- Titre original Allegiance
- Genre Roman
- Univers Legends
- Année et période 0 (Empire)
- Auteur(s) Timothy Zahn
- Couverture John Van Fleet
- Traducteur(s) Anne-Virginie Tarall
- Note du staff SWU
- Note des internautes
Cinq stormtroopers idéalistes mais lassés de l’Empire vont croiser le chemin des jeunes représentants de l’Alliance Rebelle : Han Solo, la Princesse Leia Organa, Luke Skywalker et Chewbacca. De son côté, le pion favori de l’Empereur, Dark Vador, se découvre un nouveau rival : Mara Jade, une jeune fille de 18 ans que l’Empereur a spécialement entraînée pour occuper le rôle de « Main de l’Empereur ». Au sein d’un secteur de la galaxie qui attise de nombreuses convoitises, des alliances inattendues vont se forger et la formation de Mara Jade va être mise à rude épreuve.
-
Pour la première fois depuis plusieurs années, un roman Star Wars se déroule entre deux films de la trilogie originale. Il semble que les éditeurs, après avoir accompagné le destin d’Anakin Skywalker ces dernières années, soient décidés à revenir aux vieilles recettes, et aux anciens héros. Zahn étant aux commandes, le récit trouve son équilibre entre personnages traditionnels (Luke, Han, Leia et Chewie), créations personnelles de l’auteur (Mara Jade), et nouveaux apports (The Hand of Jugement). A tout seigneur tout honneur, débutons avec les figures de proue de l’univers Star Wars.
La tradition sur commande
Soyons pragmatiques, la partie de l’intrigue mettant en scène les héros de la Rebellion est certainement une commande de l’éditeur, et pour le moins ça se sent. Nos trois héros sont relativement bien écrits, l’auteur a prêté un effort particulier a bien resituer les personnages par rapport à l’époque, et à leur âge. A ce niveau là, c’est plutôt réussit, avec une mention particulière pour Luke qui, au lendemain de l’Etoile Noire, est encore un jeune fermier perdu au milieu des étoiles. Pour tout dire, il est quasiment en pilotage à distance avec Ben Kenobi aux commandes, enchaînant les usages plus ou moins conscient de la Force. De toutes les histoires se déroulant à cette époque, c’est certainement celle qui respecte le mieux le personnage défini dans le film et fait le plus d’effort pour s’inscrire dans le son prolongement. Concernant les deux autres héros, leurs profils sont plutôt bien définis et respectés par Timothy Zahn. Cependant, il n’en demeure pas moins que le roman peut très bien vivre sans cette partie. Et au final, le lecteur en est très conscient, même s’il prend plaisir à retrouver les héros.
Mara Jade, Main de l’Empereur, vraiment ?
Contrairement à Luke, Mara Jade est très mûre pour ses 19 ans. Il faut dire qu’elle n’a pas passé son adolescence sur une planète désertique. A la place, elle a eu droit à un entraînement personnel avec l’Empereur. Passé le plaisir de retrouver l’héroïne fétiche de Zahn entre les mains du seul capable de lui donner l’ampleur qu’elle mérite, le défi était pour l’auteur de nous expliquer comment il est possible d’exécuter le sale boulot de l’Empereur sans jamais passer du Côté Obscur. A ce niveau, ça débute plutôt bien. On comprend implicitement à quel point la jeune fille a une vision parcellaire de l’Empire, ne voyant que les côtés « acceptables ». L’Empereur la coupe habillement de tous le reste, sachant qu’elle ne voit que ce qui est nécessaire pour bien faire son boulot, et c’est cette séparation qui lui évite de se poser trop de questions sur le bien fondé de ses actions. Sauf que Zahn ne s’attarde pas sur cette situation bien ambiguë, préférant projetter son héroïne dans l’action du roman sans revenir dessus. Pire, peu à peu il lui autorise des décisions assez surprenantes au regard du formatage psychologique que l’Empereur a du lui faire subir. A part ça, on apprécie les caméos de Darth Vader et de l’Empereur et on découvre à quel point Mara a régressé dans son usage de la Force suite à la mort de Palpatine.
