Les Échos de Mortis - Un Spectre au-delà des Ombres [FINI]

Loucass824 a écrit:Et ce que tu relèves de la "narration" de la postlogie, je ne l'ai jamais vu dans les films.

C'est totalement absent des 7 et 9 ouais, mais je peux t'assurer que c'est présent dans le 8 qui est d'une grande richesse thématique et qui suit une construction narrative absolument irréprochable :wink:

Dire qu'être Skywalker, ce serait être plus qu'un Jedi, c'est un bon départ, une bonne base, socle, je te rejoins. Mais plus en quoi ? Car comme tu l'as dit, la définition du Jedi est, au final, déjà bien large. Y-a-t-il donc tant besoin de décliner une nouvelle appellation pour symboliser quelque chose de plus ? Je sais, ça ressemble à moi qui te met la pression... Lol mais du coup, je pense que c'est une chose que j'attendrai de ton récit. À partir du moment où tu as fais ce choix, tu es coincé avec un bougre comme moi. Mais dis-toi que ce que tu viens de me dire est déjà bien plus clair que la postlogie à elle seule !

Dans la manière dont je le vois, ils ne tentent pas d'être quelque chose de plus, mais d'avoir une approche différente... Revenir aux sources, d'un côté, (avec les textes que Rey a récupéré sur Ahch-To), tout en prenant en compte ce que les Jedi avaient mis en place au fil du temps (via certains holocrons que je mentionne dans un des chapitres de la semaine pro), et en tentant d'incorporer de nouveaux points de vue (celui des Tako'odans, principalement).
Du coup j'espère qu'à l'issue du dernier chapitre, tu auras une vision plus claire de ce que j'ai essayé de mettre en place !

C'est moi qui ai projeté trop de choses sur l'académie je pense. Ça m'a fait songer à l'académie Grissom dans Mass Effect. Plus sélective oui. Mais du coup, si elle est ouverte à tous, les coûts d'une telle installation ? Parce qu'il faut bien nourrir et loger tout ce beau monde... Bon, je vais trop loin déjà une nouvelle fois...

Je ne me suis pas apesanti en détail sur les factures de l'Académie, au départ j'étais parti sur un financement par le Sénat, mais quand les tensions entre le Sénat et Rey sont apparues dans mes idées, ça aurait voulu dire que Poe détournait des fonds, donc je suis parti sur autre chose :lol:

J'ai glissé une petite ligne là dessus à un moment, je crois bien que c'est dans un des chapitres de la semaine pro aussi.

Après, comme tu t'en es expliqué, tu as des sensibilités et des inspirations différentes, assez précises concernant tes partis pris. Donc cela explique beaucoup de choses. Ce que tu as fait, tu l'as fait pour des raisons précises, issues de sources différentes de mes sensibilités. En recherchant un résultat spécifique. Qui est atteint comme tu le voulais. Simplement, sensibilité et rapport différent, donc c'est parfaitement audible.

Oui effectivement c'est une question de sensibilité, et au final le but est le même : maintenant dès qu'on sera en présence de feu, on saura que ça posera soucis à Hephos ! Ca me semblait important de l'illustrer d'entrée de jeu, mais le verbaliser, puis l'illustrer une première fois, me paraissait redondant...

Salut !

J'ai lu ce 3e chapitre et j'ai trouvé l'exposition dans le vaisseau un peu longue (quoique nécessaire) mais la suite, le passage à l'action a plutôt fonctionné sur moi. J'ai trouvé que la présentation des personnages s'y intégrait bien même s'il y avait un côté un peu systématique dans ta façon de procéder qui manquait peut-être un peu de naturel. Mais bon c'est très cinématographique de passer comme ça d'un personnage à l'autre, en montrant parfois le parallélisme entre leurs situations et pour moi qui n'ai lu que très peu de romans SW, ça me parait logique de procéder de cette façon. De plus, le fait de montrer ces personnages comme ayant de nombreuses faiblesses permet d'annoncer un équilibre dans les forces en présence, ce qui est appréciable pour le suspense.

C'est vrai que quand on fait le bilan de ces premiers chapitres, la nécessaire exposition a pris de la place et peut-être que cela aurait pu être disséminé un peu plus au fil du temps. Là, j'ai eu un peu l'impression que tu voulais t'en débarrasser pour être tranquille après et pouvoir raconter ton histoire. En même temps, c'est difficile à doser parce qu'il faut quand même que le lecteur sache de quoi on parle et puisse se projeter dans l'univers mis en place.

Ce que j'ai préféré, clairement, c'est la réflexion sur les différentes formes que peut prendre la force. La force est une des choses qui m'intéresse le plus dans SW. Les possibilités spirituelles de l'univers. Et j'ai hâte de voir la suite de ce que tu vas proposer !

Après ce que j'aime aussi dans SW c'est quand l'humour (ça c'est vraiment trop dur d'en mettre je trouve !) et surtout l'émotion se mêlent à l'action. Tu parlais toi-même d'un de tes modèles dont l'écriture était souvent considérée comme froide et pour être honnête, ce n'est absolument pas mon style. J'espère donc que je pourrai quand même y trouver mon compte, à travers les dialogues par exemple, (parce que je me doute, au vu de ces premiers chapitres, que par souci de cohérence stylistique, on ne va pas forcément se plonger beaucoup dans la tête des personnages). Et puis il me semble que ce qui est primordial pour toi dans une histoire c'est plutôt l'enjeu narratif, je me trompe ?

Et sinon, désolée mais "le Grand Dévoreur" m'a fait un peu sortir de l'histoire parce que c'est le nom du méchant dans le dessin animé Ninjago. C'est un hasard ou tu le savais ?

Merci pour ton retour !

Le pire avec l'exposition, c'est que... J'ai l'impression de l'avoir étalée en fait :transpire:

il y a quelques infos sur les Skywalker que j'avais mis de côté pour les inclure dans un des chapitres suivants par exemple (je crois bien que c'est celui qui arrivera cette semaine). Sur les Héritiers et surtout sur Pha, j'ai essayé de laisser planer un mystère qui fait que des petites touches viendront s'ajouter à son personnage au fur et à mesure...
(Après, ma lecture du moment c'est le tome 1 des Archives de Roshar, et au bout de 200 pages on est toujours dans une dynamique d'exposition où chaque chapitre vient présenter avec beaucoup de détails un nouveau personnage / une nouvelle région / une nouvelle culture / de nouveaux rapports de force sur l'échiquier politique... Donc j'exclue pas que mon rapport à l'exposition soir quelque peu biaisé :lol:

)

L'humour est un point que j'ai du mal à doser... Il y a quelques répliques dont je suis content mais elles sont peut être plus sur un ton pince sans rire. Mais bien souvent, les tentatives d'humour que j'insèrais finissaient à la poubelle quand je relisais le chapitre après quelques jours :transpire:

C'est effectivement l'enjeu que je mets en place qui m'intéresse le plus, disons que dans l'intention je mets les personnages et le propos au service de l'univers plus qu'autre chose.
Après j'essaye au maximum de ne pas négliger les émotions, par exemple il ne me reste plus que le dernier chapitre à écrire, il est en bonne voie mais je prends le temps pour me replonger dans certains chapitres précédents et boucler au mieux pour chaque perso !
En tous cas je ne pense clairement pas atteindre le niveau d'introspection de ton texte (que j'ai juste survolé pour le moment, mais je pense que ta vision de Rey me parlera beaucoup donc je suis très curieux de me pencher dessus avec plus d'attention ! :oui:

)

Alors non c'est totalement un hasard :paf:

je connais Ninjago, j'avais des sets Lego à l'époque et j'avais vu quelques épisodes de la série, mais j'étais resté sur Garmaddon en grand méchant ! À la rigueur si j'ai emprunté le nom ce serait plus à Stan Lee et Jack Kirby avec Galactus, le dévoreur de mondes ^^

Theme musical pour accompagner la lecture

Elles nous conduisirent autour d’un monolithe. Une prison, où était retenu captif l’être céleste qui nous avait ainsi fait appeler.

- CHAPITRE IV -

L’état de Pha-Nastryyl inquiétait Gorrick. Il n’en avait fait part à personne – montrer de la compassion ne ferait qu’attiser la colère de leur leader – mais savait qu’il n’était pas le seul que le doute assaillait. Huit ans déjà qu’ils avaient commencé leur quête de pouvoir et de vérité. Mais toujours, leur objectif leur échappait. Les épreuves traversées dans les Régions Inconnues en avaient déjà épuisé beaucoup, et maintenant cette course effrénée, avec de surcroît des flutarks de Jedi à leurs trousses. D’abord, le Chevalier Solitaire à la lame crépitante qui avait retrouvé leur trace encore et encore à mesure qu’ils avançaient dans la Galaxie. Et maintenant, voilà qu’ils étaient plusieurs. Ça compliquait les choses, indéniablement.
Sans compter que Gorrick et les autres espéraient que ces pouvoirs promis leur permettraient de régner sur la Galaxie. Or, après ce que Pha avait dit à la Jedi, la rumeur commençait à enfler qu’elle n’avait nullement l’intention de les laisser régner, et que son seul but était de tout réduire en cendres.
— Foutaises ! leur avait soutenu le Fosh. Vous pensez réellement qu’elle ferait tous ces efforts, nous mènerait aussi loin, simplement pour tout détruire ensuite ? Elle voulait intimider ces Jedi amateurs, voilà tout.
Il aurait aimé y croire lui-même. Il ne restait que vingt d’entre eux, en comptant Pha. Leur vaisseau commençait à paraître bien vide. Et ils pourraient finir par être réduits à l’équipage minimum pour le maintenir en fonctionnement…
Depuis qu’ils avaient quitté Fondor, Pha était à peine sortie de sa cabine, elle se nourrissait peu. De plus en plus le Côté Obscur marquait son visage, creusant encore davantage ses cicatrices. Chacune de ses tentatives pour interroger leur prisonnier Nikto avait été bien trop brutale, et s’était soldée par l’évanouissement de ce dernier avant qu’il n’ait pu prononcer le moindre mot. C’était le patron d’une des usines de Fondor, qui fabriquait en apparence des pièces pour barges de transport tout à fait classiques, mais les Héritiers avaient découvert sous le bâtiment une ligne de production secrète qui servait à la fabrication de pièces d’artillerie pour des frégates de guerre Morgukai. Il avait donc forcément des informations sur l’Ordre, et à ce stade n’importe quelle piste aurait été acceptable.
À présent ils faisaient route vers Devaron. Un contingent de guerriers Morgukai y avait récemment semé le trouble, ils espéraient retrouver leur trace et ainsi interroger d’autres Niktos, peut-être plus proche du commandement de l’Ordre. Ou en tous cas, qui seraient plus résistants à l’humeur massacrante de leur leader.

En attendant, Gorrick mangeait une ration froide, dans la salle qui servait de réfectoire au Destin d’Oblivion, avec pour seule compagnie Sonata, une Theelin particulièrement antipathique au crâne rasé (Crampay Vé prétendait qu’elle avait des cheveux d’un bleu encore plus vif que les taches qui constellaient la moitié droite de son visage, quand l’Aube l’avait accueillie). Elle s’amusait à lancer des couteaux contre le mur en frôlant à chaque fois leur prisonnier Nikto. Ledit Nikto, à moitié conscient, avait les bras suspendus au plafond, et le long de ses jambes coulaient à intervalles réguliers des gouttes de sang. Gorrick serra le poing dans un cliquetis. Si son bras métallique (et la douleur qui l’accompagnait) ne lui rappelait pas à chaque instant les pouvoirs immenses qu’il avait déjà gagnés, il en viendrait presque à regretter sa place minable, mais confortable, au sein de l’Aube Écarlate. Mais pour tout grisants que soient ces pouvoirs, ils le terrifiaient aussi. Cette peur surgissait à chaque fois qu'il posait les yeux sur ce qui avait été autrefois sa chair. Comme beaucoup, enfant il avait été abreuvé de récits sur les guerriers pouvant faire appel à la Force. Il ne pouvait s'empêcher de s'interroger sur ce qui rendait possible l'accès à un tel pouvoir via une technologie aussi ancienne. Et il redoutait par-dessus tout le prix à payer. Car s'il avait bien appris une chose, en grandissant parmi les assassins de l'Aube, c'est que chaque bribe de pouvoir se payait au prix fort.
Sonata arriva à court de couteau, ce qui ramena un peu de calme dans la vaste cabine. Son regard se posa dans le vide, et une profonde tristesse eut l’air de la traverser. Gorrick, à cet instant, eut presque de la peine pour la jeune Theelin. Elle remarqua qu’il la fixait, et lui lança un regard mauvais. Elle alla décrocher la dizaine de poignards plantés dans le mur derrière le prisonnier, et sortit sans prononcer un mot. Même après huit ans passés ensemble, à traverser des épreuves qui auraient soudé n’importe quel autre groupe, Gorrick avait encore du mal à cerner certains des Héritiers.
Kovbe fit brusquement irruption dans la cuisine du vaisseau. C’était un grand Kyuzo dégingandé, ses yeux et sa bouche couverts par un masque qui filtrait l’air, et son crâne à la peau vert pâle constamment caché sous la capuche de son poncho gris.
— Ah Gorrick ! Tu as parlé à Sonata ? demanda-t-il dans sa langue, entre deux respirations saccadées. Je viens de la croiser, je l’ai saluée et j’ai bien cru qu’elle était prête à me frapper pour toute réponse…
— C’est Sonata, tu sais comment elle est. D’après Vé, elle aurait traversé son lot de mauvaises passes. Enfin, comme nous tous, on ne se retrouve pas embarqué dans l’Aube par hasard. Elle pourrait, je sais pas, nous parler. On est tous dans la même galère...
— Ça tu l’as dit… mais je ne suis pas venu pour bavarder de nos compagnons d’infortune. Tu sais où est la Première Héritière ?
— Elle est partie, sûrement dans sa cabine, quand celui-là s’est évanoui, encore, répondit Gorrick en pointant le Nikto suspendu avec son bec. Qu’est-ce qu’il y a, les Jedi nous ont retrouvés ?
Sa maîtrise du kyuzon n’était pas parfaite, mais il commençait à se débrouiller. Kovbe était un des Héritiers à qui il faisait le plus confiance. Un des seuls à qui il aurait confié sa vie sans sentir le besoin de surveiller ses arrières en permanence. Et le Kyuzo lui était reconnaissant de cet effort vis-à-vis de sa langue natale, surtout depuis que leur droïde de protocole était tombé en rade au beau milieu des Régions Inconnues.
— Non, c’est pas les Jedi. Je bidouillais les fréquences radio, pour tenter de m’infiltrer dans les canaux sécurisés de la République, vérifier si on était recherché, s’ils avaient le signalement du vaisseau, ce genre de choses. C’était pas évident, ça je peux te le dire, les choses ont beaucoup changé en huit ans, les nouveaux murs anti-slicers sont vraiment…
— Kov, je doute pas que tu y sois parvenu, viens en à la conclusion, l’interrompit Gorrick.
— La conclusion, oui bien sûr, voilà ce que j’ai capté : la République s’inquiète d’une coupure totale de la planète Kintan de tous les réseaux de com, et apparemment il y aurait même un blocus de vaisseau qui encerclerait complètement la planète.
— Et donc ? En quoi ça nous concerne ? Kintan n’est pas sur notre trajectoire avant plusieurs jours à ce rythme-là. S’il y a réellement un problème, la République aura certainement fait le ménage d’ici à ce qu’on y arrive. À moins que… tu penses que les Morgukai se sont réfugiés là-bas avec la Dague ?
— Bien sûr ! C’est leur monde d’origine, quoi de plus logique pour eux que de s’y barricader ! ajouta Kovbe, surexcité par sa découverte.
— C’est trop logique, justement. Trop prévisible, marmonna le Fosh, pensif. Ça pourrait être une distraction, attirer nos efforts sur ce monde, épuiser nos forces à pénétrer leur blocus et leurs forteresses, pendant que la Dague filera hors de notre portée…
— Allez, Gorrick, tu crois vraiment que les Morgukai sont aussi malins que ça ? C’est pas la subtilité qui les étouffe.
— Non, ça c’est sûr…
— S’ils avaient voulu nous attirer sur une fausse piste, ils n’auraient pas déployé autant de moyens, ça je peux te le garantir. S’ils concentrent toutes leurs forces pour protéger cette planète, c’est qu’il y a une raison. On parle de centaines de vaisseaux de guerre Nikto, assez pour que la République ait les jambes qui tremblent comme des dournaks ! Une telle concentration ne peut signifier qu’une seule chose : la Dague est là, ils savent qu’on est sur leurs traces et qu’on finira par tomber sur un otage qui en saura plus que celui-là. Donc ils se fortifient avant qu’on leur tombe dessus.
Gorrick jeta un œil au Nikto, visiblement éveillé et agité de spasmes de douleur.
— Ouais, on tirera rien de celui-là de toutes manières. Allons trouver Pha-Nastryyl, tu lui exposeras ta découverte, c’est à elle de décider si ça vaut le coup de se heurter à un blocus planétaire sur la base d’une théorie.

Theme musical pour accompagner la lecture

Par les exploits que j’ai accomplis, et malgré mes désapprobations, je fus placé à la tête de notre Ordre. Et aujourd’hui, j’enregistre ces mots alors que je m’apprête à être trahi par ceux que je considère comme mes frères d’arme, mes compagnons dans notre quête des mystères de la Force.

- CHAPITRE V -

Le Faucon Millenium volait au-dessus des vastes forêts verdoyantes de Takodana. En survolant une clairière, Ga’o-Ween remarqua un attroupement d’enfants qui couraient derrière le vaisseau en faisant des grands gestes de main. Elle leur répondit depuis son siège de co-pilote, bien qu’elle fût trop haut pour que le groupe ne la vît. Les Skywalker étaient repartis pour l’Académie avec Chewie, afin de se renseigner sur les Morgukai et tenter de prévoir la prochaine frappe de ce groupe qui se faisait appeler les Héritiers de Vador. Rey était restée sur Fondor pour s’assurer que tous les ouvriers qui avaient subi l’attaque soient pris en charge, et avait prévu de prendre ensuite une navette de transport (probablement hors de prix) vers Coruscant.
Le vaisseau passa au-delà d’une crête, et le lac s’étendit sous les yeux de Ga’o alors qu’elle actionnait un commutateur pour aider Chewie à adapter sa vitesse de vol. Cette vue l’émerveillerait toujours. D’un côté du lac, là où se tenait auparavant le repaire de Maz Kanata, le château avait été rebâti quasiment à l’identique grâce au généreux mécénat de Lando Calrissian, qui continuait à fournir à Rey les ressources financières dont elle avait besoin. On y trouvait désormais les chambres et les salles de vie pour tous les étudiants de l’académie.
De l’autre côté, sur les ruines d’un ancien Temple Jedi longtemps oublié, se dressait l’Académie Organa un imposant bâtiment qui, vu du ciel, avait une forme triangulaire aux pointes aplaties, à la manière d’un xesh. La façade était en bois clair finement ouvragé, avec des arabesques, spirales et symboles gravés autour des portes et des fenêtres. Au-dessus de ses quatre étages se dressaient trois tours, aux toits en formes de cloches de bronze, qui formaient le Sanctuaire des Skywalker. Chaque tour représentait un des piliers de l’Ordre, l’Écoute, l’Harmonie et l’Équilibre. Des dizaines d’adeptes s’y entraînaient à se connecter au grand Tout, trouver sa place dans la Galaxie et suivre la voix de la Force.
Enjambant le lac, un grand pont en pierre claire et en transparacier, aux courbes élancées et à l’architecture élégante, raccordait ensemble les deux bâtiments. Partant de la plus haute tour de l’ancien château de Maz, il menait jusqu’à un chemin entouré d’arbres larges et noueux qui conduisait directement à l’entrée de l’Académie. Les tours du Sanctuaire dépassaient de la cime des arbres, mais la forêt était tellement dense autour que les toits du bâtiment triangulaire étaient recouverts de mousse et de végétation.
Le soleil blanc se couchait derrière l’horizon et illuminait le lac d’éclats bleus et roses, qui miroitaient sur le pont et ajoutaient au splendide du spectacle. Encore plus que cette vue du lac, Ga’o ne s’imaginait pas pouvoir se passer de ce frisson qu’elle ressentait dès qu’elle franchissait le pont et s’enfonçait entre ces arbres millénaires, qui conféraient au lieu un aspect mystique, hors du temps.
Le Faucon fit demi-tour au-dessus des eaux calmes et translucides du lac, et alla se poser dans une clairière qui surplombait le château. La Kessurienne et le Wookie échangèrent un regard complice, comme à chaque fois qu’un vol se déroulait sans encombre. Chewbacca indiqua au groupe qu’il prenait directement le chemin de sa chambre (ou plus probablement celui des cuisines) et Ga’o rejoignit Hephos et Kyls qui étaient déjà au bas de la rampe.
— Avant qu’on ne passe des heures dans les archives, je propose qu’on commence par demander à Beaumont s’il pourrait nous éclairer, lança-t-elle en les rattrapant.
— Exactement ce que je pensais, s’exclama Hephos. Il commence déjà à faire nuit, dépêchons-nous de traverser jusqu’au Sanctuaire.
— Oh, tu connais Beaumont, dit Kyls. On pourrait se pointer au milieu de la nuit ou aux premières lueurs de l’aube qu’il aurait toujours la tête plongée dans un bouquin ou une holo-archive. Mais bon, c’est pas une raison pour traîner non plus, chaque minute perdue, et ces kreetles se rapprochent de leur but.
— Tout à fait. En route !

Alors qu’ils descendaient vers le château, quelques lucioles ardentes commençaient à sortir des bois. La végétation de la planète semblait n’avoir rien de particulier à première vue, mais les feuilles des arbres et des fleurs présentaient des motifs incroyablement complexes qui n’étaient révélés que sous la lumière iridescente des lucioles ardentes, ou celle des sabres laser. Ce qui ajoutait encore à la féérie du lieu, pour qui s’aventurait à quelque balade nocturne. Bien qu’elle n’ait pas de sabre laser, Ga’o était souvent sortie, un cristal Kyber dans le creux de la main, passant d’arbre en arbre pour observer cette étrange résonnance qui se produisait lorsqu’on approchait la pierre des feuilles.
Les natifs de Takodana vivaient au plus profond des vastes forêts de la planète, et préféraient puiser de l’eau à l’abri d’immenses cavernes souterraines plutôt qu’exposés aux dangers des lacs. Ils disaient dans leurs légendes que ces motifs avaient été imprimés sur les feuilles par la lumière des étoiles, nuit après nuit, et qu’ils retraçaient l’évolution des constellations dans la voûte céleste de la planète. Ils appelaient ce phénomène la mémoire du firmament, et c’était pour eux la preuve la plus sacrée de l’existence de leur divinité, le Père des Étoiles, qui guidait toute vie à travers la galaxie. C’était la raison pour laquelle, du temps où Maz Kanata tenait sa cantina, elle imposait des règles strictes à tous les explorateurs et contrebandiers qui cherchaient refuge en ces lieux : réduire les lumières extérieures au minimum, pour ne pas perturber ce processus exceptionnel et éveiller la colère des Tako’odans. En bâtissant son académie, Rey avait tout naturellement suivi le même précepte, et c’est ainsi que le spectacle qu’offrait le ballet des lucioles gardait toute sa beauté.
Lorsque le trio arriva de l’autre côté du pont, le soleil avait disparu, les trois lunes faisaient leur apparition derrière les lointaines montagnes, et des centaines de lucioles volaient à présent au-dessus du lac. Elles tourbillonnaient, prises dans une dance incessante qui donnait le tournis à la jeune Kessurienne, mais il était si difficile d’en détacher les yeux… Elle dut cependant s’y résoudre, et avancer sous les épaisses branches en direction de l’Académie.

Contrairement à leur prédiction, Beaumont n’était pas plongé dans ses recherches. Mais il n’était pas non plus en train de se détendre, et encore moins de dormir. Il était au bord du Grand Bassin. Entre les trois tours se trouvait un long patio rectangulaire à ciel ouvert, au milieu duquel se trouvait un bassin où se reflétaient les étoiles, entouré de colonnes striées qui soutenaient un mince toit permettant de circuler autour du bassin en cas d’intempéries. Encore plus que les salles de méditation, c’était l’endroit de prédilection de Ga’o – et de beaucoup d’autres Skywalker – pour être au calme et se connecter à la Force. Beaumont était assis en tailleur au bord de l'eau. Une demi-douzaine de jeunes enfants, assis autour de lui, semblaient l’écouter avec une grande attention. En tant qu’archéologue, Beaumont connaissait une quantité astronomique d’histoires et de légendes, et bien qu’il fût toujours très occupé, il ne rechignait jamais à transmettre un peu de sa passion. D’autant plus que ce groupe en particulier était constitué d’orphelins, que Ga’o et Kyls avaient sauvé d’un trafic d’esclaves dans l’ancien espace Hutt quelques semaines plus tôt, et qui n'avaient pas encore eu la chance de trouver une nouvelle famille.
Beaumont Kin était un humain de taille moyenne natif de Lerct. Il était profondément passionné par l’histoire, et savait transmettre ses savoirs aux étudiants de l’Académie comme personne. Il avait passé sa jeunesse à arpenter les sites archéologiques de la Galaxie, et si son poste à l’Académie lui prenait trop de temps pour voyager autant qu’avant, il occupait encore la plupart de ses nuits le nez plongé dans ses notes et dans les archives, à la recherche d’une grande découverte qu’il disait avoir poursuivie toute sa vie, et qu’il sentait approcher à grands pas. De grands pas qui, de l’avis de Ga’o, l’amenaient plutôt vers un inquiétant manque de sommeil. À l’approche des Skywalker, il leva la tête, et glissa à ses auditeurs :
— Je vous laisse un instant sur cet insoutenable suspense.
Il se leva avec un clin d’œil en direction de l’assistance, et fit quelques pas au-devant du trio.
— Eh bien, vous rentrez de Coruscant plus tôt que prévu… tout va bien ?
— Tout va bien oui, répondit Ga’o. Mais on ne revient pas de Coruscant, en réalité. On a fait face à un sacré contre-temps sur Fondor. Rey est partie seule pour Coruscant, et nous…
— Vous avez besoin de mon aide et de mon expertise sur un culte secret lié à la Force qui vous met des bâtons dans les roues.
— C’est… étonnamment précis, dit Hephos avec circonspection.
— Il faut dire que ça devient une habitude, marmonna Kyls.
— Exactement ! s’exclama Beaumont, toujours fier de pouvoir mettre ses années d’étude au service d’une cause plus grande. Allons-y sans tarder, vous me raconterez tout sur le chemin des Archives !
Il s’élança en avant, et après trois pas se retourna pour ajouter :
— En revanche… est-ce que l’un d’entre vous pourrait rester avec les enfants ? Juste pour leur raconter encore une ou deux histoires, avant de les raccompagner vers les dortoirs.

