0
Aucun vote
Grodin Tierce
1
3%
Corran Horn
2
6%
 
Nombre total de votes : 31

Messagepar Darkliser » Lun 15 Déc 2014 - 14:41   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Cette FF a l'air très intéressante au vue des commentaires que j'ai pu lire à la va vite. En plus, l'auteur n'étant rien d'autre que le modo de la section, il est souvent là pour répondre aux comms ou questions.

Bref, je vais probablement bientôt me mettre à la lire :)
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Messagepar Rine Œil-de-panda » Lun 15 Déc 2014 - 18:33   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Lu les treize chapitres !
Je tiens d'abord à dire que ce n'est pas le genre d'histoires vers lesquelles je vais le plus spontanément, ni sur quoi je travaille personnellement (oui, je manque complètement d'originalité, mon truc c'est précisément "les histoires de Force et les espèces exotiques" :D), mais ça ne veut pas dire que ça ne m'intéresse pas... surtout quand c'est bien écrit et bien construit !
Bref, j'aime beaucoup, c'est très agréable à lire, très intéressant et très prenant. Contrairement à L2, j'aime autant les passages "descriptifs" que "dynamiques". Je trouve le tout très bien dosé. Les passages que j'aime le moins sont sûrement ceux sur Beny'lya, peut-être parce que ce personnage m'apparaît comme le plus antipathique... C'est peut-être le moins finement travaillé, le moins... humain ( :shock: :paf: :transpire: ).

Je ne connais pas bien l'UEL, je rate donc sûrement un certain nombre d'allusions et de références (je n'ai lu que la Croisade, et encore, il y a longtemps), mais je ne pense pas que cela empêche de comprendre l'histoire ou les enjeux... En plus, ça me donne envie de relire la trilogie de Zahn !

Maintenant, quelques remarques a b s o l u m e n t FONDAMENTALES ( :wink: ) :
Au chapitre 4, tu écris (vous écrivez ?) "Il devait être le premier à recevoir l'appel, puisqu'il s'écoula près de deux minutes avant que le signal ne soit donné". J'ai un peu tiqué en lisant : c'est peut-être subjectif, mais je trouve qu'il aurait été plus logique, en tout cas plus fluide de dire "il ne s'écoula que deux minutes" ou "il ne s'écoula que deux ou trois minutes". Mais ce n'est qu'un avis personnel. Tu peux (bien évidemment) préférer ta version. Elle a un côté déstabilisant qui peut assez bien se marier avec l'ambiance impériale et le test des pilotes.
Au chapitre 8, je trouve un peu maladroite la répétition de "homme" au troisième paragraphe ("deux autres hommes encadraient l'homme venu").
Au chapitre 9, "Lui eût une carte de cinq", c'est bien de l'indicatif ? Dans ce cas il n'y a pas d'accent (j'ai vu la même erreur au premier chapitre des Chroniques de la Marine Républicaine).
Je crois qu'il manque aussi un mot quelque part dans l'un des derniers chapitres, mais j'ai oublié de relever l'endroit...
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Messagepar L2-D2 » Lun 15 Déc 2014 - 18:53   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Rine Œil-de-panda a écrit:Contrairement à L2, j'aime autant les passages "descriptifs" que "dynamiques". Je trouve le tout très bien dosé. Les passages que j'aime le moins sont sûrement ceux sur Beny'lya, peut-être parce que ce personnage m'apparaît comme le plus antipathique... C'est peut-être le moins finement travaillé, le moins... humain ( :shock: :paf: :transpire: ).


Et voilà, ça y est, je passe pour un bourrin ! :D
Plus sérieusement, je n'ai rien contre la description, mais il est vrai que j'aime bien une bonne séquence "dynamique", surtout lorsqu'elle est bien amenée. :)
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Messagepar Rine Œil-de-panda » Lun 15 Déc 2014 - 19:17   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Mais ne te vexe pas ! :cute: Moi non plus je n'ai rien contre une bonne séquence dynamique ! Simplement, ton commentaire sur le chapitre 11 émettait un léger bémol, alors que j'avais précisément aimé ce côté attente et observation...
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 16 Déc 2014 - 11:46   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Darkliser --> Bonne lecture ! Effectivement, je suis très souvent présent ici, ça fait partie du boulot. ^^

Rine --> Merci la lecture et le comm' !

Effectivement, Beny'lya est le moins humain... Mais ce ne sera pas le moins travaillé. Il a du potentiel et je veux l'exploiter. :sournois:

Pour les fautes, je vais regarder ça. Pour le chapitre 4, je vais garder ma formulation, mais pour le reste, ce sera bientôt corrigé. :wink:
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 20 Déc 2014 - 0:08   Sujet: Re: La Fédération Impériale

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 14

Ser a raison. Il nous faut réunir la Flotte et l’Empire…
La nécessité de cette opération était visible depuis plusieurs mois, mais elle n’avait jamais été aussi capitale qu’à présent. Le gouvernement de la Nouvelle République s’était installé sur Coruscant, tandis que le Conseil Intérimaire de l’Empire fuyait de planète en planète. L’ironie de cette inversion de situation n’avait pas échappé à Carth.
Nous devons nous servir des méthodes des Rebelles. Déjà, réaliser l’Union autour d’un idéal commun et moins restrictif que celui de l’Ordre Nouveau, tout en restant fort et non laxiste comme celui de la Nouvelle République… Puis attiser les dissensions entre leurs chefs. Ils en ont, c’est évident, et nous devons en profiter.
Un des pilotes entra alors dans la soute et se mit au garde-à-vous.
— Monsieur, nous allons bientôt quitter l’hyperespace, indiqua-t-il à Carth.
— Bien, je vous rejoins, répondit le Moff d’un ton las.
Parfait. Plus vite je serai rentré, plus vite je pourrai me mettre au travail…
Il fit quelques pas et entra dans le cockpit, avant de s’installer dans l’un des fauteuils passager.
— Dès que nous serons là, emmenez-moi au dock spatial, ordonna-t-il une fois assis confortablement.
— Bien, Monsieur.
Une alarme du tableau de bord s’enclencha, et l’un des pilotes tira alors l’une des manettes. La farandole de lumières qui occupait jusque lors le panorama du poste de contrôle s’estompa, laissant place à la lueur bleutée de Polcaphran et à l’image lointaine de ses deux soleils. Plus loin, un destroyer croisait paisiblement en orbite de la planète.
— Contactez Garind et dites-lui… commença Poldrei.
Un instant….
Il dirigeait Polcaphran et son système depuis plus de quatre ans, et ce n’était pas son premier voyage extra-orbital, loin de là. Pourtant, il éprouvait cette fois-ci une sensation bien différente. Tout semblait calme… Tout semblait tranquille…
— Où est la station orbitale ? demanda-t-il aux pilotes.
Le dock concentrait une partie du trafic civil, et était souvent entouré d’une myriade de transporteurs en transit.
— Elle n’apparaît pas sur les écrans, Monsieur, répondit l’un d’entre eux.
— Elle devrait se trouver ici…
— Peut-être sur l’autre face, suggéra l’un des hommes.
— Le Nemesis nous invite à le rejoindre, indiqua l’autre.
Ils s’approchaient à présent à grande vitesse du destroyer.
— La station est en orbite stationnaire. Elle devrait être ici. Contactez Yvanion.
— À vos ordres.
Ils attendirent quelques secondes, puis le copilote se pencha à nouveau vers Poldrei.
— Le capitaine n’est pas de service. Nous pouvons être mis en relation avec l’officier en second, si vous le souhaitez…
— Vous avez d’autres canaux accessibles ? demanda-t-il immédiatement.
— Il n’y a rien…
— Le Nemesis nous demande de maintenir notre trajectoire actuelle… signala le navigateur.
Des frissons parcoururent l’échine du Moff.
— Ce n’est pas le Nemesis, dit Poldrei d’une voix sourde.
— Quoi ? s’exclama l’un des pilotes.
— C’est un vaisseau rebelle. Demi-tour, vite !
Bien entraînés, les pilotes coupèrent immédiatement les réacteurs et enclenchèrent les rétrofusées, mais ils continuaient malgré tout leur progression…
— Des rayons tracteurs… comprit l’un des hommes.
— Ouvrez un canal direct à destination du destroyer ! ordonna Poldrei.
Leurs ennemis devaient avoir prévu cette réaction, puisqu’une image apparut immédiatement sur l’écran du tableau de bord ; celle d’un bothan aux yeux violets et à la fourrure beige.
— Bons réflexes, Moff Poldrei, mais vous avez malgré tout perdu, déclara-t-il d’une voix d’acier.
— Vraiment ? répondit vigoureusement Carth. Eh bien, permettez-moi d’en douter… Votre nom ?
— Je suis le général Derth Beny’lya, et vous avez devant vous l’Ar’kai, de la flotte bothane. Je vous demande de vous rendre, vous et votre planète.
Une des craintes de Carth s’évanouit aussitôt. Garind est toujours en vie, et il tient tête à cette vermine…
Mais cela ne veut pas dire que Polcaphran est tirée d’affaire…
— Cela ne fait pas partie de mes habitudes.
— Vous changerez d’avis quand nous nous rencontrerons en tête à tête. Je vous dis à tout de suite, Moff Poldrei.
La communication s’interrompit aussi vite qu’elle avait commencée. Carth savait qu’il n’avait que peu de temps ; à ce rythme, dans moins de deux minutes, ils seraient dans le hangar de l’Ar’kai.
— Qu’avons-nous comme armes ? demanda-t-il alors.
— Peu de choses, Monsieur. Des blasters, peut-être une ou deux grenades…
Nous n’en sortirons jamais.
Il égrenait à présent les secondes. Le rayon tracteur les faisait à présent pivoter pour entrer dans le hangar, de sorte qu’ils ne voyaient plus que l’espace intersidéral. En regardant la scène, il aperçut une dizaine de silhouettes dans l’ombre du destroyer : des frégates de combat, qu’ils n’avaient pas pu distinguer depuis le point d’émergence de l’hyperespace.
— Le module de sauvetage, déclara-t-il alors. C’est notre seule chance.
À l’instar de l’ensemble des modèles de classe Lambda, la navette de Poldrei était équipée d’un système de secours à l’efficacité aléatoire mais plutôt original. En cas de danger pour l’intégrité de la soute, il était possible, pour le cockpit, d’être détaché et de parcourir quelques kilomètres de façon autonome. Dans le cas présent, cela leur ferait gagner quelques secondes. Peu de temps, mais qui pourrait faire la différence. Garind les repérerait peut-être, et prendrait le risque de lever les boucliers quelques secondes…
Alors qu’ils allaient enclencher le processus de scission, un bref éclat illumina le cockpit. Deux vaisseaux venaient de sortir de l’hyperespace.
Deux destroyers de l’Empire. 
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Messagepar Rine Œil-de-panda » Sam 20 Déc 2014 - 1:01   Sujet: Re: La Fédération Impériale

J'apprécie "l'inversion de situation". C'est bien sûr une dynamique majeure de l'histoire, mais elle est particulièrement bien mise en scène et en relief dans ce chapitre.
Au début je trouvais un peu "too much" les échos de l'OT (notamment le rayon tracteur et le module de sauvetage), mais j'ai fini par réaliser que ce n'étaient pas tant des échos que des réalités de cet univers.
Le fait que Poldrei, contrairement à nombre de personnages auxquels la saga nous a habitués, ne soit pas sensible à la Force, renforce ici l'angoisse de l'impossibilité de joindre Garind, et le sentiment du piège qui se referme.
J'ai beaucoup aimé aussi le bref échange entre Poldrei et Beny'lya.

Aaah, et la fin ! ^^
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Messagepar L2-D2 » Dim 21 Déc 2014 - 13:58   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 14 lu !

Un Chapitre rapide, certes, mais loin d'être inintéressant. Effectivement, le retournement de situation est bien vu, bien mené, et on sent toute l'angoisse de Poldrei au fur et à mesure de sa découverte de la situation et de son côté "inéluctable". Bien joué !

Et la fin donne vraiment envie de lire la suite ! :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 21 Déc 2014 - 16:55   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci à vous deux. :jap:

Sans le vouloir, je positionne le premier tournant de l'histoire pour les fêtes... Le hasard a du bon parfois ! :transpire:

Rine Œil-de-panda a écrit:J'apprécie "l'inversion de situation". C'est bien sûr une dynamique majeure de l'histoire, mais elle est particulièrement bien mise en scène et en relief dans ce chapitre.


Merci. :jap:

Rine Œil-de-panda a écrit:Au début je trouvais un peu "too much" les échos de l'OT (notamment le rayon tracteur et le module de sauvetage), mais j'ai fini par réaliser que ce n'étaient pas tant des échos que des réalités de cet univers.


Effectivement. Bien qu'écrivant souvent en écoutant des musiques de la Trilogie Originale, je fais en sorte de ne pas trop m'en inspirer, sinon pour l'ambiance. Ici, effectivement, on retrouve des scènes très proches de l'Episode IV, mais je n'y ai pas pensé en imaginant la scène. ;)

Rine Œil-de-panda a écrit:Le fait que Poldrei, contrairement à nombre de personnages auxquels la saga nous a habitués, ne soit pas sensible à la Force, renforce ici l'angoisse de l'impossibilité de joindre Garind, et le sentiment du piège qui se referme.


J'apprécie particulièrement écrire ces personnages non-forceux. Ils ont souvent une plus grande force de conviction, et des sentiments davantage exacerbés que les Jedi/Sith. :oui:

L2-D2 a écrit:Un Chapitre rapide, certes, mais loin d'être inintéressant. Effectivement, le retournement de situation est bien vu, bien mené, et on sent toute l'angoisse de Poldrei au fur et à mesure de sa découverte de la situation et de son côté "inéluctable". Bien joué !


:jap:
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 27 Déc 2014 - 0:15   Sujet: Re: La Fédération Impériale

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 15

— Orientez les boucliers vers l’avant, ordonna Thrawn d’une voix inflexible. Rapport de position des forces ennemies ?
— Cela va être serré, Monsieur, répondit Pellaeon en consultant son écran. Ils ont dix frégates et un destroyer capturé qui a l’air en assez bon état, peut-être modifié…
— C’est jouable, assura le Grand Amiral. Assurez-vous que les deux groupes soient séparés. Déployez les chasseurs et entrez en contact avec la planète, afin de savoir s’ils sont prêts à faire de même. Cela déstabiliserait notre adversaire… Quel est leur vaisseau amiral ?
Ce fut un lieutenant du poste des communications qui répondit.
— Le Contrôle Planétaire nous indique qu’il s’agit de l’Ar’kai, sous commandement bothan.
— Les Bothans… répéta Thrawn, plongé dans ses pensées. Bien, je pense avoir trouvé ce qu’il nous faut.
Debout sur le pont, le Grand Amiral observait la flotte ennemie. Comme l’avait indiqué le Nemesis¸ elle était majoritairement composée de vieilles frégates d’assaut. Ces vaisseaux hors d’âge dataient pour la plupart des premières années de l’Alliance Rebelle ; il s’agissait d’anciens cuirassés mis au rebut par l’Empire qui avaient été reconvertis par les ingénieurs rebelles pour gagner en efficacité. La puissance de feu était moindre, mais le rapport entre coût de fonctionnement et capacités militaires était bien meilleur.
En fait, les vaisseaux que nous affrontons aujourd’hui ont tous appartenus à l’Empire, se rendit compte Pellaeon. Comment les Rebelles veulent-ils ensuite que l’on croie en leur « Nouvelle République » ? Ils volent leurs vaisseaux. Ils accaparent les planètes. Ce ne sont que des usurpateurs, rien d’autre.
— Capitaine ?
— Oui, Amiral ?
— Je pense que l’ensemble de nos ennemis est constitué de Bothans.
— L’intégralité de la flotte.
— Sans le moindre doute.
Pellaeon regarda à nouveau les vaisseaux qui évoluaient à quelques dizaines de kilomètres de là et calcula mentalement l’équipage nécessaire.
— Ils sont bien trop nombreux…
— À peine cinquante mille, Capitaine, s’ils sont au complet. Je ne trouve pas ce nombre si excessif.
— Sauf votre respect, Amiral, à quoi déduisez-vous cela ?
— Leur formation, Capitaine. Comme vous pouvez sans doute le constater, elle est extrêmement serrée – presque repliée sur elle-même. Aussi paradoxal que cela paraisse pour un peuple d’espions, c’est une caractéristique des Bothans… Regardez plutôt.
Pellaeon remarqua le datapad que tenait Thrawn au moment même où celui-ci le lui tendit. L’image qui occupait l’intégralité de l’écran était totalement abstraite, un ensemble de lignes…
— …tracées vers l’intérieur, Capitaine, expliqua le Grand Amiral lorsque Pellaeon lui eut fait part de ses observations. Cela se voit à la forme de leurs extrémités. C’est anecdotique, et en même temps très révélateur, comme souvent avec l’art…
— Tous les Bothans sont-ils ainsi ?
— Sans doute pas, non. Mais j’ai ouï dire qu’il y avait une faction suprématiste bothane qui gagnait en vigueur, ces temps-ci… Il faudra sans doute que je m’y intéresse de plus près. De plus, Capitaine, n’y a-t-il rien d’étrange ?
Pellaeon regarda à nouveau la flotte ennemie. L’Ar’kai semblait de plus en plus imposant sur l’écran.
— Ils n’ont même pas pris la peine de nous contacter pour proposer une reddition, souffla Pellaeon. Alors qu’ils sont en supériorité numérique…
— Ils savent sans doute tout de nous, déclara Thrawn d’une voix dure. Ou plutôt, ils pensent le savoir. Lieutenant ?
L’une des jeunes recrues du Chimaera – Tschel, si Pellaeon se rappelait bien – se mit au garde-à-vous.
— Oui, Amiral ?
— Le vaisseau-éclaireur est-il toujours en position ?
— Nous avons des contacts fréquents avec lui.
Le capitaine fronça les sourcils. Suite à leur premier contact avec le Nemesis, Thrawn avait ordonné le déploiement d’un de ces cargos légers que l’Empire employait à présent pour des missions de reconnaissance. L’appareil était normalement resté stationnaire à proximité du champ d’astéroïdes du système de Polcaphran – séparé de la force d’intervention par quelques planètes.
S’il y avait une logique à laisser un vaisseau éclaireur en arrière alors que la flotte partait à l’assaut, Pellaeon ne la percevait pas.
— Transmettez-lui des ordres de déploiement aux destroyers Invincible¸ Inexorable, Aggregator et Revenge, ordonna le Grand Amiral avec assurance. Vous utiliserez le code Aurek-B-21 pour cela. Et donnez au capitaine Pellaeon un comlink en liaison directe avec le capitaine Yvanion.
Tschel eut un instant d’absence.
— Mais, Amiral…
— Faites ce que j’ai ordonné.
Pellaeon regarda le jeune homme s’affairer. Il savait ce qui le dérangeait. Le protocole Aurek-B-21 était l’un des nombreux codages standardisés de l’Empire, extrêmement difficile à briser ; mais cela ne le rendait pas invulnérable. En fait, sa clé était déjà tombée aux mains de la Nouvelle République, moins de deux semaines plus tôt.
Et c’est le Grand Amiral en personne qui le leur avait appris.
Chassant le doute de ses pensées, il se détourna, reportant son attention sur la flotte bothane qui progressait vers eux. Le comlink arriva très vite, apporté par un jeune enseigne qui repartit aussitôt, visiblement soucieux de ne pas rester en vue du Grand Amiral.
— Capitaine, dit alors Thrawn, vous allez transmettre mot pour mot mes instructions au Nemesis. Ne prononcez pas mon nom ; faites comme si elles venaient de vous.
— Oui, Amiral, répondit docilement Pellaeon.
L’appareil en main, il se prépara à transmettre.
— Barre à 0°, annonça le Grand Amiral. Écrans de protection concentrés sur l’avant, et feu à toutes les batteries sur le destroyer ennemi s’il est à portée. Déployez les chasseurs contre leurs bombardiers.
Le capitaine répéta mot pour mot les instructions, accusa réception de la part d’Yvanion et termina la transmission.
— Amiral ? demanda-t-il alors.
— Je vous écoute.
— Nous sommes en infériorité numérique, et de loin. De plus, malgré ses réparations de fortune, le Nemesis est endommagé…
— Pour l’ennemi, nous sommes supérieurs, et c’est cela qui importe.
Mais pourquoi croiraient-ils cela, à moins de penser…
— Les noms, dit Pellaeon, le souffle coupé. Le code… Vous comptez sur leurs capacités de décryptage. Vous vouliez qu’ils interceptent cette transmission.
— Je serais déçu s’ils ne l’avaient pas fait, répondit Thrawn avec un sourire glaçant. Les Bothans ont une haute idée de leurs services de renseignements… Peut-être méritée, je dois l’admettre, mais qui les rend plus vulnérables à la désinformation. Ce qui, en l’occurrence, est tout à notre avantage.
Face à eux, la formation bothane semblait se resserrer encore davantage sur elle-même, dans l’espoir sans doute que cette configuration impressionne l’ennemi. Mais la Nouvelle République n’affrontait pas n’importe quel bleu ; Thrawn n’était pas du genre à se laisser impressionner, bien au contraire. Alors que quelques gouttes de sueur coulaient de son front, Pellaeon remarqua à quel point l’amiral semblait calme et méthodique.
— Nous y voilà, dit-il soudainement. Formation de barrage, toutes les batteries latérales font feu immédiatement. Visez les réacteurs des frégates de tête en priorité.
Une nouvelle fois, Pellaeon envoya les instructions à Yvanion. Le Chimaera pivota alors pour se retrouver face au Nemesis, offrant respectivement leurs flancs bâbord et tribord aux ennemis qui arrivaient. La planète de Polcaphran était presque sortie de leur champ de vision, à présent ; et la partie encore visible était occultée par la flotte de la Nouvelle République.
Puis ce fut le déchaînement, aussi soudain que violent. Les batteries latérales, qu’elles soient turbolasers ou à ions, vidèrent leurs charges sur les coques des frégates, tentant de toucher tant bien que mal leurs réacteurs dans la pagaille de la fuite. Les vaisseaux présentaient évidemment leur proue aux lasers, ce qui ne facilitait pas la tâche, bien au contraire ; mais les salves successives affaiblissaient au moins les boucliers et causaient des dégâts superficiels. Une des frégates de pointe, visiblement plus rapide que les autres, dépassa alors le barrage. Mal lui en prit ; les turbolasers de l’autre flanc firent mouche, et son bloc moteur partit à la dérive. Les Bothans comprirent alors les désavantages de leur tactique, puisqu’une autre frégate s’abîma contre l’épave et fut perdue à son tour.
Voyant avec inquiétude les débris heurter la coque du Chimaera¸ Pellaeon consulta son datapad, à la recherche des niveaux du bouclier. Fort heureusement, ils étaient au plus haut. C’est alors qu’il comprit que quelque chose d’autre n’allait pas ; il n’y avait pratiquement pas eu de répliques de la part des Rebelles.
— Amiral, dit-il alors d’une voix qui oscillait entre la joie et l’hésitation, ils ne se défendent pas… Ils battent en retraite sans répliquer !
— Ils font ce que leur instinct leur dit de faire, corrigea Thrawn. Les Bothans sont logiques, Capitaine, mais également paranoïaques ; s’ils voient des vaisseaux inférieurs en nombre se précipiter sur eux, ils pensent à coup sûr qu’il y a un piège quelque part. Cette histoire de martyr qu’ils semblent utiliser comme prétexte perpétuel auprès de leurs « alliés » politiques n’est pas qu’une ruse ; Endor les a traumatisés plus qu’on ne l’imagine… Aussi, quand ils ont découvert qu’un interdicteur tel que l’Aggregator « arrivait » dans les parages, ils ont décidé de privilégier la fuite, plutôt qu’un risque de destruction.
Deux autres frégates succombèrent alors quasi-simultanément au barrage de lasers ; mais les autres se trouvaient presque hors de portée des Impériaux, à présent, tout comme l’Ar’kai qui ne semblait pas avoir souffert de dommages. Pellaeon estima qu’il ne leur restait que quelques secondes avant de pouvoir passer en hyperespace.
— Nous avons détruit quatre de leurs frégates, sans le moindre dégât… Avec des unités inférieures en nombre ?
— J’avoue que je suis déçu, Capitaine. J’espérais en neutraliser au moins deux de plus. Mettons cela sur le compte du manque d’entraînement de nos artilleurs…
Sans un mot de plus, il commença à s’éloigner. Pellaeon jeta un coup d’œil à l’extérieur du navire ; il n’y avait plus que les épaves, à présent, et quelques capsules de sauvetage qu’ils captureraient bientôt.
— Amiral ! interpella alors Tschel. Nous avons un signal prioritaire de la part d’une capsule de sauvetage Lambda. L’identifiant semble être celui du Moff Poldrei.
Thrawn stoppa net, et son regard rouge se posa sur le jeune lieutenant, qui perdit alors une part de son assurance juvénile.
— Un Moff, vraiment ?
— C’est le dirigeant de cette planète, rappela Pellaeon. Et un membre de… Vous-savez-quoi.
Le Grand Amiral se tourna alors vers lui, et une lueur de contentement apparut dans son regard flamboyant.
— Nous l’avons donc sauvé deux fois. Et peut-être pourrons-nous encore augmenter ce compte. Faites-le venir à bord !
— Oui, Amiral.
— Et, Capitaine… Faites-le en votre nom. J’aimerais que pour l’heure, le mien ne soit pas prononcé sur les communications.
— Ce sera fait.
Thrawn s’éloigna, laissant Pellaeon transmettre à Tschel les instructions qui s’imposaient. Mais, dans un coin de sa tête, Pellaeon ressassa les moments de la courte mais décisive bataille qui venait de se dérouler. Une victoire telle que celle-ci, il n’en avait plus vue depuis… En fait, il n’avait jamais vu cela. Thrawn n’était pas seulement doué pour comprendre ses adversaires ; il pouvait les manipuler sans la moindre difficulté pour les amener à penser comme il le souhaitait.
S’il avait commandé la flotte à Endor, nous n’en serions peut-être pas là…
Puis la dernière instruction du Grand Amiral lui revint à l’esprit. Aux yeux de la Nouvelle République, Thrawn n’existait pas ; seul le nom de Pellaeon parviendrait à leurs Renseignements.
Nullement rassuré à l’idée d’être peut-être devenu la cible prioritaire des Rebelles, Pellaeon quitta le pont en direction du hangar. Il avait un Moff à accueillir. 
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Messagepar Clonedroïd92 » Sam 27 Déc 2014 - 2:24   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Jagen Eripsa a écrit:.
En fait, les vaisseaux que nous affrontons aujourd’hui ont tous appartenus à l’Empire, se rendit compte Pellaeon. Comment les Rebelles veulent-ils ensuite que l’on croie en leur « Nouvelle République » ? Ils volent leurs vaisseaux. Ils accaparent les planètes. Ce ne sont que des usurpateurs, rien d’autre.


