Et comme promis le chapitre 1
CHAPITRE 1
L’étendue sans fin et sombre de l’espace sidérale était, et comme dans la majorité des systèmes de la galaxie, ponctuée d’étoiles blanches, ressemblant plus à des points lumineux tachant un décor noir qu’à des milliers de lunes et planètes formant l’univers. Soudain, une silhouette large et arrondie apparut, éclairée par deux formes arrondies rayonnantes situées au dessus d’elle, et séparées à bonne distance l’une de l’autre. Ces dernières illuminait le dessus de la surface du globe, laissant ainsi découvrir un large pan d’échappées nuageuses blanchâtre, mêlées à des tâches brunes et beiges de tout côté. Celui-ci était couvert d’un dôme bleu ciel, qui faisait office de frontière entre l’atmosphère de la planète et l’espace. Entre eux apparaissait deux lignes distinctes et parallèles, dont celles-ci étaient composées de petites formes microscopiques et grisâtres, toutes suivant un chemin déjà tracé vers l’intérieur de ce monde ou à l’extérieur de celui-ci. Parmi l’une d’entre elles, une forme ovale d’environ quarante cinq mètre de long et quatorze de large, et d’où sortaient de chacune de ses extrémités deux boules projetant un faisceau d’énergie jaune orangé. On pouvait y voir également en dessous de celles-ci une aile dépliée. De par cette description, il s’agissait ni plus ni moins d’un vaisseau. Ce dernier, et comme bon nombre de ses semblables présents dans la même file que lui, était vêtu d’une carrosserie dont le métal qui la composait, gris à l’origine, avait tourné en partie au rouille. Ce détail présageait que l’appareil avait déjà vécu plusieurs années de traversées avant son arrivée dans ce système. Plus le vaisseau approchait la tracée bleue entourant la planète afin d’y pénétrer, plus il rencontrait des difficultés à maintenir un équilibre que son pilote avait maîtriser tout au long du trajet parcouru depuis son arrivée en orbite haute.
« Avis aux voyageurs du transport civil « Flèche de Benoora », notre atteindrons le spatioport de Mos Espa dans 20 minutes, veuillez s’il vous plaît regagner vos sièges et vérifier que vos ceintures soient bien attachées, entrée dans l’atmosphère de Tatooine imminente avant atterrissage ».
Juste après l’annonce émise via microphone par le pilote depuis son cockpit, un tumulte s’ensuivit dans les rangées de sièges du vaisseau, ou plusieurs silhouettes de différentes formes se précipitèrent pour y regagner le leur. L’assise de ces dernières se concluait par le bruit du cliquetis habituel du harnais bouclé. L’une d’elles, la dernière encore debout, longeait les places une par une pour y retrouver la sienne, maintenant chacun de ses deux bras à une accroche qui était présente sur le côté de chaque siège côtoyant le passage principal du transport qui lui, faisait office de pond entre le cockpit situé à la poupe et les sanitaires situées à la proue. La silhouette non encore assise failli perdre de son équilibre et tomber par terre lorsque les murs intérieurs ainsi que les parois vrombirent telle un tonnerre.
-Assieds-toi donc jeune humain ! Ton corps va être projeté comme une marionnette d’ici quelques secondes si tu n’attaches pas ta ceinture. Ce dernier, et ce malgré le bruit assourdissant des secousses, finit par reconnaître celui qui s’était adressé à lui. En se tournant vers l’intéressé et en l’observant, il s’aperçut que de longues tentacules pendaient à sa tête et que sa peau était d’un vert olive à en faire reculer plus d’un, et les pointillés noirs collant celle-ci n’aidaient pas non plus. Ses yeux arrondis et de couleurs identiques le fixaient directement, ce qui n’accordait plus de doute au fait qu’il s’agissait bien de la personne l’ayant accosté quelques secondes avant. Un petit sourire en coins se détachait cependant de son visage, laissant ainsi découvrir une ligne de dents blanches acérées et pointues. Malgré cette apparence repoussante et menaçante, ce dernier détail incita le jeune homme à s’approcher de l’humanoïde assis à sa hauteur. Il constata un vide entre le siège ou était assis ce dernier et une autre passagère, humaine cette fois-ci.