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Avoir autant de visages tournés vers lui, avec leurs grands yeux qui le fixaient intensément, rendait Hephos quelque peu nerveux. Il appréciait passer du temps avec les plus jeunes pensionnaires de l’Académie, il trouvait toujours merveilleusement instructive la manière dont leur esprit percevait le monde. Il lui avait donc semblé naturel de se porter volontaire à la requête de Beaumont. Mais la situation n’en était pas moins intimidante.
— Bon… une histoire donc. Où est-ce que vous en étiez, avant que nous arrivions ?
— Monsieur Beaumont nous racontait comment Dark Bane avait mis fin aux guerres des Seigneurs Sith pour instaurer la Règle des Deux ! dit un Gran à la peau rougeâtre.
— Oui, avec plein de bataille ! ajouta une Ovissienne.
— Et du sang, et des jambes coupées ! surenchérit un Umbaran.
— Ça, ça m’étonnerait beaucoup de sa part, murmura Hephos. Et qu’est-ce que vous diriez… d’un conte ? Oui, un conte ce sera très bien.
Il redressa son dos, jeta un rapide coup d’œil à l’eau sombre du bassin derrière lui, cherchant ses mots, et commença, malgré les visages déconfits des enfants, déçus que leur ruse n’ait pas fonctionné.
— Il y a bien longtemps, bien avant que les étoiles n’illuminent la Galaxie, vivaient deux créatures. L’une était faite de lumière pure, et l’autre de ténèbres. Chacune avait sa place pour maintenir la Galaxie en équilibre, l’une ne pouvait exister sans l’autre, mais aucune ne devait jamais chercher à empiéter sur la part qui n’était pas la sienne.
— Elles ressemblaient à quoi ?
— Pardon ?
— Les créatures, elles ressemblaient à quoi ?
— Elles étaient grandes ?
— Comment vous voulez qu’on s’implique dans l’histoire si on n’a aucun détail ?
— Et bien, ce sont avant tout des idées, des concepts… les philosophes qui ont écrit ce conte les ont dessinées avec les formes d’un grand griffon au plumage éclatant et d’une gargouille sombre comme une nuit sans lune.
— Et il y a des batailles dans cette histoire ?
— Il y a des batailles, oui. Une bataille, qui a opposé les deux entités, et qui a fait basculer la Galaxie à tout jamais. La créature obscure a tué sa sœur lumineuse, pensant ainsi prendre le contrôle d’un univers de chaos. Mais la mort du griffon a eu un effet… inattendu. Son essence se serait répandue à travers le vide de l’espace, donnant naissance à l’énergie qui connecte toute chose et qu’on nomme la Force. Quant à la gargouille des ténèbres, elle aurait alors été changée en pierre, condamnée pour l’éternité à cause de ses actes contre-nature.
— Mais… mais si la Force est née d’une créature de lumière, pourquoi est-ce que les Sith peuvent aussi utiliser ses pouvoirs ? demanda la jeune Ovissienne.
— C’est là la limite des contes, répondit Hephos avec un sourire. Ils ont plus valeur de guide moral, ou de réponse poétique à une question trop vaste, que de vérité historique.
— D’accord, je crois que je comprends… Mais dans ce conte-là, quand est-ce qu’il y a une vraie bataille ?
À défaut de regretter sa décision, Hephos commençait à se dire que la soirée allait être plus longue qu’il ne l’avait imaginée.

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Kyls et Ga’o-Ween suivaient Beaumont dans le dédale de couloirs du Sanctuaire. Il vit son ancien professeur passer sa main dans sa courte barbe châtaine, en réfléchissant tout haut.
— Des Morgukai, donc… Intéressant.
— C’est ce qu’il semblerait en tous cas. Qu’est-ce que ça a d’intéressant ?
— Et bien RyYkja me racontait qu’il y a à peine quelques jours, des Skywalker – Niif’f et Ahorō, il me semble – avaient eu affaire à un vaisseau de guerre Nikto qui faisait route pour Kintan et s’adonnait à une série de pillages sur leur chemin, à laquelle nos deux amis ont mis fin.
— Ça pourrait être une coïncidence, avança prudemment Kyls. Une déduction trop hâtive pourrait nous faire perdre un temps précieux.
— Effectivement, acquiesça Ga’o. Rassemblons le plus d’informations possibles avant de prendre une décision.
Le groupe arriva dans la Bibliothèque du Sanctuaire, où étaient conservés tous les ouvrages reliés ancestraux, les artefacts mystérieux, les archives compilées au fil des années. Il y avait les livres comme le Rammahgon, qui recensaient les fondements de l’Ordre Jedi, des parchemins décrivant les préceptes des Suivants de Palawa, des tablettes présentant le fonctionnement de l’Académie de Chatos, des Holocrons plus récents, qui dataient d’après la formation de la République. Ceux de Maître Avar Kriss étaient les préférés du Feeorin. C’est auprès d’eux qu’il avait appris que chaque Jedi ou Skywalker percevait la Force différemment, et donc que chacun avait sa propre manière de l’appréhender, de communier avec, et d’en solliciter l’aide. Il appréciait particulièrement l’entendre décrire la manière dont elle-même voyait la Force, comme un chant, une mélodie, une musique. Entendre ces enseignements l’avait apaisé au moment où la manifestation de la Force pour lui se faisait plus douloureuse, et l’avait poussé à persévérer pour percer ce mystère et devenir un grand Skywalker, capable d’aider les peuples de la Galaxie.
Beaumont fit de la place sur une table de travail, en rangeant à la hâte les vieux documents parsemés de runes Sith et des symboles alchimiques étranges qui constituaient le cœur de ses recherches depuis de nombreuses années. Il disparut quelques instants derrière la myriade d’étagères, et revint en lançant au duo une dizaine de disques d’archives.
— On peut commencer nos recherches par-là, ça devrait déjà nous occuper pour quelques heures.
Kyls commençait à se dire que la soirée allait être plus longue qu’il ne l’avait imaginée.

Chapitre suivant

Et voilà pour les deux chapitres de la semaine, des chapitres plus posés, avec une plongée dans une scène quotidienne entre les Héritiers et la découverte de l'Académie Organa et du Sanctuaire des Skywalker !
J'espère qu'ils vous plairont, bonne lecture !

Chapitres 3, 4 et 5 lus !
J'avais pas commenté le chapitre 3, voilà qui est maintenant réparé.

J'aime beaucoup la diversité des races qui apparaissent dans ton récit, et les nouveaux personnages qui sont introduits ici sont très bien caractérisés, tant au niveau psychologique que physique.
Bon, je trouve que les répliques, surtout celles de Rey, font un peu trop cliché par moments.
Comme Loucass824, je suis pas fan du dialogue direct pour Chewbacca. Je trouve juste ça bizarre :neutre:

En effet, ces deux chapitres sont plus posés, mais j'aime bien. Alors oui, ça fait beaucoup d'exposition dans le chapitre 5, mais personnellement ça ne me dérange pas. J'apprécie ces descriptions de l'Académie, de la faune et de la flore de Takodana, les nombreuses références à l'univers (xesh, Avar Kriss...).

Et d'ailleurs, c'est quoi un flutark ? Je saisis l'idée du flutark de Jedi mais je suis curieux.

Bon sinon, j'ai encore relevé quelques coquilles.
Chapitre 3 :

Des tâches plus claires descendaient sur son front...

Ses mouvements étaient légers, calculées pour que ses adversaires se gênent entre eux

Nous ne nous faisons pas appelés Jedi

Il sera bientôt libre ! [...] Et il est affamée !

Chapitre 5 :

Ou plus proba-blement celui des cuisines

Mais si mon perfectionnisme devient lourd, dis-le moi.

Tiens d'ailleurs, y'a plus de musique ?

Merci pour ton retour !
Pour flutark le mot est inventé, je voulais une sorte d'insulte en Huttese pour replacer un "salopard" ou quelque chose dans ce genre (c'est quelque chose que Ostrander fait pas mal quand il écrit des chasseurs de prime par exemple) (mais maintenant que j'y pense je me demande si c'est pas clin d'oeil involontaire aux comics Gardiens de la Galaxie, Rocket Racoon utilise souvent un langage châtié de ce genre et c'est pas impossible que je l'ai tiré de là :think:

)
Pour les coquilles je suis preneur, il y en a malheureusement toujours qui échappent aux relectures :transpire:

Pour les musiques je comptais mettre initialement des variations des themes utilisés pour les chapitre 1 et 3, mais j'ai pas eu le temps de les chercher dans la BO desquels ils sont tirés, je vais essayer de les rajouter ce weekend ^^ Sinon je partirai sur un bon vieux morceau de Williams

Merci pour ta lecture et ton retour toujours détaillé !

Le truc de ce chapitre 4 c'est que de base il était encore plus court, quasi uniquement centré sur le dialogue de Gorrick et Kovbe, pour indiquer où allaient se diriger les Héritiers ensuite... je l'avais d'abord rallongé une première fois en ajoutant quelques états d'âmes de Gorrick, puis une seconde fois en y introduisant dès maintenant le personnage de Sonata (on parlait l'autre jour de persos qui n'étaient pas trop prévus à la base et qui finissent par s'imposer, Sonata et de ceux là justement).

Au sujet des Héritiers... c'est effectivement vers ça que je voulais tendre. C'est une bande de losers, qui ont grandi dans la criminalité et donc ont ce truc ancré en eux qui les poussent à ne faire confiance à personne. Ils ne sont pas très forts, donc ils cherchent à acquérir plus de puissance. Si parmi eux il y a une vraie menace, une qui soit réellement puissante et convainque de ce qu'elle fait, c'est Pha. Les Héritiers, je les vois comme une bande qui pensaient avoir trouver un moyen de gagner des galons facilement, et qui commencent à accuser le coup des déconvenues... J'aimais cette dynamique plus empreinte de doute, plutôt qu'une bande de fanatiques aveugles. Toute la question c'est de voir la suite : si ils avancent dans leur quête, peut-être qu'ils reprendront confiance. Si leur objectif continue de leur échapper, est-ce que les tensions vont escalader... ?
Concernant Gorrick c'est une bonne lecture du personnage :oui:

Il doute, mais il n'a plus que ça. Donc il se raccroche à ce qu'il peut...

Je m'avance un peu mais effectivement c'est surtout Gorrick qui ne fait confiance à personne oui. On croisera dans le groupe un noyau plus uni

Pour Lando... C'est un personnage que j'aime beaucoup, mais je ne lui ai trouvé aucune place logique dans cette histoire. Donc plutôt que de l'insérer au chausse pied pour le fan service, c'était un moyen de le mentionner avec un clin d'oeil plus discret. Le monde de la pègre n'est pas tellement au centre de cette histoire là (étant donné que les Héritiers s'en sont détachés), mais il est dans mes plans pour une suite. Lando y aurait davantage sa place, donc peut-être qu'il finira par se frayer un chemin à ce moment là, mais pour l'instant même moi je ne saurais en être sûr

Disons que quand j'écris en prenant un personnage comme narrateur, je m'en sers surtout pour être les yeux du chapitre : je décris ce qu'il voit, à travers ce qu'il sait... et je mets assez peu l'emphase sur une introspection, j'en suis conscient. Peut-être parce que j'ai plus l'habitude d'écrire des scénarios de court-métrage (où ce qui se passe dans la tête des persos passe avant tout par le jeu) ou bien des campagnes de jeu de rôle (forcément très descriptives du côté du MJ, le côté introspectif étant ensuite propre à l'investissement de chaque joueur). Ou peut-être que c'est une conséquence de n'écrire quasiment que des rapports scientifiques forcément ultra factuels et mécaniques dans leur déroulé depuis plus de 5 ans :transpire:

Après pour ce que j'ai planté... leurs traumas s'expriment surtout dans le feu de l'action (d'où l'importance de les introduire dans l'action). Là ils sont dans une situation plus calme, et en même temps pressés par le temps. Ce que j'ai introduit dans le chap précédent, c'est avant tout pour m'en servir plus tard, mais je me voyais pas non plus rappeler les trucs à chaque chapitres au risque d'être lourd :think:

Chewie pourrait être un Skywalker, bien sûr... s'il s'imposait la discipline de méditation et d'entraînement des autres. Mais j'ai dans l'idée qu'il aime son train de vie et qu'il préfère rester indépendant :wink:

Concernant Rey... il faudrait que je fasse les comptes, mais au final en terme de proportion elle est la narratrice de peu de passages, en définitive (je planche actuellement sur une suite, où j'ai prévu pour elle un chemin particulier qui fera qu'elle devrait être plus présente). A l'origine elle devait être beaucoup plus centrale à l'histoire, avec les nouveaux venus en arrière plan. Puis à mesure que venaient les idées pour leur personnalités, leur arc, j'ai eu envie que ce soit eux qui prennent d'avantage le devant de la scène. J'ai quand même prévu des choses pour Rey, mais elle a une place moins centrale que quand j'ai débuté le plan de mon histoire ça c'est clair. En tous cas, elle sera présente dans le chapitre 6 :oui:

Takodana m'apparaissait comme une planète intéressante pour établir l'Académie du fait de son histoire (l'ancien Temple de l'autre côté du lac est un élément présenté dans la Haute République, j'aimais bien l'esthétique du chateau de Maz, donc en voyant ça je me suis dit banco !), mais je trouvais la planète très plate, visuellement pas très engageante, donc j'ai eu à coeur de lui apporter un peu plus de spécificités, content que ça soit réussi !
Mes remarques de la dernière fois concernaient plus une vie à l'intérieur de l'Académie (on ne va pas suivre un élève qui vit dans son intégralité une journée de cours, par exemple), mais après elle sert de décors à quelques scènes donc pour ça j'ai tenté de caractériser le lieu un minimum...

C'est vrai que la présence des enfants aurait pu être une sorte de thérapie pour Hephos, ouaip, ça aurait été une bonne idée ! Mais ça n'aurait pas pu être le point de vue de Kyls, vu que... il était déjà plus là ^^

La voix était volontaire oui ! Quand j'évoque le côté obscur je parle à plusieurs reprises de ses murmures, donc j'ai trouvé que c'était une bonne manière de continuer à "personnifier", en quelques sortes, la Force !

Loucass824 a écrit:Après, vu la longueur de mes chapitres, et la longueur dont je fais preuve en général, ce n'est peut-être que moi qui en veut toujours plus en longueur... Lol

Disons que j'essaye au maximum de rester concis, c'est Stephen King je crois qui disait qu'après avoir rédigé un texte, il faut élaguer pour n'en garder au final qu'un tiers (ça me parait un peu excessif, il conseille même de couper ses passages préférés pour améliorer le rythme, mais j'avoue que je n'en suis pas à cette extrémité non plus :paf:

)
En tous cas ne pas m'appesantir quand j'en ressens pas le besoin, en plus d'essayer de maintenir un rythme qui capte l'attention, me permet aussi de me relire plus facilement.
Mais bon, pour tous dire j'avais prévu à l'origine 200 pages, 20 chapitres d'une dizaine de pages chacun (sur un doc word au format livre de poche), et j'en suis aujourd'hui à... 330 :transpire:

Donc c'est que je ne dois pas être si concis que ça au final

Ah, en tout cas c'est sympa d'apprendre que tu as versé dans ces autres formats ! Tout ce contexte explique encore davantage d'où provient ta sensibilité, et pourquoi elle s'est développée ainsi. Peut-être pas grand chose, mais ça m'intéresse toujours d'en apprendre davantage là dessus. Ton passage initial avec Gorrick était dans l'esprit de court métrage du coup ?

Mmh je dirais que je la voyais de base comme une scène purement utilitaire, juste un dialogue pour amener les personnages d'un point à un autre... Mais c'est sûrement quelque chose qui a plus de sens dans un script que dans un bouquin où on a fatalement moins de contraintes, d'où l'ajout de quelques points de caractérisation en plus pour Gorrick (mais peut-être pas pas assez, visiblement)

Ah mais tu spoiles ! Donc Rey va survivre à ce récit à son terme, bravo pour la tension si elle est en danger à un moment... Lol mais je comprends cette volonté d'exposer la nouvelle génération plus avant. Reprendre les persos déjà connus, c'est bien, mais lorsqu'on imagine des persos originaux, on a envie de laisser tout ça s'exprimer.

Mais j'ai dit surtout que son parcours serait particulier... dans un univers où la mort d'un Jedi n'est pas nécessairement la fin (ni celle d'un Sith, d'ailleurs). Donc survivre ?

(A dire vrai, je ne suis pas fan de la mort comme ressort dramatique principal pour craindre pour les personnages... Je trouve qu'il y a des sorts "pires", ou du moins plus intéressants, mais il est vrai qu'une bonne scène de mort est toujours marquante et élève les enjeux...)

Liens de thèmes musicaux ajoutés pour ce brave Gorrick et pour représenter l'Académie !

@Loucass sur le remplissage des pages j'ai utilisé une police taille 11 donc ça reste assez standard, pour le nombre de mots j'en suis à un peu plus de 70 000

Après tuer un personnage, c'est soit attendre que son arc soit terminé, et dans ce cas il y a le risque qu'elle se sente un peu venir, qu'il y ait cet effet "maintenant il sert plus à rien, on peut s'en débarrasser", soit l'empêcher de compléter son arc et donc finir sur une note frustrante... C'est compliqué ^^

Si tu prends Vador par exemple, le nombre de personnages qu'il tue est au final très réduit... le plus important du lot c'est Ben, qui se laisse mourir (et a le rôle du mentor donc voué à ne pas faire de vieux os). Dans le V sa seule victime est dans son propre camp. Dans le VI je suis même pas sûr qu'il fasse un mort (en temps que Vador, donc l'Empereur compte pas)
Finalement les passages les plus meurtriers du perso sont venus avec l'episode III et Rogue One, mais son aura était déjà incontestée avant ça !

Theme musical pour accompagner la lecture (on reste sur du classique cette fois)

Ils disent que je suis le traître, moi qui les ai conduits à l’impossible victoire contre l’inarrêtable envahisseur venu des confins. Mais en réalité, nous avons trahi notre mission originelle.

- CHAPITRE VI -

Rey n’avait jamais connu de nuit réellement reposante. Difficile d’avoir le sommeil profond au milieu des dunes de Jakku, prise en étau entre le froid de la nuit et les périls du désert. Même depuis qu’elle avait fondé son Académie, elle gardait un sommeil léger, toujours à l’affut de la moindre perturbation qui pourrait annoncer qu’un danger planait sur ses élèves. Mais elle savait que Finn et Beaumont passaient souvent des nuits entières à consulter, trier et rédiger des archives, ne se couchant qu’au matin, et qu'ils pourraient ainsi réagir rapidement en cas de problème. Ne plus être seule l’apaisait, au moins en partie. Les vieilles habitudes persistaient toujours, dans un coin de sa tête, et ces derniers temps, son sommeil était troublé par des souvenirs du passé qui avaient tous un point commun : Ben Solo.
Alors qu’elle se trouvait quelques instants plus tôt dans une navette de transport – hors de prix – pour Coruscant, elle bascula à nouveau dans le hangar d’un croiseur du Premier Ordre, dos au vide de l’espace, Ben face à elle. Non, pas Ben. À l’époque, il était encore rongé par Kylo Ren. C’était le masque lézardé de veines rougeoyantes qui la regardait fixement. Et c’était ce masque qui s’apprêtait à lui révéler la vérité qui allait l’ébranler.
Après la mort de Snoke, apprendre que ses parents n’étaient personne, qu’elle n’avait pas de grand destin pré-écrit l’attendant dans la Galaxie, avait été une déception cruelle. C’était le mince espoir qui lui avait permis de survivre aux rudes années passées sur Jakku. Mais ça avait en même temps été une libération, de ne plus avoir à poursuivre un mirage, d’accepter cette vérité. Elle avait rencontré des amis, des mentors, une nouvelle famille. Elle avait pu surmonter cette désillusion, et elle s’était sentie alors prête à forger sa propre destinée.
Ce que lui révéla Kylo Ren à cet instant, cependant, avait une tout autre portée.
— Ta mère t’a abandonnée, parce qu’elle avait peur de toi. Ta naissance lui était inexplicable, et ça l’a terrifiée. Et ça a sans doute été encore pire lorsqu’elle a vu dans tes yeux à quel point tu es ancrée dans le Côté Obscur. Car c’est ce que tu es, Rey. Une pure création, surgie du néant par la seule volonté du Côté Obscur. Par la seule volonté de Dark Sidious.
Ces derniers mots résonnèrent encore longtemps dans son esprit après qu’elle fut réveillée par les turbulences lors de l’entrée de la navette dans l’atmosphère. Sidious n’était plus qu’un mauvais souvenir, pour elle comme pour la Galaxie, mais elle sentait le Côté Obscur ramper, tenter de revenir plus insidieusement que jamais. Elle porta la main au petit médaillon cuivré couvert de symboles Tako’odans qu’elle portait autour du cou, et calma les battements de son cœur avec de grandes inspirations.
Depuis que Ben avait disparu, qu’elle avait été amputée de sa dyade, elle ressentait un vide immense, une absence nichée au creux de son âme, qu’elle n’avait pas réussi à combler malgré le défilement des années. Être entourée des Skywalker l’aidait à mettre cette sensation de côté. Leur ancrage dans la Force, si différent en chacun d'eux, créait une énergie qui emplissait l’Académie de vibrations électriques, et qui lui rappelait, par certains aspects, le frémissement qu’elle ressentait en étant connectée à Ben. Mais ce n’était pas la même chose. Comment aurait-ce pu l’être ?
Alors que ses pensées tournaient en boucle sur ce manque lancinant, son regard dérivait vers la planète visible à travers le hublot. Coruscant avait beaucoup changé depuis l’époque où elle était le centre de la République, puis de l’Empire. Sur sa surface, les innombrables lumières de l’œcuménopole formaient toujours une myriade de lignes et de cercles orangés. Et elle était à présent entourée de deux anneaux artificiels, un autour de son équateur, et un parallèle passant par les pôles, pour accueillir toujours plus de bureaux et de population. Un autre anneau était en construction, passant également par les pôles, mais au niveau d’un autre méridien. Malgré l'occupation par le Premier Ordre et les combats qui avaient causé des dégâts dans certains quartiers de la surface, l'argent semblait ici avoir rapidement effacé les cicatrices de la guerre.
La navette se joignit à un flux quasi continu de vaisseaux allant d’un des anneaux à la surface. Cette altercation sur Fondor préoccupait beaucoup la meneuse des Skywalker. Elle avait hâte de revoir ses amis, et de pouvoir bénéficier de leur conseil en ces temps troublés.
— Tes amis ne sont pas les seuls auprès de qui tu peux trouver réconfort et conseils. Ton vieux maître serait ravi de t’aider.
Elle sursauta et se retourna vers le siège à côté d’elle, qui était vide quelques secondes auparavant et sur lequel était à présent assis le Maître Jedi Luke Skywalker. Du moins, sa forme spectrale, de laquelle émanait un halo bleu caractéristique des Jedi pouvant communiquer avec les vivants depuis la Force Cosmique.
— Maître Skywalker ! Maître Skywalker, répéta-t-elle plus bas, pour éviter que les autres passagers ne pensent qu’elle soliloque. Je serais ravie de recevoir vos conseils, moi aussi. Mais il faut bien reconnaître que vos apparitions sont pour le moins… aléatoires. Combien de fois êtes-vous venu pour me guider, depuis vos funérailles sur Tatooine ? Trois fois ? Quatre ? En huit ans !
— Le moment venu, tu découvriras que le temps… s’écoule différemment pour nous autre, dit Luke d’une voix qui résonnait dans la tête de Rey. Du moins nous ne le percevons plus comme autrefois. Et notre capacité d’interaction avec la Force Vivante ne se manifeste pas quand bon nous semble. Nous nous sentons… appelés. Investi d’un devoir. Auquel nous pouvons répondre, ou pas. Mais à aucun moment nous ne pouvons plier la volonté de la Force pour intervenir quand et où nous en avons envie.
— Je n’ai jamais eu l’occasion de rencontrer l’esprit de votre père. Ni de revoir B… de voir celui de Ben.
— Pour tout dire, bien que je puisse sentir la présence de Ben par moment, comme un écho, il m’est introuvable, invisible dans la Force Cosmique. Pourtant il est là quelque part il ne peut pas avoir… disparu. C’est un mystère qu’il m’est malheureusement impossible d’investiguer. Quant à Anakin Skywalker… Tu ne l’as pas connu de ton vivant. Il serait plus… compliqué qu’il t’apparaisse. Sans que ce ne soit impossible… pourquoi souhaites-tu lui parler ?
— J’ai rencontré ces guerriers qui se font appeler les Héritiers de Vador. Je les ai affrontés. Quand leur cheffe a prononcé son nom, je me suis demandé… est-ce que ce serait possible que son esprit ait basculé de nouveau ? Ou qu’il ait été fragmenté en passant dans la Force Cosmique ? Qu’il existe désormais un esprit d’Anakin, et un esprit de Vador qui guiderait les actions de ces Héritiers ?
Luke resta pensif quelques instants. Sur le siège devant elle, Rey voyait un enfant à la peau rose qui s’était retourné et la regardait fixement avec ses grandes pupilles noires. Elle lui glissa un clin d’œil, en mettant un doigt devant sa bouche, et se tourna à nouveau vers Luke.
— Je n’ai pas connaissance de chaque action de mon père, Rey, mais je suis certain qu’il n'est plus Vador, et que cette part d’ombre ne s’est pas frayée un chemin vers les rivages de la Force. L’empreinte laissée par Vador est durable, tenace, mais elle est du côté des vivants. Celui où tu peux agir pour tenter de rendre la Galaxie meilleure. Peut-être pourras-tu en parler avec lui directement, un jour, si la Force en décide ainsi. Mais malgré toutes les questions passionnantes que tu aurais à lui poser, j’ai à l’esprit que tu préfèrerais croiser la route de son petit-fils.
Un sourire apparu au coin des lèvres de Rey, et ses joues rougirent légèrement. Quand elle releva les yeux, la place était à nouveau vide. Et, plutôt que l'écho de son rêve, résonnait à présent dans sa tête la voix de son ancien maître.
— Personne ne disparaît jamais vraiment…