Des pouilleux qu'on vous dit ! :D

Transmettez-lui des ordres de déploiement aux destroyers Invincible¸ Inexorable, Aggregator et Revenge, ordonna le Grand Amiral avec assurance.

Mais pourquoi croiraient-ils cela, à moins de penser…
— Les noms, dit Pellaeon, le souffle coupé. Le code… Vous comptez sur leurs capacités de décryptage. Vous vouliez qu’ils interceptent cette transmission.
— Je serais déçu s’ils ne l’avaient pas fait, répondit Thrawn avec un sourire glaçant. Les Bothans ont une haute idée de leurs services de renseignements… Peut-être méritée, je dois l’admettre, mais qui les rend plus vulnérables à la désinformation. Ce qui, en l’occurrence, est tout à notre avantage.


Ca par contre je l'ai senti venir ! Mais c'est tout à fait dans le style de Thrawn. A défaut d'avoir des armes on va le faire croire à l'ennemi. Utiliser sa peur pour le vaincre et le diminuer alors que dans les faits il devait l'emporter. Se battre avec l'illusion des armes à la place de vraies armes... De la prestidigitation et de l'audace calculé. Du Thrawn. C'est fidèle à lui, tu l'as bien retransmis bravo !
J'ai bien aimé aussi le lien avec l'histoire et les caractéristiques de l'espèce Bothan (du Thrawn là encore décidément :whistle: ). Pour le coup c'était inattendu et bien amené. Tu as bien appuyé sur le côté fier et arrogant des Bothans tout en mettant en parallèle la faiblesse dont ils ont fait preuve à Endor. On arrive bien a percevoir leur traumatisme, leur honte de s'être fait berné et les séquelles qu'ils ont gardées de cela ! Mine de rien, ça aide, ça aussi, à intégrer ton récit dans l'univers Star Wars. Ca pourrait être du canon que ca passerait large !
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Messagepar Rine Œil-de-panda » Sam 27 Déc 2014 - 12:37   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Un vrai régal ce chapitre !

Le coup du tableau, très bien, les petits officiers effarouchés, et Pellaeon au milieu... Son point de vue est bien maîtrisé, il sert très bien pour "voir" Thrawn, mais il n'est pas non plus réduit à un simple artifice littéraire...

C'est toujours agréable quand différents points de vue se tournent vers un même élément ou sont confrontés les uns aux autres. J'espère que tu continueras l'après bataille quelques chapitres encore...

"Ne prononcez pas mon nom"
:cute:
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Messagepar L2-D2 » Sam 27 Déc 2014 - 13:17   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 15 lu !

Très très bon Chapitre ! Forcément, vu qu'il y a une bataille spatiale, ça me plait mais là, la bataille est intelligente, maligne, exploitant les faiblesses des adversaires tout en démontrant de manière stupéfiante les capacités de Thrawn. L'intrigue progresse, et on se doute que le commandant Bothan n'a pas dit son dernier mot, et ne supportera pas d'avoir été ainsi trompé. Qu'importe, la suite de l'histoire devrait voir Pellaeon faire enfin la rencontre du Moff Poldrei, mais dans des circonstances particulières, le Chiss préférant demeurer dans l'ombre.

En résumé, c'est toujours aussi passionnant ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 27 Déc 2014 - 19:40   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci à tous, je suis content que cela vous plaise. :jap:

Rine Œil-de-panda a écrit:C'est toujours agréable quand différents points de vue se tournent vers un même élément ou sont confrontés les uns aux autres. J'espère que tu continueras l'après bataille quelques chapitres encore...


C'est ce qui est au programme, en effet, pour faire la transition avec de nouvelles intrigues. :jap:

L2-D2 a écrit:L'intrigue progresse, et on se doute que le commandant Bothan n'a pas dit son dernier mot, et ne supportera pas d'avoir été ainsi trompé.


:sournois:

L2-D2 a écrit:Qu'importe, la suite de l'histoire devrait voir Pellaeon faire enfin la rencontre du Moff Poldrei, mais dans des circonstances particulières, le Chiss préférant demeurer dans l'ombre.


Attention ; Thrawn ne veut pas que son nom soit prononcé pour éviter les fuites, mais cela ne veut pas dire qu'il n'interviendra pas... Il cherche à rallier un Moff à sa cause, après tout. :D
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 03 Jan 2015 - 0:57   Sujet: Re: La Fédération Impériale

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 16

Difficile de garder toute sa dignité dans des moments pareils…
La capsule de sauvetage Lambda avait été remorquée avec précaution dans le hangar par les rayons tracteurs du Chimaera. Dans son état, un atterrissage autonome était risqué, et Poldrei ne voulait pas prendre le moindre risque.
L’incident qui venait de s’achever lui donnait encore des sueurs froides. C’était la première fois que la guerre revenait dans le système Polcaphran depuis l’avènement de l’Empire ; un mauvais présage, de toute évidence. Et maintenant, il y avait cette invitation, à bord du Chimaera
 Le nom disait vaguement quelque chose à Poldrei, ce qui n’était pas forcément bon signe. Il avait pris soin de mémoriser les vaisseaux des différents seigneurs de guerre pour savoir comment réagir à leur approche. Ces cancrelats ambitieux ne reculaient devant rien pour agrandir leur pouvoir… Carth ne pouvait qu’espérer que ce capitaine Pellaeon obéissait encore au Conseil Intérimaire.
Les équipes de maintenance du Chimaera s’attaquèrent à la porte de la capsule. Carth et ses pilotes prirent soin de détourner la tête ; un éclat de métal surchauffé pouvait facilement aveugler un humain. Enfin, dans un grand bruit sourd, le panneau s’effondra sur le sol brillant du hangar.
Le Moff Poldrei émergea des restes de sa navette avec une raideur toute militaire montrant qu’il n’était pas homme à se laisser impressionner par un tel incident. En vérité, ce qu’il voyait était bien plus intéressant à ses yeux. Les troupes de choc de Pellaeon étaient déployées en rangs serrés, à la façon des parades de l’Empire dans ses grandes heures. Le capitaine lui-même accompagnait ses hommes.
Carth avança vers lui, suivi par son escorte improvisée de pilotes. Son regard était fixé sur l’officier hôte. Pellaeon devait être légèrement plus âgé que lui, si l’on se fiait à sa moustache grisonnante et aux fines rides qui parsemaient son front. Il dégageait une aura de force tranquille et de confiance que le Moff n’avait pas observée depuis longtemps chez un officier de l’Empire.
Pourtant, tout cela ne suffisait pas à expliquer la bonne tenue du Chimaera et les prouesses stratégiques de la bataille passée.
— Moff Poldrei, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue à bord du Chimaera, déclara Pellaeon en saluant lorsque Carth parvint à sa hauteur.
— Et permettez-moi de faire de même pour votre venue dans le système Polcaphran, répondit Poldrei d’une voix grave. Ainsi, bien sûr, que de vous remercier pour votre intervention salutaire.
— J’ai fait mon devoir envers l’Empire, répliqua le capitaine. Et envers ma hiérarchie. Suivez-moi, je vous prie.
Poldrei emboîta le pas à Pellaeon, intrigué par les derniers mots de son hôte. Ainsi, il y avait un gradé d’ordre supérieur à bord du Chimaera ?
— Je vous félicite pour votre vaisseau, Capitaine, lança Poldrei alors qu’ils se trouvaient dans un turbolift en compagnie de deux soldats de choc. Un Impérial Mark II, je crois ?
— Le Chimaera est l’un des premiers vaisseaux de cette catégorie à être sorti des chantiers de Kuat, confirma Pellaeon.
— Et il est en excellent état. Son équipage a l’air compétent.
— Il est pourtant très jeune, en particulier pour les officiers de pont. Nous avons…
Il s’interrompit, visiblement peiné par les pensées qui lui venaient à l’esprit.
— Nous avons perdu notre passerelle à Endor, acheva-t-il avec difficulté.
Une lumière se fit dans l’esprit de Carth. Pellaeon… Le Chimaera
— Vous êtes le vétéran qui a ordonné la retraite d’Endor, comprit-il.
Le capitaine acquiesça en silence.
— J’ai entendu parler de vous dans les rapports d’époque, bien sûr… reprit Poldrei. Votre officier supérieur est mort dans l’explosion, et vous avez pris la décision de retirer les vestiges de la Flotte… Une décision courageuse, à n’en pas douter.
— Mais qui n’était pas du goût de tous, rappela Pellaeon, amer. Ni du mien.
— Vous avez fait ce qui s’imposait, assura Poldrei. Sans votre réaction, le bilan aurait été plus lourd encore… En particulier pour nos forces.
Pellaeon ne répondit rien.
Le turbolift les arrêta dans une coursive assez larg en forme de T, que Carth reconnut comme faisant partie du complexe de commandement de la superstructure du destroyer. Mais ils n’étaient pas au niveau de la passerelle.
— Par ici, lança Pellaeon en avançant vers le plus grand couloir en forme de T.
Ils arrivèrent devant une porte d’apparence assez banale, qui semblait plus récente que la cloison alentour.
— Ici le capitaine Pellaeon, accompagné du Moff Poldrei.
La porte s’ouvrit sur une pénombre inquiétante, dans laquelle ils pénétrèrent tous deux, avec peu d’assurance pour le Moff.
Il s’agissait en fait d’un sas, vide…. À l’exception d’une créature assez petite mais à l’aspect redoutable. Pellaeon laissa échapper un soupir qui mêlait agacement et soulagement.
— Notre invité est fiable, Rukh.
— C’est à moi d’en décider, répondit le non-humain dans un grondement rauque.
Il approcha de Pellaeon et de Poldrei en humant l’air, puis revint vers l’autre porte pour l’ouvrir.
— Vous pouvez entrer, annonça-t-il.
Les deux hommes s’avancèrent, mais le regard de Poldrei s’attarda quelques instants sur l’hideuse créature, qui lui rendit la pareille. Et son sang se glaça lorsqu’il associa cette image à un nom.
Noghri.
Les Commandos de la Mort. Les assassins personnels de Dark Vador.
Sa respiration s’accéléra et il dut faire preuve de toute la maîtrise de soi dont il était capable pour maîtriser son pouls.
Ce n’était pourtant rien face à ce qui l’attendait dans la cabine. Il reconnut la pièce ; sur le Nemesis, il disposait de quartiers similaires pour ses besoins personnels. C’était son appartement de réception, avec tout le confort nécessaire pour recevoir des invités.
Sur le Chimaera, l’endroit était vide, à l’exception d’un fauteuil de commandement installé devant un panneau de transparacier s’ouvrant sur l’espace. Le fauteuil pivota légèrement à leur approche, révélant son occupant.
Poldrei en eut le souffle coupé.
— Oh, non… murmura-t-il.
La nature ostensiblement non-humaine de l’être assis aurait dû être sa première préoccupation, mais l’attention toute entière du Moff était focalisée sur l’uniforme blanc, qui arborait des galons qu’il reconnaissait parfaitement.
— Vous ne semblez guère ravi de me voir, observa le non-humain avec flegme.
— Les Grands Amiraux n’ont guère la sympathie de l’Empire, depuis quelques années, assura Poldrei avec un rictus embarrassé. Les Douze ont failli. Ils se sont entretués, ont été tués… Ou ont trahi. Et des Seigneurs de Guerre comme Zsinj ou Teradoc arborent désormais leurs insignes.
— Pensez-vous comme l’Empire, Excellence ?
Poldrei remarqua qu’il s’adressait à lui de façon protocolaire, malgré son grade équivalent dans la hiérarchie impériale.
— Je préfère penser au cas par cas, assura Carth. Dans le vôtre, je me baserai pour le moment sur ce que je connais ; vos…. « performances » de tout à l’heure.
— Sage décision, répondit le non-humain avec un sourire. Je suis le Grand Amiral Thrawn, Treizième Grand Amiral de l’Empire, nommé par l’Empereur lui-même en remplacement de Demetrius Zaarin – comme vous avez vous-même été choisi pour remplacer le Moff rénégat Hiertuj. Avant son départ pour Endor, l’Empereur m’avait choisi pour une mission capitale dans les Régions Inconnues. À présent, je souhaite rebâtir l’Empire. M’aiderez-vous ?
Carth resta silencieux, mais son flegme de façade contrastait avec le bouillonnement intérieur qui l’animait.
C’était une vision si étrange… Un Grand Amiral de l’Empire, nommé par l’Empereur, mais non-humain !
Pourtant, il sentait dans les paroles de l’être une conviction profonde, proche de celle qui l’animait…
— Quelle preuve ai-je de votre identité ? Je ne me fie plus aux galons et aux uniformes. Les mauvaises langues disent que les galons d’amiral ont été distribués en lots aux funérailles de l’Empereur, et j’aurais tendance à leur donner raison. Zsinj lui-même arborait un uniforme semblable au vôtre, sans aucune raison valable ! Il faudra plus que cela pour me convaincre.
— Je ne demande pas votre adhésion aveugle, Moff Poldrei, répondit froidement Thrawn. Seulement un auditoire attentif. Vous jugerez ensuite par vous-même. Je souhaite rebâtir l’Empire. Entendez-vous cela ? Je n’ai rien de ces incompétents qui végètent depuis quatre ans et laissent l’anarchie s’installer dans la galaxie toute entière. Je me suis fixé un objectif, et je compte bien y parvenir, par tous les moyens nécessaires. Je requiers non pas l’assistance d’un Moff, mais d’un patriote de l’Empire, d’un homme qui ne s’abaisserait pas aux bas calculs politiciens mais travaillerait pour l’intérêt commun. Le capitaine Pellaeon ici présent – il désigna de la main droite son second, qui en retour le regardait avec attention – m’a assuré que vous étiez ce genre d’hommes. Je n’aimerais pas être déçu.
— Moi non plus, répliqua Poldrei. Et vous comprendrez donc pourquoi je n’accorde pas ma confiance au premier venu.
Un nouveau sourire se forma sur les lèvres de Thrawn.
— Je ne suis pas le premier venu.          
Il se leva de son siège dans un mouvement plein de dignité toute officielle, et descendit pour se mettre à hauteur de Poldrei, qu’il surplombait d’une demi-tête au moins.
— L’Empereur en personne m’a recruté pour diriger ses opérations dans les Régions Inconnues, expliqua-t-il en regardant le Moff dans les yeux. Au cours des dernières années, je me suis consacré à la traque d’un Seigneur de Guerre non-humain du nom de Nuso Esva, un être à la fois retors et génial que j’ai fini par vaincre. Oui, Capitaine, le commandant Drusan a été vengé, indiqua-t-il à l’officier avant de revenir à Poldrei. À présent, mon attention va se reporter sur la Rébellion. Et je la vaincrai. Soyez-en certain.
Il fit quelques pas en direction de la baie ouvrant la pièce sur l’espace. La vue magnifique des étoiles et de la sphère de Polcaphran semblait éclipsée par sa présence.
— Depuis mon retour dans l’Espace Connu, avec l’aide du capitaine Pellaeon, j’ai longuement étudié les évènements de la Guerre Civile, et en particulier ceux s’étant déroulés depuis la mort de l’Empereur. Plusieurs constats se sont imposés à moi ; en premier lieu, que l’Empereur a fait une erreur tactique en ne préparant pas un successeur digne de ce nom. Les morts successives de Sate Pestage et Ysanne Isard ont davantage été le fruit de leur incompétence que de la force des Rebelles, même si ceux-ci se sont battus avec acharnement. Ce qui m’amène à ma deuxième hypothèse ; celle de l’intelligence stratégique et de la force de conviction de la Rébellion et de ses membres. Nous n’avons pas à faire à de vulgaires pirates, mais à des adversaires de valeur, et nous avons trop souvent fait l’erreur de ne pas les considérer comme tels. L’arrogance des officiers de l’Empire a causé la perte de nombreux systèmes, tout simplement parce qu’ils n’avaient pas l’humilité nécessaire pour admettre leurs erreurs ou leur ignorance. Palpatine lui-même a été vaincu ainsi, parce que sa conception d’infériorité des non-humains lui interdisait de penser que de petits êtres tribaux pouvaient vaincre l’élite de l’Armée Impériale. Nous en voyons le résultat aujourd’hui. Le troisième constat est celui de la faiblesse de notre armée et de notre structure politique, et rejoint en fait le premier, puisqu’il traite de la désagrégation de l’Empire. Les Seigneurs de Guerre se sont désolidarisés du reste de l’Armée Impériale parce qu’il manquait une autorité centrale compétente capable de les unifier. Et, encore une fois, Palpatine n’a guère fait mieux ; les Grands Amiraux de l’Empire auraient pu remplir ce rôle fédérateur, mais l’Empereur a choisi de diviser pour mieux régner. Nous en payons le prix.
Il se retourna pour fixer à nouveau Poldrei, qui n’avait pas bougé et fixait toujours le visage du Grand Amiral.
— L’Empire ne peut plus se permettre la moindre faiblesse. Les Seigneurs de Guerre, l’Alignement de Pentastar, le Conseil Intérimaire… Ensemble, nous représentons encore un quart de la galaxie, bien plus que la Rébellion avant Endor. Je n’ai pas l’intention de laisser cette opportunité nous échapper.
Le Moff ne répondit pas, se contentant de fixer Thrawn.
Soutenir le regard écarlate de l’être n’était pas aisé. Carth se sentait exploré, inspecté, jusqu’aux tréfonds de son âme… Pourtant, il ne détourna pas les yeux. L’impression qu’il éprouvait était semblable à celle qu’il ressentait jadis en voyant Vador.
Le Seigneur Noir maniait la peur avec efficacité, mais n’aimait pas qu’elle paralyse ses hommes. Poldrei s’était toujours employé à ne pas le décevoir.
Et il sentait chez ce Thrawn une force similaire à celle de Vador… Moins sombre peut-être, plus froide, mais d’une puissance incroyable. Malgré ses doutes, il sentait au plus profond de son cœur que le Grand Amiral était un leader, l’être providentiel dont l’Empire avait besoin pour poursuivre le combat.
— Vous avez fait d’excellents constats, déclara-t-il finalement. Mais l’Empire aura besoin de bien plus qu’une analyse pour se redresser.
— Et je lui apporterai bien plus, assura Thrawn. L’unité n’est qu’une première étape vers la victoire…
Il grimpa les marches et s’assit dans son siège de commandement surélevé, de façon à surplomber légèrement Carth.
— Si l’Empire veut l’emporter, Moff Poldrei, il lui faudra une structure capable de gagner. Une Armée Impériale forte. Et l’Armée n’est rien de plus – ou de moins – qu’un gigantesque corps ; un être immense, dont la tête serait le Haut Commandement, approvisionné par une intendance conséquente, nourri par un budget adapté, et dont les membres, les mille membres ! Seraient nos légions, nos soldats. J’ai un jour entendu, dans cette galaxie, un proverbe adapté à notre situation. Quand le corps est fort, il obéit ; quand il est faible, il commande. Voilà la clé, Excellence. La clé de nos échecs passés et de notre victoire future. Privé de son équilibre, l’Armée Impériale s’est désagrégée. J’entends incarner cette nouvelle force qui lui permettra de vaincre, en mobilisant l’ensemble de nos ressources militaires et humaines – et même non-humaines – dans ce qui s’annonce comme une guerre totale. Mon objectif est de reconstruire nos capacités productives en anéantissant dans le même temps celles de l’ennemi. Je veux redonner à l’Empire les moyens de diriger la galaxie, pour le bien du plus grand nombre. L’entraînement de nos troupes sera revu, afin de leur apprendre les vertus de l’initiative sans occulter les qualités qu’apporte l’obéissance. Nos vaisseaux seront repensés, dans leur structure et leur déploiement tactique, pour optimiser nos chances de succès. Le Haut Commandement tout entier sera réorganisé, et confié à des patriotes, dont le véritable souci est l’avenir de l’Empire, et non leur propre carrière. Les officiers qui me suivront apprendront à réfléchir par eux-mêmes, et à se montrer suffisamment réactifs et innovants pour prendre au dépourvu les Rebelles. Ce n’est pas un simple changement de commandant que je projette pour l’Empire, Excellence ; c’est un renouveau, l’aube glorieuse d’une nouvelle ère !
Il se pencha légèrement en avant.
— Voilà ce que je veux faire, et ce que je ferai, si vous m’aidez.
Poldrei sut alors que l’être avait dit la vérité. L’Empereur leur envoyait d’outre-tombe un nouveau chef, capable de renverser la situation, de rassembler une nouvelle fois la Galaxie toute entière sous la bannière de l’Empire.
C’est peut-être une occasion unique, celle qu’Harkusy espérait, et que j’attendais… Un coup du destin qui fera bouger les lignes, et qui nous permettra finalement de refonder l’Empire. Oui, aujourd’hui, tout cela redevient possible.
Et si ce ne sont que de belles paroles… Eh bien, j’aviserai en temps réel.
— Je vous aiderai, annonça-t-il sans se départir de son air impassible.
Les lèvres du Grand Amiral se fendirent d’un léger sourire. 
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Messagepar L2-D2 » Sam 03 Jan 2015 - 19:44   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 16 lu !