-Tu veux t’asseoir ? Lui proposa le non humain à la peau verte, en posant sa main droite sur le bas du siège encore disponible.Vas-y, la place est libre, ajouta t-il, en s’apercevant de l’hésitation de l’autre.
L’humain, après s’être aperçu du regard soupçonneux de la femme issue de la même race que lui, et après quelques secondes de réflexion, décida de franchir le pas et de se poser sur le siège que lui avait proposé l’humanoïde. Il sentit une légère odeur de cambouis mentholé lui effleuré les narines lorsque ses épaules côtoyèrent celle du non humain. Elle devait sûrement émané de la tenue dépenaillée et usée, propre à chaque amateur de mécanique, que ce dernier portait.
-C’est quoi ton nom ?
-Euh...l’être humain, qui était plus concentré sur la façon de cinglé son harnais, et dont les gestes était déstabilisés par le mouvement permanent du vaisseau suite à l’entrée en atmosphère de celui-ci, ne prêta pas attention à la question de son interlocuteur.
Ce dernier, constatant les difficultés que rencontrait l’homme à attacher sa ceinture, ajouta :
-Attend, je vais t’aider. Le jeune humain n’eut pas le temps de répondre que son voisin de siège était déjà penché vers lui pour s’appliquer à la tâche. Il constata que ce dernier n’avait pas pris une seconde à réussir à serrer les sangles là ou il avait tant bien que mal essayer de le faire par lui même, sans réel succès.
-Voilà, tu ne risques pas de t’envoler maintenant ! Lui dit le non humain d’un ton moqueur. La voix pleine de jeunesse et monotone de son samaritain rassura le jeune homme qui accepta de s’ouvrir au dialogue à son tour.
-Merci énormément, je ne m’en serais jamais sorti par moi même.
-Premier vol dans un vaisseau j’imagine ? Devina le non humain.
-Effectivement, c’est mon premier baptême spatial, je ne peux rien vous cacher apparemment.
-Pour un passionné de vaisseaux comme moi, non, lui répondit d’un ton sûr l’humanoïde. Je m’appelle Luum Derido, en qui ai-je l’honneur ?
L’humain visualisa la main à la peau verdâtre qui lui était tendue, et hésita un moment avant d’utiliser la sienne pour serrer cette dernière. Et pour cause, il venait d’entamer la conversation avec un inconnu qu’il n’avait jamais rencontré auparavant, et issu avant tout d’une race qu’il n’avait pas eu l’occasion de croiser jusqu’à maintenant. Mes ces pensées s’évanouirent lorsqu’il repensa au moment ou le non humain l’avait aidé à s’attacher à son siège. Après avoir décider de continuer le dialogue,et tout en serrant la main de ce dernier, il ajouta d’une voix autonome :
-Je m’appelle Rush Ovlak, ravi de faire votre connaissance. Ce dernier ressentit comme des sortes d’écailles effleurer la paume de sa main au toucher de celle de son interlocuteur.
-N’hésite pas à me tutoyer, tu sais, ça ne me dérange pas.
-Euh...d’accord, lui répondit le jeune homme d’un ton hésitant. Je n’ai jamais vu des personnes de ton espèce là d’où je viens, tu es originaire de quel monde ?
-Je viens de Glee Anselm, une planète du système Jalor, dans la bordure Médiane. Les gens de mon espèce sont appelés les Nautolans. Et toi l’humain, tu as embarqué d’où ?
Par le ton assurant de la question et le fait que le non humain connaissait l’existence de sa race, Ovlak supposa que ce dernier avait du déjà croiser certains des siens à plus d’une occasion. Cela ne l’étonnait cependant guère du moment ou ceux-ci représentaient l’une des espèces les plus dominantes de la galaxie.