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Quand Poe sortit sur le balcon, la nuit avait déjà plongé le quartier dans la pénombre depuis longtemps. Enfin, la pénombre… la seule pénombre que connaissait Coruscant débordait tellement de lumières artificielles que la différence avec le jour était mince. Ça lui manquait, ces nuits passées à la belle étoile sur des mondes reculés, où la nuit était d’un noir d’encre. Les ciels étoilés lui manquaient. En levant les yeux ici, il ne voyait que les simulacres d’étoiles créés par les anneaux orbitaux.
Une pluie légère tombait sur son visage, et baignait l'atmosphère d'une fine brume qui changeait les milliers de lumières de la ville en taches diffuses. Il laissa ces quelques gouttes le rafraîchir, et frotta ses yeux cerclés de cernes. Il dormait déjà peu du temps de la guerre contre le Premier Ordre, et ses heures de sommeil s'étaient encore réduites depuis qu'il était Sénateur. Les nuits qu'il ne passait pas à travailler avec Connix, il était invité à une de ces soirées, organisées par tel politicien ou telle entreprise, dont la haute société du Noyau raffolait. Celle de ce soir avait lieu dans le luxueux appartement de Dejananty, sénatrice de la Bordure Médiane. C'était une alliée ponctuelle qu'il ne pouvait se permettre de perdre. Il s'était donc montré pendant quelques heures, même s'il aurait mille fois préféré être ailleurs. Rey n'avait pas pu venir la veille comme convenu, mais elle était en chemin. Au vu du contexte tendu autour de l'Académie au Sénat, Poe avait préféré lui donner rendez-vous dans un endroit discret, plutôt que de l'accueillir chez lui et d'attiser les rumeurs lancées par ses intarissables adversaires.
Poe savait qu'il devait s'investir davantage dans ces soirées, profiter pour y nouer des relations, mais le luxe ostentatoire et la fausse amabilité des convives lui apparaissaient toujours particulièrement anxiogènes. Après avoir fait acte de présence, il s'arrangeait généralement pour s'éclipser tôt et descendre dans les bas-fonds, trouver une cantina un peu sombre mais chaleureuse, où il pourrait rester discret, partager des bières corelliennes avec des inconnus qui se fichaient bien du paraître, et par la même occasion prendre note de ce qui préoccupait réellement le peuple de la planète, dans l’espoir de le rapporter au Sénat et d’améliorer les choses. Connix était toujours inquiète du danger qu'il courrait si quelqu’un le reconnaissait dans ces quartiers jugés peu fréquentables, mais il s’y sentait plus en sécurité qu’au milieu de ces convives qui ne faisaient, au mieux, que semblant de l’apprécier. Et aujourd'hui cette mauvaise habitude présenterait deux avantages : il connaissait l'endroit parfait pour une discussion discrète avec Rey, et sa disparition de la petite soirée de Dejananty n’étonnerait personne.
La pluie commença à doubler d'intensité. Il retourna à l'intérieur, serra encore quelques mains sur le chemin de la porte, et courut en direction de son airspeeder. Un vieil engin, un peu cabossé mais d'une fiabilité à toutes épreuves. Il lui valait quelques regards de travers lors de ce genre d'évènements, mais n'éveillait pas l'attention dans les niveaux médians où il le laissait avant de descendre dans les strates inférieures de la ville. Il s’assit derrière le manche, et tout le stress accumulé pendant la soirée disparut. Même au milieu des gratte-ciels, voler lui était plus naturel que tout cet apparat.

Il laissa son speeder au même endroit que d’habitude, et commença la lente descente vers les bas-fonds. En sortant de l'ascenseur, il rabattit sa capuche, et traversa une sorte de marché sur lequel se vendaient toutes sortes de pièces détachées à la provenance douteuse. Ce n’était pas le chemin le plus court vers sa destination, mais l’autre impliquait de traverser des étals de nourriture, et l'odeur y était bien moins supportable. Après avoir esquivé quelques vendeurs insistants, il longea une rue bordée de cabinets de chirurgie esthétique promettant une jeunesse éternelle pour toutes sortes de peau, d'écailles ou de poils, chacun plus glauque que le précédent, et tous trop abordables pour pleinement inspirer confiance. Il bifurqua finalement dans une ruelle étroite et prit la deuxième porte sur sa gauche, derrière laquelle un escalier le fit s'enfoncer davantage dans les entrailles de la planète. Déjà, une musique aux sonorités sourdes et aux percussions marquées se faisait entendre. L'escalier débouchait sur une large pièce cylindrique, sans aucune autre porte ni fenêtre, éclairée vaguement par quelques néons ovales qui émettaient une étrange lueur verdâtre. À sa gauche se trouvait le comptoir du bar. Personne n'y était accoudé aujourd'hui, seul le patron, un grand Dyplotide qui scrutait la salle de ses quatre yeux, y nettoyait quelques verres.
— Content de te voir, L’ulo, ça faisait une paye ! le salua-t-il en le voyant arriver, et en lui servant immédiatement une pinte de corellienne brune.
Sous ce pseudonyme, il commençait à être connu ici. Il comptait sur la pénombre pour ne pas attirer l'attention des autres clients. Et pour avoir eu de longues conversations avec lui alors qu'ils avaient chacun abusé de liqueurs Naboo, il savait le patron de confiance.
Le reste de l'espace était occupé par des tables et des bancs. Celles sur les bords étaient séparées entre elles par des cloisons qui assuraient un peu plus de discrétion. Et tout au fond, un espace entièrement fermé était réservé aux clients qui souhaitaient s'évader de leur quotidien avec des substances plus fortes et volatiles que l’alcool. Poe soupçonnait le bar d’être installé dans un ancien réacteur de frégate, qui se serait retrouvé piégé au milieu de bâtiments construits tout autour sans que personne ne prenne la peine de le démonter.
Il fit un pas pour récupérer son verre en glissant une poignée de crédit sur le bar, et s'avança vers le fond du cylindre. Une silhouette encapuchonnée était assise seule, de dos, à la table attenante au fumoir d'épices, sirotant un verre de lait bleu. Poe s'assit en face de son amie, et son visage s'illumina. Mais Rey avait l'air particulièrement soucieuse.
— Tu sais, de tout ce qu'ils vendent ici ce n'est pas le lait que je t'aurais recommandé. Ils ont les meilleures bières sur des blocks à la ronde, mais ça... je ne peux pas garantir ta survie si tu en bois la totalité.
Sa remarque réussit à la faire sourire.
— Je me rappelle très bien la dernière fois que tu es venu sur Takodana et que tu nous as proposé de partager quelques bouteilles d'une "excellente cuvée", Poe, répliqua-t-elle amusée. Je dois garder les idées claires.
— À cause de cette petite sauterie sur Fondor ? demanda-t-il en baissant la voix. J'ai vu passer l'info sur l'holonet, ajouta-t-il devant son air surpris.
— C’est ce qui me préoccupe en ce moment, oui. Et c’est la raison pour laquelle je n’ai pas pu être là plus tôt comme on l’avait convenu…
— Je serais curieux d'avoir ta version de cet incident, parce que celle que j'ai eue me semble... distordue.
Elle lui raconta en détail son face à face avec un groupe de cyborgs qui se faisait appeler les Héritiers de Vador, et leur leader Zabrak au visage couvert de cicatrices.
— On savait que la disparition de Sidious avait créé un vide, et que plusieurs cultes du Côté Obscur voulaient en profiter pour grimper quelques échelons, ajouta-t-elle, mais là, sans être très nombreux, ils nous ont poussés dans nos retranchements. Leur maniement au sabre n’est pas des plus adroits, mais leur puissance brute dépasse tout ce qu'on a pu affronter ces dernières années.
— C'est inquiétant en effet. Mais ne vous sous-estimez pas, ils vous ont pris par surprise, la prochaine fois vous serez prêts !
— Ton optimisme à toute épreuve m’avait manqué.
— Oh ça j’en suis sûr, répondit-il avec un sourire en coin. J’avais eu vent d’assauts assez violents sur différents mondes, mais les rapports d’enquête ne nous sont pas encore parvenus - tu n’imagines pas le temps que ça peut mettre. Dans tous les cas, la rumeur se répand qu’un mystérieux Chevalier Errant armé d’un sabre laser suit ces… Héritiers comme leur ombre, et protège les innocents. Des témoignages de sa présence ont émané de plusieurs planètes.
— Un Chevalier Errant ?
— Exactement. Il n’est pas avec vous, par hasard ?
— Pas que je sache, dit-elle surprise.
— Je m’en doutais. Mais Cos Dashit pense que c’est un Skywalker, et ça le met dans une rage folle. Ce qui nous conduit à la mauvaise nouvelle dont je voulais te parler. Je suis désolé d’ajouter un autre souci à ta liste, mais le Sénat, et Dashit en particulier, se montre de plus en plus hostile envers l'Académie. Il affiche clairement qu'il en a après vous, que les Skywalker devraient rendre des comptes directs au Sénat.
— Il manquait plus que ça… Mais ma position sur la question n’a pas changé. La République n’a rien à nous apporter, à part nous enliser dans la bureaucratie, nous empêcher d’agir immédiatement si on en sent le besoin ou nous ordonner de suivre des voies contraires à ce que nous dicte la Force.
— Oui, je sais bien. Et je te connais, je sais que tu feras toujours ce que tu juges le plus juste. Tu peux être sûre que je te soutiendrai là-dessus, mais pour ce qui est des autres, au Sénat…
Il reprit une gorgée, laissant sa phrase en suspens. Il n’avait pas besoin d’en dire plus.
— On ne fera pas profil bas pour autant, assura-t-elle fermement. Pas maintenant qu’une telle menace se présente.
— Et j’en attends pas moins de toi ! Je ferai ce que je peux de mon côté pour rallier les autres Sénateurs et mettre fin aux obsessions de Dashit. D’autant qu’il a encore monté d’un cran hier. Il veut augmenter significativement l’armement et la flotte de la RGU. Officiellement, pour lutter contre les reliquats impériaux, mais il a sans doute en tête de pouvoir faire face aux Skywalker, si vous veniez à aller contre ses intérêts… D’ailleurs, tu ne vas jamais croire ce que ce fumier a osé dire sur Leia, il a…
Il marqua une pause, et fronça les sourcils alors que la session du Sénat de la veille se déroulait dans son esprit. Rey inclina la tête sur le côté, et lui demanda s’il se sentait bien.
— Attends, attends, Rey, attends une seconde… Tu as bien dit que ces Héritiers s’en étaient pris à des groupes de Niktos ?
— C’est bien ça oui. Les Skywalker qui les ont affrontés avec moi sont partis faire des recherches sur l’Ordre des Morgukai, pour voir s’ils pourraient être impliqués.
— Là-dessus, je ne pourrai pas t’aider, mais pendant la session d’hier ils ont parlé d’un problème sur le monde natal des Niktos… j’avoue ne pas avoir été très attentif, mais j’ai entendu Rose et Finn en parler avec Connix. Il se passe quelque chose sur Kintan. C’est peut-être en lien avec toute cette affaire ?
— Ça ressemble à une piste solide en tous cas. Merci Poe ! Je contacterai au plus vite les Skywalker pour qu’ils passent me récupérer, et on partira pour Kintan.
— Dis leur de nous retrouver là-bas, je t’emmène directement, ça leur évitera un détour et on y sera plus vite !
Poe se leva d’un bond, prêt à décoller dans l’heure, quand sa conversation avec les Pykes lui revint en mémoire. Son désarroi avait dû se lire sur son visage, car Rey lui demanda :
— Que se passe-t-il ?
— En fait, j’ai peur que tu ne doives t’en tenir à ta première idée, je… je ne peux pas quitter la planète pour le moment.
Rey n’était pas dupe. Et la Force augmentait encore sa faculté à lire entre les insinuations. Elle se leva pour se placer en face de lui et prit ses mains dans les siennes.
— Poe… Quelque chose ne va pas ? demanda-t-elle avec une pointe d’inquiétude dans la voix.
— On peut dire ça oui… Mais on en parlera quand ça se sera calmé du côté des Niktos. Pour le moment, je suis cloué au sol, il faudra faire avec. On va demander à…
Elle lui fit signe de se taire, et tourna légèrement la tête sur le côté. Quand elle parla à nouveau, son murmure était à peine audible derrière la musique.
— Les trois qui viennent d’entrer, au niveau du comptoir.
— Dank farrik ! Ils bossent avec Dashit, cracha Poe en jetant un coup d’œil discret. Ils ont l’air costaud…
— Ils ne nous ont pas encore repérés. Ils balayent la salle du regard. Garde la tête baissée sous ta capuche, je vais faire diversion et tu courras vers la sortie. Ce n’est pas grave s’ils te reconnaissent, Dashit sait déjà qu’on est en contact. Mais ils ne doivent pas avoir de preuve.
— Je vais devoir trouver un autre bar pour ces petites entrevues discrètes…
Rey ferma les yeux, et fit un mouvement presque imperceptible de la main. Au niveau du comptoir, le verre d’un Rodien se brisa sur le sol. Il se tourna vers un des trois colosses et le bouscula. Les deux autres retinrent leur collègue, tandis que le patron essayait de résonner le Rodien en lui proposant un autre verre. Poe s’élança en avant il vit un banc glisser vers les trois hommes de main de Dashit, leur faisant perdre l’équilibre. Il sauta et glissa au-dessus d’une table, s’excusant auprès du charmant couple de Wrooniens assis-là. En arrivant au niveau de la porte, il mit une droite au colosse chancelant qui lui barrait la route et se précipita dans les escaliers, avec un bref coup d’œil pour vérifier que Rey était bien sur ses talons. Elle le suivait de près, mais le colosse avait à nouveau tenté de se placer en travers de la porte. Le genou de la Skywalker atteignit son visage au même endroit que le poing de Poe quelques instants plus tôt.

Une fois à l’extérieur, ils remontèrent le passage étroit, et Poe l’entraîna le long d’un dédale de ruelles escarpées, qui semblaient avoir été creusées au milieu d’infrastructures bien trop compact et inadaptées. Après plusieurs minutes de courses, qui les avaient menés quelques niveaux plus bas, ils s’arrêtèrent pour reprendre leur souffle sur une large passerelle métallique. Leurs visages étaient éclairés par la lumière bleutée d'un hologramme géant et plutôt suggestif d’une danseuse Zeltronne.
— Je suppose que ce n’est pas Cos Dashit qui t’empêche de quitter Coruscant ? demanda Rey en s’adossant à la rambarde en acier rouillé.
— Pas que je sache.
— Dans ce cas, il semblerait que les problèmes s’accumulent pour toi.
— Comme pour nous tous, murmura Poe avec un sourire amer.
— Je vais faire profil bas quelques heures, le temps que les Skywalker passent me récupérer. Tes appartements sont sûrement surveillés, donc n’essaye pas de me convaincre d’y aller. C’est plus prudent qu’on se sépare ici. S’ils te rattrapent, tu pourras jouer l’innocent, et je pourrai plus facilement tenter de les intimider avec mon sabre si tu ne risques pas d’être vu à côté. Tu embrasseras Finn, Rose et Connix de ma part.
Elle l’étreignit, brièvement mais chaleureusement, et descendit de la plateforme et sautant au-dessus de la barricade. Poe la vit se réceptionner gracieusement en ralentissant sa chute, rabattre sa capuche et se fondre dans les ombres des bas-fonds.
— Que la Force soit avec toi… que la Force soit avec toi, murmura-t-il.
Il lança un bref regard à l’hologramme. La boucle préenregistrée le gratifia d’un clin d’œil charmeur, et la Zeltrone laissa place à un Devaronien aux muscles saillants. Poe souffla, et entreprit également de descendre de la plateforme, d’une manière plus conventionnelle.

Chapitre suivant

Entre deux préparatifs pour Cusset, voilà le chapitre de la semaine ! A ce que j'ai compris, l'arrivée de Rey était attendue, et bien... la voilà ! J'espère qu'il vous plaira ! Et j'espère croiser certaines & certains ce week-end

Bonne lecture :hello:

Chapitres 4, 5 et 6 lus !

Je vais faire court : je suis toujours aussi enthousiasmé !

L'intrigue progresse, les clins d'œil sont nombreux (Avar Kriss, L'ulo, la légende de Mortis racontée aux orphelins), on exploite toujours aussi bien les personnages, qu'ils soient connus ou non (ah, le passage avec Rey qui sent un manque depuis la mort de Ben et le petit coucou de Maître Luke ! :love:

).

Bref : vivement la suite ! :jap:

Chapitre Lu!

Une première partie centrée sur Rey. J'ai été surpris de revoir Luke, je ne m'étais pas attendu à ce que tu le fasses apparaître à nouveau après la Postologie.

Ce qu'il explique concernant la capacités aux Fantômes de Force d'apparaitre aux vivants était très intéressant. Il lui donne de bons conseils pour qu'elle continue sa quête.

Concernant ses sentiments, c'est intéressant que tu montres que l'effet de l'absence de la Dyade de la Force chez elle: Yin et Yang, Lumière et Ténèbres, un Vide à combler de toute urgence par la Nature (la Force ici) qui l'a en horreur comme on dit...

Ensuite vient la discussion entre Poe et elle au sujet des Héritiers de Vador. Leur discussion nous en apprend encore plus et le fait que Poe a un compte à régler avec le groupe de mercenaires l'ayant menacé plus tôt nous rappelle l'ambiance des Westerns dans les Saloons... La petite bagarre en est la preuve aussi.

Un chapitre fort sympathique et j'espère en savoir plus sur ce Chevalier Errant bien intriguant :think:

Bonne chance pour la suite

Hey salut !

J'ai rattrapé mon retard en lisant les chapitres 4 et 5 (je reviendrai plus tard pour le 6). Et j'ai été un peu troublée par le fait que tu les postes en même temps. En effet, ce qui est frappant en associant ces chapitres, c’est le contraste entre les deux en termes de fonctionnement narratif. Autant l'un fonctionne avec le regard d'un personnage sur le quotidien des Héritiers de Vador, autant l'autre est raconté avec une grosse exposition. C'est ça qui est un peu troublant pour moi, le grand écart entre deux techniques narratives, ici juxtaposées. Je veux dire, il est évident que c'est courant dans les récits d'alterner point de vue omniscient et point de vue interne. Mais j'ai l'impression que d'habitude, c'est le cas au sein même d'un chapitre, plutôt que d'un chapitre à l'autre. (Je ne sais pas si je suis claire... je n'en ai pas l'impression :transpire:

)

Sinon, j'ai trouvé belle l'histoire des lucioles (et ça m'a fait penser à un passage de ma propre histoire même si ta variante est bien plus créative et poétique) et en même temps, je ne sais pas, j'aurais peut-être aimé l'apprendre autrement, dans un dialogue par exemple, sachant que juste après, tu avais cette possibilité que tu t'es ouverte de raconter de jolies légendes.

Après j'aime bien le genre de petits détails comme la répétition de la même phrase à la fin des deux dernières sections du chapitre 5.

Sinon, sur le fond, je suis toujours intéressée par l'histoire mais je suis finalement plus impliquée dans celle des Héritiers que celle des Skywalker. Clairement pour le moment, je suis plus connectée aux personnages de ce camp. Moi j'aime bien le fait qu'ils apparaissent comme des personnages à part entière plus que comme des antagonistes flippants, un peu comme dans un manga je trouve.

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A bientôt pour le chapitre 6 avec Rey !

Merci pour vos retours L2, Shaman, Alionouchka et Loucass !

@Alionouchka en fait les deux chapitres sont en narration interne, je ne prends jamais de point de vue omniscient... Dans le chapitre 5 en l'occurrence on passe de Ga'o (elle décrit les lucioles à travers ses yeux) à Hephos (quand il est avec les enfants) puis à Kyls...
Ah pour les lucioles justement, disons que j'évite au maximum de faire passer les descriptions comme ça par des dialogues... Tous les personnages vivent ici depuis 7 ans, ils ont aucune raison de s'expliquer le phénomène ou de décrire verbalement ce qu'ils peuvent tous voir, non ?

C'est terrible qu'autant de coquilles aient échappé aux relectures, je les corrigerai au plus vite :transpire:

@Loucass en vrai je t'assure que je n'ai rien inventé ou extrapolé. J'ai essayé de remettre de l'ordre dans des éléments un peu bordéliques oui, mais toutes les bases narratives sont là dans la trilogie (et notamment dans TLJ)
Et franchement, il faudrait que tu revois le 8, je pense honnêtement que tu es passé totalement à côté de son message... Luke a changé la vision que Rey a de la Force et d'elle même. Rey échoue constamment dans ce film. Jusqu'à ce qu'elle suive le conseils de Luke sur Crait. Et "le passé n'importe pas" est totalement le message inverse du film :neutre:

Pour l'aspect mystique, c'est clairement celui qui m'intéresse le plus dans l'univers, pas le plus facile à manier mais forcément c'est celui auquel j'avais le plus envie de me frotter

Et pour Poe... En fait il ne se soustrait absolument pas à ses devoirs :transpire:

au contraire, il voudrait passer moins de temps à manger des petits fours et plus de temps à faire des choses concrètes. Donc mon but dans le chapitre est vraiment de le montrer investi dans sa mission. S'il va dans les bas fonds c'est pas pour prendre du bon temps, mais avant tout pour être au contact des vrais gens, comprendre les vraies problématiques de la Galaxie...

En tous cas je suis content que certains éléments t'intéressent malgré tes réticences intrinsèques ^^

Annonce spéciale en cette semaine du Star Wars Day, jeudi à l'occasion du 4 mai il y aura un chapitre supplémentaire pour accompagner le traditionnel chapitre de vendredi ! C'est un chapitre un peu plus court qui présente un nouveau perso et introduit... disons une sous intrigue, que j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire et à intégrer dans l'histoire, j'espère qu'elle sera également plaisante à lire ! Alors à jeudi !

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@Loucass Tu as tes raisons de ne pas les revoir j'entends bien, mais un film ce n'est pas qu'une narration, ce serait extrêmement réducteur de ne le prendre que comme ça.
Le cinéma est un art extrêmement complet qui combine le travail de l'image, du montage, du son, de la musique, du jeu théâtral, et oui de l'écriture, qui n'est qu'une partie d'un tout bien plus vaste. Quand tous les éléments sont au cordeau c'est clair que c'est l'idéal, mais quand on a autant d'éléments en interactions les uns avec les autres, les plus forts peuvent compenser les faiblesses des autres (je trouve par exemple que dans la prélogie, les éléments qui passent difficilement par les dialogues sont magnifiquement transmis par la musique).
Et là dessus la postlogie est d'une richesse qu'on trouve rarement dans des blockbusters.
Un exemple tout bête : épisode 7, début du film : tous les personnages principaux (Rey, Kylo, Finn) sont introduits par une scène où ils ne parlent pas, sont entièrement masqués, et pourtant TOUT ce qui les définit est transmis uniquement par la mise en scène.
Kylo sort de la lumière de la navette et entre dans l'obscurité de la nuit, on a toute la trajectoire du perso jusqu'à ce moment.
Rey sort de l'ombre du destroyer et entre dans la lumière du désert, elle est le miroir inversé de Kylo.
Et Finn se trouve littéralement marqué par le sang de son frère d'arme et porte cette marque comme la représentation visuelle de son traumatisme.

