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Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

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Messagepar mareva_mae » Jeu 10 Aoû 2023 - 17:45   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

ShamanWhills a écrit:Salut Mareva :)

Content que tu sois de retour pour continuer à poster ta fic :) Je viens de lire les derniers chapitres et je suis à jour!

Hello ShamanWhills, merci beaucoup de ton retour ! :D

ShamanWhills a écrit:On voit que Yaraa évolue de plus en plus et que malgré que leur relation soit en dent de scie, l'espoir qu'ils soient définitivement ensembles perdure quelque part...

Ahah oui c'est tout le sel de la romance, surtout en slow burn, gêner l'idylle des personnages tout en convainquant le lecteur qu'elle reste possible...

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ShamanWhills a écrit:Obi-Wan qui devient de plus en plus empathique et prêt à prendre carrément sur lui le poids de la responsabilité d'un tel acte (tuer l'Inquisitrice à la place de Yaraa par amour :jap: ) est très fort et inédit (jamais je n'ai vu ce trait de caractère ou ce comportement dans les films).

Oui tout à fait ! Comme je l'ai précisé en début de tome (et peut-être aussi parce qu'avec l'adaptation en roman hors star wars, je me suis encore plus appropriée son personnage) je ne cherche plus tant à coller au Obi-Wan qu'on connaît, mais développer ma propre variation sur son thème. Mais son évolution me semble quand même logique avec ce qu'on voit de lui dans le canon et ce que j'ai développé dans le tome 1. :cute:
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Fanfiction ; Le Jedi et La sorcière : [Tome 1], achevé - [Tome 2], en cours de publication
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Messagepar sam sanglebuc » Ven 11 Aoû 2023 - 7:42   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Coucou Mareva !
Le début de mes vacances est à l'image de ton gif: it's hard work...
Et je vais pouvoir reprendre tranquillement les deux derniers chapitres, avec toujours autant de plaisir.
Donc rdv dans quelques jours.
Bonne continuation à toi.

Ah si, quand même;
On sent que la relation entre nos deux nigauds évolue, en profondeur j'entend. On passe du beau et fort, à autre chose. Et le plus dur, que ce soit en intra, ou en extradiégétique pour nous lecteurs, c'est cette part d'inconnu. Ton histoire fait écho aujourd'hui à ma propre histoire de couple. Comme Obi Wan (et oui je sais que la TO approche, même si Yaraa n'y est pas mentionnée), un grand avenir s'offre à moi (et à mon épouse): la Force pour les uns, la Parousie pour les autres (nous sommes cathos tendance mystique/convertis) mais avant ça, beaucoup d'incertitude, de remise en question, de maturation. "crise de la cinquantaine", blessures de la vie parfois inguérissables, être soi même tout en devenant un autre tout en étant fidèle à l'Appel.
Pour finir (momentanément), je dirais "la vie est belle, mais elle est dure, mais elle est belle", et ce ne sont pas des paroles en l'air.

à très bientôt !
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Messagepar mareva_mae » Mar 15 Aoû 2023 - 13:52   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

sam sanglebuc a écrit:Coucou Mareva !
Le début de mes vacances est à l'image de ton gif: it's hard work...
Et je vais pouvoir reprendre tranquillement les deux derniers chapitres, avec toujours autant de plaisir.
Donc rdv dans quelques jours.
Bonne continuation à toi.

Coucou Sam, bonnes vacances du coup :D
Bonne lecture du coup ♥

sam sanglebuc a écrit:Ah si, quand même;
On sent que la relation entre nos deux nigauds évolue, en profondeur j'entend. On passe du beau et fort, à autre chose. Et le plus dur, que ce soit en intra, ou en extradiégétique pour nous lecteurs, c'est cette part d'inconnu. Ton histoire fait écho aujourd'hui à ma propre histoire de couple.

Je suis vraiment touchée que mon histoire trouve une telle résonnance en toi, merci pour ce beau partage :cute:
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Messagepar mareva_mae » Mer 16 Aoû 2023 - 19:50   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

CHAPITRE 20 : Vérité, oubli et botanique


Un cri sinistre brisa la nuit. Yaraa se réveilla en sursaut, des images terribles se bousculant sous ses paupières closes. Elle savait que le plus raisonnable aurait été de ne pas imaginer quel genre de créatures pouvait produire une plainte aussi aiguë et menaçante, mais elle ne pouvait s’empêcher de se figurer un oiseau cauchemardesque, aux serres crochues et au bec garni de dents effilées. Chassant les derniers échos de ses rêves – une sortie shopping avec sa tante dans les niveaux supérieurs de Coruscant, après que cette dernière ait reçue une prime conséquente – la sorcière se tortilla hors de son sac de couchage, à la recherche de sa gourde. Avant qu’elle ne puisse mettre la main dessus et pester contre le manque de luminosité et d’espace dans la tente, la bouteille métallique roula devant elle.

Elle se retourna vers Obi-Wan, assis en tailleur sur son propre duvet. Il ouvrit un œil et haussa un sourcil prudent, comme si être réveillé au beau milieu de la nuit et anticiper les besoins de sa voisine était une chose parfaitement normale. Comme si dormir si près d’une femme avec laquelle il avait partagé plus que son lit il y a quelques jours à peine n'était pas une épreuve en soit. Tout semblait si simple, pour lui. Yaraa, quant à elle, était reconnaissante envers l’épuisement physique et mental qui la faisait sombrer en un temps record dans un profond sommeil. Pourtant, chaque piteuse seconde qui s’égrenaient avant qu’elle ne s’endorme suffisait à électriser chaque parcelle de son corps. Parce que justement, il était là, tout près d’elle. Parce que chaque instant où elle cessait de s’entraîner ou de penser à leur mission, il occupait ses pensées. Il avait posé ses bagages dans un coin de son esprit et refusait d’en sortir, idiot têtu qu’il était. Mais bien sûr, Obi-Wan Kenobi n’en avait absolument pas conscience. Il méditait, impassible, sans se douter que la soif qui animait réellement la sorcière n’était pas de celle qu’il était en mesure de satisfaire en lui donnant sa gourde.

— Quelle heure est-il ? s’enquit-t-elle en attrapant l’eau. Merci. Comment tu as su que…

— À peine minuit, je crois. Et pour répondre à ta deuxième question, tu as souvent tendance à te lever en plein milieu de la nuit pour boire. Surtout depuis que tu prends ces cachets, ceux que t’as prescrit le med-droïde.

Évidemment, il remarquait ce genre de choses. Pas qu’il lui accorde une attention particulière bien sûr, mais parce que son sens aiguë de l’observation – un trait Jedi, à en croire l’intéressé -– ne semblait jamais lui faire défaut. Pas d’attachement, se rappela Yaraa. Il avait été on ne peut plus clair sur ce point.

— Je ne sais pas si je vais arriver à me rendormir, bougonna-t-elle. Avec toutes ces bestioles qui font un concert digne des pires bouges du District Uscru. Je peux même faire une croix dessus. Impossible de savoir d’où ça vient, tout ce tintouin. Des arbres derrières nous, de la rivière en contrebas, ou juste de l’autre côté de la tente ? Pour ce que j’en sais, un énorme piaf couvert d’écailles et avec des canines longues comme mon bras est peut-être en vol stationnaire au-dessus de nous, prêt à nous tomber sur le râble et nous réduire en bouillie, pour finalement nous régurgiter, encore tout chaud, à sa portée de futurs prédateurs.

— Yaraa, est-ce que tu as lu ne serait-ce qu’une page du rapport des agents de Bail ? s’amusa le Jedi.

— Tu sais bien que oui.

— Mais ?

— Mais j’ai peut-être fait l’impasse sur la partie « faune ». La flore, d’accord, ça peut servir. Ma mère était herboriste, elle me dirait de ne jamais négliger l’utilité des plantes, surtout dans un milieu hostile. Mais pour tout ce qui concerne les animaux, disons que… eh bien, je savais que toi, tu la lirais. Autant que je me concentre sur le reste. Bon, d’accord, s’emporta-t-elle, remarquant que son interlocuteur avait haussé son sourcil encore un peu plus haut. J’ai survolé cette partie et jeté un œil aux les quelques illustrations que j’ai pu apercevoir. Je me suis dit que ce serait peut-être mieux de ne pas me créer de nouvelles sources d’angoisses avant même de poser un pied sur cette fichue planète. Les chances qu’on tombe nez à nez avec une abomination tueuse sont assez mince, et comme tu ne me laisses jamais gérer les situations de combat, de toute façon…

— Et donc, tu t’imagines des oiseaux avec des dents ? Yaraa, même sur Trandosha, ça n’existe pas. Si tu avais lu le rapport dans son intégralité, tu le saurais. Leçon du jour : mieux vaut se préparer à ce qui pourrait t’attendre que de craindre l’inconnu. Qu’est-ce que tu ferais, si tu tombais dans un lac et te retrouvais face à une méduse doshian ? Est-ce que tu pourrais éviter sa piqûre à temps, si tu ne sais même pas que ses filaments sont enduits d’un poison mortel ?

La sorcière cligna des yeux, pétrifiée.

— Attends… ça existe vraiment ces horreurs ?

— Peut-être. Tu le saurais si tu avais lu le rapport en entier.

— J’ai presque tout lu. Je connais par cœur la quasi-totalité des informations à dormir debout contenues dedans. Tiens, par exemple : on peut la plupart du temps identifier les effets d’une plante sur Trandosha à sa couleur. Les feuillages orangés ont des effets indésirables mineurs, du type démangeaison. En ingérer peut par contre provoquer une diarrhée terrible. Quant aux feuilles bleues, elles sont hallucinogènes, et les violètes toxiques.

— Et c’est maintenant que tu t’en rappelles ? Après que l’on ait tiré une demi-douzaine de corps de buissons qui aurait pu représenter de tels dangers ? s’alarma Obi-Wan.

— Bien sûr que ça m’a traversé l’esprit, mais… tu as lu les rapports, toi aussi, non ? Et nous portions tous les deux des gants, donc j’ai pensé que nous ne courrions aucun risque. Et sache, cher Professeur, que je ne suis pas du genre à étaler ma science, surtout en compagnie de quelqu’un qui dispose des mêmes informations que moi. Enfin, supposément. Mais peut-être que je me trompe et que tu as toi aussi survolé certains paragraphes ?

— Non, bien sûr que non, se défendit-il. J’ai juste mieux retenu les passages sur les dangers mortels, ceux avec de la fourrure, des plumes ou des dents, justement.

— Ah ! s’écria-t-elle, victorieuse. La finesse légendaire des Jedi, n’est-ce pas. Se concentrer sur les bestioles parce que ça, on peut les trancher avec son joujou lumineux, sans préliminaires. Leçon du jour numéro deux : les plantes peuvent-être aussi dangereuses que les fauves, surtout si on les relègue au plan de menace mineure.

Ils se turent tous les deux, le temps que Yaraa s’assoie elle aussi, les jambes et les bras croisées. Réalisant qu’elle était en effet trop galvanisée pour envisager de se rendormir tout de suite, elle adressa un regard en coin au Jedi, à qui elle rendit sa gourde. Il maugréa un merci étouffé et la remit près de son oreiller – enfin sa veste, roulée en boule – avant de faire mine de reprendre sa méditation. Allons bon, il était vexé. Yaraa soupira et se décida à rompre le silence qui régnait de nouveau dans la tente.

— Bon, voilà ce que je te propose. Tu me fais un topo sur tout ce qui rampe, vole ou se terre dans cette forêt de malheur et je te dis tout ce qu’il y a à savoir sur les plantes trandoshannes. On oublie nos manquements respectifs au code de déontologie des explorateurs amateurs. D’accord ?

— Si tu veux, accepta Obi-Wan.

Son ton détaché contrastait avec l’étincelle de malice qui brillait dans ses yeux, lui donnant l’air de l’archéologue un peu canaille dont il avait adopté l’accoutrement. Là, tout de suite, elle était prête à oublier ces histoires de code, d’attachement, de se préserver l’un l’autre et cetera, et de lui sauter dessus sans plus de cérémonie. Elle se demanda si finalement, elle n’aurait pas dû conserver la bouteille métallique près d’elle et se la renverser sur la tête, afin de chasser ces idées indignes d’une adulte raisonnable.

— Mais d’abord, ajouta-t-il, est-ce que tu peux m’en dire un peu sur cet oiseau qui plane au-dessus de notre abri et que la nature a jugé bon de doter de dents ?

Idiot. Il mérite peut-être que je m’emmêle les pinceaux entre certaines plantes comestibles et leurs sœurs presque jumelles, dotées d’un pouvoir hallucinatoire qui ferait pâlir d’envie les dealeurs de bâtons de la mort de Coruscant.


* * *


Une fois la sorcière informée des spécificités et points faibles des spécimens les plus remarquables de la faune trandoshanne, puis le Jedi capable de réciter les propriétés de la majorité des végétaux notables de la forêt, la lune verte brillait déjà haut dans le ciel. S’ils voulaient partir de bon matin le lendemain, il leur fallait dormir. Ils s’allongèrent donc dos à dos. Il lui souhaita bonne nuit. Yaraa se figea et maugréa une réponse similaire en retour, furieuse de d’avoir laissé quelque chose d’aussi anodin la troubler. Aussi, elle regrettait de ne pas avoir emporté le masque de nuit qu’elle avait trouvé dans le tiroir de sa table de nuit, dans la suite du palais royal d’Alderaan. Même si, à bien y réfléchir, elle se serait sentie idiote de demander au sénateur si elle pouvait emporter un accessoire aussi futile et elle savait qu’Obi-Wan l’aurait tournée en ridicule. Que ce soit par une réplique ironique ou un regard appuyé, il lui aurait fait comprendre à coup sûr que si elle avait besoin de ce genre de confort dans la jungle, elle n’avait rien à faire à ses côtés. Et ça, elle n’était pas certaine de le supporter.

Qu’il se moque d’elle, qu’il souligne certains défauts dont elle se savait elle-même criblée, cela faisait partie de leur relation. D’un certain côté, cela la rassurait même, qu’il ne soit pas aveugle. Qu’il voit tout ce qui n’allait pas chez elle et soit capable de le lui reprocher, à voix haute, comme si ce n’était pas la fin de l’univers. Comme un rappel qu’il n’avait pas couché avec elle sans savoir qui elle était. Mais maintenant qu’elle n’avait plus grand-chose à espérer, que toute perspective d’un quelconque avenir commun était au pire révolue et au mieux incertaine, elle avait besoin que le regard de son pas-si-ancien amant lui renvoie l’image d’une femme forte et solide. Parce qu’elle, elle se sentait surtout fébrile et prête à imploser au moindre impact. Elle craignait que le mot ou le geste de trop ne fasse voler en éclat la carapace de raison qu’elle ne cessait de se recomposer chaque matin, et qui peinait de plus en plus à contenir les émotions qui bouillonnaient sous son détachement apparent.

Une clameur gutturale résonna quelque part dans la forêt et la tira de ses pensées.

Elle se redressa et échangea un regard alarmé avec le Jedi.

— J’ai entendu aussi, murmura-t-il.

— Ça, ce n’est pas un cri de méduse tueuse, commenta-t-elle.