J'étais en effet très loin du compte en ce qui concerne Thrawn ! :paf:

Excellent Chapitre, pour un dialogue non moins excellent. Thrawn se révèle, dévoile son Maître plan dans une discussion passionnante du début à la fin. tout en demeurant parfaitement anonyme... Plusieurs enchaînements de dialogue sont très bien amenés ("je n'accorde pas ma confiance au premier venu" ; "je ne suis pas le premier venu" :jap: ), et on se laisse, comme Poldrei, embarquer dans la vision du Grand Amiral, à souhaiter nous aussi le retour d'un Empire fort et honorable. :oui:

Vivement la suite ! :oui:
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Messagepar Rine Œil-de-panda » Dim 04 Jan 2015 - 15:52   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Je n'avais pas vu le nouveau chapitre ! (J'étais trop occupée à regarder Chantons sous la pluie en boucle...).

D'accord avec L2, super chapitre et les dialogues, miam !
Je me demandais ce que serait la première chose que dirait Poldrei en voyant Thrawn... et je n'ai pas été déçue :D
La rencontre est bien fichue, la "confrontation" de personnages à points de vue marche toujours.

Mais du coup, j'ai hââââte de lire la suite....

Et à la deuxième intervention de Thrawn, il manque un "m" à "comme l'Empire".
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 04 Jan 2015 - 16:40   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci à vous deux. :jap:

J'ai été très inspiré sur ce chapitre, j'adore écrire ce genre de scènes. ^^

Rine Œil-de-panda a écrit:Et à la deuxième intervention de Thrawn, il manque un "m" à "comme l'Empire".


Merci, c'est corrigé. :jap:
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 09 Jan 2015 - 12:25   Sujet: Re: La Fédération Impériale

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 17

La peur.                                                                        
La colère.
La mort.
Il ressentait tout cela, il éprouvait tout cela alors que l’intercepteur TIE plongeait dans le vide de l’hyperespace. Autour de lui, une myriade d’appareils similaires jaillissait du Nemesis pour le rejoindre. Ses ailiers, ses camarades, qui l’aideraient à accomplir sa mission.
Il raffermit son emprise sur les commandes du TIE. Enfin, il y était.
Leurs adversaires étaient encore loin, mais ils pouvaient distinguer le destroyer stellaire au centre de la formation. Sans l’indicatif affiché sur son HUD, il aurait sans doute pris cette vision familière pour amicale ; mais les ordres étaient clairs.
Les occupants du destroyer devaient mourir.
Son casque, branché sur la fréquence de l’escadron, lui apporta aux oreilles la voix du lieutenant Tarsin qui distribuait ses instructions. On l’avait affecté à la protection des bombardiers qui viseraient les centres névralgiques de leurs ennemis.
Il enrageait à cette idée. Rester en arrière quand d’autres fonceraient en première ligne et récolteraient tous les honneurs ? Un vrai gâchis ! Les pilotes impériaux voulaient tous être mis à l’épreuve et entrer dans la légende, ce à quoi les entraînait leurs supérieurs en exposant les grandes figures du baron Fel ou de Shea Hublin.
Mais on les formait avant tout à être obéissants. Aussi, il suivrait les ordres, que cela lui plaise ou non.
Les bombardiers progressaient lentement, aussi était-il condamné à laisser ses réacteurs au minimum. Mais l’adrénaline montait malgré tout. Il y était. Il subissait enfin son baptême du feu.
Une voix résonna soudainement dans son casque. Le contrôle de vol leur signalait l’approche de cinq chasseurs ennemis. Des Y-Wings. Blindés, mais lents, surtout face aux redoutables Intercepteurs TIE. Suivant les ordres, lui et ses ailiers décrochèrent du suivi des bombardiers pour affronter les nouveaux arrivants.
Le leader de la formation ennemie vira soudainement de bord. Il retint sa respiration et plongea à sa suite, ouvrant le feu dès que la cible apparut sur son viseur. Ses salves s’écrasèrent sur le bouclier. Retenant un juron, il récidiva, sans plus de succès.
Ses ailiers étaient déjà la cible des attaques rebelles. Mais ils ne tiraient pas… Pas des lasers, en tout cas.
Mais que faisaient-ils donc ?
Un de ses coéquipiers, touché, arrêta brutalement sa course, des éclairs bleus crépitant autour de son appareil. Celui-ci partit brusquement en arrière, en direction…
En direction du hangar du destroyer.
Son sang se glaça. Il comprenait l’usage des canons à ions, à présent.
Derrière lui, son autre ailier fut touché à son tour. La sentence se rapprochait…
Plusieurs autres TIE se rallièrent à lui contre les Rebelles. Un Y-Wing disparut dans un tourbillon de feu, explosant après une centaine de mètres d’une course erratique.
Puis une pluie bleutée s’abattit sur eux.
Ses systèmes crépitèrent puis s’éteignirent les uns après les autres. Les propulseurs, l’armement, les systèmes auxiliaires…
Et le respirateur de sa combinaison.
Il retint sa respiration, au moment même où la dernière bouffée d’air frais arrivait. Il fallait tenir… Tenir… Tenir…
Si seulement il y avait une pompe mécanique…
Il tenta d’ouvrir manuellement une valve entre son casque et le réservoir d’air comprimé sur sa poitrine, puis y renonça ; la pression pourrait lui faire exploser le crâne.
Il restait encore quelques mètres… Puis l’intercepteur pénétra dans le hangar, accompagné de ses compagnons de galère. Les deux ailes se posèrent sur le sol poli.
Il suffoquait, à présent, et le cockpit ne disposait pas encore d’une atmosphère respirable. La tête lui tournait, des points bleus apparaissaient dans sa vision…
La trappe du chasseur s’ouvrit, et un bras puissant et velu se saisit de lui.
Il fut jeté sans ménagement sur le sol grillagé d’une rampe d’embarquement, son casque retiré. Se sentant revivre, il respira à grandes bouffées et ouvrit les yeux…
Un bothan se tenait au-dessus de lui, une arme à la main.
Pointée sur sa poitrine.
Il vit l’éclair, et ne sentit plus rien.
Un grand bruit sourd tira Celric Tavill de sa torpeur, et il ouvrit les yeux, sans rien pouvoir distinguer.
Il avait mal à la tête – et, en y portant la main, il sentit une bosse dure à côté de la tempe – et une impression assez proche d’une gueule de bois. Avançant à tâtons, il commença à repérer son environnement, assez difficilement car il se sentait bien engourdi.
Il se rendit vite compte qu’il se trouvait dans une pièce restreinte, et entièrement revêtue de métal, du sol au plafond en passant par les murs. Il reconnut une porte dans une des parois, assez semblable à celle de sa cabine.
Et le sol tremblait légèrement, comme sur le Nemesis. Peut-être un peu plus fort, comme s’il était plus proche du réacteur que sur son vaisseau-mère.
Une seule conclusion s’impose : ils m’ont fait prisonnier.
 S’asseyant contre la paroi, il tenta de rassembler ses souvenirs datant de l’Académie, avec bien des difficultés à cause de sa confusion. Les pensées se mélangeaient dans son esprit, mais plusieurs leçons bien utiles à présent lui revenaient en tête.
Il venait juste de s’éveiller après un coup de paralyseur, ce qui signifiait que sa captivité avait sans doute duré moins d’une journée. Et il était donc toujours en phase d’isolement.
Ses souvenirs les plus récents lui revenaient petit à petit. Il se souvenait à présent du bothan, et cela l’inquiétait. Les Bothans n’avaient pas bonne réputation auprès des prisonniers, au contraire par exemple des Mon Cals.
Et s’ils me torturent ? Est-ce que je saurai tenir ?
Une secousse plus forte que les autres le tira de ses pensées. Il se rendit alors compte qu’un bruit de fond résonnait depuis son réveil, bruit qui s’atténuait désormais.
Le bruit d’un réacteur d’hyperpropulsion.
Nouvelle conclusion : il était désormais loin de Polcaphran.
Quant à savoir ce qu’il en était de sa planète… Il n’avait pas le moindre moyen de le savoir. Mais il finirait par le découvrir.
Quand il sortirait d’ici.
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Messagepar L2-D2 » Ven 09 Jan 2015 - 12:43   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 17 lu !

J'avoue, dans la frénésie des derniers Chapitres, j'avais oublié que Celric Tavill avait participé à la bataille de Polcaphran, et ne m'était donc pas soucié de son sort. :transpire:

Le Chapitre réussit très bien à nous faire vivre l'excitation du jeune pilote dans un premier temps, puis au fur et à mesure qu'il s'implique dans la bataille, elle se transforme en anxiété puis en peur. Le résultat est bien rendu, et suffisamment original par rapport à ce que la série Les X-Wings a pu proposer - je ne crois pas y avoir lu ce genre de scène. Pari réussi donc, d'autant plus que la nouvelle résolution du personnage à la fin du Chapitre laisse présager le meilleur... pour le lecteur en tout cas ! :D

Comme d'habitude, j'attends la suite avec impatience. :)
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Messagepar Rine Œil-de-panda » Ven 09 Jan 2015 - 21:18   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Effectivement, on l'avait presque oublié le petit Celric !

Je n'ai pas lu la série X-Wings, mais j'ai apprécié que la scène ne tombe pas dans des poncifs de films et histoires de guerre... C'était fait finement et habilement.

Bon, par contre, c'était un peu court, jeune homme... Mais on a de plus en plus de confrontations qui se profilent, il me semble, tant mieux !

Comme L2, hâte de lire la suite...
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 09 Jan 2015 - 22:14   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci M'sieur Dame. :jap:

Eh oui, avec autant de personnages, c'est vrai qu'il est facile d'en oublier un... L'espace de quelques chapitres... :sournois:

L2-D2 a écrit:Le Chapitre réussit très bien à nous faire vivre l'excitation du jeune pilote dans un premier temps, puis au fur et à mesure qu'il s'implique dans la bataille, elle se transforme en anxiété puis en peur. Le résultat est bien rendu, et suffisamment original par rapport à ce que la série Les X-Wings a pu proposer - je ne crois pas y avoir lu ce genre de scène. Pari réussi donc, d'autant plus que la nouvelle résolution du personnage à la fin du Chapitre laisse présager le meilleur... pour le lecteur en tout cas !


En cherchant dans mes souvenirs de lecture, je trouve que ça ressemble un peu à ce que ressent Corran Horn lorsqu'il est torturé sur le Lusankya. Mais il n'y a pas eu de rêves... Sauf peut-être chez Allston, lors de la "thérapie de choc" de ce cher Myn Donos.

Rine Œil-de-panda a écrit:Bon, par contre, c'était un peu court, jeune homme... Mais on a de plus en plus de confrontations qui se profilent, il me semble, tant mieux !


J'essaie de tourner sur des chapitres entre trois et dix pages. Cette fois-ci c'était trois, on verra la prochaine fois. ^^
L'important, c'est que l'histoire progresse pas à pas dans chaque intrigue, et là-dessus je pense que la première partie du tome 1 sera réglée comme du papier à musique. :D
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 16 Jan 2015 - 23:41   Sujet: Re: La Fédération Impériale

