C'est fait!
Voilà ma première fan-fic! Je le précise, non pas que je demande l'indulgence, mais écrire autant en respectant certains codes littéraires, j'ai plus l'habitude.
Donc, je vous livre cette fic, qui j'espère vous plaira.
Est-ce que cette fic est fidèle à mon "style" que j'ai développé ici? Suis-je fidèle à mes idéaux? A vous de juger...
UNE RENCONTRE INNATTENDUE
Par Saroumane Dooku.
« Tel un feu à travers la Galaxie, la Guerre des Clones se propageait ». Cette citation du Maître Jedi Yoda ne pouvait mieux décrire l’ampleur et l’horreur de ce conflit. La Confédération des Systèmes Indépendant regroupait, sous l’égide de puissantes organisations commerciales, des systèmes planétaires ayant fait sécession avec la République jugée décadente et corrompue. C’est sous ce motif, que les dirigeants séparatistes se construisirent une armée droïde afin de renverser la République dont la sécurité n’était sensée reposer que sur des gardiens pacifistes maîtrisant un pouvoir extraordinaire : les Jedi. Cependant, lors de la bataille de Géonosis, les séparatistes constatèrent avec étonnement que la République s’était dotée d’une armée, qui se nommerait bientôt la Grande Armée de la République, uniquement composée de guerriers clones. Par la confrontation de ces deux puissances, la Guerre des Clones éclata.
Et comme toute guerre, celle-ci était absurde et meurtrière, pensa le général Jedi en observant la planète qui apparaissait dans la verrière du croiseur stellaire. Elle était sans cesse émerveillée par la vue de ces planètes flottant dans le vide de l’espace. Et celle-ce ne faisait pas exception. Elle luisait d’une couleur verte, pareil à une émeraude dans son écrin. Elle avait été envoyée en mission sur ce monde aux confins des mystérieuses Régions Inconnues. Le Haut Commandement soupçonnait en effet qu’un leader séparatiste s’était établi sur cette planète emportant avec lui une puissante force de combat. Cependant, aucune flotte de la CSI n’était visible. Ce qui ne signifiait pas forcément qu’il n’y avait pas d’armée droïde sur ce monde. Il fallait être prudent. Et, on ne pouvait reprocher au Haut Commandement son manque de prudence, car effectivement cette mission n’avait jamais été prise à la légère, et les moyens engagés furent très important pour une simple mission de recherche. Au lieu, comme l’envisageait la procédure, d’envoyer un simple commando uniquement formé soit de clones ou de Jedi, une flotte fut dépêchée. Ainsi, le vaisseau amiral, un croiseur de classe Venator le
Evanelia secondé de deux croiseurs Acclamator et de quatre cuirassés, chaque vaisseau transportant des soldats clones, furent envoyés vers cette planète. Cependant, cette incroyable force de frappe était sans importance comparée au général Jedi qui la commandait. C’était elle, la véritable démonstration de puissance. Ils avaient en effet confié la mission à la plus talentueuse, à la meilleure tacticienne, et à la plus puissante de tous les chevaliers Jedi : la Twi’lek Aayla Secura.
- Scanners ! , annonça t’elle.
- Aucune trace d’activités droïde, Général, affirma l’officier de passerelle.
- Etrange… Préparez trois navettes, nous allons voir ce que cache cette planète.
- A vos ordres !
Amorçant la descente vers la planète, Aayla Secura vit que ce monde était essentiellement composé d’une jungle très dense. Ses pensées dérivèrent alors vers ce que lui avait raconté Mace Windu lors de sa mission sur Haruun Kahl. Une jungle pouvait renfermer bien des périples. Et elle ne se ferait pas avoir, et quoiqu’il arrive, elle ne se ferait pas compromettre dans ce probable enfer vert. Elle en sortirait vainqueur. Trouvant une clairière, les navettes républicaines se posèrent. Quelques instant après, les clones se déployèrent devant les vaisseaux, au garde-à-vous, attendant les ordres.
- Bon, cet endroit me semble le plus vivable pour y construire une base ou pour y vivre, c’est pour cela que nous nous sommes posé ici, messieurs, déclara la twi’lek. « Nous allons donc nous déployer sur une zone d’une trentaine de kilomètres autour de notre point d’atterrissage ». « Vous, prenez 10 hommes avec vous et partez au Nord »,dit elle au clone le plus proche. « Vous, faîtes de même et partez vers le Sud. Quant à vous, pareil mais vers l’Ouest. Les autres, avec moi ! ». Des « A vous ordres ! » suivirent ses déclarations.