-D’un monde du noyau…..Luum s’aperçut du ton hésitant du jeune homme dans sa réponse, et que ce dernier n’était pas arrivé au bout de celle-ci.
-Lequel ? Demanda t-il, espérant creuser l’abcès et en apprendre plus sur son voisin de siège.
A ses yeux la réponse était trop vague car le noyau, comme son nom l’indiquait, était une zone de la galaxie située au centre de celle-ci et, comme à l’instar des autres zones, elle comprenait plusieurs centaines de systèmes stellaires.
-Je n’ai pas trop envie d’en parler, lui répondit d’un ton sec Rush.
Le Nautolan observa la gestuelle de ce dernier, qui utilisait sa main droite pour se gratter la prie arrière de son cuir chevelu, et supposa qu’il émanait un certain malaise de la part de son interlocuteur à l’idée d’évoquer le nom de sa planète d’origine.
-En tout les cas, et c’est rare, je ne sais pas ce qui t’a poussé à quitter le noyau pour atterrir dans la bordure extérieure, mais j’aurais donné ma vie pour visiter ce secteur de la galaxie.
Et Derido parlait en connaissance de cause. Généralement toute personne censée et saine d’esprit, et habitant les systèmes de la bordure, rêvaient de tout plaquer pour rejoindre les riches mondes du Noyau qui, contrairement aux autres, promettaient confort sécurité et divertissements à tous ceux qui avaient la chance d’y vivre et de les visiter. Mais c’était aussi la première fois qu’il côtoyait quelqu’un ayant effectué le trajet inverse.
-Sans être indiscret, qu’est ce qui t’a amené à quitter les joies du Noyau pour rejoindre ce trou paumé de la galaxie ? Le non humain constata qu’en guise de réponse, Ovlak avait tourné sa tête vers lui en exprimant un large sourire, avant d’ajouter :
-La richesse et la gloire ! Un ton de fierté émergea de sa voix à l’annonce de ces deux mots. Mais l’humain vit que sa réponse avait provoqué l’ire du Nautolan, et changea son regard pour le dévisager, après que ce dernier ait émis une imitation grotesque de celle-ci.
-Rien que ça ! Et qu’est ce qui te fait penser que c’est sur Tatooine, planète réputée aux milles dangers dans toute la bordure extérieure, et où l’espérance de vie dépend surtout du poids de tes muscles et de tes armes, que tu y feras fortune ?
-Dans une cantina de là d’où je viens, j’ai entendu un pilote de cargo affirmer que plusieurs planètes de la bordure, dont celle-ci, bénéficiaient d’immenses ressources minérales non encore exploitées, et qu’aucune corporation minière ne s’y était intéressée jusqu’à maintenant. C’est pour moi une occasion inespérée de s’y lancer et de me faire quelques crédits.
Le ton plein d’assurance et de conviction de Rush prouvait qu’il avait foi en son projet, et il s’étonnait même que personne n’y avait pensé plus tôt. Mais il ne tarda pas à découvrir pourquoi lorsque Luum lui répondit :
-La dernière société à y avoir essayer est la Czerka, et c’était encore il y a 4000 ans de cela. Depuis son départ, les mines sont soit exploitées par des esclavagistes à la solde des Hutts, soit elles sont abandonnées à leur sort et bourrées d’oeufs de Dragon Krayt.
-C’est quoi un dragon Krayt ? Le Nautolan resta bouche bée devant la question inattendue et inconsciente de l’humain.
-T’en a jamais entendu parler ? Après tout, c’est pas étonnant venant de quelqu’un habitant les mondes du Noyau comme toi. C’est une grosse créature bizarroïde muni d’une mâchoire à dents de scie et de quatre énormes pattes à griffes, dont une seule suffit à réduire tout ton corps en charpie.
Ovlak recroquevilla son corps sur son siège et afficha un visage d’effroi en écoutant la description que le non humain lui faisait du prédateur, mêlant le ton à la gestuelle.
