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Pénombres ( Chroniques de la Chute I )

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Messagepar MasterVega » Mar 23 Aoû 2005 - 19:19   Sujet: Pénombres ( Chroniques de la Chute I )

Le début de la fic se trouve quelques messages plus bas. :D
Fichiers joints
Pénombresw.doc
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Modifié en dernier par MasterVega le Mer 22 Fév 2006 - 14:11, modifié 8 fois.
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Leurs oeuvres ne furent que vent et poussière."
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Messagepar Lowie » Mar 23 Aoû 2005 - 23:50   Sujet: 

:wink: pour ne pas pénaliser tes autres camarades de FF qui peinent pour certains à être lus ( régulièrement ) ne multiplie pas stp les topics 1ere, 2e, 3e,... partie de Pénombres qui avec un seul topic a de quoi plaire à la foule des lecteurs heu au petit groupe fanatique de lecteurs :D rôdant dans la jungle déjà dense des FF.

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Messagepar MasterVega » Mer 24 Aoû 2005 - 9:54   Sujet: 

milles excuses !

C'était davantage dans un souci de clarté que j'ai adopté cette solution.

Je ferai attention à l'avenir.
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Messagepar Django » Sam 27 Aoû 2005 - 17:25   Sujet: 

Serait-il possible que tu nous face un un seul fichier de ta FF afin que nous ne fassions pas de doublon en la copiant. Je te demande ceci avant que je ne copie celle-ci. Merci d'avance.

@ plus
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Messagepar MasterVega » Sam 27 Aoû 2005 - 20:28   Sujet: 

Comme convenu je joins ici l'intégralité de ma FF et de ses dernières évolutions. Vous pouvez considérer ce topic comme le seul et unique valable et zapper les autres.

Je continue à travailler...

:wink:


Pénombres (titre provisoire)


Alderaan – Monde du Noyau.

La navette orbitale plongea vers un décor fascinant de montagnes aux flancs puissants, dans l’ombre géante desquelles se lovait une cité à l’architecture délicate. Tassé dans mon siége, je détaillais au travers de la baie de transpacier les lignes pures de ce tableau, à la perfection chantée dans les mondes du Noyau. Un droïd-serviteur modèle SE4 me tendit un bloc de données commerciales et touristiques, le genre d’informations délivrées gracieusement à tous les voyageurs transitant vers une planète nouvelle et désireux d’en apprendre plus long sur elle. Je jetais un œil rapide sur le laïus - une simple retranscription utilitaire d'un article de l'Holonet qu'il me semblait avoir déjà compulsé il y a quelques années - avant de m’intéresser à la structure déroutante de l’astroport, explosion généreuse de marbre dont l’équilibre semblait tenir du miracle gravitationnel. Décidément, l’endroit méritait bien sa flatteuse réputation.
C’est en descendant la rampe d’accès de la navette que je fus frappé pour la première fois par l'ardeur incroyable de la Force en ces lieux. La vie était ici si foisonnante, si opulente, qu’elle générait des vagues puissantes dans la trame de la Force. Je sentis une ivresse me gagner en même temps qu’une quiétude que je n’avais plus connu depuis des années.
Les autorités portuaires me firent bon accueil. La visite d'un maître Jedi suscitait toujours une attente particulière, l'Ordre exerçant une influence morale considérable dans bien des systèmes. L’escorte qui m’accompagnait m’étonna quelque peu ; Alderaan était réputée pour sa tranquillité, monde paisible et pacifique, et je crus bon d’observer les réactions et l’attitude du capitaine de la garde. Manifestement, il était sur le qui-vive et je sentais une tension grandissante dans tout son être. Ses soldats, crispés sur leurs fusils-blasters, n’étaient pas moins nerveux que leur officier. La guerre des Clones avait réussi à troubler la quiétude de la planète la plus tranquille de cette région de la galaxie.
Malgré cette gêne, je ne me privais pas d’admirer la cité que je traversais, ému par sa beauté calme dont les poètes prisaient tant la force inspiratrice. Le landspeeder ronronnait, traînant son blindage de deux pouces à une allure badine, me laissant tout loisir d’observer l'existence que semblait mener les gens de ce monde. Un peuple de philosophes et d’artistes, un peuple attiré par la création et la réflexion et qui voyait dans la guerre comme la manifestation la plus vile du génie humain. Non pas que tout un chacun fut là, de l’enfant au vieil homme, à faire assaut de sophismes et d’arguments artistement élaborés. Non. Quoique je vis au détour de certaines rues, sur de petites places ombragées, près des fontaines de pierre blanche, quelques groupes occupés à débattre avec passion.
Cette inclination pour les choses de l’esprit se manifestait avant tout dans leur allure, leurs gestes mesurés et précis. Ces visages doux et ouverts vous accueillaient avec bienveillance. Et cela s’étendait aux aliens de toute race. Je compris alors qu’être Alderaanien était avant tout un état d’esprit, une culture et je me pris aussitôt d’amour pour ce peuple et leur monde de chimère.
J’étais encore sous l’emprise de la fascination qu’avait éveillé en moi la découverte des opulents jardins palatiaux, quand le sénateur Organa vint m’accueillir dans le hall, la mine sombre et, je le sentis, le cœur lourd d’inquiétudes.

- Maître Vega ! lança le fier potentat en s’inclinant légèrement. Soyez le bienvenue sur Alderaan. Que votre cœur s’allège à l’instant de ses fardeaux et connaisse l’allégresse en ces lieux. Soyez en paix !

C’était là une bénédiction rituelle et j’y répondis avec toute l’affabilité possible. Je m’inclinais devant le sénateur, non tant par respect du protocole que par admiration pour l’homme.

- Mon âme est déjà guéris de bien des maux lorsqu’elle s’ouvre à la beauté de votre terre, répondit-je en toute sincérité tout en adoptant volontairement une rhétorique protocolaire aux relents aristocratiques afin de satisfaire les tristes mines qui formaient la suite du sénateur, toutes obstinément attachés au respect des traditions.

Je lui donnais l'accolade, comme à un vieil ami, un frère d'arme, sans me préoccuper cette fois le moins du monde des convenances, ignorant l'air pincé des officiels qui nous serraient de près.
- Mais même en ces lieux de bonheur et de concorde, douleur et peine toujours se frayent un passage, ajoutais-je alors que nous entamions la longue marche vers l'autre extrémité du hall, sous le regard intimidant des statues de rois qui bordaient cette avenue couverte.

Le sénateur finit par congédier la garde ainsi que ses trop nombreux solliciteurs et il me conduisit d'un pas plus alerte jusqu'à son bureau. Enfin isolé dans ce modeste refuge, Bail Organa se laissa aller à un soupir, planté devant une baie par laquelle se déversait une lueur pourpre de crépuscule. Ainsi campé sur ses jambes, le regard fixé sur un horizon que lui seul voyait, il évoquait la noblesse des héros du peuple dont les statues m'avaient tant impressionnées dans ce hall divin. Assurément, il était de leur sang, fils d’Alderaan, diplomate, philosophe. Un chef admirable sous bien de aspects.

- Inutile d'atténuer votre inquiétude sénateur, dis-je afin de briser le silence. Malgré sa maîtrise naturelle des émotions, l'agitation du sénateur Organa perçait peu à peu sous le masque rigide.

Il se retourna lentement, un sourire faible sur les lèvres, aveu d'un désespoir naissant. J’eus l’impression soudaine qu’il s’était affaissé, comme si le poids entier de la République moribonde, malade pourtant légère tant le cancer technocratique l'avait vidé de sa substance, pesait tout à coup sur ses larges épaules. Alors seulement je mesurais à quel point la lutte inégale dans laquelle il s’était lancé il y a déjà des années avait épuisée cet homme malgré son extraordinaire force de caractère. Géant d’or et d’airain, à l’image de sa République aimée, il vacillait au bord d’un gouffre sans fond. J’en fus triste.

- La République souffrira de cette guerre, inévitablement, répondit-je à sa place. Plus que de tout autres dans son histoire car elle part au front l'esprit malade et le corps fatigué. Si elle survit à ces sombres heures, il se peut qu'elle meure de ses blessures. Ce système politique est voué au changement après vingt-cinq siècles d'usage; il a besoin d'ajustements. La démocratie a la fièvre et sa rémission ne sera possible que lorsque l'organisme tout entier aura éliminé ce qu'il y a de corrompu en lui.

Bail rumina longuement mes paroles sans quitter des yeux le soleil qui s'effondrait lentement dans un flamboiement rougeâtre d'apocalypse. Tout en parlant je m’étais approché de la baie et je me tenais à présent à ses côtés, embrassant d’un seul regard l’immensité de la cité, essayant de l’imaginer en flammes, les rues disparaissant sous des amoncellements de cadavres, les jardins calcinés, une odeur de mort planant dans l’air. Partout, des clones, indifférents, efficaces, froids. Dans quel camp combattaient-ils ? Cette question inattendue s’imposa à mon esprit, contre ma volonté. Bail perçut mon trouble mais ne dit rien. Nous restâmes ainsi, dans un silence méditatif, côte à côte mais séparé par l’esprit, pendant de longues minutes.

- Quelles certitudes avons nous aujourd’hui, Maître, demanda-t-il soudain en me fixant intensément. Chaque jour qui passe nous affaiblit et renforce notre ennemi. J’ai peur que la République n’ai nourris en son sein quelque serpent mortel. Chaque bureau, chaque couloir, chaque alcôve semble dissimuler une nouvelle traîtrise. Où sont les amis, où sont les ennemis ? La lutte est inégale lorsque le sol tout autour est percé d’oubliettes et que ceux qui nous suivent, que nous croyons fidèles, alliés et partenaires, peuvent à tout moment nous faire don d’un peu d’acier entre les épaules.

Je compris alors, en observant ce visage agité de remous, que l’attentat dont avait été victime le sénateur, s’il ne l’avait pas atteint dans sa chair, l'avait tout de même bouleversé. Que pouvais-je rajouter à ce qu’il avait dit avec tant d’émotion ? Je pris le temps de la réflexion.

- La seule certitude que nous ayons, répondis-je tranquillement, sûr de cette vérité, c’est que la République doit survivre comme idée. C’est à cette survie que nous devons consacrer notre énergie, notre volonté, nos vies si nécessaire. Sans doute nous faudra-t-il cheminer sur des routes incertaines avant d’arriver au bout de notre périple… Il n’en demeure pas moins que cette République, comme toute création humaine, est vouée à connaître une fin. Quand…cela n'a pas d'importance. Même disparue, elle demeure dans les mémoires, impérissable. Et c'est le souvenir de ce qu'est la République qui servira à faire germer une nouvelle république…dans cent ans, dans mille ans…peu importe.

- La République…, murmura le sénateur pour lui-même.

Puis, obéissant à une discipline de fer, il se recomposa un masque impassible, celui du sénateur Organa devant lequel nombreux étaient ceux qui pliaient. Il s’installa derrière son bureau et m’entraîna dans une conversation fleuve sur la situation actuelle et les possibilités d’action. La nuit tomba et les lunes d’Alderaan apparurent, l’une d’elle si proche qu’elle semblait envahir une moitié du ciel. Bail Organa activa un communicateur holographique. Un secrétaire portant la robe bleu glace des universitaires apparut et s’inclina devant lui. Ce dernier lança des ordres brefs et quelques instants plus tard, les portes s’ouvrirent devant une jeune femme à la beauté étrange.

***

Je mis un certain temps à mesurer les implications de ce que m’avait révélé Milessa Kand. J’explorais une à une, avec méthode, les possibilités qu’offrait le projet surprenant de cette femme surprenante, sentant sur moi peser sa présence, son énergie massive. Bail s’était exilé vers les ombres de la pièce et je distinguais à grande peine le bas de son visage, les rides marquées aux coins de sa bouche qui indiquait une réflexion profonde.
De prime abord, l’idée avait de quoi séduire un Jedi. Créer un sanctuaire où la Force serait stimulée par la présence de milliers d’espèces vivantes différentes, faire de ce sanctuaire un refuge pour ses adeptes, un lieu de guérison du corps comme de l’âme, un lieu de méditation et ce en des temps où l’avenir de la République et de l’Ordre semblait bien incertain…Le Conseil aurait approuvé pareille initiative et je ne pouvais moi-même qu'y adhérer. Mais un détail me troublait encore. Milessa Kand était-elle capable de faire protéger ce lieu de l'altération puissante du côté obscur ?
J’étais enclin à le croire. Tout en poursuivant ma réflexion, je détaillais son visage tourné vers le mien, d'une tranquille impassibilité, immobile dans l'attente de mes paroles. Elle était jeune me dis-je d'abord avant de me souvenir que j'étais à peine plus âgé, l'un des maîtres les plus précoces de l'ordre. Pourtant mes premiers échanges avec elle avaient révélés une sagesse et un vécu spirituel qui tranchait avec des traits où s'attardait encore l'adolescence. Le dessin de ses yeux en amande était d'une perfection presque absolu, d'une sombre brillance dans ce visage aux joues rosies par la vie sauvage. Ses cheveux glissaient avec grâce sur l'étoffe soyeuse de ses vêtements colorés et ornés de motifs végétaux artistement ouvragés. Je reconnu sa beauté avec ce que je pensais être un détachement d'esthète, m'amusant de ses pieds nus tachés d'herbes sur le sol de marbre si solennel. Plutôt petite, elle paraissait immense par sa présence. La Force autour d’elle avait la tranquillité des eaux primordiales. Elle possédait une maîtrise que je n’avais que rarement vu, un accord presque parfait avec les mouvements universels. Mais on sentait pourtant toute la puissance sereine qui s’exprimait sous la surface, animée de courants lents et pesants, d’une densité inhabituelle. Rayonnante comme la vie de ce monde, il semblait émaner d’elle une bonté inépuisable.

- Je sens le doute en vous Maître Jedi, dit-t-elle avec douceur. Vous vous demandez si je suis à la hauteur de l'ambition du projet. Vous vous demandez si je suis capable de maîtriser l’énergie sans limite de la Vie.

- Maîtriser, voilà une ambition démesuré car nul ne peut prétendre maîtriser la Force, lui affirmais-je alors. Maîtrise est un mot que beaucoup emploient sans en saisir les implications. C’est là une bien dangereuse illusion qui conduit souvent à une fin douloureuse. Beaucoup en ont fait l’amère expérience. Seule compte la compréhension, l’harmonie, le contrôle exercé avec clairvoyance. La Force est une alliée et non un serviteur docile.

- Je comprend vos craintes et acceptent vos croyances mais elles ne sont pas miennes, me contredit-elle, toujours égale. Il n’y a pour moi ni lumière ni obscurité, ni transcendance ni chute. Je récuse cette conception. Il n’existe que la Vie, notre Mère Universelle qui donne âme et mouvement à chaque créature ici-bas.

Bail demeurait silencieux. Mais je le sentais qui observait avec acuité la moindre de nos expressions, le plus anodins de nos mots. Je sentais combien ce projet lui tenait à cœur.

- Il vous faut comprendre, poursuivit-je, que la Force possède un dessein qui lui est propre et dont la finalité nous échappe bien souvent. Mais elle tend vers un équilibre parfait sur une durée impossible à apprécier pour l’intelligence humaine. Pendant le temps bref de notre existence charnelle, nous servons ce dessein par nos actions, nos décisions, l’orientation de nos vies. Mais si nous possédons une certaine liberté dans notre accomplissement, nous avons également un rôle qui nous est dévolu de toute éternité. Une destinée. Celui qui vit bien est celui qui aura su percevoir qu’elle était sa tâche. Car la Force ne laisse pas d’indices évidents. C’est à chacun de chercher et cette…quête revêt presque plus d’importance que la découverte. Elle grandit l’homme.

- Nos conceptions ne sont peut-être pas si éloignées finalement, répondit-elle avec un sourire léger. Je crois à la nécessité de l’écoute, de la perception profonde. La Vie est comme un maître bienveillant pour nous. Ses préceptes doivent être entendus et appliqués afin que toute chose soit en harmonie avec les autres, que l’Océan Sans Fin soit apaisé. Nous devons suivre ses courants et non les détourner et trouver la place qui nous est destinée. Il faut s’abandonner au Flux et ne faire que ressentir.

Nous continuâmes ainsi d’échanger nos visions pendant une longue heure. Bail ne faisait qu’écouter et je compris vite que notre échange n’avait pour but que de créer l’accord des esprits. Je sentais que chaque phrase, chaque idée, m’ouvrait un peu plus à elle et réciproquement, comme si nous eûmes noués au fil du dialogue des liens qui devaient être noués. Comme si nous répondions à la volonté de la Force. Milessa apaisait lentement mes craintes, non tant par sa parole que par sa présence. Quelque chose rayonnait en elle.

***

Voyager à dos de thranta est une expérience déroutante. A quelques centaines de mètres au-dessus du sol, l'absence d'un cockpit et de murmures de navordinateur a quelque chose de déstabilisant. Mais rien ne surpassait le plaisir de ces visions de montagnes bleues, de forêts moutonnantes dans lesquels se lovaient les courbes ophidiennes des rivières et l'épaisseur immobile des lacs. Adossée à la main-courante de la nacelle, Milessa s'abreuvait de la majesté du monde et nous voyagions ainsi, dans ce silence méditatif, depuis deux heures environ. Je ressentais encore une certaine appréhension que la tranquille assurance de ma compagne ne parvenait pas à atténuer complètement, la certitude ambivalente d'un grand bien à venir et de difficiles heures à vivre. Mes perceptions se perdaient dans un brouillard épais.
Je n'avais jamais fait preuve d'un grand talent dans la maîtrise de la vision du temps. Mon esprit, avait dit Maître Yoda, cheminait sur trop de voies, empruntait trop de détours. Je n'étais jamais pleinement à ce que je faisais que lorsque j'activais mes sabres. Ainsi en étais-je venu à concevoir mes méditations comme des exercices armes en main, à créer de nouveaux enchaînements, chacun d'eux reflétant les mouvements de ma pensée. J'étais un guerrier au sens le plus absolu du terme, trouvant la paix dans la guerre.
Le thranta sembla frémir et plongea lentement vers la canopée, planant avec une aisance déroutante. Comment une créature aussi massive parvenait-elle à se maintenir dans les airs ? Ses grandes ailes, semblables à des nageoires, battaient avec une lenteur mesurée et son museau de rongeur semblait humer les odeurs qui montaient de la forêt de plus en plus proche. Celle de l'humus s'imposait avec force.

- Nous sommes proches à présent, lança Milessa d'une voix forte pour couvrir le bruit du vent. Lorsque vous verrez cette vallée, vous comprendrez alors ce qu'elle représente. Ses prunelles brillaient de joie dans un visage où s'esquissait un sourire enfantin.

- Ne croyez pas que je méprise ce projet Milessa, répondit-je simplement, conscient qu'elle doutait encore de mon engagement. Je suis un Jedi et, par dessus tout, j'aspire à voir la vie préservée. Votre enthousiasme et celui du sénateur plaident pour cette entreprise.

Notre monture franchit une crête et plongea dans une cuvette aux parois abruptes, frôlant la cime des arbres. Je fus aussitôt aspiré par un vortex surpuissant, comme une feuille voguant avec incertitude vers les remous de la rivière. Quelques chose avait changé dans la texture du monde, ou du moins s’était renforcé, laissant les sens en émoi. La Force avait élu domicile ici, dans l’ombre intime de deux sentinelles, ses deux gardiens, dans la luxuriance, l’abondance d’une forêt maternelle où cette femme décidemment stupéfiante qui m’accompagnait avait enraciné sa propre existence.
Durant notre approche, je me laissais pénétrer par la toute puissance de la Force, balayé par ses vagues régulières, ressentant avec une acuité neuve la vigueur de ses mouvements, massifs comme ceux des montagnes. J’étais allongé sur le sable d’une plage, à demi immergé dans les flots, accueillant avec une sérénité immense, le flux de l’océan. Cet endroit était béni. Touché par la grâce de la Force.
La clairière où nous nous posâmes abritaient un petit hameau parfaitement équipé, un système de communication hyperluminique, un générateur qui aurait eu sa place dans un appareil de bonne taille, ainsi que deux autres bâtiments que je découvris être des laboratoires. Un hangar occupait l’une des extrémité et par sa porte largement ouverte j’aperçus, au moment où le thranta touchait l’herbe rase d’une aire d’atterrissage, les silhouettes de deux landspeeders et un d’un subtraceur Mobquet. L’endroit cadrait en vérité assez peu avec l’image que je m’étais formé, avec une naïveté sans doute puérile, de la retraite d’une mystique comme Milessa. Cette dernière, encore une fois, perçut mon désappointement. Sens Jedi ou intuition féminine, le résultat était le même : il était vain de lui cacher quelque chose.

