Nous étions donc dans la salle Henri Langlois et après quelques minutes d'attente, les lumières s'éteignent et un fond étoilé ( qui se rapprochait de l'écran veille
) apparait avec une musique martiale et des photos et images surgissent et filent dessus : des images de la première guerre, de l'entre-deux, de la seconde, de la paix, du rêve américain et de la guerre froide avec des images de films, de comics de ces différentes époques.
Arrive Robert Blablack qui nous annonce qu'il ne parlera pas du tout de Star Wars et là je me dis mince on est tombé sur une conf technique pour étudiants en cinéma puis il enchaîne : "mauvaise blague !"
Il commence par nous expliquer que les techniciens en FX sont les "paysans" de l'industrie cinématographique.
Les acteurs, les réalisateurs et les producteurs ( dans cette ordre hiérarchique mais l'argent est au sommet de la pyramides des classes ) sont les "aristocrates".
Et mêmes si les 3 classes sus-cités "ont" la vision du film, les techniciens la créent !
Aujourd'hui, les techs d'FX sont >>> acteurs : 93% des films du box office sont des films à FX et c'est l'héritage de
SW.
Les studios étant surtout des entreprises cherchant la rentabilité : ils misent sur les recettes à succès éculées.
Il enchaîne sur les origines d'ILM en revenant d'abord sur les documents du petit film d'intro :
les parents de l'équipe du film ont connu la 2nd guerre mondiale et quand ils en sont revenus ils ont connus ce que l'on appelle "le rêve américain" puis la psychose de la Guerre Froide.
Et la jeunesse de l'équipe a été marquée par le Mouvement des droits civiques et la guerre du Vietnam. ( 52% des américains en 1969 connaissaient personnellement une victime de la guerre du Vietnam ).
Les origines d'ILM :
Vous êtes au bon endroit, au bon moment et vous êtes près à échouer : la recette miracle pour décrocher un oscar !
"Nobody knows anything." William Goldman
Pas de références, pas d'expériences : tout à inventer !
Il insiste sur le fait que Ready to fail =/= Ready to quit !
Les films à succès se construisent sur des échecs.
Les équipes échouent et recommencent jusqu'à créer/réussir.
Le cinéma est une collaboration entre toutes les personnes qui travaillent sur un film.
Il aborde le bagage culturel de l'équipe du film et fait un parralèlle intéressant entre
et la scène du "Ce ne sont pas les droïdes que vous recherchez !"
( dans
le Cabinet du Dr Caligari il est question de manipuler quelqu'un par l'hypnose pour le forcer à faire des actions contre sa volonté )
Il évoque évidement Metropolis et la couverture médiatique de la guerre du Vietnam.
Il revient sur la naissance du projet
SW :
1971 : THX-1138 ( flop en salle )
écriture du scénar de
SW1973 : American Grafitti ( qui évoque le déclin du rêve américain ) énorme succès : 2800% de rentabilité
Lucas commence a travailler sur Apocalypse Now mais passe finalement sur
SW.
Le cinéma est issu du théâtre et c'est encore ainsi que les studios le concevait à l'époque.
Universal étudie le projet
SW mais réaliser un film avec 365 plans à effets spéciaux semblent bien compliqué aux spécialistes des FX du studio qui finissent par dire qu'il leur faudrait le double du temps et du budget pour le faire.
Le film est donc refusé.
La Fox le reprend mais Lucas fonde ILM pour créer les effets spéciaux.
Il nous montre alors un petit documentaire sur les début d'ILM et l'ambiance de folie qui y régnait.
Amusez-vous ! Échouez ! Recommencez !
Il explique alors son travail au sein d'ILM : il était en charge des insertions sur fond bleu.
Plutôt que d'acheter des machines qui étaient hors de prix, ils les ont construites eux-même à partir de vieilles caméras des années 20 ( que Chaplin aurait pu utiliser pour ses films )
La Dykstraflex ( dont il nous a montré les schémas et rappelé qu'elle était pilotée par des microprocesseurs programmables et non pas par un ordinateur ! ) utilisait une caméra VistaVision alors que que les films à l'époque n'était plus tournés dans ce format.
Ils ne savaient pas si les insertions fonctionneraient et ils n'avaient pas de plan B.
Ils ont donc testé leur installation : la Truca Vistavion ( voir
la photo à la fin de la plaquette de la cinémathèque ).
Premier problème : l'image de fond est concave sur les bords.
Ils doivent donc faire fabriquer un système optique sur mesure de jeu de lentilles mais il faut 5 mois pour le concevoir.
Second problème : la luminosité n'est pas homogène, les bords sont dans "l'ombre".
Ils ont pu le résoudre en jouant sur l'éclairage du studio.
Il revient finalement sur les difficultés qu'a connu le film pendant sa production et les négociations entre Lucas et la Fox :
les dépassements de budget s’enchainent et la Fox exige que Lucas s'engage à rembourser 2$ pour chaque dollar de dépassement ( je ne me souvenais pas de ça
), Lucas accepte à condition de garder les droits sur les suites et les produits dérivés.
S'ensuit un question/réponse :
On lui demande pourquoi des réalisateurs comme JJ préfère les caméras pelliculaires aux caméras numériques : les pelliculaires aurait un meilleur rendu sur la luminosité.
On lui demande pourquoi il n'a pas travaillé sur les autres
SW : sur le premier, ils avaient étés des pionners, ils sont partis de zéro, avaient eu tout à inventer et il craignait que pour les suivants, les financiers s'en mêlent et chapeautent tout, que la création soit moins libre.
Mais c'est surtout quand Gary Kurtz lui a demandé ce qu'il voulait faire après
SW, qui lui ait rétorqué "et toi ?" et que Kurtz lui ait répondu "Avec George, on voudrait faire un épisode tout les 2 ans", il nous a donc dit qu'il avait fait le calcul dans sa tête et qu'il ne se voyait pas passer les 20 prochaines années sur
SW.
Voilà, c'est ptet un peu décousu et confus : je l'ai fait en plusieurs étapes à partir de notes synthétiques et des mes souvenirs.
Espérons qu'on aura un jour accès à l'archive vidéo où qu'il redonnera cette conférence par la suite.
Darak, n'hésite pas à compléter, corriger, repréciser.