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 18

Bien que l’Ar’kai ait été relativement épargné par la contre-offensive foudroyante de l’Empire sur Polcaphran, ses officiers de pont affichaient tous une mine lugubre qui renvoya Derth Beny’lya aux jours sombres de Bothawui. Il ne se souvenait que trop bien de la capture du Suprosa, le cargo impérial qui transportait alors les plans de l’Étoile de la Mort. Le peuple bothan avait décrété un deuil en mémoire des combattants tombés pour l’Alliance… Des martyrs de la cause, qui avaient plus tard permis aux Bothans d’accéder aux plus hauts postes de la Nouvelle République, et qui donnaient toujours au conseiller Fey’lya une importance symbolique.
Mais les pertes de l’opération Suprosa n’étaient qu’une goutte d’eau face à l’échec cuisant que Beny’lya venait de subir.
Quatre de ses frégates d’assaut avaient été proprement pulvérisées, et trois autres se trouvaient endommagées. Des martyrs de plus, qui avaient offert au fleuron de la flotte bothane l’unique échappatoire possible. En entendant le nom de l’Aggregator sur les transmissions piratées de l’ennemi, Beny’lya avait compris qu’il s’agissait de la seule stratégie valable. Le coût était lourd, mais il ne regrettait rien.
La vengeance viendrait plus tard.
Son second approcha de lui. Rayf Gem’van était un agent du Réseau d’Espionnage Bothan, poste qui faisait de lui l’une des éminences grises du navire. La plupart du temps, Gem’van se tenait à l’écart des quartiers de commandement, dans le centre de communications excentré installé à la poupe du navire, là où les interférences des moteurs empêchaient de détecter cet ajout ingénieux. Qu’il soit venu en personne jusqu’à la passerelle témoignait de la gravité de l’instant.
— Quelles sont les nouvelles ? soupira Beny’lya.
— La première phase de l’interrogatoire des pilotes capturés est en marche. Nous les avons isolés, conformément à vos instructions.
Le général fit quelques pas, obligeant Gem’van à bouger pour rester à sa hauteur.
— Vous n’avez pas fait tout ce chemin pour m’annoncer des banalités comme celles-ci…
Il regarda son subalterne : sa fourrure noire et crème s’était aplatie, signe d’une gêne intense.
Beny’lya comprit qu’il n’allait pas aimer la suite de la discussion.
— Dès que nous sommes sortis de l’hyperespace, j’ai envoyé une requête à la maison-mère sur Bothawui. Nous avons des indicateurs de position pour l’Invincible, l’Inexorable, l’Aggregator et le Revenge. Aucun ne se trouvait à moins de trente parsecs du Chimaera.
— Ils nous ont dupés… comprit le général, furieux contre lui-même. Nous aurions pu remporter cette bataille !
Il avait presque hurlé les derniers mots, si bien que tout le pont observait à présent la confrontation. Ce n’était pas dans les habitudes des Bothans d’agir ainsi, encore moins dans celles de Beny’lya. Il frissonna devant cette constatation. Je dois me ressaisir, sans quoi je perdrai mon commandement…
Il lui semblait voir dans les yeux de ses subordonnés la même ambition qui l’avait animé toute sa vie ; une ardeur dévorante, un appétit de carnivore et un manque absolu de pitié. Ils guettent mes erreurs, pour en tirer profit…
L’un des techniciens, parmi les rares à être restés concentrés sur leurs écrans, se leva soudainement et avança en direction du général. Beny’lya se mit en garde, prêt à éviter le tir ou la lame qui jailliraient bientôt de la main de son congénère…
— Général, nous avons réussi à joindre le conseiller Fey’lya, annonça le nouveau venu.
Beny’lya se détendit légèrement. Non… Ce ne serait pas cette fois qu’on l’assassinerait. 
La tension retomba aussi vite qu’elle était montée. Il respira un grand coup avant de répondre.
— Je vais lui parler. Trouvez-moi toutes les informations dont nous disposons au sujet du Chimaera et de son équipage. Je veux savoir qui est notre adversaire et comment le neutraliser. Vite.
Sans ajouter un mot, il sortit du pont, suivi du regard par l’ensemble des membres d’équipage.
En arrivant dans son bureau, il vit la silhouette de Borsk Fey’lya sortant de l’holoprojecteur. Le conseiller avait la manie agaçante de projeter une image amplifiée de lui-même, qui le faisait apparaître plus imposant qu’il n’était réellement.
Derth estimait que son cousin souffrait d’un complexe à ce sujet ; il dépassait à peine le mètre et demi, ce qui le plaçait dans la moyenne de son espèce, mais bien en-dessous de la taille des autres membres du Conseil Provisoire, en particulier de son rival Ackbar. Le général, en revanche, était capable de regarder la plupart des humains dans les yeux du haut de son mètre soixante-dix-huit. Et sa carrure suffisait à décourager n’importe quelle moquerie.
—  Borsk ! lança-t-il en se voulant chaleureux. Quel plai…
— Je vous déconseille d’user de familiarités, Beny’lya, répondit glacialement son cousin. Si j’en crois mon terminal, vous n’êtes pas sur Polcaphran, et j’en déduis donc que vous avez échoué.
— Effectivement, concéda Derth sans se démonter.
— Et vous avez subi des pertes, j’imagine.
— Oui.
— Vous rendez-vous compte à quel point c’est grave ? Cette opération devait être d’une efficacité maximale ! Pas de pertes ! À présent, Cracken risque d’entendre parler de nous !
— Nos diversions tiendront.
— Vraiment ? Ce n’est pas ce que m’a appris la Tanière…
Beny’lya sentit des poils se dresser le long de son échine. Fey(lya ne devait pas être informé de ça.
— Je vous assure qu’il n’y a aucune menace. Nous avons repéré ce groupuscule depuis plusieurs semaines, et nous sommes certains qu’il n’a aucun rapport avec une quelconque hiérarchie… Pas plus l’Empire que la Nouvelle République.
— Nos détecteurs passifs dans les installations de surface semblent penser le contraire.
— Je vois de qui vous parlez, et je vous assure qu’il n’y a pas d’inquiétudes à avoir.
— Ne vendez pas la peau du gundark avant de le tuer.
Plusieurs coups résonnèrent à la porte du bureau. Le général fit signe au conseiller d’attendre, et alla ouvrir la porte. Un lieutenant le salua avant de lui remettre une disquette, puis s’éloigna silencieusement.
— De nouvelles informations ? demanda Fey’lya.
— Mes agents travaillent toujours aussi vite. Il s’agit des données que j’ai commandées au sujet de notre débâcle.
— Vous ne m’avez toujours pas parlé des pertes.
— Trois frégates, mais ce n’est pas le plus important.
— Trois frégates ! Au nom des Clans, vous vous rendez compte du nombre d’indices que vous laissez à Cracken ?
— J’en fais mon affaire. Écoutez plutôt cela. Le vaisseau qui nous a attaqué – le Chimaera – était présent à Endor, et n’a plus trop fait parler de lui depuis. Il serait aux ordres du Conseil Intérimaire… C’est là que commencent les choses intéressantes. Il est aux ordres du capitaine Pellaeon…
— Et ? Je devrais réagir ?
— Écoutez et vous en jugerez. Engagé très jeune dans le Département Judiciaire Républicain, il aurait même menti sur son âge. Bons résultats à l’Académie de Raithal, service au cours de la Guerre des Clones, il a accédé à cette époque au commandement d’un vaisseau. Intégré au commandement de la Flotte Impériale dès sa création, il ne fait montre d’aucune ambition particulière, et conserve son grade de capitaine au fil des affectations. Nommé sur le Chimaera, il participe à l’Escadron de la Mort de Vador, et est placé sous le commandement de l’amiral Strage, qui officiait comme deuxième subordonné de l’amiral Piett. Strage est mort à Endor, mais Pellaeon, sur la passerelle auxiliaire, a survécu… Et il a pris la décision puis organisé la retraite.
— Un homme réaliste, donc.
— Exactement. Et prudent. Il a choisi de rester fidèle au pouvoir légitime de l’Empire quand d’autres de son rang s’engageaient aux côtés des Seigneurs de Guerre. Et à côté de ça, l’attaque qu’il vient de faire… Ça ne cadre pas. Il y avait de l’innovation, beaucoup de risque, de l’anticipation… Ça ne cadre pas, vraiment pas.
— Donc, c’est l’œuvre de quelqu’un d’autre.
— Peut-être. Ou Pellaeon envisage de se constituer un Empire, à son tour. Mes agents pensent que la Flotte Impériale est en pleine déliquescence depuis leur défaite récente contre Teradoc.
— Il fédérerait les mécontents autour de lui…
— C’est ce que nous verrons.
— Alors, chargez-vous-en, et vite. Restez en attente le temps que nous tirions cette affaire au clair. Vous avez fait des prisonniers ?
— Vous me connaissez.
— J’espère que vous ne les avez pas encore trop abîmés… Interrogez-les de votre côté,  je vais m’arranger pour vous envoyer une équipe d’experts la semaine prochaine.
— Si vous pouviez faire plus tôt…
— Je ne peux pas. J’ai reçu des nouvelles de l’Aquarium, et elles ne sont pas bonnes. Il semblerait que l’opération Marteau soit éventée.
— Je comprends. J’attendrai…
— Et n’échouez pas, cette fois.
— N’ayez pas de crainte là-dessus, Conseiller. Je me charge des prisonniers… Et de la Taupinière. En fait, j’ai tout prévu. Pour nos ennemis, ce sera une souricière. 
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Messagepar L2-D2 » Lun 19 Jan 2015 - 13:42   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 18 lu !

J'ai (une nouvelle fois) beaucoup apprécié ce Chapitre, et j'étais impatient de voir la réaction de Beny'lya suite à la ruse de Thrawn, et je n'ai pas été déçu ! Le côté paranoïaque des Bothans ressort bien ici, ainsi que leur tendance naturelle à la supercherie avec les multiples noms de codes (donnant lieu à une réplique finale bien sentie ! :D ).

J'en viens à me demander comment Horn viendra s'intégrer dans ce mic-mac... même si la mention de Cracken me laisse à penser qu'il pourrait arriver grâce à lui. Pas de nouvelles de Celric Tavill pour le moment, mais nul doute qu'il se manifestera bientôt !

Pas mal de questions en suspens donc, et encore une fois, vivement la suite ! :)
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 20 Jan 2015 - 11:00   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

J'ai voulu que Beny'lya prenne plus de profondeur avec ce chapitre, et c'est apparemment réussi ! Le général est en effet très paranoïaque... Même pour un bothan. :sournois:

L2-D2 a écrit:J'en viens à me demander comment Horn viendra s'intégrer dans ce mic-mac... même si la mention de Cracken me laisse à penser qu'il pourrait arriver grâce à lui. Pas de nouvelles de Celric Tavill pour le moment, mais nul doute qu'il se manifestera bientôt !


J'essaie de suivre une structure plus ou moins régulière entre les personnages, un plan qui serait Pellaeon/Poldrei/Tavill/Beny'lya/Tierce/Horn, donc à toi de juger pour les futures apparitions des personnages. ^^
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Messagepar Rine Œil-de-panda » Mar 20 Jan 2015 - 23:27   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Très bon chapitre (enfin comme d'hab', en fait, ça manque un peu d'originalité finalement :transpire: :paf: :chut: ).

Effectivement, Beny'lya rend (à mon goût) bien mieux que dans les chapitres précédents, fallait le temps de le lancer...

Je trouve l'ordre des personnages ici très intelligents : on va maintenant passer tout un tour de points de vue à s'angoisser pour ce pauvre Celric, en espérant qu'il n'a pas été "trop abîmé" par le grand méchant bothan qui va "s'occuper de lui"...
Et quand reviendra son heure, on l'aura encore oublié ! ^^
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 21 Jan 2015 - 14:28   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci bien ! :jap:

Effectivement, cet ordre permet de laisser du suspense sur tous les personnages, tour à tour... :sournois:
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 31 Jan 2015 - 0:49   Sujet: Re: La Fédération Impériale

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 19

D’un coup sec, le pan de mur découpé au laser s’affaissa dans la galerie derrière lui, laissant un passage suffisant pour que les hommes de Tierce puissent s’y glisser.
Le Major y entra lui-même en deuxième position, juste derrière Daiven Carson qui ouvrait la marche. L’ancien commando remballait tout juste ses instruments ; il s’agissait du matériel de son ancienne équipe, qu’il avait récupéré à la chute de Coruscant. Il portait également sa tenue standard, similaire à celle des éclaireurs impériaux mais d’un noir mat qui la rendait bien plus discrète. Les armures de Tierce et des autres étaient de la même couleur.
— Regarde, dit Carson en se penchant en avant.
Tierce l’imita. Le sol était inégal, mais on distinguait contre la paroi opposée deux câbles gainés assez larges.
— Ces câbles sont en bon état, constata l’ancien garde.
— Ils sont neufs ! Ils n’ont pas trois ans. Subtext Mining a fait faillite avant la Guerre des Clones, et l’installation n’est plus en service depuis cette époque…
— D’accord, tu as gagné, admit Tierce. Montre le chemin.
Carson acquiesça et partit vers la droite. Le casque masquait les expressions faciales du commando, mais le Major était prêt à pariait qu’il arborait actuellement un sourire triomphant.
Et il y avait de quoi. Lui-même avait d’abord rejeté le plan de Carson en le jugeant inconsidéré et sans espoir. Mais il devait bien reconnaître ses torts. Daiven avait compris que les anciennes galeries de Subtext Mining étaient impliquées dans cette affaire, et il s’était arrangé pour dénicher un plan du sapement dans le but d’y trouver un point d’entrée. Il avait fini par dénicher un mince couloir – sans doute l’excavation d’une petite veine de métal – à faible distance d’une grotte naturelle.
Lui-même ne savait plus trop quoi penser de tout cela. Qu’est-ce qu’une équipe de la Nouvelle République – dissidente ou non – pouvait bien avoir à faire de mines épuisées sur un monde comme Brentaal ?
Des tas de choses, avait répondu Carson. C’est sans doute un centre d’écoute ou un entrepôt de stockage. Brentaal est un carrefour, un point de passage important entre le Noyau et le reste de la galaxie. Il y a une telle circulation ici qu’il est facile d’aller et venir… Nettement plus, par exemple, qu’à Borleias.
Et à présent, ils mettaient la main sur du matériel neuf…
Ils suivirent Carson sur quelques mètres, le chemin éclairé par la faible lueur des lampes de neuf casques de l’équipe. Ils arrivèrent bientôt à une paroi en plastacier à travers laquelle passaient les câbles. Là encore, l’équipement semblait récent et en parfait état.
— On va démonter plutôt que découper, dit Carson en examinant le mur. C’est du préfabriqué standard, rien d’inaccessible. Si ça se trouve, il y a même…
Il se mit à genoux et examina la base du mur.
— Bingo ! s’exclama-t-il soudainement. Une trappe de maintenance. Ceux qui ont monté ça ont prévu des vérifications régulières…
— Ils risquent de découvrir notre passage ?
— Possible, et même probable. Mais un problème à la fois, veux-tu ? Ça m’étonnerait qu’ils viennent pour une inspection cette nuit, et ils auront sans doute des choses plus graves à s’occuper par la suite…
Tierce porta involontairement son regard sur le sac à dos de Carson et pensa au contenu qu’il renfermait. Oui, ils aurait bien d’autres soucis d’ici l’aube…
La trappe coulissa, révélant un passage lui aussi plongé dans l’obscurité. Carson y pénétra le premier, suivi de très près par le Major.
Ce qu’ils découvrirent les laissa sans voix.
— Au nom de l’Empereur, finit par lancer le commando, que foutent-ils avec ça ?
Le « ça » en question désignait la technologie de pointe qu’ils avaient sous les yeux : vingt-quatre simulateurs de vol en parfait état, soigneusement placés à intervalles réguliers dans la vaste salle. Rien ne laissait transparaître la nature souterraine de l’endroit ; les parois étaient si impeccables qu’on aurait pu se croire dans le hangar d’un croiseur interstellaire. D’ailleurs, les cockpits de X-Wings, Y-Wings et autres A-Wings ici et là renforçaient cette impression si déroutante. Grodin distingua même quelques sphères caractéristiques des TIEs.
— Du stockage, vraiment…
Carson lui-même semblait éberlué.
— Ils s’en servent. Grodin… Ça ressemble à un centre d’entraînement.
— Sur Brentaal ? Ça n’a aucun sens. Les Rebelles tiennent Coruscant, Corulag et plein d’autres mondes qui conviendraient mieux.
— Non, non, tu ne comprends pas. Souviens-toi de ce que je t’ai dit : Brentaal est un carrefour. D’ici, les Rebelles peuvent s’attaquer à un paquet de mondes et de systèmes ; Carida, le Noyau Profond, l’Alignement de Pentastar…
— Et s’ils ont construit une installation secrète…
— C’est qu’ils préparent une invasion. Rapide et efficace.
Tierce sentit son sang se glacer. Il n’y a pas si longtemps, cette idée lui aurait fait plaisir…
Elle lui aurait fait plaisir parce que le gouvernement cherchant à dompter des minorités récalcitrantes était le sien.
Il n’y avait pas grand-chose de rebelle dans ces méthodes. C’était plus la marque de l’Empire, et ce constat l’effrayait plus qu’il ne s’y serait attendu.
— Que fait-on, Major ?
La voix le tira de son choc. Pendant qu’ils observaient l’étendue du problème, le reste de ses hommes avait franchi la trappe. Ils ne faisaient aucun commentaire. Peut-être ne comprenaient-ils pas ce qui risquait de se produire : Carson et lui avaient pris soin de communiquer sur une fréquence cryptée qu’ils étaient les seuls à partager.
— C’est une excellente question, Harpan, répondit-il pour gagner du temps. Eh bien… Carson ?
— J’ai des explosifs télécommandés qui pourraient convenir. Nous ferons tout sauter en même temps – inutile de condamner ce qui pourrait être notre seule voie de repli et de réveiller du même coup tous les aspirants-pilotes du coin.
Il ôta son sac à dos et le posa au sol, pour en sortir une vingtaine d’explosifs miniatures.
— Posez-en un sur chaque simulateur, ordonna-t-il aux soldats. Faites-le délicatement pour ne pas abîmer les composants ou déclencher l’explosion, d’accord ?
Sa remarque refroidit l’enthousiasme des stormtroopers, mais les soldats s’exécutèrent malgré tout. Voyant ses hommes à l’action, le Major prit Carson à parti.
— Daiven, lui dit-il à voix basse, tu sais comme moi que les Bothans ne sont pas de grands pilotes… Et nous n’avons vu que cela jusqu’à présent. Qu’est-ce qui nous attend encore ?
— Je n’ai pas de chiffres à te donner, mais on est sans doute tombés sur quelque chose d’énorme. On est très largement inférieurs en nombre, peut-être à un pour cent ou un pour mille. Oui, il y a sans doute des centaines de fantassins par ici… Mais que veux-tu qu’on fasse d’autre ?
— Nous pourrions avertir l’Empire… Enfin, ce qu’il en reste.
— Pour faire quoi ? L’Empire ne peut plus rien pour nous depuis quatre ans, Grodin. On ne peut compter que sur nous-mêmes. Je pense même qu’il y aurait plus d’espoirs à contacter les Rebelles… Plus je regarde, plus je suis convaincu que leurs autorités ne sont pas au courant. Ce n’est pas le genre de Madine.
— Qu’est-ce que tu en sais ?
— Madine a fondé les Stormcommandos. Il m’a personnellement recruté, à l’époque… Même s’il a changé de camp, je reconnais ses méthodes. Il n’aurait jamais utilisé une planète comme Brentaal – les risques sont trop grands, à moins d’être sûr de tout surveiller et contrôler, et c’est extrêmement difficile.
— Ce qui nous laisse notre piste bothane…
— C’est tout de même très ambitieux, pour des séparatistes. Enfin… Ne nous attardons pas. Il sera plus facile de comprendre ce qui se passe une fois que nous aurons inspecté ce secteur.
Ils passèrent alors à une phase de fouilles actives. Le secteur dans lequel ils se trouvaient semblait entièrement dévolu à l’entraînement de pilotes spatiaux. Outre les simulateurs, ils découvrirent plusieurs salles d’exercice physique, d’autres de classe, ainsi que des ateliers de mécanique. L’organisation n’était pas aussi rigide que celle des installations impériales classiques ; elle dépendait du terrain. Généralement, les espaces les plus vastes correspondaient également à des zones excavées représentées sur les plans détenus par Carson.
Après une trentaine de mètres, ils avaient fait le tour de ce secteur – sans trouver le moindre soldat ou la moindre couchette.
— On est ici dans une ancienne veine de surface, expliqua Daiven en consultant une nouvelle fois ses schémas, mais il y en a d’autres, plus profondes… Je crois qu’il est temps pour nous de quitter cet endroit et de rejoindre la colonne centrale.
Il désigna un grand espace vide au centre de la représentation holographique.
— C’est un espace de référence où se trouvaient les appareils d’élévation, expliqua-t-il à ses auditeurs. Nous pourrons sans doute y repérer d’autres secteurs importants.
Comme personne d’autre n’avait quoi que ce soit à proposer, la proposition du commando fut retenue.
Il les mena dans le long couloir qu’ils n’avaient pas exploré. L’ancienne veine principale courrait sur une cinquantaine de mètres depuis la colonne centrale, avec quelques coudes légers que l’on retrouvait dans l’infrastructure actuelle. Enfin, ils finirent par arriver à un sas verrouillé.
— À vous de jouer, Jollun, lança Tierce à son meilleur pirate.
L’homme acquiesça et se mit au travail. Il semblait avoir quelques difficultés – le système de sécurité était sans doute de meilleure facture que ce qu’il présumait – mais une lumière verte finit par s’afficher sur le panneau de contrôle.
La porte s’écarta, et ils purent enfin voir ce qu’il y avait au-delà.
Un gouffre béant plongeait au-delà d’une étroite passerelle devant eux. Le chemin dont elle faisait partie suivait une trajectoire hélicoïdale régulière sur les parois du puits ; ils pouvaient distinguer d’ici les innombrables portes d’un côté ou de l’autre, au-dessus et en-dessous d’eux. L’installation n’avait rien à voir avec la « cheminée » que Carson venait de leur décrire. Les Rebelles avaient effectué ici d’importants travaux qui renforcèrent l’impression de malaise de Tierce. C’était clairement une installation de premier ordre, pas un vulgaire avant-poste.
À sa droite, Carson leva les mains.
Le Major les vit alors. Une trentaine de soldats entièrement équipés montaient lentement sur des plateformes antigravitationnelles. Leur fourrure beige et crème indiquait clairement leur appartenance à la même espèce.
Une trentaine de bothans, menés par un officier de la même sorte, et qui pointaient les armes sur eux. Lentement, sans se brusquer, Tierce et les autres soldats imitèrent Carson.
— Bienvenue à la Taupinière, lança alors l’officier. Nous vous attendions.
Autant pour la discrétion.
— Je suppose qu’il s’agit du comité d’accueil ? demanda-t-il en désignant les gardes armés aux côtés de son interlocuteur.
Un message apparut sur l’interface HUD de son casque ; Carson l’encourageait à poursuivre sur cette voie. D’accord, gagnons un peu de temps…
— Nous avons préféré prendre toutes les précautions pour vous recevoir, répondit l’officier bothan. Nos consignes à votre sujet sont strictes… Notre avantage, voyez-vous, repose sur la discrétion.
— C’est ce que j’ai cru comprendre. Pour le coup, vous êtes dans le même pétrin que nous. Le Haut Commandement a donné des ordres clairs ; si je ne reviens pas, des renforts plus nombreux seront envoyés. Votre couverture est définitivement éventée.
— Jolie fable, bravo ! J’admire votre créativité sous la menace d’une arme. La peur donne des ailes, n’est-ce pas ? Personnellement, j’exprime mes talents d’une façon plus subtile. Vous deviez venir, et vous êtes venu. Pas de témoins. Pas de bruit. Et, si possible, pas de corps.
— Vous semblez penser que nous allons coopérer.
— Eh bien… Oui. À votre place, c’est ce que je ferais. Il y a quelques minutes, je me serais attendu à autre chose de votre part… J’ai parié que vous tenteriez de prendre d’assaut la porte principale. Que nous avions d’ailleurs dégarnie, pour vous laisser arriver tranquillement jusqu’ici. Visiblement, je me suis trompé. Y aurait-il un autre cerveau dans le groupe ? Peut-être votre ami au casque d’éclaireur ? Répondez, Major Tierce.
Ainsi, le Bothan connaissait son identité. Mais il semblait ignorer la composition du reste du commando. Grodin se demanda brièvement comment ils avaient pu en prendre connaissance – puis réalisa qu’il devait être dans une des listes de sécurité du Palais Impérial, que les Rebelles contrôlaient à présent.
[Presque fini], afficha l’HUD.
— J’ai simplement acquis quelques compétences nouvelles au cours de mon exil forcé, éluda-t-il en croisant les doigts.
— Intéressant. Mais encore ?
— Quoi, encore ?
— La Garde Impériale n’est pas un salon de penseurs. Si vous êtes venu ici, c’est pour agir, et je veux savoir quels sont vos motifs. En fait… Je le saurai, tôt ou tard. À vous de choisir.
— Je ne crains pas la douleur ou la mort.
— Oui, oui, le baratin habituel… « Rien ne sera pire que la perte de notre cher Empereur adoré, oh, oui, rien de pire… ». Pathétique. Ce sont des craintes viscérales. Et, si vous ne craignez rien pour vous… Il reste vos hommes.
— Ce sont de loyaux soldats de l’Empire. Ils connaissaient les risques en m’accompagnant.
— J’en suis certain. Mais les acceptaient-ils ? Enfin, évitons ce genre de questions. C’est une rhétorique que vous ne pouvez pas comprendre.
[Encore quelques secondes…
— Je répondrai à vos questions si j’en sais un peu plus moi-même, tenta Tierce. Qui êtes-vous, et comment m’avez-vous démasqué ?
— C’est à moi de mener l’interrogatoire, Major… Toutefois, si cela peut vous délier la langue, soit. Je suis le colonel Ser’takh, commandant des installations souterraines de Brentaal. Et vous étiez dans nos viseurs depuis des mois. Nous savions comment repérer des agents impériaux vétérans grâce à de simples réseaux de surveillance civils… Le déclenchement de détecteurs passifs dans notre couverture en surface n’a fait que confirmer votre approche. Vous êtes devenu gênant…
— Et ça ne fait que commencer !
Suivant le signal que Carson lui avait envoyé, il enclencha les détonateurs.
Il s’attendait presque à être pulvérisé sur le coup par les explosifs présents dans le sac de son ami. Mais le vacarme sourd qui se déclencha instantanément était plus lointain, et, s’il le secoua fortement, c’était sans commune mesure avec ce qu’aurait été une onde de choc à l’origine aussi proche. Daiven avait donc réussi sa manœuvre, en programmant une nouvelle fréquence dissociée de son stock encore non posé.
Les Bothans avaient entendu, eux aussi, et s’ils ne furent pas secoués, la surprise se lisait toutefois sur leur visage. Carson en profita pour décrocher un cylindre à sa ceinture et le lancer au beau milieu des plateformes volantes ; il tomba aux pieds du colonel Ser’takh.
Grodin s’attendait à une explosion, mais c’est une fumée qui en sortit en grands panaches.
— Ouvrez… le feu ! entendit-il dire l’officier bothan, qui toussait et crachotait en même temps. Je les veux… vivants !
Lui et son équipe étaient déjà invisibles au cœur du nuage en croissance constante. Bientôt, Tierce et les autres impériaux furent également pris dans la nasse. Il sentit une main qui l’agrippait et l’entraînait sur la rampe ascendante ; c’était celle de Carson. Il passa son casque en vision augmentée et vit ses camarades faire de même.
Des tirs jaillissaient, et pas seulement dans leur direction ; leurs adversaires étaient si désorientés qu’ils tiraient dans tous les sens. Ce n’étaient pas des salves mortelles, mais des rayons paralysants. De si loin, ils n’assommaient pas, mais ralentissaient considérablement ceux touchés. Tierce lui-même en sentit un s’abattre sur sa jambe droite, qui s’engourdit instantanément.
— On n’y arrivera pas… laissa-t-il échapper.
Le plan des Bothans s’était retourné contre eux : la disposition en embuscade qu’ils avaient envisagé laissait la piste vers la sortie dégarnie. Mais ce n’était que partie remise ; déjà, les fumigènes perdaient en intensité, et les silhouettes devenaient de plus en plus visibles.
— Tirez ! Tirez ! beuglait Ser’takh. Empêchez-les de s’enfuir !
Les Bothans passèrent alors leurs armes en mode létal. Ils ne risquaient plus de se viser entre eux par erreur, aussi mirent-ils à profit cet avantage pour arroser la passerelle où se trouvaient Tierce et les autres.
Peu à peu, les plateformes à répulseurs montaient. Grodin estimait qu’elles atteindraient le sommet dans moins d’une minute.
Eux y arrivaient aussi, d’ailleurs. Presqu’indemnes, au final, sauf pour un de ses malheureux soldats, qui, touché en plein dos, s’était effondré à une dizaine de mètres de l’arrivée. Il ne savait pas qui. Pas encore.
Enfin, ils passèrent le premier sas, puis un second, mais lentement, beaucoup trop lentement. Tierce traînait sa jambe paralysée, et deux soldats en soutenaient un troisième touché au ventre. Carson, qui semblait atteint au bras, s’occupait de les faire passer.
— Grodin, prend la tête et guide-les dehors, dit-il d’une voix qui ne souffrait aucune contestation.
L’ancien Garde Impérial était dans un état second, pris entre les flux d’adrénaline et la charge paralysante, mais cette réflexion lui redonna un maximum de sang-froid. Et de peur.
— Daiven… Nous pouvons sortir…
— À quoi bon, si c’est pour qu’ils nous tirent comme des chauve-faucons une fois à la surface ? C’est ma mission, et je nous ai conduits dans ce piège. Fais ce que je te dis.
— Daiven…
Le commando le poussa à la renverse, puis, d’un geste rapide, plaça une charge sur le panneau de contrôle du sas. Grodin fit un geste vers lui, mais deux soldats, agissant sans doute sous les ordres de Carson, le saisirent par les épaules et l’entraînèrent en arrière. Après un dernier regard, Daiven ferma la porte.
Carson était un spécialiste des explosifs, et il savait quel matériel utiliser. La charge sonique était des plus compliquées à manier. L’onde de choc prenait une forme de disque après la sphère initiale rapidement résorbée, et détruisait tout sur son passage. En explosant dans un vacarme assourdissant, elle réduisit en miettes les circuits de la porte, ainsi qu’une bonne partie du toit et de la paroi.
Tierce vit les rochers s’effondrer et tordre les fragiles parois de plastacier. Totalement impuissant, il regarda la grotte se combler jusqu’à ce que le passage soit inaccessible.
Soudain, il vit les panneaux du couloir changer de couleur pour passer dans des installations plus anciennes. Un coude ou deux, et ils étaient sortis à l’air libre, près de l’endroit qu’ils avaient découvert lors de leur filature.
Son équipe était pour l’heure sauvée, mis à part deux pertes des plus cruelles. Mais l’explosion n’était sans doute pas passée inaperçue.
— Filons, ordonna-t-il à ses hommes en se remettant debout – sa jambe commençait à aller mieux. Ne rendons pas son sacrifice inutile.


