Bonsoir tout le monde,
Comme promis voici le nouveau chapitre.
Mais avant de commencer, je voulais tout d'abord remercier Dark Sheep pour sa lecture et son commentaire.
Dark Sheep a écrit:Tes quelques personnages important sont également bien identifiés, et je dois dire que tu m'as donné envie de découvrir le vieux Yoabesin… même si je redoute que nous ne le croisions jamais vraiment
Merci et... Je ne parierais pas dessus!
Enfin... Tout dépend de ce qu'on entend par "croiser"...
Dark Sheep a écrit:En tout cas, ton héros Almine commence assez mal l'aventure, puisqu'il n'a pas l'argent de son commanditaire… j'ai hâte de voir comment tu vas développer cette histoire.
La réponse dans ce chapitre 2!
Dark Sheep a écrit:Je guette la suite
Let's go!
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Sommaire ;
Chapitre 1Chapitre 2
À minuit passé, les membres d’un autre gang de Fonceurs entrèrent dans la cantina. Sur leurs blousons de cuir figurait un emblème jaune très vif qu’Almine, en proie à une belle ivresse, ne reconnaissait pas. Le pictogramme ressemblait à trois points d’interrogation biscornus et dissemblables s’organisant autour d’un point central sans qu’on puisse y déceler la moindre logique.
L’entrée de ses nouveaux arrivants perturba les autres Fonceurs qui commençaient à s’agiter nerveusement. Almine avait assez donné en bagarres et estima qu’il était venu le temps de rentrer dans ses appartements. Il n’avait plus qu’une chose en tête : retrouver son lit. Il régla l’addition, échangea rapidement quelques banalités avec Jorge et s’en alla titubant. Tandis qu’il sortait de la taverne, lui parvenaient des éclats de voix de plus en plus forts. La tension montait entre les deux gangs, il espérait que tout irait pour le mieux pour Jorge et la Patronne. Eux qui n’avaient jamais voulu de vigiles.
Il marcha de longues minutes, les rues silencieuses défilaient sous ses pas maladroits. Il croisa un clochard habillé de guenilles puant les excréments et la pourriture, minuscule – le pauvre hère ne devait pas dépasser les hanches d’Almine – le visage en forme d’un fruit sec orange où se devinaient, entre deux rides, des petits yeux bridés. La créature s’approcha tendant une main agitée de soubresauts. Almine plissa le nez de dégout, fouilla dans ses poches et lui jeta une poignée de pièces. Le clochard marmonna des remerciements pour ramper, sans dignité aucune, sur le sol humide pour récupérer l’argent.
Almine s’éloignait aussi prestement que le pouvait un homme ivre ; le contrebandier, à travers les brumes de l’alcool, entendit le mendiant prononcer, dans une insondable langue archaïque :
— Knaht uoy ris! Knaht uoy ris! Retsam lliw nruter ti ot uoy. Ni sih ypeels lessev, eht Tseirphcra smaerd tuotba sih gninekawa. Taht si ton daed hcihw nac lanrete eil dna hguorht seirutnec nac ied neve eht htaed. Ecaps si krad, krad dna lluf fo srorret.
Les mots incompréhensibles se perdirent dans les grondements d’un moteur. Almine leva les yeux, qu’il gardait fixés sur le sol afin de garder un semblant de cap. Un taxair en maraude descendait doucement au niveau du sol, juste devant lui. La vitre du véhicule s’ouvrit sur le visage faussement, commercialement amical d’un Dug.
— Je vous emmène quelque part ? Vu votre état, z’auriez p’t-être besoin d’aide pour rentrer chez vous. Vous ne croyez pas blondinet ?
Le contrebandier acquiesça, prit place sur la banquette arrière, faisant attention à dégrafer l’attache de son holster, prêt à sortir son arme au cas où. Le chauffeur le regarda faire dans son rétroviseur, levant les yeux au ciel avec un air amusé. Le taxair s’éleva doucement et prit s’envol sans le moindre tressautement.
Sous ses yeux embrumés, bataillant contre une douce torpeur éthylique, défila un paysage de néons criards, d’enseignes d’un fluo agressif bordant de grandes artères de circulation crasseuses, où se bousculait une foule bigarrée.
*
Le lendemain matin fut brutal pour Almine. La sensation d’avoir le cerveau enchâssé dans un étau s’avérait particulièrement désagréable.