- C’est à une grotte que vous pensiez, me taquina-t-elle avec un ton gentiment moqueur. Une femme aime son confort, c’est une constante, une donnée invariable, valable dans toute la galaxie.
- Autre donnée constante, répliquais-je avec moins de sérénité dans la voix que je l’aurais voulu. Les Jedi n’ont pas pris les femmes pour sujet de réflexion. Pour être franc j’avoue ne pas entendre grand-chose à cette science hautement empirique, ajoutais-je en croyant faire preuve d’esprit.
- Pourtant les femmes sont nombreuses dans votre ordre, me fit-elle remarquer avec malice.
- Les Jedi sont assez peu…sexué, répondis-je plutôt mal à l’aise, tout en marchant à sa hauteur en direction d’un groupe de techniciens scientifiques occupés à étudier les mouvements d’une étrange créature qui s’ébattait dans un enclos. Le sexe est à mon sens un paramètre qui n’influe guère sur nos pouvoirs.
- J’essaierai de vous expliquer plus tard en quoi vous vous trompez lourdement Maître Vega, m’asséna-t-elle sans expression mais avec ce regard faussement dépité qu’arborent les femmes, je le découvris plus tard, lorsque les hommes se comportent en enfant.

***

J’appris que la retraite de Milessa abritait une petite communauté bigarrée de chercheurs venu étudier ici des espèces endémiques. La Force, si présente en ce lieu, avait favorisé l’éclosion de formes de vie rares, tant végétales qu’animales, et avait agi comme une énergie attractive, réunissant dans l’espace clos de cette vallée profonde, au fil des âges, une profusion incroyable d’espèces appartenant à tous les règnes recensés. Ce lieu témoignait du foisonnement de la Vie, sorte de jardin des origines.
La plupart des chercheurs travaillaient pour les universités d’Alderaan, bien que l’on pu compter parmi eux quelques étrangers originaires d’autres mondes du noyau, certains autres ayant même voyagé depuis la Bordure Extérieure. Exobiologistes, exobotanistes, zoologues… c’est toute une foule frénétique et enthousiaste qui gravitait autour du cœur de ce sanctuaire unique, la sibylline Milessa Kand. Les scientifiques trouvaient dans cette fantasque et généreuse éclosion de vies protéiformes un champ d’expérience plus vaste et plus profond que partout ailleurs et, de ce fait, de nombreuses réponses à leurs interrogations, des révélations essentielles.
Les premiers jours que je passais ici furent rythmés par des rencontres, des échanges surprenants. Milessa tenait à ce que je découvre tous les aspects de son monde en miniature. Elle insista pour que je m’intéresse aux divers enjeux scientifiques des recherches menés ici, que je questionne chaque chercheur sur son travail afin de mieux apprécier l’importance cruciale de notre futur projet. Je partageais mes repas avec eux, allant de table en table pour soutenir de longues discussions. Mon avis n’était jamais négligé, car aucun d’entre eux ne méprisait l’aspect spirituel de ces lieux étranges. Sur Alderaan, au sein de ce peuple si cultivé, les Jedis conservaient toute leur aura et leur influence.
L’ampleur des travaux entrepris me laissa admiratif ainsi que le respect profond pour les inépuisables manifestations de la vie qui semblait être le credo commun à tous. Ici, je n’avais pas affaire à une poignées de chercheurs mercenaires, généreusement soldés par une des firmes du Secteur Corporatiste, mais à des hommes et des femmes guidés par un solide sens éthique et une vision de l’univers qui s’accordait bien à la mienne. Je sentais aussi le respect sincère que chacun vouait à Milessa , sans tenir le moindre compte de sa jeunesse, sensibles à sa seule sagesse, à sa seule bonté. Tous ces brillants esprits qui chaque jour m’enrichissaient de leur vaste savoir, tous gravitaient avec abandon autour de cette étoile-mère dont la chaude radiance réchauffait leurs cœurs et maintenait la cohérence de cet amas d’humanité.
Milessa m’accompagna chaque jour dans de longues errances à travers la vallée, afin que je pu apprécier toutes les merveilles de cette enclave fascinante. Nous marchions pendant des heures, très souvent en silence, parfois échangeant nos idées, confrontant nos points de vue. Nos réflexions sur la nature de la Force alimentaient de longues conversations que la rencontre dans le bureau de Bail Organa n'avait pas épuisé. Parfois, c'est pour nous gorger de la beauté surnaturelle de la vallée que nous faisions halte…nous étions plein de cette vie, nous étions plein de la Force. Mais c’est d’elle aussi que j’étais plein, de sa lumière qui emplissait les salles les plus reculées de mon être, faisant voler en éclat des portes anciennes que les douleurs de tant d’années de guerre et de batailles avaient lentement fait pourrir. Je crois qu’au début, je résistais à cet invasion pacifique, alors que de mon esprit grondait la vieille litanie : il n’y a pas de passion, il y a la sérénité. Pourtant il me sembla toujours être serein, et peut-être plus encore à mesure que Milessa trouvait sa place en moi.
Peu à peu, les contours du projet prenaient forme dans mon esprit et la silhouette incertaine qu’avaient suscitée les premières explications de Bail Organa gagnait à présent en consistance. Il y avait dans cet ambitieux dessein une noblesse désuette qui me touchait. Sans doute ce projet méritait d’être soutenu et, en tant que Maître Jedi, c’était un refuge de la Force que je devais préserver.
La découverte du cadavre fissura l’édifice communautaire avec la violence d’une secousse tellurique. Un mort. Si la chose était banale partout ailleurs, elle en devenait presque terrifiante en un lieu où la vie hurlait à pleins poumons. Milessa s’isola quelques jours, refusant toute visite. On s’interrogea sur les raisons de ce silence, arguant que la jeune femme, d’une sensibilité vive et animé par un sens des responsabilités contraignant, supportait mal la perte d’un des membres du groupe scientifique. Un instinct de mère, j’en étais persuadé, la poussait à pleurer cette mort.
Le corps avait été retrouvé au pied d’un arbre zirath, figé dans une position grotesque, la peau violacée, presque noire. On retrouva près de lui un fruit entamé, gros comme le poing et réputé pour son extraordinaire saveur. La victime, un botaniste d’Alderaan, avait quitté la base quelques jours plus tôt pour une série de repérage et de prélèvements, genre d’expéditions banales pour tous les scientifiques du groupe et qui ne suscitaient pas de craintes particulières. Si les sous-bois touffus de la vallée cachaient quelques prédateurs, ils ne représentaient pas de menaces sérieuses pour les hommes et les femmes de la communauté, tous formés au maniement des blasters de défense et des pics de force et suffisamment prudents pour éviter les territoires de chasse.
L’examen médical révéla un empoisonnement. Des traces d’une toxine inconnue furent découvertes à l’intérieur des prélèvements sanguins, révélation qui plongea nombre de spécialistes dans une profonde perplexité. On étudia de plus près le spécimen d’arbre zirath et l’on ne découvrit rien qui puisse expliquer pourquoi la chimie du fruit avait été altérée au point d’en faire une offrande fatale. C’est par intuition que je concentrai alors mes sens sur l’arbre et découvrit la présence, infime, ténue, mais néanmoins troublante du côté obscur de la Force. Je décidai alors de garder pour moi mes impressions. A la nuit tombée et après un service funèbre sobre, une navette ramena la dépouille jusqu’à la capitale.

***

Deux jours plus tard, Milessa consentit à abandonner sa retraite. Souriante mais visiblement fatigué, elle partagea le déjeuner de la petite troupe, s'efforçant d'être agréable à tous. Pourtant, à son teint pâle et son regard égaré, chacun comprit qu'il faudrait du temps avant qu'elle ne retrouve un peu de sa quiétude. Sûrement exerçait-elle sa volonté à ne pas sombrer dans un chagrin plus noir, car je sentais en elle une lutte, une sorte de tension permanente que je n'avais jamais remarqué alors. Je m'installai à son côté et décidai de ne pas violer son silence.
Les incidents se succédèrent dans les jours suivants. Un groupe tomba sur deux félinoïdes dont l'un avait succombé à ses blessures, le corps lacéré par les griffes puissantes. Le survivant, bien que gravement atteint lui aussi, fit preuve d'un reste de vigueur suffisant pour empêcher sa capture. Les membres du groupe n'eurent d'autre choix que de l'abattre tant sa rage semblait ne pas vouloir trouver de fin. On commenta beaucoup ce combat sauvage, surpris par le comportement inhabituellement agressif des deux spécimens. Le lendemain, alors que j'accompagnais Milessa, nous tombâmes sur une clairière isolée dont le sol semblait s'être boursouflé, asséché. Sur cette terre lépreuse ne poussait plus qu'une herbe cassante, dont le vert éclat s'était changé en un gris poussiéreux, et des arbres qui s'affaissait sur leurs troncs trop malingres pour les supporter. Milessa laissa ses sens errer autour de la clairière pour découvrir que maintes formes de vie familières avaient désertées cette désolation, détruites comme ces plantes qui s'étalaient sous nos pieds, ou enfuis au loin comme la plupart des oiseaux.
- Je ne comprends pas, avoua-t-elle, choquée. Il y a un mois encore, cette clairière était une corne d'abondance !
- Je ne saurais vous expliquer, dis-je tout en cherchant et trouvant presque aussitôt la trace de ce que je cherchais. Rien ne saurait l'expliquer. A moins peut-être qu'une forme de dégénérescence génétique particulièrement virulente…
- Non, je ne crois pas, répondit-elle tout en observant les alentours avec acuité. Bien trop rapide…bien trop étendu. Je ne perçois plus…je ne sens plus la même vie qu'avant. Il se pourrait que tout soit atteint à peut-être deux cent pas au-delà de la clairière.
Je m'éloignai un peu sous les arbres et rencontrai partout le même spectacle alors que mes pas me conduisaient sur les premières pentes de la montagne. Au creux d'un arbre mort je découvris un shvis tremblant dont le pelage était par endroit absent, rongé par la gale. L’imposant rongeur bondit en arrière en piaillant furieusement lorsque je tendis une main apaisante. Dans son esprit primitif régnait une terreur sans nom.
Une équipe de botanistes et de zoologues se rendit sur les lieux dés le lendemain pour effectuer des observations et des prélèvements. En chemin, ils durent repousser l'attaque de deux ours en maraude qui ne cédèrent qu'après avoir senti la morsure des pics de force. En outre, les membres du groupe rapportèrent que la zone s'était étendue jusqu'à former une large bande de forêt qui s'étalait aux pieds des montagnes. Partout on observait les mêmes phénomènes, agressivité et agitation de la faune, dégénérescence de la flore et aucune des observations préliminaires effectuées en laboratoire ne fut éclairante. Rien sur le plan scientifique ne permettait pour l'heure d'élaborer ne serait-ce qu'une esquisse d'hypothèse valable.
Je connaissais la cause de tout cela mais il me semblait difficile de faire accepter à des esprits aussi rationnels l'idée d'une force obscure à l'œuvre, corrompant toute forme de vie avec une voracité aveugle. Si les Jedis jouissaient d'un respect sincère, on les considérait davantage comme des guerriers garants de la paix galactique que comme des mystiques et la plupart des gens ignorait tout de leurs croyances ou, dans le cas contraire n'y prêtait pas plus de crédit qu'à de vieilles légendes. De plus je ne parvenais pas à comprendre comment le côté obscur avait pu s'insinuer ici, dans cette vallée, si loin de toute influence, et consumer avec une telle violence tant de vies. Et j'avais ressentit autour de cette clairière le même malaise qu'il y a quinze ans lorsque je m'étais aventuré, enfant tremblant mais résolu, dans l'épave où mon maître avait péri. L'antichambre d'un domaine du Mal où s'agitaient confusion, chaos, peur…mais comment avaient-ils germé en ce monde ? Maître Yoda répétait souvent aux jeunes padawans que le côté obscur pouvait prendre des formes diverses, changer sans cesse dans ses manifestations car il était avant tout chaos, impermanence absolue. Pourtant, il me fallait à présent en chercher les racines.

***

La nuit avançait mais une lumière ténue brillait encore aux fenêtres de la demeure de Milessa. Cette modeste bâtisse de pierre et de bois affichait une simplicité accueillante et la promesse d'un feu agréable s'échappait en une fumée épaisse et paresseuse de la cheminée. Je trouvais Milessa assise dans l'obscurité, loin de l'âtre, la tête inclinée sur l'épaule et le regard errant. Elle m'accueillit d'un sourire las mais chaleureux, éveillant en moi un malaise étrange, où la crainte le disputait à d'autres sentiments que je n'osais, sur l'instant, reconnaître avec honnêteté.

- Tu as du mal à trouver le sommeil ? dit-elle d'une voix murmurante.
- Il y a de ça. Et l'envie de parler.
- Assieds-toi près du feu, que j'en apprenne davantage sur toi, dit-elle, sibylline.
- Le feu est-il si perspicace qu'il puisse lire en moi ? répondit-je amusé.
- Je crois que le feu peut consumer le matériel et l'immatériel et sa chaleur faire fondre le masque de cire dont chacun se couvre le visage.
- Je porte un masque ?
- Non…non. Je souhaite vraiment que ce beau visage soit bien le tien, dit-elle avec malice. Parlons de toi pour commencer.
- Que veux-tu savoir ? répliquai-je sincèrement surpris. Parler de moi apportera-t-il de l'eau à notre moulin ?
- Si nous voulons découvrir ce qui agite la vallée il me semble inévitable de mieux te cerner.
- Tu supposes que ma présence à un rapport quelconque avec ces changements.
- Je ne fais que supposer Sidh, poursuivit-elle tout en se levant pour tisonner distraitement la bûche incandescente. Mais avant ton arrivée rien de tel ne s'était jamais produit.
- L'explication n'est-elle pas un peu simple, la contrais-je, surpris qu'elle emprunte un raccourci aussi naïf.
- J'admets que les phénomènes que nous avons observés peuvent difficilement être expliqué par des causes personnelles. Je ne vois pas comment de telles manifestations pourraient trouver racine en toi. Tu n'es pas un terreau fertile pour cette semence. Mais…
- Mais ?
- Tu es agité depuis quelques jours. Je le sens.
- Mon esprit est en paix pourtant, répondit-je avec une certitude forcée. Il me semble être bien placé pour juger de ses mouvements.
- C'est ton cœur qui se meut, dit-elle en posant un index délicat sur ma poitrine. Des sentiments confus s'agitent…
- Il n'y a que sérénité, assénais-je avec un peu trop de vigueur. Je ne suis plus un padawan…
- …mais un maître avec un orgueil qu'il lui faudrait savoir regarder en face, me coupa-t-elle. L'esprit ne commande pas au cœur. C'est ici, dans le foyer ardent de la vie que naissent les sentiments, les élans et les passions. Mais aussi les peurs les plus noires.
- J'aurais donc peur, dis-je, amer d'avoir été si facilement révélé à moi-même par cette jeune femme.
- J'ai longuement réfléchi à ces incidents et je ne vois rien de rationnel dans tout cela. Aucun des experts du groupe n'a pu avancer quelque chose de satisfaisant. Il y a en ces lieux un pouvoir à l'œuvre qui s'exerce aveuglement sur la vie, une entité de corruption, un esprit sauvage. Peut-être réagit-il à ta présence, attiré par quelque chose qui se cache en toi, quelque chose de vicié. Une noirceur dont tu n'aurais même pas conscience.
- J'avoue avoir de nombreux motifs d'agitation mais j'ai appris à m'accommoder de mes responsabilités depuis le début de la guerre des clones. Général, maître d'armes, envoyé diplomatique…je m'acquittes de tout cela avec efficacité à ce qu'il me semble. Et j'ai de bonnes raisons d'être fier de mon padawan. En toute honnêteté Milessa, je ne vois pas ce qui pourrait en moi nourrir le Côté Obscur. Le nourrir jusqu'à ce qu'il…jaillisse et se répande comme un fléau. Et sans même en avoir conscience.
- Je te l'ai dit ce n'est qu'une hypothèse, concéda-t-elle. Je n'ai pas encore réfléchi suffisamment à la question mais je me suis fié à mon intuition. C'est une chose que vous faites, vous les Jedis.
- On nous enseigne cela en effet, répondit-je heureux de cette petite pique qui me permit de juguler une angoisse naissante.

Elle me rejoignit près du feu et s'assis sur le sol jonché de roseau fraîchement coupé, les mains enfouies dans les manches amples de la lourde robe qui la vêtait. Les minutes s'écoulèrent, impalpable comme un songe. Muette, Milessa semblait s'être laissé charmer par les flammes. J'acceptais ce silence, profitant de ces instants méditatifs pour me retrouver seul face à moi-même. Mon reflet m'apparut dans un miroir étrange posé sur la pierre maîtresse du foyer et, pendant quelques secondes, j'observais avec attention le visage d'un homme de trente ans aux cheveux absolument blancs ramenés en arrière en un chignon martial d'un autre âge. Les premières rides s'étaient creusées aux coins des yeux - une pour chaque épreuve traversée me sembla-t-il - et le bleu du regard avait pâlit tout comme la cicatrice laissée en présent par Asajj Ventress, juste à la base du cou. Mes pensées vagabondèrent et je me demandais si en cet instant le disciple de Dooku regardait cette cicatrice sur son bras blanc, maudissant mon nom et l'Ordre tout entier.

Ce fut la présence des chasseurs de primes qui me tira de ma rêverie.

Je les sentis qui approchaient, venant de la forêt. Ils étaient si proches du camp que je me demandai comment les systèmes de senseurs, qui pourtant balayaient la zone sur près de trois kilomètres, avaient pu laisser passer un groupe aussi important. Assurément, il devait s'agir de professionnels. Le plus inexpérimenté des chasseurs de primes n'ignorait rien de la menace que pouvait représenter un jedi, à plus forte raison un maître d'arme formé par Mace Windu. J'échangeai un bref regard avec Milessa avant que nous nous dispersions dans la pièce, ordonnant au contrôleur domotique l'extinction de toutes les lumières. Le geste était dérisoire car l'obscurité ne pouvait être qu'une gêne temporaire pour des hommes parfaitement équipés, tous aguerris à la traque de proies classées hors catégorie. Je jetais un œil aussi prompt que prudent à la fenêtre mais ne vit rien. Bien sûr je ne m'attendais pas à ce qu'ils soient là, me défiant ouvertement avec des vibro-lames dans les mains, affrontant avec une joyeuse insouciance les arabesques fatales de mes sabres-laser. Les arbres leur offraient d'opportuns postes de tir et les sous-bois épais qui encerclaient le camp devaient abriter une bonne partie d'entre eux, tapis dans les fourrés avec la patience infinie du prédateur sûr de lui. Milessa s'était laissée glisser le long du mur et, les yeux fermés, exerçait ses sens aguerris à dénicher nos ennemis.
Quelques poignées de secondes s'écoulèrent avec une lenteur exaspérante. Je ne pouvais guère prendre le risque de me retrancher dans la maison, sans quoi un cercle mortel finirait par se refermer autour de nous. La bâtisse de bois primitive n'offrirait alors qu'une résistance dérisoire à des tirs de blasters lourds et il fallait compter sur les adeptes de la Guilde des Chasseurs de primes pour faire usage de la fine fleur de l'armement illégal.
Je me glissai dehors en longeant le mur. Un silence presque total alourdissait l’atmosphère du camp où rien ne s’agitait, même pas la poignée de spécimens sauvages, provisoirement enfermée pour examen, dans leurs vastes cages. Je réfléchis aux intentions et à la tactique de ces tueurs et je résumais lapidairement ces interrogations en une seule question : qu’attendaient-ils que je fasse ?
D’un jedi ils attendaient de la prudence et de la pondération. Ces chasseurs de primes devaient miser sur le fait que je me retrancherais patiemment dans la maison, attendant de voir comment le combat allait tourner avant de réagir vraiment. J’étais censé me conformer à ce schéma tactique.
Je fis appel à la Force pour accélérer mes mouvements et d’une course tranchante, je traversais le camp sous les premiers tirs surpris des snipers. Ma vitesse était telle qu’aucuns ne parvint à m’atteindre et je pus me mettre à couvert sous les arbres. Juste le temps pour moi de souffler et je perçus un mouvement à quelques pas derrière, un effleurement léger mais suffisant pour déranger le sommeil d’une volée d’oiseaux. Aussitôt, j’entrai dans le Temps du combat, ce monde étrange de perceptions nouvelles où chaque mouvement autour de moi semblait acquérir une inertie inhabituelle. Seuls mon esprit et mon corps, soutenus par la Force, se mouvaient encore avec leur vivacité naturelle.
Mon premier sabre décrivit un arc de cercle ample et si rapide qu’il se changea, l’espace d’un battement de cœur, en un disque bleuté scintillant lancé dans une course mortelle.
Un cri étranglé, un bruit mat.
Je récupérai l’arme au vol alors que je courrais déjà vers un nouveau point, m’enfonçant davantage dans la forêt. Le tronc massif d’un arbre me préserva d’un tir fatal dont je ne pus même pas estimer l’origine. Au point d’impact, l’écorce s’enflamma brièvement sous l’effet de la violente décharge d’énergie. J’eus à peine le temps de remercier la Force que deux chasseurs, dont un rodien salement amoché engoncé dans une lourde armure, se jetèrent en travers de mon chemin et déchaînèrent toute la puissance de leurs Merr-Sonn Power 5. Sabres au clair je repoussais avec application leur assaut nourri et, d’un prompt mouvement du poignet, je déviais un tir sur la main gantée du rodien. Le séide de la Guilde lâcha son arme avec un cri de stupeur et de douleur mêlée. Profitant de ces deux secondes de confusion je projetai son acolyte à quelques mètres de là, à la rencontre d’un arbre vigoureux qui l’assomma net. Le rodien n’eut pas le loisir de faire jaillir le petit blaster de poche logé dans son avant-bras que je frappai deux fois, un rapide gauche droite, taille puis estoc, et continuais ma course, laissant s’effondrer derrière moi la dépouille de mon adversaire et ma robe trop encombrante.
C’est alors que j’entendis, calme et claire, la voix de Milessa dans mon esprit.