* *
*


Voilà pour cette semaine ! :cute:

Et pour me faire pardonner pour mon oubli de la semaine dernière, j'ai commencé à travailler sur une petite surprise... :sournois:
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Messagepar L2-D2 » Dim 01 Fév 2015 - 19:30   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 19 lu !

Je l'avoue : lorsque j'ai vu que l'on revenait sur Tierce, je ne me suis pas méfié. Depuis le début, l'intrigue avec ce personnage est celle qui me paraît la plus déconnectée des autres. Ce Chapitre, du moins au début, n'a pas fait exception. Et je me suis fait avoir en beauté !

La découverte d'une base Bothan m'a fait lever un sourcil interrogateur, et je me suis dit « tiens, voilà sans doute la base de Beny'lya ». Mais j'étais loin de m'imaginer la fin : la voilà donc, la fameuse Taupinière mentionnée dans le précédent Chapitre ! Je m'attendais à un Chapitre de transition en attendant la suite : et bien non !

Bien joué ! :jap:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Rine Œil-de-panda » Mar 03 Fév 2015 - 0:14   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Pareil que L2 ! :cute:

Pour garder mon image de pinailleuse, une petite remarque :

Jagen Eripsa a écrit:Le plan des Bothans s’était retourné contre eux : la disposition en embuscade qu’ils avaient envisagé laissait la piste vers la sortie dégarnie. Mais ce n’était que partie remise ; déjà, les fumigènes perdaient en intensité, et les silhouettes devenaient de plus en plus visibles.
— Tirez ! Tirez ! beuglait Ser’takh. Empêchez-les de s’enfuir !
Les Bothans passèrent alors leurs armes en mode létal. Ils ne risquaient plus de se viser entre eux par erreur, aussi mirent-ils à profit cet avantage pour arroser la passerelle où se trouvaient Tierce et les autres.
Peu à peu, les plateformes à répulseurs montaient. Grodin estimait qu’elles atteindraient le sommet dans moins d’une minute.
Eux y arrivaient aussi, d’ailleurs. Presqu’indemnes, au final


Je pense que la tension dramatique de ce passage pourrait être encore un peu travaillée (enfin, je dis ça, moi la tension en scène de bataille, je suis nulle, c'est pourquoi mes personnages passent leur temps à parler et à se regarder dans le blanc des yeux)...
Tu soulignes un retournement de situation en faveur des héros (ça me fait quand même encore bizarre de considérer des impériaux comme "héros" :transpire: ), mais pour bien signifier que tout n'est pas joué. Très bien. Et ensuite le danger devient vraiment "létal". Mais après cela, je trouve que le rythme se casse un peu ("peu à peu", "estimait", "d'ailleurs"...). On sait qu'il y a urgence, qu'ils s'activent, mais le vécu de la lecture, de la narration (par opposition au récit, si je n'ai pas trop oublié le jargon) ne colle pas à cette urgence...
En tout cas, pour ce passage, j'ai été un peu moins scotchée que d'habitude... ( :cute: )
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 05 Fév 2015 - 16:23   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour vos retours ! :jap:

L2-D2 a écrit:Je l'avoue : lorsque j'ai vu que l'on revenait sur Tierce, je ne me suis pas méfié. Depuis le début, l'intrigue avec ce personnage est celle qui me paraît la plus déconnectée des autres. Ce Chapitre, du moins au début, n'a pas fait exception. Et je me suis fait avoir en beauté !

La découverte d'une base Bothan m'a fait lever un sourcil interrogateur, et je me suis dit « tiens, voilà sans doute la base de Beny'lya ». Mais j'étais loin de m'imaginer la fin : la voilà donc, la fameuse Taupinière mentionnée dans le précédent Chapitre ! Je m'attendais à un Chapitre de transition en attendant la suite : et bien non !


C'est que l'effet est réussi, alors... :cute:

Ça me rassure, du coup, parce que de mon point de vue ça paraissait trop évident. :x

Rine --> Effectivement, ce passage n'est pas le plus dramatique... D'un autre côté, j'ai essayé de le rendre plutôt précipité ; c'est un moment très rapide et intense pour les personnages. Dans mon esprit, il y a à peine une minute entre les explosions et la fermeture du sas. :neutre:

La suite devrait te plaire davantage. :cute:
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 13 Fév 2015 - 23:47   Sujet: Re: La Fédération Impériale

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 20

Imposant et acéré, flèche blanche et rouge dans les ténèbres du vide interstellaire, le Roons Sewell jaillit de l’hyperespace à pleine vitesse en direction d’Ansion.
L’immense Destroyer Stellaire Venator avait tout d’un géant sorti du passé. La galaxie avait perdu l’habitude de ces vaisseaux pourtant courants dans les derniers temps de la Guerre des Clones. Leurs héritiers impériaux si emblématiques avaient pris une place prépondérante au cours des premières années de l’Ordre Nouveau ; mais, malgré tout, les Venators gardaient une image sinistre, rappelant les dernières heures d’un régime en perdition et l’avènement d’un autre qui s’était révélé pire encore.
Fort heureusement, les deux immenses « Starbirds » sur la coque dorsale du vaisseau, un sur le flanc bâbord, et l’autre à tribord, rappelaient son appartenance plus glorieuse que ses origines. Les oiseaux rouges, qui avaient symbolisé si longtemps l’Alliance Rebelle, étaient désormais l’emblème de la Nouvellle République.
D’une République à l’autre, le Roons Sewell, ex-Guarlara, ex-Emperor’s Will, avait servi fidèlement ses maîtres successifs.
Plusieurs formations de chasseurs sortirent des vastes hangars du Venator. À l’origine, des croiseurs de ce genre pouvaient transporter quatre cents appareils en conditions optimales, mais ce n’était plus le cas depuis longtemps – en fait, depuis la disparition progressive des unités clones. Les pilotes « naturels » étaient plus exigeants en matière de confort, et le Haut Commandement de la Nouvelle République, plus que tout autre, avait compris l’intérêt qu’il pourrait avoir à les ménager. Même si, de temps à autre, les réalités du terrain l’emportaient sur les bonnes intentions.
Corran n’avait pas à se plaindre. L’Escadron Rogue, tout comme les deux autres unités d’élite déjà affectées au Sewell, ainsi que les Spectres qui les rejoindraient bientôt, avait pour lui des quartiers très spacieux, bien que sommairement meublés. Chaque escadron disposait de ses propres installations de confort : salle de repos, mais également sanitaires et équipements de maintien en forme. C’était un investissement conséquent, mais cela permettait aux Rogues, aux Spires et aux Anvils d’être à leur meilleur niveau… Finalement, tout le monde y gagnait.
Et l’heure est venue de le prouver, pensa-t-il avec un sourire en vérifiant ses instruments.
Quatre formations composaient cet escadron des plus hétéroclites. Chacune comportait un X-Wing, un A-Wing et un B-Wing, venant des escadrons Rogue, Spire et Anvil. Wedge Antilles menait cet « escadron Strike » factice ainsi que le premier groupe. Seul commandant du lot, il était le plus qualifié pour coordonner la mission.
La deuxième formation était sous le commandement d’Avys Clèn, Leader Spire. Cet arcona traînait avec lui un lourd passé. Il avait rejoint l’Alliance Rebelle après la bataille de Yavin, en participant à des commandos d’infiltration. Clèn était sorti d’une de ses missions aveugle… Par la suite, il avait découvert que ses yeux cybernétiques, bien qu’effrayants, se révélaient nettement plus performants que ceux naturels des Arconas. Profitant de cet avantage, il était devenu l’un des meilleurs pilotes d’intercepteurs… Avec la réputation de se lancer dans la bataille trois fois plus vite que ses homologues. Myn Donos était son ailier sur cette mission.
Le troisième groupe se trouvait sous les ordres de la capitaine Haylan Zarr. Originaire de Panatha, elle appartenait à ce peuple de proche-humains nommé Épicanthix, que l’on considérait souvent comme les créateurs du Teräs Käsi. Et, niveau art martial, Leader Anvil s’y connaissait plus qu’à son tour. Corran ne l’avait que peu côtoyée, mais il avait assisté à une tentative de drague de la part de Wes Janson la veille au mess… Il était d’ailleurs surpris que le lieutenant se soit porté volontaire pour être son ailier aujourd’hui. Et, plus encore, qu’il soit en état de le faire.
Enfin, le quatrième groupe était celui de Corran. Théoriquement, un gradé plus expérimenté que lui – sans doute Tycho – aurait dû s’en charger. Mais il était le seul à disposer de l’expérience CorSec qui leur serait utile ici. Il était assisté par deux ailiers : un humain de nom de Felman Galvas pour l’escadron Spire et un jenet, Litz Queder, pour les Anvils.  Il n’avait pas encore eu l’occasion de les évaluer, mais cela ne tarderait plus…
Wedge lança le traditionnel appel de mission, puis leur donna leurs nouvelles coordonnées avant de couper la liaison. Le silence tendu qui suivit soulignait bien la concentration qui régnait à présent.
Ils apercevaient à présent une longue ligne de vaisseaux s’étirant de la planète jusqu’aux limites de l’hyperespace. En tant que planète indépendante, Ansion agissait comme une interface commerciale entre les commerçants républicains et impériaux, ce qui entraînait un trafic bien supérieur à celui que subissaient d’autres planètes de ce niveau.
Leur incursion calmerait bien les choses…
Les transports devaient les avoir sur leurs senseurs, à présent.
— Transports civils, ici le capitaine Highes de la Nouvelle République, lança la voix de Wedge sur une fréquence ouverte. Ceci est une opération de contrôle. Veuillez couper vos réacteurs en attendant que nos inspecteurs…
Un torrent de salves laser jaillit dans leur direction, les obligeant tous à faire des embardées hasardeuses.
L’adrénaline venait de monter d’un coup dans le sang de Corran. Visiblement, quelqu’un tenait à son secret.
Puis il comprit que son hypothèse ne tenait pas. Ouvrir le feu sur des appareils de douane était le meilleur moyen pour se faire pincer…
— Strikes, annulation de la formation de patrouille. On passe en vitesse d’attaque !
Corran faillit demander quelle était leur cible, puis se ravisa. Un essaim disparate de chasseurs sortait à présent de la ligne de transports. Il semblait aussi hétéroclite que leur groupe, la qualité des appareils en moins. La plupart de leurs appareils dataient de la Guerre des Clones, et le il y avait même quelques Affreux : d’étranges X-TIE et même un TIE-Wing, qui mélangeait le cockpit traditionnel des chasseurs impériaux à des nacelles de propulsion d’un Y-Wing. Ce genre de vaisseau était particulièrement apprécié par ses adversaires, et les pilotes qui en faisaient l’expérience comprenaient bien vite le sens de son surnom, « DIE-Wing »…
Des pirates. Génial… Quand aurons-nous une mission qui se déroule tranquillement, sans imprévus ?
Un signal de contact apparut sur un canal sécurisé.
— Ici le Roons Sewell, colonel Varzatti. Antilles, nous changeons d’objectif, et vite ! J’envoie tous ceux en réserve sur-le-champ pour vous assister.
— Négatif, colonel, négatif ! Nous risquons de faire capoter toute l’opération !
— Antilles, vos nouveaux amis ont un croiseur Tartan avec eux !
Le cœur de Corran se serra. Les Tartans avaient une apparence banale… Mais ces vaisseaux de patrouille cachaient une puissance de feu digne de certaines frégates rebelles. De fabrication impériale, on en trouvait à présent un grand nombre aux mains des seigneurs de guerre ou des consortiums pirates, ce qui semblait être le cas présent.
— Wedge, je l’ai en visuel. Il tient en joue des transports.
— Tu es sûr qu’il s’apprête à attaquer ?
Les canons rugissant du Tartan se chargèrent de répondre.
Corran fit brusquement virer son appareil vers la gauche. Il n’avait plus d’ailier ; la formation Strike était en pleine dispersion, en l’attente des renforts.
Qui ne tarderaient plus, d’ailleurs. Les Spires les avaient presque rejoints, et les Rogues menés par Tycho les suivaient de près. D’un geste rapide de la main, il commuta son canal de communication sur la fréquence de son groupe.
— Vol Trois, ici Rogue Neuf, en formation.
Trois clics successifs retentirent. Ooryl, Asyr et Inyri. Les choses sérieuses allaient enfin pouvoir commencer.
— Dix, rejoins-moi et couvre mes arrières. Onze, Douze, passez en vitesse d’attaque et détournez son attention des civils.
— Ici Leader. Nos amis des Anvils ont de quoi refroidir les ardeurs de ce Tartan… Alors, laissez-les participer à la fête, d’accord ?
Corran sourit. Si tout se passait comme prévu, ils n’auraient même pas le temps d’arriver.
Repérant Ooryl en retrait par rapport à son appareil, il bifurqua vers la zone de combat. Le croiseur de patrouille était là, et semblait se préparer à l’abordage d’un des transports de fret. Il pensait sans doute ne rien craindre au milieu d’un groupe civil qui lui servait de bouclier face au Sewell, et il avait peut-être raison. Mais les Rogues s’arrangeraient pour lui prouver le contraire.
Il fit plonger le nez de son appareil pour passer à ras de la coque du Tartan. En les voyant approcher, trois batteries laser changèrent d’orientation et ouvrirent le feu, sans grand résultat d’ailleurs, puisqu’elles étaient conçues pour ne pas pouvoir toucher leur propre carlingue. Un angle mort que le corellien comptait bien exploiter.
Le passage dura à peine dix secondes, à pleine allure, le ventre de son chasseur frôlant presque la coque. Du coin de l’œil, il vit Inyri et Asyr passer dans un autre sens à la même allure. Les artilleurs devaient à présent faire face à un adversaire supérieur à tout point de vue : nombre, talent et armement.
Le tonneau qu’il effectua le ramena directement face à la passerelle du Tartan. Il aperçut les regards interloqués de l’équipage pirate au moment où il appuyait sur la détente du lance-torpilles.
Deux projectiles à protons jaillirent de son appareil pour s’écraser une fraction de secondes plus tard sur le nez du Tartan. Corran était déjà passé quand l’explosion atteignit son climax, avant de réduire aussi vite qu’elle était apparue.
— Sacré ramdam !
— Ooryl a aussi lancé ses missiles, Corran.
— Tu as pu repérer un signe ?
— Moi oui ! s’exclama Inyri Forge. L’avant est complètement déformé. Le choc a été en partie absorbé par les boucliers, mais ils sont fragilisés.
— Et la passerelle ?
— Intacte, ou peu s’en faut.
— Alors, n’attendons pas pour la deuxième tournée… Les dames d’abord.
— Avec plaisir…
Il n’attendit pas pour revenir sur l’angle d’attaque, et se trouva en position de feu au moment où les projectiles de Onze et Douze atteignaient leur cible. Il les imita presqu’immédiatement.
L’avant du Tartan était à présent en flammes, mais le croiseur semblait tenir bon, et ciblait toujours les Rogues et leurs alliés. Il vit un des Spires partir en vrille, et le pilote s’éjecter à quelques secondes de l’explosion.
— Je crois qu’il va falloir un autre passage… Ce vieux matériel, c’est du sol…
Il n’acheva pas sa phrase, car le Tartan venait de se disloquer dans un nuage de flammes, aussitôt refroidi par le vide glacial. Des débris surgirent douze B-Wings aux marquages jaunes.
— Ici Leader Anvil, fit une voix de femme qui transpirait la sévérité. L’objectif est neutralisé.
— Beau travail, pilotes, répondit le colonel Varzatti. Nous avons repéré trois autres appareils pirates dans la formation. Nous vous transmettons les coordonnées.
L’ordinateur de visée s’actualisa quelques secondes plus tard. Avec un soupir, Corran ordonna à son équipe de se remettre en formation.
La journée n’était pas encore finie…
 