Lorsqu’il émergea enfin du brouillard, prostré devant une tasse fumante de caf, ce fut pour entendre des coups lourds tonner contre sa porte. Il se secoua la tête, regrettant aussitôt son geste. On frappa de nouveau, plus fort encore. Almine se traina jusqu’au hall d’entrée, tâtonna dans le noir pour enfin mettre la main sur son blaster. Il désengagea le cran de sureté, pointa le canon vers le judas tout appuyant sur le bouton de l’interphone.
— Qui c’est ? demanda-t-il d’une voix éraillée.
— C’est moi ! Buu ! Djarik m’envoie. s'énerva une voix masculine derrière la porte.
— Merde, merde et re-merde derrière ! marmonna Almine.
— Ouvres Almine ! Maintenant !
Buu ponctua son injonction par de nouveaux coups lourds sur la porte. Almine enclencha l’ouverture en basculant sur le coté du vestibule tout autant pour éviter l’éblouissement – forcément douloureux vu sa cuite – que pour esquiver tout trait de laser malencontreux. Il n’en eut aucun, au grand soulagement du jeune homme.
Dans l’embrasure de la porte se tenait un Arkanien, entre deux âges, portant lunettes de soleil, catogan et balafre. Derrière lui, Almine devina les silhouettes des jumelles Tazz et Jazz ; elles portaient leurs armures customisées de la CorSec. Leurs fusils blaster pendant loin de leurs mains, Almine s’autorisa à respirer. Mais le jeune homme se doutait que ce n’était pas une visite de courtoisie.
— C’est pas dommage ! l’invectiva Buu.
— Allez-y, rentrez. Faites comme chez vous.
Les trois sbires du caïd Hutt pénétrèrent sans un mot. Jazz lui fit un clin d’œil coquin. Almine les conduisit dans la seule pièce propre et en ordre de son appartement, la cuisine. Buu s’installa sans se faire prier. Sans gêne, l’Arkanien posa les deux pieds sur la table. Almine en ricana. Tazz et Jazz se postèrent de part et d’autre de la porte. Almine ricana moins. Il offrit des tasses de caf à tout le monde, seule Tazz refusa. Buu, tout en sirotant son breuvage, fut le premier à parler :
— Djarik a eu ton message plutôt succinct d’hier soir. Tu peux développer ?
— Cela s’est mal passé. Voilà. Ça arrive. expliqua simplement Almine.
— Ça arrive ? T’es sérieux, mec ? Namoru est en taule et pas en bon état apparemment. Toute la filière d’Eriadu est tombée, putain ! Qu’est-ce qui s’est passé bordel ? s’agita Buu.
— On nous a donné.
— Comment ça on vous a donné ? s’interloqua l’homme de main Arkanien.
— Je ne vois comment je peux te le dire autrement. Quelqu’un nous a balancé. C’est tout.
— C’est tout ? s’indigna l’Arkanien.
— Buu, que veux-tu que je te dise de plus ? souffla Almine en fixant les Jumelles immobiles.
— Almine, Almine… Je vais jouer carte sur table avec toi, bonhomme. Je crois que tu ne te rends pas bien compte de la quantité de fric sur laquelle doit s’asseoir le boss là. Il veut juste comprendre. Il t’a confié une mission simple, basique, que n’importe quel gagne-petit de cette fichue planète est capable d’accomplir et hop, en un claquement de doigts, plus de business sur Eriadu.
— E’chu’ta Buu ! s’emporta Almine. Faudrait pas à me coller cette affaire sur le dos. Moi, j’ai fait le taf. J’ai fait la livraison.
Almine passa une main nerveuse dans sa tignasse décoiffée. La discussion – comme il le craignait – prenait une tournure délicate. Même si Buu, en bon messager, ne laissait rien transparaître de ses intentions évidentes au vu des ses dernières paroles, il en était autrement pour ses deux gardes du corps. Jazz, la plus musculeuse des jumelles – seul les traits de son visage la différenciaient d’un homme – avait posé sa tasse et se tenait maintenant ferment sur ses jambes entre Almine et la porte. Tazz, la taciturne du duo, agita sa tresse et se glissa innocemment derrière Almine. Ce dernier commençait à avoir des sueurs froides. Il pouvait gérer l’Arkanien ; Buu avait connu son heure de gloire dans les duels de vibrolames où Djarik l’avait recruté mais c’était une époque révolue. Par contre, la présence des jumelles posait un problème. Un problème potentiellement mortel. Mortel avec souffrance. Il les avait déjà vus à l’œuvre les deux anciennes agentes de la Sureté Corellienne. Cela se finissait toujours salement, très salement aussi adorables puissent-elles être en dehors du boulot.