Obi-Wan fronça les sourcils, apparemment peu sensible à sa tentative de plaisanterie. Yaraa inspira une grande bouffée d’air, sans se laisser abattre par le reproche muet du Jedi ; parfois, il fallait qu’elle dise quelque chose de stupide, histoire de calmer les battements de son cœur. Peu importe si lesdits battements étaient directement imputables au Jedi ou lié à un danger imminent, tapis entre les arbres.

— Ça va, Ben, j’ai compris. On dirait presque… non, c’est idiot. J’ai eu l’impression d’entendre quelqu’un rire, admit-elle.

— Je crois que tu as raison, soupira-t-il. C’est aussi ce qu’il me semblait. Nous ferions mieux d’aller voir ce qui se trame à l’Est.

Obi-Wan ferma les yeux et fronça les sourcils. Une douce chaleur envahit le petit habitacle en toile, signe qu’il sondait la Force ou usait de l’un des nombreux pouvoirs qu’il en tirait. À la longue, Yaraa avait appris à reconnaître ce phénomène. Elle se demandait si elle pourrait sentir l’aura de n’importe quel autre être vivant avec autant de vigueur, ou si Obi-Wan et elles étaient plus liés qu’ils ne souhaitaient tous deux l’admettre.

— Ils sont cinq ou six, à dix minutes de marche, déclara-t-il. Rassemble tes affaires. Nous reviendrons plus tard pour la tente, nous n’avons pas le temps de la remballer. On dirait qu’ils se sont arrêtés pour la nuit, mais rien n’est moins sûr. Dépêchons-nous.


* * *


Ils s’approchèrent en silence du petit groupe repéré par Obi-Wan, tâchant d’éviter de marcher sur la moindre brindille ou de respirer trop fort. Yaraa mit à profit tout ce qu’elle avait appris ces derniers jours. Elle rendit son pas plus léger, gonfla ses jambes d’une énergie rassurante, qui lui permit de suivre la cadence imposée par le Jedi sans s’essouffler. Quand il interrompit leur progression et lui fit signe de se retrancher derrière un immense tronc, elle aurait juré pouvoir continuer à ce rythme pendant des heures.

Obi-Wan posa un doigt sur ses lèvres puis une main derrière son oreille. Elle haussa les yeux aux ciel, irritée qu’il se sente obligé de lui préciser que le moment était venu de se taire et d’écouter. Il s’attendait à ce qu’elle fasse quoi, au juste, qu’elle chante son tube de cantina préféré à tue-tête pour divertir les lézards venimeux et les fougères hallucinogènes ?

— Chef, j’ai trouvé des traces de pas, dans la boue. Des porteurs de chaussures, précisa une voix éraillée.

Un éclat de rire général salua sa déclaration. Un rire rauque et tonitruant, qui ressemblait à s’y méprendre aux bruits qui avaient marqué la fin des espoirs de la sorcière de passer une nuit digne de ce nom. Yaraa ferma les yeux et concentra toute l’énergie qui coulait en elle sur son ouïe.

— Ils sont deux, je pense. Ça pourrait être nos hommes, même si c’est bizarre.

— Qu’est-ce qui est bizarre, Makss ? demanda une seconde voix, plus caverneuse.

— Les cadavres sont pourris. Ils datent d’au moins une semaine. Mais les traces sont fraîches, j’dirais qu’elles datent d’une demi-journée, quelques heures maximum.

— Et ? Qu’est-ce que ça change ? s’enquit un troisième individu d’un ton plaintif. M’est avis que c’est aussi simple que ça en a l’air. Les corps les plus frais qu’on a trouvés étaient vers les ruines. Ils sont allés jusqu’à la montagne et ont tué tous ceux qui croisaient leur chemin. Grisska et les autres ont juste eu le malheur de tomber sur ces cinglés. Ils ont pas trouvé le temple, parce que ce sont des étrangers stupides, alors ils sont revenus en arrière. Et comme ils sont stupides, ils ont repris le même chemin. Parce qu’ils nous méprisent, comme tous les étrangers. Ils ne comprennent pas qu’ils ont signé leur arrêt de mort en massacrant les nôtres. Ils vont le payer, ça oui ! Pas vrai, chef ?

— Bien parlé, Nojka. Tu as raison, approuva celui que Yaraa devina être le chef en question. La vérité n’est jamais loin de l’évidence. Voilà ce que je vous propose ; on les traque, on leur tombe dessus, et puis on discute un peu. Si ce sont vraiment les tarés qui ont zigouillé six de nos meilleurs chasseurs, pas touche, par contre. On s’amuse un peu avec eux mais on les ramène bien en vie à notre clan. Nos règles sont claires : chaque membre des Griffes Noires doit pouvoir les marquer de ses propres griffes. Nous vengerons nos frères, selon la coutume.

— Selon la coutume ! Pour les Griffes Noires ! répéta en cœur le reste du groupe.

Yaraa ouvrit les yeux au moment-même où Obi-Wan émergeait d’un bosquet gigantesque de fougère bleutées striées de jaune pour se replacer à ses côtés. Nom d’un bantha borgne, cet idiot lui avait faussé compagnie et elle n’avait rien remarqué, absorbée par la discussion du groupe de chasseurs. Yaraa fixa de nouveau la plante, troublée par son aspect si particulier. Elle avait quelque chose sur le bout de la langue, quelque chose d’important, quelque chose de…

— Pas la peine de faire cette tête, ils ne m’ont pas entendu. J’ai masqué ma présence dans la Force et avancé assez vite pour que…

— Ben, chut ! siffla-t-elle.

Elle agrémenta ses paroles de gestes qu’elle espérait fidèles à ses pensées : il avait complètement perdu la tête, ou quoi ? Déjà, il la laissait seule en territoire ennemi et il revenait ensuite en discutant, comme si de rien n’était ?

— Yaraa, tout va bien, tempéra-t-il. Je nous ai isolé, sur le plan sonore. Tant que nous chuchotons, ils ne peuvent pas nous entendre.
Ben avait sans doute raison, se raisonna-t-elle. Mais ces feuilles bleues, striées de jaune… pourquoi est-ce qu’elle ne parvenait pas à se rappeler de la propriété de ce type de plante ?

— Tu peux vraiment faire ça, avec la Force ? s’enquit-elle à voix basse, laissant de côté la botanique un instant.

— Pas longtemps. C’est coûteux, mais oui, concéda-t-il. Je te l’apprendrai, quand tu seras prête.

— Pourquoi pas maintenant ? Je pourrais peut-être t’aider, pour que tu te fatigues moins et…

— Hors de question, trancha-t-il. Tu as rendu ton repas quoi, quatre fois aujourd’hui ?

— Excuse-moi de ne pas avoir ton expérience auprès des cadavres, Ben. Je… pardon, je ne voulais pas, s’excusa-t-elle aussitôt. Je ne devrais jamais me servir de ce que tu as vécu, de la guerre et du reste. Mais tu vois où je veux en venir, ce…

Sans prévenir, le sol se déroba sous ses pieds. Un voile noir tomba devant ses paupières et Yaraa perdit l’équilibre. Elle cligna des yeux, surprise de ne pas être étalée sur le sol boueux. À quelques centimètres de son visage, Obi-Wan la contemplait d’un air inquiet.

— Et ça, Yaraa, qu’est-ce que c’est ?

Il la déposa doucement contre l’écorce rugueuse de l’arbre et s’accroupit en face d’elle, une main posée sous son menton pour l’empêcher de fuir son regard.

— Je… je crois que j’ai un peu trop puisé dans mes réserves pour te suivre, parvint à articuler la jeune femme.

— C’est possible.

— Ben ? Si tu veux me dire quelque chose, par pitié, fais-le. Quitte à ériger cette fichue bulle de silence, fais-en bon usage. Nous savons très bien tous les deux que ce genre de réponses expéditives signifie que tu as ta propre idée quant à l’explication que j’aurais dû te donner et que tu es déçu que d’autres mots soient sortis de ma bouche. Mais comme je n’ai aucune idée de la réponse que tu attends, je t’en conjure, précise le fond de ta pensée.

— Je… Je ne sais pas si j’ai le droit de te poser une telle question, hésita le Jedi, perdu dans la contemplation d’une racine.

— Quelle question ?

— Je ne sais pas exactement où nous en sommes tous les deux, ni ce que à quoi notre intimité partagée il y a peu m’autorise, mais…

— Quelle question, Ben ? insista-t-elle.

— Quand tu as eu ta heu, maladie, à l’auberge, commença-t-il en plantant enfin ses yeux dans les siens. J’ai cru que tu avais tes règles, mais ce n’était pas ça. J’ai reconstitué le fil des évènements ensuite ; tu n’as souffert d’aucune indisposition de ce type depuis notre départ de Tatooine. Ni dans le transport vers Alderaan ou Trandosha, ni lors de notre séjour chez Bail. J’imagine que ton dernier cycle remonte au moment où tu travaillais à la cantina de Bespine et… On ne peut pas dire qu’on ait été des plus prudents, tous les deux. Comme tu n’as jamais soulevé la question, je me suis dit que tu devais être équipée d’un implant contraceptif ou de quelque chose du genre mais… Je ne t’ai jamais posé la question non plus. Et maintenant, même si la fatigue, l’entraînement difficile auquel je te soumets et nos découvertes peu ragoutantes du jour peuvent tout expliquer, je ne peux m’empêcher de me demander si tes nausées et tes vertiges n’ont pas une autre origine.

Yaraa ouvrit la bouche et la referma aussitôt. Par le sang de ses ancêtres, c’était maintenant qu’il s’inquiétait de l’absence totale de protection durant leurs ébats ? Elle, elle avait une excuse. Elle savait. Mais lui, cela ne lui traversait l’esprit que maintenant.

— Bon sang Yaraa, dis quelque chose, implora-t-il.

Il s’approcha encore un peu plus d’elle et pris sa main entre les siennes.

— Si j’avais su, jamais je ne t’aurais forcée à marcher à une telle cadence, ni même à dormir dehors de la sorte… Nom d’un bantha, je ne me suis jamais senti aussi bête. Pardonne-moi.

Un instant, elle considéra la possibilité de maintenir le doute, de le laisser croire le plus longtemps possible qu’elle portait bien son enfant. Pas que la perspective en soit l’enchante, elle n’y avait d’ailleurs jamais réfléchi avant sa visite chez le docteur chromé d’Alderaan, qui avait apporté une réponse abrupte aux questions qu’elle n’avait pas encore pris la peine de se poser. Rien de mieux que de découvrir que quelque chose vous était soudain impossible pour réévaluer toutes ses certitudes. Mais la tentation de laisser planer la possibilité d’une grossesse accidentelle ne devait rien à ses aspirations personnelles et tout à l’expression du Jedi. Il la couvait du regard, avec une inquiétude teintée de tendresse. Comme si elle ne lui avait pas brisé le cœur quelques jours plus tôt. Comme si tout était encore possible entre eux et qu’il n’attendait qu’un malencontreux évènement de ce genre pour lui offrir son cœur sur un plateau. Yaraa réalisa que c’était justement à cause de l’espoir qu’elle voyait renaître dans ses yeux qu’elle ne pouvait pas lui faire ça. Il devait savoir qu’elle ne serait jamais en mesure de lui offrir ce qu’il désirait.

— C’est vrai que tu aurais pu t’en préoccuper avant mais non, Obi-Wan, je ne suis pas enceinte. Rassure-toi. Je suis juste exténuée. Même si les antibiotiques ont fait effet, je crois que l’infection m’a bien secouée et oui, j’aurais sans doute dû te demander de calmer la cadence sur mon entraînement accéléré. Mais je sens que je progresse et nous avons peu de temps devant nous avant que les circonstances ne nous obligent à nous battre, donc… J’ai un peu tiré sur la corde. Mais je suis touchée que tu t’inquiètes pour moi. Sincèrement, c’est tout à ton honneur.

— Tu en es certaine ? insista-t-il, sans lâcher sa main ou détourner le regard.

— Certaine. Quand… quand le med-droïde m’a examinée, je lui ai demandé de vérifier si j’avais un implant ou subi une quelconque procédure au niveau du système reproductif, reprit-elle après une longue inspiration. Parce que depuis mon réveil, je n’ai pas eu mes règles une seule fois. On pouvait expliquer ça par le stress, le traumatisme du crash ou un contraceptif dont ma pauvre tête d’amnésique était incapable de se rappeler.

Elle secoua la tête.

— J’ai eu des relations sexuelles depuis ma sortie de comas et il n’était pas exclu que j’en ai à nouveau, pas forcément avec toi, hein, ajouta-t-elle en rougissant. Enfin, bien sûr que j’y ai pensé, mais je n’ai jamais eu de plan machiavélique ou quoi, j’ai même tout fait pour ne pas… bref, tu m’as comprise. Donc le med-droïde m’a fait un check-up complet à ce niveau, mais non. Rien de tout ce que j’avais imaginé. Je suis juste incapable de concevoir quoi que ce soit là-dedans. Mon utérus est bousillé, si tu préfères. D’après le droïde, il y a fort à parier que je n’ai jamais eu mes règles. J’ai fouillé mes souvenirs, enfin tous ceux qui me sont revenus et en effet, rien n’indique que la petite Rownica ait un jour eu la conversation fatidique avec sa mère ou sa chère tante. Tout ce dont j’ai réussi à me rappeler, c’était avant-hier soir, dans un rêve. Esther et maman discutaient de moi, dans mon dos. Je devais avoir treize ans, je crois. Elles disaient qu’à cet âge, elles avaient toutes les deux déjà connu leurs premières menstruations. Mais pas moi. Parce que je suis née défectueuse. Parce que la Magie, telle que nous sorcières la concevons, demande toujours un sacrifice en retour. Mon don, qui me permet parfois de communiquer avec les morts, m’a sans doute privée de celui de donner la vie. Donc même si j’apprécie ta sollicitude, tu te fais du souci pour rien. Aucun risque de ce côté. Terrain aride et balisé.

— Yaraa… murmura-t-il.

— Pas besoin d’en faire tout un plat, c’est comme ça. Tu ne pouvais pas savoir. Et je ne vais pas t’en vouloir de ne pas m’avoir crue assez sotte pour coucher avec toi sans la moindre précaution, j’aurais été vexée que tu me prennes pour une…

— Je ne te prends pas pour quoi que ce soit. Torts partagés, tu te rappelles ?

— Oui, sourit-elle faiblement.

Elle s’en rappelait très bien. De tout. Du tourbillon de nuits fiévreuses et d’étreintes apaisées. De sa peau contre la sienne. De son odeur. De chaque cicatrice sur son torse et ses bras, qu’elle traçait du bout des doigts sans oser tomber dans le cliché le plus total en lui demandant l’origine de chaque sillon plus clair sur sa peau. De sa façon de se mordre le poing et de ne pas la quitter des yeux un seul instant avant de jouir. Elle s’en souvenait mieux que de sa propre vie.

— Je ne sais pas de quelle façon tu te projetais sur ce sujet, mais quoi qu’il en soit, je suis désolé qu’on t’ait retiré ce choix, reprit-il avec douceur.