-Et cette planète est-elle bondée de ces créatures ? demanda t-il d’un ton inquiétant.
-Il y en a une tous les kilomètre à la ronde. Derido vit que les mains de son interlocuteur s’étaient mises à trembler après sa réponse et décida qu’il était temps d’arrêter la comédie. Eh Rush, je plaisantais, je t’ai eu, avoue le !
Un rire en cascade s’empara du Nautolan devant le visage décomposée de peur du jeune homme, qui ne tarda pas dévoiler un sourire de soulagement accompagné de quelques ricanements.
-Tu aurais du voir ta tronche ! Moi même qui ai fait des détours à n’en plus compter sur Tatooine n’en ai jamais vu de mes propres yeux, on dit même qu’il s’agit d’un monstre issu des légendes racontées par les hommes des sables.
-Des Légendes des hommes des sables…... C’est quoi un homme des sables ? Luum, abasourdi par cette dernière question émise par le jeune homme, fit mine de ne pas y répondre.
-Dis-moi, « Rush le jeune humain qui vient d’une planète inconnue du noyau », avant de prendre un ticket de transport pour venir ici, j’espère que tu t’es au moins bien renseigner sur les dangers de ce monde désolé, rassure moi ?
-Euh...Ovlak aperçut les yeux noirs globuleux de l’Humanoïde le fusiller du regard.
Il savait que peu importerai sa réponse, celle-ci n’arriverait pas à évacuer les doutes de ce dernier quant au manque de préparation et de connaissance sur le monde dans lequel il avait prévu de s’installer. Il réfléchissait à un subterfuge pour ne pas y répondre. Il trouva ce dernier lorsqu’après quelques secondes de silence, il constata que mis à part l’identité du Nautolan, et contrairement à lui, il ne connaissait rien de ses projets et de l’objet de sa visite dans ce système, et décida de profiter de ce manque d’information pour débuter ces interrogations à son tour .
-Et toi, dis-moi, Luum Derido de Glee Anselm, quelle motivation t’a poussé à venir dans ce bous de sable qu’est Tatooine ? L’humain constata que sa stratégie fonctionna lorsqu’il vit son interlocuteur à la peau verte relever sa tête vers son siège et relâcher ses tentacules entre ses épaules. Sa question l’avait complètement pris au dépourvu.
-Le travail tout simplement, L’humain fut pris d’un regard d’étonnement à l’annonce de la phrase.
Après qu’il eu pris connaissance des quelques dangers de Tatooine par son interlocuteur, il s’attendait à tout comme réponse de sa part sauf celle-ci. il compris donc que même dans les endroits les plus reculés et hostiles de la galaxie, cette tâche restait universelle.
-J’ai signé un contrat auprès d’un garage de mécanique, je dois retrouver un de mes contacts sur Mos Espa, qui m’emmènera ensuite rencontrer le gérant dans la ville d’Anchoread ou il est situé.
-Tu n’a pas trouvé dans ce domaine dans ton monde d’origine ?
-Hélas non, Glee Anselm est avant tout une planète aquatique ou les garages indépendants ne sont pas monnaies courantes. Ils sont présents en nombre sous la surface de l’eau, et appartiennent quasiment tous à des firmes sous licence de grandes industries galactiques, et rares sont les mécaniciens postulants pris sur dossiers si ils n’ont pas de connaissances dans les hautes sphères. Et aussi, Tatooine est réputée être l’un des carrefours ou circulent parmi les pièces détachées les plus rares de la galaxie. Quelqu’un m’a même dit qu’il y a quelques années de cela, un mécanicien Toydarien appelé Watto avait presque réussi à s’enrichir en tentant de vendre à prix d’or une hyperdrive à des gens riches ayant fait escale ici, et possédant une nef royale nubian de type J 327 modifié.
-Est qu’est ce qui s’est passé pour lui ? Demanda Ovlak, désireux d’entendre le destin du mécanicien.