- Je suis avec toi Sidh, dit-elle. Mes sens les traquent sans relâche. Laisse-moi être tes yeux.
- Je n’écoute que toi, répondis-je simplement

Grâce à l’enseignement de maître Windu et la présence rassurante de Milessa, je n’étais plus que détachement, ne ressentant rien d’autre qu’une paix diffuse. Je n’avais à l’esprit que ce combat, anticipant son flux comme un maître d’armes devait le faire. A chaque instant qui défilait, j’accédais un peu plus à cette sérénité qui m’était coutumière dans l’exercice des armes.

- Sur ta droite à cent pas, dit Milessa dans un souffle.

Je déviai ma course et quelques tirs vagabonds. Maintenant les chasseurs allaient converger vers moi, guidés par les indications de leurs packs senseurs portatifs. Des tirs sporadiques illuminaient par instant la forêt, générant une aube artificielle qui me révélait quelques détails de mon environnement, indications précieuses alors que je progressais rapidement dans la pénombre du sous-bois. Plusieurs tirs très rapprochés fusèrent.
D’un bond je m’élevai jusqu’aux premières branches d’un pin élancé où se terraient un des snipers, un aqualish dont le masque rageur disparut au loin avec sa tête, pendant que son corps s’écrasait dix mètre en contrebas. Sa chute ne passa pas inaperçu. En dessous, dans l’épaisseur des halliers, s’avançait au petit trot un groupe d’une demi-douzaine d’individus, protégés par des armures scouts AV-IS. L’un d’eux dépassait ses compagnons d’un bon mètre et portait avec une aisance déconcertante un puissant canon qui n’aurait pas paru déplacé sur un speeder militaire.
Un saut salvateur m’éloigna de l’arbre alors que celui-ci se désintégrait dans un rugissement de canon-laser, projetant alentour des milliers d’éclats acérés de bois surchauffé. La voix de Milessa hurla dans mon esprit alors que je retombais lestement au milieu du groupe d’assaillants. S’ils n’avaient pas eu la certitude de m’avoir réduit en particules élémentaires l’instant d’avant, peut-être n’auraient-ils pas été si surpris de me voir maintenant me dresser juste à côté d’eux. Les instants qui suivirent furent terrifiants de violence.
Dans l’espace de quelques battements de cœur, nous exécutâmes dans un unisson surnaturel une danse de mort d’une sauvage beauté. Je parvins en cet instant à cette apogée, ce lieu sans nom, au-delà des étoiles, où la Sérénité siégeait sur un trône fait d’éther pur.

Les chasseurs de la Guilde tirèrent promptement vibro-lames et vibro-haches.

Tous se préparèrent à vendre chèrement leur peau.

J’arrachai les deux premiers du sol d’une impulsion plus violente que je ne l’aurais voulu et ils s’écrasèrent lourdement dans un fourré. De mon sabre dextre, je parai un coup puis deux et je vis du coin de l’œil la lame de mon adversaire tranchée en son milieu, incapable de résister à l’énergie de l’arme Jedi. Je virevoltais au milieu d’un cercle d’ennemis hésitants mais habiles, distribuant à chacun sa part de coups de taille et d’estoc. Une pointe menaçante frôla ma poitrine. Aussitôt, je répliquai de senestre par un revers montant qui trancha net le poignet du droïde-assassin alors que mon sabre droit plongeait dans la poitrine et perforait le module-énergie. Un nouveau bond m’amena dans le dos des survivants. Le plus agile pivota brusquement pour accompagner un coup de taille suffisamment bien ajusté pour me trancher la tête. Plus vif encore, je plongeai sous la lame et répliquai de deux coups expéditifs qui lui ouvrirent la poitrine au moment où s’abattait sur moi une hache à la mesure du Yuzzem qui la brandissait. J’esquivai une fois encore et la lourde lame, animée de micro-vibrations, ouvrit une plaie large et profonde dans l’humus forestier.
Le surpuissant alien faisait pleuvoir avec acharnement des coups d’une rare brutalité et il me fallait m’employer pour esquiver chacune de ces attaques. Dans le dos de la créature, son compagnon tentait de m’ajuster avec une arbalète wookie. Patiemment, je reculai jusqu’à m’adosser à un arbre et veillai à laisser le Yuzzem intercalé entre moi et le tireur, la masse du géant m’offrant une opportune couverture.
Le moment était critique. Je percevais chez mes adversaires une tension paroxystique, une peur galopante générée par le tourbillon du combat, par la mort trop rapide de leurs compagnons. Ils se sentaient en équilibre précaire, menacés par la moindre défaillance, la moindre hésitation. L’impétuosité du Yuzzem ne masquait rien d’autre que sa crainte viscérale de me voir reprendre l’initiative alors que l’exaspération fiévreuse de son compagnon, incapable de s’offrir une ligne de tir convenable, clamait haut et fort qu’il avait déjà perdu le combat.
Je m’offrai une profonde gorgée d’air et, assurant mes appuis, j’attendis le coup suivant, les yeux rivés sur le tranchant de la vibro-hache. Elle disparut dans le tronc avec un fracas épouvantable alors qu’un petit pas de côté, rendu imperceptible par l’action de la force, m’éloignait de sa trajectoire. Une seconde plus tard, mes lames s’enfonçaient dans ce bloc de muscles et de nerfs qui s’effondra sur moi dans un rugissement assourdissant de douleur tandis qu’une décharge hystérique de gaz Tibanna enflammait sa fourrure.
Une longue litanie de tirs s’abattit des pentes alentour et je fus heureux de pouvoir m’abriter sous le cadavre du Yuzzem, dont la massive dépouille m’épargna une mort certaine. Après ce déchaînement de feu, le silence revint, un silence absolu. L’odeur du combat saturait l’air, l’odeur des blasters surchauffés, celle des chairs déchirées par la morsure brûlante des sabres-lasers. Je m’extirpai de mon abri improvisé et découvrit Milessa penchée sur l’arbalétrier inconscient.

- Deux autres dorment d’un sommeil profond dans les buissons, là-bas, dit-elle alors qu’elle se relevait et s’approchait de moi.
- Ramenons-les jusqu’au camp. Après quelques soins et un peu de repos, il me faudra leur parler.
- Une idée sur l’identité du commanditaire ?
- Je n’en suis pas certain, dis-je tout en examinant avec intérêt un Blas-tech E-11, arme récemment apparu au sein des armées clones. Il y a peu de temps, le chapitre Nova Pourpre de la Guilde des Chasseurs de Primes a accepté un contrat sur les Jedis. Plusieurs d’entre nous ont péris et il a fallut l’intervention de Maître Windu et de quelques membres du Conseil pour mettre fin à cette traque. En outre, moi et quelques vieux compagnons nous sommes attirés les bonnes grâces d’un Hutt après une enquête délicate sur Kessel. J’ai un peu trop d’ennemis pour y voir clair. En outre je…
- Tu…
- Je me demande ce qu’un chasseur de primes peut bien faire avec une arme d’assaut aussi rare.

Je me figeai soudainement et je vis Milessa faire de même alors qu’elle observait avec inquiétude quelque chose derrière moi. Un froid m’engourdit l’esprit avec une soudaineté désarmante et c’est avec appréhension que je me forçais à tourner la tête.

Je le vis.

Ce n’était qu’une ombre, à peine discernable dans la maigre clarté lunaire du sous-bois, un halo de néant posé sur le décor de feuillage et de laquelle semblait émaner une menace indéfinissable. Usant de la Force pour affiner mes sens, je distinguai des traits, le dessin vague de ce qui me parut être une armure antique ouvragé avec un savoir-faire oublié. Le regard adamantin de ces yeux pourtant immatériels exprimait une folie froide et un désir dévorant de pouvoir. Quelque chose résonna en moi, comme un écho lointain jaillit des abysses de la mémoire de toute une lignée. Et cette chevelure blanche sous un heaume de bataille Sith.

***
- Voilà l’objet du délit ! s’écria Aber Gerphron alors qu’il brandissait en manière de triomphe un ridicule morceau de silicium. Ce genre de processeur n’est fabriqué que par les laboratoires militaires de la République. J’ai fait une brève pige pour eux pendant mes années à l’université de Corellia. Ce genre de truc était encore en projet à l’époque et ça doit pas faire plus de quelques mois qu’ils sont utilisées.
- Une explication ? glissai-je sans conviction, l’esprit encore agité par l’apparition brève et mutique de ce que, faute de mieux, il me fallait appeler un fantôme.
- Hmm…rien de rationnel mais ça va être coton de faire dans le rationnel.
- C’est plus ou moins le cas depuis que je suis là.

Aber apprécia le trait et gloussa tout en continuant de disséquer le pack senseur que nous avions récupéré sur l’un des cadavres des chasseurs primes. Le coréllien était un homme plein de ressources, élevé dans le milieu crasse et violent des vendeurs de drogues synthétiques bon marché, niche sociale où un avenir meilleur était aussi improbable qu’un rayon de lumière dans un caveau. Aber avait le mérite de n’avoir jamais franchit la barrière qui aurait fait de lui un candidat pour les mines de Kessel. Au contraire, à force d’opiniâtreté et de courage, son intelligence en guise de passe-muraille, il avait enfoncé les portes qui trop souvent demeuraient scellés à ceux de son espèce. Diplômé en ingéniérie éléctromécanique, spécialisé dans la conception de droïdes militaires, il avait travaillé de nombreuses années pour Industrial Automaton et Cybot Galactica et avait fait parti de l’équipe de recherches avancées à l’origine des séries d’astromécanos R4 et R6. A quarante-cinq ans et pour des raisons obscures, il avait abandonné l’écrin doré des grandes corporations technologiques pour venir se perdre au milieu des forêts d’Alderaan. Là, anonyme parmi des chercheurs marginaux, il assurait l’entretien des droïdes scientifiques et des équipements vitaux de la station, comme un simple technicien. Cet exil volontaire avait de quoi surprendre mais on acceptait son silence et les incertitudes de son passé car l’homme était par ailleurs sans reproches, d’une disponibilité exemplaire et contribuait à l’ambiance de la communauté par son naturel jovial.

- Les technologies, ça va et ça vient, reprit Aber. Surtout celle de la République. Aujourd’hui, dans le domaine de la robotique de pointe, la concurrence est féroce et les Corporations engloutissent des sommes colossales dans l’espionnage industriel, histoire de ne pas être à la ramasse. Ces mercenaires ont très bien pu se fournir auprès d’une firme parfaitement renseignée.
- J’ai du mal à croire qu’une arme qui comme le E-11, qui en était encore à la phase de test il y a quelques mois seulement, puisse se retrouver entre les mains de chasseurs de primes moyens.
- S’ils se sont pas offerts leurs joujoux eux-mêmes alors c’est un gentil mécène fichtrement bien intégré dans le système qui aura fourni vos artistes de la gâchette.
- Si c’est le cas j’ai plusieurs pistes tout à fait valables, conclus-je sombrement.

J’abandonnais Aber à ses travaux et je rejoignais le dispensaire de la station le pas lent et la tête pleine de questions, alors que la communauté semblait retrouver un peu de son calme après les combats de la nuit. Les laboratoires disséminés un peu partout dans le périmètre étaient tous actifs et des lumières froides et blanches brillaient derrière les baies vitrées épaisses où se profilait parfois la silhouette d’un chercheur besogneux.
Les prisonniers – ils fallaient bien les appeler ainsi – avait passé la nuit sous bonne garde dans un entrepôt à l’écart, en compagnie de limiers-droïdes configurés avec soin par Aber. Milessa avait insisté pour contacter les autorités d’Alderaa afin que nous soit envoyé un détachement de soldats royaux pour assurer la sécurité des installations et du personnel mais, désireux de ne pas éveiller l’attention sur les ombres de cette histoire, je m’étais opposé à sa décision, arguant qu’il me revenait de tirer tout cela au clair.
En premier lieu, il me fallait apprendre qui avait commandité cette bande de chasseurs de primes, qui avait fait preuve de suffisamment de persuasion et de réserve bancaire pour faire accepter un contrat sur un Jedi, d’autant plus après la démonstration de force de Maître Windu. Certes, Prall le Hutt avait mis ma tête à prix et j’étais depuis près de deux ans persona non grata dans tout l’espace contrôlé par les mafieux de Nar Shaada mais le maître de Nubia savait quand il fallait lever le pied et se montrer prudent. Cette attaque nocturne avait tout de l’assaut frontal volontaire et ne pouvait qu’être le fait d’un parti qui se sentait absolument sûr de sa force.
Cela réduisait considérablement le champ des possibles.
J’obliquai jusqu’à la station de transmission et envoyai un message à mon droïde R4 en orbite à bord du Delta 7 arrimé à la station-relais. Le petit appareil serait là d’ici quelques minutes. Ensuite – et malgré quelques réticences – je contactais le chasseur de primes et mercenaire Hens Garrek, un compagnon efficace et fiable à défaut d’un ami. Aux dernières nouvelles il assurait la protection d’un certain Mr Terrik, négociant en objets technologiques de pointes et œuvres d’art à Republic City, auparavant bras droit d’un caïd de la pègre de Nar Shaada.
Un sourire minimal me fut offert en guise d’accueil par une jeune femme aux cheveux roses, taillés courts et aux yeux d’un violet extraordinaire. Après les précautions d’usage elle disparut du projecteur holographique et céda la place à un homme d’une trentaine d’années, solidement bâti, portant à la ceinture deux énormes blasters jumeaux.

- Tiens tiens Jedi, commença-t-il avec son éternel sourire cynique rivé aux lèvres. La télépathie n’aurait-elle pas été plus approprié pour un séide du Temple ?
- Elle nécessite un minimum d’affinités pour se révéler efficace, répliquai-je sur un ton neutre. Pas besoin d’en rajouter je suppose ?
- Inutile. Que me veux-tu ?
- Des renseignements.
- Tout à un prix.
- Ces renseignements ci pourraient bien te concerner au premier chef, toi ainsi que notre bon Amiral. A toi de voir.
- Pas de blabla Vega, dit-il froidement. Annonce la couleur et j’aviserai.

Jusque là il n’y avait rien d’inhabituel dans notre conversation. Après les provocations d’usage, on en venait aux négociations. J’entretenais une relation particulière avec Hens, une fragile alchimie de respect martial et d’incompréhension idéologique. Hens était farouchement individualiste, un guerrier solitaire animé d’un besoin essentiel : acquérir toujours plus de pouvoir, se parfaire sans cesse. Il considérait les Jedis comme un ramassis de moralisateurs dogmatiques et obscurantistes, attachés à leur pouvoir et à leur vision rigide de l’ordre des choses. Nous étions opposés violemment par le passé car je réagissais avec toute la force de mon orgueil et de mes certitudes à ce que je considérais comme de terribles insultes à tout ceux en quoi je croyais. Aujourd’hui je considérais ces joutes comme allant de soi entre nous, conscient que notre animosité n’en était pas vraiment une.
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Messagepar Lowie » Dim 28 Aoû 2005 - 16:02   Sujet: 

Lu le premier morceau jusqu'aux astérisques : l'écriture déjà est très soignée 8) . J'aime bien le personnage de Bail Organa fatigué, amer ici, très intéressante suite au comic Republic 61 :) :) :) . Le monde alderaanien bercé par un calme surnaturel et très reposant, sans une ride de violence 8) , compose un tableau parfait :) :D :) aux yeux de Maître Vega qui se laisse aller à la rêverie quand il traverse la capitale me rappelant l'Athènes des philosophes grecs :lol: .

Les dialogues protocolaires sont exquis :D . Les échanges entre Vega et Organa sont bien conduits :) sur l'importance de la sauvegarde des principes républicains, l'existence de chausses trappes posées par de crapuleux personnages au Sénat de Coruscant...

Un début sans-faute qui plaira aux amoureux de la Prélogie sans hésiter se raccrochant aux géniaux comics Républic : que demander de plus que son auteur ne lâche pas sa FF malgré l'annonce de la rentrée.

Je lirai la suite bientôt :wink: .

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Messagepar Lowie » Dim 28 Aoû 2005 - 21:13   Sujet: 

:) Bien sympa le deuxième paragraphe disons philosophique où les définitions de la Force/de la Vie, de l'entrelac des deux sont au centre d'un court dialogue entre Maître Vega et un autre Maître au charme puissant Milessa. Le projet d'un sanctuaire une gigantesque bulle de paix sans trace du CO paraît un peu impossible mais bon... Le tout est expliqué avec passion aussi par Milessa Jedi à la beauté hypnotique :D . Heu elle recherche une planète sanctuaire pour vouloir abriter autant de milliers d'espèces vivantes :wink: .

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Messagepar Dark-Solaris » Dim 28 Aoû 2005 - 23:24   Sujet: 

lu aussi la 2e partie, bien interessante niveau philosophie, mais aussi au niveau du combat très bien décrit. J'attends donc la suite.
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Messagepar MasterVega » Lun 29 Aoû 2005 - 8:16   Sujet: 

Merci pour vos commentaires messieurs :)

Lowie............. Comme tu l'as dit vouloir créer un lieu où le côté obscur est absent est difficile. Pas seulement ai-je envie de rajouter. C'est une utopie mais c'est l'expression de ce qu'est Milessa. Elle est en quête d'un idéal et se bat pour cet idéal avec une force qui par contraste rend la lutte des Jedis, fatigués et conscient de la nuit à venir, particulièrement pathétique. C'est une femme à la volonté intact face à Vega, un homme pourtant encore jeune mais déjà usé par le conflit. C'est Milessa qui va être en quelque sorte le Graal régénérateur du maître d'arme.
Je n'ai pas voulu m'appesantir sur la philosophie. Si le dialogue avait été plus long j'aurais craint de susciter l'ennui et de ralentir davantage le rythme d'une première partie déjà lente. Mais je compte bien approfondir cela lors du climax de la nouvelle...surprise :wink:

Dark Solaris..........La description du combat était d'une grande importance étant donné que Vega est censé incarné un parangonde Jedi combattant. Le jeune maître se définit par son art du sabre, un peu à la façon d'un Kensaï japonais, suivant son propre Bushido.

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Messagepar Lowie » Lun 29 Aoû 2005 - 14:37   Sujet: 

La découverte de la vallée protégée des souillures du monde extérieur est telle une flèche de Force qui pénètre au plus profond de l'être de Maître Vega qui succombe peut-être bien au charme espiègle de Milessa :) :) . Toujours du tout bon mais que veut dire la canopée :? - pas trouvé le sens dans le dico de canope oui -. le Thranta en voilà une jolie créature ailée :D .

Lowie.
Modifié en dernier par Lowie le Lun 29 Aoû 2005 - 18:32, modifié 1 fois.
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Messagepar MasterVega » Lun 29 Aoû 2005 - 14:52   Sujet: 

la canopée c'est tout simplement la partie de la forêt qui est en contact avec l'atmosphère...la cime des arbres en somme :D

C'est vrai que j'aurais pu faire plus simple lol
MasterVega
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Messagepar Lowie » Lun 29 Aoû 2005 - 18:53   Sujet: 

4e morceau lu : quelle vallée fantastique à la Vie surabondante et où le coeur de la Force bat à plein régime :D !
Maître Vega ne peut rester insensible très longtemps à la passion qui anime tous les chercheurs sur le mystère de cette Vie alimentée grandement par la Force qui se marient toutes deux à la perfection 8) :lol: 8) :lol: .
Le style aux accents poétiques, très imagé, nous véhicule bien ces douces impressions :wink: :ange: .

Mais, un mort parmi les chercheurs crée la panique : le CO semble se réveiller autour de cette vallée inviolée :) . Maître Vega en action siouplaît :D .

Cette FF est diablement originale après un début dans le bureau de Bail Organa qui ne laissait pas présager du tout du tour symbolique que l'histoire prendrait. Et les expressions employées sur la Force sont excellentes :D :D .

Lowie.
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Messagepar Lowie » Mar 30 Aoû 2005 - 11:12   Sujet: 

5e paragraphe lu : le CO à l'oeuvre ici désintègre lentement les espoirs de Milessa en étendant ses griffes empoisonnées sur sa vallée bénite la transformant en mal :( :( . L'enquête est lancée pour Maître Vega qui doit faire avec des chercheurs inquiets, largués, face à ce cancer soudain qui ravage la faune et la flore de la vallée réceptacle de la Force. Qui agit dans le CO :sournois: ?

Une question ami Master Vega : ta nouvelle Pénombres très bien narrée :) avec une histoire de mutation de la Force imprégnant une très belle vallée 8) :) vraiment intéressante pas vue ailleurs :D va comporter combien de parties supplémentaires ? Est-ce un simple one shot sur Maitre Vega de passage sur le seul monde d'Alderaan ou bien le retrouvera-t-on dans d'autres fabuleuses histoires :wink: ?

Une FF coup de coeur du mois que je conseille de lire à tous et à toutes pour manger de la Force avec appétit :D :D :D .