Et puis tu ne peux pas comparer ce qui n'est pas comparable. Un texte écrit tout seul dans sa chambre ne peut pas être mis en parallèle avec le scénario d'un film, écrit par plusieurs scénaristes, validé par une cascade de producteurs, passé au prisme du réalisateur sur le tournage, puis retransformé par le montage (on dit souvent qu'un film s'écrit trois fois, sur papier sur pellicule et sur banc de montage, avec trois langages différents, chaque version est comme une traduction de la précédente qui a ses propres codes). La comparaison s'arrête donc au fait que ce n'est pas le même medium, pas les mêmes possibilités pour faire passer les concepts, les messages, les symboliques, etc... et des raisons également évidentes sur la manière dont est créé un film : un texte, c'est un auteur seul face à ses idées. Un film c'est avant tout une œuvre collaborative. Même à l'époque où Lucas était seul maître à bord, les films seraient drastiquement différents si on n'avait pas eu les mêmes équipes de concept artistes (à qui il laissait une grand liberté, et venait piocher ce qu'il aimait ensuite), les mêmes acteurs, artistes VFX, monteurs... Quand tu as des dizaines de personnes impliquées dans le processus créatif et des centaines d'autres pour rendre cette vision possible derrière, le compromis est absolument inévitable.
A la limite, les idées que tu développes pourraient être comparées avec celles de la Croisade Noire du Jedi Fou de Zahn, qui a longtemps été considérée comme les épisodes 7, 8 et 9. Mais absolument pas avec celles d'un film :neutre:

On a également une vision contraire de Luke à la fin de l'épisode VI. A mon sens il ne sauve pas Vador parce qu'il deviendrait "un démiurge" comme tu dis. Au contraire c'est sa profonde humanité qui ramène, non pas Anakin à la Lumière, mais un père à son fils. C'est cette humanité de Luke qui fait qu'on s'identifie aussi facilement au personnage et à son parcours (là où par définition, on ne s'identifie pas à une figure messianique). Et de ce point de vue, avoir pour arc du VIII un Luke qui a été écrasé par le poids de sa propre légende et doit surmonter une dépression, c'est d'une force inouïe (en plus d'être un thème rarement traité avec une telle justesse dans des blockbusters).

Et The Last Jedi ne dit absolument pas tout et son contraire, il est extrêmement clair et limpide dans son message mais il débute sur l'inverse de ce qu'il veut démontrer, pour créer un contraste et mener le spectateur sur un cheminement qui rend satisfaisante sa conclusion. Et sa conclusion, ce n'est ni plus ni moins que ce que tu dis sur l'héritage : que le passé est important, nous marque et doit être le socle qui guide nos actions futures (et c'est pas un message cachée, c'est dit texto dans le film par Yoda, là où l'inverse, le fameux "laisse mourir le passé", est prôné par Kylo Ren au moment où il décide de s'enfoncer encore plus dans le Côté Obscur. Clair. Limpide. Je ne comprends pas comment des gens ont pu mal interpréter le message à ce niveau là). Et c'est avant tout pour ça que je t'encourage à revoir les films (notamment les deux premiers) avec ces prismes nouveaux.

Et concernant la politique... Justement sans dire que je cherche à dénoncer quelque chose avec mon texte, ce n'est après tout qu'une fan fic Star Wars, oui je pointe du doigt cette réalité du "jeu politique" en essayant de montrer, via le personnage de Poe, un idéal qui me semblerait plus souhaitable. Parce qu'au fond simplement montrer une réalité moche et des persos qui s'y complairaient ne m'intéresse pas spécialement, soit je partais sur une sorte de dystopie où j'aurais grossi le trait à l'extrême, soit sur un aspect plus optimiste avec des persos qui se batteraient pour un autre modèle. :wink:

Theme musical pour accompagner la lecture

Nous avons trahi le grand dessein qui nous avait tous réuni, pour poursuivre nos folles considérations mortelles, plutôt que d’embrasser pleinement l’éternité. Et mon seul but aujourd’hui est de réparer ce tort.

- CHAPITRE VII -

Dans les années qui avaient suivi la chute du Premier Ordre, Beaumont Kin n’avait eu qu’une seule obsession : percer les secrets ancestraux des Sith. Il sentait que leur origine, leur apparition dans la Galaxie, cachait un mystère plus profond que la légende communément admise d’un groupe de Jedi renégats. Il avait fallu des semaines aux meilleurs slicers qu’il connaissait pour extraire sans danger de la mémoire de 3PO toutes les informations concernant la langue Sith. De longues semaines au cours desquelles le droïde n'avait pas cessé de se plaindre, malgré les bibs agacés de R2 lui rappelant qu'une fausse manipulation de leur part, et ses circuits internes finiraient grillés, incapables d'enregistrer à nouveau une copie de sa mémoire.
L'opération avait été un succès, et Beaumont avait passé de nombreuses soirées à étudier cette antique langue perdue dans ses moindres détails, allant sans cesse se référer à des bouts de textes authentiques retrouvés dans des temples ou sur des objets liés aux cultes Sith, recoupant ces nouvelles données avec toutes les observations qu’il avait faites sur le terrain dans ses jeunes années, avant la guerre. Pendant un temps, tous ceux qui s'étaient trouvés à manger à une table proche de la sienne au réfectoire de l’Académie avaient pu l’entendre marmonner à propos d'incohérences, d'éléments qui ne collaient pas ensemble. Rey s'était beaucoup intéressée à ses différents travaux, elle l’avait interrogé régulièrement sur ce qu'il tirait de ses observations des textes Sith. Mais lui qui était d'habitude si loquace sur ses recherches – trop, dirait Finn – était resté muet à ce propos. En réalité, pouvoir traduire des textes ancestraux avec une précision inégalée l'avait amené à remarquer de plus en plus de détails incompatibles avec les récits décrits dans les textes Jedi rédigés bien après les faits. Il avait eu l'intuition qu’il était très proche d'une découverte majeure, mais il n'avait pas voulu risquer de trop en dire avant d'en être certain.
Ses dernières avancées sur cette question remontaient quatre ans en arrière. Depuis, il avait traversé un long passage à vide, où rien ne semblait plus le motiver. Il faisait peut-être fausse piste, s’était trompé sur toute la ligne. Ou bien il lui fallait plus de données, mais les preuves qui lui manquaient avaient été perdues dans une Galaxie bien trop vaste pour que tous ses mystères soient un jour percés. Finn avait dû assurer ses cours d'archéologie pendant une année entière, malgré ses connaissances pour le moins lacunaires sur le sujet (les étudiants n'en avaient pas été mécontents). Beaumont n’avait pas parlé à Rey de cet abandon de ses recherches, et voyant que quelque chose n’allait pas, elle avait spontanément arrêté de le questionner à ce sujet. Il lui en était reconnaissant, et ça l’avait sans doute aidé à se sortir plus vite de cette mauvaise passe.
À présent il pouvait se dire à nouveau heureux de travailler sur d'autres mystères, de transmettre sa passion. Mais certaines nuits – presque toutes les nuits, en réalité – il dormait à peine, et passait encore de nombreuses heures le nez plongé dans ses notes de l'époque. S’il avait effectivement peu dormi la nuit précédente, c’était en revanche à cause des longues recherches menées en compagnie de Ga’o-Ween et Kyls. Ils avaient trouvé bon nombre d’informations sur cet ordre de guerriers Nikto farouchement opposé aux Jedi et aux Sith, mais rien qui ne ressemblât à un début de piste plausible. Leurs recherches auraient pu les conduire bien au-delà de l’aube s’ils n’avaient pas reçu un appel urgent de Rey, qui avait une piste et besoin d’une extraction d’urgence sur Coruscant. La piste indiquait Kintan, le monde d’origine des Niktos, ce qui semblait tellement évident pour une cachette que Beaumont n’y avait même pas songé.

Il arriva dans l’amphithéâtre avec quelques minutes de retard, les cheveux en bataille et la bouche encore pâteuse. Les étudiants, assis dans les gradins autour de la scène centrale, se turent en le voyant arriver. Il les salua, alluma l’holoprojecteur, et commença son exposé.
— Bien, je vous propose aujourd’hui de reprendre là où nous nous étions arrêtés sur l’évolution de la nomenclature galactique, et les difficultés d’accorder des milliers de peuples et de langues sur une dénomination commune dans le cadre d’un gouvernement à l’échelle interplanétaire. Beaucoup de mondes cartographiés aujourd'hui selon leur désignation républicaine avaient autrefois un nom qui leur avait été donné en langue Sith du temps de leur expansion, et souvent un nom encore plus ancien utilisé par les peuples locaux. Mais comme vous le savez si vous avez assisté aux cours du quadrant précédent, le passé de la Galaxie est mal connu à cause des nombreuses guerres et changements de régimes qui réécrivaient des pans entiers de l'histoire pour ancrer leur autorité.
« Pour certaines planètes, leur nom actuel provient d'une mauvaise transcription de l’ur-Kittât, les runes Sith utilisées dans les années précédant la Règle des Deux, quand les Sith régnaient sur un grand nombre de mondes. Ou bien, leur nom dérive d’une prononciation qui aurait évolué selon les dialectes. Ainsi, la planète Exegol, devenue célèbre pour être le lieu où la directrice de l’Académie a vaincu l’Empereur ressuscité il y a huit ans, était retranscrite en Basic comme Ixigol, dans certains textes très anciens rapportant la lutte entre les Sith et les Jedi.
« Mais prenons par exemple Moraband, une planète aujourd’hui à l'abandon où des tombeaux Sith s'étendent sur des vallées entières. Eux l'avaient nommé Korriban. C'est un nom connu depuis longtemps et les historiens ont toujours pensé qu'il signifiait à l'origine tombeau ou sanctuaire. Mais au cours de mes recherches, je suis tombé sur sept mots Sith différents revenant souvent pour désigner de tels lieux, et aucun de ces mots n'était Korriban. J'en suis arrivé à la conclusion que, selon un des dialectes les plus anciens, il se rapprocherait davantage de ce qu'on désigne en Basic comme le foyer.
Du coin de l’œil, il vit arriver par le tunnel passant sous les gradins une jeune femme au teint mate et aux cheveux noirs bouclés. RyYkja suivait la voie des Skywalker auprès de Rey, bien qu’elle ne soit pas sensible à la Force. Du moins, elle avait l’instinct affuté des utilisateurs de la Force, mais n’était pas capable de faire appel à elle pour influer directement sur le monde physique. Elle faisait preuve d’une détermination sans faille pour compenser cette absence, et avait prouvé être une redoutable duelliste. Une détermination qu’elle puisait sans doute dans son passé. Elle en parlait peu, mais elle avait déjà confié à Beaumont qu’elle avait grandi parmi une famille de nomades dont elle se souvenait à peine, que très jeune elle s’était faite enlevée par des pillards qui avaient essayé de la vendre comme esclave aux Hutts. Elle avait réussi à s’enfuir avec le maigre butin de sa propre vente, et s’en était servi pour fuir le plus loin possible, sans regarder en arrière. Elle avait bossé dans quelques cantinas miteuses, avant d’entendre parler de l’Académie, et d’user à nouveau de toutes ses économies pour avoir la chance de s’y rendre. Par bien des égards, elle impressionnait Beaumont. Elle avait été une des étudiantes les plus curieuses ayant suivi ses cours, et à présent elle se portait régulièrement volontaire pour l’aider à percer les mystères des Sith. De l’épaule jusqu’au dos de sa main, un tatouage formé de fines lignes géométriques recouvrait le bras avec lequel elle le salua. Son visage affichait un large sourire. Le sang de Beaumont ne fit qu’un tour : aurait-elle une nouvelle piste ? Beaumont lui répondit discrètement, puis continua son cours. C’était bien la première fois qu’il avait aussi hâte de le terminer.

À l’issue de son exposé, il prit le temps de répondre à une poignée de questions, malgré son impatience grandissante. Quand les derniers étudiants eurent quitté l’amphithéâtre, RyYkja s’approcha du centre de la scène et, dans un geste théâtral, posa une petite pyramide en pierre, érodée par le temps, avec un cristal d’obsidienne rougeoyant en son cœur.
— RyYkja, est-ce que c’est…
— Un orienteur Sith. Bien plus ancien que celui que vous aviez utilisé pour trouver Exegol. Pendant des années – des décennies peut-être – il était caché dans une chambre forte qui appartenait à la société Damask Holdings, sur Muunilinst. Les Muuns voulaient s’en débarrasser, et pour en tirer un bon paquet de crédits, ils en ont fait l’objet d’une vente aux enchères secrète. Plusieurs groupes occultes y participaient, j’ai réussi à me glisser parmi l’un d’entre eux. C’est plutôt pratique que les membres de l’Ordre de Mecrosa portent tous de longues capes et des masques. Je ne vous cache pas que ça a été plus compliqué d’en repartir que d’y entrer, je vous passe les détails mais… ta-da !
— Et tu penses qu’il mène…
— Sur Had Abbadon ? Peut-être. Peut-être pas. Dans tous les cas, c’est une pièce qui mérite qu’on creuse un peu, vous ne croyez pas ?
Beaumont approcha sa main de l’artefact, mais RyYkja fut plus rapide et le remis dans sa sacoche.
— Il est à vous, à deux conditions, dit-elle d’un air amusé. Premièrement, je veux savoir ce qui vous a décidé à reprendre vos recherches. Je n'avais pas vu cette petite étincelle de curiosité depuis bien longtemps. Et deuxièmement… où que mène cet orienteur, je veux être du voyage.
— Tu peux m’accompagner oui, répondit-il en feignant l’exaspération. Ce ne sera pas une mauvaise idée d’avoir un sabre laser à portée de main. Quant à ce regain d’intérêt… disons que je n’ai jamais totalement arrêté. J’étais démotivé, c’est vrai, mais j’y suis revenu, régulièrement. Et pas plus tard qu'hier, Hephos a mentionné une Dague qui aurait appartenu au mythique Adas, et qui aurait refait surface. C’est un nom que j’ai vu souvent, parmi les récits Sith. D’après les légendes, ce serait un des plus anciens seigneurs de Korriban, et il semble étroitement connecté à Had Abbadon. Qui est…
— Une planète centrale aux rites Sith. J’ai suivi vos cours, prof.
Il sorti son datapad et lui montra quelques extraits de textes qu’il avait numérisés.
— Et même plus que ça. Regarde toutes ces occurrences, Had Abbadon revient partout. Adas - c’est ce symbole là - et la Dague - qu’on peut voir juste ici - semblent y être particulièrement liés. Si on retrouve cette planète…
— On pourra peut-être aider Hephos avec cette histoire de dague.
— En tous cas je l’espère.
Elle commença à repartir avec son enthousiasme habituel.
— J’ai pas défait mes affaires, donc je peux être prête dans l’heure. Disons que je vous en donne deux, retrouvez-moi dans le hangar de l’Éclipse des Aurores, autrement je décolle sans vous.
Elle ne ralentissait jamais. Ça n’allait pas être évident de la suivre si le terrain de ce monde secret était escarpé. Ou pire, marécageux… Arrivée au bout du couloir, elle se retourna une nouvelle fois, et lui lança :
— Ça me fait vraiment plaisir de vous voir persévérer, professeur. Ça ne vous ressemblait pas de laisser tomber ! Quoiqu’on trouve sur cette planète, Had Abbadon ou pas, je suis sûre que ça vaudra le coup d’œil !

Chapitre suivant

Et voilà pour ce chapitre spécial May the 4th, sous le signe de l'Histoire Galactique ! J'espère qu'il vous aura plu, et rendez-vous demain pour la suite des péripéties des Héritiers de Vador

J'ai lu le chapitre 6 et je suis un peu partagée à son sujet.

Tout d'abord, le positif qui domine largement pour moi dans ce chapitre. En effet, je trouve que c'est le plus réussi en terme de rythme de narration. Tu as vraiment trouvé un bon équilibre entre le récit des actions, les pensées des personnages et les descriptions. Et c'était très agréable à lire du coup !!! Franchement, bravo pour ça !

Après il y a quelques trucs qui m'ont moins plu. Déjà, au début, j'ai mis du temps à comprendre ce qui faisait partie du rêve de Rey et ce qui était réel, ça m'a paru un peu confus, mais bon c'est un détail, j'ai juste dû relire pour comprendre.

Et puis l'autre bémol, c'est l'apparition de Luke. Elle était bien faite hein, je n'ai pas de problème majeur avec le dialogue en lui-même. Mais je ne sais pas, je verrais plutôt Leia interagir avec Rey plutôt que Luke. Donc après, je comprends très bien, que pour les besoins de l'histoire, il fallait que ce soit Luke parce qu'il est plus légitime pour apporter les informations qu'il donne. Mais pour moi ce n'était pas aussi naturel que tu le montres.

Enfin voilà ! Même si je développe plus les bémols, c'est vraiment le bel équilibre que tu as trouvé dans la narration que je retiens !

Et moi aussi je suis intriguée par le chevalier mystérieux !

Spoiler: Afficher

A bientôt !

Merci pour ton retour !

Alionouchka a écrit:Tout d'abord, le positif qui domine largement pour moi dans ce chapitre. En effet, je trouve que c'est le plus réussi en terme de rythme de narration. Tu as vraiment trouvé un bon équilibre entre le récit des actions, les pensées des personnages et les descriptions. Et c'était très agréable à lire du coup !!! Franchement, bravo pour ça !

La rédaction commence à dater un peu donc je ne saurais plus me rappeler si j'étais dans un mood différent au moment d'écrire ce chapitre, mais peut-être que c'est parce que beaucoup de choses ont déjà été posées que j'ai pu passer sur quelque chose de plus fluide...

Après il y a quelques trucs qui m'ont moins plu. Déjà, au début, j'ai mis du temps à comprendre ce qui faisait partie du rêve de Rey et ce qui était réel, ça m'a paru un peu confus, mais bon c'est un détail, j'ai juste dû relire pour comprendre.

Ah je ne pensais pas que ce serait un passage confus, vu que le rêve en question est une scène du film (avec un léger retcon - c'est avant tout pour ce retcon que je l'ai inclus j'avoue :whistle:

), que j'avais fait attention à indiquer le moment où elle bascule dans son rêve et le moment où elle revient à la réalité...

Et puis l'autre bémol, c'est l'apparition de Luke. Elle était bien faite hein, je n'ai pas de problème majeur avec le dialogue en lui-même. Mais je ne sais pas, je verrais plutôt Leia interagir avec Rey plutôt que Luke. Donc après, je comprends très bien, que pour les besoins de l'histoire, il fallait que ce soit Luke parce qu'il est plus légitime pour apporter les informations qu'il donne. Mais pour moi ce n'était pas aussi naturel que tu le montres.

Dans l'absolu c'est vrai que Leia a entraîné Rey plus longtemps que Luke. Mais c'est là je pense où mon admiration pour l'episode VIII et mon désamour du IX entrent en jeu ^^ d'autant que je voulais créer une sorte de parallèle entre Rey qui cherche à poursuivre le chemin de Luke, et Poe qui est dans les pas de celui de Leia :wink:

Enfin voilà ! Même si je développe plus les bémols, c'est vraiment le bel équilibre que tu as trouvé dans la narration que je retiens !

J'espère que tu continueras à trouver cet équilibre dans les futurs chapitres !

A la prochaine :hello:

Theme musical pour la première partie du chapitre

Nous avons été rassemblés et conduit au monolithe dans un seul but, que nous libérions l’entité qui y était enfermé de sa captivité.
Nous parcourûmes d’abord la Galaxie, et après avoir surmonté nombre de périlleux dangers, nous eûmes en notre possession la Dague de Mortis, seule arme capable de le blesser, mais aussi de briser ses chaînes astrales.

- CHAPITRE VIII -

Le Destin d’Oblivion sortit de l’hyperespace dans le système Kintan à bonne distance de la planète, pour éviter d’être détecté par les systèmes radar des Niktos. C’était une corvette de classe Raider II, modifiée par l’Aube Écarlate pour être plus maniable et rapide, en sacrifiant quelques boucliers. Ce qui ne serait pas un avantage dans un cas comme celui-ci. Pha-Nastryyl arriva sur le pont, installant un doux voile d'obscurité par l'aura qui émanait de sa présence, et répéta ses ordres pour l’assaut à venir. Tous les Héritiers prirent leur poste, au pilotage ou à l’artillerie. La tension était palpable. Dans l'attente du signal, le silence résonna lourdement entre les murs du vaisseau. Ce ne serait pas une bataille facile, Pha le savait. Elle avait échoué à récupérer la Dague quand elle était encore à portée, et la Force lui ferait lourdement payer cet échec. Elle lança une impulsion qui fit vibrer les bras mécaniques de tous les Héritiers.
Et l’assaut pour percer le blocus commença.
L'Oblivion tenta à plusieurs reprises de plonger vers le mur de vaisseaux ennemis, mais il faisait face à un barrage de batteries laser dès qu'il tentait d'approcher. Leur positionnement était calculé pour que les frégates ne se gênent pas entre elles et que leur couverture soit infranchissable. Maintenant que leur présence était révélée, des nuées de chasseurs patrouillaient derrière les vaisseaux de guerre pour prendre en chasse quiconque réussirait à franchir le blocus. Nombre de vaisseaux étaient de fabrication Nikto, mais Pha reconnut également les étendards de plusieurs groupes de pirates. Ce n'était pas surprenant. Les Morgukai entretenaient des relations avec toute la pègre galactique, les crapules de la pire engeance étaient à leur botte, et le nombre de vaisseaux qu'il fallait rassembler pour encercler une planète entière était colossal. Mais ils l'avaient fait. Atteindre la surface de Kintan était bel et bien devenu impossible.
Le Destin d’Oblivion changea de cap avec une grande boucle, et tenta une nouvelle approche du blocus. Pha-Nastryyl, en profonde méditation, faisait faire au vaisseau de grandes embardés pour garder des déplacements imprévisibles et éviter la plupart des tirs de tourelles automatiques. Nouvel échec. En s'approchant, les tirs étaient plus concentrés en énergie, ils devenaient une cible plus facile et les boucliers étaient dangereusement sollicités. Les Héritiers furent donc contraints de s'éloigner à nouveau.
— Ils ne prennent même pas la peine de lancer des chasseurs à nos trousses. Ils se contentent de nous regarder essayer encore et encore, maugréa Gajiit, le Cathar borgne assis sur un des deux sièges de pilotage.
Elle pouvait sentir la peur suinter de chacun d'entre eux. Tous craignaient qu'elle ne perde patience, et ne lance une manœuvre désespérée qui les laisserai dériver dans le froid de l'espace au milieu des débris de l'Oblivion. Mais Pha-Nastryyl resta muette, assise en tailleur, flottant un mètre au-dessus du sol. Derrière ses paupières closes, ses yeux balayaient de droite à gauche, cherchant une faille dans la défense Nikto. Un sourire sadique apparu sur son visage, quelques secondes avant qu'une alarme de proximité ne se mette à sonner.
— On a plusieurs vaisseaux qui s'apprêtent à sortir de l'hyperespace à bâbord ! cria le Cathar.
— Pas juste plusieurs, indiqua Gorrick en se penchant sur le scan. C'est carrément toute une flotte !
Des dizaines de frégates Mon Calamari de classe Myrmillo et trois croiseurs Républicains de classe Secutor surgirent face au blocus. Ces croiseurs reprenaient la forme triangulaire des Venators ou des ISD, mais étaient séparés en deux au niveau de la pointe, ouvrant sur un accès aux hangars.
— Restez hors de portée de leur radar, et braquez toutes les antennes relais sur eux, ordonna Pha-Nastryyl. Ils vont entrer en contact pour demander aux Niktos des explications, et je veux tout entendre. Kovbe, as-tu toujours ces codes républicains dont tu t'es servi pour intercepter leurs transmissions ?
— Oui, je les détiens, Prrremière Hérrritièrrrre.
— Alors tiens-toi prêt.
Gajiit parvint à régler la fréquence sur le canal de communication que le RGU avait établi avec un des vaisseaux amiraux Nikto. Des voix grésillantes résonnèrent dans sur le pont de l'Oblivion:
— ...vons vous assurer, que cette flotte est uniquement à but défensif, pour protéger un investissement qui bénéficiera au peuple Nikto sans nuire à la puissante et bien-aimée République. Ces vaisseaux n'ont pas vocation à quitter l'orbite de Kintan et ne constituent en aucun cas une force d'invasion.
— Le rassemblement d'une telle quantité de vaisseaux non affiliés au Sénat est une infraction des lois qui régissent cette République, loi que le gouvernement de Kintan a ratifiée. Il ne peut donc pas s'y soustraire. Dispersez la flotte immédiatement, et transmettez-moi les plans de vol de chaque vaisseau dans l'heure pour des contrôles réguliers dans les mois à venir. Autrement, des sanctions seront prises à l'encontre du peuple Nikto de Kintan. Que répondez-vous ?
— Maintenant, Kovbe.
L'Héritier coupa la connexion entre le croiseur Républicain et le commandement Morgukai. La voix du Nikto se confondit à nouveau en explications visant à gagner du temps, mais l'amiral républicain répondit :
— Si vous continuer d'ignorer nos injonctions de la sorte, nous serons contraints de vous considérer comme hostiles. Quatre autres flottes identiques à celle-ci attendent à un saut de distance. Sans mouvement de dispersion de votre part, je serai contraint de leur ordonner d’attaquer votre blocus.
— Tu peux envoyer un ordre à ces flottes via le canal sécurisé de la République ? demanda Pha.
— Affirrrmatif.
— Lance-le maintenant.
— Cette flotte doit représenter une part conséquente des ressources militaires de votre peuple. Ne la gaspillez pas inutilement. Si vous avez besoin de protection, vous pouvez demander audience au Sénat et bénéficier de notre soutien mais j'ai besoin de votre réponse, reprit la voix de l'amiral, plus insistante.
Une douzaine de croiseurs sortirent à leur tour de l'hyperespace, entourant la planète et lançant l'assaut sur de multiples points. Juste avant que la connexion ne soit interrompue, les Héritiers entendirent la surprise de l'amiral lorsqu'il demanda qui avait donné le signal aux autres flottes. Pha sourit davantage, et Gajiit relança l'Oblivion dans la mêlée.
Malgré la puissance de feu de la RGU, le blocus tenait bon, et Pha-Nastryyl ne trouvait toujours pas de brèche à exploiter.
— Changement de plan, lança-t-elle. Si le désordre ne suffit pas, nous provoquerons le chaos... Cessez l'attaque sur le blocus, et détruisez cette frégate républicaine ! Concentrez le feu sur ses réacteurs.
Les Niktos refusaient de briser le blocus malgré l'attaque, ainsi l'équipage de la frégate républicaine fut manifestement surpris d'être pris à revers, par un vaisseau capable de déplacements aussi aléatoires et de changements de trajectoires aussi brusques. La Myrmillo manœuvra un demi-tour pour tenter de faire face à cette nouvelle menace, laissant ses réacteurs exposés au feu nourri Nikto. Il suffit d'une vrille à l'Oblivion pour se positionner au-dessus des réacteurs et achever leur destruction. La frégate, attirée par le champ gravitationnel de Kintan, tomba en direction du blocus. Le vaisseau Niko juste en dessous avait deux choix, s'écarter ou subir la collision avec le vaisseau en perdition. L'équipage suivit son instinct de survie et s'écarta suffisamment pour permettre aux Héritiers de se frayer un chemin vers la surface de la planète, en coupant tous les systèmes et en camouflant leur présence dans le sillage de la Frégate. Pha n'ordonna de rallumer les moteurs qu'à quelques kilomètres du sol pour poser l'Oblivion sur un plateau surplombant une rivière de lave. Elle déplia ses jambes pour reprendre appui sur le sol et sortit la première. La chaleur était étouffante, elle déformait le paysage comme si la roche respirait autour d’eux. À l’horizon, devant le ciel jaune acide se détachait une montagne, et sur son flan une forme sombre : la Forteresse de l’Ordre Morgukai était à leur portée.