- Madame ? ,interrogea l’un des clones restant, » nous ne sommes désormais plus que deux à vous escorter désormais. Cela me semble bien insuffisant, pour ce type de mission ».
- J’avais oublié que tu n’étais qu’un bleu, toi , déclara le Commandant Bly le soldat ARC affecté depuis le début de la guerre à Aayla.. « Pardonnez le Madame, c’est sa première affectation sous vos ordres ».
- Oui, rassurez vous. Nous sommes suffisamment nombreux , lui dit elle, accélérant son allure.
-Mais nous ne sommes que trois ! Que ferons nous si nous tombons sur cette base séparatiste ?
- Surveillez votre langage soldat !, s’énerva Bly. « Par tous les saints, vous n’avez jamais entendu parler du Général Secura ?! »
- Si, mais je pensais que ce n’était qu’une légende, qu’une réputation surfaite. Personne ne peut posséder ces qualités hors du commun, personne ne peut avoir accompli ces exploits ! Ce serait…tout simplement impossible !
- Et pourtant…Observe bien cette twi’lek qui avance devant nous, elle est bien la preuve vivante de ces dires.
- Serait-elle plus puissante que les « Héros sans peur » Skywalker et Kenobi ? Plus talentueuse que Maître Yoda ?
- Pfff… cet « Elu », et ce Kenobi ne sont juste que des playboys populaires, qui présentent bien pour les news de l’Holonet. Alpha et Cody, les ARC qui les secondent me louent leur maladresse congénitale à chaque retour de mission. Tu sais, elle a donné de nombreux cours de pilotage à Skywalker et elle entraîne régulièrement Kenobi au combat au sabre laser. Quant à ce « Yoda », je constate qu’à chaque fois que lui ou que le Général Windu doivent prendre une décision importante, ils ne peuvent s’empêcher de la consulter. Tiens, je te parie que lorsque Grievous, ou que cet hypothétique second Sith sera capturé, ils ne pourront se passer de ses conseils pour décider de la marche à suivre. Si ce n’est pas elle qui s’en soit occupé. J’espère pour eux qu’elle se trouvera sur Coruscant , il paraît qu’ils n’aiment pas vraiment la voir par hologramme. Elle ne rendrait pas bien sur fond bleu , ajouta t’il en riant ! Rassure toi, rajouta t’il, de tous les hommes ici présent, nous sommes de loin les moins en danger.
Se servant de son sabre laser comme une machette, Aayla se fraya un chemin dans cette jungle dense. Elle avait senti un écho dans la Force un peu plus loin et mena ses hommes dans cette direction. Mince, voilà qu’il pleuvait à présent. Les clones portant leurs armures abhorrant pour cette mission des traces vertes, propres aux sections forestières de la Grande armée, ne furent aucunement gênés par cette pluie. Etant sur un monde tropical, la pluie tombait énormément et à grosses gouttes. Comme sur Kamino, remarqua t’elle, ce qui lui confirma l’aisance des clones. Complètement trempée, Aayla avançait néanmoins tandis que ses vêtements lui collaient à la peau. Elle sentit particulièrement une goutte tomber sur sa poitrine et descendre lentement vers son nombril. Une autre tomba sur son dos et coula vers le creux de ses reins. Mais elle était une Jedi ! Elle pouvait faire abstraction de ces légers tourments physiques, et tant pis si les clones derrière elle pouvaient voir sa peau bleue qui transparaissait à travers ses vêtements. Elle avança alors vers la sensation qu’elle percevait au loin. Quelques instant après, Bly lui annonça d’un ton légèrement paniqué :
- Nous avons perdu le contact avec plusieurs de nos hommes, madame !
- La pluie ou des interférences dans cette jungle pourraient troubler les communications ? demanda t’elle.
- Non, madame, nous sommes équipés d’un matériel adéquat pour ce genre d’environnement. Ils ont des problèmes.
- Oui…, je sens désormais qu’ils ont des ennuis, dit-elle après s’être plongée dans la Force. Quelque chose rôde dans les environs. Et ça ne m’a pas l’air d’être un simple prédateur. Soyez prudents, vous deux.
