Partie 1
Élévation
1
Les rayons de soleil du petit matin frappèrent le visage de Jaïlle avec délicatesse et douceur. La vieille dame aimait apprécier ce moment de la journée, le seul qui est encore assez doux dans sa vie. La brise matinale quant à elle, ajoutait un pointe de légèreté non négligeable pour la prêtresse du clan. Toujours debout avant tout le monde, même son mari, Jaïlle profitait du sommeil de la tribu pour méditer sur la journée à venir. Debout, sur la terrasse de la chambre royale, elle contempla la Forêt Noire qui s'étendait devant elle. Les feuilles des arbres frétillaient encore sous la brise matinale mais le calme ambiant fut vite remplacé par de puissants grognements. Plus on tendait l'oreille, et plus les bruits de pas se rapprochaient. Les griffes raclant le sol avec férocité. Jaïlle plissa les yeux, se forçant de percer la forêt à la recherche des ses bruits de bêtes. Et tout à coup, un monstre déchira les feuilles tout en grognant férocement. Adas. Son fils, Adas, était monté sur sa bête de guerre. Le Tuk'ata du Sith, les yeux jaunes comme l'enfer, montrait les crocs par plaisir, les griffes aiguisées et prêtes à trancher. Sur la bête, le sith avait l'air sûr, fier de sa sortie matinale. Sur son dos, un animal mort était disposé, les pattes sans vie pendantes dans le vide. La cadence du Tuk'ata perdit de la vitesse alors qu'Adas n'avait rien demandé. Le sith communiquait avec sa bête par la Force, grâce au Côté Obscur. Aucune armure, pas de casque, pas d'armes, seule la ruse et la force du jeune sith avait suffit à tuer la bête. Un animal d'environ un mètre de long pour environ six mains de haut, c'est cela que Adas avait tué. Les jarst, de petites bêtes féroce et pleine de vélocité qui peuplaient la Forêt Noire, disposée devant la tribu des Lausk.
Installée dans la forêt depuis plusieurs génération, les Lausk était à l'extrême sud de la planète. La Forêt Noire s'étendait sur des milliers d'hectares et possédait une connexion conséquente avec le Côté Obscur de la Force. D'un côte de la forêt se trouvait les Lausk : la tribu y avait disposé son clan de telle sorte que les infrastructures minimes, telles les petites maisons et les plus grosses y soit disposaient à l'entrée. Plus loin, par delà les remparts, se trouvait la mini-citadelle du chef avec notamment la maison royale ainsi que les bâtiments militaires et les riches habitants du clan. Devant l'entrée de la forêt, au niveau des plus petites maisons, se trouvait un immense portail constamment gardé par une dizaine de gardes, prêts à sonner l'alerte. Le clan s'arrêtait de s'étendre stoppé par la falaise, contre laquelle la maison royale était appuyée.
Les gardes s'inclinèrent le plus bas possible lorsque Adas passa devant eux. Il fixa ensuite le regard de sa mère dans les yeux pour lui faire remarqué qu'il l'observait depuis longtemps, même à cette distance. En réponse, Jaïlle lui adressa un hochement de tête. Le jeune sith fit accélérer sa bête une fois dans la cité royale, celle-ci faisait écarté le sable sous ses pas. Juste avant d'arriver devant la maison royale, le Tuk'ata ralentit brusquement, glissant sur un mètre avant d'envoyer la poussière sableuse sur l'homme prêt à recevoir le sith. Une fois posté devant et sûr de son arrivée en scène, Adas descendit de la bête, celle-ci affichant toujours une tête peu accueillante. Le sith sauta du Tuk'ata avec prestance pour se recevoir sur le sol avec force. Les quelques pièces de luxes portées ça et là sur le sith claquèrent à chaque pas d'Adas.
- Mon Seigneur, je suis toujours honoré de vous revoir. Et de si bon matin en plus. s'exclama le sith tout en se dépoussiérant le corps.
- Ne vous réjouissez pas trop, vous avez du travail. Pyktis a faim, et elle est de mauvaise humeur.
- Bien-sûr Seigneur, je m'y met tout de suite.
- Bien. Et tant que vous y êtes, videz-là et préparait là pour la décoration. lui répondit Adas tout en lui donnant la bête morte. Elle doit être parfaite. Je peux contre sur vous ?