— J’ai fait la livraison. répéta Almine avec insistance.
Le ton plaintif d’Almine n’eut aucun effet sur le trio. Buu œuvrait depuis trop longtemps comme recouvreur de dettes pour se laisser attendrir par les plaidoyers geignards qu’on lui servait chaque jour. Le contrebandier sentit que les Jumelles s’agacèrent profondément de son ton. Il se mit à réfléchir à toute allure.
La situation demandait du tac. S’il jouait finement – encore plus finement que d’habitude – il pouvait sortir de cette affaire sans trop de dégâts corporels. De toute évidence, Buu et les jumelles ne s’étaient pas déplacé pour le tuer. Sinon Tazz et Jazz auraient déjà fait leur office sous le regard amusé et complaisant de l’Arkanien. Le trio venait transmettre un message ; Almine devait faire en sorte de le recevoir sans qu’il y ait, au préalable, passage à tabac ou torture. Il jeta un coup d’œil à ses « invités » : Buu continuait de boire silencieusement son caf, les lunettes de soleil rendaient son expression de visage indéchiffrable. Jazz avait posé sa tasse et commençait à jouer avec son fusil blaster. Tazz, elle, ne bougeait pas ce qui la rendait plus terrifiante encore aux yeux du jeune contrebandier.
Tout à coup, une idée lui traversa l’esprit. Lors d’un précédent voyage sur Utapau, il avait acquis, fortuitement d’ailleurs, de la marchandise qui pouvait présentement lui sauver la mise. Almine prévoyait de les refourguer un jour ; jusqu’à maintenant, le passeur n’avait pas trouvé de revendeur. Il gardait le tout dans une valise dans sa chambre en attendant de trouver le bon acquéreur au bon prix. Il y avait là une possibilité d’éviter le pire.
— Écoutes Buu ; j’ai peut-être quelque chose à donner à Djarik. bredouilla-t-il.
— Vraiment ? douta l’Arkanien ponctuant sa phrase avec un clin d’œil à destination des Jumelles. Seule Jazz lui répondit par un petit sourire entendu.
— Yep. Un truc qui pourra lui faire regagner un peu de son pognon. affirma Almine, avec un peu trop de bravade qu’il regretta aussitôt.
— Mais bien sur. lui répondit sarcastiquement Buu en relevant sur son front ses lunettes noires, dévoilant ainsi les yeux blancs typiques de son espèce.
— Je vais vous montrer !
Buu et lui se regardèrent droit dans les yeux. L’Arkanien finit par céder et d’un revers de la main lui fit signe d’aller chercher cette fameuse marchandise. Almine se leva, doucement. Avec précaution, évitant tous gestes brusques pouvant être mal interprétés, suivi comme son ombre par Tazz, il alla chercher dans sa chambre une valise carrée. Il la posa sur la table. D’un mouvement de menton, il indiqua à Buu de l’ouvrir. L’Arkanien ne bougea pas. Le bandit claqua des doigts et Jazz qui s’exécuta.
La valise s’ouvrit en un bruit sec. Jazz se détendit avec un sourire entendu à l’attention du contrebandier. Buu s’étira pour regarder le contenu : un lot complet de puces informatiques dédiées à la falsification d’ID. Pour qui avait le bon réseau, le contenu de la mallette pouvait rapporter un tas de crédits. Pas autant que qu’un deal d’épices mais suffisamment pour que Djarik se remboursa un peu. Et tant pis pour la gratte que comptait se faire Almine. À son tour, le non-humain à la peau laiteuse sourit. Tazz abandonna son rôle nouvellement acquis d’ombre d’Almine.
— Je te l’avais dit Buu. Ça, c’est du cash sans bobos pour le boss !
— T’as eu ça comment ? interrogea Buu dont le timbre de voix laissait transparaitre de la suspicion.
— Sur Utapau. Par chance mais ce n’est pas important pour le moment. J’espérais me faire un peu de thunes avec. continua Almine ignorant le reniflement dédaigneux de Jazz. Mais je les donne gracieusement à Djarik. Un signe de bonne foi.
— Ok. fit Buu. Et on peut savoir, par contre, pourquoi, tu ne nous as pas donné ça directement ? Ou mieux à Djarik, hier à ton retour ?