Serrant leurs armes, les soldats clones poursuivèrent leur progression à travers la végétation traîtresse.
Aayla étendit ses perceptions grâce à la Force et senti une présence fugace, se déplaçant rapidement, alliant discrétion et vitesse. Un chasseur sans doute. Toujours est-il que l’assaillant devait être doué pour pouvoir neutraliser une brigade de soldats clones. Par contre, elle, il ne l’aurait pas surprise. Elle continua cependant d’avancer. Pleinement concentrée sur son ennemi, elle ne remarqua pas un long serpent qui commençait à s’enrouler autour de sa jambe droite. Par contre, elle sentit l’intrus se rapprocher d’eux, mais ne laissa paraître aucune émotion pouvant l’indiquer. Il se ferait surprendre. Bly l’alarma cependant :
- Là bas ! A 3 heures !
- Qu’y a t’il ?
- J’ai aperçu deux lueurs rouges dans l’obscurité!
- Continuons soldats, et calmez vous.
L’imbécile ! « Il » ou « elle » ne devait pas penser qu’on l’avait repéré. Quelle imprudence ! Le serpent continua d’onduler sur la peau trempée de la Jedi, et du haut de sa cuisse, remonta le long de son dos. L’intrus devait penser qu’il bénéficiait d’un avantage visuel grâce à cette pluie battante, mais c’était sans compter sur les pouvoirs d’Aayla. Les deux clones se rapprochèrent de leur général pour se retrouver à moins d’un mètre d’elle, pouvant ainsi mieux assurer sa protection. Alors qu’elle chassait un reptile qui se faufilait lentement sous son haut, Aayla vit un rayon laser frapper de plein fouet le clone subalterne, avant de percevoir le canon d’un blaster pointé entre ses deux yeux. S’attendant à cette manœuvre, elle avait déjà porté sa lame bleue à la gorge de l’assassin. Immobilisée, elle fut surprise par ce qu’elle vit.
Deux yeux rouges. Deux lueurs incandescentes la fixaient.
Sabre laser pointé vers la gorge de l’un, blaster visant la tête de l’autre, les deux attaquants pétrifiés dans cette position se jaugeaient. Aayla fut étonné par l’apparence de son adversaire. C’était un homme aux longs cheveux noirs-bleus, plus âgé qu’elle à première vue, bien formé, aux muscles noueux visibles à travers sa tenue simple constituée de peaux de bêtes. Pourtant, malgré son aspect « sauvage », l’homme n’apparaissait pas comme avoir passé toute son existence dans cet état. Il y avait quelque chose de…martial dans son attitude. Un ancien militaire ? De même, elle n’avait jamais aperçu d’êtres possédants de tels yeux écarlates à la peau bleue, dont la couleur ne devait rien à la lueur de sa lame constata t’elle. Ce qui était également bizarre, c’est que l’homme avait déclenché son attaque à l’endroit où se tenait une étrange construction. Son domicile ?. Elle remarqua en effet une cabane construite dans ce qui semblait être un…champignon géant. L’idée qu’un être à la peau bleue puisse vivre dans un champignon l’amusa beaucoup. Après avoir examiné le soldat mort, Bly rejoignit son général et demanda :
- Qui est-ce ?
- Un autochtone, sûrement, lui dit elle sans détourner le regard de son assaillant. Baissez votre arme Commandant ,je maîtrise la situation. Puis, percevant la peur dans les yeux de l’extraterrestre , elle abaissa sa lame et l’éteignit dans un vombrissement.
- Il est effrayé, mais il n’osera pas nous faire du mal je pense, annonça t’elle à Bly.
Après quelques instants d’hésitation, l’être à la peau bleue baissa son arme. Regardant l’Homme Sauvage, Aayla dit d’un ton autoritaire :
- Bon, qui êtes vous ?! Vous venez de menacer un Général de la République !
L’être ne répondit pas.
- Vous êtes à la solde de Shu Mai, c’est cela ? C’est elle que l’on doit trouver. Où est-elle ?!
L’homme garda le silence.
- Il commence à m’énerver moi, s’énerva de nouveau Bly en pointant son fusil blaster vers l’inconnu.
Ce qui lui fit délier la langue.
-
Mas ertriba ot rad.