Prochains morceaux pour bientôt :wink: , aimant prendre mon temps quand c'est super,

Lowie.
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Messagepar MasterVega » Mar 30 Aoû 2005 - 13:32   Sujet: 

Salut ami Lowie

Ravi de voir que tu es fidèle à ma nouvelle, ça fait plaisir d'avoir son premier fan...lol

Pour l'heure je ne saurais dire combien de partie va comporter ma nouvelle. Elle devrait avoisiner les 35-40 pages sous word.

Notre jeune maître Vega est un personnage qui vit depuis longtemps dans ma tête et ses aventures sont loin d'être terminées. J'ai un projet de nouvelle narrant ses avantures aux côtés du chasseur de primes Hens Garrek et de l'Amiral.

J'espère que Pénombres plait et qu'elle plaira à d'autres. J'avoue être un peu angoissé de savoir ce que les autres membres fans de FF en pensent. J'attends les retours.

Merci Lowie

PS : Je vais me mettre à lire les travaux des autres auteurs maintenant. J'ai survolé pas mal d'histoires qui m'ont l'air bien appétissantes.
MasterVega
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Messagepar lionel001 » Mar 30 Aoû 2005 - 19:34   Sujet: 

MasterVega, je viens de copier ta fic sur mon PC. Je n'ai malheureusement pas le temps de la lire maintenant, mais dès que ce sera fait, je te donnerai mon avis !
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Messagepar Lowie » Jeu 01 Sep 2005 - 16:35   Sujet: 

Le sixième morceau se découpe en deux petites parties : 1° Milessa avec une sagacité désarmante montre à Maître Vega que les tourments de son coeur sont des échos de sa Peur générant peut-être le CO dans la vallée :( :o :( :o . Une esquisse de romance synergique :) 8) se dessine entre les deux sans que ce soit à l'eau de rose et convenu ouf :D . Cool le portrait de MV est révélé ainsi que des bribes de son passé de preux et redoutable combattant - ça se voit dans la partie 2 :o :D :o -.
Puis en 2° Maître Vega guidé mentalement par la voix de Milessa combat avec une dextérité impressionnante et bondissante des chasseurs de primes de tout bord :lol: 8) :lol: 8) - Rodien, Aqualish, brute Yuzzem :? invention ou existant déjà dans l'UE... - .
MV a été formé par Maître Windu, ayant combattu Asajj Ventress sans passer l'arme à gauche :) :) :) : un champion comme Obi-Wan :wink: .

Cool des clins d'oeil aux comics Republic sont encore glissés avec bonheur :wink: .

Révélation de taille à la fin : une ombre portant l'armure d'apparat d'un sith apparaît...

Le suspense se poursuit de bien belle manière dans ce morceau clef :D sans ennui orienté action élégante et tonique 8) :) 8) .

Bravo Master Vega pour ton style sans imperfections majeures que tu développes ainsi que par l'emploi de mots de vocabulaire rares regard adamantin qui a la dureté, l'éclat du diamant :) que j'ai cherché dans le dico eh oui j'ai pas fait une grande classe de lettres :oops: .

C'est de la très bonne FF prélogique :wink: :wink: .

Master Vega peux-tu stp nous dire si tu vas intégrer un autre perso connu comme Bail Organa dans tes prochaines parties ?

Encore bravo,

Lowie.
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Messagepar MasterVega » Sam 03 Sep 2005 - 8:57   Sujet: 

Salut Lowie et désolé de n'avoir pu te répondre plus tôt.

Je connais en ce moment quelques difficultés à entrevoir la fin idéale à ma nouvelle. Le Côté obscur a jeté un voile sur l'avenir de notre héros :)

Les Yuzzem sont une race issue de l'Ultimate Alien Anthology de Star Wars D20 RPG. Plus grands et plus forts encore que nos bons vieux Wookie... et oui mon cher Lowbacca :wink:

Pour répondre à ta deuxième question, je dirais qu'elle dépend de la réponse à ma première remarque. Comment tout cela s'achévera-t-il ?
Mais j'envisage déjà plusieurs guest stars si j'ose dire.

Je m'active pour la prochaine livraison.

Merci encore
MasterVega
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Messagepar Lowie » Sam 03 Sep 2005 - 9:57   Sujet: 

Bon lu le septième morceau qui nous ramène dans le camp des chercheurs sans que la mystérieuse apparition fantômatique aperçue par Maître Vega coiffée d'un heaume antique sith :o :o ait été identifiée :) .

Maître Vega mène l'enquête pour savoir qui a envoyé les chasseurs de primes lui faire la peau. Il base sa recherche sur quelqu'un de très puissant et de très riche parce que les tueurs avaient des armes et des protections ultra sophistiquées qu'élaborent en secret les labos militaires :shock: . :idea: serait-ce Sidious qui a posé un contrat sur Maître Vega ?

On fait la connaissance de deux nouveaux persos bien campés par son auteur :) :) :) . La fin rapide du septième morceau laisse ouverte la porte à de nouvelles scènes d'action qui pètent un max - cf les superbes combats du sixième morceau - avec l'appel par Maître Vega d'un camarade chasseur de primes/garde du corps amoral qui me rappelle un certain mandalorien vu dans KoTOR I :wink: :D .

Bref, que du tout bon en attendant d'autres avis sur cette FF à saluer pour son originalité, son écriture, ses persos magiques qu'on apprécie de suite et sa solide culture UE - j'ai ainsi appris qui étaient les Yuzzem 8) 8) 8) -.

Courage pour écrire la suite,

Lowie.
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Messagepar MasterVega » Sam 03 Sep 2005 - 18:10   Sujet: 

Je joins ici la suite de ma nouvelle. C'est reparti.




Hens écouta avec attention le récit de mon combat contre les chasseurs de primes, m’interrompant pour de me demander des éclaircissements sur l’apparence de mes adversaires, leur armement et les techniques de combat qu’ils avaient employées. Le Yuzzem retint particulièrement son attention et j’essayai de lui fournir tous les détails possibles, tout ce que ma mémoire avait engrangé dans le tourbillon furieux de notre affrontement.

- Hmmph…ce type ne me dit quelque chose, grommela-t-il en se frottant le menton du pouce et de l’index, avec cette insistance qui traduisait une laborieuse réflexion. J’ai peut-être croisé sa sale gueule sur Nar Shaada et je crois me rappeler qu’il se traînait une réputation de briseur de mobilier dans toutes les cantinas et les bordels de la zone. Un emmerdeur grand cru si je me souviens bien. A l’époque, il roulait sa bosse pour un petit groupe qui se faisait appeler les Faucheurs Aciers, des bras cassés aux dents longues qui acceptait des petits contrats sans relief histoire de taper dans l’œil des recruteurs de la Guilde.
- C’est donc un groupe mineur ?
- Pour ce que j’en sais, c’était à l’époque une chiure de mouche à bantha sur l’organigramme de la Guilde.
- Et aujourd’hui ils font la chasse aux jedis avec de l’équipement militaire flambant neuf. Il semblerait qu’ils aient connu une ascension vertigineuse.
- Ou rencontré le commanditaire du défunt Chapitre Nova Pourpre. Qui sait si ce type n’a pas cherché à persévérer malgré l’avertissement de Windu ?
- Son opiniâtreté va finir par lui coûter cher.
- Peut-être qu’il n’a pas peur des Jedis, me nargua Hens avec un sourire entendu. Et n’oublie pas que ta maîtrise de la Méditation de combat fait de toi une cible en or massif.
- Cela en dit long sur ses capacités. En tout cas, les choses ont un lien avec nos activités passées et nos diverses missions pour la République. Aucun de nous n’est à l’abri de ce genre de coup de force, pas plus toi que moi, Carlina ou l’Amiral. Nous avions déjà quelques puissants ennemis mais en voilà un qui les surpasse.

Hens marmonna dans un souffle rageur quelque chose au sujet de la Commission Sénatoriale à la Défense, probablement une malédiction bien à lui. Placée haut dans la hiérarchie du gouvernement de la République, la Commission à la Défense était un groupe influent de sénateurs choisis avec un soin tout particulier par le Chancelier Palpatine afin de traiter toutes les questions cruciales ayant trait à la sécurité de l’Etat et à la conduite de la guerre. Ces très distingués élus partageaient les mêmes idées quant à l’avenir de la République et à la façon de la défendre de ses ennemis, à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières. Tous comptaient parmi les leaders du Parti de la Guerre, cette large frange du corps sénatorial qui avait approuvé avec ferveur et dans un tonnerre d’applaudissements la création des armées clones et la mise en branle de la machine militaire républicaine. Sans parler de la kyrielle de petites innovations légales inodores adoptées par le Sénat afin de renforcer la sécurité publique. Il y a quelques semaines, la Commission avait manœuvré pour éjecter le Commandant Vladimir Kharpov de ses fonctions en lui offrant un placard doré avant d’essayer, devant son refus, de l’impliquer dans un attentat retentissant contre des ambassadeurs d’un petit monde du Noyau.

- Pas impossible que ces salopards de sénateurs sous-traitent encore une fois leurs sales petites combines, reprit Hens.
- Contacte notre bon ami le Sénateur Estariol, l’interrompit-je avant qu’il ne se lance dans un interminable diatribe. Demande-lui s’il sait quelque chose sur d’éventuels mouvements au sein de la Commission. Qu’il fasse jouer son réseau d’informateurs.
- Encore une chose Vega. Tu devrais explorer un peu la zone. Parce que t’as beau être le fils spirituel de Windu il n’empêche que cette opération, sans être une vraie calamité, était quand même un beau pet foireux.

Sur cette assertion incisive je rompis la communication au moment où mon Delta 7 se posait aux limites de la station, dans ce souffle de turbine qui m’évoquait à chaque fois le feulement d’un félin. Mon R4 fit preuve de sa curiosité habituelle et, dans un déluge de sifflements, me gratifia d’un interrogatoire dans les règles avant que je n’interrompe son déferlement électronique en lui demandant de reconfigurer le système de senseurs du chasseur en vue d’une exploration de la région. Il s’éloigna en cahotant sur le sol inégal des pistes de terre battue qui parcouraient la station, me gratifiant tout de même de quelques sifflements mécontents. R4 aimait par-dessus tout avoir le dernier mot.
Je rejoignis Milessa au dispensaire et, franchissant la porte, je m’aperçus qu’elle parlait déjà avec l’un de nos prisonniers, solidement menotté à une chaise et surveillé de près par son chien de garde électromécanique, immobile, le regard rivé sur sa victime potentielle, les capteurs de mouvements aux aguets. Le chasseur de primes lui jetait parfois des œillades angoissées malgré les propos rassurants de Milessa. Non, il n’avait rien à craindre tant qu’il ne bougeait pas ou n’essayait rien d’autre que respirer et parler. Il fallait concéder à ce tueur que cent vingt kilos de duracier qui vous observait avec aux fonds des yeux toute la compassion d’un chien akk devant un une carcasse bien juteuse n’incitait pas à la joie de vivre. Aber avait parfois un humour cruel.
Notre prisonnier n’opposa pas de résistances et parla sans détour. Ou presque. Milessa dut aller chercher au fond de sa mémoire quelques éléments cachés et deux ou trois réponses intéressantes qu’il s’évertuait à ne pas nous fournir.
D’abord Les Faucheurs Aciers s’étaient vu offrir un contrat mirifique, bien au-dessus de leurs émoluments habituels. Un intermédiaire avait approché le chef du groupe sur Nar Shadaa, se présentant comme l’émissaire d’un grand seigneur désireux de régler au plus vite un différend gênant. Rien de plus. Les chasseurs de primes n’en avaient de toute façon pas demandé davantage, conquis qu’ils étaient par le nombre de zéros que comportait la transaction et par l’assurance absolue de l’homme élégant et décidé qui les regardait fixement depuis l’autre côté de la table. Ensuite l’émissaire leur avait assuré qu’il pourrait trouver sur Alderaan un point de repli et les ressources nécessaires à l’opération. Le prisonnier finit par nous parler d’une petite base cachée dans les forêts d’altitude des régions montagneuses, au nord d’Alderaa, ainsi que d’un certain négociant anonyme, qui semblait être un homme connu et bien implanté dans la société du royaume. Notre « invité » ne savait rien de plus. Ce groupe de mercenaires avait été loué et on leur avait indiqué qui frapper, où trouver la cible, leur fournissant suffisamment d’armes pour éliminer toute une escouade de clones. Le tout contre un tas de crédits très appréciable. Naturellement le chef en savait plus long que ses séides mais faisait, à mon grand regret, parti de ceux qui avaient préféré fuir lorsque le vent de la défaite avait commencé à souffler dans la mauvaise direction. Les deux autres « blasters à louer » ne m’en apprirent pas davantage et après une brève concertation avec Milessa nous décidâmes de les livrer aux autorités d’Alderaa afin qu’ils puissent, pendant quelques années, méditer sur le cours désespérant de leur existence.
J’étais fatigué. L’agitation qu’avait provoqué l’apparition spectrale de ce personnage sinistre, les questions qu’il avait fait germer dans mon esprit par ailleurs déjà bien encombré, tout cela m’empêchait de percevoir avec clarté le schéma fluctuant de l’avenir. Je ne parvenais pas à me concentrer sur les lignes de Force, je ne percevais pas les points de rupture comme Maître Windu me l’avait enseigné. En proie à la confusion je quittai le dispensaire sans un mot et pénétrai dans la forêt, laissant mes pas me conduire le long d’un sentier jonché d’épines de résineux, un simple ligne, un tracé incertain dans l’enchevêtrement obscure des arbres et des ronciers. Combien de temps s’écoula, je ne saurais l’affirmer avec certitude. Replié en moi-même, égaré dans mes réflexions, je ne me rendis pas compte que le chemin avait finit par s’évanouir dans la végétation, me laissant errer sans repères au milieu de fougères aussi hautes qu’un homme, le visage humide de rosée. Le cri aigu d’un rapace déchira l’air matinale. Je repris ma route.
J’atteignis un torrent dont les eaux d’un bleu sombre couraient le long des flancs de la montagne avant de s’écraser dans un fracas assourdissant sur un massif bouclier de granite. Brutalement contrariés dans leur course démente, les flots agités retrouvaient un peu de quiétude au-delà, se muant en un ruisseau presque tranquille. Je méditais ici une longue heure, laissant mes pensées se noyer dans le rugissement des eaux, m’abandonnant au vide intérieur. Je rejetai comme une vêture souillée mes noires inquiétude et mes craintes. La Force m’emplit peu à peu. Tel un arbre, puisant l’énergie de la terre à sa source, j’étendais les racines de mon esprit en un réseau croissant, dans les profondeurs de la Force. Je percevais la multitude des vies qui m’entouraient comme des étoiles pulsantes, des cœurs battants d’énergie et cette myriade illuminée formait une colossale nébuleuse. La forêt était comme une galaxie qui s’offrait aux yeux de l’âme.
Alors que je m’abandonnais au flux et au reflux de la Force une discordance apparut, d’abord légère, presque imperceptible, comme l’est une note fausse d’un quart de ton perdue dans un ensemble symphonique. Puis cette discordance gagna en substance, enfla comme une cacophonie. Il me sembla soudain que mes perceptions s’affaiblissaient et un bourdonnement envahit mes oreilles.

- La lutte est vaine, dit calmement une voix rauque, comme assourdie par la distance, quelque part dans mon esprit. Je suis…une évidence, je suis…nécessaire.
- Qui es-tu ? répliquais-je aussitôt en luttant pour conserver mon calme.
- Qui je fus serait une question plus juste.
- Réponds ! lui intimai-je.
- Tes pouvoirs n’ont pas prise sur moi, gronda-t-il. Je fus, je suis et je demeure à jamais plus puissant que tu ne le seras jamais !
- Es-tu Dexeus Vega, ce seigneur de guerre Sith, qui fut appelé le Conquérant des Cent Systèmes par ses fanatiques Massassis ?
- Non mon ami.
- Nam Vega, Maître des Cimes de Feu et qui périt à Ruusan ? proposais-je encore, me remémorant ce que j’avais découvert dans les archives du Temple sur la vieille lignée oubliée des Vega.
- Ton intuition te ferait-elle défaut Jedi ? me railla-t-il.
- Peut-être n’es-tu rien d’autre que ce que tu parais être, lançais-je, piqué au vif. Peut-être n’as-tu jamais été autre chose que cela. C'est-à-dire presque rien.
- Je te trouve bien acerbe Jedi. Il te faudra plus que des mots, aussi tranchants soient-ils, pour me vaincre.
- Que me veux-tu ?
- Je te retourne la question.
- Je ne me souviens pas avoir mandé ta présence.
- Sur ce point, il se pourrait que tu te trompes…d’une certaine façon.

J’avais beau m’exercer à ordonner mes pensées, il me semblait qu’à chaque fois une conscience maligne y semait aussitôt le chaos. Je reconnus les prémisses de la colère. Il y avait d’abord cet agacement, comme une irritation de la conscience, puis venait l’impatience, pareil à un bouillonnement de l’esprit. Toutes mes pensées abandonnées revenaient à moi comme une marée nauséabonde, ramenant avec elle mes craintes, mes doutes et toutes les choses sombres qui végétaient dans les profondeurs de mon crâne.

- Retourne à tes douleurs et aux souvenirs de tes défaites passées Sith, lançais-je avec force. Je perçois tes desseins et tu perds ton temps avec moi. Ni tes mensonges, ni ta ruse perfide ne m’égareront.
- Tu sembles bien sûr de toi jeune Maître Vega. J’aurais plus de plaisir encore à te voir t’effondrer.
- Ne te réjouis pas trop vite.
- Ta défaite est consommée. C’est inéluctable.
- Qu’en sais-tu ?
- Le temps est venu pour le Côté Obscur de régner à nouveau. En tout lieu…et en tout être.

Alors que je m’apprêtais à répliquer je sentis qu’il disparaissait de la Force, un peu comme la flamme d’une bougie qui s’éteint dans un souffle. Je me relevai, épuisé par cette intrusion et stupéfait par l’évanouissement soudain du spectre, cherchant dans la Force un signe de sa présence récente, une rémanence, même infime. Mais rien ne subsistait de son passage, ni cette confusion qui m’avait assaillit, ni cette colère sur le point de s’enflammer.

- Il est parti, dit Milessa derrière moi, de cette voix légère qui la faisait paraître si fragile.

Elle m’observait, assise sur un rocher au milieu de l’eau, son bâton noueux posé en travers des cuisses. Je ne l’avais même pas entendu se glisser près de moi.

- Tu l’as senti ?
- J’ai senti la mort. En fait, j’ai senti une absence dans la Vie.
- Il a disparut en un clin d’oeil. Comme éclipsé. Je n’avais jamais vu cela auparavant.
- Il a fait de même la nuit dernière, affirma Milessa. Cela t’as échappé parce que tu ne pensais qu’à mettre un nom sur ce visage alors que je cherchais à comprendre ce qu’il était.
- C’est un spectre, rien de plus. Les Vega ont produit beaucoup de guerriers, dont quelques uns furent de grands maîtres Jedi. D’autres menèrent des armées pour la gloire de l’empire Sith. Peut-être devrais-je contacter les bibliothécaires du Temple afin de lancer une recherche.
- Et si ce n’était pas vraiment cela. Pourquoi ce spectre te poursuivrait-il jusqu’ici alors qu’il est probablement mort bien loin d’Alderaan. Ne devrait-il pas être prisonnier du lieu même de sa mort ?
- Il est une émanation du Côté Obscur. Depuis toujours, on enseigne aux padawans que les deux aspects de la Force sont toujours présents en un lieu donné. En outre, temps et espace peuvent être abolis à travers elle. Maître Yoda n’est-il pas capable de contempler l’avenir comme le passé, de voir d’autres lieux et d’autres temps ? Il n’est pas inimaginable que ce spectre puisse s’affranchir des distances.

Je n’étais guère convaincu par mon explication et je voyais bien que Milessa ne l’était pas davantage.

- Quelque chose t’intrigue, je le sens, affirmais-je alors que je m’approchai d’elle et posai une main amicale sur son épaule frêle. Je la sentis trembler.
- Peut-être devrais-je te parler sans détour
- La franchise est plus souvent profitable que l’inverse.
- Il se cache en toi.

J’eu l’impression que l’air s’était brusquement rafraîchi.

- Comment est-ce possible ? questionnai-je choqué. Se pourrait-il qu’il puisse outrepasser mes défenses mentales et disparaître dans les replis de mon esprit ?
- Il a semblé se fondre dans le flot de tes pensées. Comme si lui-même n’était rien de plus que...l’une d’entre elles.
- Absurde, répondis-je un peu durement.
- Peut-être devrais-tu envisager la possibilité qu’il ne soit qu’une création, hésita-t-elle.
- Une illusion…c’est possible, admis-je. Ce serait une tactique envisageable. Essayer de perturber l’adversaire avant la confrontation directe est souvent efficace. Mais ça n’explique pas sa disparition. Tu es certaine de tes perceptions ?
- Je ne sais pas, répondit-elle confuse. Peut-être ai-je été abusée moi aussi. Je t’ai dit hier que je pensais qu’il pouvait être attiré par quelque chose en toi. Mais peut-être qu’il existe à cause de cette chose en toi.