— Tu vois, quand je te disais qu’aucun avenir ne t’attendait avec moi, je ne parlais pas juste de mon caractère de Gamoréen. Je suis vide. Inutile. Bonne à rien.

— Que… Quoi ? Yaraa, je…

La sorcière écarquilla les yeux, comprenant qu’elle venait de prononcer à voix haute des réflexions que personne, et surtout pas lui, n’était censé entendre. Blast.

— Tu n’es pas bonne à rien. Tu n’es pas vide. Et tu n’es surtout pas inutile. Bon sang Yaraa, si tu savais à quel point tu m’as réveillé… J’étais en train de disparaître, enseveli sous le sable et les regrets. Je me laissais mourir à petit feu, tu comprends ? Tu ne peux pas avoir d’enfants, et alors ? Tu crois que c’est ça, ce que je veux ?

Obi-Wan se leva d’un seul élan, entrainant la sorcière avec lui. Il leva leurs mains jointes à hauteur de leurs visages et continua, sans lui laisser le temps de répondre :

— Je ne sais pas moi-même ce que je veux. Mais s’il y a la moindre chance pour que nos futurs soient joints, je…

Avant qu’Obi-Wan ne puisse terminer sa phrase, trois silhouettes sautèrent de l’arbre sous lequel le Jedi et la sorcière se cachaient. Une masse informe fondit sur eux. Le soufflé coupé, Yaraa et se plia en deux, fauchée sous le poids de ce que l’on venait de balancer sur eux. Elle leva les yeux vers Obi-Wan qui, lui aussi écrasé sous le quadrillage épais d’un filet électromagnétique, lui rendait un regard où brillait une lueur d’incompréhension.

La bulle. Cette satanée bulle a volé en éclat et aucun de nous a été fichu de le remarquer, comprit la jeune femme. Elle avait oublié le groupe de chasseur Trandoshans, et tout portait à croire que le si sage et prévoyant Obi-Wan Kenobi en avait fait de même. Par sa faute.

— C’est bon les gars, on les tient ! hurla une voix gutturale. Allumez-les avant qu’il ne se sauvent !

Le rayon paralysant de deux blaster la frappèrent au moment où les décharges électriques du filet fusèrent. La dernière chose qu’elle vit avant de perdre connaissance fut les feuilles de la fougère dont était sorti Ben. Du bleu strié de jaune.

Bleu, plante hallucinogène, se récita-t-elle en dérivant vers l’inconscience. Rayures jaunes : indique une espèce extrêmement rare, utilisées par les natifs de Trandosha pour confectionner des sérums de vérité. Se tenir prêt d’un bosquet et en humer l’air rend sensible à ses effets, dans une moindre mesure. Le sujet sera alors pris d’une irrésistible envie de se confier, au risque d’en oublier son environnement, voir ce qui l’a mené dans la forêt de prime abord.




Hello hello ! ♥

Trop contente de vous retrouver pour ce chapitre, qui est sans doute un de mes préférés de ce tome. La condition médicale de Yaraa est une certitude pour moi depuis le début, mais je gardais ça sous le coude pour un instant vraiment important, un moment de vérité crucial et... aux conséquences pas forcément très heureuse.

Hâte d'avoir vos retours et rdv mercredi prochain pour la suite !
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Messagepar L2-D2 » Jeu 17 Aoû 2023 - 21:50   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Chapitres 17 à 20 lus!

Je n'ai guère le temps malheureusement de faire un retour un peu détaillé mais c'est un plaisir de te retrouver sur le forum, de te retrouver toi mais aussi nos deux zidiots que sont Ben et Yaraa dans leurs mésaventures sentimentales et à la recherche de l'inquisitrice!

Mais allez, j'ai retenu deux scènes de ces 4 Chapitres : l'infection urinaire, qui en est presque criante de vérité, et la très belle discussion entre nous deux héros sur la "condition médicale" de Yaraa, comme tu l'as si bien dit. Là aussi, c'est criant de vérité, à un point presque troublant.

Vivement la suite! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar ShamanWhills » Ven 18 Aoû 2023 - 14:48   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Salut :)

Chapitre lu!

Un épisode qui permet de découvrir la condition médicale de Yaraa. je ne pensais sérieusement pas qu'elle serait stérile comme prix à payer pour avoir le don de parler avec les morts. Je pensais qu'elle était juste Médium, sans plus (en dehors du fait qu'elle soit une sorcière à la base).

Ensuite, j'ai trouvé osé (dans le mauvais sens du terme) que tu lui fasses reporter la responsabilité de la protection sur Kenobi, tout en nous montrant qu'elle sait elle-même le danger à ne pas l'utiliser, quitte même à faire croire qu'elle attend un enfant non voulu par le principal intéressé... C'est vraiment malsain de lire ça. Telle que tu nous l'as présentée jusqu'à présent, pour moi ce comportement est non naturel par rapport à la caractérisation du personnage.

Maintenant que Kenobi, sous l'effet d'une plante, a commencé à dire ses quatre vérités, j'espère qu'il va pouvoir continuer sans elle.

Les deux héros sont kidnappés par la Griffe Noire mais on sait tous qu'ils vont s'en sortir. Vivement le prochain chapitre :)
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Messagepar mareva_mae » Ven 18 Aoû 2023 - 16:39   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

L2-D2 a écrit:Chapitres 17 à 20 lus!

Je n'ai guère le temps malheureusement de faire un retour un peu détaillé mais c'est un plaisir de te retrouver sur le forum, de te retrouver toi mais aussi nos deux zidiots que sont Ben et Yaraa dans leurs mésaventures sentimentales et à la recherche de l'inquisitrice!

Mais allez, j'ai retenu deux scènes de ces 4 Chapitres : l'infection urinaire, qui en est presque criante de vérité, et la très belle discussion entre nous deux héros sur la "condition médicale" de Yaraa, comme tu l'as si bien dit. Là aussi, c'est criant de vérité, à un point presque troublant.

Vivement la suite! :oui:

Pas de soucis L2, c'est déjà super cool de savoir que tu me lis encore ! :cute:

Et ça me fait énormément plaisir que ce soit ces deux scènes que tu aies retenues. Parce qu'en écrivant ce tome 2, je me suis rendue compte que j'avais envie de traiter d'intimité sous ce prisme là. Pour la condition de Yaraa, c'est un sujet qui me touche aussi de près (je ne veux pas d'enfant, mais tant, mieux, parce qu'avec deux maladies gynéco ce serait compliqué) et c'était assez cathartique d'évoquer ce sujet, appliqué à mon personnage, qui est animé d'une peur constante que Ben la voit comme un monstre... sur ce plan là aussi, du coup.

Bref, merci beaucoup pour ton retour ♥

ShamanWhills a écrit:Salut :)

Chapitre lu!

Un épisode qui permet de découvrir la condition médicale de Yaraa. je ne pensais sérieusement pas qu'elle serait stérile comme prix à payer pour avoir le don de parler avec les morts. Je pensais qu'elle était juste Médium, sans plus (en dehors du fait qu'elle soit une sorcière à la base).

Hello ShamanWhills ! Merci pour ton retour. :)
Sur ce point, je suis partisante que la magie et les dons en fiction doivent toujours avoir un coût, donc je passe aussi les pouvoirs liés à la force dans cette moulinette. Cela s'applique aussi aux Jedi, chez qui le coût est énergétique.

ShamanWhills a écrit:Ensuite, j'ai trouvé osé (dans le mauvais sens du terme) que tu lui fasses reporter la responsabilité de la protection sur Kenobi, tout en nous montrant qu'elle sait elle-même le danger à ne pas l'utiliser, quitte même à faire croire qu'elle attend un enfant non voulu par le principal intéressé... C'est vraiment malsain de lire ça. Telle que tu nous l'as présentée jusqu'à présent, pour moi ce comportement est non naturel par rapport à la caractérisation du personnage.

Je suis désolée, je n'ai pas du tout compris ta critique sur la protection ? Ah, à moins que tu parles de la contraception ? Elle ne lui fait rien peser du tout, en fait, elle lui fait juste remarquer que c'est un peu tard pour s'en soucier.
Yaraa ne fait rien croire du tout, elle dément tout de suite. Mais si tu ne comprends pas la tentation de ne pas vouloir décevoir celui qu'on aime (parce que Yaraa pense que Ben veut des enfants) ben je sais pas trop quoi faire pour me justifier. :neutre:

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Messagepar sam sanglebuc » Ven 18 Aoû 2023 - 17:16   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Punaise, mon message ne passe toujours pas...
Mais merci !
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Messagepar sam sanglebuc » Ven 18 Aoû 2023 - 18:12   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Ahhh! Le sérum de vérité... Un classique du genre mais tellement efficace. Ça me fait penser à Willow et je me remet à espérer pour nos deux nigauds. Et de manière très terre à terre; pas d'enfant, donc facile de respecter le canon, donc ils ont encore une chance tous les deux oui oui oui !
Je viens de m'enfiler plusieurs fanfics Reylo, puis de retrouver une cousine avec qui on a pu échanger, dans la Joie (et la souffrance) sur les drames familiaux de tout genre (notre famille est "gâtée" à ce niveau) , et j'ai le cœur tout disposé à la tendresse, à l'espérance : j'ai confiance, Ben et Yaraa vont s'en sortir, ça va être très beau, dur et très beau !
Ben: "Tu n'es pas seule"
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Messagepar sam sanglebuc » Ven 18 Aoû 2023 - 18:14   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Bon, je suis en vacances, juste mon portable, donc pas de suggestions de corrections.
Yaraa qui ne se sent pas digne de "Saint Ben", je connais ça.
Une attitude " suicidaire"? Je vois aussi
Saint Ben trop sur de lui tout en étant fragile, je vois.
Ben: "Tu n'es pas seule"
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Messagepar sam sanglebuc » Ven 18 Aoû 2023 - 18:16   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Laisser sa place à Yaraa tout en l'empêchant de commettre l'irréparable, quand " tout" semble indiquer que c'est Ben qui a raison et que c'est elle qui va de travers ? Bonjour le challenge.

Continue comme ça Mareva !
Et encore et encore merci
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Messagepar sam sanglebuc » Ven 18 Aoû 2023 - 18:17   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Victoire, mon message est passé. C'est peu être un émoticone qui ne supportait pas le copier coller.
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Messagepar mareva_mae » Sam 19 Aoû 2023 - 9:12   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

sam sanglebuc a écrit:Ahhh! Le sérum de vérité... Un classique du genre mais tellement efficace. Ça me fait penser à Willow et je me remet à espérer pour nos deux nigauds. Et de manière très terre à terre; pas d'enfant, donc facile de respecter le canon, donc ils ont encore une chance tous les deux oui oui oui !

Ahah mais on adore les classiques ! Bon je le redis pour que ce soit clair et que la fin vous surprenne pas trop, mais comme dit en début de tome, j'abandonne la cohérence avec la canon et je pars un peu plus dans le legends. La fin sera ouverte, comme d'hab avec moi, mais on n'est plus du tout sur une volonté de rattacher la wagons avec l'épisode IV. :oops:

sam sanglebuc a écrit:Je viens de m'enfiler plusieurs fanfics Reylo, puis de retrouver une cousine avec qui on a pu échanger, dans la Joie (et la souffrance) sur les drames familiaux de tout genre (notre famille est "gâtée" à ce niveau) , et j'ai le cœur tout disposé à la tendresse, à l'espérance : j'ai confiance, Ben et Yaraa vont s'en sortir, ça va être très beau, dur et très beau !

Ah des vacances riches en émotions donc... :(
J'espère que ma fin sera belle en tout cas ♥

sam sanglebuc a écrit:Yaraa qui ne se sent pas digne de "Saint Ben", je connais ça.
Une attitude " suicidaire"? Je vois aussi
Saint Ben trop sur de lui tout en étant fragile, je vois.

Oui c'est tout à fait ça :D

sam sanglebuc a écrit:Laisser sa place à Yaraa tout en l'empêchant de commettre l'irréparable, quand " tout" semble indiquer que c'est Ben qui a raison et que c'est elle qui va de travers ? Bonjour le challenge.

Je suis pas sûr d'avoir compris ce point, mais si ça te plaît, tant mieux. >.<

sam sanglebuc a écrit:Continue comme ça Mareva !
Et encore et encore merci

Merci beaucoup pour ces supers retours !

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Messagepar ShamanWhills » Sam 19 Aoû 2023 - 10:33   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

mareva_mae a écrit:je suis désolée, je n'ai pas du tout compris ta critique sur la protection ? Ah, à moins que tu parles de la contraception ? Elle ne lui fait rien peser du tout, en fait, elle lui fait juste remarquer que c'est un peu tard pour s'en soucier.
Yaraa ne fait rien croire du tout, elle dément tout de suite. Mais si tu ne comprends pas la tentation de ne pas vouloir décevoir celui qu'on aime (parce que Yaraa pense que Ben veut des enfants) ben je sais pas trop quoi faire pour me justifier.


Justement, c'est bien sur le fait qu'elle lui reproche que c'est un peu tard que j'y vois la preuve qu'elle reporte toute la responsabilité de cela à Obi-Wan et donc que ce n'est pas à elle de s'en occuper mais à lui (d'autant plus qu'ils savent avoir fait des galipettes sans bouclier, donc Obi-Wan est sensé savoir ce qui peut arriver dans ces cas-là mais non, j'ai l'impression que tu le fais passer pour un "con"... :neutre: )

Non je ne comprends pas cette tentation parce qu'il n'y en a pas quand je lis le passage concernée. Penser n'est pas savoir et se baser sur ça pour justifier une envie de ne pas décevoir l'autre et le pousser à douter qu'il a peut être mis enceinte sa partenaire donne un effet pervers à la situation. :non:

J'ai vu une envie de Yaraa d'y jouer, ne serait-ce qu'un (très) court laps de temps, avant de démentir rapidement... :neutre: Cela m'a choqué de lire ça, car je ne vois pas ton personnage faire une chose pareille.
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Messagepar mareva_mae » Sam 19 Aoû 2023 - 11:50   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

ShamanWhills a écrit:Justement, c'est bien sur le fait qu'elle lui reproche que c'est un peu tard que j'y vois la preuve qu'elle reporte toute la responsabilité de cela à Obi-Wan et donc que ce n'est pas à elle de s'en occuper mais à lui (d'autant plus qu'ils savent avoir fait des galipettes sans bouclier, donc Obi-Wan est sensé savoir ce qui peut arriver dans ces cas-là mais non, j'ai l'impression que tu le fais passer pour un "con"... :neutre: )

La contraception est une responsabilité commune, y a pas de débat à avoir sur ce point... Si ça te gêne, pardon mais oui, ma conviction personnelle ressort ici. En outre, Yaraa n'en veut pas à Ben, elle lui dit juste "c'est un peu tard pour s'en soucier". Je précise noir sur blanc dans le dialogue que Ben a pensé que Yaraa devait avoir un implant ou autre, ce qui est aussi légitime, je ne le fais pas passer pour un con, c'est ton interprétation. :neutre:

ShamanWhills a écrit:Non je ne comprends pas cette tentation parce qu'il n'y en a pas quand je lis le passage concernée. Penser n'est pas savoir et se baser sur ça pour justifier une envie de ne pas décevoir l'autre et le pousser à douter qu'il a peut être mis enceinte sa partenaire donne un effet pervers à la situation. :non:

J'ai vu une envie de Yaraa d'y jouer, ne serait-ce qu'un (très) court laps de temps, avant de démentir rapidement... :neutre: Cela m'a choqué de lire ça, car je ne vois pas ton personnage faire une chose pareille.