-Je ne connais pas les détails, mais d’après ce qu’on m’a raconté, ils on parié aux courses lors de la Boonta Eve et il a tout perdu. Personne ne sait ce qu’il est advenu de lui depuis.
-La Boonta Eve ? Qu’est ce que c’est ?
-Je vais faire semblant de n’avoir rien entendu, lui répondit Luum d’un ton prévenant, mais tu le découvrira bien assez tôt si tu survis à tes premiers mois sur Tatooine. Le Nautolan pencha sa tête vers le hublot du transport et empoigna l’épaule de Rush pour pencher sa tête en direction de celui-ci. Regarde on va bientôt arrivé.
Le grondement des moteurs du vaisseau résonnèrent dans les tympans du jeune homme, ces derniers ayant été oubliés un peu avant car étant concentré dans sa conversation avec le passager non humain. Il vit qu’à l’extérieur, les derniers nuages commençaient à disparaître peu à peu pour laisser place à une gigantesque masse blanche couvrant toute sa vitre. Celle-ci était composée, à certaines parties, de plusieurs dôme difformes et de quelques lignes verticales ici et là s’apparentant à des tours de différentes tailles. Le vaisseau s’approchant de plus en plus prés de la surface terrestre, ceux-ci dévoilèrent un réseau d’artères et de ruelles se mélangeant tel un labyrinthe, et où plusieurs silhouettes en mouvement se croisaient de tous les sens. Certaines d’entre elles étaient portées par des créatures d’espèce différente les unes des autres, et ou manipulaient des appareils à moteurs rapides hétéroclites. Passé le décor exotique de la ville dans laquelle ils allaient débarquer, l’humain et le Nautolan observèrent l’entrée du spatioport dans lequel leur vaisseau avait prévu d’atterrir, reconnaissable par ses nombreux bâtiments tous collés les uns des autres, et dont leur centre formait une crevasse arrondie pour y abriter les quais d’entreposage. L’activité de celui-ci était animée par un important va et viens sans fin d’appareils décollant de leur trous pour se diriger vers les cieux quand d’autres, à l’instar du leur, faisaient ralentir leur moteur afin d’atteindre sans difficulté les quais leur ayant été attribué. En dirigeant son regard au loin, Rush devina que l’autorisation devait sûrement venir de l’immense bâtisse de forme carrée, haute de taille, et située au centre du spatioport, et qui devait faire office de tour de contrôle principale afin de réguler plus efficacement la densité du trafic. Les passagers du vaisseau, dont la majorité admirer la vue par les hublots, eurent un sursaut lorsqu’ils entendirent la voix du pilote, par haut parleur, leur annoncer le quai par lequel celui-ci allait les déposer. Ce serait le quai 28 DME, pour 28ème quai de la zone D du spatioport de Mos Espa. Rush s’aperçut que Luum s’était muni de son comlink juste après l’annonce, sûrement pour prévenir son contact de l’attendre à cet endroit. Il constata que d’autres voyageurs avaient fait de même et que des personnes de leur entourage devaient les attendre également. Ça ne risquait pas d’être le cas pour lui car il ne connaissait personne là bas, et c’était même la première fois qu’il y mettait les pieds. Et pour cause, le Nautolan l’avait très bien remarqué lors de leur première prise de contact. Le jeune homme constata que le vrombissement des moteurs étaient de plus en plus véhément et intense, à mesure que le transport accomplissait sa manœuvre d’atterrissage dans le quai, et que même leurs sièges étaient à peu de chose prés à même de se détacher du sol. Rush serrait ses dents pour ne pas les voir se heurter entre elles suite aux turbulences en cours. Il avait également pris soin de coller son dos au siège, afin de ne pas voir son corps attaché se bousculer dans tous les sens. Il s’aperçut qu’un Rodien, qui était assis devant lui et au bout de la rangée de siège la plus à droite du vaisseau, n’avait pas eu la même chance que lui. N’arrivant