Les deux républicains furent bouche bée.
- Que dit-il ? demanda le clone .
- Que voulez-vous que j’en sache ? , répliqua Secura.
- Bon, on va quand même essayer de communiquer. Qui, toi, être ? , lui demanda t’elle.
-
Dat ebar si rodovani.
- Ca va être simple tient.
Changeant de stratégie, Aayla pointa ses doigts vers elle même et dit :
-Moi, Aayla.
Puis le montrant :
- Qui toi être ?
-
Mi taba Mitth’raw’nuruodo.
- Fais chier… Il n’a pas plus court l’indigène? Ecoute, moi ,Aay-la, dit elle en prenant bien soin de détacher les syllabes et montrant de nouveau sa poitrine, dont la pluie y collait tellement ses vêtements qu’on en voyait dorénavant parfaitement tous les détails , son haut ne cachant de ce fait plus grand chose . « Et toi, être ?»
-
Mitth’raw’nuruodo.
- Mais merde! Je ne vais pas passer toute ma journée sous cette pluie à essayer de comprendre ce sauvage ! Pourquoi, dites moi pourquoi Bly, n’avez vous pas embarqué notre traductrice spécialement affectée à notre mission, dans vos navettes ?
- On n’y pensait plus, et …
- Tant pis ! Moi tout ce que j’ai retenu de son charabia, c’est un son : « Thrawn ». Voilà, « Thrawn », ça lui ira très bien comme nom ! On l’embarque ! On ne tue pas des soldats républicains impunément. Paralysez le.
Et des cercles bleus tirés par l’arme du clone fusèrent vers l’extraterrestre.
Pur.
L’air était pur, froid, presque…parfait. Oui, il se trouvait bien dans un croiseur stellaire. Il n’était plus envahit par cette multitude d’odeurs exotiques de cette planète-jungle, dont il ne connaissait en fin de compte pas le nom. Etait-il fait prisonnier ? Il regarda là où il était et vit qu’il était allongé dans une petite pièce sur un lit assez confortable. Il était en outre débarrassé de ses vêtements grossiers, et il se vit habillé d’un uniforme simple. Si prisonnier il était, le traitement était loin d’être horrible. Pfff…il avait seulement attaqué ces envahisseurs. Il défendait sa tranquillité, voilà tout . Que voulaient ces soldats et cette étrange femme ? Il s’en voulait de ne pas comprendre leur langue ! Oh, ce n’était pas la première fois qu’il rencontrait des êtres venant du centre de la galaxie, mais avec leur chef de l’époque, un certain Doriana, ils avaient trouvé un langage commun parlé pourtant par peu d’êtres dans la galaxie, ce qui permettait à chacun d’être dispensé d’apprendre la langue de l’autre. Ce fut bien pratique lors de leur rencontre, il y a une dizaine d’années standard de cela. En tout cas, depuis son…exil sur cette planète, rien ne l’avait préparé à cette rencontre. Quelle femme ! Le sabre laser qu’elle avait pointé sous sa gorge ne laissait aucun doute sur son statut : c’était un chevalier Jedi. Et c’était la première fois qu’il se retrouvait effectivement en face d’un Jedi. Ils étaient aussi impressionnants que leur légende rapportait. Pourtant, ce ne fut pas la première fois qu’il eut affaire à eux. Mais il y a une réelle différence entre se trouver dans un croiseur stellaire à tirer sur d’inoffensifs colons, et être sous la menace d’un sabre laser ! Cependant cette femme l’intriguait. Elle dégageait vraiment quelque chose ? Etait-ce cette véritable aura de pure puissance ? Sa douceur ? Sa beauté ? Car ça oui, elle était magnifique ! C’était bien pour cela qu’il avait totalement perdu ses moyens face à elle. Comment ne pouvait-il pas l’admirer ? Sa peau avait cette même couleur superbe que celle des femmes de son espèce. Elle par contre, possédaient de magnifiques yeux bleus, si profonds, si merveilleux, ressemblant au ciel de Csilla. Et, que dire de ses jolis appendices crâniens qui descendaient avec harmonie jusqu’aux creux de ses reins…
Les jours passèrent et Aayla Secura décida que la peine pour les meurtres réalisés par ce « Thrawn » était de rester sur l’