* * 
 

 
  Quatre heures plus tard.  
D’un pas assuré, Corran Horn, rafraîchi, débarrassé de sa tenue verte de pilote – héritée de l’époque CorSec – au profit d’un banal uniforme beige, franchit la porte du pont. Malgré leur apparence – lourde, hexagonale, très impériale en somme – les panneaux s’étaient écartés assez vite pour qu’il n’ait pas à ralentir.
— J’ai une confirmation, annonça-t-il aux officiers à quelques mètres.
Wedge, un datapad en mains, fut le premier à se tourner vers lui, grâce à ses réflexes de pilote. Le colonel Varzatti et le général Madine suivirent très vite également. Les capitaines Clèn et Zarr, dos aux verrières, le regardaient déjà. Visiblement, ce qu’il avait à annoncer les intéressait au plus haut point.
— Horn, constata Madine. Bien. Vous avez fait vite.
— J’ai fait de mon mieux, général, répondit-il en saluant d’un signe de tête. Les fuyards appartenaient bien à une même bande… Celle de Larf Kolann.
À leurs regards dubitatifs, il comprit que ce nom ne leur suffirait pas.
— Un contrebandier iktotchi, poursuivit-il. Il exerce depuis la Guerre des Clones. D’après Booster, il trafique un peu de tout… Pas mal d’épices, apparemment, mais aussi des armes. Mon père a arrêté un de ses hommes, une fois, mais rien de plus.
— Il travaille dans ce secteur ? demanda Zarr.
Corran ne pouvait s’empêcher d’admirer l’épicanthix, seule femme du commandement, qui dominait tous les autres militaires d’au moins une tête. Elle et son escadron Anvil avaient abattu trois des quatre vaisseaux pirates du jour.
— Non, et c’est le plus étrange dans cette affaire. Kolann opère dans l’espace Hutt et les colonies le long des voies corelliennes… C’est trop loin d’ici pour que sa présence soit une coïncidence. Mon beau-père estime qu’il cherche à se faire oublier. Il a marché sur les platebandes des Hutts, après Endor, et ils ne l’ont pas digéré.
— La relocalisation est une hypothèse, admit Madine, mais ce n’est pas celle que je privilégierais. Commandant Antilles, les informations des Spectres…
— Oui, bien sûr, répondit Wedge en réactivant son datapad en veille. Le capitaine Loran est formel sur ses observations. Les neuf transports que nous pistons – ceux appartenant au dénommé Kolann, et qui ont profité de la bataille pour se faire la belle – sont ceux qui contiennent les chargements d’armes. Les pirates savaient-ils ? Peut-être. Il était aussi surpris que nous par l’attaque.
— Intriguant, commenta Varzatti. D’habitude, les attaques de cette ampleur ne prennent pas autant de précautions. D’accord, il y avait beaucoup de marchands, mais à part quelques lasers basse puissance, ils ne craignaient rien… Vous avez envisagé la piste de corsaires ?
— Loran y a pensé, et il a rejeté cette idée. C’était le gang des Cavrilhu, du système Amorris… Des locaux, les yeux plus gros que le ventre. Non, c’est l’aspect contrebande qui est le plus étrange, et c’est là que nous devons creuser davantage.
Il regardait fixement Madine, qui se tenait le menton en observant les données affichées sur la tablette.
— J’ai peut-être un début de piste, moi aussi, finit par lâcher le général. Je viens d’apprendre qu’une attaque a eu lieu dans le système Polcaphran.
— Ce n’est pas un système républicain… murmura le capitaine Clèn.
— Non, c’est en bordure de l’espace impérial. Apparemment, c’est un destroyer qui a mené l’attaque. Notre agent sur place n’a pas eu beaucoup de détails – il est censé agir dans les centres de recherche plutôt que sur les installations militaires – mais il a clairement identifié un classe Impériale, avec un détachement plus petit.
— L’Empire veut peut-être mettre au pas le Moff local ? suggéra Zarr. Ils sont nombreux à avoir tourné le dos à leurs institutions légitimes, au profit de seigneurs de guerre… Ils ont peut-être voulu faire un exemple.
— J’en doute, répondit Madine – et une ombre passa sur son visage. C’est le fief du Moff Poldrei.
— Jamais entendu parler, avoua Varzatti.
— Moi, si, à l’époque où je servais encore l’Empire. C’était l’un des lieutenants les plus zélés de Vador. Il a fait partie de la 501ème puis de la flotte personnelle du Seigneur Noir… Mais il ne s’est pas fait que des amis. Finalement, on l’a affecté à cette planète et il a quitté le premier plan. C’est peut-être un de ses adversaires qui a voulu régler de vieux comptes… En tout cas, le Poldrei que j’ai connu ne se serait jamais retourné contre le pouvoir impérial légitime. Je suppose donc que c’est un seigneur de guerre qui s’en est pris à lui.
— C’est une piste intéressante, approuva Corran. Mais je vois mal un Impérial s’allier avec un renégat comme Kolann. Un non-humain…
— Je suis d’accord.
Madine se redressa puis jeta un dernier regard au datapad de Wedge.
— Je crois que nous ignorons encore l’ampleur véritable de l’opération que nous traquons. Nos ennemis sont rusés… Mais nous sommes endurants. Et nous n’abandonnerons pas la traque. Commandant Antilles, je vous charge personnellement de cette mission. Retrouvez Kolann et ses hommes… Faites autant que possible, et même plus.
— Ce sera fait, général, répondit Wedge avec un sourire sans joie. Vous connaissez le proverbe ; l’impossible, c’est ce que l’escadron Rogue réussit le mieux. 



*********************************



Comme vous l'aurez remarqué, je n'ai pas posté la semaine dernière... Et je ne posterai pas non plus la semaine prochaine. ^^
Je suis très occupé ces derniers temps, mais ça se calmera bientôt - et les publications reprendront bien à un rythme hebdomadaire. Je me suis fixé le mois de septembre pour finir cette première partie, et je devrais être dans les temps... :)

De plus, il y aura un saut temporel à l'occasion du prochain chapitre. L'histoire de la première partie est bouclée, j'ai les chapitres à rédiger mais la trame est là... Même si je l'améliore au fur et à mesure. On est entrés avec les deux-trois derniers chapitres dans une nouvelle phase de l'histoire, qui devrait durer jusqu'au chapitre 34. En tout, cela fera 49 chapitres... Uniquement pour cette première partie. :sournois:

J'ai aussi fait pas mal de lecture ces derniers temps pour préparer mes prochains chapitres, notamment L'Empire Ecarlate et Le Fantôme de Tatooine... Il sera d'ailleurs question de celui-ci dans deux semaines !

Voilà, j'espère que ça vous a plu ! :cute:
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Messagepar L2-D2 » Mar 17 Fév 2015 - 17:58   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Jagen Eripsa a écrit:
Voilà, j'espère que ça vous a plu ! :cute:


En un mot : oui ! :)

En plusieurs mots : effectivement, on sent qu'on est passé à autre chose, avec cette intrigue de pirate qui vient se greffer à tout le reste... C'est un plaisir de retrouver Corran Horn et Wedge Antilles, et toute l'ambiance des X-Wings de Stackpole et Allaston.

Je suis très curieux de voir où tu vas nous mener par la suite, avec notamment le bond dans le temps ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 17 Fév 2015 - 18:48   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm'. :jap:

Je préfère éviter de spoiler pour ce qui est de la suite, mais je suis assez content de ma construction de l'intrigue pour cette première partie. Aucune intrigue ne sera négligée, et la plupart des réponses apparaîtront d'ici à la fin. :cute:
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 27 Fév 2015 - 19:00   Sujet: Re: La Fédération Impériale

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Chapitre 21

Tatooine, Secteur Arkanis, Bordure Extérieure, un mois plus tard.
 
Pour la seizième fois en cinq heures – ou peut-être la dix-septième, il avait perdu le compte –, le capitaine Pellaeon franchit les portes du hangar auxiliaire, le visage toujours plus soucieux, en direction du poste de surveillance de l’officier de vol.
Et, une fois de plus, il maudit les Neuf Enfers pour la faible résistance à la somnolence des humains. Douze heures plus tôt, profitant d’un répit dans son emploi du temps, il s’était réfugié dans sa cabine pour y dormir quelques temps. Il savait que des contretemps étaient survenus dans l’opération Tatooine, mais cela ne le concernait pas directement.
Jusqu’à ce que le lieutenant Ardiff tambourine à la porte de sa cabine.
Depuis, Pellaeon n’avait pas pu se reposer un seul instant.
Ardiff, justement, venait d’entrer derrière lui. C’était un jeune homme d’une trentaine d’années, aux cheveux d’un noir de jais coupés courts, avec des yeux bleus clair et un menton carré qui lui donnaient l’air d’un commando s’étant trompé d’uniforme. Il était entré dans le service de liaison des vaisseaux auxiliaires un an auparavant, mais Pellaeon avait déjà remarqué chez lui une vive intelligence qui l’incitait à surveiller le jeune homme de près.
Il s’approcha et salua à la façon traditionnelle des officiers impériaux.
— Des nouvelles de la surface, Monsieur. L’escouade d’intervention à Anachore a essuyé une riposte sévère. On dénombre plusieurs morts.
Le capitaine sentit son cœur se serrer.
— Et… Le lieutenant Kast ?
— Il est indemne. Il devrait arriver d’ici quelques minutes par la navette médicale.
Pellaeon poussa un soupir de soulagement, puis congédia Ardiff. Jodo Kast vivant. Bien. Excellent, même. L’Empire ne pouvait pas se permettre de perdre un élément brillant, soldat d’élite, ex-membre du BSI, à présent au service du Conseil Intérimaire.
Surtout quand cet homme n’était qu’un alias utilisé par Thrawn en personne.
Le Grand Amiral voulait suivre ses troupes au plus près. Dans sa stratégie de reconquête impériale, la remise au niveau des soldats était un objectif non négligeable.
Pellaeon profita de l'attente pour relire les rapports des dernières heures, assis sur une caisse près des parois du hangar. Il voulait maîtriser son sujet avant l'arrivée de l'amiral.
Il était plongé dans une analyse des Renseignements sur les incidents survenus à la surface ces dernières heures quand il entendit le bourdonnement caractéristique d'une navette de classe Sentinelle, plus sourd que celui des Lambda destinées aux officiers.
Il se releva immédiatement, et se fondit dans la masse des équipes de secours qui arrivaient de l'hôpital de bord. à en juger par leur précipitation, ils avaient été avertis des dégâts subis par la patrouille... Et ils comprenaient sans doute que le temps depuis la confrontation ne jouait pas en leur faveur.
— Les brûlés d'abord ! ordonna le médecin en chef dès que la soute de la navette s'ouvrit. Les fractures ensuite ! S'il y a des déshydratés, emmenez-les au bloc secondaire !
Le capitaine s'écarta ; il ne souhaitait surtout pas gêner les secours. La plupart des hommes ramenés de la surface par la navette furent rapidement pris en charge, et les rares valides sortirent en dernier. Cinq hommes, dont l'un se dirigeait à présent vers Pellaeon.
Aucun ne salua l'autre, mais le stormtrooper fit un signe de tête en direction d'une des remises qui bordaient le hangar. Pellaeon acquiesça et le suivit.
— Vous venez au rapport, Capitaine ? demanda Thrawn en retirant son casque.
Dans l’obscurité du réduit, ses yeux semblaient briller d’une lueur plus vive encore, et plutôt inquiétante pour les non-avertis. Mais le second du Grand Amiral, s’il n’y était pas encore habitué, savait qu’il n’avait rien à craindre de ce regard ardent.
— Aux nouvelles plutôt, Monsieur.
Un mince sourire se dessina sur les lèvres du chiss.
— Vraiment… Vous étiez inquiet pour moi ?
— Tout homme le serait à ma place. Amiral, j’aurais apprécié d’être prévenu…
Il n’aurait jamais osé faire une remarque de ce genre à Horst Strage, mais Thrawn ne l’avait-il pas si souvent encouragé à exprimer ce qu’il ressentait ? Le moment était peut-être venu de mesurer les limites de cette liberté d’expression.
Et, pour l’heure, le Grand Amiral semblait davantage amusé qu’irrité.
— Avant d’intégrer l’armée impériale, j’ai survécu plusieurs mois seul sur une planète hostile. Je vous assure qu’il n’y avait rien sur Tatooine qui soit en mesure de m’inquiéter.
— Un tir perdu…
— Le combat qui a eu lieu à Anachore a été bien plus dur que prévu pour nos hommes, car nos adversaires n’étaient pas n’importe qui. Vous savez que je le soupçonnais déjà, après l’attaque lors de la vente aux enchères… Les faits m’ont donné raison. Nos adversaires sont la princesse Leia Organa et son mari, Han Solo, accompagnés par leur wookiee et leur droïde.
Pellaeon acquiesça, conscient des implications apportées par ces nouveaux éléments.
— Vous pensez donc qu’il y a davantage qu’un tableau en jeu ?
— C’est la seule raison valable.
Il se détourna du capitaine, et fit quelques pas dans la remise.
— Je pense que vous vous souvenez, Capitaine, des raisons qui m’ont poussé à participer à cette vente. 
— Effectivement…
Et il ne pouvait s’empêcher de demeurer sceptique. Le Grand Amiral avait affirmé que le Crépuscule des Kiliks lui permettrait de comprendre la mentalité du peuple aldéranien. Un enjeu capital pour lui, car les survivants de la planète anéantie par le Grand Moff Tarkin comptaient parmi les plus fervents rebelles. Thrawn avait même qualifié leur plus illustre représentante, la princesse Leia Organa, d’Âme de la Rébellion.
Sa présence validait au moins la thèse du Grand Amiral sur l’importance du tableau.
— À défaut d’une toile de maître, c’est un mystère digne des meilleurs récits d’enquête que nous tenons là, Capitaine… Récapitulons. La vente, en terrain neutre, devait solder l’un des plus beaux témoignages de l’art aldéranien pré-destruction. Un chef-d’œuvre auquel la princesse Leia a toujours beaucoup tenu…
— Il était en face de l’entrée des appartements royaux lorsque je l’ai vu, lors d’une visite sur Aldérande, confirma Pellaeon. Le vice-roi Organa semblait lui accorder une grande importance.
— Un lien avec ses origines perdues, résuma Thrawn. Et pourtant, lors de la vente, un dévaronien et une twi’lek – sans doute Solo et sa compagne camouflés – n’ont pas hésité à lancer un détonateur en direction du tableau.
— Il pouvait s’agir d’autres agents rebelles, suggéra le capitaine.
— Non. Il s’agissait de Solo et sa compagne. Elle pouvait identifier le tableau mieux que quiconque… Et songez au peu d’heures qui se sont écoulées depuis la vente. Les Rebelles n’auraient pas pu organiser une autre mission en si peu de temps.
— Alors, pourquoi aurait-elle voulu détruire le tableau ?
— Parce qu’il y a autre chose à l’intérieur. Des secrets qu’elle ne voulait pas voir tomber entre les mains de l’Empire. Et il ne s’agit sans doute pas de celui de la culture de la mousse végétale qui a servi pour cette toile ! C’est une information stratégique, qui vaut pour eux tous les sacrifices. L’emplacement d’une base secrète. Les plans d’armes de pointe. Les possibilités sont infinies…
— Je vais ordonner aux unités à la surface d’intensifier leurs recherches.
— C’est déjà fait. Néanmoins, Capitaine, votre aide sera précieuse… Ordonnez à l’un de nos escadrons de TIE de balayer le désert dans une zone de trois cents klicks autour d’Anachore.
— Un seul escadron, Amiral ?
— Nous garderons les autres en réserve pour un déploiement en cas d’urgence.
— Je vais donner immédiatement des ordres, promit Pellaeon.
— Bien. Des nouvelles de l’extérieur ?
— Le Judicator et le Death’s Head nous ont contacté lors du dernier quart. Le capitaine Brandei m’a assuré qu’en l’absence d’ordres directs du Conseil Intérimaire, il était prêt à, je cite, « suivre le meilleur espoir de rétablissement de l’Empire ».
— Il en sera récompensé, le moment venu. Et du côté du Moff Poldrei ?
— Il devait rencontrer aujourd’hui quelques-uns de ses associés politiques pour discuter des avantages d’un ralliement à votre bannière. Je pense que nous en saurons plus d’ici quelques heures.
— Excellent, excellent….
— Pouvons-nous vraiment lui faire confiance ? demanda le capitaine.
Son expérience l’obligeait à émettre quelques doutes quant à la loyauté des politiques impériaux. Il avait suffisamment côtoyé d’ambitieux pour savoir quand s’en méfier.
— Je comprends vos doutes, Capitaine. Le Moff Poldrei est un atout pour nous, tant qu’il demeure loyal à notre cause. C’est un idéaliste, ce qui pourrait le rendre facile à manipuler. Néanmoins, nous ne devons pas le sous-estimer. Il a un passé militaire qui l’avantage par rapport à la majorité de ses congénères, il est doté d’une certaine intelligence politique… Et ne manque pas de ressources. C’est un allié précieux, qui pourrait devenir un ennemi dangereux si nous devions nous opposer. Toutefois, pour l’heure, il n’est pas une menace pour nous.
Thrawn serra le poing, et ses traits déjà stricts se figèrent en une expression si dure que Pellaeon recula d’un pas.
— Pour la première fois depuis quatre ans, chaque heure qui passe renforce notre puissance. Vous et moi, Capitaine, sommes des maillons de cette chaîne qui tire l’Empire vers le sommet. Tout comme Poldrei et ses amis… Tant qu’ils suivront nos intérêts. 
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Messagepar Rine Œil-de-panda » Dim 01 Mar 2015 - 18:01   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Deux chapitres d'un coup, puisque j'ai eu des problèmes de connexion...
Et deux très bons chapitres !

Ambiance effectivement très agréable pour le chapitre 20 (et pleins de questions à la clef).

Pour le 21...
Jagen Eripsa a écrit:Surtout quand cet homme n’était qu’un alias utilisé par Thrawn en personne.

:lol: :D

Et j'aime beaucoup l'histoire autour du tableau... Je n'aurais jamais pensé à ce genre d’événement dans l'univers SW, mais ça marche très bien ; et ça colle parfaitement avec l'ambiance des chapitres Pellaeon (et pas seulement parce que l'on sait les affinités de Thrawn avec l'art).

Peut-être une très (très) légère déception pour la toute fin, que j'aurais bien vue un peu plus... punch-line. Les dernières phrases des deux dernières répliques de Thrawn se ressemblent, je trouve, un peu trop, ce qui retire un peu de son poids à celle qui clôt le chapitre...

Jagen Eripsa a écrit:je suis assez content de ma construction de l'intrigue pour cette première partie

Voilà un excellent présage ! :cute:
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Messagepar L2-D2 » Lun 02 Mar 2015 - 13:39   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 21 lu !

Thrawn/Pellaeon/mention de Poldrei/tie-in au roman Le Fantôme de Tatooine : que demande le peuple ?

La relation entre les deux personnages est une nouvelle fois parfaitement mise en scène, même si je ne peux m'empêcher de me demander l'intérêt qu'à Thrawn à s'être rendu en personne sur place... et je suis donc curieux de voir ce que tu vas tirer de tout ça !

Comme d'habitude : vivement la suite !
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 02 Mar 2015 - 14:56   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci à vous deux. :jap:

Rine Œil-de-panda a écrit:Et j'aime beaucoup l'histoire autour du tableau... Je n'aurais jamais pensé à ce genre d’événement dans l'univers SW, mais ça marche très bien ; et ça colle parfaitement avec l'ambiance des chapitres Pellaeon (et pas seulement parce que l'on sait les affinités de Thrawn avec l'art).


L'histoire du tableau n'est pas de moi... J'ai juste élaboré les motifs de Thrawn pour s'en emparer. :cute:

Rine Œil-de-panda a écrit:Peut-être une très (très) légère déception pour la toute fin, que j'aurais bien vue un peu plus... punch-line. Les dernières phrases des deux dernières répliques de Thrawn se ressemblent, je trouve, un peu trop, ce qui retire un peu de son poids à celle qui clôt le chapitre...


Pas faux, ce n'était pas ma fin de chapitre la plus inspirée. :transpire:

L2-D2 a écrit:La relation entre les deux personnages est une nouvelle fois parfaitement mise en scène, même si je ne peux m'empêcher de me demander l'intérêt qu'à Thrawn à s'être rendu en personne sur place... et je suis donc curieux de voir ce que tu vas tirer de tout ça !