pas à maintenir le haut de son corps en équilibre, ce dernier ne cessait de proférer des mots dans une langue que seul lui pouvait comprendre. Rush voulait se lever et l’aider à son tour, comme l’avait Luum envers lui, mais il s’aperçut qu’aucune des personnes présentes à cotés du non humain n’avait pris la peine de détacher leurs sangles pour se lever et le calmer. Et il comprenait pourquoi, avec les mouvements continus actuels de l’appareil, le risque de trébucher sur le sol pour quelqu’un, et d’être ensuite emporté par la rotation de ce dernier entre quatre parois, était certain et cela pouvait entraîner des conséquences fatales pour la personne qui s’y essayerait. Ovlak conclu donc que l’Humanoïde devrait attendre, et à ses dépends, que la rampe de sortie du vaisseau ai posé sa surface métallique sur le sol pour enfin oublier ce moment désagréable. Cela faisait déjà quelques minutes que les passagers subissaient les secousses et la pressurisation permanente dues à l’atterrissage en cours du vaisseau, ainsi que les hurlements incessants du Rodien. De par ce comportement, c’était probablement son premier voyage spatial qu’il effectuait lui aussi, s’imagina Rush. Soudain, un silence cérémonieux envahit toutes les rangées de siège du transport. Pour ce le jeune homme, l’ambiance devint identique à celle au moment ou il avait pris ses quartiers pour le départ depuis son monde d’origine. Même l’Humanoïde, qui avait été pris de panique sur son siège il y a peine quelques secondes, s’était tût pour apprécier celle-ci. Tous les voyageurs se regardaient les uns envers les autres, attendant la suite des consignes du pilote pour aviser, l’un d’entre eux profitant de l’accalmie pour aller aider le Rodien à rattacher les sangles supérieures de son harnais de sécurité. L’annonce de ce dernier, qui était toujours posté dans son cockpit, ne se fit pas attendre :
« A l’attention de tous les passagers de ce transport. Nous venons d’atterrir dans le spatioport de Mos Espa. La température extérieure est de trente quatre degrés celcus et il est quinze heures trente deux minutes de l’après midi. Si vous avez emmenez des bagages avec vous, le spatioport vous a affréter des droides d’enregistrement qui vous attendront devant la soute située à l’arrière du vaisseau pour vous aider à les récupérer. Pour un rafraîchissement, n’hésiter pas à passer au « Passeur Gigolo », élue meilleure catina de la ville par les clients de notre compagnie. L’équipage du « Flèche de Benoora » vous remercie d’avoir choisi la Compagnie des Transport de la Passe Corellienne pour ce voyage et vous souhaite un bon séjour sur Tatooine ».
De l’extérieur du vaisseau, la carrosserie de ce dernier, en forme ovale, avait envahie l’ensemble du quai. Sa taille imposante avait ombré une large partie du sol sableux, protégeant ainsi, et à leur plus grand plaisir, les quelques badauds en charge de son entretien, des rayons brûlants des deux soleils de Tatooine. A l’instar de tous les transports de type Taylander dont le Flèche de Benoora faisait partie, il laissa sa rampe d’accès se déployer sur le côté droit de sa poupe. Il ne fallu même pas attendre que celle-ci n’atteigne le sol pour y voir apparaître plusieurs de ses passagers en train de se dandiner devant la rampe pour y sortir. Une première vague d’une douzaine d’entre eux y débarquèrent, tout de suite pris en charge par six Pit Droides, datapad d’enregistrement en main, qui les attendait devant celle-ci pour les mener à la soute à bagages, comme ce qui était convenu dans le protocole. Mais ces derniers furent vite dépassés par le nombre lorsqu’une seconde vague fit son apparition, obligeant deux d’entre eux à rebrousser chemin pour y accueillir celle-ci. Parmi tout ces voyageurs, un jeune humain vêtu d’un long manteau bleu dont la couleur était assortie à son pantalon, d’une