Milessa était mal à l’aise et moi je surnageais dans un vaste océan d’incertitudes, aveuglé par un soleil trompeur. En outre, je discernais chez mon amie une répugnance à parler qui me semblait déplacée chez cette jeune femme entière et directe.

- Je prendrai en considération ton hypothèse, je te le promets Milessa, la rassurai-je. Je pars en reconnaissance. Il est plus sage de s’assurer qu’ils n’ont pas de poste avancé dissimulé quelque part dans la région que d’attendre un nouveau raid.
- Sois prudent, lâcha-t-elle d’une voix étrangement éteinte. Je sens le danger autour de toi. Comme un piège qui se referme.

Elle posa une main à la peau fraîche sur ma joue. Il y avait tant de tendresse dans ce simple geste que j’en fus ému. Craignant de trop me dévoiler, je l’abandonnai près du ruisseau, petite forme incertaine au milieu des arbres gigantesques.

***



Le chasseur Delta 7 classe Aethersprite de Kuat Propulsion, conçu pour les Jedis à l’instigation de Maître Saesee Tiin, était un appareil d’une manoeuvrabilité exquise. Tutoyer la cime des arbres aux commandes de cette sublime pointe de flèche aérospatiale avait de quoi griser le plus impavide des Jedis. Et je n’étais pas, et de loin, le plus monolithique des maîtres de l’ordre. De fait, c’est avec un plaisir juvénile que j’ondoyais sur cette vaste prairie mouvante à bord de mon petit chasseur, oublieux pour un temps de la menace qui semblait grandir autour de moi, ombre silencieuse et inquisitrice.
Pour autant, je ne délaissai pas l’objectif premier de ce vol de reconnaissance : trouver cette hypothétique base de repli des chasseurs de primes et éventuellement, si j’en avais la possibilité, ramener des preuves de l’existence d’un réseau illégal sur Alderaan. J’ordonnai à mon unité R4 d’activer un protocole de recherche senseur archi-classique de la marine républicaine. Le petit astromécano sifflota pour accuser réception de mon ordre et se mit au travail. Je découpai mentalement l’espace aérien en un quadrillage simple pour faciliter ma recherche et débutai vraiment ma reconnaissance.
Mon regard se promenait sans cesse, depuis mes consoles de bord jusqu’à la verrière de transpacier du cockpit. J’étais attentif à tous les détails du relief et de la végétation, affinant ma vue grâce à la Force, alors que l’écran de commande des senseurs émettait des séries de signaux lumineux et sonores. Je volais ainsi pendant une bonne heure, entièrement immergé dans cette tâche apaisante, pendant que glissait sous mes yeux un décor à la beauté éthéré, peinture éclatante des merveilles de la Force. Je pensais à Milessa, à ses yeux qui brillaient d’une révélation trop lourde à porter, à ses lèvres figés par le doute et l’indécision. Je soupçonnais le plus dur, le plus impensable à mes yeux, la contradiction douloureuse du cœur et de la raison et malgré la réticence pudique que me dictait la sagesse, l’adieu aux armes m’apparaissait doux et sans tâches.
L’alarme senseur bipa à un rythme soutenu. Un bref avertissement de R4 défila sur mon écran principal, courte ligne en langage basique : structure métallique enterrée, source d’énergie importante, appareil en mouvement, dégagement d’énergie ionique. Je demandai à R4 d’affiner les résultats et de m’obtenir des coordonnées précises. Une nouvelle série de données défila sur l’écran : Structure enterrée de type station-relais d’holoémission, transporteur classe inconnue en ascension lente dans le carré 123-254, 20 formes de vies détectées, type humanoïde.
Je piquai droit sur le tapis végétal, rasant les arbres pour éviter d’être détecté trop facilement par le système d’observation de la base. Je fis donner toute la puissance des moteurs ioniques Kuat, opérant des fréquents changements d’assiette et de brusques glissades latérales pour dérouter les appareillages de détection adverses. R4 bipa un avertissement : appareil sur vecteur d’approche rapide. Je jetai un rapide coup d’œil à l’écran de navigation principal. Une petite forme se détacha sur l’écran de contrôle senseur, puis une autre, plus petite encore, en jaillit à grande vitesse, droit dans ma direction. L’alarme hurla le signal caractéristique d’une alerte torpille et l’icône symbolisant une ogive à proton apparut dans le coin supérieur gauche de mon viseur tête haute.
Je fis appel à la Force, la laissant envahir mon esprit et dessiner les contours du petit monde qui m’entourait avec une netteté surprenante. En l’espace de quelques secondes, je faisais corps avec mon Delta 7, paré à affronter le feu du combat. J’attendis la torpille jusqu’à ce qu’elle entrât dans mon champ de vision, l’observant à travers la Force, détaillant ses infimes corrections de trajectoire impulsées par son système de verrouillage de cible. Détaché, j’admirai la Mort s’avancer vers moi. Au dernier instant, je fis un break gauche si rapide que je manquais de m’évanouir sous l’effet de ce brusque changement de trajectoire. Le système d’acquisition ne pu réagir avec suffisamment de promptitude et la charge de mort fila comme une comète vers la forêt avant de s’écraser, libérant toute sa puissance sur plus d’un hectare de végétation qu’elle réduisit en cendre fumante dans un éclair jaune-orange.
J’entrevis le visage lunaire d’Asajj Ventress à travers la verrière sphérique de son curieux appareil lorsqu’il frôla le mien. J’étais prêt à parier cent crédits qu’elle tempêtait en maudissant les Jedis. Je me permis un sourire. C’était en quelque sorte rassurant de la savoir derrière les événements de la nuit dernière, elle que je connaissais bien pour avoir croisé sa route lors de ce qui fut un moment mémorable de fureur martial. Depuis mon arrivée sur Alderaan, je n’avais fait que piétiner dans l’obscurité, me cognant contre des murs aux arêtes saillantes. A présent je savais ce que j’affrontais.

Combattre ton adversaire, c’est lire dans son cœur et dans son esprit, déchiffrer les mystères de son âme. Chaque geste, chaque regard, chaque inspiration et chaque expiration cache un signe, une information. Il faut se battre avec son sabre et avec son regard, l’un et l’autre parfaitement affûtés.

Je pris pleinement conscience, à cet instant, de la justesse des propos de Maître Windu. Asajj Ventress m’était intime au sens où j’avais entrevu tout ce qui faisait qu’elle était Asajj Ventress. Sa colère, son désir de vengeance, la douleur d’avoir perdu son maître. Rien ne m’avait échappé et presque tout avait été dit lors de cet affrontement et des plaies ouvertes, dans le corps comme dans le cœur.
Mes senseurs m’indiquaient que l’appareil de Ventress s’était calé dans mes six heures après un virage serré, ce qui signifiais que je n’allais pas tarder à recevoir un autre cadeau empoisonné. Une salve de canon-laser fit miroiter mes boucliers tandis que je me lançai dans une série de vrilles folles afin de gêner le plus possible la visée d’Asajj. Je piquai brusquement dans une gorge étroite, filant comme un trait d’arbalète au-dessus des eaux de la rivière qui serpentait loin au fond. Ventress ne me lâchai pas, faisant tomber une pluie de Tibanna tout autour de mon mince esquif. Dans le communicateur, R4 ululait des avertissements.

- Je sais mon vieux, je sais, le rassurai-je. Laisse-là s’épuiser. Son appareil est moins rapide que le mien. Je peux me permettre de la faire tourner en bourrique.

Nouvelle série de bips.

- Non R4 je sais ce que je fais je t’assure.

J’exécutai une chandelle si soudaine que Ventress me dépassa avant même d’avoir réagit. Cependant elle ne fut pas longue à se remettre en selle. Je corrigeai promptement mon assiette et expédiai une rafale de mes quatre canons asservis dont l’impact fit naître une brève iridescence à la surface de ses déflecteurs tandis qu’elle virait violemment pour me faire face. Je lâchai une torpille à proton. Elle fit de même dans la demi-seconde suivante. Les deux projectiles, attirés l’un l’autre par leurs systèmes de verrouillage, se percutèrent en plein ciel. Je traversai le nuage de feu de cette double explosion en même temps que mon adversaire, dans un concert de bips et d’alarmes d’urgence. Mon bouclier était dans le rouge.
Je filai à nouveau en direction de la station-relais qu’avait repéré R4, toujours suivit fidèlement par Ventress et sa rage opiniâtre. A travers la Force je pouvais sentir toute l’intensité de sa haine. Sa voix emplit le cockpit lorsqu’elle parvint à établir une communication avec moi.

- File Jedi, file, me railla-t-elle. Compte sur moi pour ne pas te lâcher !
- Le contraire m’aurait étonné Ventress, répondit-je tout aussi moqueur. Moi aussi je suis ravi de te revoir. Le souffle brûlant de ta haine sur ma nuque me manquait tant.
- Ce sont mes sabres qui bientôt te brûleront ce cou Sidh Vega, cracha le disciple de Dooku avec une ferveur démente dans la voix.
- Posons-nous afin que je te montre à quel point tu fais erreur.

J’étais sûr de moi et de mon art comme jamais auparavant. Si Ventress avait atteint une maîtrise admirable dans la Voie à deux sabres, je la surpassais aujourd’hui pour une raison essentielle qui échappait totalement à la compréhension d’un être aussi tourmenté. Car c’était une voie difficile dans laquelle on ne pouvait toucher à l’excellence qu’à la seule condition de se fondre dans ses sabres, de laisser pensées et émotions s’évacuer. L’esprit n’était pas tout entier à l’art. Bien plus que cela, l’Esprit était tout entier Art, tout entier Sabre. Cette idée maîtresse m’avait été inspirée par l’observation de Maître Windu, alors que nous combattions ensemble dans les salles d’entraînement du Temple Jedi, sur Coruscant, pendant ces longues heures où mes sabres-laser brassaient l’air ou se fracassait contre la lame violette de mon maître, sans jamais trouver de faille, sans découvrir la moindre ouverture. J’étais vaincu invariablement, dépassé, surpassé. Un pauvre padawan agenouillé par l’épuisement. Maître Windu ne disait rien, m’observant avec cette sévérité coutumière qui m’effrayait un peu, lorsque j’étais enfant.

Un jour il me dit ceci :

Tu t’agites trop vainement. Alors que tu ne devrais penser qu’à tes gestes et tes enchaînements, tu penses à moi, tu penses à ce que dirait Maître Yoda, tu penses à tes parents qui te manquent. Trop d’agitation dans ton esprit. Ce n’est pas bon. Ce qui est bon c’est le calme. Ce qui est bon ce n’est pas l’absence d’émotion ou de pensées, mais c’est la non-émotion et la non-pensée. Rien ne doit venir te perturber, rien ne doit venir briser l’union du maître d’armes et de son sabre. Ces sabres doivent être en toi et toi être en eux. Un seul être d’énergie et de paix.

Ces mots résonnaient encore dans mon esprit quand je pressentis le tir du missile depuis le sol. Sans ce bref instant de clairvoyance parfaite offert par la Force, j’aurais sans doute été désintégré. Au lieu de quoi je fis une violente embardée qui m’amena au ras des arbres, alors qu’à bâbord disparaissait dans les nuages un missile sol-air égaré. Mon Delta 7 heurta un pin et je partis aussitôt en vrille horizontale alors que Ventress, opportuniste, achevait mes déflecteurs d’un dernier tir. L’appareil n’était pas endommagé mais il était impossible pour moi de m’élever à nouveau. Ventress avait ionisé une bonne partie de mes commandes. Je me posai tant bien que mal dans une trouée, sur un sol inégal jonché d’arbres morts, au milieu de fougères qui engloutirent mon chasseur, m’offrant un camouflage visuel plutôt réussi. J’ouvris la verrière et m’assurai du bon état de R4 qui piaula faiblement avant de m’indiquer que l’appareil de Ventress approchait rapidement de mon aire d’atterrissage improvisée. La nef globuleuse se plaça en vol stationnaire au-dessus de la trouée, ombre menaçante se découpant sur un ciel aveuglant. Je m’apprêtais à recevoir dignement une dernière salve lorsque je fus percuté dans le dos par une décharge foudroyante. Je maudis ce bref moment d’inattention alors que je plongeais dans le néant.
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Messagepar Django » Dim 04 Sep 2005 - 1:17   Sujet: 

Voila encore de la lecture. Je suis en train d'imprimer. je donnerais plus tard mes impressions.

@ plus
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Messagepar Lowie » Dim 04 Sep 2005 - 11:55   Sujet: 

Moi aussi je suis overbooké en FF : je lirais la suite en cours de semaine impatient de connaître les impressions de Django sur cette belle FF :) premier tome des aventures de Maître Vega yes un nouveau cycle prélogique :D .

Lowie.
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Messagepar Cesba » Mer 07 Sep 2005 - 23:32   Sujet: 

Attendez, je pige pas, c'est la seconde partie de quoi, Pénombres ?

On peut pas se contenter encore une fois d'un seul topic, comme d'hab ? :perplexe:

Je sens que je définir quelques regles moi...
- Shepard, isn't the Bible kind of specific about killing ?
- Very specific, it is. However, somewhat fuzzy around the area of kneecaps...
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Messagepar MasterVega » Jeu 08 Sep 2005 - 9:40   Sujet: 

Ma nouvelle est complète dans ce topic...

Il ne faut pas tenir compte des anciens posts, désolé.
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Messagepar MasterVega » Ven 09 Sep 2005 - 20:21   Sujet: 

Et un petit bond de plus dans l'histoire...bonne lecture



J’ouvris les yeux dans une obscurité presque totale, rendue à peine moins opaque par la faible lueur bleutée que dégageait le champ de force qui m’emprisonnait. Quelqu’un d’autre se tenait dans la pièce, une forme haute d’où émanait avec vigueur le Côté Obscur et dont la lente respiration constituait le seul son perceptible avec le vrombissement exaspérant du générateur de champ.

Comment trouvez-vous notre chambre d’hôte ? me lança depuis les ténèbres une voix profonde au phrasé aristocratique. Vous excuserez la pauvreté du service mais en tant que Jedi cela ne doit guère vous incommoder Maître Vega.
Je suis touché par votre invitation Comte Dooku, répliquai-je glacial.
Il est vrai que notre dernière rencontre fut plutôt frustrante. Géonosis consitua davantage un stupide massacre qu’un affrontement digne de ce nom. Quel gâchis !

Je fus surpris de la sincérité que je percevais dans sa voix lorsqu’il prononça ces derniers mots. Mais je n’ignorais pas le talent de Dooku pour la duperie et les faux-semblants.

Vous étes le seul responsable de la mort de centaines de mes frères Dooku, répondit-je, sentant la monter en moi la fureur au souvenir des corps jonchant le sable de l’arène. Mes frères et mes sœurs abattus sur ordre de ce meurtrier, de ce traître. Ce gâchis est votre œuvre Maître.

Je l’affublai de son vieux titre Jedi avec un mépris évident mais le coup était bien faible. Dooku eut un petit rire.

Mon œuvre ! C’est la résistance absurde de Maître Windu qui a causé la mort des vôtres. Je lui ai offert une reddition honorable mais l’orgueil du Korunnai a été le plus fort. Accepter la défaite est une chose impossible pour lui.
Vous ne nous auriez pas laissé vivre quelle qu’ai été la décision de Maître Windu.

Dooku ne répondit pas mais son silence fut éloquent.

Tout cela appartient maintenant au passé Maître Vega. Les grands hommes regardent toujours vers l’avenir. Et dans cet avenir vous pourriez jouer un rôle important.
A votre service je suppose, dis-je sans me départir de mon mépris.
Précisément. Vous êtes un guerrier magnifique Sidh Vega. Vous compter parmi mes lames fidèles serait une satisfaction immense pour moi. Qui oserait défier un homme qui s’entoure de pareils combattants. Assajj Ventress, Sora Bulq…Sidh Vega.

Je sentis son pouvoir grandir. Il usait contre moi des arts Sith du mensonge et de la corruption, choisissant avec soin intonations et mots, appuyant ces derniers avec toute la puissance du Côté Obscur. J’affinai ma concentration afin de dresser contre lui des murs infranchissables. Mon esprit devenait forteresse.

Votre résistance ne saurait durer Maître Vega, reprit Dooku d’une voix où perçait un dépit feint. Chaque heure, chaque jour passé dans la réclusion entamera un peu plus vos défenses. Le temps joue pour moi. Vous êtes tacticien de grand talent Maître, vous devriez comprendre cela mieux que quiconque.
Je ne vous rejoindrai pas Dooku, affirmai-je sans émotion. Vous devrez me tuer.
Si seulement vous compreniez tout ce que le Côté Obscur peut vous apporter, continua-t-il avec passion et sans tenir compte de ce que j’avais dit. Grâce à lui vous pourriez parvenir à un degré de maîtrise que Maître Windu ne pourra jamais approcher ! Vous êtes encore si jeune et vous surpassez déjà tant de vos pairs. Usez de votre sagesse et analysez les choses avec froideur et détachement. Vous saurez alors où est votre intérêt. Je sens le Côté Obscur en vous, grandissant, envahissant. Je perçois ce nœud de puissance brute en vous.

Avait-il lui aussi, comme Milessa, entrevu ce spectre si familier, cet esprit mystérieux ? Je commençai à nourrir des soupçons sur sa nature exacte et tout ce que j’imaginais était propre à me glacer d’effroi. Une angoisse me vrillait les entrailles, lancinante. Dooku ne cessait de parler, me martelant à coup d’arguments, usant de ses pouvoirs pour anéantir ma volonté, tournant dans l’ombre de cette pièce comme un prédateur patient et cruel. Je me vis pulvériser le générateur de champ d’une simple impulsion de la Force, bondir sur Dooku, arracher son sabre élégant de sa ceinture avant d’en plonger la lame brûlante et rougeoyante dans sa bouche maudite. Non pensai-je ! Ce n’est pas moi, ce n’est pas moi ! J’inspirai lentement afin de maîtriser cet afflux brutal de colère et de haine et je n’y parvins qu’au prix d’un effort colossal. Du coin de l’œil, je crus voir la forme éthérée de ce spectre armé de pied en cap.

Qu’est-ce que cela, lança-t-il alors que ses yeux se posaient avec un étonnement mêlé de plaisir sur la forme floue et intangible du spectre. Que voilà un spectacle surprenant ! Ce sont donc là les tréfonds les plus intimes de votre âme Maître Vega ? Ne vous l’avais-je pas dit !
Que racontes-tu vieillard ! grondai-je alors qu’une onde de fureur agitait mon esprit et mon corps.

Je vis l’ombre fantomatique esquisser un sourire. Mes pensées se confondaient en un maelström rugissant, rien ne m’apparaissait clair et défini pas même ce que je tenais pour des vérités absolues ou des évidences. L’espace d’une seconde, je doutais même de ma propre existence. Enkysté au coeur de cette tempête, il y avait cette tumeur noire et affamée, croissant toujours plus vite, ce monstre surgit de la mémoire génétique de ma lignée.

Le Côté Obscur est à l’œuvre en vous mon ami, il prend peu à peu sa place. Bientôt vous serez prêt. Votre accomplissement est proche.
Sois maudit Dooku.

Le Comte quitta la pièce.

Je vous confie Maître Vega, Asajj, dit-il moqueur. Qu’il parte avec vous dés demain. Je rejoins nos quartiers généraux.
Bien Maître, répondit Ventress, froide et dévouée. Il en sera fait selon vos désirs.

La présence de Dooku diminua et disparut et il ne demeura plus dans la pièce que celle, agressive, d’Asajj Ventress. Une lumière douloureuse éclaira la salle me forçant à plisser les yeux, mais je ne manquai pas d’apercevoir mes sabres bien en évidence à la ceinture de la tueuse de Jedis. Elle arborait un rictus insolent teinté de condescendance, tout en exhibant fièrement son trophée de guerre.

Te voilà vaincu et soumis, susurra-t-elle. Je confesse y trouver un grand plaisir. C’est ainsi que les Jedis me plaisent…silencieux, impuissants…faibles.
Tu me déçois Ventress, répondit-je. Ton orgueil et ta confiance en toi ne sont que les masques trompeurs d’un esprit médiocre.

Mes mots avaient l’amertume du poison et je regrettai aussitôt mon manque de subtilité. Bien davantage que la sagesse, c’était la hargne qui dictait mes mots depuis que j’étais prisonnier des Séparatistes, et je ne parvenais pas à enrayer ce processus inéluctable qui me privait peu à peu du contrôle de mes émotions. Comme un animal piégé, je cherchais à mordre mes geôliers.


Aboie chien, grogne et montre tes crocs, persifla-t-elle tout en tournant les talons. Muselé, tu n’es qu’un chiot inoffensif.

Sa voix se perdit dans le couloir qui s’ouvrait en pente douce vers la surface. Une dernière lueur me parvint de l’extérieur avant que, dans le chuintement d’un sas, des ténèbres épaisses et humides ne s’abattent à nouveau sur moi.
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Messagepar Django » Sam 17 Sep 2005 - 18:44   Sujet: 

Je viens de finir de lire "PENOMBRES". J'ai aimé cette FF qui nous donne une nouvele vision sur la dualité entre le "côté clair" et le côté obscur".