Les rapports amoureux sont quelques chose de complexes, et ce passage en est l'illustration. Elle ne lui fait rien croire, elle laisse planer le doute un instant, parce qu'elle aurait envie de porter son enfant et d'envisager une vie de famille avec lui, mais que c'est impossible. Est-ce que c'est plus clair pour toi ? :cute:
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Messagepar ShamanWhills » Sam 19 Aoû 2023 - 16:29   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

mareva_mae a écrit:La contraception est une responsabilité commune, y a pas de débat à avoir sur ce point... Si ça te gêne, pardon mais oui, ma conviction personnelle ressort ici


Je suis d'accord que la contraception est une responsabilité commune mais c'est la manière dont tu la présentes aux premiers abords qui n'a pas été clair pour moi. :neutre:

mareva_mae a écrit:Les rapports amoureux sont quelques chose de complexes, et ce passage en est l'illustration. Elle ne lui fait rien croire, elle laisse planer le doute un instant, parce qu'elle aurait envie de porter son enfant et d'envisager une vie de famille avec lui, mais que c'est impossible. Est-ce que c'est plus clair pour toi ?


Oui c'est plus clair pour moi :jap:
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Messagepar mareva_mae » Sam 26 Aoû 2023 - 19:03   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Hello, désolée, pas de chapitre cette semaine, j'ai été bien malade à cause de la chaleur (que je supporte très mal), mais je reviens mercredi :oops:
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Messagepar ShamanWhills » Dim 27 Aoû 2023 - 10:31   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

mareva_mae a écrit:Hello, désolée, pas de chapitre cette semaine, j'ai été bien malade à cause de la chaleur (que je supporte très mal), mais je reviens mercredi :oops:


Pas de soucis, la Santé avant tout!
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Messagepar mareva_mae » Mer 30 Aoû 2023 - 17:38   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

CHAPITRE 21 : Comédie


— Hé Nojka, c’est quoi ça ?

— Je sais pas, mais ça fait du bruit quand on le secoue.

— Donne-moi ça, on sait jamais, ça pourrait être dangereux. Je veux pas être l’idiot qui a laissé le fils unique du chef se blesser sous sa garde, ça non.

— Je n’ai pas besoin de nounou, Makss, je peux très bien m’en sortir tout… Par les griffes de mon père, rends-moi ça !

Obi-Wan ouvrit un œil, qu’il referma aussitôt. Il porta ses mains à ses tempes, geste qu’il regretta aussitôt ; ses côtes le faisaient encore plus souffrir que la migraine dont il avait à peine commencé à prendre la pleine mesure. Rien de trop sérieux, évalua-t-il rapidement. Enfin, rien de surprenant quand on avait reçu plusieurs tirs de rayons paralysants et une décharge électrique sans doute réglée pour capturer un fauve de bonne taille. Et de toute façon, ses mains étaient attachées ensemble par une corde bien serrée autour de ses poignets. Il changea de stratégie, préférant rester immobile et concentrer le reste de ses sens sur son environnement immédiat. Sa joue reposait contre un sol froid et humide. Ses vêtements lui collaient d’ailleurs à la peau, pas complètement trempés, mais assez moites pour confirmer ce que lui indiquait son odorat. Il était couvert de transpiration, tout comme la silhouette qui respirait faiblement à ses côtés. Yaraa. Elle était en vie. Il n’eut même pas besoin de sonder la Force pour s’assurer que c’était bien elle, allongée à portée de bras. Il le savait.

— J’ai dit non petit, et tu vas écouter ton aîné ! Bon, voyons ce que renferme ce truc… reprit la voix qui avait tiré le Jedi de son sommeil.

Quelque chose tomba sur le sol, une pluie sourde, quelque chose qui sonnait comme une multitude de petits éléments… Blast, les cachets de Yaraa !

— Tu vois Makss, c’est rien. Regarde, si on les écrase, ça ne fait qu’une petite poudre. Drôles de rations de survie.

— Sers-toi un peu de ton cerveau petit, tonna le dénommé Makss, on a déjà trouvé de vraies rations dans ce sac. Ça, ce sont des médicaments. Je me demande juste lequel est malade, et s’il est contagieux. On ferait peut-être mieux de remonter prévenir ton père et mettre les prisonniers en quarantaine.

« Remonter ». Bien, pensa Obi-Wan, nous sommes donc sous terre. Logique, vu comme les voix de nos deux geôliers résonnent. Et « prisonniers », mais ça, je l’avais déjà compris.

— C’était le sac de l’humaine, contra Nojka. Y’avait des brassières dedans, aussi. Je crois pas que le rouquin en ait besoin… Bon, voyons voir l’autre. Des rations, encore, des vêtements et tu vois, pas de lingerie. Et ça qu’est-ce que c’est, nom d’un… Ooooh !

— Bordel Nojka, repose ça tout de suite ! Donne-le moi. Dans l’autre sens, imbécile ! Tu as la moindre idée de ce que tu tiens ? Imagine que tu l’allumes en me le donnant, et hop, plus de Makss… Un sabre laser, par la Grande Traqueuse, et dans les mains d’un gosse…

— Je ne suis pas un gosse, s’écria le second chasseur de sa voix geignarde. Je suis l’héritier légitime de mon père et ton futur chef de clan. Tu me dois le respect. Je sais comment on allume ce truc. Il y a un bouton. Il y a toujours un bouton.

— Ouais, ouais, si tu le dis… Bon au moins, on sait qu’on a nos hommes. Enfin, notre homme et une femelle, ricana le Trandoshan. Un bouton, tu disais ?

Un grésillement caractéristique fendit la nuit. L’estomac du Jedi se contracta et une sensation désagréable, qui n’avait rien à voir avec la bile qu’il avait dû rendre en se faisant électrocuter, lui envahit la bouche. Faites que ce ne soit pas celui d’Anakin, faites que…

— Intéressant, une lame rouge… Et le second ?

— Y’en a pas, trancha Nojka, futur héritier du clan de leurs ravisseurs. Que des fringues, un datapad verrouillé, comme ceux de la fille, un com link et une carte. Un seul Jedi, faut croire.

— Tu en es certain, gamin ? gronda Makss.

— Oui. Un seul sabre. Un seul Jedi. On pourrait le vendre tu sais, ça vaut cher par les temps qui courent, un vérita…

— Je suis celui qui fera le rapport au chef. J’ai trouvé le sabre et ai capturé les prisonniers. Et si tu étais si malin, minus, tu saurais que les lames rouges appartiennent à des gens encore plus dangereux. Ce ne sont pas des Jedi, que nous avons attrapés.

— Mais Makss, se lamenta le fils du chef, c’est moi qui les ai entendus parler, c’est moi qui ai suggéré de les capturer comme des loups jaunes, en passant par le ciel et…

— Ce sont donc tes prisonniers, susurra son interlocuteur. Tu as raison. Il est de ton devoir de les surveiller pendant que j’irai informer ton père et que nous déciderons de leur sort. Les Griffes Noires te sont redevables, oh grand stratège, futur Traqueur suprême de notre tribu. Surveille bien qu’ils ne s’étouffent pas dans leur vomi, on leur a quand même envoyé de quoi assommer un bon bestiau. Et tiens, pour ta gouverne : voilà ce qu’on fait aux comlinks de l’ennemi, au cas-où quelqu’un les cherche et les ait équipés d’une puce de géolocalisation.

Un craquement sinistre s’en suivit, puis des pas lourds s’éloignèrent en direction du ciel. Obi-Wan lutta de toutes ses forces contre le brouillard qui tentait de nouveau de l’avaler. Il fallait qu’il résiste, qu’il entende la fin de la dispute entre les deux gardes, qu’il retienne tout et élabore un plan d’évasion, qu’il évalue si son seul lien vers Bail était encore réparable, qu’il rampe vers Yaraa et prenne sa température qu’il… Le Jedi sombrait de nouveau, la douleur sous son crâne repartant de plus belle, quand une voix chuchota dans son dos :

— Ben…

Yaraa. Elle était réveillée. Le Jedi s’arracha au cauchemar fiévreux qui menaçait de l’emporter et se tourna vers la sorcière. Il garda les yeux fermés et roula sur le sol humide – sûrement de la terre battue – sans ne laisser échapper autre chose qu’un grognement. Pour le jeune garde, ce serait sans doute un mouvement et un bruit naturel pour un prisonnier endormi. Mais pour le Jedi, c’était la seule concession qu’il ferait face à la douleur qui lui labourait les côtes et l’abdomen. Ces fils de Hutts ne s’étaient pas contentés de le capturer et de le passer au rayon paralysant : ils l’avaient aussi roué de coups. Par les Étoiles, il espérait avoir été la seule cible de leur colère…

— Ben ? répéta la jeune femme.

— Je suis là, chuchota-t-il en retour. Tu… tu vas bien ?

— J’ai connu des jours meilleurs. Je sens la viande de jerba rassie. Et toi ?

— Oh, la routine tu sais, filet électromagnétique et coups de pieds dans le ventre…

Le Jedi cessa de parler un instant, le temps de vérifier que leur jeune garde était occupé. Le bruit d’un sac à dos qu’on vidait sur le sol le rassura. Apparemment, il comptait s’occuper en poussant sa fouille un peu plus loin.

— Mince, je suis désolée Ben… reprit la sorcière. Tu as dû me couvrir, parce que je crois que je n’ai rien, enfin, à part la tête en vrac à cause du filet et du bosquet de fougère Teruta.

— Même si j’adorerais me faire passer pour le héros valeureux qui t’as protégé à son corps défendant, je crois surtout que j’ai dû te tomber dessus en perdant connaissance et ainsi essuyer la majeure partie de leur colère. Mais… attends un peu, réalisa-t-il soudain, quelle fougère ?

— Le bosquet à côté duquel nous étions cachés. J’ai compris trop tard, mais c’est une espèce rare. Leur feuillage a un effet psychotrope. Rester trop longtemps à côté d’un bosquet suffit pour oublier ce qui nous entoure et être pris d’une, comment dire… hésita-t-elle. D’une furieuse envie de déblatérer tout et n’importe quoi, voilà.

— Donc, tout ce que tu as dit était faux ?

Ce que lui avait été sur le point de lui révéler, pourtant, ne comportait pas une once de mensonge. Il ouvrit un œil, puis l’autre. Maintenant qu’il tournait le dos au garde, il ne risquait rien à la regarder, ne serait-ce qu’une seconde, n’est-ce-pas ?

Yaraa était allongée à une dizaine de centimètres de lui, recroquevillée en position fœtale. Les yeux fermés, elle fronça les sourcils, comme si elle réfléchissait à la réponse qu’elle allait lui donner. Elle sembla prendre sa décision, puisque toute tension quitta son visage et qu’elle souffla dans un demi sourire :

— Non, bien sûr que non. Ce n’était juste ni le lieu, ni le moment.

— J’imagine que j’ai dû cesser de nous isoler des perceptions extérieures sans même m’en rendre compte ? s’enquit-il, résistant à l’envie terrible de lui prendre la main.

— Sans doute. Ben… tu as entendu le garde ? Il est seul. Ils m’ont attaché les mains, mais j’ai les poignets très fins et, attends… Voilà. Je me suis quasi libérée. Si je tire un bon coup, ce sera bon. Je ne sais pas toi, mais je ne compte pas moisir ici longtemps.

— Il est seul, mais armé. Il a le sabre d’Anakin, avoua le Jedi à contre-cœur. Et sans doute un blaster ou l’une des machettes que j’ai remarquées sur la plupart des chasseurs.

— Quoi ? s’alarma la sorcière.

— Il a donné le sabre de ta tante au second Trandoshan, puis prétexté qu’il n’y en avait qu’un seul dans mes affaires. C’est faux. J’avais enroulé les deux sabres dans le même tissu. Il l’a forcément gardé. C’est un adolescent, Yaraa. À cet âge, on est un peu bête, prêt à tout pour prouver sa valeur.

— Pas besoin de me l’expliquer, merci. Certains souvenirs de cette période de la vie de Rownica me sont revenus et on ne peut pas dire que ce soient les plus glorieux. Bon, c’est quoi le plan ? Ils étaient combien, dans la forêt ? Est-ce que tu penses qu’ils nous ont déjà ramenés dans leur clan, pour nous lyncher sur la place du village, ou est-ce qu’on est dans un genre de cache secrète ? Et, oh… ne le prends pas mal Ben, mais est-ce que tu penses pouvoir tenir debout ? souffla-t-elle dans un murmure.

Le souci, c’est qu’il pouvait répondre à chacune de ces questions par « aucune idée. » Mais il trouverait. Il trouvait toujours. Il refusait de laisser le sabre d’Anakin entre les mains de n’importe qui, mais aussi, par-dessus tout, de décevoir la sorcière, dont la voix pleine d’espoir et de confiance en ses capacités à les sortir de là lui poignardait le cœur avec beaucoup plus de virulence que le souvenir de son passage à tabac.


* * *


— Prête ?

— Je suis née prête.

— Yaraa… pour une fois qu’on a vraiment un plan, tâchons de rester sérieux, veux-tu ?

— Je suis parfaitement sérieuse. Jouer la comédie et m’emporter sur quelqu’un qui n’a rien demandé, c’est ma spécialité non ? lança la sorcière dans un sourire.

— Je… c’est toi qui le dis, concéda Obi-Wan en masquant un sourire. Ton rôle est plus complexe que le mien, aborde-le comme bon te semble.

Yaraa lui fit un clin d’œil et après avoir pris une grande inspiration, elle plaqua sur son visage une expression de détresse des plus convaincantes. Rassuré, le Jedi ferma les yeux et se glissa dans son personnage.

— Il … il y a quelqu’un ? S’il-vous-plait, implora la sorcière d’une voix tremblante. Je vous en prie, mon ami ne respire plus ! Pitié, il faut venir l’aider, je crois qu’il… Gioden ? Réponds-moi, Gioden !

Des pas traînants s’approchèrent de leur cellule. D’après ce que lui avait décrit Yaraa et du peu qu’il avait pu apercevoir sans se tourner, ils se trouvaient dans une petite cache souterraine, ou quatre cellules avaient été aménagées. La sienne faisait face à deux autres cages vides, et une brève excursion dans la Force lui avait appris que celle à leur droite n’accueillait pas de prisonniers non plus. Le Jedi se concentra sur son objectif le plus pressant : ralentir sa respiration, jusqu’à la rendre quasiment indétectable aux yeux du garde.

— Mais tu vas la fermer toi ! s’écria le jeune Trandoshan.

— Je vous en prie, continua Yaraa. Il ne respire plus il… je crois qu’il a fait un arrêt cardiaque. Je vous en supplie, faites quelque chose. Détachez-moi, que je puisse le réanimer ou faites-lui une piqûre d’adrénaline, je m’en fiche, mais faites quelque chose. Je ne peux pas… Je ne peux pas le perdre.