- Absolument, elle sera prête dans deux heures au plus tard.
- Bien.
Adas poursuivit le pas en direction de l'entrée. Il monta les escaliers de sa haute stature et pénétra le hall d'entré par la porte. Vases traditionnels, peintures obscurs des rois passés, la décoration était de loin très luxueuse et parfaitement en accord avec la culture Sith. À peine dans la salle, Adas remarqua tout de suite que sa mère l'attendait au milieu de la pièce. Le jeune sith s'avança vers Jaïlle avec une prestance très unique et bien propre à lui-même.
- Adas ! Tu t'es réveillé avant moi à ce que je vois. dit-elle alors qu'elle prit son fils dans ses bras.
- Oui mère. Il est temps pour moi de me préparer sérieusement à prendre la place de mon père. Et cela doit se faire en changeant ses habitudes, pour commencer. Bien dormi ?
Adas et sa mère continuèrent de marcher en direction de la porte, menant à une autre pièce.
- Oui merci. Ton père ne va pas tarder à se réveiller lui aussi. Il faut te préparer pour l'entraînement.
-Ne vous en faites pas, j'ai déjà commencé une traque ce matin, en guise d'échauffement. répondit-il alors qu'ils venaient d'entrer.
L'endroit était en fait la salle à manger de la maison royale. Grande et spacieuse, nombre de reliques anciennes et précieuses étaient disposées un peu partout. Au milieu de la salle, une immense table de quatre mètres de long pour un et demi de large y était disposée. Sur le mur de gauche, une peinture gigantesque représentant une bataille était accrochée sur le mur. Adas la regarda un instant avant de reprendre.
- Je deviendrai plus fort que n'importe qui. Personne ne pourra m'arrêter.
- En attendant, il faut t'entraîner. Alors va te préparer et retire cet accoutrement sale.Tu dois être propre.
- Bien-sûr mère.
Jaïle laissa un baisé sur le front de son fils avant de le saluer. Celui-ci répondit avec un hochement de tête. Adas quitta ensuite la salle d'un pas sûr. Alors qu'il passa la porte par laquelle il était entré, le sith chargé de s'occuper de sa bête pénétra le hall à vive allure. Il s'arrêta brusquement lorsqu'il se trouva devant Adas.
- Seigneur ! dit-il tout essoufflé.
- Allons reprend ton souffle.
- Oui altesse.
Le sith força sa respiration à ralentir et reprit.
- C'est votre bête. Elle refuse que l'on s'approche d'elle. Nous avons tout essayé mais il n'y a rien à faire.
- C'est que vous manquez de savoir-faire dans ce cas. Comment un enfant comme moi peut-il la monter alors que vous, vous ne pouvez même pas l'approcher ?
- Probablement parce que vous êtes bien plus fort que nous tous, Altesse.
- Non. La seule vraie force provient de votre cœur. Soyez digne et valeureux et retournez la voire.
Le sith tout affolé à l'idée de retourner voir la bête essaya tant bien que mal de ne pas montrer sa nervosité. Adas le remarqua aussitôt, ce qui le fit sourire non sans plaisir.
- Mais c'est qu'elle a déjà essayée de me dévorer et j...
- Et elle essayera de nouveau. coupa Adas. Retournez-y ou je vous y jette moi-même.
- Pardonnez-moi mon Seigneur. dit-il en s'inclinant. J'y retourne immédiatement.
Sur ces paroles, le sith tourna les talons et reparti en direction de la porte de sortie. À quelques mètres de celle-ci, Adas ajouta.
- Et ne revenez pas me voir pour ça.
Le sith se retourna en direction d'Adas.
- Oui votre Altesse, pardonnez-moi. dit-il en s'inclinant.
Une fois le sith parti, Adas s'immergea dans le Côté Obscur.
Passons aux choses sérieuses maintenant.Dehors, le bruit du cor long et puissant retentit partout dans le clan, donnant l'ordre à tous les habitants de se lever. Une nouvelle journée venait de commencer chez les Lausk.