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Theme musical pour la seconde partie

Le chaos était total. Le Faucon Millenium arriva dans l'orbite de Kintan au milieu de débris de frégates et de tirs de tourelles ininterrompus, qui mirent les talents de pilote de Chewie à rude épreuve. Rey et Kyls avaient immédiatement sauté aux postes d'artilleurs, Ga'o avait pris place à côté de lui comme co-pilote, et Hephos était assis en tailleur derrière eux, faisant appel à la Force pour protéger le vaisseau. Toute aide était bienvenue au milieu d'un tel carnage, mais malgré tous les Jedi qu'il avait connu au cours de sa longue vie, le vieux Wookie avait appris à faire confiance avant tout à son expérience.
À l’origine, il pensait juste s’absenter de Kashyyyk quelques jours, donner un coup de main à Rey pour l’emmener sur Coruscant, en profiter pour revoir de vieux amis… Il ne s’était absolument pas imaginé se retrouver embarqué dans une telle aventure. Oh ça lui rappelait le bon vieux temps, pour sûr. Mais il n’avait plus cent ans, et il devait bien avouer préférer de plus en plus rester au calme, entouré de sa famille.
Il fit vriller son fidèle vaisseau au milieu de nuées de chasseurs, et prit un peu de hauteur pour sortir de la zone de confrontation entre les forces de la RGU et les Niktos. Une lumière s'alluma sur le tableau de bord, et Ga'o-Ween activa le canal de communication. Duquel s’éleva une voix féminine grave et autoritaire.
— Vaisseau non identifié, veuillez quitter le secteur, vous entrez sur une zone de conflit direct...
— Nous sommes des alliés de la République, et nous avons une mission de la plus haute importance qui nécessite que nous nous posions à la surface de Kintan de toute urgence. Savez-vous si un autre appareil a déjà pu franchir le blocus ? demanda la Kessurienne en se penchant vers le microphone.
— Des alliés ? Quel genre d'alliés ? Votre appareil ne correspond pas aux renforts conventionnels que nous attendons...
— Nous sommes des Skywalker, Amirale, dit Hephos, toujours plongé dans sa méditation. Et si vous avez ne serait-ce qu'une étincelle de foi en la Force, vous savez que notre cause est importante.
L'Amirale marqua une pause, puis reprit :
— Écoutez, nos ordres sont clairs, en tant que source d'instabilité insoumise aux lois de la République, les Skywalker se doivent d'être considérés comme des menaces potentielles. Mais comme vous pouvez le voir, la situation ne tourne pas en notre faveur. Nous sommes clairement submergés. Nous ne pourrons pas vous assister dans votre mission, mais nous avons plus important à gérer pour le moment. Vous faire obstacle est actuellement très bas dans notre liste de priorités. Faites ce que vous avez à faire. Et que la Force soit avec vous.
Chewie exprima un soulagement teinté de déception.
— C'est déjà mieux que rien, compte tenu de la situation tendue que le Sénateur Dameron a rapporté à Rey, répondit Ga'o. Regarde par-là, la défense du blocus semble être plus poreuse de ce côté, indiqua-t-elle en pointant une zone du doigt sur leur droite.
Il grogna que ce serait sûrement plus prudent de rester à proximité du croiseur qui leur avait dit explicitement ne pas leur être hostile. Ga'o tourna vers lui de grands yeux écarquillés.
— Bon sang, il faut encore que je bosse mon Shyriiwook, murmura-t-elle...
Chewbacca fit partir la Faucon à la verticale, puis replongea brusquement vers le blocus. Malgré quelques pertes, le système de défense Nikto tenait bon. Au moment de son troisième passage, le vaisseau prit un tir de plein fouet au niveau de sa tourelle ventrale. Rey arriva quelques instants plus tard dans le cockpit, le visage couvert de suie et une brûlure sur la paume de sa main gauche. Chewbacca jeta un rapide coup d'œil et lui demanda si elle allait bien.
— Tout ira bien ne t'en fais pas. J'ai appliqué un peu de bacta sur la brûlure. Mais je crains que tu ne doives remplacer la tourelle et tout le système de visée... encore.
Chewie soupira, et se replaça au-dessus du croiseur pour bénéficier d'un temps mort.
— On perd du temps, siffla Ga'o entre ses dents. Si on a pu déterminer qu'il se tramait quelque chose ici, alors ces Héritiers de Vador aussi, d'autant plus que de leur côté, ils savent précisément ce qu'ils recherchent.
— Tu as raison, lui dit Hephos, qui gardait toujours les yeux fermés. Je sens une grande présence du Côté Obscur à la surface. Je crois qu'ils ont déjà réussi à se poser...
— Alors il faut tenter le tout pour le tout. Chewie, tu crois qu'on pourrait...
Rey fut interrompue par une gigantesque explosion qui coupa le croiseur en deux et fit trembler le Faucon, tirant brutalement Hephos de sa transe.
— Ce… ce vide immense… elles étaient des centaines, mais elle se sont… éteintes, toutes ces voix…
— C'est terrible à dire, articula lentement Ga'o, elle aussi sous le choc. Mais c'est peut-être notre chance.
Les deux moitiés du croiseur s'étaient séparées et tombait vers la surface de la planète, emportant dans leur chute trois frégate Nikto.
Le Faucon Millenium s'engouffra dans la brèche, Kyls parvenant à tenir à distance les chasseurs avec la tourelle restante.
Ils survolèrent le paysage magmatique de Kintan quelques instants, avant d'apercevoir une forteresse dressée au milieu du paysage désolé.
— Ils sont là, murmura Hephos... Elle est là.
Rey acquiesça, une lueur déterminée dans le regard.
— On va sauter ici, Chewie, ça me semble impossible de se poser à proximité immédiate de la forteresse, et on n'a pas une seconde à perdre !
Rey se dirigea vers la rampe du vaisseau alors que Chewie la dépliait. Il remarqua qu’Hephos semblait mal à l'aise. Ga'o lui posa la main sur l'épaule avec un regard compatissant, et ils sortirent à leur tour.

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Les trois Skywalker rejoignirent Rey au même moment. Ga'o s'avança vers elle.
— Kyls et moi, on y va en premier.
Ils se laissèrent tomber dans le vide. Hephos s'avança à son tour.
— Je... je crains de ne pas pouvoir vous accompagner, sur ce coup-là, dit-il en évitant de croiser son regard. Pas par peur des Héritiers. Mais c'est toute cette lave en bas, la chaleur, ça me rappelle...
Elle hocha la tête avec compassion. Au cours de leurs sessions de méditation, elle avait toujours senti ces griffes du passé qui enserraient le cœur d’Hephos, l’empêchaient d’être pleinement libre. Elle avait été attentive à son aura lors des missions, vérifiant que le Côté Obscur ne s’insinuait pas en lui, mais la majorité du temps, il parvenait à faire de ce traumatisme une force, un moteur de sa détermination.
Il faudrait qu’il s’ouvre à elle pour oser affronter cette peur plus frontalement à l’avenir, mais elle attendait que cette initiative vienne de lui. Elle craignait qu’en le brusquant, elle n’éveille ces ténèbres qu’il parvenait à maintenir à distance.
— Ne t'en fais pas, Hephos. Reste avec Chewie, un co-pilote ou un artilleur ne sera pas de trop avec ce qui se passe au-dessus. La Force te permettra peut-être de surmonter ça, un jour. Et n’oublie pas, on pourra t'y aider, si tu veux.
Elle lui sourit, et sauta à son tour.

Chapitre suivant

Voilà pour le chapitre du jour, où je me suis essayé à un incontournable de Star Wars, la bataille spatiale... et j'en ai vraiment bavé pour arriver à un résultat qui me convienne :paf:

je pense que c'est parce que j'ai lu très peu de romans où elles étaient centrales, mon point de vue changera peut-être quand je lirai les X-Wing par exemple, mais je ne me voyais pas ne pas en mettre au moins une ^^

Bonne lecture, et à la semaine prochaine pour une reprise du rythme normal

Chapitres 7 et 8 lus !

Diable, je pensais n'avoir qu'un seul Chapitre de retard : grossière erreur ! Mais quelle idée aussi de nous proposer un Chapitre spécial lors du Star Wars Day, franchement ! :whistle:

Un Chapitre très intéressant d'ailleurs, il faut dire qu'avec Beaumont en vedette, personnage honteusement sous-exploité dans le film, il pouvait difficilement en être autrement ! J'aime beaucoup ce perso, qui a un potentiel très "Indiana Jonesque" surtout s'il ne se balade pas tout seul, ainsi que les petits cours de lexique historiques (Korriban, Moraband). Très réussi !

Et puis à côté de ça, le Chapitre 8, qui nous replonge en pleine action ! :love:

Bataille spatiale, forceur de blocus, dévastation à la surface, l'ennemi progresse plus vite que nos héros... vont-ils arriver trop tard ? Après, la bataille me semble effectivement un peu rapide, narrativement parlant, peut-être y aurait-il pu avoir plus de descriptions... en tout cas, on sent bien la montée en tension avec l'arrivée des différents protagonistes, cet effet-là est réussi !

Vivement la suite ! :oui:

Merci pour ta lecture !

Vu que le chapitre sur Beaumont était assez court, je me suis dit allez, pourquoi pas ^^
C'est vrai qu'un personnage avec un background d'archéologue, dans une histoire où j'installe une académie qui a besoin de profs et où je m'amuse à explorer le passé de la Galaxie, l'inspiration Indiana Jones était trop tentante

Ouaip j'aurais bien aimé entrer un peu plus dans le détail sur ce chapitre, mais j'avais l'impression de vite manquer de mots pour décrire les manoeuvres des vaisseaux... Après comme je l'avais mentionné juste au dessus, lire plus de bouquins où les batailles spatiales jouent un rôle central pourra peut-être m'aider là dessus. Mais c'est vrai que si c'est toujours la promesse d'un passage impressionnant en film, c'est pas nécessairement ce que je préfère lire :think:

Merci encore et à la prochaine ! :cute:

Ambiance musicale pour accompagner le chapitre

Il nous dit que c’était notre grand destin dans l’histoire de la Galaxie, et que nos noms resteraient chantés à travers le cosmos, pour l’éternité. Mais il fut dupé, car nous comprîmes vite que nous pouvions user à notre avantage de sa condition.

- CHAPITRE IX -

L’Éclipse des Aurores, le vieux cargo léger de RyYkja, sortit de l'hyperespace au milieu des Régions Inconnues, dans un système où brillait un unique soleil rougeoyant, éclairant une unique planète autour de laquelle orbitait une unique lune sombre. Sur le tableau de bord, la petite pyramide en pierre était reliée au système de navigation de vaisseau de manière totalement artisanale et primitive, par une série de câbles entremêlées.
— Bien, nous y voici. La piste de l'Orienteur mène précisément sur cette planète, souligna Beaumont en vérifiant les coordonnées.
Lorsqu'il approchait d'un lieu chargé d'Histoire comme celui-là, un frisson parcourait toujours son échine. Cette sensation était familière, il la ressentait depuis ses premières explorations archéologiques quand il était encore étudiant, et l'émerveillement ne se tarissait pas avec les années. Pourtant cette fois-ci, ce frisson d'excitation était mêlé à un autre. Un pressentiment plus sombre.
— Je tente une entrée dans l'atmosphère, répondit l'apprentie Skywalker en activant deux leviers au-dessus de sa tête. Voyons à quoi nous avons à faire.
Le vaisseau traversa d'abord plusieurs couches de nuages sombres, puis une violente secousse fit basculer le duo en avant.
— Qu'est-ce c'était ? demanda Beaumont ?
— Juste des turbulences, a priori rien de cassé. Mais je ne peux pas nous faire remonter, indiqua-t-elle en pointant de violents éclairs orange qui commençaient à zébrer le ciel au-dessus d'eux. On va devoir continuer à descendre.
La visibilité fut soudainement réduite par un épais nuage marron, et les turbulences gagnèrent en intensité. Des dizaines de bruits d'impact se firent entendre contre le transparacier du cockpit.
— On traverse une tempête de sable ? cria Beaumont pour se faire entendre au-dessus des impacts et des alarmes qui résonnaient dans le vaisseau.
— Plutôt une tempête de gravier, vu comme les boucliers sont mis à mal. Tous les capteurs sont brouillés, j'ai pas le choix, je vais tenter de me poser à l'aveugle.
Elle amorça une descente plus rapide qui retourna l'estomac de Beaumont. Une forme sombre surgit devant le cockpit et le fit se cramponner davantage à son siège. Heureusement, RyYkja avait de bons réflexes, elle contourna le pic montagneux sorti de nulle part et ralentit enfin pour se poser sur un petit plateau rocheux. Ils échangèrent un regard soulagé, et RyYkja se mit à rire aux éclats. Beaumont tenta de répondre par un rire qui resta crispé par les spasmes qui secouaient encore son estomac.
Ils sortirent, équipés de lunettes de protection et d'un masque pour couvrir leurs voies respiratoires, mais la tempête était concentrée au-dessus de leur tête, et la surface semblait épargnée, du moins pour le moment. Le paysage se résumait à des pics montagneux de roches brunes légèrement brillantes – des minerais de fer, peut-être ? – sous un ciel aux teintes ocres, où de grands éclairs orangés déchiraient les nuages sombres.
— Charmant, commenta RyYkja. J'aurais dû proposer à Ga'o et aux autres de venir. On aurait pris de quoi faire pique-nique.
— Même à cette altitude, la tempête a l'air d'affecter les appareils électroniques, indiqua Beaumont en tapotant sur son datapad. Mais j'ai pu repérer les coordonnées qu'indiquait l'Orienteur quand il était encore branché, c'est à peu près dans cette direction. Espérons que ce qu'on cherche soit visible, et pas une structure enfouie sous terre...
Il se tourna vers RyYkja.
— Évitons de nous séparer, nos comlinks risquent de ne pas être très utiles ici.
Elle acquiesça, et ils commencèrent leur pénible progression à travers les rocs escarpés.

---

— Toujours rien ? Demanda Beaumont, qui peinait à progresser.
RyYkja escalada les derniers mètres, espérant que prendre un peu de hauteur les aiderait à se repérer. Ils marchaient depuis près de quatre heures, sans qu'ils aient rencontré la moindre forme de vie. Dès que le ciel s'était dégagé, Beaumont avait noté que la lune était positionnée exactement entre le soleil et la planète, et qu'elle n'avait pas bougé d'un degré depuis qu'ils s'étaient posés, les laissant penser que la planète connaissait une éclipse perpétuelle, éclairée seulement par un halo cramoisi. Ils avaient traversé deux tempêtes de sable particulièrement violentes, et bien qu'elle soit une marcheuse invétérée, le sol rocailleux et la forte gravité de la planète commençaient à avoir raison des pieds de la jeune Skywalker. Ses chevilles étaient en feu, ses cuisses lui faisaient mal, et l'escalade de la dernière heure était rapidement venue à bout de ses bras également. Mais elle savait que Beaumont, qui n'avait pas reçu le même entraînement physique qu'elle – et était beaucoup plus vieux – devait souffrir deux fois plus. Son bras atteint une corniche, elle se hissa, et s'adossa contre la paroi pour reprendre son souffle.
— RyYkja ? Tout va bien ?
— Oui, tout va bien. Une minute... juste, une minute.
Elle prit une gorgée d'eau dans sa gourde, laissant un peu du liquide frais couler le long de son cou. Elle ouvrit les yeux, et se releva d'un bond.
— Beaumont ! Beaumont ! répéta-t-elle plus fort. On pourra faire une pause ici, mais dépêchez-vous ! Je vous garantis que vous aurez envie de voir ça !
Il accéléra son ascension, comme si la perspective d'une avancée suffisait à lui faire oublier la douloureuse marche qu'il venait de traverser. RyKja tendit la main pour l'aider à se hisser, et il regarda dans la direction qu'elle lui indiquait.
— On a dû dévier vers le nord, c'est encore un peu loin, mais au moins maintenant, on a une direction claire ! dit-elle alors qu'il sortait ses macro-jumelles.
À une vingtaine de kilomètres, dans une vaste plaine encerclée par des pics escarpés, s'élevait une haute formation rocheuse, qu'un œil non averti aurait pris pour une montagne pyramidale, d'autant que des milliers d'années durant, l'érosion avait fait son œuvre et brouillé la frontière entre naturel et artificiel. Mais un archéologue et une Skywalker ne s'y trompaient pas. Cette pyramide était très similaire à un édifice qu'ils avaient déjà rencontré, et qui s'élevait au cœur d'Exegol. C'était un sanctuaire Sith.
Le chemin était encore long, mais ils se remirent en marche avec une hâte renouvelée, galvanisés d'avoir enfin leur objectif en vue. Plus ils s'en approchaient, plus les anomalies se multipliaient dans le paysage. Ils furent témoin de pierres qui flottaient au-dessus du sol, de rochers suspendus dans le vide, puis de pans de montagne entiers qui se déplaçaient lentement dans les airs, s'entrechoquant parfois dans un bruit sourd. Ils étaient définitivement sur la bonne voie.

La pyramide était entièrement scellée. RyYkja en avait fait deux fois le tour pour être sûre, tandis que Beaumont tentait de faire fonctionner un vieux xeshascope pour scanner la structure. Aucun moyen d'y entrer au niveau du sol, et aucune trace d'ouverture n'était visible sur ses parois.
— J'ai déjà été confronté à ce genre de problème, expliqua-t-il quand elle revint. Généralement pour des tombeaux, dont l'entrée principale a été fermée pour préserver le repos du défunt. Quand c'est le cas, il y a deux cas de figure, soit les esclaves qui ont scellé l'entrée sont condamnés à reposer aux côtés de leur maître, en mourant lentement à l'intérieur...
— Charmant... commenta RyYkja.
— ... ou bien il existe un passage dérobé leur permettant d'en sortir discrètement.
— Espérons que ce soit le cas !
— Si un tel passage existe, ce sera probablement dans les montagnes autour.
— Essayons d'abord vers l'est, ce sont les plus proches, ils auront sans doute cherché à creuser le moins loin possible.
— C'est une remarque tout à fait pertinente, souligna Beaumont.
Ils se remirent en route, sous l'atmosphère étouffante du soleil noir couronné de rouge.
La perspective de grimper et d'escalader à nouveau ne réjouissait guère la jeune Skywalker. Elle franchit les premiers mètres péniblement, aussi fut-elle surprise de voir son ascension facilitée par des marches irrégulières et érodées taillées dans la roche. Elle appela Beaumont pour qu'il se dirige vers sa position. Ces marches auraient pu être le résultat d'une formation géologique naturelle, mais compte tenu de la nature du lieu, cela lui semblait hautement improbable. Son ancien professeur semblait de cet avis, puisqu'il s'empressa de la rattraper, affichant un sourire en coin sur son visage crispé par l'effort.
Une vive douleur fit vaciller RyYkja au moment où elle atteignait un promontoire rocheux qui surplombait la pyramide. Elle passa sa main, et découvrit une profonde coupure sur son épaule Le vent commençait à se lever à nouveau, portant des particules de plus en plus grosses et coupantes, et l'une d'elle venait de tailler à travers sa manche et sa peau. Elle s'adossa contre la paroi pour s'en abriter, et sortit une trousse de soin de son sac. Beaumont la rejoignit, inspecta rapidement la blessure alors qu'elle enroulait un bandage imbibé de bacta autour de son bras.
— Tout ira bien, c'est profond mais le bacta va arrêter le saignement, dit-elle d'un ton qui se voulait rassurant. Mais l'escalade risque d'être un peu plus compliquée.
— Heureusement, j'ai l'impression qu'on n'aura pas besoin d'escalader davantage, indiqua-t-il en pointant du doigt une ouverture dans la paroi.
C'était une crevasse d'un mètre de hauteur, à peine plus qu'une faille dans la roche, qui permettait à un humain de taille moyenne de s'y glisser.
Ils s'abritèrent à l'intérieur de la cavité. Le vent redoubla encore d'intensité, et une véritable tempête de sable et de roche balaya la vallée. RyYkja inspecta une dernière fois son bandage, et alluma son sabre laser pour éclairer la cavité. Sous la lumière orange vif apparut un chemin étroit qui s'enfonçait profondément à l'intérieur de la montagne.
— Je passe devant, indiqua la Skywalker.

Au fil de leur descente, le vacarme de la tempête devint de plus en plus sourd, pour finalement se fondre dans un écho lointain qui faisait légèrement vibrer les parois. Ils descendirent en spirale au cœur de la roche, puis arrivèrent sur un long couloir, parfaitement taillé, qui allait en ligne droite. Beaumont tapota son xeshascope, et murmura :
— On doit être à une profondeur suffisante. D'après les coordonnées, ce couloir nous mènera droit sous la pyramide.
RyYkja acquiesça, et continua de mener la marche. L'obscurité se faisait plus épaisse, plus oppressante à mesure qu'ils avançaient. Ses yeux étaient comme engourdis. Elle avait l'impression que la lumière de son sabre baissait en intensité. Sur les murs parfaitement lisses, elle voyait des visages tordus de douleur qui disparaissaient dès qu'elle pointait son sabre vers eux. Des bruits de pas. Elle était suivie ! Elle sursauta et se retourna, mais seul Beaumont se tenait face à elle.
— Tout va bien ? On peut faire une pause si tu veux, ça fait un moment qu'on s'enfonce par ici...
— Non, mieux vaut ne pas s'attarder ici, articula-t-elle péniblement. Le Côté Obscur... il est... il est partout. Même sans y être sensible, je peux le sentir.
— RyYk, ta blessure, elle saigne beaucoup, remarqua Beaumont en approchant sa main de son épaule.
— Il faut continuer, dit-elle en se retournant et en avançant.
Au milieu des cris et des pleurs qui suintaient des murs de pierre, il y avait une voix qui fredonnait. Une mélodie triste, mais très belle. Et c'était une très jolie voix...
RyYkja sentit le poids de l'obscurité qui diminuait autour d'elle. Son propre corps devint plus léger. Elle tendit le bras en avant pour empêcher Beaumont d'aller plus loin.
— Il se passe quelque chose. Soyons encore plus prudents.
Beaumont lui jeta un regard incertain, baissa les yeux sur son appareil de mesure.
— Les valeurs oscillent beaucoup, mais on doit être arrivé pile sous la structure...
Il fit prudemment un pas en avant, puis un autre, puis bascula violemment sur la gauche. RyYkja tendit la main vers lui et fut également projetée contre le mur.
— C'est rien, tout va bien ! dit Beaumont. J'ai l'impression...
Il avança encore un peu, puis réussit à se redresser. Il se tenait à présent debout sur le mur.
— C'est une anomalie gravitationnelle, comme celles qu'on a vues à l'extérieur ! La Force doit être tellement concentrée ici... Dans tous les temples et toutes les ruines que j'ai pu visiter, ce genre de phénomène est habituellement très localisé, je n'en ai jamais rencontré de cette ampleur !
Elle parvint à basculer sur la paroi également, fit quelques pas pour tester cette nouvelle perspective, et ils se remirent en route. La douce mélodie s'était tue, et il n'en restait que les échos de cris prisonniers dans la roche. Roche qui se changea bientôt en métal usé et rouillé, leur confirmant qu'ils avaient atteint la pyramide.
Leur progression fut ralentie par des changements réguliers les faisant passer des murs, au plafond, puis à nouveau au sol. Ces anomalies n'avaient sans doute pas toujours été présentes, ou bien évoluaient dans le temps, car l'architecture semblait pensée pour que les pieds restent sur le sol. Difficile de monter dans les niveaux supérieurs quand les escaliers se retrouvaient au "plafond"... Beaumont réussit à convaincre son ancienne élève de faire une pause et de changer son bandage pour endiguer le saignement.