La voix de la sorcière se brisa. Elle éclata en sanglots. De vraies larmes, perceptibles dans la façon dont il sentait son corps se secouer devant lui. Une détresse authentique émanait d’elle. Elle offrait décidément une performance digne des plus grandes actrices d’opéra Bith.

— Par la Grande Traqueuse, c’est pas vrai… marmonna le garde. Makss va s’en servir pour me salir devant Père, si je laisse le rouquin crever, blast…

— Je vous en supplie, répéta-t-elle entre deux hoquets.

— Ouais ouais, c’est bon, j’arrive. Recule. J’ai dit recule, tu te plaques contre le mur et tu ne bouges pas, compris ? Si tu fais mine de broncher, je lui coupe une main, pigé ? Père sera fâché qu’on l’abîme, mais… Bon, recule ou je le laisse crever !

Yaraa obtempéra. Obi-Wan se surprit à avoir une pensée pour les vêtements de la jeune femme, qu’elle prenait un soin absurde à maintenir propres et intacts en apparence, malgré les conditions dans lesquelles ils évoluaient depuis quelques jours. Il n’était pas certain qu’elle ait anticipé que cette partie de leur plan impliquait qu’elle se traîne contre le mur sur les fesses, salissant ainsi la majeure partie de son pantalon kaki sur la terre humide. Elle se refaisait même sa tresse tous les matins et replaçait chaque jour, sans exception, un ruban violet dans ses cheveux cendre. Elle avait au moins cessé de se peindre les lèvres ou de maquiller ses yeux, habitude qu’elle avait adoptée lors de leur séjour sur Alderaan. Avant que le Jedi ne pousse le vice à se demander si cet acharnement à se présenter sous son meilleur jour dans une forêt meurtrière était le fruit de son indécrottable fierté, ou motivé par tout autre chose, un tintement métallique lui indiqua que le garde avait enfin retrouvé la clef dans ses poches. Heureusement qu’il n'était pas réellement en train de mourir. Encore une minute, et son cerveau privé d’oxygène aurait connu des dommages irréversibles. Il avait compté.

La porte s’ouvrit en grinçant – vers l’extérieur de la cellule, d’après le son – sur le jeune Nojka. Obi-Wan était prêt. Il inspira une dernière et infirme gorgée d’air, qui suffirait à le maintenir conscient quelques minutes, puis laissa le garde s’avancer sans se presser vers lui. Le Trandoshan le retourna du bout du pieds. Sans rien révéler de la supplique de ses côtes meurtries, Obi-Wan se laissa tomber sur le dos dans une parfaite imitation d’un corps sans vie. Il imagina chacune de ses cellules prisonnières d’un gel paralysant, figées et déconnectées de son être. Le spectacle dut s’avérer assez éloquent, puisqu’il sentit le garde s’accroupir près de lui.

— T’avais raison femelle, on dirait bien qu’on y est allé un peu trop fort avec ton copain…

— Sauvez-le, je vous en conjure… je ferai tout ce que vous voulez, pitié, supplia Yaraa.

— Père m’en voudra tellement, je devais le surveiller, maugréa le Trandoshan. Bon, je peux essayer la seringue, y’en a une dans ton medkit je crois. Je reviens.

— Non, ce sera trop tard ! Il faut faire repartir son cœur, tout de suite !

— Je… vais essayer.

Obi-Wan sentir le garde se pencher vers lui. Son haleine lourde lui chatouilla les narines, puis deux doigts griffus se posèrent sur sa poitrine. L’occasion que le Jedi attendait. Il sortit de son état de stase et se redressa d’un seul coup, envoyant son front à la rencontre du nez de leur geôlier. Il sentit du cartilage craquer et un liquide chaud lui éclabousser les cheveux. Que les Étoiles remercient les agents de Bail, pensa Obi-Wan : « seule partie sensible du visage d’un Trandoshan : son nez, plus mou que le reste, car non recouvert d’écailles. »
Sans perdre une seule seconde, le Jedi se releva et envoya son genou à la rencontre du ventre puis de l’entrejambe du garde. Il fracassa ses deux poings attachés l’un à l’autre sur la nuque de leur adversaire, qui tomba lourdement au sol.

— Maintenant, Yaraa ! s’écria Obi-Wan.

Mais la sorcière s’était déjà précipitée auprès du Trandoshan, qu’elle délesta de sa machette, de son blaster et du sabre d’Anakin, fourré dans l’un des passants de sa ceinture. Elle passa la lanière de cuir qui retenait l’arme blanche en travers de sa poitrine, garda le sabre dans sa main gauche et pointa le canon du blaster contre le crâne du garde de sa main directrice.

— Tu bouges pas, compris ? susurra-t-elle. Sinon, je te rends à ton papa avec un beau petit trou dans la cervelle. Approche, Ben.
Yaraa agita la main et fit tomber le reste des cordes qui pendaient autour de sa main gauche. Elle tendit le sabre d’Anakin dans la direction du Jedi et l’activa.

— Qu’est-ce que… à quoi tu joues ? balbutia Obi-Wan.

— Pour te libérer, Ben. Écarte un peu les mains et passe les au-dessus de la lame, ça devrait suffire à brûler la corde, non ? expliqua-t-elle avec un calme remarquable.

— Je… je préférerais tenter ma chance avec la machette, si tu permets. Ne bouge pas, je vais m’en sortir tout seul. N’éloigne surtout pas ton canon de sa tête. Et éteins-moi ça s’il-te-plait, avant de couper le bras de quelqu’un. Les membres des Trandoshan repoussent peut-être, mais pas les miens.

Obi-Wan se déplaça de façon à se trouver dans le dos de la sorcière. Il coinça l’acier de la machette entre ses deux mains et frotta les cordes qui entravaient ses mouvements jusqu’à ce qu’elles ne cèdent. Il regrettait la froideur avec laquelle il venait de parler à Yaraa. Il détestait la glace qui avait figé tout son être dès que le sabre d’Anakin avait embrasé la prison souterraine, à l’éclairage minimal. Il refusait d’admettre tout ce que cette arme lui rappelait, et qu’il pensait avoir réussi à mettre de côté ces dernières semaines. Quoi qu’il arrive, peu importe où il était ou avec qui, il ne pourrait échapper à ce qu’il avait fait à Anakin. Il fallait qu’il l’accepte, qu’il admette avoir trahi, mutilé et tué son ami. Son frère. S’il voulait être capable de défendre Yaraa, de combattre l’Inquisitrice et d’un jour former Luke et Leia, il allait devoir se réconcilier avec cette pensée. Parce que pour l’instant, la simple perspective de tenir et d’activer la lame bleue d’Anakin lui donnait envie de vomir. Il arrivait à peine à prononcer son nom, il faisait des progrès, certes, mais il était trop lent. La culpabilité n’était pas aussi salvatrice qu’il l’avait un jour cru.

— Ben, heu… tout va bien ? Tu t’en sors ? s’enquit la jeune femme.

Obi-Wan s’arracha à ses pensées et réalisa qu’il avait posé ses deux mains sur les omoplates de la jeune femme. Un geste anodin et dangereusement intime. Il n’avait plus le droit de chercher du réconfort auprès d’elle, même d’une caresse aussi anodine. Il reposa l’arme bien à plat dans le dos de la sorcière et s’agenouilla près du garde, sondant sa présence dans la Force. Il était inconscient mais respirait encore.

— Viens, intima-t-il à Yaraa en se remettant debout. Notre ami fait un petit somme.

Elle l’imita et lui tendit le sabre éteint. Obi-Wan fit de son mieux pour ne pas trembler et referma ses doigts autour du manche en métal, qu’il accrocha à sa ceinture avec un détachement feint. Il fallait qu’il prenne sur lui, qu’il dépasse ce qui s’était passé sur Mustafar, à défaut de l’accepter. Il avait beau se répéter qu’il avait fait ce qu’il fallait, ce que son devoir lui commandait, il craignait ne jamais se réconcilier avec ce qu’il s’était passé ce soir-là.

— Ils savent qui nous sommes, se justifia-t-il.

Il haussa les épaules pour souligner son propos, conscient que ce n’était qu’un prétexte pour éviter que l’arme de son ancien ami ne soit en contact direct avec sa peau.

— Enfin pas tout à fait, se reprit le Jedi. Ils pensent que nous sommes des serviteurs de l’Empire. Peu importe.

— Au contraire, ça peut nous aider. Si jamais nous suivons le plan et leur faisons face avec le gosse comme otage, autant qu’ils nous pensent cruels et dépourvus de scrupules, non ?

— Bien sûr que nous nous en tiendrons au plan, trancha-t-il. Je sais que tu aurais préféré filer à la rhodienne, sans se faire voir mais… Je croyais que nous étions tombés d’accord. Il faut que nous mettions la main sur l’arme de ta tante. On ne peut pas laisser une telle trace de son passage sur Trandosha. On doit rester anonyme, tu te souviens ?

— Et je suis d’accord. Mais tu me connais, toujours à essayer de contourner les ordres… s’amusa la jeune femme, une ébauche de sourire aux lèvres. Est-ce que ça va ?

— Oui, oui, répondit Obi-Wan de façon évasive. Ce n’est qu’une arme après tout.

— Je voulais dire tes côtes, Ben. On devrait peut-être te soigner avant de sortir mais… Oh, l’arme, bien sûr. Ton ami mort pendant la guerre. Est-ce que tu veux que…

— Pas sûr que nous ayons le temps. Ça devra attendre. Les soins aussi.

— Ben… commença-t-elle avec une sollicitude désarmante. Je suis là, d’accord ? Tu peux me parler. Nous allons nous en sortir, ensemble. Tu vois, quand on tombe d’accord sur un plan et qu’on s’y tient, tout va bien.

Elle essuya le sang qui maculait le front du Jedi de sa manche, tâchant sa veste au vert sombre si bien ajustée. Quel gâchis, pensa-t-il. Elle qui tient tant à ses vêtements.

— On y va, alors ? Je vais chercher un seau d’eau pour réveiller notre ami. Tout ira bien, Ben.

Elle laissa ses doigts glisser sur sa joue et traça les contours de sa barbe, puis s’approcha. Elle se hissa sur la pointe des pieds et déposa un baiser au coin de ses lèvres.

— Pour nous porter chance, expliqua-t-elle avant de faire volte-face.

Et la seconde qui suivit, Obi-Wan n’était plus empêtré dans une marée d’images toutes plus horribles les unes que les autres. Il ne ressentait plus le sabre d’Anakin peser contre sa cuisse. Il flottait dans une brume violette au parfum de pétales de fleurs encore trempée par la pluie. Son odeur à elle. Peut-être ne devait-il ni laisser sa culpabilité le ronger, ni la combattre de front. Peut-être devait-il seulement la remplacer par autre chose, et la laisser s’estomper, petit à petit. Peut-être avait-il en effet seulement besoin de chance et devrait-il remercier l’univers d’avoir mis la sorcière sur son chemin.




Hello hello ! ♥

Désolée pour l'absence de la semaine dernière, j'ai été malade comme un Klatoonien à cause de la chaleur... mais ça va mieux, et je suis contente de vous retrouver. Plus qu'une dizaine de chapitres, on s'approche lentement mais sûrement de la fin :D
Modifié en dernier par mareva_mae le Jeu 07 Sep 2023 - 14:55, modifié 1 fois.
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Messagepar ShamanWhills » Mer 30 Aoû 2023 - 18:25   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Salut :)

Chapitre lu!

Ce coup monté fonctionne toujours autant, pourtant c'est un classique de chez classique, je ne comprends pas pourquoi les Trandoshans tombent dans ce piège si facilement connu! :D

Ce qui était intéressant pour moi était le poids qu'apporte le sabre d'Anakin pour Ben. J'ai trouvé que l'objet reflété bien l'acte de Kenobi sur son apprenti lors de leur combat légendaire sur Mustafar. Tu présentes l'arme comme étant une accusatrice aux yeux de Ben de son point de vue et c'est bien trouvé.

Le fait que le sabre de la tante de Yarra ait été découvert est surprenant, je ne m'y attendais pas du tout. J'attends le prochain chapitre pour en savoir plus.

Bon courage et à bientôt :)
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Messagepar mareva_mae » Lun 04 Sep 2023 - 17:03   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

ShamanWhills a écrit:Salut :)

Chapitre lu!

Ce coup monté fonctionne toujours autant, pourtant c'est un classique de chez classique, je ne comprends pas pourquoi les Trandoshans tombent dans ce piège si facilement connu! :D

Ce qui était intéressant pour moi était le poids qu'apporte le sabre d'Anakin pour Ben. J'ai trouvé que l'objet reflété bien l'acte de Kenobi sur son apprenti lors de leur combat légendaire sur Mustafar. Tu présentes l'arme comme étant une accusatrice aux yeux de Ben de son point de vue et c'est bien trouvé.

Le fait que le sabre de la tante de Yarra ait été découvert est surprenant, je ne m'y attendais pas du tout. J'attends le prochain chapitre pour en savoir plus.

Bon courage et à bientôt :)


Coucou ShamanWhills, merci de ton retour !

Ah le fameux coup monté... Pour le coup, j'ai justement choisi un adversaire jeune et expérimenté en face de Ben et Yaraa, et ce qui explique sans doute qu'il tombe dans le panneau (ça, et le fait que Yaraa est une excellente actrice) :ange: Et puis je ne pense pas que les Trandoshan aient l'holonet au milieu de la jungle, ils connaissent sans doute moins bien ce trope que nous ! :siffle:

Trop contente que tu aimes ce que j'amorce avec le sabre d'Anakin, ce sera un motif un peu récurrent sur cette fin de tome. :cute:

Merci et à mercredi pour la suite !
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Messagepar sam sanglebuc » Lun 04 Sep 2023 - 20:42   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

"Yaraa. Elle était réveillée. Le Jedi s’arracha au cauchemar fiévreux qui menaçait de l’emporter et se tourna vers la sorcière."
Cette dame serait elle un remède plus fort que la Force ? Ou que l'image que se font les Jedi de celle ci ?

"Obi-Wan se surprit à avoir une pensée pour les vêtements de la jeune femme, qu’elle prenait un soin absurde à maintenir propres et intacts en apparence, malgré les conditions dans lesquelles ils évoluaient depuis quelques jours. Il n’était pas certain qu’elle ait anticipé que cette partie de leur plan impliquait qu’elle se traîne contre le mur sur les fesses, salissant ainsi la majeure partie de son pantalon kaki sur la terre humide. Elle se refaisait même sa tresse tous les matins et replaçait chaque jour, sans exception, un ruban violet dans ses cheveux cendre."
Monsieur le Jedi commence à avoir de la considération pour ce que c'est qu'une femme ?

"Et la seconde qui suivit, Obi-Wan n’était plus empêtré dans une marée d’images toutes plus horribles les unes que les autres. Il ne ressentait plus le sabre d’Anakin peser contre sa cuisse. Il flottait dans une brume violette au parfum de pétales de fleurs encore trempée par la pluie. Son odeur à elle. Peut-être ne devait-il ni laisser sa culpabilité le ronger, ni la combattre de front. Peut-être devait-il seulement la remplacer par autre chose, et la laisser s’estomper, petit à petit. Peut-être avait-il en effet seulement besoin de chance et devrait-il remercier l’univers d’avoir mis la sorcière sur son chemin."
Ahh! Je ressens ça chaque fois que l'Amour de Dieu me submerge ou que ma femme (en pleine forme physico-spirituelle) me fait entendre le son de sa voix...

