StarWars-Universe.com utilise des cookies pour faciliter votre navigation sur le site, et à des fins de publicité, statistiques, et boutons sociaux. En poursuivant votre navigation sur SWU, vous acceptez l'utilisation des cookies ou technologies similaires. Pour plus d’informations, cliquez ici.  
Prologue
 
Foerost, entrepôt de l'armée impériale


Le silence régnait dans le bâtiment chichement éclairé. Partout, des amoncellements de containers, de caisses de munitions, de véhicules militaires hors d'usage… Les silhouettes indistinctes des engins de mort étaient transcendées en créatures fantastiques prêtes à se réveiller à l'approche d'une proie. Rien ne bougeait.
Des bruits de pas vinrent troubler la quiétude des lieux. Un homme se déplaçait, sans but apparent. De temps en temps, il s'arrêtait devant un container et dirigeait le faisceau d'une lampe torche sur sa surface. Après quelques secondes, il repartait, probablement satisfait de son examen.
Il s'agissait – bien entendu – du veilleur de nuit. Ancien soldat d'active, il avait obtenu sa mutation à ce poste suite à une blessure le rendant inapte. Travailler la nuit avait certes ses inconvénients, comme des horaires décalés par exemple, mais c'était aussi bien payé sinon mieux que d'être un simple fantassin. Au moins, il pouvait voir sa famille plus souvent qu’à l’époque où il était en garnison. Et puis, il fallait bien que quelqu'un garde tout ce bazar, pas vrai ?
Bazar, c'était bien le mot pour désigner l'endroit : du matériel impérial pas encore assez décrépit pour l'envoyer à la casse, ainsi que quelques jouets confisqués aux séparatistes à la fin des guerres cloniques. Enfin, au moins il pouvait tuer le temps en admirant le contenu de l’entrepôt. Certains n’y voyaient que des engins de mort; d’ailleurs, lorsqu’il avait commencé ce travail, il se tendait instinctivement en apercevant le matériel séparatiste – vieux réflexes d’entraînement. Mais, au fil des rondes, il avait appris à découvrir une certaine forme d’esthétisme dans ces squelettes de métal constituant le gros des forces armées de feu la CSI. D'ailleurs, il allait arriver devant la partie qu’il jugeait la plus intéressante et... Rien. Là où plusieurs carcasses de droïdes auraient du se trouver, il n'y avait rien.
Le garde haussa les épaules et continua sa ronde. Après tout, du matériel disparaissait souvent de ce genre d'entrepôts. Il soupçonnait même le chef d'équipe de jour d'avoir passé un accord avec des contrebandiers pour regarder de l'autre côté pendant qu'ils faisaient leurs courses. Quoiqu'il en soit, rien ne pressait : d'abord finir la ronde.
Une heure plus tard, il rentra dans son bureau, réveilla son collègue – qui n'aurait pas du être assoupi, soit-dit en passant – et se connecta à l'ordinateur pour signaler la disparition des lots CISBD3-1 à 6. Une image des machines disparues apparut alors et un texte demanda :

>Déclaration de disparition de matériel
>Lots : CISBD3-1, CISBD3-2, CISBD3-3, CISBD3-4, CISBD3-5, CISBD3-6
>Type : IG-100
>Confirmer ? (O/N)

L'homme confirma sans hésiter et oublia l'incident tout de suite après.


Lieu inconnu


Bien que la rencontre fut censée être secrète, elle n'avait pas lieu dans la cave d'un quartier mal-famé, une ruelle sombre et humide ou tout autre cantina minable. Non, elle se faisait dans une véritable salle de réunion et , sur les trois occupants de la salle, un seul dissimulait son visage à l'aide d'une capuche noire, plus par habitude que par réelle nécessité. Quant aux deux autres personnes présentes, peu leur importait : ils entretenaient des relations professionnelles et se connaissaient bien. Donc quoi de plus normal que de les voir ensemble ? De plus, leurs visages seraient diffusés sur l'Holonet d'ici la fin de la journée, ...
Ce fut l'homme encapuchonné qui prit la parole en premier :
« Alors, messieurs. Tout est-il prêt ? »
Le plus âgé des deux autres lui répondit :
« Oui, tout est paré pour que nous puissions nous dévoiler au grand jour. Ce sera fait d'ici quelques heures. Et si notre « jeune » ami est capable d'assurer la sécurité de l'opération pendant le temps nécessaire, nous pourrons passer à la phase d'expansion.
– Il n'y aura aucun problème, les hommes sont loyaux et le matériel de bonne qualité. J'accomplirais ma part du contrat, répondit l'intéressé, faussement indigné.
– Bien, bien. Alors, nous pouvons lancer la première phase. Nous nous reverrons après celle-ci pour discuter des mesures à prendre. En attendant, nous pouvons porter un toast à nos futurs succès », reprit l'homme au visage dissimulé en désignant le mini-bar trônant dans un coin de la pièce. Ses deux comparses acquiescèrent en souriant. Ils se prirent à songer aux difficultés à venir mais aussi à leur but ultime. Et ils savaient combien ce dernier en valait la peine.