— Disons qu’après tout cette galère, j’ai eu envie de me poser. Reprendre mon souffle. Décompresser quoi ! Tu sais que c’est, Buu. plaida Almine.
— Mouais… répondit, peu convaincu, l’Arkanien.
— J’avais prévu de lui apporter aujourd’hui, à la première heure. mentit Almine.
— C’est quoi pour toi « à la première heure » ? Non parce que là, il est presque midi… lui rétorqua Buu avec un rictus révélateur.
— J’ai un peu abusé sur la boisson hier. Et puis, franchement, si j’avais vraiment l’idée d’endormir Djarik, je ne serais tout simplement pas revenu.
— Pour te saouler à la Cantina de la Basse-Ville, Boucle d’or ? intervint, moqueuse, Jazz.
— On va dire qu’on te croit Almine. enchaîna Buu.
— Le contraire m’aurait déplu. Si je dois jouer avec Tazz et Jazz, je préférais un jeu plus tactile et moins douloureux.
— Cela peut quand même l’être, tu sais Blondin. minauda la deuxième jumelle, Tazz, à l’agréable surprise d’Almine.
— Plus tard ! coupa Buu. Revenons au business. Tu disais qu’on vous a donné ?
— Oui. La bande de Namoru comptait deux nouvelles têtes que je n’avais jamais vues lors de mes précédents passages.
— Tu penses que l’un d’eux est la poucave ? demanda l’Arkanien.
— Cela serait logique. glissa Tazz, visiblement devenu affable et détendue.
— Dis-m’en plus. insista l’Arkanien.
— Je ne sais pas grand chose. L’un était un Toydarien…
— Cela doit être lui. Les Toydariens sont des pourritures ! siffla Jazz.
— Possible. poursuivit Almine. Mais si je devais mettre une pièce, cela serait sur le deuxième. Je ne l’ai pas senti.
— Pourquoi ? demanda Buu qui regardait, déçu, sa tasse vide.
— Le gars était un ancien de la Brigade de la Paix.
— Salopard de traitres ! ragea l’Arkanien. Buu jeta un œil à son main cybernétique qu’il avait perdu durant la guerre contre les Yuuzhan Vongs. Salopard de traitres ! Je les buterais tous ces raclures, écorchées en place publique ! Pas de mort rapide pour ces enfants de pu…
— Buu. Buu ! Tranquille. dit Jazz en posant une main apaisante sur l’épaule de l’Arkanien.
Jazz dressa un signe muet à sa sœur qui lui répondit par un hochement de tête. Tazz se pencha par-dessus Almine pour récupérer la tasse du Buu afin de lui resservir du caf bien chaud. L’Arkanien les remercia avec un sourire forcé. Il tremblait encore d’une rage profonde. Almine, lui, ne pipait mot. Tout comme Buu, il avait perdu de nombreux compagnons durant l’Invasion Vong. Taris, en elle-même, n’avait pas subi de plein fouet la guerre mais les effets furent dévastateurs partout ailleurs dans la galaxie. En cette période sombre, le gamin qu’il était, débutant tout juste, expérimenta et goûta plus intensément qu’il aurait cru à la violence, à la haine et au désespoir. Il se souviendrait toujours de la fois où il transportait des réfugiés, de l’odeur de la peur. Mais c’était sans aucune mesure comparable à ce qu’avait vécu Buu. Le monde natal de ce dernier, réputé pour son ingénierie génétique et sa biotechnologie, attira l’attention des extragalactiques et de leurs alliés de la Brigade de la Paix. La bataille – largement ignorée des livres d’histoire – fit rage des mois durant. Il fallut une flotte complète, combinaison de forces Hutts, Bothanes couplées à celles des résistants arkaniens, pour regagner la planète. Au prix d’incroyables pertes. Dont celle de toute la lignée de Buu qui, lui, n’avait perdu que sa main droite. Après cela, le retour à une vie normale s’avéra plus que compliqué. Six ans après, la blessure ne guérissait pas. Les souvenirs de ces jours agissaient comme autant de tisons brûlants sur une plaie béante encore à vif.
— T’aurais pas un truc plus fort ? questionna Jazz tirant le contrebandier hors de ses pensées macabres.
— Possiblement. Regarde dans le placard derrière toi.