Evanelia sous haute surveillance, pour essayer d’en apprendre plus sur ce mystérieux personnage. Jours après jours, avec l’aide discrète de la traductrice, Aayla entrepris d’apprendre le basic, le langage commun aux races de la République, à Thrawn. L’apprentissage fut assez long et fastidieux, mais elle arriva suffisamment à le comprendre pour savoir que ce «Mitth’raw’nuruodo » était un Chiss, une race discrète se cantonnant dans les Régions inconnues. Il fut sur sa planète natale, Csilla, un officier de la Flotte respecté et, selon ses dires, talentueux. Cette particularité intéressait tout particulièrement Aayla et elle l’interrogea sur les tactiques de combat stellaires développées par son peuple. Ayant très rapidement fait le tour de celles-ci, Aayla constata enfin que durant ces réunions elle s’était en quelque sorte prise d’affection pour cet homme. De par sa nature altruiste de Jedi, elle décida de combler les lacunes évidentes du Chiss en matière de tactiques militaires, et ce, malgré le rang qu’il occupait dans sa hiérarchie. Sa race ne devait pas avoir les mêmes degrés d’exigences que les standards républicains se dit-elle, et donc elle entreprit de lui enseigner cette matière. Elle commença alors à lui réapprendre les bases qu’on voyait dans les premières années des Académies. Et jours après jours, elle lui enseigna des tactiques de plus en plus complexes.
Un jour cependant, au lieu que l’entretien se déroule comme habituellement dans une salle de travail du vaisseau, Aayla convoqua Thrawn dans ses quartiers privés. Légèrement troublé par ce changement, Thrawn s’y rendit néanmoins et fut abasourdi par ce qu’il y découvrit. La pièce était effectivement remplie de sculptures, de tableaux et d’autres objets insolites. Il ne put s’empêcher de demander au général assise en tailleur sur son lit et vêtue ,à son grand étonnement, d’une simple nuisette :
- Qu’est-ce donc tout cela, madame ?
- Des œuvres d’art, voyons. Je suis en effet passionnée par tout ce qui pourrait toucher à l’Art, voyez-vous. Je trouve que c’est l’illustration même de la conscience et de l’intelligence des êtres vivants. L’éducation Jedi nous incite grandement à nous s’y intéresser, ça nous permet en effet une plus grande ouverture vers les espèces pensantes de cette galaxie et d’une certaine manière une meilleure communion avec la Force.
- Certes, approuva Thrawn, tout ceci est louable, mais pourquoi embarquer cela sur un bâtiment de guerre ?
- Aha ! J’ai développé une théorie, malheureusement reprise par aucun autre officier. L’art peut-être en effet utilisé à des fins militaires.
- Comment ?! Ces simples objets ?
- Tout à fait. Quand vous connaissez l’art d’une civilisation, vous pouvez découvrir sa manière de penser, et donc d’agir. Cela est évidemment très utile sur un champ de bataille. Cependant, arriver à des interprétations concrètes présuppose une grande sensibilité et une grande finesse. Ce n’est pas à la portée de tout le monde, voyez-vous ? Je vous enseignerais cela je pense aussi, c’est indispensable à tout bon officier selon moi.
- D’accord, général, répliqua Thrawn sans doute peu convaincu.
- Regardez par exemple cette sculpture. Elle vient du peuple Noghri de Honoghr. Je l’ai acquise lors d’une mission récente. Si vous êtes attentif, vous pouvez percevoir la nature guerrière de ce peuple, mais également la loyauté dont ils peuvent faire preuve. Une loyauté si forte, que trahir un Noghri serait la dernière chose à faire. Ainsi, on peut en déduire que prendre un garde du corps originaire de ce monde serait une bêtise. Ce serait beaucoup trop dangereux.
Trop concentré à observer la twi’lek qui replaçait sur son épaule une bretelle qui avait glissé bien bas, Thrawn ne fit guère attention à ce dernier commentaire.
- De même, l’art nous permet de découvrir des connaissances bien plus subtiles. Oh…j’hésite à vous le dire, mais…bon, vous n’êtes pas un Jedi, vous ne pouvez par faire grand chose de cette information. En fait, il y a plus d’une dizaine d’années de cela, alors que j’étais en train de flâner à la bibliothèque du Temple, je suis tombée sur un ouvrage très intéressant portant sur une race aujourd’hui disparue. Et voyez-vous, l’art des Whills, car c’est ainsi qu’ils s’appelaient, renfermait une vérité bien cachée, et si bouleversante que j’ai hésité à la développer. Cependant ma curiosité prenant le dessus, j’ai découvert qu’ils savaient comment garder sa conscience après avoir décédé.