Centre Impérial, sénat impérial


Le sénat, l'un des derniers vestiges de l'Ancienne République encore en place, certainement parce que les sénateurs avaient toujours été plus doués pour parler pour ne rien dire qu’à prendre de véritables décisions. Ironie du sort, c'était l'institution la plus décriée par les citoyens républicains qui seule avait été maintenue à l'avènement de l'Empire. Oh, bien sûr, le sénat pouvait écrire et promulguer des lois – ce dont il ne se privait d'ailleurs pas – mais, et ses membres en étaient bien conscients, l'Empereur pouvait à tout moment mettre son veto à une loi ou en proposer une aux sénateurs. Sans oublier le pouvoir de promulgation directe, sans avoir à passer par une quelconque assemblée...
Mais les sénateurs n'en avaient cure : ils conservaient une once de pouvoir et c'était ce qui importait. Aujourd'hui, pas de légifération mais l'écoute des doléances de divers systèmes planétaires ou secteurs, par l'intermédiaire de leurs représentants respectifs. Les sujets abordés étaient variés et souvent futiles : taxes trop élevées, violation de règlements sur la pollution, non-respect des normes de fabrication, encore des taxes, exactions perpétrées par l'armée imp... par de lâches dissidents se faisant passer pour nos glorieux soldats, toujours des taxes, etc. Au moins, les petits systèmes avaient-ils une chance de faire entendre leur voix.
Au bout de trois heures d’auditions, vint le tour du secteur boreo-tyrénien. Alors que sa capsule s'avançait vers le centre de la salle, le sénateur du secteur prit la parole :
« Honorable chancelier, lança-t-il à l'adresse du vizir Sate Pestage assis à la place du président de séance, mes très chers collègues. Le Moff Hayden Rees aurait dû s'adresser à vous en personne aujourd'hui mais il a été retenu par des affaires pressantes. C'est donc un message enregistré qui sera diffusé. »
Il se tut et l'image d'un homme âgé mais toujours alerte apparut sur tous les écrans de la salle. Son regard pétillant et son maintien plein de vitalité contrastaient avec un début de calvitie. Quant aux cheveux couleur de neige, ils renforceaient la dignité et la sagesse qui émanaient de lui. Sa voix, solennelle, s'éleva :
« Honorables sénateurs et représentants de l'Empire. Je m'adresse à vous aujourd'hui non pas pour formuler une plainte ou une doléance mais pour effectuer avec vous une analyse de la situation actuelle. » Il marqua une pause, pour s'assurer de l'attention des auditeurs.
« Depuis dix ans que notre bien-aimé Empereur a proclamé la fin de cette République corrompue et l'avènement de l'Ordre Nouveau, la stabilité est revenue dans la galaxie : grâce à la glorieuse Marine Impériale et à nos diplomates, de nombreuses querelles internes ont pu être réglées. Le regroupement des meilleures écoles et enseignants de la galaxie, ici, au Centre Impérial, et dans les mondes du Noyau permet aux enfants de tout l'Empire d'acquérir une éducation digne de leurs capacités et de diffuser ces enseignements dans leurs provinces natales. L'Âge d'Or promis par l'Empereur est à notre portée, s'il n'a pas déjà commencé. »
Quelques sénateurs applaudirent à ces propos mais la plupart tendit encore plus attentivement l'oreille. Pestage, quant à lui, s'était affaissé dans son fauteil et en aggripait les accoudoirs, les jointures blanches à force de serrer. Le Moff continua :
« Pourtant, si l'observateur averti daigne regarder sous la fine couche de peinture dorée, il ne verra que fissures et rouille. Oui ! Rouille, comme la corruption galopante qui gangrène la société et qui n'a jamais été aussi vivace dans cette assemblée qu’aujourd’hui ! Oh, l'Ubiqtorate arrête bien des dizaines d’hommes politiques ou d'affaires véreux. Mais qu'attend-il pour se lancer contre le Soleil Noir qui opère maintenant au grand jour dans certains secteurs ?
Il n'a pas la puissance de feu nécessaire ? Alors, envoyez l'armée ! Ah non, j'oubliais : elle est trop occupée à mater toutes ces insurrections sans importance. A les mater en massacrant des villages entiers – pour l'EXEMPLE ! Ou alors en réduisant en esclavage des femmes, des enfants et des vieillards ! »
Une onde de choc s'étendit dans la salle. Pestage afficha ouvertement sa fureur, le sénateur boreo-tyrénien devint livide et aperçut des officiers du contre-espionnage l'attendant au point d'amarrage de sa nacelle. Les autres édiles, eux, huaient l'hologramme, criaient dans tous les sens, quittaient la salle... Personne n'osa applaudir.
L'image du gouverneur prit une inspiration et lança :
« Ainsi, J'Accuse ! Oui : j'accuse les institutions impériales de ne pouvoir accomplir leur travail. J'accuse leurs dirigeants de les utiliser à des fins personnelles. J'accuse les forces armées impériales d'être coupables de crimes de guerre. Et enfin, j'accuse l'Empereur Palpatine 1er de connaître ces faits, de ne pas les condamner et au contraire de les encourager ! »
Le tumulte était indescriptible, on se pressait, on hurlait sa loyauté à l'Empereur et à l'Ordre Nouveau, on exigeait l'arrêt de l'enregistrement et l'exécution de son auteur.
La voix du Moff s'abaissa :
« Ces faits étant constatés, je ne peux décemment plus continuer à servir cet Empire. Aussi, je décrète qu'à partir de cet instant, le secteur boreo-tyrénien ne fait plus partie de l'Empire et devient une république démocratique dont j'assurerais la présidence du gouvernement d'intérim jusqu'à la tenue d'élections libres. Tous les fonctionnaires impériaux qui le désireront seront reconduits à la frontière avec leurs familles. Ceux qui voudront rester seront traités humainement. Quant au sénateur de mon secteur, il n'est plus le bienvenu suite à la découverte d'une affaire de corruption le concernant et dont les détails sont joints à ce message.
Dorénavant, tous les êtres pensants de cette galaxie sauront qu'il existe une alternative à l'Empire. Honorables sénateurs, je vous dis adieu. »
Le chaos qui précèdera l'apocalypse ne pourait guère être différent du spectacle qu'offrait la salle d'audience. Partout, des cris, des pleurs. On injectivait, on s'injuriait...
Tel l'oeil du cyclone, le vizir se trouvait au centre du maelström et demeurait passif. Il observa distraitement la sécurité arrêter le sénateur boreo-tyrénien. Ce dernier n'opposa aucune résistance. Enfin, Sate Pesage, porte-parole de l'Empereur Palpatine 1er, grand vizir de l'Empire Galactique, président d'honneur du sénat impérial et gouverneur de l'Hégémonie Ciutrique daigna agir.
Il appuya sur un bouton et les hauts-parleurs de la salle furent tous coupés. Le brouhaha continua un moment et se tut lui aussi. Le vizir se leva et ralluma l'installation sonore pour prendre la parole :
« C'est un jour funeste pour l'Empire. Les accusations portées contre sa Majesté et nos institutions me déchirent le cœur. Il m'est impensable de croire que de telles paroles puissent être vraies mais il va sans dire que la lumière devra être faite sur cette affaire. Les meilleurs éléments du ministère de la Justice travailleront sans relâche pour faire éclater la vérité. Le Moff Hayden Rees est immédiatement relevé de ses fonctions et placé sous le coup d'un mandat d'arrêt galactique pour propos diffamatoires et haute trahison. Ce sera tout. Longue vie à l'Empire ! »
Il fut salué par un tonnerre d'applaudissements.