chemise jaune toute simple, le tout coupé en diagonale par un sac marron qu’il portait en bandoulière à son épaule droite, et de bottes en daim de couleur identique. Contrairement à d’autres de son espèce ayant débarqué du même vaisseau, l’état de ses vêtements était impeccable et aucun ne montrait une froissure équivoque, et les traits de ses cheveux noirs et de sa légère barbe étaient correctement tracés, ce qui eu pour effet quelques regards d’agacement de plus d’un passagers à son encontre, ainsi que de ceux de certains membres du personnel du quai, qui s’affairaient déjà à approvisionner en carburant le transport civil avant son prochain départ. Une seconde silhouette, cachée par les volutes de poussière de sables, dues aux traînées d’échappement émanant des rampes d’accès de l’appareil, apparut à hauteur quasi identique du jeune homme. Des tentacules se dessinèrent d’abord de sa tête pour ensuite laisser apparaître un visage tout de vert vêtu et de gros yeux noirs. Celui-ci portait sur lui une combinaison jaune qui allait de la tête au pieds. Plusieurs poches, déjà remplies de diverses objets, étaient présentes que ce soit à ses bras ou ses jambes. Ses mains étaient découvertes, laissant y entrevoir des écailles pouvant en faire frémir plus d’un. Le bas de son pantalon avait aussi été retroussé pour laisser place à deux bottines de couleur différente, l’une noire et l’autre orange. Une bretelle était également sanglée entre la partie dorsale et ventrale de sa tenue, faisant apparaître sur celle-ci une large poche profonde, sûrement utilisée comme caisse à outil portable par son propriétaire. Enfin, la couleur délavée ainsi que les nombreuses tâches d’huiles sèches et de cambouis présentes sur la combinaison prouvait de l’usure et de l’âge avancée de celle-ci.
-Tatooine me voilà ! Lança Luum d’une voix si forte que certains des quelques passagers encore présents dans le quai, et qui attendaient de récupérer leurs affaires pour le quitter, se retournèrent comme d’un seul homme en sa direction pour déterminer d’où venait ce ton enthousiaste. Rush sentit un gêne parcourir son corps et se réserva l’idée d’exprimer sa joie à son tour, d’autant plus qu’il avait eu à subir les vues intimidantes des passants quelques instants auparavant.
-Eh ben, on dirait que tu as attendu ce moment là toute ta vie, affirma le jeune humain au Nautolan. Ce dernier se retourna vers Ovlak pour le dévisager.
-C’est surtout que moi, et contrairement à toi, « monsieur je viens des mondes du noyau », j’ai un projet concret ici. Réparer des Speeders et des vaisseaux venus de toute la galaxie a été mon rêve depuis ma plus tendre enfance. Aujourd’hui, il va devenir réalité.
-Content pour toi, et c’est quoi la prochaine étape ? Demanda le jeune humain en fixant la sortie du quai qui s’offrait devant eux.
-Moi je dois rejoindre mon contact qui m’attend à la sortie du spatioport, direction Anchoread. Quant à toi, si tu veux parcourir toutes les mines de la planète, et quand bien même si tu y réussiras, vas-y mais ce sera à tes risques et périls, et je t’aurais prévenus.
Derido commença à marcher en direction de la sortie, emboîtant ainsi le pas à son comparse humain, avant de s’arrêter pour se retourner une dernière fois vers lui.
-Un dernier conseil, avant de t’y lancer et d’y mourir bêtement, passe à l’une des cantinas du coin demander conseil aux locaux pour ce qui est de ton projet, histoire qu’au moins tu ais un aperçu de ce qui t’attendrai avant de te lancer dans ce plan foireux.
-Merci, je prends bonne note. Et au fait, tu ne me souhaite pas bonne chance ? Le Nautolan, tout sourire, pris un temps d’hésitation avant d’ajouter :
-Bonne chance Rush Ovlak, « monsieur qui vient d’un monde inconnu du noyau », et que puisse t’accompagner les sept déesses des mers d’Anselom dans ta route vers la fortune.