L'intérieur de l'édifice était plus travaillé que le couloir qui y menait. De longues fresques étaient gravées sur les murs, narrant des batailles épiques de Sith contre des créatures reléguées depuis longtemps au rang de mythes, ou contre d'autres Sith dans d'incessantes guerres de territoires.
— Vous avez une idée de quand pourrait dater ces fresques ? demanda RyYja en levant son sabre vers celle qui était au-dessus de leurs têtes. Pour qu'autant de Sith s'affrontent les uns les autres ça doit être quand les Seigneurs de Guerre contrôlaient une bonne partie de la Galaxie. Mille ans, deux mille ans avant Bane ?
— Dis-moi, que sais-tu des Sith, exactement ? De leur histoire, de leurs légendes ?
— Eh bien... on dit que c'étaient à l'origine un groupe de Jedi dissidents. Qu'ils avaient soif de pouvoir et ont quitté l'ordre naissant pour se laisser envahir par le Côté Obscur. Mais vous disiez dans vos cours qu'il n'y a pas de document permettant de donner une date précise à un tel évènement. Ni même de preuve qu'il ait réellement eu lieu. Les textes qui le relatent ont été écrits des milliers d'années plus tard...
— Et toujours par des Jedi. Ou des Ordres adjacents, comme les Gardiens des Whills.
— Les Sith ont gagné en puissance, ils se sont étendus sur de nombreux mondes et leur Empire a fini par couvrir une part significative de la Galaxie. Les Jedi luttaient contre leur domination et leur expansion, mais c'est finalement leurs luttes intestines qui ont eu raison d'eux. Un Sith nommé Darth Bane a alors entrepris d'éliminer tous les Sith restants pour mettre fin à ces conflits internes, cultiver le Côté Obscur uniquement entre un Maître et un Apprenti, et mettre ainsi au point un plan qui leur permettrait de renverser les Jedi et la République. Ce qui arriva, mille ans plus tard, quand le dernier Sith de la lignée de Bane fut élu Chancelier Suprême...
— La fin est correcte. Même s'il y a des débats sur certains détails, le déroulé global de la chute des Sith et de l'ascension de Bane font peu de doutes. C'est le début qui est plus flou. Toute cette époque antique a été balayée par les vents de l’Histoire. J'ai une autre théorie. Qui, si elle s'avère exacte, pourrait bouleverser notre vision de la Galaxie. Mais il me faut plus de preuves pour l'étayer. Est-ce que tu as déjà entendu parler des Tho Yor ?
— Oui... je crois oui. On dit que ce sont d'immenses pyramides, apparues il y a des milliers d'années sur différents mondes, pour rassembler celles et ceux qui deviendraient les premiers Je'daii. Pourquoi, quelle est votre théorie ? Vous pensez que les Tho Yor n'ont jamais existé ?
— Oh si, elles ont existé. Nous en avons eu la preuve à au moins deux reprises. Une fois sur Exegol, et une fois...
— Ici... nous sommes dans une Tho Yor ? s'exclama RyYkja.
— Exactement.
— Mais elles se trouvent sur des mondes Sith, imprégnés par le Côté Obscur...
— Et il n'y en a aucune sur les planètes qu'on soupçonne d'être le berceau des Jedi. Ni sur Tython, ni sur Ahch-To, ni sur...
— Mais... mais c'est impossible.
— Si, RyYkja. J'ai longtemps cherché aussi loin que possible pour réfuter cette théorie. Mais chaque preuve, au contraire, m'en rapprochait un peu plus. La Force, à l'aube de la Galaxie, a réuni les Sith pour être ses protecteurs. Ce sont eux qui sont apparus en premier, eux qui ont régné pendant des milliers d'années, et les Jedi qui sont apparus, d'abord sporadiquement, en chevaliers errants, avant de se rassembler, de renverser ce que la Force elle-même avait mis en place. C'est ce que veut dire Je'daii, en ur-Kittât. Les Chevaliers Errants. Ces dissidents épars apparurent pour protéger les plus démunis dans cet empire sans justice. En les désignant ainsi, sans doute les Sith espéraient-ils qu’ils resteraient dispersés et isolés. Mais leur voie gagna de nombreux adeptes, bientôt ils se rassemblèrent, il y eu les Dai Bendu, les Gardiens des Whills, l’académie de Chatos. Ils commencèrent à bâtir des Temples clandestins afin de s'unir, mais pas sous la volonté de la Force, ni pour la dominer, plutôt pour la canaliser. C’est pour ça qu’il n’y a jamais eu de consensus sur la planète qui a vu naître l’Ordre Jedi. Parce que de multiples mondes ont servi de points de ralliements pour ces premiers chevaliers.

Une fois le saignement endigué, ils reprirent leur avancée au cœur de l'immense structure. Encore sous le choc, RyYkja ne faisait plus attention à ce qui l'entourait, son esprit entièrement obnubilé par ces révélations. Elle savait Beaumont trop rigoureux pour qu'il ait tort sur toute la ligne... Reprenant ses esprits, elle s'arrêta face à une porte ornée seulement de quelques runes, qui se trouvait au plafond par rapport à leur position actuelle. Ils pénétrèrent dans l'antichambre, basculant à nouveau sur ce qui était censé être le sol. La pièce n'était pas très grande, et surtout entièrement vide à l'exception d'un unique sarcophage qui reposait à la verticale contre le mur opposé à l'entrée.
— C'est étrange, souligna Beaumont. Les tombeaux sont normalement beaucoup plus richement décorés. Même les Seigneurs Sith les moins appréciés par leurs pairs ont toujours pu prétendre à l'honneur dans la mort, avec des objets rappelant leurs faits d'arme, leurs conquêtes... Cette austérité ne ressemble pas à la philosophie Sith. Pas celle qui précédait Bane en tous cas...
— C'est peut-être une tombe plus ancienne que tout ce qui a déjà été observé, avança RyYkja, qui avait encore du mal à assimiler toutes les informations que Beaumont venait de lui partager.
Tout était plus calme, ici. Beaucoup plus calme. Le silence y était assourdissant. Comme si la Force formait une tempête gigantesque autour de ce point précis, et qu'ils avaient atteint l'œil du cyclone. Ils approchèrent de la dalle de pierre aux coins grossièrement biseautés. Des runes y étaient inscrites, mais elles avaient été gravées à la hâte. Celui qui reposait ici n'avait pas bénéficié des funérailles les plus grandioses. RyYkja leva son sabre au-dessus de sa tête pour mieux l'éclairer et laisser Beaumont déchiffrer les inscriptions.
— « Mon nom est Andeddu, et je grave ces mots dans la pierre pour témoigner de l’ascension et la chute du plus grand des Sith… » Ça alors ! C’est absolument fascinant ! Quand tu disais que ce tombeau était peut-être ancien, tu ne croyais pas si bien dire ! Ces inscriptions indiquent que ce serait… la sépulture d’Adas lui-même !
— Adas… C’est sa Dague que Rey et les autres recherchent ?
— Exact. Tout ce qui nous est parvenu à son sujet relève du mythe et des légendes. C'est à ma connaissance - et j'étudie le sujet depuis presque vingt ans - la première trace concrète de son existence. Si compté que cette sépulture soit authentique bien sûr, mais j'ai peu de doute vu ce qu'on a traversé pour arriver ici. D'après les récits, il aurait vécu il y a six ou sept mille ans, et il serait un des premiers Sith. Un de ceux rassemblés par les Tho Yor, peut-être ? Il se serait autoproclamé Roi des Sith après avoir été le premier, à l’aide de sa Dague de Mortis, à réussir l'impossible : repousser une invasion de l'Empire Infini des Vongs.
— L'Empire Infini a réellement existé ?
— Jusqu'à présent, tout comme Adas, il faisait figure de mythe. Mais tout semble possible désormais...
Il continua de passer sa main sur les sillons formés par les runes d’ur-Kittât, et à les comparer avec un petit carnet qu'il avait toujours avec lui. Plus RyYk fixait la dalle et les inscriptions qui creusaient de profonds canyons sur sa surface, plus un malaise s'installait au creux de son estomac. Des gouttes de sueur, plus froides que des éclats de glace, perlèrent sur son front et s'écoulèrent le long de son visage.
— L’inscription parle des Vongs. De la victoire d’Adas et de son couronnement. Et de… sa chute. Il y aurait un grand ennemi des Sith. Ils le nomment Bogan, et Adas aurait fini par être… corrompu, ou maudit, à défaut d’une meilleure traduction, par cet ennemi.
— Bogan, c'est comme ça qu'est désigné le Côté Obscur par certains Ordres, dit RyYkja en se remémorant des archives qu'elle avait consultées sur l'évolution des liens à la Force. Pourquoi les Sith seraient-ils ennemis du Côté Obscur, ça n'a pas de sens...
— J'ai bien peur que ça en ait, au contraire... murmura Beaumont, absorbé par sa lecture. Il parle d'une... force avec un appétit sans fin, et qui peut murmurer ses sombres désirs à travers les rêves. Les Sith gardaient cette force captive, et Adas a tenté de la libérer. Et donc il a été enterré ici, car seule une structure telle qu’une Tho Yor saurait étouffer l'influence de la malédiction, et retenir les noires énergies qui s’étaient emparées de l'âme d'Adas.
— Dans ce cas, c'est bien que ni vous, ni moi ne soyons sensibles à la Force. Les autres Skywalker... je ne sais pas l'effet que cette planète aurait sur eux.
— La suite relate plus en détails l’affrontement contre Adas. Celui qu’ils considéraient comme le plus grand d’entre eux, avant sa trahison. Il aurait...
Il recula d'un pas et plaqua une main sur sa bouche.
— Quoi ? Qu'est-ce qu'il aurait fait ? demanda RyYkja, un tremblement dans la voix.
— Andeddu décrit un rituel... par lequel Adas aurait absorbé l’énergie vitale de toute cette planète, pour n’y laisser que le vide le plus absolu. Ce serait… le pouvoir ultime que lui aurait transmis Bogan, le Grand Dévoreur du Néant. RyYk, il faut que tu ouvres ce sarcophage.
— Sauf votre respect, professeur, mais, profaner la tombe d'un Seigneur Sith maudit ? Vous êtes sûr de vous ?
— Ce qui est écrit sur cette dalle... ça semble impossible. C'est trop... trop ! Mais cette Galaxie regorge de choses impossibles. On en a conscience quand on fréquente d'aussi près des gens comme Rey, comme vous, qui chaque jour cherchez à explorer plus loin les mystères qui nous entourent. Mais ça... c'est bien trop effrayant. Alors j'ai besoin d'en avoir le cœur net. Quitte à ne plus jamais pouvoir trouver le sommeil, autant être sûr de nous, non ? Et puis, tu l'as dit toi-même. Les Skywalker ne supporteraient pas la noirceur qui imprègne ce monde. Donc on doit s'en charger nous-même.
— On aurait pu avoir des renforts qui ne soient pas des Skywalker, ça n’aurait pas été de refus, marmonna-t-elle en essuyant son front et en levant son sabre un peu plus haut.
Elle se plaça sur le côté du sarcophage, et commença à découper le contour de la dalle, pour éviter d'endommager les inscriptions. Quand elle eût fini, chacun se plaça d'un côté, ils se lancèrent un regard empli d'inquiétude, puis la poussèrent sur le côté. Ils revinrent face au sarcophage désormais ouvert, et regardèrent prudemment à l'intérieur.
— C'est...
— Surprenant.
— Depuis combien de temps il est censé être là, déjà ? demanda RyYk en fixant leur découverte.
— Six mille ans... au bas mot.
RyYkja acquiesça sans pouvoir détacher le regard du corps inanimé debout au fond du sarcophage. Elle le décrirait comme un humanoïde aux cheveux sombres, et dirait de son visage à la peau rouge pâle qu’il était d'une beauté magnétique. Deux fins tentacules partaient de ses joues, de chaque côté de sa bouche. Et il semblait être enfermé là depuis, tout au plus, quelques heures. Il paraissait même... normal, au détail près de ses yeux, grand ouverts, entièrement noirs, desquels avaient coulé des larmes de sang laissant deux lignes écarlates sur ses pommettes saillantes.
— Les alchimistes Sith avaient mis au point des techniques d'embaumement capables de très bien préserver un corps, au cas où l'esprit du défunt parvienne à percer l'ultime secret de la vie éternelle et ne veuille réintégrer son enveloppe, mais ça... ça dépasse de très loin ce à quoi même Marka Ragnos ou Freedon Nadd ont eu droit, des centaines d'années après l'ère d'Adas.
— On devrait refermer le sarcophage. Si c'est cette malédiction qui l'a maintenu dans cet état, mieux vaut éviter de la réveiller. Ou de le réveiller, lui. On a vu, on ne peut pas l'expliquer, ça me semble plus prudent de chercher des réponses plus tard.
— Oui... oui tu as raison, répondit Beaumont en reprenant ses esprits.
Un râle guttural résonna contre les parois du sarcophage, et RyYkja eut à peine le temps de tourner la tête vers l'antique Seigneur Sith que celui-ci tendit le bras vers elle et tenta de la saisir à la gorge. Elle planta ses deux pieds dans le sol et plaça sa lame face à elle. Elle attendit en tenant sa position. Elle attendit. Mais rien ne tenta de l'attaquer. Elle baissa son arme, vit d'abord l'air surpris de Beaumont, debout à côté de la dalle, puis le Sith, toujours paisible au fond de son cercueil. Elle avança lentement vers lui.
— RyYk ?
Elle approcha son visage de celui d'Adas. Il était pâle, mais la lame orange lui donnait presque un teint chaleureux. A cette distance, elle voyait des dizaines d'étoiles qui se reflétaient au fond de ses yeux grand ouverts...
— RyYk !
Elle recula brusquement. Le temps rattrapa le corps du Sith, et en un battement de cœur, il tomba en poussières face à une RyYkja paralysée.
Toujours tremblante, elle tourna lentement la tête vers la dalle. Beaumont était tombé à genoux, sa main parcourant frénétiquement la surface.

Elle était parfaitement lisse.

Les gravures avaient disparu.

Chapitre suivant

Bonjour tout le monde, voilà pour le chapitre de la semaine, qui embrasse pleinement cette dimension exploration de lieux étranges et Histoire des Sith et des Jedi, qui sont deux éléments qui me passionnent !
J'ai profité que le passé lointain soit encore très flou dans le canon pour tenter une approche radicalement différente (et par la même occasion raccourcir la timeline à environ 7000 ans plutôt que les 25 000 du Legends que j'ai toujours trouvés un peu abusés), je suis passé par des dizaines d'idées et de versions avant d'aboutir à celle-ci (il fallait qu'elle me plaise et qu'elle apporte un éclairage sur l'intrigue au présent), dans tous les cas je savais quasiment dès le début de ce projet que j'avais envie d'y incorporer ce genre de twist !
J'espère que la lecture vous aura plu ! À très vite pour retrouver les Héritiers de Vador au coeur de l'action !

ps: Un chapitre sorti le même jour que The Legend of Zelda Tears of the Kingdom, et qui ressemble de manière assez troublante au tout début du jeu en terme d'ambiance et de concept ! Promis c'était pas fait exprès :lol:

Un chapitre intéressant qui relate l'histoire de l'Ordre Sith.

Tu as puisé dans le contenu du Legends et en a fait une salade à ta sauce ce qui m'a poussé à y voir de grosses fautes. Les évènements du Legends sont suffisamment clairs et précis pour ne pas se tromper et j'ai été surpris que tu dénatures ainsi le canon.

Quel est ton but d'avoir voulu mélanger ces évènements et nous présenter un contenu qui est complètement faux par rapport à la version officielle?

Au niveau de la forme j'ai du mal avec ce mode de présentation. De plus tout est concentré, tassé, n'hésite pas à faire des sauts de paragraphe pour aérer ton texte parce qu'à force cela devint illisible et indigeste.

ShamanWhills a écrit:Un chapitre intéressant qui relate l'histoire de l'Ordre Sith.

Tu as puisé dans le contenu du Legends et en a fait une salade à ta sauce ce qui m'a poussé à y voir de grosses fautes. Les évènements du Legends sont suffisamment clairs et précis pour ne pas se tromper et j'ai été surpris que tu dénatures ainsi le canon.

Quel est ton but d'avoir voulu mélanger ces évènements et nous présenter un contenu qui est complètement faux par rapport à la version officielle?

Au niveau de la forme j'ai du mal avec ce mode de présentation. De plus tout est concentré, tassé, n'hésite pas à faire des sauts de paragraphe pour aérer ton texte parce qu'à force cela devint illisible et indigeste.

Merci pour ta lecture !
Justement, mon récit ne prend pas place dans le Légends, et dans le canon on ne sait rien du passé des Sith et des Jedi. La période connue la plus ancienne est la Haute République, qui est extrêmement proche des films par rapport à ce que je raconte là.
Pour l'instant dans le canon il n'y a aucune version officielle du passé de la Galaxie. Ça va changer avec le film de James Mangold, mais la rédaction de ce chapitre prédate son annonce de plusieurs mois.
Donc je me suis dis qu'il y avait de la place pour apporter ma vision de cette mythologie :wink:

Ah j'ai repris la mise en forme de bouquins style Plagueis où les paragraphes sont séparés uniquement par des alineas et pas par des espaces, j'avais l'impression que c'était assez lisible... Je verrai pour ajouter des séparations

Chapitre IX lu!

Mais... mais... c'est génial en fait! :love:

Il y a de tout : de l'exploration, des mythes, des références aux Univers Officiel et Légendes (les Tho Yor! L'empire Infini... des Vongs! Etc) !

Et surtout cette idée absolument géniale que les Sith sont l'Ordre primordial, et les Jedi des "renégats", et pas l'inverse! C'est brillant, et ça change toute notre perception de la saga! :oui:

Et puis voir dans un texte l'expression "jeune Skywalker", c'est super, ça fonctionne particulièrement bien! :cute:

Tout ça me fait donc largement oublier la frustration initiale de ne pas voir la suite de ce qu'il se passe sur Kintam! :sournois:

Vivement la suite! :oui:

Merci beaucoup pour ton enthousiasme ! Même s'il ne concerne pas directement les personnages principaux, c'est un chapitre qui me tient beaucoup à coeur donc je suis content s'il arrive à communiquer ce que je voulais transmettre :oui:

Quand j'ai eu cette idée de twist pour renverser tout le paradigme de la saga tel qu'on se l'imagine, je me suis dit ça passe ou ça casse... Shaman et toi l'illustrez assez bien au final ^^
Je préviens dès maintenant, c'est pas la seule idée potentiellement clivante qui soit sortie de mon chapeau :lol:

De base ce chapitre intervenait un ou deux crans plus loin, et il coupait vraiment l'action de Kintan en deux... j'ai préféré l'avancer un peu pour ensuite enchaîner d'une traite sur l'action à la surface de la planète. En tous cas, on y retourne vite

Adanedhel a écrit:Merci pour ta lecture !
Justement, mon récit ne prend pas place dans le Légends, et dans le canon on ne sait rien du passé des Sith et des Jedi. La période connue la plus ancienne est la Haute République, qui est extrêmement proche des films par rapport à ce que je raconte là.
Pour l'instant dans le canon il n'y a aucune version officielle du passé de la Galaxie. Ça va changer avec le film de James Mangold, mais la rédaction de ce chapitre prédate son annonce de plusieurs mois.
Donc je me suis dis qu'il y avait de la place pour apporter ma vision de cette mythologie
Ah j'ai repris la mise en forme de bouquins style Plagueis où les paragraphes sont séparés uniquement par des alineas et pas par des espaces, j'avais l'impression que c'était assez lisible... Je verrai pour ajouter des séparations

D'accord, je ne savais pas que ça prenait place dans le canon. Tu as voulu donc créer un passé très lointain en piochant dans le Legends et en mélangeant le contenus pour faire un truc à toi... Ok, pourquoi pas.

J'ai l'impression d'étouffer en lisant cette mise en page. Cet entassement m'empêche de savoir quand on passe d'un dialogue à du texte (descriptif ou pas) vu que tout est condensé. C'est lisible mais c'est (très) lourd à force et personnellement je perds ma concentration à un moment donné et ça me fatigue au point de ne pas terminer la lecture

Bonne chance pour la suite

ShamanWhills a écrit:D'accord, je ne savais pas que ça prenait place dans le canon. Tu as voulu donc créer un passé très lointain en piochant dans le Legends et en mélangeant le contenus pour faire un truc à toi... Ok, pourquoi pas.

J'avoue que je ne sais pas trop quoi dire... En reprenant les persos de Rey, Poe, Finn, en faisant des références au film Solo et en insérant des scènes de la postlogie en flash back et en prologue, je ne pensais vraiment pas que ce serait un point qui pourrait manquer de clarté :transpire:

Adanedhel a écrit:
ShamanWhills a écrit:D'accord, je ne savais pas que ça prenait place dans le canon. Tu as voulu donc créer un passé très lointain en piochant dans le Legends et en mélangeant le contenus pour faire un truc à toi... Ok, pourquoi pas.

J'avoue que je ne sais pas trop quoi dire... En reprenant les persos de Rey, Poe, Finn, en faisant des références au film Solo et en insérant des scènes de la postlogie en flash back et en prologue, je ne pensais vraiment pas que ce serait un point qui pourrait manquer de clarté

Ce n'est pas un point qui manque de clarté. Tu as voulu créer un passé plus loin que celui du canon Disney qui commence officiellement en -200 BBY donc c'est tout à ton honneur de nous proposer quelque chose en plus de différent de ce que l'on connait (le coup de l'inversion de rôle des Sith et des Jedi dans leur apparition et le conflit qui les oppose était bien trouvé même si ça ma fait bondir au début car pas au courant de ton intention de départ).

Je vais continuer à suivre ton histoire parce que l'Histoire et l'Archéologie sont des matières que j'adore

J'ai juste été véritablement surpris, c'est un point dont j'espérais qu'il fasse réagir (c'est le but d'un twist après tout) mais je ne pensais pas du tout à ce genre de réaction ^^
En tous cas merci encore !

J'en profite pour faire un petit update d'écriture ! C'est terrible, j'ai envie de publier le prochain chapitre tout de suite... mais maintenir le rythme me permet d'avancer tranquillement sur la suite, donc en attendant vendredi voici un aperçu de mon process d'écriture, si jamais les coulisses vous intriguent :

- Concernant Un Spectre au-delà des Ombres, la rédaction est entièrement terminée. J'ai laissé un 25.5/26 chapitres dans le topic de présentation des recits parce qu'il y a un paragraphe qui ne me satisfait pas, que je suis en train de triturer et de réécrire cette partie pour obtenir quelque chose qui me convienne davantage. Mais en l'état, tout est publiable sur le forum !

- Je l'avais présenté comme étant la première partie des Échos de Mortis, et j'avais déjà évoqué au fil de certains messages avoir des idées de suites... Et oui le projet est né à l'origine de la confection d'épisodes X, XI et XII à la saga (c'est encore leur titre de travail sur mon disque dur ^^). Concernant le tome 2, il est entièrement planifié, il y a encore quelques détails à régler mais je connais le déroulé pour chaque sous intrigue et il y a déjà 2 (presque 3) chapitres rédigés, donc c'est sur de bons rails !
Pour ce qui est du tome 3 je sais où il commencera, je sais où il finira (l'issue du combat final est même en partie écrite, il y aura sans doute des modifications à apporter d'ici à ce que j'y arrive mais j'ai un point de chute défini, pour boucler les arcs de mes personnages), il me reste à trouver les idées pour alimenter le corps du livre et mener vers la conclusion de manière fluide et satisfaisante, mais j'attends d'avancer dans le second pour m'y pencher, il est pas exclu que certaines idées basculent de l'un à l'autre.

Voilà pour ce point sur mon avancée, j'ai plein d'idées de scènes qui se bousculent pour mon tome 2, donc j'espère avoir le temps de m'y plonger pendant ce long weekend pour leur donner corps, et j'ai hâte d'être vendredi pour vous partager la suite !

Salut !

J'ai lu les chapitres 7 et 8.

