- Titre original The Cestus Deception
- Genre Roman
- Série La Guerre des Clones
- Univers Legends
- Année et période -21 (Emergence de l'Empire)
- Auteur(s) Steven Barnes
- Couverture Steven D. Anderson
- Traducteur(s) Jean-Marc Toussaint
- Note du staff SWU
- Note des internautes
Les Séparatistes sont sur le point d’acquérir une nouvelle génération de droïdes de combat, ce que ne peut accepter la République. Obi-Wan Kenobi est envoyé sur la planète Ord Cestus, où sont fabriquées les machines de guerre. Sa mission est placée sous le signe de la diplomatie, mais si son rôle d’ambassadeur n’aboutit à rien, il est autorisé à le troquer contre celui de général. Et tous savent que cela va arriver. Dans l’ombre, quelqu’un tire les ficelles d’une sinistre machination ; quelqu’un qui a ses propres ambitions. Tandis que Kenobi et le Maitre Jedi Kit Fisto découvrent le complot petit à petit, ils comprennent jusqu'à quel point ils peuvent avoir confiance en la machine à tuer qu’est un soldat clone et combien la guerre peut être répréhensible.
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Replaçons d’abord le livre dans son contexte éditorial, Tempête sur Cestus (The Cestus Deception en v.o. non-sous-titrée) est sorti en 2005, bien avant la pléthore de productions The Clone Wars liées à cette vaste période qu’est la Guerre des Clones. Ce premier point étant posé, la critique :
The Cestus Deception
Voilà un livre qui porte bien son titre en v.o. Ah ah. Facile n’est-il pas ? On peut se le permettre néanmoins, tant le livre est justement un condensé de facilité et de premier degré gnan gnan. Barnes (l’auteur) ne manque certes pas de bonnes intentions, et on sent une vraie envie d’écrire dans cet univers et d’y apporter un regard nouveau, sa très belle postface en témoignant. Mais le roman, dans sa volonté de coller aux attentes du lecteur et au style Star Wars, pèche par excès de simplicité. La critique va se mettre à son niveau, c’est parti pour l’analyse bateau :
L’histoire
On s’en fout dès les premières lignes, tant on sait déjà que le bouquin va se cantonner à décrire :
-une énième mission menée par des gentils Jedi (en l’occurrence Obi-Wan et Kit Fisto),
-sur une planète paumée sortie de nulle part (en l’occurrence Ord Cestus),
-avec une intrigue basique à 400% (en l’occurrence République vs Séparatistes pour une planète),
-intrigue censée être relevée par l’arrivée du bad guy (en l’occurrence une bad girl : Assajj Ventress. Original !!!!).
Barnes est en soi un précurseur de ce qui allait se faire par la suite dans les productions audio-visuelles concernant la Guerre des clones : des scénarios sans saveur et fondamentalement inutiles, empilés les uns sur les autres.
Les personnages
A côté de cette « histoire », on suit les péripéties des clones accompagnant nos héros et d’un en particulier, Nate, qui va découvrir son côté humain grâce à l’amour. Oui ça peut être une bonne idée, sauf qu’elle est ici développée avec une maladresse affligeante qui ferait honte aux plus creux des romans jeunesse. Amourette qui ne servira à rien au bout du compte, ledit clone, rebaptisé pour l’occasion Jangotat (oui oui, Jangotat !), préférant son statut de chair à canon plutôt que celui d’homme libre. Tout ceci compressé dans l’urgence vers les 40 dernières pages du bouquin sur 512. Bien.
Un seul moment vous évitera de sombrer dans l’ennui : Obi-Wan se payant une méchante honte alors qu’il a voulu se faire passer pour le héros de service mais que les Cestians découvrent sa supercherie. On en a presque honte aussi pour lui. Mais malheureusement le livre n’est pas introspectif au bon moment, et passe sous silence le ressenti d’Obi-Wan par exemple.
Restent alors :
-une Assajj Ventress molle
-un Kit Fisto plat
-un Obi-Wan lisse
-l’ex de Jango Fett qui n’a pas grand-chose à nous en dire et qui préfère tomber amoureuse d’un clone
-une poignée d’indigènes et de dirigeants des castes de la planète, tous incroyablement inintéressants et sans cohérence de caractère.
-des araignées géantes peuplant des grottes.
Conclusion
Un livre bien dispensable, long et ennuyeux. L’énorme défaut est qu’à chaque scène, on croit que l’on va en retirer un changement, quelque chose d’intéressant, une quelconque avancée, mais cela ne vient jamais. Et ce malgré les effets d’annonces cataclysmiques qui envahissent les fins de chaque chapitre à mesure que le livre avance. L’UE nous a sorti des choses bien pires mais ici c’est très, trop, moyen. Un livre avec en couverture Dooku (qui n’y apparaît même pas !), Obi-Wan et Kit Fisto, est de fait une belle promesse pour le fan qui décide de l’ouvrir, mais ici le frisson n’est pas au rendez-vous. Son seul intérêt reste désormais de trôner dans votre bibliothèque si vous avez pu mettre la main dessus à sa sortie en v.f., puisque le livre édité aux Presses de la Cité est désormais introuvable en France, sauf à un prix exorbitant.