Le jeune humain ne sut pas à qui le Nautolan faisait référence, mais il n’hésita pas à lui répondre en retour. Il dut hausser le son de sa voix pour se faire entendre, celle-ci étant couverte par le bruit tonitruant des moteurs du vaisseau qu’ils venaient de quitter, et qui s’apprêtait à redécoller du quai pour d’autres destinations lointaines.
-Bonne chance à toi aussi Luum derido, de Glee Anselm. Il constata que le non humain avait déjà tourner les talons de ses bottes et se préparait à atteindre le bas de la porte coulissante de la sortie du quai pour le quitter.
Un légère brise de vent de sable et des volutes de fumées d’échappement poussiéreuses envahirent soudainement celle-ci, ainsi que l’ensemble de la zone d’atterrissage ou s’était posé quelques instants plus tôt leur transport. Rush s’aperçut que celui-ci n’y était plus et en levant sa tête vers le ciel, il reconnu la forme du vaisseau en train de prendre son envol en direction de l’espace. Ce brouhaha fut rapidement remplacé par un calme et un silence déroutant dans tout le quai, et ou seul le chuintement et le pas robotiques des droides d’enregistrements, ainsi que le chuchotement des dialogues entre manutentionnaires du spatioport se faisaient encore entendre. Ovlak vit enfin qu’il était le seul voyageur encore resté sur place. Il sentit son ventre se nouer et une légère tension parcourir son front. Pour la première, une nouvelle vie s’offrait à lui et il ne dépendait de personne. Mais il était surtout livré à lui même dans un monde isolé et réputé comme hostile. Il se rappela du conseil de son voisin de siège. Trouver une cantina afin de se renseigner sur les dangers que procure cette planète avant de se lancer dans sa folle entreprise. Il savait maintenant où aller après être sortie du spatioport. Mais il ne savait pas encore dans quelle direction. Il avait déjà pénétrer des cantinas dans sa planète d’origine. Mais ils ne savait pas à quoi pouvait ressembler ce genre de bâtisse sur Tatooine. Enfin, il se rappela du nom de la cantina de Mos Espa que le pilote de leur transport avait prononcé avant leur descente de celui-ci. Il chercha une personne à qui parler dans le quais. Ne souhaitant pas s’interposer dans une conversation de groupe, son regard se concentra sur un jeune homme en tenue de mécanicien à la peau marron. Reconnaissable de par les nombreuses cornes présentes au sommet de son crâne, Rush reconnu qu’il s’agissait d’un zabrak. Ce dernier, assis sur une caisse de chargement, mangeait un encart avec ses deux mains. Il esquissa un sourire en apercevant le jeune humain s’approcher de lui.
-Si vous en voulez, il y en a plein la caisse derrière moi, fit l’humanoïde tout en ingurgitant sa ration avec sa main droite et en pointant avec celle de gauche la pile des trois caisses posées l’une sur l’autre à son dos.
Ovlak vit que la plus au dessus avait son couvercle entrouvert et il s’aperçut avec stupeur que son ouverture n’était pas accidentelle, mais que celle-ci avait été forcée, le bout esquinté et noirci avec un métal fondue comme preuve visuelle. Luum n’avait peut être pas tort sur la réputation de cette planète se dit le jeune homme. Il voulait intervenir, faire une leçon de morale à ce manutentionnaire, ou signaler cette faute professionnelle à l’un de ses supérieurs présent dans le quai, comme tout habitant d’un monde civilisé l’aurait fait, mais en se retournant, il constata que tous les membres du personnel présents dans celui-ci avaient en leur main la même petite nourriture. Ce n’était pas le moment pour Rush de jouer au chevalier jedi, surtout dans un endroit inconnu ou tous les coups étaient permis. Il se rappela enfin la raison qui l’avait amené à s’adresser à l’employé Zabrak.
-Merci de m’avoir proposé, mais je n’ai pas faim. Pouvez-vous néanmoins me dire ou je pourrais trouver une cantina appelée « Le Passeur Gigolo » ?