- Vous voulez dire…, hésita Thrawn, qu’ils avaient vaincu la mort ?
Il ne pouvait y croire.
- Tout à fait ! Et cela n’est possible que par l’Amour pur et la compassion. Et j’ai découvert comment faire pour arriver à cet état ! Cependant, à l’époque, consciente des trop grandes conséquences de ma découverte, j’ai préféré n’en parler seulement qu’à un Maître Jedi en qui j’avais pleinement confiance, Qui-Gon Jinn. Il m’a affirmé qu’il en parlerait à Yoda plus tard. Et j’ai eu la preuve que mes idées étaient bonnes ! Il m’a contacté il y a quelque mois pour me remercier !
Thrawn était bien trop dépassé par ces révélations.
- Bon, je vais vous faire voir comment mettre en pratique ma théorie sur les fins militaires de l’art.
Ainsi, Aayla expliqua patiemment comment avec la connaissance d’une espèce on pouvait deviner ses agissement, et elle prit ainsi pour exemple la rudimentaire manœuvre Marg Salv vue par les Bimms. A la fin de la séance, alors que Thrawn était sur le point de sortir, Aayla l’arrêta et lui dit :
- S’il vous plait pour la prochaine leçon vous aurez l’amabilité mon cher Thrawn, de me regarder…dans les yeux.
Ses joues prenant une ridicule couleur violette, Thrawn sortit de la pièce, l’esprit embrumé par la seule véritable œuvre d’art de la pièce.
La confiance entre les deux personnes se développaient un peu plus cependant à chaque réunion. Aayla apprit ainsi que Thrawn avait en fait été chassé de son monde. Elle l’interrogea alors :
- Pourquoi tu as été banni Thrawn ?
Il ne pouvait lui cacher la vérité. Pas à elle. Elle lui avait confié ce secret sur la Force, alors qu’elle n’aurait pas du, il ne pouvait donc se résoudre à lui mentir, ou du moins à lui cacher une partie de la vérité. Il aurait pu se contenter de lui raconter sa mésaventure avec ces six cuirassés qu’il avait lâchement attaqué pour tromper son ennui, mais cela n’était en résumé qu’une illustration, que le dernier acte de la véritable raison de son bannissement.
- Ceci est une très longue histoire…Mais je peux très bien vous expliquer tout ça d’un mot, disons, je suis, euh… »maladroit ».
- Tu as été banni parce que tu as été maladroit ?
- Euh…vous pouvez dire ça comme ça. J’ai peut-être causé un ou deux petits accidents. Disons, que je suis à l’origine d’une importante explosion de gaz, et j’ai également fracassé le vaisseau personnel de notre chef, rajouta t’il honteusement.
Aayla le regarda avec pitié.
Alors qu’ils se trouvaient en orbite de Reecee pour ravitailler, la Flotte républicaine découvrit avec stupeur des dizaines de vaisseaux séparatistes sortir de l’Hyperespace. Dans l’Evanelia, l’alerte fut aussitôt déclenchée. S’installant confortablement dans son siège de commandement, Aayla observa la situation. A ses côtés se tenait Thrawn beaucoup plus agité.
- Rapport ! annonça t’elle
- Une centaine de vaisseaux séparatistes voguent vers nous général, débita un clone.
Ce qui ferait un rapport d’à peu près 1 contre 15 calcula Thrawn ! Il fallait qu’ils fuient, et au plus vite !
- Commencez l’engagement, ordonna Secura.
- Quoi ???!!! Mais ils vont nous mettre en pièce !, cria Thrawn, la voix déformée par la panique.
- Ne vous ais-je donc rien appris, mon cher ? répliqua t’elle. Ce n’est pas une situation insurmontable, enfin. Voyez les mouvements de leurs frégates, et ainsi de ceux de leurs destroyers. Ces manœuvres ne peuvent être que l’œuvre de Barabels, et je sais depuis longtemps comment ils se comportent en combat, dit-elle d’une voix très calme.
- Mais tout de même, comment…
- Calmez vous, Thrawn.