Les personnages ont été étudiés avec une justesse remarquable, mettant en avant ausi bien leur aspect physique que phycologique.

La description des lieus est si bien détaillée qu'elle nous donne envie d'aller y faire un tour. Surtout dans le havre de paix de Mélissa.

Le côté obscur attirera-t-il SIDH VEGA? J'espère que nous le serons dans un prochain épisode.

Allez la suite SVP

@ plus
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Messagepar MasterVega » Mar 20 Sep 2005 - 23:13   Sujet: 

Bon, la fin se précise...mais ce ne sera pas encore pour cette fois-ci (il en reste plus beaucoup je le promets) :D


Seul. Enchaîné avec mon échec. On m’avait proposé un duel et j’avais été vaincu. Certes, Dooku était un maître à ce jeu là, comme à beaucoup d’autres, mais je n’avais rien opposé de plus consistant à son habile offensive que quelques réparties fadasses, comme si l’abdication était survenu avant même le début des hostilités. La frustration m’habitait depuis de longues heures, et je ressassais sans cesse mes erreurs. Plus je les considérais, plus elles m’apparaissaient inhabituelles, rendues inévitables par des facteurs que je ne maîtrisais pas.
J’aurais dû être en paix mais j’accumulais mille agacements et beaucoup de questions dont les réponses étaient fuyantes. A moins que je n’eu pas le courage de les affronter. Un trouble remuait la Force autour de moi et en moi. Le visage de Milessa se glissa à nouveau dans mes pensées, ovale harmonieux illuminé par un regard solaire et je crus entendre son timbre léger, comme un murmure, si ténu qu’on l’eut dit venu des tréfonds de mon subconscient. A ce moment là je somnolais, épuisé par l’action du champ de rétention sur mon organisme. Je savais que Dooku avait fait configurer le dispositif pour un Jedi, de façon à ce que le prisonnier, lentement drainé, ne puisse faire usage de la Force. Mollement, je reposais sur le sol métallique, bercé par le bourdonnement du générateur sous moi, croyant rêver la voix de la femme qui habitait mon esprit.

- Sidh ? hésita la voix de Milessa.
Je sentis la Force vibrer doucement le long d’un courant ténu qui semblait agir comme un ombilic. Au moins ne rêvais-je pas.
- Tes facultés à établir un lien télépathique m’impressionnent, répondit-je.
- Où es-tu ? Je perçois à grande peine ton esprit.
- Prisonnier d’un champ de rétention, au fond d’un bunker.
- La base dont t’as parlé le chasseur de primes ?
- Sans doute. Et le Comte Dooku est derrière tout ça, bien qu'agissant indirectement. En fait tout s’est résolu beaucoup plus vite que je ne l’espérais et pas vraiment de la façon dont je l'envisageais. Mais à présent je suis incapable d’agir. Mes forces sont sapées Milessa et je tiens à peine sur mes jambes. Quant à faire usage de la Force…
- Si seulement je pouvais te localiser avec plus de précision, lâcha-elle avec une pointe d'exaspération. Bail Organa aurait tôt fait d'envoyer un détachement pour te tirer de là et mettre un terme à l’activité de cette base.
- Ne t'inquiètes pas tant pour moi, la rassurai-je. Un Jedi est rarement à cours de ressources. Mais il faut faire vite car Dooku compte me transférer dés demain vers ses quartiers généraux. Contacte Organa maintenant. Autant que je sache, le croiseur Aeternia doit se trouver dans les parages et une bonne escouade de clones ARC devrait faire l’affaire. Cependant, intervenir trop tôt n'arrangerait pas nos affaires. C'est la tête du réseau qu'il faut trancher. Les subalternes ne nous intéressent guère et si nous frappons maintenant, ce soi-disant « négociant » aura tout le temps d'effacer les traces derrière lui et de mettre les voiles. Nous devons être patient.
- Je pourrais peut-être établir une liaison avec ton unité R7 pour obtenir les coordonnées de la base, proposa Milessa.
- Peine perdue, répondit-je aussitôt. Ils l’ont sûrement désactivé. Oublie également la balise de détresse de mon chasseur.
- Comment vas-tu te tirer de là ?
- J’ai une petite idée à ce sujet mais je dois d'abord essayer de reconstituer mes forces.

Je sentis Milessa rompre le contact, ouvrant en moi un gouffre si considérable qu'une panique soudaine menaça de me submerger. Je respirais profondément, posant un regard détaché sur le fantôme qui se découpait dans la pénombre de la cellule, ses prunelles froides rivées sur les miennes, son sourire glacé horriblement étiré sur un masque de mort. Un nouveau combat, une nouvelle lutte...un champ de bataille douloureux...moi. Car je m'étais rendu à cette imparable évidence, à savoir qu'il n'y avait en cette forêt majestueuse, toute de sérénité, nul fantôme surgi des éons ténébreux des guerres siths. Nul seigneur de guerre défunt venu d'un autre temps pour assouvir sur sa descendance un besoin impérieux de domination, d'asservissement. La seule forêt hantée était celle de mon âme et cette chose désincarnée ne pouvait être que le reflet de mes propres faiblesses, le miroir de mes désirs sombres. Peut-être même que l'agitation surnaturelle des bêtes de la forêt n'était que la manifestation inhabituelle et déroutante du Côté Obscur qui cherchait à se répandre hors de moi. Je devais triompher à tout prix, chasser cet inquiétant cortège d'ombres grimaçantes qui grandissait dans mon esprit, peur, frustration, colère, haine...tout devait se consumer en un holocauste purificateur. Je pouvais me sentir, à travers la Force, arrivé à un moment essentiel de mon existence. De mes choix dépendraient bien des choses du futur. C'était une conviction quasi-viscérale.
Malgré mon épuisement, je puisais dans la Force, gagnant en retour un peu de l'énergie nécessaire pour quitter ma prison. Je demeurais inerte, le front collé contre la plaque d'acier du sol, la main plaquée au-dessus du compartiment où, supposai-je, devait se trouver le générateur de champ. Les secondes s'écoulaient avec une lenteur pesante, me laissant en équilibre précaire entre espoir et désespoir.

- Regarde-toi à présent, cracha mon âme noire avec véhémence. Quel misérable pitre tu fais, ainsi enfermé. N'as-tu donc nulle volonté pour abdiquer aussi vite. Si seulement tu comprenais la vraie nature de ton pouvoir !
- Fais silence je te prie, répondis-je sans ciller, tentant de reconquérir un peu de cette sérénité disparue lors de ma conversation avec le comte Dooku. Tes divagations gênent ma concentration.
- Concentration dis-tu ? Mais que te reste-t-il de pouvoir à concentrer misérable jedi abattu. Rien. En as-tu jamais réellement possédé ? Sais-tu au moins ce que c'est ?
- N'essaies pas de m'entraîner dans les méandres de tes mensonges, continuai-je, sentant le calme s'imposer à nouveau en moi. Tes pièges sont bien trop évidents.
- Le vrai pouvoir c'est la contrainte, reprit-il en ignorant mes paroles, cherchant à m'attirer dans sa logique trompeuse. Imposer aux autres sa volonté, dicter ses choix, voilà la définition du pouvoir. Qu'ont donc fait les Jedis, si ce n'est accepter, en chiens couchants, les désirs incohérents et ridicules de cette république en putréfaction ?
Je connaissais trop bien cette rhétorique pour l'avoir faite mienne un temps, avec moins de rage sans doute, mais j'étais alors davantage maître de moi. Ce que je sentais de venin dans les propos de mon impalpable adversaire n'était que la conséquence de mon propre désespoir face à l'anéantissement de tout ce que j'avais juré de protéger. Ce spectre hurlait ma colère.
- C'est cette vision de la Force qui explique pourquoi les Siths n'ont jamais rien construit de durable en vingt-cinq mille ans d'Histoire galactique, rétorquai-je avec autorité. Leurs oeuvres ne furent que vent et poussière. Trop occupés à se quereller, à se méfier les uns des autres, ils n'ont jamais considéré avec la sagesse nécessaire l'avenir de leur civilisation. Les Siths n'étaient pas des bâtisseurs. Ils ne savaient qu'anéantir.
Ces quelques mots me firent prendre conscience de ce pourquoi j'aimais tant cette République. Aussi vieille que la mémoire, elle demeurait l'oeuvre politique la plus achevé que les races de la galaxie aient réussi à produire et, même moribonde, elle demeurait la meilleure solution face à l'anarchie. Quoiqu'il puisse arriver, elle vaudrait toujours mieux que les démentiels empire Sith et toutes les folies issues des cerveaux calculateurs et avides de tous les tyrans et seigneur de guerre qui sommeillaient derrière les sourires hypocrites d'un bon nombre de sénateurs.
- A présent, regarde-là s'effondrer ta république ! éructa-t-il. Regarde où votre ordre en est arrivé pour n'avoir pas compris que ce sont les luttes de pouvoir qui font couler un sang neuf dans l'Etat. Ce qui est jeune et fort remplace ce qui est vieux et faible. C'est ainsi, dans cette perpétuelle incertitude que l'Etat se forge, dans cette remise en question permanente, dans cette tension salvatrice. Un système, quel qu'il soit, doit toujours demeurer vigilant, prêt à frapper avec promptitude et sans retenue ses ennemis à l'intérieur comme à l'extérieur. S'il disparaît, c'est qu'il n'était point assez fort.
Dément. Tout ce qu'il y avait de pourri dans ce crâne martelé de douleur, tout ce qu'il y avait de fiévreux et de rageur, s'exprimait par les lèvres de cette entité de cauchemar, dévidant l'écheveau grinçant de la folie furieuse. Je pris conscience, alors qu'un calme parfait s'ancrait solidement en moi, que s'écoulait de mon âme l'huile noirâtre et visqueuse d'une folie ancienne endormie depuis longtemps dans le code génétique de ma famille, une aliénation héritée du fonds des âges. Je ne devais pas chercher à faire taire cet autre Vega, fébrile et délirant. Bien au contraire. Son discours haineux était la purge nécessaire à mon esprit. J'étais confronté à mes propres insuffisances. Ainsi pouvais-je les regarder en face et, me confrontant à elles, les écraser sous le poids de mes forces et de ma volonté, les chasser au loin avec l'autorité d'un Maître Jedi. De fait, j'amputais moi-même les chairs corrompues de mon coeur.
- Puisque ta raison est aveugle, laisse-moi te donner ma définition du pouvoir tel qu'il devrait être, répondis-je. Tout d'abord, il doit être partagé, car le détenir pour son propre usage n'enrichit que soi. Et le propre du pouvoir est de servir à changer les choses. Le pouvoir, c'est faire, c'est créer. Sens la Force autour de toi, vois son oeuvre. C'est la création, c'est la vie. Lorsque le pouvoir sert la liberté, la justice, la paix, ce sont des centaines de milliards d'existences que tu rends meilleures. Lorque l'intérêt personnel prédomine, tu t'habitues lentement à la possession de ce pouvoir, tu trembles à la seule idée d'en être dépossédé ne serait-ce que d'une infime parcelle et tu commences à ressentir la peur, la crainte. Et pour te protéger, tu détruis la menace supposée. C'est sans fin. Ainsi dessers-tu l'intérêt commun, prenant des décisions dictées plus par l'instinct que par la sagesse. Toute cette guerre en est le parfait exemple. Les sénateurs, pour la plupart, manoeuvrent pour conserver leurs acquis, pour en grapiller un peu plus, s'enferrant dans des complots et des machinations aux conséquences ravageuses pour la République. Ils oublient serments et idéaux et les citoyens souffrent de leurs luttes vaines. La galaxie est à feu et à sang, des vies s'éteignent par milliers chaque jour et hurlent dans la Force leur désespoir et leur douleur. Voilà où la déraison des politiques et des grands a mené l'idéal démocratique. Au bord du gouffre. Alors ne vient pas me parler de pouvoir là où il n'y a que stupidité et égoïsme.
Ce fut étrange de le voir se fondre dans la lumière qui filtrait depuis l'extérieur, de voir ses traits se diluer dans l'or pâle du soleil, s'estomper les détails de son armure. Ce ne furent que quelques secondes lentes durant lesquelles je sentis s'apaiser la douloureuse angoisse qui plombait ma poitrine et mieux encore, disparaître les doutes nombreux qui m'habitaient depuis quelques semaines, laissant mon esprit lavé et neuf. Dans un instant de brève euphorie, je compris que j'avais vaincu, au moins pour un temps, les vieux démons de mes ancêtres. Et cette victoire n'était sans doute pas des moindres.
Je ne perdai pas un instant. D'une inflexion de ma volonté, je mobilisai les quelques maigres réserves que j'avais pu rassembler et je projetai contre le générateur de champ une décharge de Force qui le fit voler en éclat. La surcharge brusque provoqua une onde de choc qui m'envoya rebondir contre la paroi derrière moi. Le souffle incertain, je restai ainsi pendant une minute, immobile, conscient pourtant que l'arrêt brutal du système de rétention risquait de ne pas passer inaperçu bien longtemps. Mais la Force m'aidait à récupérer et je fus sur pied rapidement. Je me glissai jusqu'au sas que je trouvai ouvert. Trop aisé. Ventress cherchait-elle à me tester ? Attendait-elle un prétexte pour pouvoir me tailler en pièces ? Mais il n'était plus temps d'hésiter. Je n'avais pas ce luxe.
J'avalai la pente du couloir jusqu'à la porte coupe-feu qui fermait l'abri. Les sens aux aguets, je m'agenouillai et cherchai aussitôt la présence de vie de l'autre côté, sondant la Force. Je m'attendais à percevoir l'aura agressive d'une poignée de mercenaires chargés de me surveiller…ou de m'abattre dés que je commettrai l'erreur de tenter de fuir. Mais rien de vivant ne s'agitait de l'autre côté de l'acier épais qui me barrait la route.
Ventress devait m'attendre. Elle n'avait pas laissé le moindre garde en faction devant la porte. Qu'avait donc en tête la némésis de l'Ordre Jedi ? Allait-elle prendre le risque de braver les ordres de son maître pour étancher sa soif dévorante de vengeance ? Ou Dooku avait-il élaboré un stratagème subtil pour nous pousser à l'affrontement ? Ne cherchait-il pas à mettre à l'épreuve sa bouillante disciple ? Ces questions fusèrent dans mon esprit alors que je m'enfonçai dans le crépuscule étouffant de la base.
Je longeai avec précaution une longue structure en permabéton hérissée de paraboles de dernière génération qui ne laissaient planer aucun doute sur la nature du bâtiment. Les moyens de ce réseau et de son chef devaient être considérables pour permettre la mise en place d'un holotransmetteur militaire. Je considérai un instant, tapi dans l'ombre, les implications stratégiques de ce qui se tramait dans ces forêts sauvages. Si Dooku avait noué des liens parmi la classe marchande, il y avait fort à parier que ses espions infestaient déjà certains milieux sensibles, faisant peser une grave menace sur la sécurité d'une planète notoirement peu défendue.
Mettre à jour l'identité de la tête du réseau devenait d'une importance cruciale pour la sécurité d'Alderaan et si je ne savais presque rien de l'étendue des activités de ce groupe, le seul fait qu'il soit en relation étroite avec l'homme le plus recherché par le gouvernement républicain constituait une mise en garde sérieuse. Cependant je n'étais pas persuadé d'être le plus à même de réussir dans ce genre de mission et encore moins dans ma situation actuelle. Je pris le temps de la réflexion malgré l'alarme sourde que mon instinct avait déclenché en moi. Je balançais entre deux possibilités dont aucune ne me semblait présenter beaucoup de garanties de succès.
D'une part je pouvais essayer de pénétrer dans le centre de communication afin d'envoyer un message à L'Aeternia et solliciter une force d'intervention rapide pour investir la base. Deux canonnières TIO/BA et leurs soixante soldats clones me paraissaient suffisantes pour venir à bouts de ce petit complexe. Si le besoin s'en faisait sentir – la base était peut-être protégée par un bouclier – une aile de chasseurs ARC 170 pourrait soutenir les troupes d'assaut. Avec un peu de chance, il était possible d'arrêter Ventress et une telle prise de guerre aurait sans doute un impact favorable pour l'Ordre Jedi. Mais comme je l'avais fait remarqué à Milessa, agir ainsi risquait de nous faire perdre une occasion précieuse de mettre la main sur le cerveau de ce réseau.
D'autre part, j'avais encore un peu de temps devant moi avant que l'on ne se rende compte de ma disparition. Peut-être qu'en mettant à profit ces quelques précieuses minutes, je pouvais en apprendre suffisamment pour aguiller le travail des services secrets républicains. A moins bien sûr que ma fuite inattendue ai été facilité dans un but bien précis. Un étrange pressentiment me confirma que je n'allais pas tarder à le découvrir.

***

Je ne fus pas surpris de tomber nez à nez avec la masse intimidante du projecteur de faisceau du bouclier énergétique. Caché au milieu des arbres les plus hauts de la lisière, sa cime protubérante enveloppé dans un champ isolateur destiné à préserver le personnel humain des terribles radiations générées par son fonctionnement, cette tour trapue évoquait davantage un arbre vigoureusement enraciné, avec son appareillage de câbles épais qui couraient depuis la base de la structure sur le sol forestier, puisant son énergie dans le concentrateur planté non loin.
Un homme gardait l'accès à la tour, carapaçonné dans une armure de combat datée, constellée de rayures étoilées et d'impacts de blasters. Il tenait, planté dans le creux de sa hanche, un E-11 flambant neuf et semblait patrouiller sans conviction dans le petit périmètre qui entourait la tour du bouclier. Son casque était posé sur un muret de permabéton qui ceignait une petite ouverture dans le sol, étroit goulot fermé par une porte blindée pourvue, me semblait-il malgré la distance, d'un analyseur vocale.
Ce devait être l'accès souterrain au poste de contrôle de la tour. En mettant hors service le bouclier j'ouvrirai une voie royale à l'escouade d'intervention et aux chasseurs-bombardiers. Restait à éliminer le gêneur qui traînait son dépit devant l'accès sécurisé.
Soudaine et aigue, l'alarme hurla. Je me fustigeai de mon attentisme et de ma prudence excessive alors que le garde en faction saisissait son casque afin d'obtenir des informations. En deux secondes à peine, il avait abandonné sa démarche fatiguée et repris ses réflexes de combattants, scrutant avec sang-froid et minutie les ombres de la forêt, son blaster calé à la ceinture, le doigt sur la gâchette. J'usai de la Force pour projeter mes sens et saisir les mots qu'il échangeait avec ses coéquipiers à travers le comlink intégré.
- Il est sûrement déjà loin, maugréa le mercenaire.
- Cherche et ne pose pas de question, lui intima une voix sèche. Je te paie bien pour ça ! Le commandeur Ventress n'a rien à faire des considérations de la piétaille.
- Va te faire foutre, porc de marchand ! grogna l'autre après avoir rompu la communication.
Son communicateur bipa à nouveau.
- Blender à centrecom, j'écoute, répondit-il exaspéré.
- C'est Roy, Blendy. Le patron va prendre le large. Il est possible que le jedi ait réussi à communiquer sa position et celle de la base. Le vieux veut pas prendre de risques. Désactive-moi le bouclier pour que la navette puisse décoller.
- Ok Roy. C'est tout ?
- Non autre chose, rajouta l'autre, inquiet. Gaffe à ta peau. On a un fauve en liberté.
- Sans blague, ironisa le mercenaire. J'ouvre l'œil. Mais avec ces packs senseurs républicains, maître jedi ou pas, je suis presque sûr de le renifler.
Sur ce il coupa à nouveau la communication et commença à pianoter frénétiquement sur son avant-bras. Je mis à profit les quelques secondes nécessaires au lancement du pack pour bondir sur le râble de mon adversaire. Propulsé comme une torpille par la Force, je le pris totalement au dépourvu et le frappai deux fois rapidement, de mes doigts tendus, entre les plaques pectorales et abdominales de son armure, ne rencontrant pour toute résistance qu'un mince justaucorps textile qui ne le protégea guère. Le souffle coupé, il tomba à genoux et j'en profitai pour l'assommer du tranchant de la main. Il s'affala lourdement et d'un geste, je soulevai son corps pour le déposer dans l'embrasure de la porte d'accès à la tour.
Je m'emparai de son pack senseur, sachant pertinemment qu'il me serait indispensable dans les minutes à venir, ainsi que de son fusil-blaster. Me remémorant les gestes précis et assurés d'Henz Garrek et de Lena Korridan, je tentai dans l'urgence de bricoler une charge explosive à peu près fonctionnelle à partir de deux chargeurs, afin de faire sauter la serrure magnétique de la porte. C'était plus facile dans la conception que dans la réalisation. Tout en bricolant sans certitudes, je jetai des coups d'oeils rapides à l'écran du pack senseur. Rien à signaler pour le moment. Parfaitement calme, je décidai de choisir la voie la plus directe et, après avoir fixé tant bien que mal mon maladroit assemblage contre le panneau d'acier, je m'éloignai et tirai une brève rafale sur l'explosif improvisé. La détonation fut bien moins bruyante que je ne l'avais craint. Je me permis un petit sourire satisfait alors que je fonçai dans l'escalier jusqu'à la salle de contrôle du générateur.
L'endroit était exigu, à peine assez grand pour permettre le travail de deux techniciens. Je repérai le terminal de contrôle et sans hésiter je le pulvérisai d'une rafale généreuse qui alluma un bref arc électrique sur toute la surface de la console. Impossible à présent d'abaisser le bouclier. J'avais fait mon choix et les forces d'assaut devraient se débrouiller autrement pour franchir la barrière énergétique. J'avais une occasion pour mettre la main sur ce fameux "marchand" et je ne pouvais pas la laisser passer. Si par la force des choses l'arrestation s'avérait impossible, j'ajusterais calmement ma tactique. Et j'abattrai ma cible.
Mon pack senseur bipa. Deux formes approchaient de la tour. Je n'avais plus assez de temps pour ressortir et me fondre sous les arbres. Levant la tête j'avisai une petite plate-forme élévatrice. En quelques secondes je fus au sommet, tout près de la demi-sphère émettrice du champ énergétique. Je pris bien soin de ne pas franchir la limite ténue et peu évidente du champ isolateur et je sortis sur la couronne praticable qui ceignait le faîte de la construction. Les premiers arbres étaient si proches qu'on pouvait presque les toucher en tendant le bras. Je m'arrachai du sol, utilisant la Force pour me projeter à travers le tapis dense de feuilles et retombai souplement sur une branche noueuse et solide qui bougea à peine sous le choc. Je fis silence.
Ventress tournait au pied de la tour comme un tigre à crête rouge, levant parfois la tête comme pour humer l'air. Je me demandai un instant si cette vie passée à traquer les Jedis ne l'avait pas rendu sensible même à leur odeur. Elle m'évoquait en cet instant d'attente tendue un rapace nocturne, une chouette cruelle, avec sa peau blanche, presque spectrale et ses grands yeux brûlants de haine. Avec prudence, j'usai de la Force pour masquer ma présence à ses sens de jedi, altérant subtilement mes signes vitaux, m'isolant du monde alentour. Pour ainsi dire, je me fondai dans le décor.
Ventress se pencha vers le mercenaire qui l'accompagnait et lui parla. L'autre était accroupit et, le bras tendu, il semblait palper le pouls de Blender. Je ne distinguai pas de pack senseur sur son avant-bras. Un bon point pour moi. Si je pouvais échapper quelques secondes encore aux sens inquisiteurs de Ventress, il n'était pas impossible qu'ils me croient déjà loin et abandonnent les recherches, me laissant des possibilités d'action élargies. Le mercenaire disparut dans le couloir souterrain sur un ordre de Ventress, certainement pour essayer d'abaisser le bouclier.
Je perçus la présence de mes sabres-lasers, pendus à la ceinture de cette femme, comme deux points lumineux dans l'architecture cristalline de la Force, deux nœuds de puissance. Le sabre d'un Jedi était lié à son porteur de façon intime par l'acte de création au moment duquel le jeune padawan transférait une partie de lui-même dans son arme. Un sabre-laser n'avait rien d'un objet anodin. C'était véritablement la plus parfaite expression de l'esprit du Jedi, exprimé par la forme, les lignes, les matériaux choisis et la façon dont le cristal avait été taillé. Le sabre était en fait une extension du Jedi.
Il aurait été si simple de les lui arracher. Mais peut-être n'attendait-elle que cela après tout, elle qui marchait à grands pas, sa cape sombre largement repoussée sur ses épaules noueuses, mettant bien en évidence les armes qu'elles portaient. La décision de Dooku ne pouvait l'avoir satisfaite. Elle sentait en moi une menace, jalousant l'intérêt que me portait le Comte et craignant, en chienne fidèle, d'être évincé au profit d'un autre molosse aux dents longues. Elle réagissait comme tout apprenti Sith et Dooku la menait à sa guise, entretenant cet esprit de "compétition", favorisant avec perversité cette sélection impitoyable. Il en allait ainsi avec les Seigneurs Noirs.
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Messagepar kamocato007 » Mer 21 Sep 2005 - 21:01   Sujet: 