Les Mains de l’Empereur ne sont plus ce qu’elles étaient, les Stormtroopers non plus.
Partageant la vedette avec Mara, on découvre une escouade de stormtroopers en « marge » de l’Empire. Afin de ne pas trop en révéler, je ne m’étendrais pas plus sur les circonstances qui les ont conduit à prendre la poudre d’escampette. Disons simplement que ces hommes voient leur foi en l’Empire sérieusement ébranlée, et Zahn, plutôt que de les faire rallier la Rébellion ou demeurer au service de l’Empire malgré tout, tente de trouver une troisième voie plus originale. Il n’y arrive qu’en partie. Les évènements et les rebondissements qui parsème le parcours des cinq soldats sont intéressants, l’évolution de leur groupe également. Malheureusement, on gagne en subtilité lorsque les individus sont explorés plus en détails, et Zahn ne fait qu’effleurer ce stade là. Au final, et alors qu’on a vraiment envie de s’attacher à ces héros malgré eux, on se lasse d’attendre d’en savoir plus. Dommage.
Au final, dommage que Zahn n’ait pas poussé ses personnages (Mara ou les troopers) plus en avant. Cela aurait permis au lecteur d’oublier une intrigue relativement convenue. A savoir une énième machination à tiroir dans un secteur impérial de seconde zone dont quelques mois plus tard tout le monde se foutra royalement. Son seul mérite est d’être le point focal où se croisent les destins de bon nombre de figures connues. Sur un point plus anecdotique, ce roman est le premier à ma connaissance où il est reconnu officiellement qu’au moment du premier film les humains ont commencé à remplacer petit à petit les clones dans les armures de stormtroopers. Et on conclura sur ce point positif : le talent de Zahn pour croiser les courses des différents personnages est intact, il est donc d’autant plus regrettable que le fond de l’histoire soit aussi inintéressant. -
Même s'il est sympa de voir certains personnages comme Mara, l'histoire reste lourde et l'ambiance est inexistante.
L'auteur a, selon moi, du mal à se faire comprendre et son style n'est pas abordable par tous. Il m'a été difficile d'aller jusqu'au bout, peut-être que les fans de Zahn y trouveront leur bonheur, ça n'a malheureusement pas été mon cas. -
<b>Le fond</b>
Je suis fan de la trilogie et de l'ambiance impériale, donc la plongée au coeur de la machine de guerre de l'Empire était pour moi un thème très satisfaisant. J'ai également apprécié la remise en question des soldats, suite aux ordres de leurs supérieurs, et leur vision de l'Empire idéalisée apportant beaucoup d'éléments sur la perception du règne de Palpatine <i>de l'intérieur</i>. Découvrir également Mara Jade au coeur de sa fonction de Main de l'Empereur se révèle également intéressant. Face à cela, l'intrigue principale - et celle des Rebelles - est pour moi secondaire.
<b>La forme</b>
C'est sans doute là que se pose le problème. Ce n'est pas un grand Zahn, comme <i>Heir of the Empire</i> ou <i>Outbound Flight</i>. Le style est bien plus chargé, ce qui apporte quelques longueurs par moment. Rien d'insurmontable, mais cela suffit à empêcher de savourer pleinement le livre.
<b>Conclusion</b>
S'il ne s'agit pas d'un grand classique de la littérature starwarsienne, <i>Allegiance</i> peut toutefois se lire sans déplaisir, et fera passer un agréable moment à ceux qui comme moi sont fans non pas des Forceux et autres héros, mais de ceux qui font l'essentiel du travail, et dans l'ombre : les soldats. -
-
Il y a du bon et du moins bon dans ce roman, mais disons-le d'emblée, l'ensemble est décevant.
L'intrigue générale n'est pas spécialement ambitieuse. Leia est envoyée négocier avec des chefs rebelles locaux, et la situation va évidemment dégénérer, obligeant la Princesse à se débrouiller et à montrer qu'elle n'est pas juste une potiche. Tout ceci se déroule dans un obscur système, sous fond d'attaques pirates, et ne laissera aucune conséquence galactique durable. Si ce dernier point ne me pose finalement guère de problème (après tout, on se doute que la Rébellion n'a pas les moyens de s'opposer frontalement à l'Empire), c'est bien dans l'exécution que le tout pêche.