Et on a eu un nouveau bisou. Pas très appuyé mais du même effet que le premier qu'elle m'a donné (ma femme)

Donc encore un bon chapitre !

Et quelques suggestions de corrections:

on leur a quand même envoyer de quoi assommer un bon bestiau. envoyé

Un craquement sinistre s’en suivit, puis de pas lourds s’éloignèrent en direction du ciel. puis des pas lourds ?

Yaraa était allongée à une dizaine de centimètre(s) de lui, recroquevillée en position fœtale.

Certains souvenirs de cette période de la vie de Rownica me sont revenus et on ne peut pas dire que ce soit les plus glorieux. ce soient

Est-ce que tu penses qu’ils nous ont déjà ramenés dans leur clan, pour nous lyncher sur la place du village, où(ou) est-ce qu’on est dans un genre de cache secrète ?

Elle passa la lanière ne(de) cuir qui retenait l’arme blanche en travers de sa poitrine,

Il coinça l’acier de la machette entre ses deux mains et frotta les cordes qui entravaient ses mouvements jusqu’à ce qu’elles (ne) cèdent.

Bien sûr que nous (nous) en tiendrons au plan, trancha-t-il. Je sais que tu aurais préféré filer à la rhodienne, sans se faire voir mais…

On y va, alors ? Je vais chercher un s(c)eau d’eau pour réveiller notre ami. Tout ira bien, Ben.
Ben: "Tu n'es pas seule"
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Messagepar L2-D2 » Mar 05 Sep 2023 - 13:41   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Chapitre 21 lu !

Voilà donc Ben et Yaraa aussitôt prisonniers, aussitôt évadés ! C'est qu'ils sont rapides, nos tourtereaux ! :cute:

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar mareva_mae » Jeu 07 Sep 2023 - 14:59   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Hello, merci pour vos retours Sam et L2 ! :cute:

sam sanglebuc a écrit:"Yaraa. Elle était réveillée. Le Jedi s’arracha au cauchemar fiévreux qui menaçait de l’emporter et se tourna vers la sorcière."
Cette dame serait elle un remède plus fort que la Force ? Ou que l'image que se font les Jedi de celle ci ?

C'est un peu le message de cette fic, que l'amour peut-être le salut d'un jedi et pas sa perte. :ange:

sam sanglebuc a écrit:Monsieur le Jedi commence à avoir de la considération pour ce que c'est qu'une femme ?

Moooh t'es dur avec lui ! Pour moi, c'est plus qu'Obi-Wan commence enfin vraiment à s'autoriser à remarquer ce genre de détails.

sam sanglebuc a écrit:Et on a eu un nouveau bisou. Pas très appuyé mais du même effet que le premier qu'elle m'a donné (ma femme)

Après Ben et Yaraa ont déjà échangé plus d'un baiser, mais on va dire que les choses redémarrent plus timidement entre eux. :D

L2-D2 a écrit:Chapitre 21 lu !

Voilà donc Ben et Yaraa aussitôt prisonniers, aussitôt évadés ! C'est qu'ils sont rapides, nos tourtereaux ! :cute:

Vivement la suite ! :oui:

Ça doit être l'héritage de mes parties de jeu de rôle cette évasion, y'a toujours moyen de s'en sortir :transpire:
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Messagepar mareva_mae » Jeu 07 Sep 2023 - 15:07   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

CHAPITRE 22 : Cascade


« Pour nous porter chance. » Elle avait vraiment dit ça. Mais quelle imbécile. C’était donc hors de sa portée, d’exprimer à voix haute ce qu’elle ressentait vraiment ? Il fallait toujours qu’elle se sente obligée de jouer à la plus maligne, qu’elle se fasse passer pour… pour quoi, d’ailleurs ? Après cette performance inoubliable, Obi-Wan la prenait-il pour une allumeuse de bas étage ou une pauvre cruche complètement détachée de la réalité ? Ce dont elle avait besoin, c’était d’une bonne dose de fougère bleue striée de jaune. Une longue inhalation de vérité, histoire d’enfin lui avouer que chaque mot de cette satanée lettre était vrai. Qu’elle n’avait jamais joué avec lui, n’avais jamais considéré leurs étreintes comme une distraction amusante. Qu’il comptait plus que la galaxie entière pour elle, avant même qu’il ne fasse l’amour pour la première fois. Qu’elle l’avait laissé croire le contraire parce qu’elle avait peur. Elle était terrifiée à l’idée de ne pas être à la hauteur, de le décevoir tôt ou tard, ou de réaliser qu’il n’aimait qu’une version romancée et illusoire d’elle-même. Elle redoutait qu’il ne comprenne avoir trahi son serment pour une femme égoïste et vide, qu’il ne se détourne d’elle, aussi dégoûté par son propre aveuglement que par la véritable nature de la sorcière.

Oui, elle se serait fait une tisane de fougère Toruta sans la moindre hésitation, si elle ne se trouvait pas dans une prison souterraine et ne souhaitait justement pas parvenir à avouer tout cela de son propre chef. Pas sous l’influence d’un psychotrope. Elle se laissa de nouveau envahir par l’espoir qu’elle avait entraperçu dans la forêt, avant leur capture… elle avait besoin de faire les choses bien, cette fois-ci. Et pour cela, il leur fallait déjà s’évader, récupérer l’arme de sa tante et reprendre la traque de cette dernière, en s’assurant qu’un clan de Trandoshans convaincus de leur culpabilité dans le meurtre de leurs meilleurs chasseurs ne les poursuive pas. Un jeu d’enfant. Même un gonk droïde aurait pu s’en charger.

La jeune femme sourit à cette comparaison et continua de ranger dans son sac à dos ses affaires éparpillées sur le sol crasseux de la prison. Ses vêtements étaient intacts, un peu sales certes, mais rien de définitif. Ses datapads, celui des agents de Bail et l’autre dans lequel elle consignait ses rêves – elle avait laissé le dernier dans le vaisseau, celui que le sénateur lui avait confié et qui contenait des informations sur son ancienne vie – avaient récoltés quelques bosses, mais ils étaient toujours verrouillés et réagissaient comme d’habitude si elle posait son pouce sur la sécurité biométrique. Il n’y avait à déplorer que deux véritables victimes de la fouille « méticuleuse » des gardes. Cela posait deux soucis majeurs : d’une, leurs geôliers avaient piétiné les anti douleurs qui permettaient à Yaraa de se rappeler des pans de la vie de Rownica Voron sans être traversée de migraines foudroyantes et d’autre part, le comlink qu’Obi-Wan et elle avaient retrouvé sur le corps de l’agente de Bail Organa avait subi le même sort. Ce deuxième point s’avérait moins problématique, étant donné qu’ils avaient choisi de laisser tout moyen de communication dans leur vaisseau, et ne comptaient prendre contact avec le sénateur d’Alderaan qu’une fois leur mission achevée. Obi-Wan avait tout de même fourré les bouts de l’appareil dans son sac, afin de ne laisser aucune trace de leur capture.

Yaraa s’était bien gardée de lui dire que s’ils souhaitaient vraiment effacer toute trace de leur passage sur Trandosha, il leur faudrait penser à se lancer dans un type de ménage qui ne plairait sans doute pas au Jedi. Pas qu’elle soit assoiffée de sang ou se réjouisse à l’idée de massacrer tout un clan de natifs de la planète, mais s’il allait au bout de son idée, ramasser des morceaux de comlink et récupérer le sabre d’une inquisitrice ne suffisait pas à faire d’eux des fantômes. Ils s’étaient mis d’accord pour sortir le plus vite possible, analyser la situation et idéalement, se servir du jeune Nojka comme monnaie d’échange. Un fils de chef contre un sabre Sith. Obi-Wan maintenait qu’ils devaient tenter d’expliquer à son père qu’ils n’avaient rien à voir avec le massacre des siens, tandis que Yaraa était convaincue qu’à moins de tuer chaque Trandoshan qui avait aperçu leur visage, le reste de leur excursion en forêt allait se transformer en course contre la montre. Elle ne privilégiait pas la solution sanglante, loin de là, mais elle tenait à s’assurer que le Jedi comprenne bien ce que la diplomatie allait leur apporter dans une telle situation.

— Tu rumines encore, hein ? s’enquit Obi-Wan, qui venait de repasser son sac sur ses épaules. Je suis sûr de moi. Et je te rappelle que tu étais d’accord, il y a cinq minutes.

— Je pense juste que la négociation n’est pas une option viable, c’est tout. Et je n’étais pas d’accord ; j’ai accepté un compromis. Mais puisque tu remets les choses sur la table de sabacc… S’ils nous prennent pour des Sith, je pense qu’on devrait en profiter. On prétend échanger le môme contre le sabre, puis on s’en va en prenant le plus d’avance possible. On garde le gamin et on le lâche quelque part, comme ça ils perdent du temps à le retrouver avant de s’occuper de nous. Ils vont nous poursuivre, quoi qu’il arrive. Autant ne pas leur laisser dès le début l’occasion de nous planter une vibrolame dans les tripes, pendant qu’on papote gentiment, et prendre de l’avance tout de suite.

— Yaraa… soupira-t-il.

— Oui, oui, je sais, on t’appelait le négociateur, j’ai compris, s’exaspéra-t-elle en fermant son sac et en se levant à son tour. Mais nous ne sommes pas dans un cadre où de telles règles s’appliquent. C’est un autre type de guerre là, on se bat pour la survie. Tu ne discutes pas de la levée d’un blocus séparatiste, Ben. Tu cherches à sauver ta peau et à gagner du temps.

— Et en quoi la négociation serait-elle incompatible avec de telles prérogatives ?

— Parce que… oh, tu m’énerves. Fais comme bon te semble. Mais tiens-toi prêt à devoir te défendre avec autre chose que des mots, c’est tout.

Yaraa enfila son sac à dos et se saisit du baquet d’eau croupie qu’ils avaient prévus de jeter au visage de leur otage pour le réveiller.

— Si tu t’inquiètes tant pour moi et doute de mes capacités à m’en sortir…

— Quoi, encore ? Je croyais qu’on devait se dépêcher, pesta la sorcière.

— Tu ne crois pas que je vais avoir besoin d’un peu plus de chance, pour notre évasion ? demanda le Jedi avec un sourire radieux.

Avant qu’elle ne puisse lui jeter au visage le seau initialement prévu pour le jeune garde, ce dernier fut pris d’une toux sèche et braqua sur elle un regard terrifié. Yaraa soupira ; comme elle ne cessait de se le répéter, ils avaient plus urgent à gérer. Pour autant, cela ne signifiait pas qu’elle ne rêvait que de répondre à la provocation d’Obi-Wan.


* * *


Une fois ses yeux acclimatés à la lumière des étoiles, Yaraa se fit trois constats muets ; d’une, il faisait toujours nuit. De deux, ils ne se trouvaient pas dans un village, comme elle le craignait, mais près d’une maison de passage, construite dans des rondins de bois, juste à côté de la prison dont ils venaient de sortir par une trappe, cachée sous un tissu de feuillage boueux. Un coin où les chasseurs séjournaient sans doute avant de retourner chez eux. Et troisièmement, il était complètement stupide de se mettre d’accord sur un plan avant de disposer d’une connaissance complète de l’endroit où le plan en question devait avoir lieu.

— Blast, souffla la sorcière. Et nous qui pensions nous faufiler entre les hamacs ou les habitations, jusqu’à trouver le chef, le réveiller et négocier…

— Qu’est-ce que tu proposes alors ? demanda Obi-Wan, le canon de son blaster posé sur la tempe de leur otage.


— Parce que tu penses que c’est encore faisable, même s’ils dorment tous dans la même baraque, gardée par au moins deux géants ?
— Tu exagères, ils ne doivent pas dépasser le mètre quatre-vingt-dix… enfin même si j’imagine que pour toi, ça doit en effet faire d’eux des géants, ironisa le Jedi.

Yaraa lui adressa un regard noir. Elle détestait que l’on plaisante sur sa taille. Quand elle portait des talons, elle était pratiquement aussi grande que lui.

— Si Nojka a la gentillesse de nous détailler l’apparence de son père, peut-être allons-nous même gagner du temps. Je passe par la fenêtre et je tire au rayon paralysant sur tous les dormeurs, excepté le chef de clan, pendant que tu te charges des deux gardes. Personne ne meurt et nous pourrons avoir une conversation civilisée avec le père de Nojka. Je dirais même que c’est le scénario rêvé, pour les deux parties, conclut le Jedi.

Il sonda chacun de ses deux interlocuteurs, s’attardant un peu plus longtemps sur le jeune Trandoshan, qui, à la plus grande surprise de Yaraa, finit par hocher de la tête. Il leur expliqua que son père avait les écailles vertes, comme lui, des griffes plus longues et plus foncées que le reste du clan, car trempées régulièrement dans de la peinture noire. Il portait un collier de canines de loups ainsi qu’un foulard noir sur son œil droit, perdu au combat.

Obi-Wan adressa un sourire satisfait à Yaraa, qui comprit très bien le message : voilà ce qu’on pouvait obtenir, avec un peu de diplomatie.
Elle haussa les épaules, ravie qu’on lui donne tort. Elle ne demandait pas mieux. Un négociateur, une pessimiste et un garde fait prisonnier se lançaient dans la nuit en quête d’une arme interdite et d’une résolution pacifique. Qu’est-ce qui pourrait mal se passer ?


* * *


Rien, absolument rien ne s’était déroulé comme prévu. Le sort gluant de Yaraa avait bien fait chuter les gardes postés à l’entrée de la cabane de chasse, mais ni Obi-Wan ni la sorcière n’avait anticipé que dans sa chute, l’une des deux sentinelles tirerait accidentellement sur l’autre. Ni que cette dernière hurlerait alors assez fort pour réveiller les gardes que le Jedi n’avait pas encore eu le temps de mettre sur la touche au rayon paralysant. Car si Nojka lui avait assuré que l’habitation ne disposait que d’un étage, malgré sa hauteur, le jeune Trandoshan avait omis de lui indiquer que des poutres verticales courraient du sol au plafond et que les hamacs des Griffes Noires y étaient accrochés. Certains à portée d’un homme debout, la majorité un peu plus haut et d’autres… à plusieurs mètres au-dessus du sol.