Tribu MidwanLa foule en délire acclamant les deux adversaires exprima un puissant cri de groupe lorsque les deux épées se fracassèrent. Même si les spectateurs n'étaient qu'un trentaine, la tension qu'exprimaient les deux opposants était palpable. Le plus grand des deux leva son épée d'une seule main, puis après avoir ajouté sa seconde main alors qu'il tenait l'arme au dessus de sa tête, abattu son arme sur l'autre dans un cri de rage. Sous la force du coup, le sith n'eut d'autre choix que de laisser son arme s'échapper de ses mains pour aller se retrouver sur le sol, quelques mètres plus loin. L'agresseur retira son casque, laissant apparaître son sourire cynique.
- Battu. dit-il avec un air moqueur. Kakch avait raison, tu es vraiment mauvais. Peut-être même
le plus mauvais.
Le sith face à lui, retira lui aussi son casque et le jeta à terre. Il fixa son adversaire un instant avant de répondre.
- Et ta femme est-ce qu'elle raison ? Tu fais vraiment l'amour comme une merde ? Non parce qu'elle m'a dit que sa faisait longtemps qu'on ne lui avait pas fais ça, hier soir.
L'autre plissa les yeux sous la colère et essaya d'empaler son adversaire, mais le sith désarmé esquiva d'une roulade de côté. Il se rua ensuite sur son arme à terre pour la saisir. Il se releva, et se campa sur sa position.
- Et ouais. Elle n'était pas seule hier soir...
L'autre se lança vers lui dans une course effrénée tout en hurlant.
- Tu vas crever, espèce de fumier !
Et l'épée sith vint s'abattre contre l'autre, qui bloqua avec aisance le coup mal placé. Il contra en poussant son adversaire de toute ses force pour terminer par se dégager, face à lui. L'autre tenta une seconde tentative en prenant son épée à deux mains au dessus de sa tête, pointe dirigée vers le sith ennemi. Il avança et tenta de lui transpercer le cou mais l'autre asséna le coup fatal. Il riposta en donnant un coup rapide en avant, lame perpendiculaire à torse adverse. Le sith fut transpercé au niveau du poumon droit. Le sang remonta jusqu'à la bouche pour finalement se mettre à couler en un fin filet rouge. L'autre retira sa lame du sith et laissa le corps tomber misérablement sur le sol.
-
Ça, c'est mauvais...
Les spectateurs hurlèrent sous la victoire écrasante du sith, armes et poings levés. Mais le chahut ambiant fut vite couper par l'arrivée surprise d'un sith.
- Vous allez la fermer oui ? Dit-il en se frayant un chemin jusqu'au gagnant. Vous devriez tous être à l'entraînement, qu'est-ce que vous faites là à hurler comme ça ?
Il arriva finalement devant le sith encore en vie. Apparemment surpris, il toisa le sith du regard.
- Et vous capitaine, je peux savoir ce que vous faites là ?
- Eh bien, je m'entraîne Commandant. Répondit-il sous les rires des autres sith.
- Ça suffit ! Vous retournez tous à vous postes, immédiatement ! Capitaine Jarzek, je veux vous voir en privé, tout de suite.
Tous les sith se dépêchèrent de retourner tant bien que mal à leur postes habituels. Finalement, les deux sith se retrouvèrent seuls, avec le cadavre de l'autre allongé sur le sol. Le paysage pu apparaître aux yeux de Jarzek, lui qui l'avait oublié lors du combat. Les falaises et autres paysages montagneux environnant rappelèrent au sith qu'il se trouvait dans un endroit où il ne devait pas être...
- Vous m'expliquez ? dit le commandant tout en regardant le cadavre du sith.
- Euh c'est à dire qu...
- C'est à dire que vous devriez être à votre poste depuis plus d'une heure. Et que tous les hommes qui se trouvaient là auriez dû l'être aussi, et sous votre responsabilité en plus !
- On voulait se distraire un peu, c'est tout...
- En organisant des combats ? Gardez votre énergie pour autre chose, comme votre fonction par exemple. Dépêchez-vous, maintenant. Et que ça ne se reproduise plus.
- Comme les quatorze fois ou vous m'avez répété ça ? répondu Jarzek.
- Magniez-vous !
- À vos ordres Commandants ! conclut-il en se mettant à courir. Dans le même temps, il rengaina son épée dans son fourreau.
Le commandant consterné afficha son désarroi par un geste négatif de la tête, tout en ayant un mouvement roulé des yeux.
Pathétique...Tout en regardant les derniers rayons du soleil, le Commandant repensa aux derniers ordre du chef. La nuit allait être longue...