L'intérêt, c'est l'expérience de terrain, auprès des troupes de choc. Dans le roman, on voit bien que lors de sa courte apparition, Thrawn observe, apprend et enseigne. Par exemple, en utilisant les sentiments positifs de ses interlocuteurs plutôt qu'en les frappant... Et c'est ce qui en fait le plus dangereux des adversaires de l'Alliance.
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 07 Mar 2015 - 0:28   Sujet: Re: La Fédération Impériale

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Chapitre 22

— …et, comme vous pouvez le constater, le hangar n’est pas adapté aux chasseurs TIE. Il faudra y adjoindre un transporteur, je le crains.
Le Moff Poldrei acquiesça, son regard toujours fixé sur le plan holographique projeté sous ses yeux. La modélisation tridimensionnelle l’impressionnait, mais il tentait de ne rien laisser paraître pour que le chercheur en charge de la présentation du nouveau projet de l’Université de Conception Navale d’Heduris reste concentré jusqu'au bout. À sa droite, Garind se montrait plus redoutable encore, en affichant une expression des plus dubitatives. De l’autre côté, Ser Harkusy, Klevan Storpiln et Jan Stefside affichaient un air neutre et passif.
— C’est regrettable, pour un vaisseau de soutien, signala Garind d’une voix glaciale.
— Il s’agit d’économies, tenta l’universitaire. La classe Helecosme est destinée à une action longue portée massive, avec une puissance de feu concentrée sur les missiles. Ces vaisseaux permettront de venir à bout des boucliers avec une facilité déconcertante.
— Quand pourrez-vous construire un prototype ? demanda le Moff.
— C’est au-delà de nos capacités actuelles. Nos installations terrestres ne sont adaptées qu’aux corvettes… Il nous faudrait des chantiers orbitaux…
— L’attaque du mois dernier a démontré la fragilité des infrastructures spatiales… D’ici à ce que nos défenses soient complètement rétablies, et même améliorées, nous nous contenterons d’installations terrestres. Je peux vous arranger un budget pour les améliorer.
— Il nous faudrait doubler la longueur de nos docks pour produire des vaisseaux de cette taille.
— Doublez-en déjà un et assemblez un prototype, avant que nous décidions de la viabilité du projet.
L’universitaire acquiesça, le regard perdu dans ses pensées.
— Les installations de Cademimu pourraient convenir pour une production en série, intervint Harkusy. Je dispose de chantiers capables de construire des destroyers stellaires, des frégates de ce genre ne poseront donc aucun problème.
— Bonne idée, approuva Carth. Klevan, vous pensez que Sienar pourra fournir des systèmes de navigation performants ?
— Nous pourrions adapter ceux de la classe Enforcer, répondit Storpiln. Mais, du coup, les vaisseaux seraient des KDY ou des SFS ?
Le Moff ne savait quoi répondre. KDY – Kuat Drive Yards – et SFS – Sienar Fleet Systems – étaient deux des principaux fournisseurs historiques de l’armée impériale. Les chantiers de Kuat étaient les spécialistes des constructions de grande ampleur, tandis que Sienar comportait de nombreuses installations plus petites dans toute la galaxie, et assemblait notamment la gamme des chasseurs TIE. Les installations de Cademimu étaient louées par les vestiges de Kuat Drive Yards, mais s’ils adaptaient des systèmes Sienar, la société corulagienne serait également en mesure de faire valoir ses droits sur le projet.
— Ni l’un ni l’autre, finit-il par répondre. C’est un projet de l’Université d’Heduris, destiné uniquement à l’Empire. Il n’appartient à aucune société.
Harkusy sembla satisfait, mais Storpiln gardait les lèvres pincées.
— Naturellement, Sienar garderait le crédit de ses systèmes, pour peu qu’ils soient performants.
— Ils le seront ! assura le représentant.
— Si vous le permettez, Excellence, intervint l’universitaire en s’adressant à Poldrei, nous pourrions contacter le bureau local de SFS. Nous avons collaboré avec eux sur le projet Defender il y a cinq ans.
— Faites-le, dans ce cas, acquiesça Carth.
— Vous avez travaillé sur le projet Defender ? intervint Storpiln.
— Nous l’avons conçu ici, à Heduris, affirma l’homme avec fierté.
— Vous pouvez éclairer un néophyte ? demanda le corellien Stefside Je n’ai jamais entendu parler de ça…
— Le Défenseur TIE, ou TIE Defender, était la réponse du Grand Amiral Zaarin à la supériorité des chasseurs Rebelles, expliqua Poldrei. Le projet était plutôt réussi…
— Mais trop cher, lâcha Storpiln. Beaucoup trop, en comparaison de nos appareils de série.
— Boucliers, hyperpropulseur, armes secondaires… Peut-être valait-il le coup. Qui sait, si le Cent-quatre-vingt-unième l’avait eu à Brentaal, peut-être n’aurions-nous pas perdu Coruscant ?
— Et Isard serait encore à la tête de l’Empire…
— Touché.
Le Moff soupira, fatigué de se souvenir de tant d’échecs. Combien l’Empire avait-il perdu, avec ses guerres intestines ? Combien d’hommes avaient-ils péri en faisant face à leurs frères d’armes ? Polcaphran était encore un havre de paix dans une galaxie en pleine déliquescence, et il en avait bien conscience. Ici, dans ce laboratoire où s’entassaient des équipements hors de prix et des chercheurs coupés du monde, ils étaient pour l’heure à l’abri. Mais en se ralliant à Thrawn, en choisissant d’être le premier soutien du Grand Amiral, il mettait peut-être en danger tout cet univers préservé.
Il regarda l’universitaire, qui observait avec un peu de recul ces hommes si puissants, dotés d’un pouvoir hors de sa compréhension.
— Construisez les installations nécessaires, et faites parvenir la facture à mes services. Vous avez carte blanche… Tant que les résultats sont assurés. L’Empire ne peut pas se permettre de gaspiller du temps ou des crédits.
Et, sans ajouter un mot, il se retourna pour prendre la porte. Il avait besoin de reprendre son souffle, avant la suite d’une rencontre qui pouvait changer le cours de la guerre.
 
*  * 
  — Vous étiez extrêmement intéressé par ce nouveau croiseur.
Ce n’était pas une question, mais une affirmation sans ambiguïté, et Poldrei acquiesça sans chercher à se détourner. Il regarda Jan Stefside, assis en face dans le speeder qui les ramenait vers le spatioport, et prit quelques secondes avant de lui répondre.
— C’est la meilleure étude de nos ingénieurs depuis la mort de l’Empereur, affirma-t-il pour appuyer son choix. L’Empire manque cruellement de vaisseaux de soutien, et je pense que cela influe sur nos défaites actuelles. Des stratégies construites autour de la seule puissance des turbolasers, quand il existe tant d’autres armes… Regardez les chasseurs, par exemple. Même s’il ne valait pas mieux qu’un Hutt, Zaarin avait compris que les tactiques employées par l’Alliance Rebelle valaient mieux. Le TIE Defender valait largement l’investissement qu’il impliquait…
— Voulez-vous que nous reprenions le débat ? suggéra Storpiln.
— Non, sans façon. Je suis le seul ici à avoir reçu une formation militaire…
Le représentant de Sienar sembla piqué au vif.
— Tout ce que je sais, Moff Poldrei, c’est que le Défenseur TIE a été un échec cuisant en raison de son prix. L’investissement, comme vous dites, n’a jamais été rentabilisé. Je doute que Polcaphran ait les crédits nécessaires pour lancer la construction d’une nouvelle usine…
— Mais nous disposons toujours des chaînes de production locales, rappela Garind.
Carth se tourna son aide de camp en uniforme noir, installé dans le fauteuil à sa droite. Encore une fois, il faisait la preuve de son excellente mémoire – et de capacités d’observation et de déduction qui n’étaient pas moins bons.
— Je n’y pensais plus, Ahris. Vous avez raison ! Nous pourrions relancer la production en moins d’un mois.
— Il existe des chaînes Defender sur Polcaphran ? Je n’en ai jamais entendu parler, avoua Storpiln.
— Pas sur Polcaphran, mais sur Iacovi, la huitième planète de notre système. Une sphère glacée, mais à proximité de l’anneau d’astéroïdes qui encercle notre système… Des astéroïdes bourrés de métal. Mon prédécesseur, le Moff Hiertuj, un partisan de Zaarin, y a installé un complexe de production réservé aux projets du Grand Amiral. Mais il n’était pas achevé lorsque Zaarin a été défait. Aujourd’hui, il est abandonné… Mais nous pourrions vite le remettre en état, je vous le certifie.
— Reste à savoir si cela en vaut la peine, rappela Harkusy. Vous vouliez nous parler de votre trouvaille…
Nous y voilà donc…
— C’est exact. Le mois dernier – au moment même où je me trouvais sur Cademimu, Ser, en votre compagnie –, Polcaphran a été la cible d’une attaque de la part de la Nouvelle République…
— Ou de dissidents néo-républicains, compléta Garind. Nous n’avons pas encore de certitudes là-dessus.
— Oui, oui, enfin, voilà, une attaque ennemie. Onze vaisseaux, dont un classe Impériale capturé. Le Nemesis se trouve balayé en quelques minutes, Yvanion fuit… Bref, tout était perdu ou presque. Là-dessus, un destroyer arrive pour porter assistance à Yvanion. Il arrive dans l’espace de Polcaphran – au moment même où je me trouvais pris dans le rayon tracteur de notre adversaire… Et, avec deux destroyers dont un bien endommagé, il met en fuite la flotte ennemie, et détruit quatre de ses frégates au passage, le tout en dix minutes.
— Et qui était ce merveilleux sauveur ? demanda Storpiln.
— Un Grand Amiral de l’Empire.
Un silence de mort accueillit cette déclaration, et il vit dans certains regards une fureur mortelle.
— J’espère que vous plaisantez, lança Stefside, le plus hostile d’entre tous. Grunger et Pitta ont failli dévaster le Système Corellien quand ils se sont entretués. Je ne veux pas voir ce genre de types à la tête de l’Empire !
— Les Grands Amiraux ne sont qu’un tour de passe-passe politique de l’Empereur ! renchérit Harkusy. Il a eu un coup de chance, c’est tout. C’étaient des incompétents chroniques, à part un ou deux. Et ils sont tous morts… À part si les rumeurs à propos de la survie de Grant sont vraies.
— Je ne parle pas d’un des Douze, mais du Treizième. Le remplaçant de Zaarin, nommé par l’Empereur en remerciement de sa victoire.
— Et qu’est-ce qui nous prouve que ce n’est pas le même genre de calcul politique que les précédents ?
— C’est un non-humain.
Il n’aurait jamais cru que ces dignitaires chevronnés puissent un jour faire la même tête qu’un Gungan attardé à qui on apprendrait qu’un plus un vaut deux. Mais ce qu’il voyait s’en approchait…
— Impossible, lâcha Storpiln. L’Empereur a été le premier à promulguer la Haute Culture Humaine.
— Et les non-humains ont toujours combattu l’Empire, même lorsque nous les protégions… rappela Harkusy.
— Laissez-le parler, intervint Stefside.
— Merci, Jan. Oui, je confirme ce que j’ai dit ; le Grand Amiral est un non-humain. J’ignore de quelle espèce ; il a la peau bleue et les yeux rouges.
— Thrawn… lâcha le corellien. C’est bien ce que je pensais.
Ce fut au tour de Poldrei d’être surpris.
— Vous le connaissez ?
— Pas personnellement, non. Mais un de mes oncles a servi sur un petit destroyer de classe Victoire, à la fin de la Guerre des Clones. Il m’a parlé d’un non-humain à la peau bleue et aux yeux écarlates que lui et son équipe auraient trouvé sur une planète des Régions Inconnues. Il serait venu à bout d’un bataillon de stormtroopers expérimentés… Le capitaine, impressionné, l’aurait finalement capturé pour le livrer à l’Empereur.
— Il y a souvent eu des rumeurs de ce genre, rétorqua Storpiln. Les maîtresses de l’Empereur, le prétendu lobby non-humain… Des conneries.
— Oui, je suis d’accord, Klevan ! Mais pas dans le cas de Thrawn. Je ne croyais pas non plus le récit de mon oncle, mais j’ai eu d’autres indices, depuis lors. De la part d’un frère du Baron Fel en personne. Alors que nous discutions de la brillante victoire du Cent-quatre-vingt unième sur Derra IV, il m’a rapporté que le Baron soupçonnait un non-humain d’avoir élaboré le plan de bataille. J’aurais rigolé, mais devinez…
— Ce non-humain avait la peau bleue et des yeux rouges, comprit Harkusy.
— Exactement.
— C’est bien Thrawn, confirma Poldrei. S’il y a quelqu’un qui en est capable, c’est lui, je peux vous l’assurer.
— Est-il vraiment si brillant ? demanda Storpiln. L’attaquant ne tenait peut-être pas à conserver ses positions ici… Il ne s’attendait sans doute pas à de la résistance.
— Avec toutes mes excuses, Monsieur, vous vous trompez, intervint Garind. J’ai suivi l’affaire du début à la fin ; je dirigeais Polcaphran en l’absence du Moff Poldrei. L’agresseur était un Bothan qui n’a pas hésité à tirer sur une station spatiale civile désarmée pour affirmer sa résolution. Il a menacé la planète d’un Base Delta Zéro… Les Rebelles sont rarement aussi résolus que lui, et ils prennent des mondes tels que Coruscant. Non, Thrawn a quelque chose en plus. La fluidité des manœuvres était impressionnante. Je suis pragmatique, Excellence. Pragmatique et observateur. J’ai suivi toute la bataille depuis la surface… Notre assaillant bothan n’était pas n’importe qui. Il a attaqué avec des forces supérieures en nombre, certes, mais nous aurions pu lui infliger des pertes plus lourdes. Thrawn a mené sa riposte avec maestria. Je n’ai jamais vu ça, même dans les rapports de propagande. Mais je comprends votre hésitation, bien sûr. Vous ne voulez pas qu’un non-humain dirige l’Empire.
— Et vous l’accepteriez, vous ? demanda Harkusy au jeune homme, intéressé.
— Thrawn m’a sauvé la vie, il l’a fait pour le Moff Poldrei, et pour toute cette planète. J’estime avoir une dette envers lui… Mais même au-delà de ça, il serait un atout essentiel. La Rébellion a réussi à soulever des milliers de systèmes en se positionnant en victime de la répression impériale – à juste titre, je ne le nie pas – et ses humains affirment à longueur de journée qu’ils valent autant que des non-humains. Leurs victoires successives semblent montrer qu’effectivement, la Haute Culture Humaine n’est pas si parfaite… Aussi, un non-humain comme Commandeur Suprême permettrait de jeter à bas toute la propagande néo-républicaine. Stratégiquement, cela permettrait de rallier à l’Empire des non-humains qui s’estiment trahis par la Nouvelle République, ou cela en pousserait d’autres à la neutralité, ce qui serait tout aussi avantageux pour nous et tout aussi dommageable pour les Rebelles.
— Vous préconisez donc que la guerre ait lieu sur le plan relationnel, n’est-ce pas ?
— Exactement, Excellence. Ainsi, nous mettrions la Rébellion face à ses contradictions. L’alliance avec les Hapiens, par exemple. La Rébellion se targue d’être pour l’égalité et la justice, mais ses alliés sont des pirates sexistes, xénophobes et eugénistes. Nous pourrions facilement en tirer profit.
— C’est une vraie perle que vous tenez là, Carth, déclara Harkusy en se tournant vers Poldrei. Ses analyses sont très pertinentes.
— Merci, Ser, répondit le Moff en saluant son ami d’un signe de tête. Ahris a souvent d’excellentes idées… À nous de les mettre à profit, non ?
— Vous voulez présenter ce Thrawn au Conseil Intérimaire ? demanda Stefside.
— Au moins obtenir les ressources nécessaires au lancement de sa campagne. S’il fait ses preuves… Le Conseil n’aura plus vraiment d’argument à lui opposer.
— Je vous soutiendrai, soupira Storpiln en fermant les yeux, la tête en arrière comme sous le poids d’une immense fatigue. De toute façon, nous n’avons plus rien à perdre, à présent. Ou si peu…
Dans les trois minutes restantes du trajet, ils se mirent d’accord sur le soutien à accorder et la marche à suivre.
Carth sentait encore le scepticisme de ses collègues lorsque le speeder reparti de l’immense structure alvéolaire du spatioport d’Heduris, après que chaque conseiller ait été raccompagné à sa navette. Mais il mettait cela sur une suspicion préalable qu’il avait lui-même éprouvée au moment de la rencontre. Et ses amis n’avaient pas eu ce privilège. Mais, dans le même temps, l’impression qu’un poids énorme venait d’être ôté de ses épaules ne le quittait pas un instant. Ce premier pas vers le renouveau de l’Empire était une réussite.
Bientôt, il ferait son discours, et le reste reposerait sur Thrawn.
À celui-ci de se montrer aussi brillant que prévu. 
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Messagepar Clonedroïd92 » Sam 07 Mar 2015 - 17:38   Sujet: Re: La Fédération Impériale

On aurait voulu présenté la libéralisation ethnique de l'Empire qu'on aurait pas pu faire mieux ! L'Empire apprends de ses échecs, tirent les conclusion de son auto-critique. On voit à la fois une évolution idéologique, un réveil de conscience, mais on voit aussi une ouverture par nécessité. Passé de dominant à dominé, on ravale ses préjugés et bizarrement on découvre que c'est agréable, payant. Forcé par la situation mais on sent comme un abcès crevé qu'on traînait depuis longtemps. En somme une phase de transition inexorable bien amené entre "l'ancien" Empire et le Nouveau, mais avec toutes ces difficultés idéologiques, le scepticisme et les relents réac possibles. La force des choses a toujours été le meilleur allié du progressisme ! :wink:

Sinon pour l'analyse militaire je suis moins d'accord ! En effet se caler sur la doctrine militaire rebelle paraît être la meilleur optique maintenant ! Maintenant que l'Empire ne dispose plus du pouvoir, maintenant que l'Empire n'a pas des légions de soldats a foison !Donc on privilégie la qualité à la quantité. Mais en tant que puissance dominante, entre jeter tout son argent dans des Défenseur, au détriment du nombre, alors qu'on pourrait aligner des légions d'Intercepteur (rappelons le qu'ils possèdent des qualités de dogfight au dessus des chasseurs rebelles) et garder la doctrine de la "meute de loup" (3 contre 1 mini) me parât plus judicieux ! Il est diffcile dans les fait de remporter une bataille noyés sous les chasseurs ennemis (un chasseur rebelle qui a 3 TIE intercepteurs aux fesses et qui n'est pas un Rogue ou Spectre, clairement il est foutu :transpire: déjà un seul il est mal ). Dans EAW j'ai toujours eu nettement moins de pertes avec l'Empire qu'avec les Rebelles :transpire: Enfin ca après c'est tout le débat de la doctrine militaire :siffle:

Mais sinon c'est impec' comme d'hab !
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 08 Mar 2015 - 21:24   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

Clonedroïd92 a écrit:On aurait voulu présenté la libéralisation ethnique de l'Empire qu'on aurait pas pu faire mieux ! L'Empire apprends de ses échecs, tirent les conclusion de son auto-critique. On voit à la fois une évolution idéologique, un réveil de conscience, mais on voit aussi une ouverture par nécessité. Passé de dominant à dominé, on ravale ses préjugés et bizarrement on découvre que c'est agréable, payant. Forcé par la situation mais on sent comme un abcès crevé qu'on traînait depuis longtemps. En somme une phase de transition inexorable bien amené entre "l'ancien" Empire et le Nouveau, mais avec toutes ces difficultés idéologiques, le scepticisme et les relents réac possibles. La force des choses a toujours été le meilleur allié du progressisme !


Attention à ne pas aller trop loin dans le changement... :transpire:
Poldrei n'est pas spéciste, Harkusy, Garind ou Stefside non plus, Storpiln l'est déjà davantage... Et on ne parle que de quelques dignitaires impériaux encre isolés. Le changement des mentalités ne s'opère pas aussi vite...

C'est d'ailleurs pour cela que j'ai voulu faire d'Heduris un centre universitaire, ouvert aux échanges d'idées et à toutes les théories. Cela joue un rôle important dans l'intrigue, mais aussi dans la psychologie de Poldrei, tout comme ses antécédents de la Guerre des Clones.

Clonedroïd92 a écrit:Sinon pour l'analyse militaire je suis moins d'accord ! En effet se caler sur la doctrine militaire rebelle paraît être la meilleur optique maintenant ! Maintenant que l'Empire ne dispose plus du pouvoir, maintenant que l'Empire n'a pas des légions de soldats a foison !Donc on privilégie la qualité à la quantité. Mais en tant que puissance dominante, entre jeter tout son argent dans des Défenseur, au détriment du nombre, alors qu'on pourrait aligner des légions d'Intercepteur (rappelons le qu'ils possèdent des qualités de dogfight au dessus des chasseurs rebelles) et garder la doctrine de la "meute de loup" (3 contre 1 mini) me parât plus judicieux ! Il est diffcile dans les fait de remporter une bataille noyés sous les chasseurs ennemis (un chasseur rebelle qui a 3 TIE intercepteurs aux fesses et qui n'est pas un Rogue ou Spectre, clairement il est foutu :transpire: déjà un seul il est mal ). Dans EAW j'ai toujours eu nettement moins de pertes avec l'Empire qu'avec les Rebelles :transpire: Enfin ca après c'est tout le débat de la doctrine militaire :siffle:


En vérité, je me suis largement inspiré des réflexions de Wedge Antilles et de Corran Horn (spécialistes s'il en est !) dans La Revanche d'Isard, quand ils étudient de près ce genre d'appareils. Armement principal, secondaire, boucliers, maniabilité... Ils sont supérieurs en tout point aux appareils rebelles.