Atterissant par hasard sur ce topic (cliquant au hasard sur la page des fanfics) avant-hier j'ai lu les premières lignes de Pénombres (titre sobre mais efficace) et tout ça m'a donné envie de lire la suite.

Tiens, un chapitre qui commence par une amourette au coin du feu, ça changera des habituels "Ouah la vache c'est la guerre les mecs ! tout le monde va mourrir !" même si j'avoue un gros faible pour les bonnes grosses guerres bien sauvages à la DW :P

Bref, je vais lire la suite de la fic', dommage, j'aurai voulu m'y mettre plus tôt, pouvant me méler à ton groupe de lecteurs :ange:

Avant la fin de la semaine prochaine, j'essairai de lire tout ça, ayant déjà fort à faire avec ma fic' et les autres que je lis (pas nombreuses, ceci dit)

Heu le début que j'ai lu c'était la première ou la deuxième partie ? Parce que tout ça c'est pas trop clair ? :?
Kamo.
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Messagepar MasterVega » Mer 21 Sep 2005 - 21:45   Sujet: 

Salut Kamocato

En fait, j'ai posté l'intégralité de ma fic dans le message suivant afin de m'en tenir à un topic unique.

Ce que tu as lu n'est pas le début désolé :roll:

Mais si tu fais un ou deux tours avec la roulette de ta souris tu tomberas sur le vrai commencement... :D

En espérant lire tes commentaires...

merki
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Messagepar Dark Maul877 » Mer 21 Sep 2005 - 21:49   Sujet: 

Je suis bien intéréssé par ta Fic mais comme je suis un gros faigéant, tu veux pas mettre une version téléchargeable en entier ou me lenvoyer par MP :D :ange:
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Messagepar Django » Sam 24 Sep 2005 - 2:06   Sujet: 

Et hop je viens d'éditer la suite de pénombres. La lecture se fera la semaine prochaine, le scommentaires aussi.

@ plus
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Messagepar Dark Maul877 » Sam 24 Sep 2005 - 14:16   Sujet: 

Je viens de la finir.Vraiment c'est du grand art et je ne dis pas ça pour te faire plaisir, je le pense vraiment.On croirait que c'est un auteur d'oeuvres connues de l'UE qui a écrit cette Fic.Vraiment bravo, les descriptions, les dialogues, l'histoire...tout est super!!!J'espère la suite bientôt et encore Bravo.Je vous conseille à tous de la lire car elle se lit vite, c'est agréable. :ange:
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Messagepar Django » Sam 24 Sep 2005 - 14:36   Sujet: 

Ne pourait-on pas avoir encore un morceau de cette FF SVP? :wink: :wink: :wink: :wink:
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Messagepar MasterVega » Sam 24 Sep 2005 - 15:51   Sujet: 

Merci pour ces éloges camarades ! Je tiens à remercier mon papa, ma maman, mon éditeur...lol

Je me bats en ce moment ( càd depuis 10 jours ) avec la fin et aucune des possibilités ne me satisfait vraiment. Mais la conclusion est proche.

Pour ceux qui ont apprécié le personnage, qu'ils se réjouissent, il devrait revenir bientôt dans un autre opus prélogique.

Merci à tous pour vos commentaires.
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Messagepar MasterVega » Lun 26 Sep 2005 - 15:19   Sujet: 

Enfin la fin. Ainsi s'achève ce premier récit centré sur maître Vega. J'espère que l'aspect psychologique prépondérant n'aura pas rebuté certains. Le prochain opus s'annonce bien plus martial puisqu'il racontera comment la flotte du général Vega et de l'amiral Kharpov s'est opposée aux armées de Grievous sur Onderron. Une histoire avec du sang et des larmes comme aurait dit Winston Churchill...

Pour le moment, That's All Folks !

Le mercenaire ressortit de la tour en secouant la tête. Ventress aboya quelques ordres dans un comlink, appelant probablement les techniciens chargés de la maintenance afin de rétablir les commandes du bouclier. Le mercenaire s'enfonça dans la forêt alors que Ventress demeurait en arrière, hésitante. Elle savait que j'étais là sans pour autant parvenir à me localiser précisémment. Elle veut que je sorte, pensai-je, que je vienne l'affronter, que je relève le défi qu'elle me lance. Cela expliquait son attitude bravache.
Soudain, une explosion secoua la tour, arrachant une plaque de permabéton de plusieurs tonnes. Je tournai la tête en même temps que Ventress pour apercevoir plusieurs escouades de commandos ARC franchir au pas de charge les limites du camp et arroser copieusement de roquettes perce-blindage le générateur de bouclier pour ouvrir un passage aux deux canonnières qui attendaent en lisière. Profitant de la confusion je fis appel à la Force pour agripper mes sabres. Mus par mon pouvoir, les deux cylindres d'acier filèrent jusqu'à mes paumes. Leur contact me rassura. Prise sous un déluge de feu et d'acier chauffé à blanc, Ventress ne put que se mettre à l'abri sous les arbres. Elle me jeta un dernier regard avant de se glisser dans la végétation.
Milessa ne m'avait donc pas écouté et, de son propre chef, avait contacté le croiseur Aeternia pour me porter secours. Mon intuition me dit qu'elle avait bien fait. Maintenant, il fallait espérer maintenant que les troupes clones parviendraient à mettre la main sur le propriétaire de ce complexe. Ils n'avaient pas besoin de moi pour réduire cette position. Restait Ventress.

***

Je la découvris qui s'éloignait le long d'une tranchée ouverte dans la forêt, une sorte de chemin, taillé artificiellement pour permettre le passage de véhicules lourds. Elle avait perçu ma présence. Elle ralentit, s'arrêta et, sans même se retourner pour me regarder, elle se mit à rire. Il y avait dans cet éclat inattendu tout à la fois de l'amertume et du mépris. Ventress était confronté à son échec et ne voulait pas le regarder en face; encore en cet instant elle n'admettait pas la défaite. On aurait pu la croire pugnace. Elle n'était qu'entêtement. Il y avait chez cette femme trop d'orgueil, trop de frustrations pour que la sagesse y trouvât sa place. Lentement elle écarta les bras et, d'une simple impulsion, fit jaillir ses sabres de sa ceinture. Les deux poignées de métal se plaquèrent dans ses paumes et elle activa ses lames rougeoyantes.

- J'ai cru un instant que tu te rendrais à la raison Asajj, lui dis-je alors qu'elle se retournait enfin pour me défier.
Elle abandonna sa cape et se mit en garde.
- Tu es vraiment confondant de naïveté Vega ! grogna-t-elle. Si tu me ramènes au Temple, c'est un cadavre que tu présenteras aux vieillards du Conseil. Mais en attendant ton hypothétique triomphe, tire tes sabres Jedi !
- Ta vie t'appartient Asajj Ventress…et le moment de ta mort si tu en fais le choix.
A mon tour j'activai mes sabres- lasers. Au loin, dans un brasier qui s'élevait jusqu'à la cime des arbres, les deux canonnières réduisaient la résistance des mercenaires en cendres fumantes.
Ventress bondit avec un cri sauvage et couvrit l'espace qui nous séparait en moins d'une seconde. Quatre lames de pure énergie entrèrent en collision dans un flamboiement de glace et de feu, grésillantes, vrombissantes. D'une poussée de la Force je la projetai au loin et je me propulsai dans son sillage pour l'attaquer au vol, profitant de son déséquilibre, mais elle se rétablit avec aisance et, campée sur ses jambes, contra mon attaque. Je me lançai aussitôt dans une série de passes rapides, qu'elle repoussa avec application, contre-attaquant chaque fois qu'elle le pouvait, avec une rare sournoiserie.
Sans cesse en mouvement, glissant avec souplesse sous les lames, bondissant sur les troncs pourrissants abandonnés par les droïdes forestiers, s'accablant l'un l'autre de coups vifs et précis, nous illuminions les obscurs recoins de cette forêt. Il me semblait que de longues minutes s'étaient déjà écoulées depuis le début de ce duel
Ces premières passes m'avaient au moins appris une chose. Je ne pouvais être vaincu. Jusqu'à présent, Ventress avait fait jeu égal avec moi, faisant étalage d'une science du combat dans laquelle on sentait la patte élégante du Comte Dooku, mais sa rage débordait de toutes parts, l'empêchant d'élever son art à un niveau supérieur. Elle n'avait pas ce détachement nécessaire, cette faculté à se fondre dans le geste juste au moment précis, ralentie qu'elle était par les sentiments contradictoires qui s'agitaient dans son esprit et auxquels elle prêtait trop d'attention. Le feu sombre de sa haine la consumait, fragilisant sa concentration. Certes cette rancœur violente lui donnait une vigueur peu commune mais à la longue elle la vidait de ses forces. Si je prolongeais le combat suffisamment longtemps, elle finirait par s'épuiser et commettrait une erreur. Et je n'avais pas besoin de plus.
De mon côté, je m'appliquais à maîtriser ma respiration et à économiser mes gestes. Vingt années d'un exigeant entraînement au combat avaient aiguisé mon instinct de guerrier, "le sabre de l'âme" qui dictait mes mouvements, donnant à mes coups une efficacité maximale et sollicitant le moins possible mon corps. Alors que Ventress dispersait aux quatre vents sa formidable énergie, j'en faisais une précieuse économie.
Alors que je l'acculais à un amas de de troncs et de branches en décomposition, elle rompit le combat et disparut sous les arbres, usant de la Force pour atteindre une vitesse surhumaine. J'hésitai à me lancer à sa poursuite, pressentant un piège. Elle avait sentit que le combat lui échappait peu à peu et compris sans doute que j'étais bien plus fort aujourd'hui que lors de notre première rencontre. En se cachant, elle espérait s'offrir un répit suffisant pour retrouver quelques forces et, si j'étais assez stupide pour me précipiter sur ces traces, me tendre une embuscade. Dans tous les cas, elle ne fuirait pas. Sa fierté le lui interdisait.
Je commençai à chercher des traces de sa présence dans la Force et bien vite je perçus comme une sphère, parsemée de bulbes mouvants qui apparaissaient et disparaissaient au gré du tumulte émotionnel qui régentait le cœur d'Asajj. Je discernais aussi ses efforts pour masquer sa présence, tentative maladroite guidée plus par son instinct de prédateur que par l'apprentissage d'une technique que les guerriers siths n'avaient pas pour coutume d'employer.
Je désactivai mes sabres et pénétrai sous le couvert de la forêt, à pas mesurés et les sens en éveil, attentif au moindre mouvement, au moindre son. Le silence qui régnait au pied des grands arbres centenaires avait une texture singulière et une sorte de lourdeur me pesait sur les tympans, sans douleur mais de manière désagréable. Pas le moindre cri d'oiseau ne se faisait entendre et pas une bête ne détalait dans la végétation à mon approche, comme si la forêt s'était repliée en dedans d'elle-même, abandonnant au regard une enveloppe vide de substance. Sans vie.
Mais elle n'était pas morte cette forêt silencieuse. Sommeillant d'un œil, je la sentait qui m'observait, qui nous observait, aux aguets, se ramassant pour mieux bondir. A nouveau je discernais cete tumeur en elle, cette noirceur qui prenait sa source en moi et s'étendait autour, trouvant un exutoire loin de mes barrières psychiques. Dissimulée quelque part dans les ombres, elle attendait. La Force tout autour se soulevait comme une mer de tempête, se creusant lentement, chaque vague plus menaçante que la précédente. En écho au tourbillon vorace généré par Ventress, un orage se levait en moi, plus fort que toutes mes défenses, digues fragiles rompues par l'énormité de ce qui fondait sur elle. Le grand mal de ma lignée était entrain d'éclore. Je l'avais repoussé un temps mais il demeurait là, tout au fond, agrippé comme un parasite, aspirant ma volonté.
Je chancelai sous la violence de l'assaut, ma résistance menaçant d'exploser sous la pression terrifiante de ce monstre psychique, amalgame de visages et de volontés jailli du passé le plus honteux de ma famille.
Un réflexe désespéré me sauva d'une mort certaine alors que les lames de Ventress cisaillait sauvagement l'espace où je me tenais l'instant d'avant. Elle fondit sur moi avec dans les yeux une lueur d'apocalypse alors qu'autour de nous la forêt s'embrasait sous des tirs dont les traces lumineuses faisaient comme des balafres de sang sur la face ronde de la lune.
Je ne pouvais plus que reculer, défendant avec ma vie avec opiniâtreté tandis que résonnait sous mon crâne les rires inhumains de ces fous sans repos qui hantaient ma mémoire. Ma concentration s'effilochait de seconde en seconde, assaillit que j'étais par les voix mauvaises qui cherchait à m'attirer dans leur délire.
- Prend ce pouvoir que je t'offre ! dit l'une.
- Soit grand comme nous le fûmes, tue-la ! hurla presque une autre.
- Le chemin est là devant toi ! Qu'attends-tu ? me questionna une troisième avec avidité.
- Seul le Côté Obscur te permettra de te t'accomplir, susurra la première.
Je faiblissais peu à peu, combattant dans état second, sans cesse agacé par les murmures, les cris stridents, les injonctions fiévreuses tandis que Ventress me pressait de toutes parts, elle-même enfermé dans sa propre folie.
Je trébuchai sur une branche et ma chute m'envoya rouler au fond d'une ravine. Le choc fut rude et je poussai un cri de douleur alors qu'une branche saillante me transperçait la cuisse, jaillissant brutalement à travers mes chairs dans un nuage de sang, glissant contre l'os avec un bruit écoeurant. Il me fallut mobiliser toute ma volonté meurtrie pour ne pas sombrer définitivement dans les ténèbres.
Après un instant de vertige je rouvris les yeux sur Ventress dont le visage s'éclairait d'un sourire triomphant malgré les blessures que je lui avais infligés sans même m'en rendre compte. Ses jambes tremblantes en disaient long sur son épuisement
- Après cela comment mon maître pourrait-il douter de ma valeur ! s'écria-t-elle au bord de l'hystérie, dévorée par le Côté Obscur. J'ai vaincu un maître d'armes de l'Ordre, j'ai vaincu un disciple de Windu !
- Je suis le fléau des Jedis ! hurla-t-elle au ciel rouge tandis que parvenaient encore à mes sens déclinants les rumeurs de la bataille.
C'est alors que se produisit quelque chose que je n'oublierai jamais, bien qu'aujourd'hui j'hésite à affirmer que je n'ai pas, sous l'effet de la douleur, rêvé cet instant. Alors que je m'apprêtais à la repousser une fois encore, il me sembla que Ventress était arraché du sol par d'étranges pseudopodes, secoué comme une poupée de chiffon avant d'être projeté dans un bruit mat contre un arbre proche. Dans mon délire, je crus voir les arbres morts bouger légèrement et l'humus sous moi parut frémir. Je poussai un nouveau cri lorsque la branche qui me clouait la jambe s'agita légèrement dans ma plaie vive, mais la douleur disparut peu à peu et je sentis me gagner une énergie nouvelle, comme une étreinte brûlante, alors que la mort soufflait déjà sur mon visage. Cette force semblait s'écouler à travers la branche, à travers le sol, à travers les ronces qui me déchiraient les bras. Peu à peu, la branche dans ma cuisse se rabougrit, se dessécha avant de s'éparpiller en une fine poussière, laissant ma plaie ouverte se refermer lentement. Sans ressentir la moindre douleur, je me redressai.
A ce moment je n'étais plus maître de moi et je me mis à rire nerveusement, tout en récupérant mes sabres que j'avais lâchés dans ma chute. Je sentais ce moi potentiel prendre possession de ma volonté et je ne ne pouvais plus rien faire pour m'opposer à lui tant son esprit dominait le mien, psyché dévoreuse de psychés.
Mon calme face aux révélations de ces derniers jours et ma patience lentement entretenue avaient disparu, ne laissant plus qu'un vide sans fond qu'une colère qui n'était pas la mienne s'empressait maintenant de remplir. J'avais envie de tuer cette femme faible qui m'avait entraîné dans sa fange, supprimer cet être insignifiant incapable de supporter la douleur et qui poursuivait un but inepte en dilapidant son pouvoir. Je me sentais…puissant, désireux de montrer à ces vieux spectres ricanants qui était le maître. Et, activant mes sabres-lasers, je m'apprêtais à écraser mon adversaire.