Obi-Wan s’imaginait devoir se faufiler entre les chasseurs endormis et prolonger leur sommeil de façon significative, les uns après les autres, pour ne laisser que le chef éveillé, un blaster sur le front. Yaraa avait parfaitement respecté le timing qu’il lui avait donné, à la minute près. Non, le souci, c’était que ces dix minutes n'avaient pas suffi au Jedi pour retrouver le sabre de l’Inquisitrice, débusquer le chef et paralyser les dix autres Trandoshans. Il avait d’abord juré dans sa barbe et était parti en quête de l’arme de la femme, le temps de trouver une solution créative. Il avait mis la main sur le sabre, fourré dans le pantalon du second garde entendu dans la prison. Par chance, il dormait sur l’un des hamacs les plus bas. Obi-Wan avait donc commencé par lui et avait ensuite fait le tour de autres couchettes les plus proches du sol, espérant y trouver le chef et pouvoir ensuite s’occuper des autres depuis le bas. Malheureusement, aucun des trois hommes sur lequel il avait tiré ne correspondait à la description de Nojka. Obi-Wan avait bien sûr hésité à ressortir sans un bruit, pour retrouver la sorcière et aviser d’une nouvelle stratégie. Mais il s’était convaincu qu’il pouvait le faire, qu’il était capable de grimper aux poutres et de s’occuper des Trandoshans, les uns après les autres. Peut-être, surtout, qu’il voulait prouver à la sorcière qu’elle était en sécurité avec lui. Elle semblait encore en douter.

Quand Yaraa avait mis la seconde phase du plan en action, Obi-Wan était encore en train de progresser vers le toit. Il avait perdu un temps précieux à ralentir la chute d’un garde qui avait bougé dans son sommeil au moment où il lui avait tiré dessus au rayon paralysabt. Le Jedi ne pouvait ni le laisser mourir en se brisant la nuque au sol, ni réveiller les derniers dormeurs quand il s’écraserait lourdement. Bienveillance et pragmatisme, deux qualités héritées de son maître et qui avait sans doute jouées leur part de responsabilité dans la tournure catastrophique qu’avait pris les évènements. C’était en tout cas ce qu’avait l’air de penser Yaraa, qui peinait dans une certaine mesure à rester à ses côtés. Le Jedi était tout de même impressionné par ses progrès dans la maîtrise de son corps ; il ne devait que ralentir un tout petit peu pour ne pas la semer dans leur course effrénée. Elle s’en sortait même plus que bien, puisqu’elle réussit à lui crier :

— Sérieusement ? Tu n’aurais pas juste pu tous les mettre K.O. ?

Elle se retourna, pour vérifier que leurs poursuivants ne soient pas encore visibles à leurs trousses.

— Regarde où tu vas, répondit le Obi-Wan. On en parlera plus tard.

Yaraa sauta par-dessus une souche et lui adressa aussitôt un regard noir.

— Plus tard quand, quand on se sera sorti de ce bourbier ? Parce pour l’instant, d’accord tu as récupéré le sabre mais…

La fin de sa phrase mourut dans un cri étranglé. Obi-Wan cessa immédiatement de courir et revint sur ses pas. Il tendit une main à la sorcière, étalée à plat ventre sur le sol. Avant de la laisser l’aider, Yaraa se redressa, dégaina son blaster et tira dans la racine sur laquelle elle venait de trébucher. Le malheureux bout de végétation explosa en une dizaine de morceaux.

— Était-ce vraiment… commença-t-il.

— Nécessaire ? Non, mais ça fait du bien, grommela-t-elle.

Elle accepta la main qu’il lui tendait et le laissa la tirer vers le haut, puis planta ses yeux dans les siens :

— Je disais donc : tu as récupéré le sabre, assommé pratiquement tout le camp mais… Pas tous. Ils ont eu le temps de te tirer dessus et de réveiller leurs petits camarades pendant que tu as pris la fuite. Tout ça parce que tu t’es obstiné à vouloir négocier avec le chef.

— Et maintenant ils nous poursuivent, oui, confirma le Jedi. Tu préfères attendre qu’ils nous rattrapent ou me faire le plaisir de courir aussi vite que tu le peux ?

— Je m’économisais, gronda la sorcière en s’approchant encore un peu plus, si proche qu’il sentait son souffle caresser ses lèvres.

— Pourtant, tu es déjà essoufflée, contra-t-il.

— Tu devrais pourtant savoir que cela ne signifie pas que j’en ai fini avec toi, lança-t-elle avant de reprendre sa course.

Obi-Wan lui laissa une demie seconde d’avance, par pure courtoisie, évidemment. Rien à voir avec le fait qu’elle lui avait fait oublier en quelques mots à peine où et dans quel pétrin ils se trouvaient.


* * *


Yaraa leva la tête juste à temps pour éviter de percuter Obi-Wan de plein fouet, ce qui leur sauva sans doute la vie à tous les deux, puisque le Jedi se tenait devant un précipice vertigineux. Elle s’avança à ses côtés et détourna aussitôt le regard du paysage qui s’étendait sous ses pieds. Du vert, du bleu, peu importe. La forêt continuait loin en bas. Très loin. Quand ils avaient pénétré dans la clairière, elle s’attendait à replonger dans la végétation luxuriante avant même d’avoir pu profiter de la lumière de la lune. Une rivière coulait quelque part à gauche. Elle sentait la présence de l’eau. De beaucoup d’eau, même. Elle tira la manche du Jedi et lui indiqua d’un signe de tête la direction de la rivière. Il observa un instant la forêt derrière eux, où les encouragements que les chasseurs Trandoshans se criaient entre eux pour se galvaniser dans leur traque leur parvenait avec une clarté alarmante. Ils n’allaient pas tarder à les rattraper et si les deux humains restaient plantés là, ils seraient faits comme des rats.

Obi-Wan approuva d’un signe de tête et la suivit le long du gouffre. Ils quittèrent la clairière pour traverser un nouvel assortiment d’arbres, aux troncs plus fins que ceux qu’ils avaient dépassés dans leur fuite et aux feuilles d’un jaune intriguant. Même si Yaraa ne se souvenait pas d’avoir lu quoique ce soit de préoccupant aux sujets d’une telle variété d’arbre, elle préféra éviter de trop s’en approcher. Le hasard ne frappe jamais au deux fois au même endroit mais la bêtise oui, aurait dit la vieille Li-Suu, cliente régulière de la cantina où la sorcière avait travaillé quelques semaines sur Tatooine, le temps d’apprendre bon nombre d’expressions populaires de la part de la vieille couturière.

Ils continuèrent d’avancer à un rythme soutenu et finirent pas trouver la rivière que Yaraa avait repéré. Ou pour être tout à fait exact, le torrent qui se précipitait dans l’abîme avec fracas. Tous les petits cours d’eau dans lesquels ils avaient bu et fait une toilette sommaire – l’un après l’autre, bien sûr, puisque leur nouveau statu quo consistait à prétendre qu’ils n’avaient pas passé des heures nus, à explorer le corps de l’autre – durant leur périple semblaient s’être donnés rendez-vous ici. Yaraa avait lu quelque chose à ce sujet, un fleuve formé par la conjonction des rivières trandoshannes au cœur de la forêt, qui se jetait depuis un promontoire rocheux pour former…

— La cascade de Myn Passkan, souffla Obi-Wan à ses côtés.

— Mais c’est impossible, nous étions à plusieurs journées de marche du plateau et étions partis pour le contourner, réfléchit-elle à voix haute.

— Nous n’avons aucun moyen de savoir combien de temps nous sommes restés sonnés après avoir inhalé ta fichue fougère.

— D’une, ce n’est pas ma fougère. Et de deux, si nous avions mis tant de temps à émerger, pourquoi ont-ils commencer à fouiller nos affaires seulement quand nous avons émergé ? riposta-t-elle.

— Peut-être parce que nous avons mis tout le trajet vers leur camp à purger la toxine de notre système. Trajet qui a pu facilement durer plus de vingt-quatre heures. Et rien de les empêchait de nous renvoyer dans les bras de Morphée avec un bâton électrique ou un coup de blaster derrière le crâne si nous faisions mine de nous réveiller. Dois-je te rappeler que la tradition Trandoshanne exige qu’on ne décide du sort d’une proie qu’une fois celle-ci rapportée dans un endroit marqué du sceau du clan, où les chasseurs peuvent se réunir et débattre ? « La chasse sur le terrain, le clan…

— Décidera plus loin, » compléta la sorcière. Je me souviens, merci. Combien de fois est-ce que je dois te le répéter : oui, Ben, j’ai bien lu les rapports. Nous sommes devant la cascade, parfait. On s’est peut-être fait capturer comme des imbéciles, mais au moins, nos geôliers nous ont rapproché de notre destination. Le temple devrait se trouver quelque part sous nos pieds. Super. Mais ça ne répond pas à la seule question qu’on devrait toi et moi se poser dans l’immédiat.

— Qui est, j’imagine, « est-ce que tu vas encore m’embrasser sans prévenir alors que tu as été très claire sur le fait que tout était fini entre nous ? »

Sur la joue, pensa Yaraa. Je l’ai embrassé sur la joue et il en fait tout un fromage de Bantha. Comme si j’étais la seule à avoir sauté sur le moindre doute pour jeter notre relation avec le fond de bière de Jawas…

Sans permettre à un sourire radieux de naître sur ses lèvres, elle fit appel à tout l’entraînement intensif qu’elle avait suivi ces derniers jours pour chasser le rose qui lui montait aux joues, et se contenta de répliquer :

— Tu me poseras cette question si on survit, d’accord ? Parce que là, comment dire…

— Il y a urgence, je sais. Ils ne sont plus très loin.

Même si elle n’avait pas une ouïe aussi développée que celle du Jedi, elle pouvait en effet entendre des pas précipités le sol de la clairière dans laquelle ils se trouvaient encore il y a quelques minutes. Des sifflements féroces fusaient, de plus en plus distincts.

— Suis-moi, intima Obi-Wan.

Il lui tendit la main et la guida tout au bord du gouffre, près du torrent. Une eau claire vint éclabousser leurs bottes et leurs pantalons. Le grondement de la cascade couvrait maintenant l’avancée de leurs poursuivants, mais Yaraa savait que ce n’était plus qu’une question de minutes, voire de secondes, avant que les traits verts des blasters ne fusent dans leur direction. Cette fois-ci, elle doutait que les chasseurs ne les règlent en mode paralysant.

— Tu me fais confiance ? hurla le Jedi pour se faire entendre malgré le vacarme.

Ne me dis pas que tu penses à ce que je pense. Pitié, pria mentalement la jeune femme, ne me demande pas de sauter.

— C’est la seule solution, plaida-t-il, comme s’il avait lu dans ses pensées.

Ou plutôt perçu la peur dans ses yeux. Elle n’avait même pas pris la peine de masquer la terreur qui lui broyait la poitrine. Il y avait un lac, en contrebas, bien sûr, mais… il leur faudrait d’abord survivre à une chute d’une dizaine, ou peut-être une centaine de mètre. Elle avait lu et relu ce passage du rapport des agents de Bail, mais elle était incapable de se rappeler de la hauteur précise de la chute d’eau. Cela ne changeait rien, ils allaient s’écraser. Se briser la nuque à la surface du lac. Ou la colonne vertébrale. Ou les deux. À cette vitesse, une rencontre avec un liquide revenait à se jeter la tête la première sur du durabéton.

Je nous protégerai. Je ne laisserai rien t’arriver, lui crièrent les yeux d’Obi-Wan. Il la força à pivoter pour lui faire face et prit ses deux mains entre les siennes. Et le crut. Par les Étoiles, évidemment qu’elle le crut.

— Ensemble, chuchota-t-elle.

Un trait vert fusa près de son oreille et emporta une mèche rebelle. Sans réfléchir, elle ferma les yeux, se jeta dans les bras d’Obi-Wan et se sentit basculer dans le vide.



Hello hello ! ♥

Un chapitre qui témoigne de mon amour pour les plans foireux (dédicace à ma table de JDR qui supportent mes pires idées et les mènent à bien ou à mal... souvent parce que personne n'en a de meilleures :paf: )
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Messagepar ShamanWhills » Jeu 07 Sep 2023 - 16:27   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Salut!

Chapitre lu!

Un chapitre qui montre en vérité la fuite du duo de leur prison tout en nous présentant par le passé comment s'est déroulé la récupération de l'arme de l'Inquisitrice et la tentative de négociation de Kenobi sur le chef Trandoshan.

C'était bien trouvé.

Leur interaction est toujours aussi bien, à coup de piques, de protection, etc.

La mission est un succès et la chute amène forcément à s'interroger sur leur survie, mais connaissant Obi-Wan, le pros des sauts vertigineux (Kamino face à Jango Fett, Utapau lors de l'Ordre 66, Mustafar pour son combat face à Anakin), on ne se fait pas de soucis pour lui et par extension, pour sa copine :D

Bonne chance pour la suite :)
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Messagepar mareva_mae » Lun 11 Sep 2023 - 16:43   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

ShamanWhills a écrit:Salut!

Chapitre lu!

Un chapitre qui montre en vérité la fuite du duo de leur prison tout en nous présentant par le passé comment s'est déroulé la récupération de l'arme de l'Inquisitrice et la tentative de négociation de Kenobi sur le chef Trandoshan.

C'était bien trouvé.

Leur interaction est toujours aussi bien, à coup de piques, de protection, etc.

La mission est un succès et la chute amène forcément à s'interroger sur leur survie, mais connaissant Obi-Wan, le pros des sauts vertigineux (Kamino face à Jango Fett, Utapau lors de l'Ordre 66, Mustafar pour son combat face à Anakin), on ne se fait pas de soucis pour lui et par extension, pour sa copine :D

Bonne chance pour la suite :)


Merci pour ton retour ShamanWhills :D

J'adore les plans qui ne fonctionnent pas, un jour, il faudrait que j'en écrive un qui se déroule parfaitement...

Ça me fait plaisir que tu notes leur dialogue, c'est sans doute l'un des éléments que j'ai préféré écrire. ♥

Ahah réponse à la semaine prochaine pour savoir comment s'est passé leur saut !
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Messagepar L2-D2 » Mar 12 Sep 2023 - 13:41   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Chapitre 22 lu !

J'ai beaucoup aimé l'enchainement "Obi-Wan en mode tout va bien se passer" / "la fuite du duo en mode tout ne s'est pas bien passé" !!! :lol:

En tout cas, la fuite de nos deux compères les a bien rapprochés de leur objectif. Finement joué de ta part !

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar mareva_mae » Mar 12 Sep 2023 - 17:20   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

L2-D2 a écrit:Chapitre 22 lu !

J'ai beaucoup aimé l'enchainement "Obi-Wan en mode tout va bien se passer" / "la fuite du duo en mode tout ne s'est pas bien passé" !!! :lol:

En tout cas, la fuite de nos deux compères les a bien rapprochés de leur objectif. Finement joué de ta part !

Vivement la suite ! :oui:


Hello L2, merci de ton retour ♥

Ahah merci, j'adore créer des ruptures de ce type, et j'aime vraiment les plans foireux. :diable:

Le coup du rapprochement je crois que c'est une astuce de MJ assez classique en jeu de rôle quand les joueurs traînent trop, donc sans doute encore une influence de ma vie de rôliste sur ma plume. :transpire:

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Messagepar mareva_mae » Jeu 14 Sep 2023 - 17:50   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

CHAPITRE 23 : Noyade


Yaraa n’avait jamais eu peur de l’eau. Depuis son réveil sur Tatooine, l’eau demeurait une constante rassurante dans l’incertitude du quotidien, quelque chose qu’elle maîtrisait. Enfin, du moment qu’il s’agissait de façonner des formes plus ou moins complexes à la surface limpide d’un lac Alderaanien ou d’invoquer un liquide croupi, gluant et pestilentiel sous les pieds de stormtroopers. L’idée que l’élément avec lequel elle avait tant d’affinité puisse la tuer ne l’avait même pas effleurée. Et pourtant, elle était bien là, secouée dans tous les sens par des vagues furieuses, luttant pour la moindre gorgée d’air. Elle toussait, crachait, se débattait. Elle donnait des coups de pieds dans le vide, rencontrait parfois un rocher et parvenait in extremis à remonter à la surface avant qu’un remous ne la fasse replonger.

