Le fils de Jabba le Hutt a été kidnappé !
Afin d'obtenir un droit de passage sur les routes commerciales contrôlées par Jabba le Hutt, la République accepte d'aller secourir son fils. Serait-ce une volonté délibérée pour attirer les Jedi sur la planète éloignée Teth ?
Anakin, ainsi que sa Padawan Ahsoka, le Capitaine Rex et un escadron de Clones, vont jusqu'au monastère B'omarr de Teth pour secourir le petit Hutt.
Malheureusement, Anakin, Ahsoka, Rex et les clones sont assaillis par des droides de combats (contrôlés par le Général Grievous), alors qu'ils ont été traqués par la maléfique Asajj Ventress. Ils se retrouvent surpassés en nombre et en puissance. R2-D2 localise la porte d'une plateforme d'atterrissage qui pourrait les aider à s'échapper.
Pendant ce temps, Obi-Wan apprend qu'Anakin et son équipe sont en danger et sous l'attaque des Séparatistes. Il se dépêche de les rejoindre, emmenant avec lui du renfort bien nécessaire...
Ce roman est sans aucun doute la meilleure surprise de l’année 2008. Pas nécessairement le meilleur dans l’absolu, Karen Traviss nous offre un récit d’une qualité totalement inattendue par rapport au matériel de base (le film d’animation). Malgré le contexte très particulier (un dessin-animé clairement orienté pour les plus jeunes fans, et écrit comme tel), la romancière reste fidèle à son style (elle adopte systématiquement le point de vue d’un personnage dans son écriture), résolument subtil et adulte, qui a fait son succès. Cependant, on trouvera tout de même quelques petites choses à redire.
Au rayon des satisfactions :
- ce ton très adulte qui permet d’oublier totalement les intrigues de benêt du DA
- une présentation des enjeux de la guerre et de la mission tout en subtilité grâce à la narration qui adopte le point de vue de personnage comme Dooku et Jabba
- un récit ultra référentiel par rapport à l'UE (avec des références très pointues sur l'enfance d'Asajj Ventress et à son maître par exemple) qui permettra de réconcilier les frustrés de la continuité qui tolèrent mal les coups de canifs portés par la nouvelle série
- une narration globalement de qualité, avec Anakin et Rex qui montrent des personnalités très consistantes, parsemée de très grands moments, le must étant le point de vue de Sidious : une vraie délectation dont je suis étonné qu’il ait reçu l’aval de l’éditeur tant le personnage est préservé depuis des années. C’est excellent et même s’il n’est pas évident que Traviss seraient en mesure de tenir ce niveau d’excitation et de qualité sur tout un roman consacré à Sidious, ça donne tout de même envie
Au rayon des points négatifs :
- la narration fait d’une succession de points de vue des personnages, la même qui transforme un scénario de DA tout naze en bonne histoire, s'avère à la longue présenter quelques faiblesses. Anakin et Rex présentent des personnalités plus consistantes que dans le DA mais ressassent beaucoup les mêmes pensées. On a de description de l'environnement, on est en permanence avec les personnages qui focalisent sur l'action directe. Si l'effet recherché est que le roman avance vite, alors l'objectif est atteint, mais cela manque un peu d'exposition.
- ce problème étant couplé avec le complexe militaro-mandalo-freudien de Traviss. Ca m'intéresserait beaucoup de discuter avec elle car lorsqu'elle écrit des clones et des militaires en général, ça dégueule de testostérone et de fraternité militaire façon "no man behind" (son mantra). Le premier chapitre permet au lecteur d’entrer à fond avec elle dans la tête de clones. Dans le 2nd, on se laisse porter. Et dès le 3ème ça commence à gaver. La même narration sur LOTF posait moins de problème car on était pas en permanence avec les mandaloriens qui ne sont pas des clones et offre plus de variété, et que les personnages "autres" étaient assez subtils et qu'on restait plus longtemps avec eux (là on a envie de plus de Dooku et plus de Palpatine et malheureusement on revient toujours trop vite à Anakin qui a peu à offrir).
Voila, malgré ces derniers commentaires plus négatifs, ça se tient globalement bien. On notera aussi que pour l'instant, Traviss s’efforce de survoler les points les plus débiles du scénario. Elle aurait du carrément les éviter, ça aurait été encore plus vite. Enfin, quand on se laisse prendre par l'histoire, ça passe presque inaperçu, en revanche dès que l’on prend un peu de recul on commence à voir revenir le grand n’importe quoi des intrigues caricaturales du DA. En tout cas, au final, ça nous donne un bon roman CW par rapport au niveau moyen des romans de cette époque de l’Univers Etendu.