- Bien… madame.
- Regardez et apprenez, lui dit-elle.
Les vaisseaux républicains se mirent en formation et avancèrent vers l’ennemi. Des rayons lasers zébraient maintenant l’espace. Thrawn ne pouvait en croire ses yeux, les vaisseaux séparatistes explosèrent les uns après les autres sous le feu nourri et d’une précision extrême des navires de la République. Pendant ce temps, ceux-ci n’encaissaient que peu de dégâts. Une heure après, tout était fini. Et à partir de ce moment, l’admiration et la loyauté de Thrawn envers son général devinrent indéfectibles.
Poursuivant leurs leçons, Thrawn travaillait de plus en dur, sachant désormais que toutes les solutions apportées par Secura étaient optimales pour les situations données. Il se jura intérieurement de les appliquer à la lettre, chaque fois qu’il y en aurait l’utilité. Néanmoins, une situation l’intrigua.
-Général, je ne comprends pas le point 9/8 M.
-Etonnant…soupira t’elle. Que concerne t’il déjà ?
-Je croyais que la Force résidait en toute chose et en tout être, alors pourquoi avoir émis une hypothèse d’ennemis se trouvant hors du champs de la Force ?
-Ah ? Ce point là ? En fait, je me suis basé sur le témoignage de l’apprentie de Thracia Lo Cheem, qui affirma avoir découvert sur une planète exotique une espèce qu’elle ne pouvait percevoir. Les « Nomades » , elle les nommait. Ils auraient été « banni » de la Force, comme vous, vous avez été banni de votre monde. De plus, Anakin Skywalker m’a raconté en détail son aventure sur cette planète, et cela m’a fait penser qu’un jour nous devrions peut-être affronter ces ennemis originaux, dépassant tout ce qu’on pouvait imaginer. Et j’ai l’intuition que cette planète exotique pouvait jouer un rôle dans leur réintégration dans la Force.
- Je me fie à vous madame.
Aayla était satisfaite des progrès de Thrawn. Il apprenait bien son enseignement, il avait compris qu’il lui était inutile de chercher à penser par lui-même, à développer d’autres tactiques, il savait qu’il n’avait besoin que d’appliquer celles apprises. Il pourrait faire un bon officier dans la flotte, se dit-elle. Et cela se confirmait de leçons en leçons. Thrawn calquait aussi ses comportements sur son professeur réalisant que cela le mènerait vers des performances optimum. Il devint ainsi bien plus réfléchi, plus calme et perdait petit à petit sa maladresse qui lui avait causé jadis tant de malheurs. Il compris qu’il devenait en quelque sorte un « padawan » officieux, un apprenti du Maître Secura. Et il se jura de porter haut et fier durant le reste de sa vie l’héritage de la twi’lek.
Rendant visite un jour à son général, Thrawn l’entendit communiquer :
- Bien, Maître Tholme, ma mission en cours n’a malheureusement pas porté ses fruits. Je vous rejoins très prochainement.
- Il nous faudra surveiller Quinlan, Aayla.
- Nous le sauverons Maître, je vous le promets.
- Mais a t’il seulement besoin d’êtres secouru ? Sa mission en tant qu’agent double pour trouver et assassiner le second Sith va peut-être aboutir. Nous pourrions le gêner.
- Je verrais ça avec vous, Maître. Même si notre communication est sécurisée, toute allusion sur ce genre de canal de cette mission secrète peut être dangereuse.
- En effet, Aayla. A plus tard.
- Au revoir, Maître. Et bonjour à T’ra ! ajouta t’elle avec un sourire.
Soudain, elle sentit une présence qui l’épiait.
- Thrawn ! s’écria t ‘elle !
- Je…Je…ne put que bafouiller le Chiss,confu.
- Vous nous écoutiez n’est-ce pas ? dit elle, s’obligeant à se calmer.
- Je…Oui, avoua t’il.
- Non ! C’est pas vrai ! Les informations tirées de cette conversation concernent une mission classée du plus haut degré de confidentialité. Les transmettre serait se faire coupable de Haute Trahison ! Bon sang, ça pourrait mettre à mal l’existence même de la République ! s’énerva t’elle cependant.
- Je jure de ne rien dévoiler madame.