Je ne dis pas que l'Empire aurait dû remplacer l'intégralité de ses chasseurs par des Défenseurs (ne serait-ce qu'à cause du surcoût, 300 000 crédits par appareil), mais que, disons, un escadron par vaisseau lourd aurait pu changer le cours de la guerre. Heureusement pour la Nouvelle République, les Impériaux ont préféré investir dans des superarmes bourrées de défauts... :D
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Messagepar Clonedroïd92 » Dim 08 Mar 2015 - 23:10   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Je ne dis pas que l'Empire aurait dû remplacer l'intégralité de ses chasseurs par des Défenseurs (ne serait-ce qu'à cause du surcoût, 300 000 crédits par appareil), mais que, disons, un escadron par vaisseau lourd aurait pu changer le cours de la guerre. Heureusement pour la Nouvelle République, les Impériaux ont préféré investir dans des superarmes bourrées de défauts... :D


Rooh a peine :D faut bien un puit d'aération non ? :paf:
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Messagepar L2-D2 » Lun 09 Mar 2015 - 13:52   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 22 lu !

Une nouvelle fois, j'ai beaucoup aimé. Le Moff Poldrei est un personnage intéressant, "normal" en quelque sorte : pas un fanatisé tout en étant entièrement loyal à l'Empire, pas un startège absolu tout en étant ouvert d'esprit... et il le prouve encore dans ce Chapitre. J'ai particulièrement apprécié la représentation de Thrawn, qui confine presque à la légende : les nombreux faits d'armes de ce mystérieux non-humain à la peau bleue et aux yeux rouges... Bien vu, comme la conversation associée sur les préjugés racistes et le symbole que cela pourrait représenter que l'Empire soit mené par un non-humain !

Petit détail technique, il ya semble-t-il un manque ici :

Jagen Eripsa a écrit:Moff Poldrei acquiesça, son regard toujours fixé sur le plan holographique projeté sous ses yeux. La modélisation tridimensionnelle l’impressionnait, mais il tentait de ne rien laisser paraître pour que le chercheur en charge de la présentation du nouveau projet de l’Université de Conception Navale d’Heduris. À sa droite, Garind se montrait plus redoutable encore, en affichant une expression des plus dubitatives. De l’autre côté, Ser Harkusy, Klevan Storpiln et Jan Stefside affichaient un air neutre et passif.


pour que le chercheur... ? :wink:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 09 Mar 2015 - 14:24   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

L2-D2 a écrit:Une nouvelle fois, j'ai beaucoup aimé. Le Moff Poldrei est un personnage intéressant, "normal" en quelque sorte : pas un fanatisé tout en étant entièrement loyal à l'Empire, pas un startège absolu tout en étant ouvert d'esprit... et il le prouve encore dans ce Chapitre.


C'est exactement ainsi que j'ai voulu construire le personnage de Poldrei... Il souffre de quelques contradictions entre ses engagements et ses convictions, mais il est loin d'être manichéen.

L2-D2 a écrit:J'ai particulièrement apprécié la représentation de Thrawn, qui confine presque à la légende : les nombreux faits d'armes de ce mystérieux non-humain à la peau bleue et aux yeux rouges... Bien vu, comme la conversation associée sur les préjugés racistes et le symbole que cela pourrait représenter que l'Empire soit mené par un non-humain !


Merci. :jap:
Ca correspond peu ou prou aux autres apparitions de Thrawn dans l'UE... Cité au détour d'une phrase, aperçu dans le coin d'une page... :sournois:

L2-D2 a écrit:pour que le chercheur... ?


"...reste concentré jusqu'au bout." :transpire:
Merci ^^

En fait, ce chapitre devait faire intervenir uniquement Poldrei et Garind, dans un long dialogue montrant bien que la relation entre les deux hommes est davantage celle d'amis que de supérieur à aide de camp. Garind est moins idéaliste que Poldrei, ce qui lui permet de remettre le Moff sur le bon chemin de temps à autre.
Mais j'ai finalement préféré faire intervenir les autres Conseillers, pour que la scène soit davantage incluse dans l'intrigue générale.
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Messagepar Rine Œil-de-panda » Mar 10 Mar 2015 - 0:26   Sujet: Re: La Fédération Impériale

J'ai beaucoup aimé, surtout la deuxième partie. Comme L2, j'ai apprécié la présentation de Thrawn et le "motif récurrent" de la peau bleue et des yeux rouges... Cette description, alliée aux exploits militaires, donne vraiment un caractère impressionnant (oui, il y a un côté "légende" en marche), surtout en condensé comme ça dans une conversation... L'insistance sur cette coloration spécifique prépare aussi très bien le passage à la question des non-humains, qui est très bien traitée dans le dialogue : on n'est pas dans les bons sentiments baveux. L'association de motifs personnels ("Thrawn m'a sauvé a vie") et politiques (les arguments de propagande) rend la scène et les réactons très réalistes...

Jagen Eripsa a écrit:Mais j'ai finalement préféré faire intervenir les autres Conseillers, pour que la scène soit davantage incluse dans l'intrigue générale.


Ben tu as bien fait ; que ce soit pour l'effet "fama volat" de Thrawn ou pour la discussion sur les non-humains, je pense que leur présence est très bénéfique à la dynamique du chapitre...

L2 t'a signalé l'absence du verbe de la subordonnée finale, donc tout va bien, par contre, au tout début de la deuxième partie, tu parles d'un "spatiopart", ce qui me semble être une coquille...
Bon, et évidemment, ça faisait longtemps que je n'avais pas pinaillé sur les mots, donc : je suis un peu chiffonnée, à la fin de la première partie, par l'utilisation de l'expression "prendre la porte"... Pour moi, ça suppose l'idée d'être congédié... (mais bon, depuis qu'on a failli en venir aux mains avec une copine dans un restaurant, à propose des bruits qui peuvent "retentir" et de ceux qui ne le peuvent pas... :paf: )
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 10 Mar 2015 - 21:21   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour la lecture et le comm. :jap:

Rine Œil-de-panda a écrit:J'ai beaucoup aimé, surtout la deuxième partie. Comme L2, j'ai apprécié la présentation de Thrawn et le "motif récurrent" de la peau bleue et des yeux rouges... Cette description, alliée aux exploits militaires, donne vraiment un caractère impressionnant (oui, il y a un côté "légende" en marche), surtout en condensé comme ça dans une conversation... L'insistance sur cette coloration spécifique prépare aussi très bien le passage à la question des non-humains, qui est très bien traitée dans le dialogue : on n'est pas dans les bons sentiments baveux. L'association de motifs personnels ("Thrawn m'a sauvé a vie") et politiques (les arguments de propagande) rend la scène et les réactons très réalistes...


Eh bien, apparemment, vous êtes tous unanimes sur la présentation de Thrawn, et dans le bon sens ! J'en suis ravi, ça me rassure pour la suite. :cute:

Le côté réaliste est évidemment un de mes objectifs. J'aime que mes textes soient vivants, qu'ils ne fassent pas trop "discours", qu'on sente l'instantané !

Rine Œil-de-panda a écrit:L2 t'a signalé l'absence du verbe de la subordonnée finale, donc tout va bien, par contre, au tout début de la deuxième partie, tu parles d'un "spatiopart", ce qui me semble être une coquille...


Je corrige immédiatement, merci ^^

Rine Œil-de-panda a écrit:Bon, et évidemment, ça faisait longtemps que je n'avais pas pinaillé sur les mots, donc : je suis un peu chiffonnée, à la fin de la première partie, par l'utilisation de l'expression "prendre la porte"... Pour moi, ça suppose l'idée d'être congédié... (mais bon, depuis qu'on a failli en venir aux mains avec une copine dans un restaurant, à propose des bruits qui peuvent "retentir" et de ceux qui ne le peuvent pas... :paf: )


Interprétation intéressante ! En fait, la mienne est assez similaire. "Prendre la porte", je considère ça comme une rupture, un terme brutal à la conversation, mais pas forcément sous la forme d'un renvoi. ;)
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 13 Mar 2015 - 22:44   Sujet: Re: La Fédération Impériale

<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 23

Un insupportable grincement, signe d’un manque d’entretien évident, accompagna le glissement de la porte lorsque le garde entra avec leurs plateaux-repas. Trois pour quatre, comme d’habitude.
Ils auraient dû comprendre, depuis le temps, songea Celric en les voyant. Ça ne fait que renforcer notre entraide.
Le bothan, dont la fourrure plutôt terne semblait indiquer un âge avancé, les posa sur la table au milieu de la chambre, jeta un coup d’œil en direction de la vidéocam et recula jusqu’à l’entrée, qui se referma – toujours avec ce bruit insupportable – derrière lui.
Depuis bientôt un mois qu’il était ici, le jeune pilote n’avait pas vu la procédure varier d’un iota. Ces derniers jours, il n’y faisait même plus attention tant la routine s’était installée.
Mais aujourd’hui…
— Vous aviez raison, chuchota-t-il au chef de leur petit groupe, debout à ses côtés. L’holocam est un leurre.
— C’était la seule explication valable, répondit-il sur le même ton. Ils estiment que ça suffit pour nous tenir tranquilles. Et ils n’allaient pas investir… Cet endroit est temporaire.
Celric acquiesça, de plus en plus convaincu du bien-fondé de leur plan. Toujours en faisant le moins de bruit possible, il se baissa et récupéra leurs outils improvisés, cachés sous un pli de la moquette poussiéreuse qui couvrait tant bien que mal le sol.
En plus du chef, Celric avait deux autres compagnons d’infortune. L’un était un pilote d’un escadron planétaire de Polcaphran, qu’il avait déjà vu du temps – pas si lointain – où il était lui-même en garnison au sol. Ils étaient les deux seuls à avoir été capturés lors de l’assaut bothan sur la planète du Moff Poldrei. Le chef n’était pas disert sur le sujet, mais l’autre homme, un contrebandier qui avait eu le malheur de négocier un arrangement hasardeux avec un dignitaire de Bothawui, était bien plus bavard.
C’était lui qui avait compris que la décoration déroutante de leur cellule n’était pas un autre stratagème pour les dérouter. L’endroit était probablement un vieil hôtel de tourisme, datant de l’Ancienne République, si l’on se fiait à la couche de poussière qui s’accumulait dans les endroits inaccessibles. Comment les Bothans avaient-ils mis la main sur ce genre d’emplacement ? Ils l’ignoraient, mais il semblait évident qu’on avait converti les anciennes chambres en cellules avec beaucoup d’empressement, et sans prendre grand-soin du résultat. Des barreaux avaient été soudés aux deux fenêtres qui s’ouvraient sur une côte sableuse et des îles arborées. Le panneau de contrôle de la porte interne était condamné par une solide plaque de métal, et il semblait n’y avoir aucune autre issue.
Mais ils s’étaient rendus compte que le reste des murs était fait de plaques de plâtre et autres matériaux peu solides qu’ils pourraient aisément découper. Il leur avait suffi de subtiliser quelques morceaux des couverts en bois qu’ils obtenaient à chaque repas pour gratter les murs. Un procédé lent, mais silencieux et qui portait à présent ses fruits.
— Passe-moi un de ces machins, ordonna le chef en se hissant sur les épaules de l’autre pilote.
Il s’exécuta et sortit les outils improvisés de leur cachette sous le matelas du lit principal. Aussitôt, l’autre s’en saisit et attaqua la plaque de plâtre préfabriqué. Comme d’habitude, une fine poussière particulièrement irritante s’en échappa. Et comme d’habitude, Celric repensa au cockpit de son chasseur, où il était si tranquille, à l’abri des tracas matériels…
Tout à coup, le léger bruit de frottement s’interrompit.
Il ne restait qu’une très mince couche, que leur chef enfonça d’un doigt. Puis il y passa un second, un troisième… Et tira, tira jusqu’à ce que de larges fissures apparaissent.
— Le faux plafond… chuchota le jeune homme.
— Notre objectif, confirma le chef. Élargissons un peu…
En quelques minutes, un petit monticule de morceaux de plâtre jonchait le sol, et les meubles alentour étaient aussi couverts de poussière que l’air en était rempli. Heureusement pour eux, les Bothans n’avaient pas activé le système anti-incendie de l’immeuble…
Un espace sombre s’ouvrait à une dizaine de centimètres au-dessus de la porte. Comme ils le soupçonnaient, le couloir disposait d’un faux plafond d’’une quarantaine de centimètres de hauteur. Étroit, mais suffisant pour s’y glisser.
— On suit le plan. Glissez-nous dans le réduit et attendez le signal… Ou l’ouverture des portes. Je jugerais en temps voulu.
— Entendu, approuva Tavill. Bonne chance.
L’homme acquiesça, prit une inspiration et grimpa sur les épaules de l’autre pilote, suivi par le contrebandier – Dettin, ou un nom dans le genre, laissant les deux fous de l’espace seuls dans la chambre oppressante.
— C’est un stormcommando, affirma son coéquipier une fois les autres hors d’atteinte. Je veux dire, le chef. C’est un gars des troupes d’élite.
Tavill tourna son regard vers la sortie improvisée. Il avait bien remarqué la raideur militaire de leur stratège, mais il était incapable de déterminer à quelle unité il appartenait.
— Tu en es sûr, Clayn ? Ils sont plutôt rares…
— Sûr, répéta le dénommé Clayn, campant sur ses positions. Ma mère est lorrdienne – Tu sais, le langage gestuel, tout ça – et j’avais un cousin dans les Services Spéciaux. Je saurais les reconnaître entre mille… Le geste qu’il a eu, là, avant de monter, la légère torsion de poignet, c’est une façon d’affirmer sa détermination jusqu’au bout, et le mouvement de tête…
— J’ai compris, merci, le coupa Celric, qui ne se souvenait que trop bien d’une de leurs conversations sur le dernier épisode de How I began to crush the Rebel Scum, l’holosérie en vogue sur les fréquences impériales. Donc, Daiven serait un commando. Ils ne sont pas faciles à capturer… Les Bothans ont donc pris des risques pour le neutraliser. Pourquoi ?
— Tu connais les Bothans ; un prisonnier, pour eux, c’est une source d’informations à exploiter. Les StormCommandos n’agissent pas seul, mais en équipe. Si tu veux mon avis, ils traquent ses complices….
— Ouais… Mais dans ce cas, pourquoi le mettre avec nous ? Ils doivent savoir qu’un gars comme lui a des ressources cachées. Et qu’il peut tirer parti de n’importe quelle aide…
— Ils n’ont pas eu le temps. Tu vois bien que tout a été fait dans la précipitation ici…
— Ça fait trois semaines qu’ils nous ont parqué là. Pourquoi nous avoir extraits de leur satané destroyer ? Les cellules du standard impérial sont bien mieux conçues que celles-ci !
— Aucune idée… Au début, j’ai pensé à un nouveau jeu psychologique.
Celric également. Après l’isolement des premiers jours, le retour à une vie moins solitaire, même si elle restait cloisonnée, était un agréable changement. Trop agréable, en fait, pour qu’il paraisse plausible. Il avait soupçonné, tour à tour, ses nouveaux « colocataires » d’être des agents doubles… Mais si c’était le cas, ils jouaient bien leur jeu. En plus, son instinct lui disait de leur faire confiance.
Et son instinct l’avait rarement trompé.
Il s’autorisa à penser une fois encore à Tarsin et aux autres pilotes de son escadron. Étaient-ils ici, eux aussi ? Ou sur Polcaphran, après avoir échappé à cet insupportable général bothan ? À moins qu’ils ne soient morts… Ces questions, il se les était si souvent posées, les premiers jours, quand il était seul dans sa cellule, qu’il avait eu l’occasion d’examiner toutes les théories gravitant autour, plausibles ou farfelues.
Plongé dans ses raisonnements, il entendit à peine le bruit sourd que fit le faux-plafond quand Daiven le perça, ou encore le grognement étouffé quand l’unique garde bothan de l’étage eut la nuque brisée d’un coup violent par Dettin. Par contre, il ne pouvait louper l’habituel grincement qui accompagnait l’ouverture de la porte. Et, pour une fois, il était ravi d’entendre ce bruit. Pour la dernière fois.
Depuis l’ouverture, Daiven lui tendit une arme.
— Il y en a quelques-unes dans le placard du bout du couloir, indiqua le commando d’un signe de tête. La sécurité est très relâchée, ici… Je sens qu’un paquet de subalternes vont faire un tour dans le vide quand nous en aurons fini ici.
Dettin ouvrait les portes des « chambres » une à une. De nombreux prisonniers, pilotes impériaux ou marginaux, en sortirent, l’air radieux, comme s’ils avaient prié depuis leur capture pour que ce jour arrive. Ce qui était sûrement le cas, d’ailleurs. Il reconnut quelques-uns de ses camarades d’escadron, mais aucune trace de Tarsin.
Il se força malgré tout à afficher un grand sourire.
— Raison de plus pour ne pas traîner, non ? 
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Messagepar Rine Œil-de-panda » Sam 14 Mar 2015 - 22:05   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Petit (trop petit) chapitre bien agréable. La description/présentation des lieux et de la routine est très réussie, celle des compagnons de Celric aussi...
Je ne m'attendais pas du tout à revoir Daiven !
Et j'aime beaucoup l'idée que des impériaux prisonniers bavardent d'une holosérie dans leur cellule de fortune... :cute:

Par contre, j'ai mis un peu de temps à comprendre qui montait dans le faux plafond et qui attendait... Mais je crois que j'ai été perturbée par le "glissez-nous". Quoique désigner un personnage par "l'homme", quand il n'y a précisément que des hommes de présents, ce n'est pas forcément l'indication le plus précise :transpire: !

Justement, à ce moment-là, quand Daiven dit "Je jugerais en temps voulu", ça ne devrait pas plutôt être un futur ?

Par ailleurs, un peu plus tard, "ils nous ont parqué là". On accorde le participe, non ? Puisque le COD est antéposé...
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Messagepar L2-D2 » Lun 16 Mar 2015 - 13:37   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 23 lu !

Chapitre court, mais bon ! C'est toujours un plaisir de retrouver Celric Tavill, et ses nouveaux compagnons d'infortune sont attachants. Comme eux, on ne peut s'empêcher de se demander pourquoi les Bothans les ont réunis, pourquoi ils attendent ainsi... Ils n'ont pas l'air d'avoir été torturés ou interrogés douloureusement, alors que font-ils ici, à part attendre ? Une question qui trouvera sans nul doute sa réponse dans les Chapitres suivants !

Voilà pour le fond ! Au niveau de la forme, j'ai souri devant la mention de l'holosérie, et j'ai bien aimé la répétition volontaire sur le grincement de la porte : commencer et finir le Chapitre sur ce son et ce qu'il représente pour Celric (surtout au vu de sa situation à la fin) est une bonne idée ! :oui:

A suivre !
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 16 Mar 2015 - 17:15   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci à vous deux ! :cute:

Rine Œil-de-panda a écrit:Petit (trop petit) chapitre bien agréable. La description/présentation des lieux et de la routine est très réussie, celle des compagnons de Celric aussi...


Merci ^^
Effectivement, c'est court ! Mais parfois, trop s'attarder ne sert à rien... En l'occurrence, je voulais surtout lancer cette intrigue de l'évasion, que nous retrouverons très bientôt d'un autre point de vue... :sournois:

Je ne m'attendais pas du tout à revoir Daiven !


Je ne fais pas mourir mes personnages si je n'ai pas de bonnes raisons... Dans le cas présent, Daiven est plus utile vivant que mort. :siffle:

Par contre, j'ai mis un peu de temps à comprendre qui montait dans le faux plafond et qui attendait... Mais je crois que j'ai été perturbée par le "glissez-nous". Quoique désigner un personnage par "l'homme", quand il n'y a précisément que des hommes de présents, ce n'est pas forcément l'indication le plus précise :transpire: !

Justement, à ce moment-là, quand Daiven dit "Je jugerais en temps voulu", ça ne devrait pas plutôt être un futur ?

Par ailleurs, un peu plus tard, "ils nous ont parqué là". On accorde le participe, non ? Puisque le COD est antéposé...


Effectivement, j'ai fait pas mal d'erreurs sur ce chapitre... Je vais regarder très vite pour corriger. ^^

L2-D2 a écrit:Chapitre 23 lu !

Chapitre court, mais bon ! C'est toujours un plaisir de retrouver Celric Tavill, et ses nouveaux compagnons d'infortune sont attachants. Comme eux, on ne peut s'empêcher de se demander pourquoi les Bothans les ont réunis, pourquoi ils attendent ainsi... Ils n'ont pas l'air d'avoir été torturés ou interrogés douloureusement, alors que font-ils ici, à part attendre ? Une question qui trouvera sans nul doute sa réponse dans les Chapitres suivants !


Effectivement ! Pas d'inquiétude, Derth Beny'lya ne s'est pas soudainement découvert un coeur... :D

Voilà pour le fond ! Au niveau de la forme, j'ai souri devant la mention de l'holosérie, et j'ai bien aimé la répétition volontaire sur le grincement de la porte : commencer et finir le Chapitre sur ce son et ce qu'il représente pour Celric (surtout au vu de sa situation à la fin) est une bonne idée ! :oui:


Ce sont tous des petits détails qui me sont venus en cours de route. L'inspiration, y a rien de mieux pour l'immersion du lecteur... Et j'ai été particulièrement inspiré pour le chapitre suivant ! :cute:
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