A commencer par les cinq stormtroopers, Larone et les autres. En ce qui les concerne, le début du roman est intriguant, on se captive pour les pensées de ces cinq hommes luttant contre leur endoctrinement pour défendre leurs valeurs. L'auteur choisit d'ailleurs l'originalité en ne les faisant pas intégrer la Rébellion, choisissant plutôt une troisième voie : défendre les valeurs d'un Empire « idéalisé », là ou leur présence serait nécessaire. Tout ça démarre donc très bien, et puis... et puis, ça stagne, les personnages n'évoluant pas dans les 200 pages suivantes. La fin est, à ce titre, édifiante, il y avait moyen de donner de véritables conséquences à leurs décisions, un personnage proposant même une issue au groupe... Là, c'est loupé, et si on imagine très bien les revoir dans la suite, Choix décisifs, leur introduction semblera a priori forcée. Peut-être pas, au final, mais tel quel, c'est vraiment décevant d'avoir des personnages si intéressants au début, au destin totalement vierge et donc imprévisible, et de ne pas en faire plus avec eux.
D'autant plus que dès leur interaction avec les personnages de la trilogie, ils passent au second plan. Han Solo est fidèle à lui-même, le plus intéressant du lot, à une époque où son allégeance lui est encore incertaine, où ses sentiments envers Leia sont ambivalents. Luke est bien ce fermier un peu naïf rencontré dans l'Episode IV, et il apprend dans le roman à maîtriser la Force... et si un conseil venu de l'au-delà de Ben Kenobi paraissait inévitable, là c'est clairement mal exécuté. Kenobi ne se contente pas de guider Luke, il le prend par la main, lui donne gentiment les codes d'accès aux portes qui le retiennent prisonniers ; trop c'est trop ! Lors de la bataille de l’Étoile Noire, il a dit à Luke « Fais appel à la Force », il ne lui a pas dit « vire à gauche maintenant, fais un tonneau, éteins ton ordinateur de visée, je te dis le bon moment pour faire feu »...
Allégeance est également l'occasion de découvrir une toute jeune Mara Jade, fraîchement nommée Main de l'Empereur. Mais une nouvelle fois, le personnage n'est pas exploitée à sa juste valeur. Mara est la Main de l'Empereur, donc ni plus ni moins que son enquêtrice et son assassin personnel. A ce titre, et même si elle n'est sans doute pas aussi « mauvaise » que Vador ou Sidious, c'est un personnage malfaisant, à défaut d'être fondamentalement malveillant. Ici, Mara est une gentille fille qui fait son devoir, dure, mais juste, fidèle aux idéaux de l'Empire et furieuse lorsqu'elle constate une trahison. Alors, on peut imaginer que son Maître ne lui est pas dévoilé tout ce qu'il est en réalité... mais à les côtoyer lui et Vador, j'imaginai un personnage plus « mauvais ». Là, on sent que Mara est amenée à devenir une gentille, et qu'il s'agit donc de ne pas trop noircir son CV. Dommage, cela réduit en partie la valeur de sa rédemption à venir... Notons au passage l'excellent Vador de Timothy Zahn.
Allégeance n'est donc pas un mauvais roman, mais certainement pas un bon non plus, rempli de bonnes idées, mais la plupart étant mal exploitées. Le style est lourd, l'intrigue anecdotique n'étant guère compensée par des personnages au développement quasi-inexistant. J'aurai préféré que les stormtroopers déserteurs soient les véritables vedettes du roman, avec Mara, avec aucune mention des Rebelles des films... Espérons que Choix Décisifs fera mieux !
Note : 65 % -
Pour moi, Allégeance fait malheureusement parti des mauvais romans de Zahn. On s'ennuie sec, on se prend la tête pour pas grand chose, et à la fin on en ressort frustré.
Je déconseille vraiment, surtout vu les prix actuels.