Je pense que le 7e conclut ton exposition. Le personnage que tu y développes est intéressant (même si j'ai dû faire une recherche internet pour me souvenir de qui c'était :siffle:

). Mais il y a juste une chose que je n'ai pas comprise à son sujet. Tu dis qu'après avoir avancé considérablement dans ses recherches, il a brusquement arrêté de s'y investir et j'ai trouvé ça un peu bizarre, pas très logique. Je me doute que tu avais quelque chose en tête pour justifier ce revirement mais peut-être aurait-il été judicieux d'exposer de façon plus explicite le cheminement psychologique qui l'a amené là parce que moi, en tant que lectrice, je ne le comprends pas.
Du coup, je ne sais pas trop à quoi m'attendre avec ce personnage. Sera-t-il susceptible de faire preuve d'enthousiasme excessif puis subitement de découragement tout aussi excessif ? Peut-être que c'est que tu as voulu suggérer sur sa personnalité ? j'imagine que la suite de ton histoire répondra à cette question.

Quant au chapitre 8, forcément ce n'est pas ma came même si c'est caractéristique de l'univers SW. Mais cela n'a rien avoir avec toi bien sûr ! Suite à ma récente lecture de certains romans SW, je constatais sur un autre topic que j'ai l'impression que les scènes d'actions, et en particulier les batailles spatiales, ont moins d'impact sur moi quand je les lis (alors que par ailleurs, la littérature reste très clairement ma forme d'art préférée). C'est comme si je n'arrivais pas à m'y plonger, que je restais toujours à distance quand je les lis alors que je peux m'immerger quand je les vois. C'est bizarre venant de moi mais c'est comme ça.

Bon sinon tout ce petit monde va se retrouver bientôt j'imagine et ça risque de faire des étincelles !

A bientôt pour la suite !

Alionouchka a écrit:Salut !

J'ai lu les chapitres 7 et 8.

Hello ! Merci pour ta lecture !

Je pense que le 7e conclut ton exposition. Le personnage que tu y développes est intéressant (même si j'ai dû faire une recherche internet pour me souvenir de qui c'était ). Mais il y a juste une chose que je n'ai pas comprise à son sujet. Tu dis qu'après avoir avancé considérablement dans ses recherches, il a brusquement arrêté de s'y investir et j'ai trouvé ça un peu bizarre, pas très logique. Je me doute que tu avais quelque chose en tête pour justifier ce revirement mais peut-être aurait-il été judicieux d'exposer de façon plus explicite le cheminement psychologique qui l'a amené là parce que moi, en tant que lectrice, je ne le comprends pas.
Du coup, je ne sais pas trop à quoi m'attendre avec ce personnage. Sera-t-il susceptible de faire preuve d'enthousiasme excessif puis subitement de découragement tout aussi excessif ? Peut-être que c'est que tu as voulu suggérer sur sa personnalité ? j'imagine que la suite de ton histoire répondra à cette question.

Effectivement dans mon plan de base, les chapitres 6 et 7 marquaient la fin du premier acte, et ensuite l'action sur Kintan était le coeur du deuxième ^^
Hmm il faudra que je vérifie j'ai peut-être pas employé les bons mots au bon moment mais il me semble que ce n'est pas tout à fait ce que je dis :think:

il s'est lancé corps et âme dans son projet ouais, et après plusieurs années a fait face à une impasse (pas assez de données, résultats contradictoires) qui l'ont démotivés. Mais il n'a pas pu se résoudre à tout plaquer non plus, comme il le dit à RyYk ça continuait à l'obséder et il y revenait régulièrement, même s'il avait perdu une partie de sa fougue du début... mais les nouveaux indices potentiels comme celui que lui ramène RyYkja réveillent toujours en lui ce frisson de la découverte :wink:

Avec ce personnage je pense que j'ai pas mal injecté de choses que j'ai pu observer ou ressentir (à bien plus petites échelle bien sûr) dans les projets de recherche auxquels j'ai participé au cours de mes études, tout en essayant de dépeindre un personnage assez "réaliste" dans ses propres contradictions ^^
C'est vrai qu'il est très (très) secondaire dans le film, donc au final j'avais la place d'en faire un peu ce que je voulais, mais aussi un taf de caractérisation un peu plus conséquent pour lui donner de l'épaisseur (sans que ce soit un personnage principal non plus, donc il n'aura pas forcément autant de temps d'apparition que les autres)

Quant au chapitre 8, forcément ce n'est pas ma came même si c'est caractéristique de l'univers SW. Mais cela n'a rien avoir avec toi bien sûr ! Suite à ma récente lecture de certains romans SW, je constatais sur un autre topic que j'ai l'impression que les scènes d'actions, et en particulier les batailles spatiales, ont moins d'impact sur moi quand je les lis (alors que par ailleurs, la littérature reste très clairement ma forme d'art préférée). C'est comme si je n'arrivais pas à m'y plonger, que je restais toujours à distance quand je les lis alors que je peux m'immerger quand je les vois. C'est bizarre venant de moi mais c'est comme ça.

Je comprends tout à fait, comme je disais plus haut les batailles spatiales ne sont pas non plus ce que je préfère lire, mais comme je me suis fixé comme objectif d'être dans la veine des films en terme de ton, d'équilibre entre aventure et action, je me suis quand même essayé à l'exercice !

Bon sinon tout ce petit monde va se retrouver bientôt j'imagine et ça risque de faire des étincelles !

C'est le but

A bientôt pour la suite !

A la prochaine :hello:

Theme musical pour accompagner la lecture

Il était fait de la même force qui nous habitait tous. Ainsi, en puisant les énergies de son essence, nous pûmes acquérir une puissance infinie.

- CHAPITRE X -

Malgré la forte résistance qu'ils rencontraient et les deux pertes dans leur rang, les Héritiers progressaient rapidement dans les longs couloirs en pierres sombres de la forteresse. Gorrick avançait à la tête du groupe, juste derrière Pha-Nastryyl. Ça le mettait en première ligne face aux Morgukai qui leur barraient la route, mais à cet instant, la tristesse et la colère qu’il avait ressenties à la mort de Saezon remontaient à la surface, et il sentait une force implacable prendre possession de lui.
Deux gardes armés de vibrolames s'avancèrent vers eux. Crampay Vé, la Pau'an juste derrière lui, se précipita sur le premier, et visa directement sa gorge, tandis que Gorrick tendit son bras mécanique en direction du second et l'attira brutalement vers l'avant pour qu'il s'empale de lui-même sur la lame pourpre.
Le couloir se terminait par une large porte blindée. Pha fit un signe de tête vers Gorrick et la Pau'an, qui s'avancèrent pour découper une ouverture à travers le métal. Ils y enfoncèrent leur sabre simultanément, et à la surprise du Fosh, sa lame s'éteignit au moment du contact. Du cortose ! Et particulièrement pur, pour non seulement résister au sabre laser mais également le désactiver pendant quelques secondes.
Les deux Héritiers reculèrent pour rejoindre le groupe, et tous ensemble ils exercèrent une violente poussée qui fit éclater la roche autour. La porte bascula en avant, révélant une salle anguleuse et étroite, mais d’une hauteur de plafond impressionnante, dont la voûte était soutenue par des arches métalliques élancées. Plusieurs artefacts reposaient sur des socles hexagonaux de chaque côté de la chambre forte, mais un seul attira leur leader.
C'était une courte lame d’un noir profond, aux reflets métalliques qui semblaient suivre les lumières d’un autre monde. Le manche était forgé dans la même pièce que la lame, et entourée d’une spire dorée. Pha s'en saisit, ferma les yeux pour se laisser imprégner par les vagues de puissance qui en émanaient. Même Gorrick pouvait les ressentir, par de vifs picotements au niveau de la jonction entre son bras et la technologie des Ascendants.
Pha-Nastryyl leva brusquement la tête, et tourna vers lui son œil noir.
— Les Jedi sont là. Juste au-dessus de nous.
Gorrick resserra ses doigts autour de son sabre et reprit la tête des Héritiers alors qu'ils s'enfonçaient à nouveau dans le dédale de couloirs.

Ils piétinèrent les corps des gardes qui jonchaient le sol et leur permettaient de revenir aisément sur leurs traces. Plus qu'un dernier couloir avant d'atteindre le hall principal, puis la sortie. Ils arrivèrent dans le vaste hall circulaire, en partie taillé au cœur même de la montagne, et au centre duquel se tenaient cinq guerriers Morgukai, équipés de larges plaques d’armure et de lances énergétiques. L’un d’entre eux fit un pas dans leur direction.
— Vous nous avez décimés, intrus. Vous êtes tenaces, et nous vous avons clairement sous-estimés. Mais c’est terminé, vous ne…
Sans le laisser terminer, deux Héritiers se précipitèrent sur lui, l'un frappant le plastron, l'autre la lance. Leur sabre se désactivèrent en entrant en contact avec le métal, laissant au Nikto l'opportunité de les embrocher avec un rictus mauvais.
L’horreur s’empara un instant des yeux de Gorrick, avant d’être chassée par cette colère qui couvait en lui. Mais avant qu’il ne fasse le moindre pas, cinq Héritiers s'avancèrent, rangeant leur sabre et sortant de courtes vibro-lames qu'ils gardaient à leur ceinture ou dans leurs bottes. L'une d'eux se tourna vers Pha-Nastryyl.
— Nous allons les retenir. Emportez la Dague loin d'ici.
Elle regarda Gorrick et les autres avec un sourire amer.
— Et profitez des pouvoirs infinis auxquels nous ne pourrons pas goûter, dit-elle en les fixant quelques instants avant de se tourner vers le centre du hall.
Elle se jeta sur un des Morgukai, un poignard dans chaque main, cherchant à exploiter les failles dans l'épaisse armure de plaques. Les quatre autres l'imitèrent, immobilisant momentanément les puissants guerriers, tandis que Gorrick suivait Pha et les Héritiers restants, qui rebroussaient chemin pour trouver une autre sortie.

Gorrick avait la gorge nouée, les yeux embrumés de colère. Il savait que l'infiltration de la forteresse aurait un coût élevé. Ils le savaient tous, à partir du moment où la Dague leur avait échappé. Pha-Nastryyl les avait prévenus, dès leur départ pour les Régions Inconnues : la récompense serait grande, mais tous ne verraient pas l'aboutissement de cette quête. La douleur et la rage n'en étaient pas moins fortes.
Le couloir étroit suivait une succession d'angles qui les força à ralentir. Ils arrivèrent en face d’une longue ligne droite menant à une porte qui semblait donner sur l’extérieur. Alors qu'il s'apprêtait à accélérer à nouveau, Gorrick vit Pha s'arrêter brusquement. Entre eux et la sortie, se tenait cette même figure encapuchonnée, qui écrasait le groupe d'Héritiers par sa seule présence. Encore une fois, il brandit son sabre bleu crépitant, leur sommant d'oser approcher pour le défier.
Pha-Nastryyl fit un pas en avant.
— Toi ! C'est toi qui t'es dressé en travers de ma route dans les Régions Inconnues, puis sur Batuu, et à Kafrene, et j’ai également senti ta présence sur Phu. Trop souvent tu m’as fait obstacle. C'en est assez. Aujourd'hui je vais t'apprendre ce qu'il en coûte de me défier.
Elle se tourna vers Gorrick et lui tendit le manche de la Dague. Elle se pencha vers lui et murmura :
— Il n'y a qu'à toi que je peux la confier. Tu es le seul que je sais entièrement loyal. Personne ne doit poser la main sur cette Dague.
Il croisa son regard, ce regard si froid au milieu d'un visage bouillonnant de haine. Lui qui doutait, de plus en plus, cette marque de confiance ultime le fit chanceler, mais il acquiesça fermement. Pha leur cria, en se retournant vers son adversaire :
— D'autres utilisateurs de la Force sont entrés ici. Je les ai sentis. Il serait plus prudent de ne pas les laisser vous rattraper. Dans le cas inverse… massacrez-les jusqu’au dernier.
Elle détacha sa cape. Elle était grande et mince. Plus grande que tous les Héritiers, et son apparente maigreur ne laissait rien présager de sa force réelle ou de sa détermination. Son col orné de pics et ses nombreuses cicatrices ajoutaient à son aura intimidante. Sa silhouette filiforme la faisait ressembler à un Acklay, prête à bondir sur sa proie pour n'en laisser que des lambeaux. Elle activa d'entrée de jeu ses deux lames, et avança lentement, dessinant des marques de brûlure sur le sol de pierre.
Les Héritiers partirent en sens inverse, Gorrick et Sonata à leur tête, laissant leur meneuse seule face à l'ombre qui les avait poursuivis de planète en planète.

---

Le Chevalier Errant changea la prise de son sabre. Il le tenait maintenant lame vers le bas, et plia les genoux. Le sol se mit à trembler, l'air autour de lui se condensait, les perspectives du couloir se déformaient comme pliées par la Force elle-même. D'un coup, il bondit dans la direction de Pha, flottant au-dessus du sol entre chaque pas, propulsé par une tempête qui détruisait le couloir derrière lui. Il était la Force pure, porté par un ouragan de pierre et de métal. Ce n'étaient pas des yeux qui fixaient Pha-Nastryyl sous l'épaisse capuche noire, mais deux soleils incandescents.
Un instant, elle sentit son cœur sursauter dans sa poitrine. C'était un sentiment qu'elle n'avait pas ressenti depuis de très nombreuses années. Depuis qu'elle était parvenue à sortir de l'ombre de Vador. La peur. Après son entrée dans les rangs de l'Aube Écarlate, elle s'était jurée de ne plus jamais se laisser dominer par elle. La sentir à nouveau se nicher au creux de son esprit la plongea dans une profonde colère. Une colère qui se mua en haine, haine qu'elle changea en souffrance. Souffrance qui alimenta l'impulsion avec laquelle elle frappa quand son ennemi arriva à son niveau. L'onde de choc réduisit le reste du couloir en poussière. Et toute l'aile est de la forteresse commença à s'effondrer.

Au milieu des décombres qui dévalaient les flancs de la montagne pour s'abîmer dans la lave en contrebas, les deux adversaires poursuivaient leur duel, à peine perturbés par le chaos environnant. La plateforme sur laquelle ils se battaient glissa dans la rivière de roches en fusion. Pha s'en échappa à l'aide d'un saut périlleux et prit appui sur un morceau de pilier pour bondir à nouveau vers le Chevalier Errant, qui avait trouvé refuge sur un îlot entouré par la lave. Elle convoquait le Côté Obscur avec une telle intensité qu'elle perdait la notion du temps, de l'espace, et de son propre corps. S'il pouvait créer des tempêtes, alors elle serait une tempête. Elle frappait avec une force qui fissurait la roche sous leurs pieds, bougeait avec une vitesse que des yeux ne pourraient pas percevoir sans l'aide de la Force. Pourtant, il parait et esquivait chacun de ses coups, sans tressaillir.
Ils se retrouvèrent face à face, leurs visages séparés seulement par leurs lames entrechoquées. Maintenant qu'elle pouvait le voir sous sa capuche, il avait l'air d'un humain, un simple humain aux longs cheveux noirs portant une courte barbe sombre. Un visage banal, à l'exception de ses yeux, où brillait toujours cet éclat solaire irréel.
— Qui es-tu ? siffla-t-elle avec toute la colère contenue dans sa poitrine.
Il soutint son regard, et quand il répondit, sa voix sembla émaner de la roche sous leurs pieds.
— Je suis le seul héritier de Vador.

Chapitre suivant

Salut !
Voilà pour mon dixième chapitre, on entre au coeur de la Forteresse de Kintan aux côtés des Héritiers de Vador, j'espère que la lecture vous aura intéressée... Et rendez-vous la semaine prochaine pour voir de quoi il en retourne du côté des Skywalker, et pour percer les mystères du Chevalier Errant !

Chapitre 10 lu !

Déjà, je viens de réaliser que j'aurai dû un peu plus faire attention aux petites phrases en italique au début de chaque Chapitre ! :transpire:

Bon, les Morgukai se lancent dans un baroud d'honneur, ils ont donné du fil à retordre aux Héritiers de Vador et en ont éliminé même plusieurs ! Mais surtout, celui qui m'intéresse, c'est ce Chevalier Errant, qui se présente comme le seul Héritier de Vador... et là, fatalement, je ne vois qu'un seul candidat pour ce poste, surtout au vu de sa description physique ! Surtout que Rey est dans les parages, et que, ma foi, de telles retrouvailles pourraient valoir leur pesant de cacahuètes ! Mais si c'est bien ça, comment ? Pourquoi ? Bref, cela causerait beaucoup de questions... :think:

Vivement la suite ! :oui:

Merci pour ta lecture ! :hello:

L2-D2 a écrit:Chapitre 10 lu !
Déjà, je viens de réaliser que j'aurai dû un peu plus faire attention aux petites phrases en italique au début de chaque Chapitre !

Je les ai découpées un peu façon puzzle, qui est censé gagner en sens à chaque chapitre... mais tout sera réassemblé au moment où ça sera pertinent pour le récit, ne t'en fais pas ^^ (c'est un procédé que j'ai trouvé assez génial dans les Fils-Des-Brumes de Brandon Sanderson, je m'en suis pas mal inspiré à ce niveau là)

Bon, les Morgukai se lancent dans un baroud d'honneur, ils ont donné du fil à retordre aux Héritiers de Vador et en ont éliminé même plusieurs ! Mais surtout, celui qui m'intéresse, c'est ce Chevalier Errant, qui se présente comme le seul Héritier de Vador... et là, fatalement, je ne vois qu'un seul candidat pour ce poste, surtout au vu de sa description physique ! Surtout que Rey est dans les parages, et que, ma foi, de telles retrouvailles pourraient valoir leur pesant de cacahuètes ! Mais si c'est bien ça, comment ? Pourquoi ? Bref, cela causerait beaucoup de questions...

Là-dessus... je ne peux évidemment rien dire au risque d'affirmer ou d'infirmer trop vite cette théorie. Je dirais juste qu'à l'origine, ce chapitre là et le suivant n'en formaient qu'un que je trouvais un peu long, donc je l'ai coupé là (et je trouvais que ça faisait un bon cliffhanger :sournois:

)

A la semaine prochaine !

Ah, c'est sûr que cette dernière réplique joue bien son rôle ! :diable:

Salut!

Chapitre lu!

Plus court que les précédents mais qui a le mérite de mettre en avant ce fameux Chevalier Errant au masculin...

Même si tu nous as donné une description physique, je ne vois pas qui ça pourrait bien être (je ne crois pas du tout que ce soit Ben Solo et encore moins un Anakin Skywalker ressuscité d'entre les morts).

Vivement la suite

Salut ! j'étais un poil occupé et j'ai pas pu commenter les derniers chapitres, mais je suis toujours.
J'ai beaucoup aimé le chapitre IX, avec ses références, ses révélations sur ta version de l'histoire ancienne de la galaxie. L'ambiance du chapitre est cool, je pense que c'est mon préféré jusqu'ici.
Y'a juste l'histoire de l'Empire Infini des Vongs que j'ai pas captée, je vois pas du tout pourquoi rajouter les Vongs dans tout ça. C'est très bien les Rakatas, pourquoi changer ?

Le chapitre X est bien chouette aussi. Enfin, on avance dans la quête de la Dague - même si j'ai hâte de voir à quoi elle va servir, actuellement j'ai un peu l'impression que les Héritiers la recherchent pour le fun -, et enfin on en apprend plus sur le Chevalier Errant... et le cliffangher de fin fonctionne pour moi. Du coup, il est toujours en vie ? (J'aimerais bien, moi.)

Tiens d'ailleurs, rien à voir mais en me perdant sur wookieepedia j'ai vu qu'il y avait une page sur Cos Dashit, j'ai appris plein de trucs du coup :transpire:

Mais au final, c'est une transplantation de personnage ou tu as juste repris le nom ?

Merci pour vos retours @Shaman et @Vulctyl !

ShamanWhills a écrit:Même si tu nous as donné une description physique, je ne vois pas qui ça pourrait bien être (je ne crois pas du tout que ce soit Ben Solo et encore moins un Anakin Skywalker ressuscité d'entre les morts).

Ah on a plusieurs théories, c'est chouette... débuts de réponses la semaine prochaine... peut-être :sournois:

Vulctyl a écrit:J'ai beaucoup aimé le chapitre IX, avec ses références, ses révélations sur ta version de l'histoire ancienne de la galaxie. L'ambiance du chapitre est cool, je pense que c'est mon préféré jusqu'ici.

Merci ! C'est toujours difficile d'être 100% satisfait de ce qu'on fait, mais s'il y en a bien un dont je suis vraiment content c'est celui-là également ^^

Y'a juste l'histoire de l'Empire Infini des Vongs que j'ai pas captée, je vois pas du tout pourquoi rajouter les Vongs dans tout ça. C'est très bien les Rakatas, pourquoi changer ?

Et bien pour tout dire, les Rakatas... J'ai jamais trop aimé leur tête de suppositoire Mon Calamari :lol:

Plus sérieusement, c'est né d'une réflexion que j'ai eue il y a quelques temps, que l'invasion des Vongs aurait pu signer le retour d'un peuple qui aurait régner sur la Galaxie des millénaires plus tôt, qu'il aurait pu du coup y avoir des liens tissés entre KoTOR où les Rakatas sont apparus et le NOJ qui paraissait au même moment...
Dans ma tête du coup à la disparition de leur Empire Infini, les Vongs se seraient enfui en dehors de la Galaxie et transformés en Yuuzahn Vong avant de, peut-être un jour, revenir pour reformer leur ancien Empire. Et donc c'est un plantage de graines potentielles, certaines pour la suite de cette histoire, mais au global bien plus lointaines que ce que j'ai prévu pour cette trilogie.
Si un jour j'ai envie de poursuivre les aventures de ces personnages et de les confronter aux Vongs, j'aurai déjà cette base ^^

Le chapitre X est bien chouette aussi. Enfin, on avance dans la quête de la Dague - même si j'ai hâte de voir à quoi elle va servir, actuellement j'ai un peu l'impression que les Héritiers la recherchent pour le fun -, et enfin on en apprend plus sur le Chevalier Errant... et le cliffangher de fin fonctionne pour moi. Du coup, il est toujours en vie ? (J'aimerais bien, moi.)

Pour les Héritiers, c'est pas tout à fait faux, eux-mêmes ne savent pas à quoi elle servira précisément... C'est Pha qui tire les ficelles :wink:

Tiens d'ailleurs, rien à voir mais en me perdant sur wookieepedia j'ai vu qu'il y avait une page sur Cos Dashit, j'ai appris plein de trucs du coup
Mais au final, c'est une transplantation de personnage ou tu as juste repris le nom ?

C'est juste un clin d'oeil pour le coup, qui peut dissiper les doutes sur son alignement politique et ses intentions, on va dire :transpire:

j'ai créé le perso juste après avoir relu le comics tiré du scénario original, je cherchais un nom et ça m'a paru bien coller !

Salut !

J'ai lu le chapitre 9 et je ne suis pas sure d'avoir tout compris. Peux-tu me confirmer ce que je crois avoir saisi ? (Jusque là bien sûr, je ne te demande pas de me faire d'éventuelles révélations sur la suite.)

Le Jedi sont les dissidents d'un ordre Sith qui accomplissait ce qu'il disait être la volonté de la force et que nous appellerions celle du côté obscur.

Mais en fait, cette influence du côté obscur n''était pas là au début : elle est devenue dominante après la corruption de Adas devenu lui aussi corrupteur par la suite.

C'est bien ça ?

Alionouchka a écrit:Salut !

J'ai lu le chapitre 9 et je ne suis pas sure d'avoir tout compris. Peux-tu me confirmer ce que je crois avoir saisi ? (Jusque là bien sûr, je ne te demande pas de me faire d'éventuelles révélations sur la suite.)

Le Jedi sont les dissidents d'un ordre Sith qui accomplissait ce qu'il disait être la volonté de la force et que nous appellerions celle du côté obscur.

Mais en fait, cette influence du côté obscur n''était pas là au début : elle est devenue dominante après la corruption de Adas devenu lui aussi corrupteur par la suite.

C'est bien ça ?

Hello !

Alors j'étais plus dans l'idée que ceux qui se feraient appeler Jedi sont apparus spontanément aux 4 coins de la Galaxie, pour s'opposer à un Ordre Sith effectivement bien établi (et pas forcément des dissidents comme l'étaient les Jedi Noir qui sont devenus les premiers Seigneurs des Sith du Legends).

Après, j'ai rédigé quelque part un doc en, mode "page wiki" pour mes idées de cette période lointaine, mais dans ce chapitre on en a une vision finalement assez partielle basée sur les théories de Beaumont (qui sont correctes, mais il n'a pas non plus tous les détails, j'aurais pas trouvé ça très naturel qu'il puisse raconter un déroulé 100% précis et exhaustif vu la galère que ça a été pour lui de rassembler toutes ces sources...).

Et les Sith ont bien été rassemblés par la volonté du Côté Obscur, qui était là dès le début, mais il s'est effectivement passé quelque chose avec Adas...
Pour ce qui est du pourquoi du comment de sa corruption, il y a déjà eu quelques indices dessus tout du long, mais ce sera l'objet d'une future révélation (ou en tous cas d'un complément de révélation) dans quelques chapitres, donc je ne vais pas m'étendre dessus tout de suite :wink:

Tu trouves le chapitre pas assez clair là dessus ? J'avais l'impression d'avoir été assez didactique (voire même j'avais eu peur de l'avoir été un peu trop par moment, mais la présence de RyYk aidait à justifier ce côté "professoral" du perso de Beaumont...)