- Je sais que vous le feriez, Thrawn. Mais vous ne pourriez résister aux techniques d’interrogation employées par Dooku et par ses Jedi sombres, dit-elle avec regret. Puis elle ajouta, soudain plus grave : « Vous savez ce que ça signifie ? »
Très digne, le Chiss affirma : « Je suis prêt à mourir, madame ».
Cela détendit Aayla, qui ne put s’empêcher de pouffer.
- Nous n’irons pas jusqu’à ces extrémités, rassurez vous … J’ai fait en sorte d’avoir toujours gardé votre identité secrète, de n’avoir parlé de vous à aucun de mes officiers supérieurs. Quant aux clones ici présents, je saurais leur faire garder le silence, ne vous inquiétez pas.
- Que ferez-vous de moi alors ? s’enquit-il.
- Je pensais vous ramener sur ce monde-jungle, si cela vous convenait.
- Cet endroit fut mon chez-moi pendant de nombreuses années, cela ne me dérangera pas.
- Je pense que cela sera une solution convenable. CT/169, mettez le cap vers le secteur 129/859/745.
- Oui madame, répondit le clone.
C’était une bonne solution se dit Aayla. Certes, elle privait la République d’un bon élément, mais l’exposer serait trop dangereux pour lui en ces temps troublés. Elle se jura néanmoins qu’elle ne le laisserait pas croupir dans cette jungle. Elle préviendrait une des ses relations en revenant sur Coruscant. Hum…Parck, devrait faire l’affaire, il a l’expérience des mondes isolés.
Thrawn repensa à ces dernières semaines passées en compagnie d’Aayla. Elle avait changé sa vie, du tout au tout. Il avait tellement appris à ses côtés, elle lui avait tellement apporté. Il avait vécu comme une renaissance. Ne lui avait-elle pas donné un nom d’ailleurs ? Et soudain il s’aperçut que cela c’était tout ce qu’il avait voulu, tout ce qu’il avait toujours espéré. Il repensa à une vieille comptine de son enfance, celle là même qui le fit tant rêver. Il se souvint étant enfant passer des nuits entières à regarder les étoiles, et à prier, l’attendant, elle, la fameuse « Fée bleue ». C’est ce rêve qui le poussa à explorer les étoiles. Se concentrant quelques instant, il en retrouva les paroles :
Quand on prie la bonne étoile
La fée bleue secoue son voile
Et vient accorder
Ce qu'on a demandé
Quand on prie de tout son coeur
Il n'y a pas de faveur
Qui ne soit bientôt une réalité !
Ames tendres, coeurs tristes et coeurs aimants
Le destin bienfaisant
Sait vous comprendre
Essayez, faites un voeu
Car l'espoir est dans les cieux
Quand on prie la bonne étoile
Et la fée bleue
Et il l’avait enfin trouvé la « Fée bleue » qui lui a accordé tous ses souhaits. Elle l’a fait tel qu’il avait toujours voulu. Il lui serait éternellement reconnaissant. Il ne l’oublierait jamais. Et il lui ferait honneur, quoiqu’il advienne. Mais il lui fallait partir maintenant.
- Thrawn ! l’appela Aayla.
- Oui, madame ?
- Venez par ici s’il vous plaît.
- Je suis prêt à partir, madame.
-Partir ? Non, non, il n’est pas encore l’heure pour vous de nous quitter, mon cher !
- Ah…comme il vous plaira, madame.
- Vous n’avez été que trop isolé pendant toutes ses années, et je ne suis pas sûr que ces derniers temps vous ayez profité de tous les avantages du retour à la société, dit-elle d’un ton qu’il jugea mystérieux.
- Que voulez vous dire ?
- Ca n’a pas du être très facile de vivre toutes ces années privé d’une présence féminine…, dit elle d’un ton qui ne laissait maintenant plus de place à l’ambiguïté.
- Madame… ?
Lui adressant un sourire coquin , Aayla prit la main du Chiss troublé, et l’entraina vers ses quartiers.
A suivre (?)
Sources :
-La Saga Star Wars par George Lucas.
-« Quand on prie la bonne Etoile » est une chanson du film de Walt Disney, « Pinnochio ».
Et un remerciement tout particulier à
Vana pour ses précieux renseignements sur le Grand Amiral, et qui est en quelque sorte, l'instigatrice de cette histoire.
Je suis impatient de voir sa réponse.