***

Et l'instant d'après, Milessa fut là. A la limite extrême de ma conscience, comme une aube espérée, elle vint dans la nuit qui enfermait mon esprit et ses traits d'ange chassèrent les faces sinistres de mes bourreaux.
- Sidh ! cria-t-elle comme si elle était à des années-lumière. Entends ma voix ! Ne cède pas.
- Ils me surpassent Milessa, répondit-je, ma voix laissant échapper un râle où la rage se mêlait au désespoir. Ils sont en moi depuis toujours. Ils sont moi !
Je tombai à genoux.
Non Sidh. Ce n'est rien d'autre qu'un vieux cauchemar. Le seul pouvoir qu'il possède, c'est toi qui le lui donne. C'est ta peur de l'échec qui le nourris, ta peur de la défaite. Tu es un homme bon Sidh, meilleur que la plupart des autres et tu t'imposes des règles que beaucoup ne pourraient suivre. Ton courage moral est tel que tu oublies souvent que tu n'es qu'un homme. Avant d'être un Jedi.
Je ne suis bon qu'à me battre ! Ce n'est pas ça un Jedi. Un Jedi ne se plait pas à guerroyer, il ne se plait pas à vaincre et à conquérir. Milessa...je ne me débats pas dans un cauchemar. Il n'y a que moi, et la vérité de ce que je suis. Je me rend compte que je vaux moins encore que Ventress. Elle mérite plus que moi le pardon.
Je t'en prie, écoute moi. Tu es plus fort que cela.
Tais-toi ! Lui criai-je. Toi aussi tu veux me tromper. Cesse de me faire croire toutes ces choses.
Haletante, perclus de douleurs, Ventress s'était pourtant remise debout et sa détermination semblait intacte tandis qu'elle levait vers moi ses deux lames rouges en un défi ultime. Au comble du désepoir, cruel paradoxe, je ressentis le plaisir anticipé de donner la mort et la pâleur étrange d' Asajj Ventress était à mes yeux comme un linceul que la mort avait tiré sur son visage.
Nos lames se rencontrèrent encore et encore. A chaque impact, à chaque assaut, la disciple de Dooku me cédait du terrain, incapable de contenir cette fureur nouvelle qui me possédait. Mes coups portaient avec une violence inoui.
- Sidh je t'en prie, reprends-toi, m'implorait Milessa. Tu cours à ta perte. Tu es un Jedi ! Tu es un Jedi !
- Non ! Je ne suis qu'un guerrier de plus, un tueur ! Laisse cette folie me détruire ! J'ai trop honte.
Avec un hurlement de rage je pillonais Ventress dont les yeux s'était agrandit de terreur et qui, un genou à terre, repoussait avec un désespoir grandissant la tempête qui menaçait de la détruire. Ce n'était plus qu'une fillette terrorisée qui gisait à mes pieds et moi j'étais redevenu le petit padawan de sept ans qui courrait dans la pénombre menaçante de l'épave où rôdait l'âme torturée de son maître.
D'un geste négligeant, j'arrachai à Ventress ses armes et les jetai au loin. Puis j'approchai mes lames de son cou, avec une lenteur mesurée, savourant sa défaite et me gorgeant du spectacle de son impuissance. J'avais atteint, croyais-je, ce moment ultime où j'allais me précipiter dans le noir abîme, renonçant à tout ce que j'avais accomplit, à tout ce que l'on m'avait enseigné. Sans effroi je contemplais toute l'horreur de mon propre anéantissement.

- Il n'y a pas d'émotion, il y a la paix, murmura Milessa. Comme son pouvoir est grand, pensais-je.
- Il n'y a pas d'émotion, il y a la paix, reprit-elle. Son débit était parfaitement mesuré, les intonations subtilement placées.
Ventress n'osait plus bouger. Désarmée, elle savait que le moindre geste la condamnerait.
Il n'y a pas d'ignorance, il y a la connaissance, continuai-je comme si je subissais l'examen de mon maître. Il n' y a pas de passion, il y a la sérénité. Il n' y a pas de mort, il y a la Force.
Il n' y a que toi Sidh, reprit Milessa. Ces quatre phrases sont le matériau avec lequel tu t'es construit, les fondations du temple de ton coeur. Peut-être la terre sur laquelle tu as bâti était-elle instable. Mais tu as su solidifier ce terreau comme on affermit sa volonté et si des ombres s'en échappent encore parfois, elles n'ont plus de griffes, plus de crocs. Le petit padawan a vaincu il y a longtemps les monstres du passé. Veux-tu raser le domaine de ton âme pour une peur d'enfant ?
J'ai toujours eu peur d'une chose Milessa...peur de mal faire, d'être indigne de la confiance qu'on avait placé en moi. Peur que je ne sois pas différent de mes ancêtres. Certes, beaucoup de grands Jedis ont porté mon nom mais nombreux sont ceux qui l'ont couvert d'infâmie. Je ne me croyais pas capable de ressembler à ces héros.
Et pourtant tu n'as pas à rougir de ce que tu as accomplis. Si tu étais un Sith, la femme qui se tient à tes pieds serait déjà morte. Pourtant tu es là, à hésiter, à te laisser toucher par sa détresse et ton bras ne bouge pas. Tu es un Jedi Sidh et tu feras, je le sais, ce que tu dois faire.
Je baissai les yeux sur Asajj Ventress. Je vis sa haine intacte malgré la peur de la mort et j'eus pitié d'elle, pitié de ce chagrin que je lisais sur son visage parcourut d'émotions contradictoires. Dans un soupir je désactivai mes sabres. Comme venu de très loin, un hurlement bestial se fit entendre puis disparut subitement. Un pressentiment induit par la Force me dit que jamais plus je ne l'entendrai.
J'avais choisi il y a plus de vingt ans d'être un Jedi et j'y étais parvenu à force de travail, de patience et de dévotion. Maintenant j'allais accomplir ma tâche.
- Asajj Ventress, commençai-je avec autorité. Au nom du Sénat de la République Galactique, vous êtes en état d'arrestation pour les meurtres de...
Une explosion m'empêcha de finir ma phrase et le souffle brûlant me balaya à travers les arbres. Après un vol bref et mouvementé, je m'écrasai lourdement au bas d'une pente où je perdis connaissance.

***

Le capitaine clone me fit un rapport absolument exhaustif de son intervention sur la base mercenaire, avouant sans ciller – et à mon grand regret – que le chef du réseau avait réussi à leur filer entre les doigts. Dommage, pensais-je. Mais nous savions maintenant qu'il y avait une taupe infiltrée dans les milieux les plus sensibles du gouvernement et de la société d'Alderaa. Il appartenait à présent aux services secrets de la République galactique et aux agents du sénateur Organa de retrouver le ver dans la pomme. Le capitaine se tenait droit sur sa chaise, son casque sous le bras pendant que j'enfilais ma robe de Jedi après deux jours de convalescence forcée aux ordres de Milessa. A part ce petit désagrément, la base et ses défenseurs avait été mis hord d'état de nuire et une bonne douzaine de prisonniers attendaient maintenant d'être interrogé dans leurs cellules à bord du croiseur Aeternia.
Cependant, les équipes de scouts clones n'avaient pas trouvé traces d'Asajj Ventress ni même de ses sabres, ce qui laissait à penser qu'elle avait réchappée tout comme moi à la chute du missile perdu qui avait frappé la forêt. A l'heure qu'il est , pensais-je elle doit voyager vers son maître, craintive mais fidèle malgré la débâcle. Je remerciai le capitaine qui quitta la pièce en me gratifiant d'un demi-tour parfaitement exécuté. Il allait à présent rejoindre le croiseur en orbite avec son petit contingent et rendre compte de sa victoire à son supérieur. Mes pensées revinrent à Ventress. Je regrettais qu'elle m'ait filé entre les doigts, me frustrant d'une occasion sans pareille de mettre un terme à ses exactions. D'un autre côté, comme Milessa me l'avait dit, le destin lui avait offert une nouvelle chance. J'espérais qu'elle saurait s'en saisir.
Je ne fis pas de rapport au Conseil. Lors de mon retour sur Coruscant j'irai trouver Maître Yoda et Maître Windu pour leur révéler les tenants et les aboutissants de cette affaire. Sans rien cacher, ce qui d'ailleurs eut été inutile. Sûrement leur grande sagesse m'aiderait-elle à tirer tous les enseignements possibles de cette épreuve, la plus dure que j'eus à affronter à ce jour.
Milessa entra.
- Déjà debout ? Me gourmanda-t-elle.
- J'aimerais pouvoir m'attarder mais un général est plus efficace au milieu de ses troupes que dans un lit, aussi douillet soit-il.
- Peut-être n'aurais-je pas dû me montrer aussi efficace dans mes soins afin de te garder encore un peu ici, me taquina-t-elle.
Ce n'était pas la première remarque de ce genre qu'elle me faisait de puis mon retour. Son visage, entraperçu au moment où j'avais repris conscience dans le dispensaire de la station scientifique, avait dit tout ce que ses lèvres taisaient pudiquement. C'était pour moi une situation nouvelle et je n'éprouvais cependant aucune gêne, aucun malaise. Car c'était Milessa qui avait rétablit en moi cet équilibre parfait, grâce à sa compassion...à son amour. J'avais, avec lucidité et honnêteté, analysé mes sentiments envers elle, ne laissant rien d'enfoui, ce qui eut été lâche et peu sage.
Oui j'aimais cette femme. En sa compagnie, le calme et le silence parfait se faisait en moi, mes pensées s'écoulant avec la perfection cristalline d'un ruisselet que nulle pierre n'entrave dans sa course. Milessa Kand était à mes yeux la Force incarnée, au-delà des dogmes, au-delà des philosophies, jugeant du bien et du mal avec son seul coeur et prodiguant une bonté et une générosité inépuisables. Plus que quiconque elle était un hommage vibrant rendu à la Vie.
- Marchons un peu, proposa-t-elle.

Nous déambulâmes sous les arbres et notre petite promenade nous amenât loin sous les frondaisons. La forêt avait retrouvé son calme alors même que je retrouvais le mien. Les manifestations physiques du Côté Obscur laisseraient des traces encore longtemps mais la guérison prodiguée par les pouvoirs de Milessa faisait sentir ses premiers effets. Faisant éclater la terre grise et craquelée, des jeunes pousses venaient humer l'air neuf et jouir de la bienfaisance du soleil.
Nous ne parlions que peu. Il n'était plus nécessaire de parler car à travers la Force s'exprimait ce qui devait l'être, sans la maladresse des mots, les hésitations de la pudeur. Dans le silence, nous jouissions mutuellement de la présence de l'autre.
Quand puis-je espérer te revoir ? Me dit-elle avec espoir.
Lorsque cette guerre m'en laissera le temps. Et lorsque ce projet t'en laissera. J'avoue attendre avec espoir son achévement. Tu es une femme de bien Milessa.
Nous avons tous deux notre rôle dans ce grand drame, continua-t-elle. Il faudra se ménager un peu de place. Je ne veux pas connaître les regrets.
Elle se serra contre moi et je l'enveloppai de mes bras, humant le parfum d'herbe de sa chevelure, fragrance d'herbes fraîches et de résine. Les heures passèrent tranquilement dans cette paix temporaire.
Nous nous quittâmes sans crainte. Le projet et sa conduite nécessitait ma présence régulière et nous nous reverrions prochainement pour mettre sur pied les premiers travaux. Un baiser fugitif fut la seule intimité que nous nous octroyâmes. Au moment où mon Delta 7 regagnait l'orbite, c'est le souvenir de ces derniers moments que j'évoquais sans cesse. R4 bipa.
- N'oublie pas de transmettre mon rapport au sénateur Organa avant de sauter en hyperespace. Et présente mes excuses pour n'avoir pas pu le rencontrer avant mon départ.
Un message de Maître Windu m'était parvenu juste avant mon décollage pour Alderaa, me demandant de rejoindre au plus tôt ma flotte en orbite autour de Corellia. Je devais mener une contre-offensive contre les Séparatistes dans un système stratégique de la bordure extérieure. R4 bipa à nouveau.
- Cap sur Corellia R4, lui confirmai-je. Les Jedis sont attendu au front. La guerre reprend.

En moi pourtant, elle s'était enfin tut.
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Messagepar Dark Maul877 » Lun 26 Sep 2005 - 15:44   Sujet: 

J'ai lu en entier ta Fan-Fic et elle est très bien. J'aime bien les descriptions des combats qui nous plongent au coeur du duel et nous fait ressentir l'intensité.Les personnages sont bien représentés et Assajj Ventress et superbe.Bravo :D
"A Sith shall know anger, hatred and revenge"
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Messagepar MasterVega » Lun 26 Sep 2005 - 15:51   Sujet: 

Merki Merki sombre Seigneur !

Venant d'un adepte du CO c'est d'autant plus flatteur. :D
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Messagepar kamocato007 » Dim 09 Oct 2005 - 10:07   Sujet: 

Mastervega, je passe juste pour te dire que je ne t'oublie pas :D Les deux semaines suivantes sont mises à profit pour lire ta fic'. D'ailleurs t'aurais pas un fichier word sous la main? :ange:
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Messagepar Lowie » Dim 09 Oct 2005 - 10:48   Sujet: 

Oups c'est vrai que ça fait longtemps moi aussi que j'ai mise de côté cette FF hyperstylée :) :) :) . Il faudra que ja la reprenne tout de suite après mes lectures de Whills et de DM877 petit bout par petit bout comme je l'avais débuté :wink: . D'ailleurs qu'en est-il du tome 2 des aventures de Vega le séducteur kamokatoman :D :D :D .

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Messagepar MasterVega » Dim 09 Oct 2005 - 12:34   Sujet: 

Me voilà rassuré, d'autant plus que des araignées commençaient à envisager la construction d'une cité de toile dans mon cortex endormi.

Kamo, je t'envois un fichier Word comme tu me l'as demandé.

Sinon je viens de débuter l'écriture d'une nouvelle fic se déroulant sur onderron, toujours avec Vega et ses amis.

A+ camarades
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Messagepar Lowie » Dim 09 Oct 2005 - 20:48   Sujet: 

Lu un bout de la suite postée le 3/09. La conversation de Vega avec Hens apporte de premiers éléments sur la question de qui a pu embauché un groupe miteux de chasseurs de primes relookés pour l'occasion avec un armement High Tech :) chargé de faire la peau à Maître Vega himself fort d'un don précieux la méditation de combat - cf au jeu vidéo KoTOR, non :wink: -. Le personnage de Hens faux blasé rappellerait presque le célèbre Duke Nukem avec ses expressions hargneuses :D . J'espère le voir en action :) .

Vega se retire l'esprit très confus partant au hasard dans les bois se recueillir près d'une cascade l'occasion d'une jolie scène zen où Vega se met en harmonie avec la nature environnante jusqu'à ce que quelqu'un l'interrompe...

Comme d'hab, les dialogues sont ciselés avec soin par mon camarade Vega expert également dans la peinture de combats tout à fait virevoltants et électriques placés sous le signe du Kung Fu :) :) :) .

Une FF que je poursuis tjs avec un énorme plaisir d'autant que des Sénateurs seraient de la partie pour faire couler les Jedi pas en accord avec la politique de guerre massive prise par le Chancelier Palpatine contre les Séparatistes :sournois: :sournois: .

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Messagepar kamocato007 » Mar 11 Oct 2005 - 20:08   Sujet: 

Chouette du Duke Nukem comme a dit Lowie :D Un sacré rival pour un 007 comme moi :o
J'ai bien reçu ta fic en entier (un beau paquet dis-moi :) ) en espérant finir le tout vers le début des vacances (que j'attends de pieds fermes :sournois: )
So, Mastervega, à quand une suite à ta fic ? L'ayant zieuter j'ai trouvé le style bon et les critiques déjà parues m'ont paru de bon augure, bref tout ça m'intéresse ! :) :) :) :)
Entre les Anges Noirs, une fic a préparer pour "Coru an-20" et un ou deux bouquins (en recherche d'un book que Lowie et Silmaril m'avait conseillé) comme tu vois je chaume pas. A oui, j'ai des cours aussi des fois :perplexe:

Bosse bien sur ta fic, mon avis arrive en moins de 2/3 semaines :) :)
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Messagepar MasterVega » Mar 11 Oct 2005 - 21:20   Sujet: 

Merci. J'attends avec impatience tes commentaires.

Bon courage. Avec tout ce taf tu vas en avoir besoin.
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Messagepar Lowie » Mar 11 Oct 2005 - 21:46   Sujet: 

Peut-être Master Vega qu'en rebaptisant ton topic Pénombres 1ère histoire de ton perso ça sonnerait mieux que la deuxième partie inédite entre parenthèses :wink: .

Kamo en t'aidant des comics Republic je te lance le petit défi de dater cette très belle FF vraiment de l'ami Master Vega lancé dans une suite d'envergure : mettre en scène le très redouté Général Grievous opposé à Maître Vega and Co dans une bataille épique :lol: 8) :lol: 8) :lol: . Vive les séries sur SWU :ange: :) :ange: :) .

EDIT : je vois que mon souhait a été exaucé merci Master Vega ça pète plus comme titre :wink: :) :wink: .

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Messagepar Lowie » Ven 14 Oct 2005 - 13:01   Sujet: 

Vega est-il son propre ennemi comme dans Fight Club :) quand un bien étrange spectre sith revient une deuxième fois le tourmenter près d'une cascade où il fait halte pour se ressourcer de la beauté des lieux ? Que cache Vega en lui comme sombres défauts ? Milessa qu'il retrouve ressent-elle parfaitement ce combat intérieur de Vega en proie à des sombres doutes :? :( . Cette forme spectrale n'est-elle pas le signe de sa transformation future en sith :( :( ? Décidément, Master Vega tu aimes mettre un joli flou dans toute cette FF qui se lit avec un vif plaisir :wink: .

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Messagepar Django » Sam 15 Oct 2005 - 3:06   Sujet: 

La lecture de "récit" une fois finit me laisse dans le même état de bien être que celui dans lequel j'étais aprés la lecture de la formation de "Jancen" par "Vergere".

La description de l'oppsition entre le "Côté clair" et le "Côté obscur" concernant Sidh Vega qui a un nom prédestiné est exélente.

Cette histoire est basée plus sur l'aspect phycologique de la Force que sur les combats physiques malgrés que ceux ci soient trés bien décrit.

Voila c'est ce que je ressens aprés la lecturede cette histoire. Bon j'arrêt là mes divagations car je sens que je vais passer pour un phylosophe alors que je suis plutot matérialiste.

Pour tout dire j'ai aimé lire "Pénombres Chroniques d'une Chute".

J'attend les prochaines avec impatience.
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Messagepar Lowie » Dim 16 Oct 2005 - 10:37   Sujet: 

Voici une FF que je défendrais jusqu'au bout de sa lecture éclatée sur plusieurs jours pour moi :oops: :) , et que j'aimerais bien voir en haut de page proposée en fichier joint téléchargeable :wink: . Je l'estime de fait à une bonne cinquantaine de pages :) . Autrement, Master Vega un petit chapitrage serait cool et permettrait de mieux s'orienter dans ta fic que les coupures avec astérisques ( sentiment d'un gros bloc compact ).

Django résume très bien le contenu de cette FF aux caractères d'une richesse extraordinaire - en comparaison je pense à ceux de Lost - et aux profondes interrogations sur le sens, l'utilité, l'impact... de la Force tout un heureux programme de "leçons" :D qui s'intègre bien dans l'histoire. Et les scènes de combat sont prodigieuses : Kamo tu vas t'éclater un max :wink: :) :wink: . Master Vega est un Yoda qui donne une grande âme à cette FF que j'aimerais sincèrement voir illustrer en comic :) :) :) :) . Bravo aussi pour toutes les jolies références aux comic Républic une de mes sources favorites :D . Et quel soin apporté à l'écriture :) .

C'est du sceau de la Force donc qu'est frappée cette FF dont la longueur ne doit en aucun cas faire peur tant la qualité est au rdv 8) :lol: 8) :lol: .
Je poursuis cher Vega cette FF en attendant que tu nous livres le deuxième opus.

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Messagepar Lowie » Dim 16 Oct 2005 - 14:06   Sujet: 

Lors d'une reconnaissance aérienne du périmètre de la base de Milessa, Maître Vega tombe nez à nez avec Asajj Ventress à la rage incontrôlée fermement décidée à en découdre avec lui. Ainsi, première info clef délivrée au sujet du commanditaire de l'attaque nocturne du camp scientifique de Milessa, celle-ci souhaitant créer une bulle de Force dans une vallée forestière d'Alderaan. La poursuite dans les airs des deux gracieux vaisseaux :) est un moment d'action super entraînant jusqu'au crash contrôlé de Vega maître de la Voie des Sabres 8) au sol paré à affronter le Jedi Noir qui l'a pourchassé sans relâche dans le ciel. Mais Vega ne prend pas assez garde qu'il a atteri du côté ennemi...

Bravo pour ce rebondissement bienvenu dans l'histoire qui en relance magiquement l'intérêt après la petite pause philo aux abords de la cascade.

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Messagepar Django » Dim 16 Oct 2005 - 23:54   Sujet: 

Lowie tu demande combien de pages fait cette FF. Moi j'en suis à 38 pages en recto verso.

Mastervega merci de nous mettre les chroniques 2.

@ plus
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Messagepar Lowie » Lun 17 Oct 2005 - 0:21   Sujet: 

38 pages d'une densité extraordinaire 8) 8) :lol: :lol: 8) 8) mais je vais pas me répéter à l'infini que j'ai craqué pour cette FF :oops: .

Master Vega la création d'un second topic pour les Chroniques de Vega II serait chouette bientôt. Tu peux déjà y présenter les grandes lignes de cette nouvelle histoire plus militaire 8) :) 8) . Et si tu peux chapitrer ce serait excellent :wink: .

Et la possibilité de télécharger ta FF placée en fichier joint en haut de page est-ce un souhait faisable :) :wink: ? Car c'est un classique que je veux conserver dans mes archives SW Prélogiques 8) 8) 8) .

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Messagepar MasterVega » Lun 17 Oct 2005 - 11:39   Sujet: 

Je m'y attelle au plus vite. :)

Merci pour ton enthousiasme jamais démenti. Cette FF aura trouvé au moins un premier fan.
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