Theme des Skywalker pour accompagner la lecture

D’abord, nous bâtîmes notre Sanctuaire autour du monolithe, et commençâmes notre vie ici, sur ce monde que nous appelâmes Had Abaddon.
Notre quête de savoir et de pouvoir finit par être disruptée par une violente invasion. L’Empire Infini des Vongs était à nos portes, et sa soif de conquêtes était inétanchable.

- CHAPITRE XI -

Ces sauts dans le vide depuis le Faucon Millenium commençaient à devenir une habitude que Kyls n'appréciait pas. Sauf dans ce cas précis, où elle leur évitait une marche interminable au milieu de plaines magmatiques et leur faisait gagner un temps précieux. Les trois Skywalker atterrirent sur une des tours de la Forteresse. Rey et lui sortirent leur sabre par précaution, et il pouvait sentir Ga'o à l'affût du moindre bruit grâce à son ouïe accrue. Mais aucun garde ne se mit en travers de leur route alors qu'ils s'infiltraient discrètement à l'intérieur.
— La voie est libre, murmura Ga'o-Ween.
— Ce n'est pas normal que tout soit si calme, fit remarquer Kyls.
— En effet, dit Rey. L'alerte a dû être donnée ailleurs, donc attendons-nous à tomber sur les Héritiers, en plus des gardes Morgukai.
— Lors de nos recherches avec Beaumont, on a lu que les guerriers de l'ordre étaient armés et protégés par des alliages de cortose, qui résistent à la lame d'un sabre laser...
— ... et peuvent même la désactiver au moment où elle entre en contact avec le métal, dans le cas de certaines microstructures obtenues dans des conditions de mises en forme très délicates, compléta Ga'o avec son sens du détail habituel. En bref, si on devait en croiser, il vaudrait mieux que je m'occupe des Morgukai, continua-t-elle face à leurs regards confus. Vos sabres seront plus utiles contre les Héritiers de Vador.
Kyls resserra sa prise autour du petit cylindre noir et cuivré, et la peau violette de ses phalanges se teinta de nuances mauves. Ils descendirent une série de marche taillées dans l'obsidienne, traversèrent à la hâte des couloirs métalliques reliant des cavités creusées à l'intérieur de la montagne. Ils arrivèrent dans une grande salle circulaire, dont le sol était jonché de corps de Niktos. Une demi-douzaine d'Héritiers, qui se démarquaient avec leur allure de pirate et leur membre cyborg, étaient étendus aux côtés de leurs adversaires.
— On a toujours une longueur de retard ! En avant !
Ils se précipitèrent vers la sortie que les Héritiers avaient protégée au prix de leur vie, et se retrouvèrent à courir dans une série de couloirs sans fin. Rey et Ga'o avaient pris la tête, suivant la piste laissée par le Côté Obscur. Kyls se risqua à sonder la Force également, ce qui lui valut une brève douleur au niveau des tempes mais lui confirma qu'ils se rapprochaient de leur cible. Ils n'étaient plus en train de les poursuivre, les Héritiers semblaient avoir rebroussé chemin et venir vers eux. Ils étaient tout proche à présent, juste derrière l'angle, et ils se rapprochaient vite.
Rey s'élança en avant, il la vit prendre appui contre le mur sur sa droite pour sauter dans le couloir latéral et trancher le bras mécanique de l'Héritière à la tête du groupe. C’était une Theelin, qui tomba à genoux, trop surprise pour crier, un grand vide s'emparant de son regard. Les autres stoppèrent net leur course, et il ne fallut qu'une fraction de seconde pour que neuf lames pourpre illuminent les murs de magnébronze grossièrement polis. Le couloir était assez large pour que les trois Skywalker y tiennent côte à côte, mais pas beaucoup plus. Kyls espérait que ça leur éviterait de se retrouver totalement encerclés.
Un Fosh s'avança à l'avant du groupe. Il brandissait une dague en métal noir brillant d’étranges éclats, et déclara d’une voix solennelle :
— Ah, les prétendus héritiers des Jedi. La Force place de nombreuses épreuves sur notre route, aujourd'hui. Mais la Première Héritière nous a confié une mission. Soyons en dignes !

Les Héritiers déployaient une force brute impressionnante, mais ils manquaient de finesse et de coordination. Leurs paternes ressemblaient plus aux attaques désorganisées d'un gang criminel qu'aux tactiques millimétrées des Sith ou des Jedi. Kyls lui-même ne maniait le sabre que depuis sept années standards et avait encore beaucoup à apprendre. Mais il pouvait percevoir la manière grossière et approximative dont ils se servaient de leurs armes. Ils compensaient leur manque de précision par l'imprévisibilité de leurs mouvements et par leur surnombre, qui forçait Kyls à parer avec des moulinets ininterrompus. Il était obligé de plonger dans la Force pour anticiper les déplacements des trois assaillants, ce qui lança une douleur aigüe à l'arrière de son crâne et dans ses tentacules. Il ne pourrait pas tenir longtemps à ce rythme-là. Il para deux coups qui le visaient au niveau du visage, puis inversa la prise de son sabre pour en bloquer un autre qui l'aurait touché au genou.
À sa droite, Rey se défendait avec la détermination qui la caractérisait. Et à sa gauche, il y avait Ga’o. Personne ne se battait comme Ga’o. Elle avait fait la promesse de ne jamais utiliser un sabre ou un blaster. Pas même pendant leurs sessions d’entraînement. C’était pour elle un vœu sacré. Alors dans un combat comme celui-là, la Force était sa seule alliée, et elle la maniait avec une telle harmonie qu’elle devenait quasiment impossible à atteindre.
Ses pieds allaient sans cesse d’un côté, puis de l’autre, la faisant glisser sous le bras d’un Héritier tentant de la frapper, repartir en tournant sur elle-même pour en envoyer un autre basculer en arrière d’un mouvement ample des bras. Elle plongea au-dessus d’une lame, se réceptionna avec une roulade et, un genou à terre, se retourna immédiatement vers son adversaire en levant ses deux paumes vers le haut pour le projeter en direction de Rey, qui s’écarta de ses opposants pour l’accueillir d’un coup de pied rotatif dans la mâchoire. Ga’o en profita pour se tourner vers Kyls, elle ancra ses deux pieds dans le sol, joignit ses paumes, et exerça une violente traction qui décrocha un pan de mur et sonna deux des trois adversaires du Feeolin.
Elle était vraiment extraordinaire, et Kyls était toujours fasciné quand il la voyait combattre. À vrai dire, il ne comprenait pas réellement ce que les autres Skywalker trouvaient de si impressionnant dans ses propres aptitudes au sabre, mais il était content s’il pouvait inspirer des gens de la même manière que Ga’o-Ween l’inspirait.
Kyls profita de l’aide que son amie venait de lui apporter pour s'élancer en arrière et temporiser quelques instants. Il laissa la douleur s’estomper légèrement, et fonça à nouveau dans la mêlée avec un coup d'épaule qui projeta violemment son adversaire, une Talz qui le dépassait d’une bonne tête, contre le mur.
Elle reprit ses esprits en secouant la tête tandis que les deux autres, toujours chancelant après l’intervention de Ga’o, se replaçaient en position offensive. Il s’apprêta à reprendre le combat, mais une violente secousse lui fit perdre l'équilibre. Il supposa que les Héritiers en étaient à l'origine et se tint prêt à contrer leur prochaine attaque. Aussi fut il surprit de voir ses trois opposants tout aussi déstabilisés que lui. Le sol trembla encore, et une fissure s'ouvrit au milieu du couloir. Kyls eut tout juste le temps de sauter de l'autre côté avant qu'elle ne s'élargisse. Ga'o tendit sa main pour l'aider à se réceptionner sur cette fine bande instable, et ils plaquèrent leur dos contre le mur. En tournant la tête, Kyls aperçu Rey, toujours aux prises avec deux Héritiers. Elle n'avait pas eu l'opportunité de passer de leur côté.
Dans un fracas assourdissant, la moitié du couloir où elle se trouvait s'effondra. Un grand nuage de poussière aveugla les deux Skywalker. Kyls lança une impulsion tout autour de lui pour le chasser, ce qui provoqua une douleur semblable à des dizaines d'épines traversant ses avant-bras. Quand ils purent rouvrir les yeux, les Héritiers avaient disparu. Et Rey également.
— Où est... ?
Ga'o plissa les yeux et balaya les ruines du regard. Elle poussa un soupir de soulagement et pointa du doigt une silhouette vêtue de bleu qui sautait de débris en débris en contrebas, au pied de la montagne. Rey disparu de leur champ de vision à l'angle de la Forteresse.
— Viens, les Héritiers ne peuvent pas être allés loin, on peut encore les rattraper.
— Attends, regarde, dit Ga'o en pointant du doigt un renfoncement dans le mur.
La Theelin qui avait perdu son bras mécanique était recroquevillée là, le regard toujours perdu, marmonnant des paroles incompréhensibles. Son crâne rasé laissait deviner des cheveux d’un bleu vif, et de courtes cornes ornaient chaque côté de sa tête, au niveau de ses tempes. Le côté droit de son visage était recouvert de taches cyan qui descendaient dans son cou, son épaule et jusqu’à son coude auquel était encore attaché un bout de métal fondu. Sa peau très pâle était rendue encore plus blafarde par son état de détresse.
— On ne peut pas la laisser là, les Morgukai finiraient par la retrouver... Elle pourra peut-être nous éclairer sur ce qui se trame réellement.
Kyls hocha la tête et aida son amie à porter l'Héritière blessée sur ses épaules. Elle se laissa emmener sans même objecter.

---

La situation au-dessus de la planète ne semblait pas décidée à s’apaiser. Une majeure partie des vaisseaux Niktos étaient encore aux prises avec la flotte de la République dans la haute atmosphère, tandis qu’Hephos et Chewie veillaient à ce que ceux qui tentait de rejoindre la surface ne puissent pas se poser et apporter des renforts à l’intérieur de la forteresse.
Aux commandes de la tourelle dorsale, Hephos laissait la Force guider ses mains pour viser les vaisseaux, tandis que son esprit dérivait vers ses amis, tentant de percevoir leur signature, de s’assurer qu’ils allaient bien…
Il aurait voulu les accompagner à la surface, il se sentait mal de les abandonner ainsi, mais rien que d'imaginer la chaleur qui émanait des rivières de lave, il en était malade. Il ne voulait pas laisser la perte de ses moyens sur Fondor lui dicter les actions auxquelles il pouvait contribuer, mais pour le moment il ne se sentait pas prêt, et ce n’était certainement pas le moment d’être un boulet pour les autres, le danger était trop grand. Il avait encore beaucoup de travail à faire sur lui-même pour surmonter ce blocage. La tristesse du souvenir ne le quitterait sans doute jamais, mais il aimerait que cette peur panique des flammes ne soit plus un obstacle, à l’avenir. Peut-être faudrait-il qu’il se confronte de manière plus directe à son traumatisme. Mais c’était évidemment plus facile à dire qu’à faire, même quand on s’imposait la discipline des Skywalker…
À mesure qu’il sondait la forteresse, en plus de ses trois amis, il perçut la présence étrangement distordue des Héritiers. Celle bouillonnant de rage de Pha-Nastryyl, qui expulsait des vagues d’obscurité semblables au rayonnement électromagnétique d’un pulsar. Et près d’elle, il sentit également une signature à nulle autre pareille. Sa connexion à la Force semblait… pure. D’une puissance inégalée parmi tous les êtres sensibles qu’il avait rencontrés. Si Pha-Nastryyl dégageait la puissance destructrice d’un pulsar, cette autre présence émettait… la lumière apaisante des soleils. La puissance inarrêtable d’une supernova. L’énergie concentrée d’un quasar. Tout ça à la fois, c’était… trop ! Trop pour un seul être ! Et ça rebattait les cartes de tout ce qu’Hephos pensait avoir appris sur la Force en sept ans.
Mais malgré cette intense lumière, cette présence portait aussi une signature familière, qui le ramenait à ses pires souvenirs, et fit frémir l’Imroosien.
Un vaisseau qui faillit lui échapper le fit rebasculer sur l’instant présent. Après l’avoir abattu, il bascula la tête pour voir la forteresse, et se murmura à lui-même :
— Par les étoiles, mais qu’est-ce qui peut bien se passer là-dessous ?

---

Les deux guerriers que Rey affrontait quelques instants auparavant avaient disparu, sans doute ensevelis sous les décombres. Elle-même ne devait sa survie qu’à un instinct, un pur réflexe qui l’avait fait sauter sur un pan de mur glissant le long de la pente. Un chatouillement à l’arrière de son crâne l’avait averti du danger imminent, quelques secondes avant que l’onde de choc ne fasse s’effondrer tout un pan de la forteresse. Une sensation étrange, qui lui en rappelait une autre, un lien spécial qu’elle n’avait plus ressenti depuis des années.
Une fois sa chute terminée, elle entreprit d’escalader les pans de roche en ruine. Elle apercevait l’endroit où se trouvait encore Ga’o et Kyls, mais ils étaient très haut, les rejoindre demanderait un temps certain. Arrivée sur un point en hauteur, elle balaya le paysage dévasté du regard. Au-dessus d’elle, la bataille faisait encore rage, minuscules étoiles éphémères dans le ciel jaune vif de Kintan. Sur le côté de la montagne, devant l’entrée de la forteresse, deux silhouettes attirèrent son attention. Un sabre écarlate et un sabre bleu crépitant s’entrechoquaient dans les volutes d’air brûlant d’une rivière de lave. Rey reconnu la plus haute des deux, svelte et imposante, c’était la Zabrak à la tête des Héritiers de Vador. Quant à l’autre, ce devait être ce fameux Chevalier Errant dont Poe lui avait parlé, qui s’était déjà interposé à plusieurs reprises sur le chemin des Héritiers. Il maniait son sabre avec une élégance brute, des coups violents, mais précis. Tout dans son attitude traduisait une grande maîtrise de la Force. Ce calme avec lequel il se battait lui était familier. Très familier. Mais c’était impossible…
Son cœur accéléra. Elle bondit d’un bout de ruine à l’autre pour s’approcher du combat. En atterrissant sur un pan de sol en obsidienne, elle s’entailla profondément le mollet mais continua sa course comme si de rien n’était, alors que la bande de tunique bleu clair se teintait de rouge. Elle se rapprochait, elle pouvait le voir plus distinctement. Son visage était recouvert par une capuche noire, mais ça ne pouvait être que lui. Lui seul se battait ainsi. Lui seul pouvait déployer une telle force tout en apparaissant si stoïque. Plus que quelques mètres et elle pourrait se jeter sur le promontoire rocheux au milieu de la lave pour l’aider à vaincre la Zabrak.
La seconde qui suivit lui parut durer de longues minutes.
Le Chevalier réussit à infliger une blessure à la Zabrak au niveau de sa hanche, mais celle-ci s’était préparée à résister à la douleur et en profita pour transpercer sa poitrine. Rey s’arrêta net. Il fit un pas chancelant en arrière, la Zabrak désactiva son sabre et d’une poussée dans la Force, elle le fit basculer dans le flot de roches en fusion. Son sabre fut projeté, et atterri aux pieds de Rey. Elle reconnut immédiatement le cylindre argenté entouré d’une lanière de cuir qui avait appartenu à Anakin puis à Luke Skywalker. Il était censé être enterré au milieu des sables de Tatooine. Mais ce n’était pas ce qui traversait son esprit à cet instant. Elle était certaine que c’était lui. Ça ne pouvait être que lui. Mais elle ne parvenait pas à comprendre qu’il puisse avoir disparu, sous ses yeux, alors qu’elle était si proche…
La Zabrak s’était volatilisée. Tout ça n’aurait pu être qu’une vision provoquée par la fatigue, la chaleur, la Force. Mais un détail lui prouvait qu’elle n’avait pas halluciné. Rey se pencha lentement, refermant ses doigts sur le métal chaud. Qui disparut à son tour, ne laissant entre ces doigts qu’une vive sensation de brûlure. Le déroulé des dernières secondes repassait en boucle dans sa tête. Elle cherchait une issue, une réponse qui lui aurait échappée.
La chaleur faisait onduler l’air autour d’elle. Sur les bords de la rivière, les volutes parurent se condenser. Rey ne le remarqua que lorsque trois papillons brillant d’un éclat bleuté émergèrent de la roche en fusion. Ils voltigèrent autour des volutes, qui commencèrent alors à prendre une forme humaine, drapé d’une longue cape de brume et de vapeur. Surgit de nulle part, se tenait face à elle un homme aux longs cheveux sombres, aux yeux profonds au milieu d’un visage grave et anguleux. Les contours de sa bouche étaient dessinés par une courte barbe qui n’était pas présente huit ans plus tôt. Elle fut prise d’une joie immense, et dans le même temps le vide qui habitait son âme depuis sa disparition semblait plus fort que jamais.
Il cligna des yeux, comme s’il émergeait d’un long rêve, et se tourna vers elle.
— Rey ?
— … Ben…

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Second theme musical pour accompagner la lecture

Ben Solo ouvrit les yeux. Au lieu de la rivière de lave vers laquelle il tombait quelques instants plus tôt, il se trouvait allongé dans des grains de regrets abrasifs et brûlants, sa peau nue balayée par des spectres chauds. Il s'était déjà éveillé ici. Il savait quoi faire.
Il se releva, balaya à son tour du regard les dunes d’exil qui s'étendaient à perte de vue sous des étoiles chagrines. Car le ciel était sombre, malgré les deux soleils à leur zénith. Le sable, lui, était clair, d’une pureté enivrante. Il en émanait un miroitement fantomatique, irréel. Il en prit une poignée dans le creux de sa main, fit rouler les grains rugueux contre sa paume, puis les laissa s'écouler lentement. Les murmures du vent les emporta, et Ben suivit la direction dans laquelle il soufflait. Il avait du mal à respirer. Chaque inspiration lui brûlait la gorge. Il avait la sensation de marcher sur des charbons ardents, un peu plus douloureux à chaque pas.

Après plusieurs heures de marche – plusieurs jours peut-être, le temps était étranger en ce lieu – il tomba à genoux, les pieds meurtris, la gorge sèche et douloureuse. Ses mains s'enfoncèrent dans les soupirs mouvants, et comme la première fois, ses doigts agrippèrent un cylindre métallique enfoui. Il était froid, glacial. Il extirpa sa main du sable des mémoires, la leva au-dessus de sa tête, et alluma le sabre laser d'Anakin Skywalker. Autour de lui, le désert immaculé se teinta de bleu. Les fines étincelles qui en jaillissaient, retombant en cascade autour de lui, auraient brûlé sa peau si elle n’était pas déjà carbonisée. Il avait le sentiment qu'il savait pourquoi le sabre avait été fendu. Mais ce souvenir lui échappait. Comme beaucoup d'autres. La seule chose qui apparaissait clairement dans son esprit était sa mission. Et un visage, celui d'une jeune femme, dont il ne parvenait pas à se rappeler le nom. Mais il la voyait dès qu'il fermait les yeux, et ses traits lui étaient plus familiers encore que ceux de son propre visage.
Il se remit en marche, au milieu d'une mer d'amertume et de regrets, chacun de ses pas y creusait un tourbillon bouillonnant de rage. Mais il devait lutter, perpétuellement, contre l'accrétion qui l'attirait vers l'œil du cyclone, la mince bulle de sérénité au milieu du chaos. Non. Cet océan de solitude et de souffrances n'était pas autour de lui. Il était en lui. La douleur perçante qui l'étreignait changeait son corps en plasma destructeur. Et il n'était tiré vers l'œil que par un lien ténu, mais robuste. Un mince fil doré ancré dans sa chair, incrusté dans sa nuque.

Le ciel vira au rouge, et sous ses pas les milliers d’éclats scintillants devinrent plus chauds, plus fins, ils se tintèrent de gris. Il s'agenouilla à nouveau pour en attraper une poignée. Ce ne fut pas sur des grains que se refermèrent ses doigts, mais sur une poussière qui laissa des traces noires sur sa main. C’étaient des cendres. Le vent se fit plus fort, les cendres volaient tout autour de lui. Il continua d'avancer, un bras levé pour protéger ses yeux des particules brûlantes. De tous les côtés, des éclairs écarlates jaillissaient du sol et se dispersaient vers les lourds nuages sombres en sanglots déchirants. Il trébucha sur un rocher, enfoui sous la cendre. Il se pencha en avant et creusa pour le déterrer. Non, ce n'était pas un rocher. C'était un squelette noirci par les cendres et les flammes. La moitié de son crâne était écrasée. Entre ses doigts, il tenait une paire de dés dorés, reliés par une petite chaîne, et serré contre sa cage thoracique, ses bras étaient refermés sur une tunique noire. Elle lui avait appartenu, il y a longtemps. Il le savait.
Il fit glisser la tunique vers lui, et remit les bras en place, les dés reposant là où battait autrefois un cœur. Il l'enfila, soulagé de pouvoir protéger sa peau à vif des vents ardents, accrocha le sabre à sa ceinture, et reprit à nouveau son avancée.

Le sol se mit à craquer sous ses pas. Les cendres grises se déployant à perte de vue se flétrirent en bouts d’ossements. Les éclairs se changèrent en fontaines d'énergies continues qui rendaient la température insoutenable. L’isolement qu’il arpentait se fit de plus en plus escarpé, les fragments d'os devinrent une montagne, et Ben dut bientôt se servir autant de ses bras que de ses jambes pour progresser. Il escaladait la paroi squelettique, et pourtant, il avait la sensation de s'enfoncer dans des profondeurs insondables. Tous ses muscles étaient endoloris. Ses yeux étaient secs, et ses paupières lourdes. Il glissa, et serait tombé si de fins doigts décharnés, parmi les centaines qui formaient la montagne, ne s'étaient pas agrippés autour de son poignet. Il jeta un coup d'œil vers le bas. Il avait l'impression d'escalader depuis une éternité, mais il ne pensait pas qu'il puisse être si haut.
Puisant dans ses dernières forces, ignorant les douleurs qui engourdissaient chaque partie de son corps, il leva un bras vers une prise juste au-dessus de lui, et son ascension reprit.
Avec l'altitude, l'air se faisait plus épais, plus étouffant. Finalement, son bras atteint le sommet, et il se hissa sur un plateau qui surplombait la mer de ténèbres. Il n'y avait rien. Il était seul. L'unique lumière venait d'une étoile qui perçait faiblement le voile suffoquant. Il la fixa. Sa lumière se fit plus intense. Est-ce que le voile se dissipait ? Ou bien se rapprochait-elle de lui ? Avant d'avoir la réponse, elle émit une puissante pulsation qui fit basculer Ben en arrière. Il chuta, toute la pénible ascension défila en un instant. Le sol se rapprochait à une vitesse vertigineuse. Mais était-ce seulement le sol ?
Le grand monolithe noir lui apparut à nouveau. Sa forme était différente. Mais il le reconnaissait. Le même malaise en émanait à chaque fois. Il tendit la main pour le toucher, mais fut projeté au loin avant d’entrer en contact avec les ombres qui se mouvaient autour de sa surface.

Il ouvrit les yeux, à nouveau allongé dans le sable. Il portait toujours la tunique et le sabre. Et cette fois, le contact du sable chaud était agréable. Son esprit était encore engourdi, ses souvenirs fracturés, mais la douleur avait quitté ses muscles. Il se releva lentement. Le sable était orange, bien plus vif que celui qu'il avait arpenté plus tôt. Une myriade d'étoiles bleutées scintillait dans un ciel aux teintes violettes, qui s'éclaircissait à l'horizon. Le soleil - les soleils peut-être - semblait sur le point de se lever. Non, ce n’étaient pas des étoiles. C’était une nuée de papillons luminescents, qui plongèrent vers lui, le piégeant au cœur d’une tornade de lumières. Il mit un bras devant ses yeux pour les protéger des battements d’aile, puis les petites créatures célestes reprirent leur envol vers le soleil levant. Ben baissa son bras. Au-dessus de lui, ne restait plus qu’une seule Étoile, plus brillante que toutes les autres. Assez brillante pour chasser l’étreinte des Ténèbres qui s’éveillait dans son cœur à chaque fois qu’il revivait cette traversée.
Autour de lui, les contours du désert devinrent flous, ils se changèrent en paysage rocheux et abrupt. Une rivière de lave se creusa derrière lui. Tout gagnait en précision à chaque battement de cils. Une silhouette indistincte se matérialisa face à lui. Avant même que son visage ne lui apparaisse nettement, il la reconnut, et son nom s'échappa de ses lèvres, comme s'il y avait été trop longtemps piégé et ne rêvait que d'être prononcé à nouveau.
— Rey ?
La joie et l'incrédulité se mêlaient sur son visage.
D'une voix étouffée, qui le fit frissonner, elle murmura :
— ... Ben...

Chapitre suivant

Et voilà pour le chapitre de la semaine, divisé en deux parties, d'un côté la suite de l'action sur Kintan, cette fois du point de vue des Skywalker, et une deuxième partie plus... ésotérique ^^
J'ai voulu essayer de retranscrire à l'écrit les sensations que m'avaient laissées les phases de médiation du comics Vador de Soule... c'est surement le passage que j'ai le plus réécrit, je suis assez content du resultat, j'espère que ça fonctionne bien !

Bonne lecture

Les Échos de Mortis - Un Spectre au-delà des Ombres [FINI]

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