***


Centre Impérial

« Ici Tev Dorik, de la Tribune Impériale, en direct du Palais Impérial où se tient actuellement une réunion de crise à propos de la récente sécession du secteur boreo-tyrénien. Il nous est bien entendu impossible de connaître la teneur des discussions menées en ce moment même mais plusieurs sources bien informées nous ont confirmé la totale surprise causée par cette annonce en pleine session du Sénat. Des rumeurs mentionnent également de possibles sanctions au sein de l’Ubiqtorate pour ne pas avoir pu prévenir cet évènement.
Il va sans dire, nous a assuré le porte-parole de l’Empereur, que tout sera fait pour régler cette crise dans les plus brefs délais. Une flotte conduite par le contre-amiral Waldemar va bientôt se rendre à la frontière du secteur boreo-tyrénien pour tenter d’engager des négociations avec le soi-disant gouvernement provisoire du Moff Rees. En attendant l’issue de ces pourparlers, tout déplacement entre le secteur et le reste de l’Empire Galactique sera impossible et les contrevenants sévèrement punis.
Toujours à propos de cette crise, les informations selon lesquelles tout ou partie de la flotte impériale du secteur, sous les ordres du commodore Phanteras, un officier jusqu’alors loyal et plein d’avenir, serait passée à l’ennemi sont pour le moment invérifiables.
Enfin, nous apprenons à l’instant que les principales sociétés exploitant le réseau Holonet viennent d’interrompre toute transmission vers le secteur sécessionniste. La déclaration du Moff Rees évolue donc rapidement en une situation instable qui pourrait, si les boreo-tyréniens ne sont pas raisonnables, mener à un conflit armé.
Il va sans dire que nous vous tiendront informés de tout développement de cette crise, que nous espérons tous la plus brève possible.
C’était Tev Dorik, en direct du Palais Impérial pour la Tribune Impériale. »


Page suivante >>