L'Ancien Ordre Je'daii a été fondé sur la planète Tython. Et grâce à la sagesse de ses Maîtres, Lanoree Brock a appris les mystères et les méthodes de la Force - et s'est avérée être l'une des étudiantes les plus puissantes. Mais aussi puissante qu'ait été la Force en Lanoree et en ses parents, elle a toujours été absente en son frère, qui a grandi en méprisant et en évitant les Je'daii, et dont l'entraînement aux anciennes méthodes s'est terminé tragiquement.
Aujourd'hui, alors qu'elle mène une vie solitaire en tant que Ranger Je'daii et essaie de maintenir l'ordre à travers la galaxie, Lanoree est convoquée par le Conseil Je'daii pour une affaire urgente. Le leader d'un culte fanatique, obsédé à l'idée de voyager au-delà des limites de l'espace connu, est prêt à ouvrir une porte cosmique, utilisant l'énergie obscure en guise de clé - et risquant de créer un cataclysme qui anéantirait la totalité du système de Tython. Mais ce qui choque davantage Lanoree qu'une éventuelle annihilation du système, c'est la décision des Maîtres de la choisir, elle, pour cette mission. Jusqu'à ce qu'une étonnante révélation lui révèle pourquoi elle a été choisie : l'homme brillant, mais dangereusement fou qu'elle doit traquer et arrêter à tous prix est le frère dont elle a longtemps pleuré la mort - et dont elle doit maintenant avoir peur.
Se déroulant durant la même période que les comics de la série La Genèse des Jedi (dont le premier tome est paru en France il y a quelques mois et dont le second arrivera en Août), Dawn of the Jedi – Into the Void avait tout pour plaire : une époque encore jamais exploitée en roman, un système solaire à explorer, des nouveaux personnages, et surtout un lien à établir avec l’excellent premier arc des comics, L’Eveil de la Force. Alors, Tim Lebbon a-t-il réussi son examen d’entrée dans l’Univers Etendu ?
I) Tu es de ma famille…
Nous faisons donc la connaissance de Lanoree Brock, une Ranger Je’daii rappelée par le Conseil Je’daii pour se voir confier la mission de retrouver son frère, Dalien, qu’elle croyait mort, et qui semble maintenant diriger un culte de fanatiques qui aurait trouvé un moyen de voyager hors du système (des hyperportes, en saluant une première fois les joueurs de The Old Republic). Ceci pourrait détruire Tython, donc Lanoree doit le stopper, et elle va le faire à l’aide d’un Twi’lek, Tre Sana.
Tout au long du roman, au gré des nombreux flashbacks, la relation entre le frère et la sœur est très bien travaillée, et c’est l’un des points forts du roman. Le passé commun des deux personnages est fouillé, recherché, et se mêle parfaitement à la quête de Lanoree « dans le présent » du roman.
A l’instar des romans de Michael Reaves comme les Medstar ou les Coruscant Nights, le nombre de personnages est très restreint. Malheureusement, là où l’occasion aurait été bonne d’approfondir un peu le caractère de chacun, seul Tre Sana bénéficie d’un traitement digne de ce nom, même s’il reste quelques mystères le concernant en fin de roman. Les autres personnages ne sont que trop brièvement mentionnés et, même s’ils ont un rôle important dans la quête de Lanoree, ils sont trop vite oubliés.
II) Là-bas… Loin de nos vies, de nos villages
Après avoir parlé des personnages, penchons-nous sur le scénario. Chaque chapitre du roman est séparé en deux parties : l’une où Lanoree poursuit son frère, et l’autre est un flashback, où on la retrouve en compagnie de son frère lors de leur voyage initiatique afin de devenir Ranger.
Ces flashbacks sont vraiment intéressants à plus d’un titre. Ils nous permettent d’abord de parcourir la planète Tython, d’en apprendre beaucoup plus sur les coutumes Je’daii, et sur les épreuves qui attendent les Je’daii avant de devenir Ranger. Les différents Temples de la planète sont explorés, les enseignements prodigués sont décrits, le tout agrémenté de nombreux tournants dans la vie de Dalien Brock qui vont entraîner sa chute (ce qui est le deuxième point positif de ces flashbacks).
Dernier point, ces flashbacks sont écrits au présent. Oui, au présent, et non au passé simple comme tout roman. Cela peut paraître anecdotique, mais cela permet de s’immerger énormément dans le roman.
III) Quelque chose de bizarre…
Tant que j’en suis à parler des coutumes de Tython, un autre point positif est la très grande différence entre les Jedi que nous connaissons durant la Nouvelle République (l’Ancienne d’ailleurs aussi) et les Je’daii de cette époque.
En raison de leur équilibre permanent au sein de la Force, il ne faut pas s’étonner de les voir plonger de temps à autres dans le Côté Obscur (pour le quitter quelques secondes après), le temps de tuer quelques innocents, avec des méthodes assez brutales (d’ailleurs je félicite Tim Lebbon à ce sujet, qui décrit des décapitations ou des tranchages de bras de très belle façon) !
On aime ou on aime pas, mais ça change !
IV) A nos actes manqués…
Comme dit auparavant, sans sa recherche de son frère, Lanoree est amenée à en apprendre davantage sur un mystérieux outil qu’aurait fabriqué son frère, et qui permettrait donc d’ouvrir des hyperportes pour voyager hors du système de Tython. Nous avons alors droit à de belles mentions concernant les Gree (une espèce obscure que les joueurs du MMO The Old Republic connaissent bien (un second salut à eux), et qui serait à l’origine de nombreuses technologies mystérieuses…), point plutôt positif.
Malheureusement, le roman est plein de petits détails qui auraient pu s’avérer géniaux s’ils avaient été exploités à leur pleine mesure. Les Gree justement, c’était l’occasion d’en apprendre plus. Lanoree met également la main sur un journal mystérieux qui semble très prometteur. Mais rien de plus.
Et le lien avec le comic, dans tout ça ? A vrai dire, c’était ce que j’attendais le plus (parce que je suis un grand fan des comics et que je bave en les lisant, mais bon…). Force est de constater que c’est une petite déception de plus (bon, même si ce ne sera une déception que pour ceux qui ont lu le comic) : il faut attendre la fin pour que les évènements de celui-ci soient mentionnés, sans qu’il n’y ait de relation entre les événements du récit et le comic.
V) Elle attend…
Ou plutôt on attend. On attend une suite. Parce que même si le roman s’avère au final très sympathique, avec une histoire entre un frère et une sœur extrêmement bien gérée, on ne peut pas s’empêcher de refermer le roman en pensant aux innombrables pistes laissées en route, aux questions sans réponses, et au fait que le roman ne fasse que 263 pages. Espérons qu’une suite (ou les comics) nous éclaire davantage !
Un dernier mot pour finir : cette édition HardCover contient un extrait d'une dizaine de pages du second arc de la série de comics, Prisoner of Bogan, ainsi qu'une short-story signée John Ostrander, Eruption, se déroulant avant les évènements du roman. Une vraie plus-value !