La mercenaire s’exécuta. Après quelques secondes, elle tomba sur une bouteille de prisée. Pas fraiche mais c’était bien suffisant. Elle servit à tout le monde sauf, bien évidemment, à sa sœur jumelle qui préféra simplement s’assoir. Tazz se mit à jouer avec la pointe de son vibrocouteau.
— Retour au business les enfants. reprit Buu après un deuxième verre. T’as leurs noms à ces deux gars ?
— J’suis pas certain mais je crois que le Toydarien s’appelait Fatoo. L’autre... Il avait un nom comme Rusev ou Benamrev. Un truc en « ev »… répondit, hésitant, Almine
— On va mener notre petite enquête. Si l’un des deux mecs est pas en prison, c’est lui l’indic.
— Logique. acquiescèrent en cœur les jumelles.
— Et toi comment tu t’en es sorti ? questionna Buu.
— Comme d’hab. Avec un poil de chance. Mais cela n’a pas été de la tarte, je vous l’dis. Les flics avaient un Jedi…
— Un Jedi ! Et c’est que maintenant que tu le dis ! hurla Buu.
Un éclair d’inquiétude traversa simultanément les trois invités d’Almine. L’Arkanien bondit sur ces deux jambes ; dans le même mouvement, il claqua le couvercle de la valise et dégaina une vibrolame. Jazz abaissa la visière de son casque de combat puis se précipita vers l’entrée, fusil au poing. Tazz, d’un coup de pied, renversa la table sous les protestations outrées d’Almine, plongea derrière cette couverture de fortune en tenant fermement son arme. Le contrebandier entendit l’arme se mettre en charge. Toujours assis, admiratif devant les reflexes de ses compagnons, Almine éclata de rire.
— Vous êtes impressionnants, y’a pas à dire, les gars. Niveau son et lumières au top ! Sinon sérieusement, réfléchissez un peu. A l’heure qu’il est, le Jedi nous serait déjà tombé dessus !
— On ne sait pas avec ces machins-là ! cracha un Buu particulièrement tendu.
— Je l’ai semé, je vous dis !
— Comment tu peux en être sûr ?
— Parce qu’on est là à papoter tranquillement comme des cons standards. Enfin « tranquillement » c’est une façon de parler. Non mais vous avez vu ce bazar !
— Comment tu peux en être sûr ? répéta Jazz, la voix étouffée par son casque.
— J’en suis certain ! Cela m’a assez couté en carburant. Mon navordinateur même failli rendre l’âme tellement j’ai fait des détours dans l’hyperespace !
Tazz fut la première à se détendre. Elle se releva puis désactiva son fusil-blaster. Visiblement honteuse, elle adressa un sourire désolé à Almine. Elle redressa la table et entreprit de faire un nettoyage succinct et superficiel. A son tour, Buu se décontracta et reprit sa place, pieds sur la table compris. Jazz, elle, resta à son poste prés de la porte d’entrée à la différence près qu’elle avait relevé la visière dévoilant un visage encore un peu fermé.
— Bon maintenant on fait quoi ? demanda-t-elle à l’attention de Buu.
— On se casse les filles ! répondit-il après quelques secondes de réflexions, tiraillé entre une certaine angoisse de tomber sur un Jedi et l’envie d’enchainer un autre verre de prisée. De toute façon, Djarik nous attend. Allez, salut gamin ! Bien sûr, Almine, tu restes joignable et dans le coin.
En un battement de paupières, le trio sortit de l’appartement laissant un Almine, décontenancé, seul au milieu de sa cuisine dévastée. Il lui fallut quelques secondes pour s’apercevoir que Tazz attendait quelque chose sur le pas de la porte.
— Tu veux me dire quelque chose, Tazz ?
— Je t’aime bien Almine, c’est pour ça qu’il faudrait que… hésita la mercenaire, Almine jura que Tazz avait rougi. Faudrait que tu arrêtes de fréquenter la Cantina de la Basse-Ville. Pour ton propre bien.
— Hein ? Pourquoi ?
— Y a des gens louches qui trainent là-bas en ce moment.
Tazz tourna sur ses talons et rejoignit Buu et sa sœur qui l’attendaient, impatients, un peu plus loin dans le couloir. Pourquoi l’avait-elle mis en garde contre la Cantina ? Venant de la part d’une mercenaire, travaillant pour un parrain de la pègre, parler de gens louches avait quelque chose de déplacé. Il haussa les épaules et se mit, dépité, au ménage.
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