Tales From the Galaxy's Edge est le deuxième jeu Star Wars en VR d'ILMxLab, après le très bon Vader Immortal. Si ce dernier se rapprochait plus du film interactif, Tales From est un véritable jeu.

L'histoire nous met dans la peau d'un simple technicien devant effectuer sur livraison sur Batuu, la planète de l'attraction Galaxy's Edge, déjà vue dans plusieurs romans et comics. Malheureusement, son vaisseau est intercepté par les pirates du Gang de la Mort Guavien, en orbite autour de la planète, et le malheureux est contraint d'abandonner son navire. Partant de la cantina de Seezelslak, notre brave réparateur de droïdes va tenter de retrouver une mystérieuse cargaison… 

Mais autant le dire tout de suite, cette histoire ne casse pas trois pattes à un Bantha, et sert essentiellement de prétexte à explorer les hauteurs de Batuu. Seul le dernier acte se fait un poil plus folichon, uniquement grâce à la présence de C-3PO, doublé par Anthony Daniels himself.

Hormis la cantina et un atelier de réparation de droïdes (où l'on peut acheter de l'équipement, mais qui n'apparaît que trop tard dans le jeu), l'essentiel de l'aventure se déroule dans les montagnes de Batuu. Et ces montagnes sont infestées de pirates, de droïdes et de singes-lézards kowakiens ! 

Il faudra donc batailler ferme et, pour cela, il est possible de ramasser n'importe quelle arme (blaster, fusil) lâchée à terre par vos adversaires. Ces armes sont traitées comme des consommables, c'est-à-dire qu'elles ne sont pas rechargeables, et une fois vides, il faudra en ramasser de nouvelles. Quitte à les lancer à la tête des ennemis ! Pour ne pas se retrouver pris au dépourvu, il est possible de garder un blaster ou deux en réserve en les fixant simplement sur les hanches façon cow-boy. 

Pour vous aider durant les affrontements, il est indispensable d'utiliser des droïdes sphères, qui pourront détecter les ennemis, leur tirer dessus, ou se faire exploser. Ceux-ci s'utilisent depuis la sacoche accrochée à la ceinture. En agrippant cette sacoche, l'inventaire apparaît de façon holographique, puis il suffit de récupérer le droïde voulu et de le lancer pour l'activer. A contrario, lorsqu'on ramasse un objet, il suffit de le poser contre la sacoche pour qu'il soit ajouté à l'inventaire.

C'est plutôt rigolo la plupart du temps, cependant les choses se compliquent légèrement quand on cherche à utiliser différents droïdes et détonateurs en plein combat.

Comme il s'agit d'un vrai jeu et pas d'une simple expérience narrative, vous devrez aussi faire attention à votre barre de vie affichée sur l'écran du gant gauche. Pour se requinquer après quelques tirs reçus, il suffit de récupérer et activer le spray au bacta fixé au gant droit. Un spray n'est utilisable que deux fois, il faut donc veiller à avoir toujours des sprays supplémentaires dans l'inventaire.

En plus de tout cela, un multikit doté de trois fonctions (visseuse, chalumeau, chargeur) permet d'ouvrir les nombreux coffres et de réparer les droïdes sphères.

Côté durée de vie, comptez 3 à 4 heures pour voir le bout de l'aventure, un peu plus si vous tentez de dénicher tous les droïdes à collectionner. C'est un peu plus que l'histoire de Vader Immortal, en revanche il n'y a pas d'équivalent aux dojos pour relancer l'intérêt.

Finalement nous sommes là devant un jeu très classique, et même plutôt moyen. Pourtant l'expérience s'avère globalement très plaisante, tout simplement parce qu'on parle de VR ! On est immédiatement immergé dans l'univers, les commandes sont naturelles et intuitives, et surtout pleines de bonnes idées (l'inventaire). De nombreux paramètres permettent d'obtenir une expérience idéale (assis, debout, réglage de la taille, de la vitesse de déplacement et de rotation…). 

Seule ombre à ce tableau : il n'y a aucune aide à la visée, et votre serviteur a eu énormément de mal à toucher les ennemis (surtout à longue distance), ce qui a rendu les affrontements parfois très difficiles. Pour comparaison, ça semble bien plus difficile que dans Vader Immortal.

Si les graphismes sont forcément loin des standards des jeux AAA sur consoles et PC, on sent que l'Oculus donne tout ce qu'il a (et l'autonomie du casque s'en ressent). C'est donc plutôt joli pour de l'Oculus, avec quelques panoramas sympathiques et des personnages bien détaillés. En terme d'immersion, c'est donc réussi, pour peu qu'on soit attiré par l'univers sans ses classiques Jedi et Stormtroopers. Dans ce cas, on prend un pied fou à dégainer son blaster face à différents types de droïdes et d'aliens (dont des Rodiens et Trandoshans !), ou plus simplement à dévisser des panneaux pour ouvrir des coffres. Oui, la VR, ça fait cet effet-là. 

Côté sonore, les doublages (uniquement en anglais, avec des sous-titres mieux intégrés que dans Vader Immortal) sont de très bonne qualité, tout comme les musiques, plutôt inhabituelles pour du Star Wars.

Enfin, un mot sur le scénario “Temple des Ténèbres”. En récupérant quelques collectibles dans les montagnes de Batuu, on débloque rapidement une histoire de Seezelslak. Celle-ci se déroule durant la période de la Haute République et met le joueur dans la peau d'une Padawan accompagnée de Yoda (doublé ici par Frank Oz !) aux prises avec de vilains gremlins dans un Temple Jedi. 

Pour résumer, la jouabilité est identique à celle de Vader Immortal (c'est-à-dire jouissive), le temple et Yoda sont réussis, mais c'est très, très court (environ 15 minutes). Et l'histoire aurait pu finalement se passer à n'importe quelle autre époque que la Haute République. Finalement, il ne s'agit que d'un bonus sympathique.

A noter qu'au moins deux DLC supplémentaires sont prévus pour cette année.

Tales From the Galaxy's Edge, s'il était sorti uniquement sur console, ne serait qu'un jeu moyen. En tant que jeu VR en revanche, il s'agit d'un bon produit… pour les fans de Star Wars, du moins, car pour les autres, il n'est pas sûr que le prix (25 euros) soit totalement justifié.

Le jeu montre surtout qu'ILMxLab maîtrise parfaitement son sujet et on ne peut qu'espérer que la prochaine expérience soit encore meilleure.