Obi-Wan avait amorti leur chute avec un bouclier de force, elle en était certaine. Elle l’avait senti déployer une chape invisible autour d’eux, qui avait volé en éclat dès qu’ils avaient percuté le lagon dans lequel se déversait la cascade. Après, elle n’était plus sûre de rien. Les eaux déchaînées les avaient séparés. Il la serrait contre elle, une étreinte si réconfortante, la promesse de ne jamais la lâcher… et l’instant d’après, une main froide et impitoyable l’arrachait à ses bras. Elle ne cessait depuis de se démener pour quelques précieuses secondes à la surface, se propulsant sans cesse du mieux qu’elle le pouvait, tout pour maintenir sa tête hors de l’eau le temps de répondre à deux besoins vitaux : aspirer une maigre gorgée d’air et tenter de repérer le Jedi au milieu du chaos.

Alors que la sorcière venait de réussir à émerger une énième fois, une énorme souche couverte de mousse, elle aussi malmenée par les flots, la percuta en pleine poitrine. Le souffle coupé, Yaraa résista au voile noir qui venait de tomber devant ses yeux et s’accrocha de toutes ses forces au rondin de bois. Elle cracha, encore et encore, jusqu’à vider ses poumons de l’eau qui y était entrée sans invitation. Elle respira ensuite avec difficulté, chaque mouvement dans sa cage thoracique lui causant une brûlure cuisante. Mais elle tint bon. Elle ouvrit enfin les yeux et observa son environnement, focalisée sur les deux mêmes objectifs. Rester en vie. Retrouver Obi-Wan. Ses yeux mirent beaucoup trop longtemps à son goût à cesser de lui présenter un paysage flou, mais elle comprit rapidement qu’elle avait quitté le lac dans lequel ils étaient tombés depuis un moment. Son radeau et elle dérivaient à une vitesse alarmante, suivant des rapides tumultueux. La forêt fusait à sa droite comme à sa gauche, abstraite et colorée. Yaraa ne voyait que des formes jaunes, vertes et orangées, des buissons ou des arbres, peu importe. Elle se concentrait sur l’écume et les vagues, éliminant chaque branche, bout d’écorce ou animal mort trimballé par les flots. Pas de crinière rousse ni de veste en cuir de dewback. Pas de Jedi accroché à un rocher pour lui adresser un sourire éblouissant et une œillade ironique, pour lui faire comprendre à quel point elle était bête de s’être inquiétée à son sujet.

La sorcière continua sa recherche frénétique. Elle peinait à retrouver une respiration régulière, encore giflée par des soubresauts du torrent et le cœur battant la chamade. Bon sang, où était-il ? Il fallait qu’elle le retrouve. Par les Étoiles, elle serait incapable d’avancer, non, de respirer sans lui. Et dire qu’ils avaient gâché tant de temps avant de céder à l’évidence, puis encore perdu tant de jours sur Trandosha à retomber dans ce jeu ridicule, quand ils auraient pu profiter de chaque nuit sous les étoiles, de chaque…

Là, sur la plage, droit devant ! Ça ne pouvait qu’être lui. Un pantalon kaki. Des bottes et une veste d’aventurier d’holo-film du dimanche.

Yaraa mit tout son corps à contribution pour orienter son vaisseau de fortune vers le rivage. Elle donna des coups d’épaules, de pieds et de bassin. Elle cessa de respirer et gonfla ses membres endoloris d’une énergie dorée, à laquelle elle peinait encore à s’habituer. Elle tendit la main vers les galets blancs et la silhouette d’Obi-Wan, concentrant chaque cellule de son être sur ce but. Elle allait y arriver. Elle devait le rejoindre.

Quand elle se traîna enfin sur les cailloux humides, elle fondit en larme et rampa vers cet homme impossible, qui ne cesserait donc jamais de la faire passer d’une colère volcanique à une béatitude extatique. Elle l’avait retrouvé. Le souci, comprit-elle en sentant de nouveau son cœur tomber au fond de ses bottes, c’est qu’Obi-Wan était face contre terre. Et qu’il ne bougeait pas.


* * *


Les deux mains à plat, les doigts joints. Une pression, puis une autre, à un rythme régulier. Surtout ne pas appuyer trop fort, au risque de lui briser des côtes. Quarante… non, trente compressions. Puis lui pincer le nez et lui ouvrir la bouche, une bouche qu’elle avait espéré retrouver bientôt, mais pas dans des circonstances. Demander à ses ancêtres de la pardonner pour cette pensée indécente. Souffler une fois, puis une seconde. Reprendre depuis le début. Espérer qu’il finisse par s’animer et recracher l’eau qui l’empêchait de respirer, de redevenir celui qu’elle détestait tant aimer. À tort. Elle comprenait maintenant.

— Comment… comment je m’en sors ? articula-t-elle avec difficulté.

— Bien, très bien. Continue, jeune fille.

Sans blague, pesta Yaraa en pensées. Comme si elle avait la moindre intention de s’arrêter. Elle ne comptait que les mouvements exercés sur le torse d’Obi-Wan, mais pas le nombre de fois qu’elle avait répété les impulsions sur son cœur et ses vaines tentatives d’insuffler de l’air dans ses poumons. Elle ne pouvait pas. Si elle le faisait, cela revenait à admettre que chaque tentative infructueuse de le ranimer le rapprochait de la mort.

— Si quelqu’un peut le ramener à la vie, c’est toi. Je le lui répète depuis le début, tu es la clef, continua le spectre.

L’ancien mentor de Ben était accroupi près d’elle et du corps inanimé de son apprenti. Il couvait Yaraa d’un regard doux et bienveillant. Il l’encourageait. Ne comprenait-il pas l’urgence de la situation ? Si cela durait trop longtemps, si elle ne réussissait pas à…

— Mais tu vas réussir. Je le sais, ajouta-t-il en réponse à la panique qui dévorait le visage de la jeune femme. Je le sais parce que je l’ai vu. J’ai eu une vision. Le chemin d’Obi-Wan ne s’arrête pas là. Il continue, avec toi. Il va se réveiller. Ne t’inquiète pas, continue. Encore cinq pressions sur son cœur, puis la suite. Aie confiance en la Force.

Yaraa ravala ses larmes et se concentra sur ses mains. Un, deux, trois, quatre, cinq. Le cœur d’Obi-Wan ne battait toujours pas. Pourtant, Qui-Gon était certain qu’il survivrait. Elle devait juste suivre ses instructions et continuer le massage cardiaque. Il avait été patient avec elle, d’un calme admirable même, étant donné qu’il était apparu après qu’elle ait hurlé aux Étoiles de l’aider puis juré à l’Univers qu’elle le ferait brûler, planète par planète, si on ne lui rendait pas son Jedi. Peu importe si la réponse à ses menaces et ses prières avait pris la forme la plus incongrue possible. Tant pis si le défunt maître de Ben n’était qu’une hallucination. Elle n’avait pas rencontré de spectres depuis un moment et en était venu à se demander si son don n'était pas qu’une vaste plaisanterie. Mais Qui-Gon s’était immédiatement agenouillé à sa hauteur pour lui expliquer les gestes qu’elle devait reproduire pour sauver Obi-Wan. Rien d’autre ne comptait.

Alors elle pinça encore le nez de Ben entre ses doigts et lui inclina légèrement la tête en arrière. Elle inspira, prête à poser ses lèvres sur celles du Jedi, froides et immobiles. Elle implora ses ancêtres en silence : pitié, faites que ce ne soit pas le dernier baiser que nous partageons. Pas sur ces lèvres immobiles. Pas sans ses mains sur ma taille et dans mes cheveux. Faites qu’il vive. Je ferai n’importe quoi, je…

Il cracha, enfin. Il lui rendit au visage un mélange répugnant de bille, d’eau et d’algues arrachées au fond du lac, puis malmenées dans les rapides. Il se redressa un instant, comme si on venait de lui donner un coup de poing dans le diaphragme. Il ouvrit à peine les yeux et retomba sur les galets, immobile. Mais sa poitrine se soulevait. Difficilement, mais il respirait. Par les étoiles, il respirait !

Yaraa se jeta sur son sac à dos, que la cascade n’avait pas réussi à lui arracher. Blast, sa gourde était vide. Elle se précipita sur le bagage du Jedi, dont elle avait d’ailleurs trouvé les anses serrées dans sa main, parce que cet homme était d’une obstination sans borne et qu’il avait sans doute préféré se noyer que de lâcher ses affaires. Tout plutôt que d’accepter qu’il ne pouvait pas tout faire tout seul tout le temps. Avant qu’elle n’approche la gourde – par miracle, pleine ! – du noyé, une voix grave l’interrompit.

— Non. Il ne faut pas nourrir ou faire boire un rescapé des eaux, pas tout de suite. C’est dangereux, expliqua Qui-Gon.

Yaraa se laissa tomber sur la plage, imitée par le vieux Jedi. Elle serra ses genoux contre elle et éclata en sanglots, s’autorisant enfin à laisser voler en éclats la bulle de pensées terribles et de désespoir qui lui montait à la gorge depuis qu’elle avait retrouvé Obi-Wan. Il avait failli mourir, nom d’un bantha. Comment était-elle censée accepter une telle idée ? Elle osait à peine imaginer ce qui se serait produit si le fantôme de cet homme barbu et débonnaire n’était pas apparu suite à ses suppliques. Elle leva les yeux vers lui, décidée à le remercier, dès que ses cordes vocales auraient décidé de collaborer avec son cerveau. Elle tremblait.

Qui-Gon poussa un profond soupir et se massa les tempes.

— C’était moins une, constata-t-il avec un soulagement évident.

— Je croyais que vous saviez qu’il vivrait, quoi qu’il arrive ? s’insurgea la sorcière, dont la voix était revenue en même temps que son indignation.

— J’ai en effet eu une vision, même plusieurs, de vous deux. Certaines ne sont pas encore produites. On peut donc en effet en tirer cette conclusion. Celle qu’il allait vivre, précisa-t-il.

— Ou alors ? gronda Yaraa.

— Ou bien on peut en conclure que comme chaque futur potentiel sur lequel la Force attire notre œil, ces images ne sont qu’une possibilité parmi d’autres.

— Donc, vous ne saviez pas qu’il s’en sortirait ? Vous n’en aviez aucune certitude ?

Hausser le ton lui écorcha encore un peu plus la gorge, déjà malmenée par sa lutte dans le torrent et les cris gutturaux qui lui avaient échappé en découvrant Ben.

— J’avais toute confiance en toi, jeune fille. Je ne t’ai pas menti, pas vraiment. J’étais certain qu’avec une telle passion, celle qui brûle en toi, tu le ramènerais parmi nous. Il ne te manquait qu’un peu de confiance, une étincelle pour faire prendre le feu, tempéra-t-il.

Une étincelle de malice brillait dans ses yeux bleus. Si le regard d’Obi-Wan rappelait à Yaraa une mer tantôt paisible ou orageuse, celui de Qui-Gon lui faisait plutôt penser à un ciel sans nuage.

— Je devrais vous remercier, j’imagine. Enfin, merci, se corrigea-t-elle. Sans vous, je n’aurais jamais pu le sauver.

— Mais si, dit calmement le Jedi. Tu aurais trouvé, j’en suis certain. Mais heureux d’avoir pu t’épauler dans ce moment difficile.

— Pourquoi est-ce que je n’ai pas mal ? Je veux dire, quand vous êtes apparu dans le désert, c’était après que ma magie se soit déchaînée et que vous ayez sauté sur l’occasion pour m’utiliser comme conducteur. C’était douloureux. Atroce, même.

— Et je m’en excuse. Je crois que ton don, celui qui te permet d’aider les derniers fragments d’une personne à quitter ce plan d’existence, te permet aussi de me voir. Je ne suis pas un simple spectre vois-tu. Mon esprit a triomphé de la mort, il existe encore pleinement. Je…

— Vous pouvez donc apparaître quand bon vous semble. Ne le prenez pas mal, monsieur Gon…

— Jinn. Qui-Gon est mon prénom, la corrigea-t-il.

— Monsieur Jinn, pardon, reprit-elle. Ne m’en voulez pas de formuler les choses ainsi, mais pourquoi ne pas m’être apparu avant ? Si c’est le fait de vous mettre en contact avec Ben qui me fait souffrir, vous auriez pu simplement m’apparaître pour que je lui répète les leçons et la sagesse que vous avez à lui transmettre. Vous savez, Qui-Gon, il n’attend que ça. De vous parler. De comprendre pourquoi il traverse toutes ces épreuves. Si vous pouviez au moins lui donner un but, quelque chose de plus précis que trouver la paix intérieure ou je-ne-sais-quoi…

— J’en serais ravi, Yaraa. J’aimerais que ce soit aussi simple. Mais Obi-Wan doit apprendre à vivre par lui-même, et pour lui-même. Enfin non, avec toi, bien sûr. Mais il doit comprendre que sa vie peut lui appartenir. Qu’il a le droit d’en faire ce qu’il souhaite. Il ne sera un meilleur Jedi qu’une fois qu’il aura compris quel homme il peut devenir. Quelles émotions il peut ressentir. Quelles transgressions il doit se permettre. Si je lui montre la voie, si je lui procure un nouveau dogme… il n’évoluera pas. Il a déjà commencé à changer. Ou plutôt à évoluer, à s’approcher peu à peu de l’homme vers lequel il doit tendre s’il souhaite me trouver entre les mondes, là où la Force n’est pas qu’un mince filet d’énergie qui lie toute chose mais le canevas entier du possible. Je m’égare, n’est-ce pas ? demanda Qui-Gon avec un sourire triste.

— Je crois que je comprends, murmura Yaraa. Je ne saisis juste pas pourquoi il faut qu’il souffre, d’une façon ou d’une autre. Je vois bien, à quel point c’est difficile pour lui, d’avancer seul, dans le noir. Après tout ce qu’il a vécu, vous ne croyez pas qu’il mérite un peu de répit ?

— Il n’est pas seul, mon enfant. Ni dans l’obscurité. Pas tant que tu l’accompagnes.

— Si vous me répétez encore une fois que je suis une clef…

— Une lanterne, si tu préfères. Tant que continues de t’inquiéter pour lui de cette façon, de sortir les crocs dès qu’on attente à son bonheur, je crois qu’il ne sera jamais seul. Et tout le monde souffre, Yaraa. Cela fait partie de la vie. Être heureux, une poignée de seconde ou une décennie, c’est avoir la quasi-certitude qu’on souffrira ensuite. Rien ne dure, jeune fille. Rien n’est éternel. En cherchant à protéger les Jedi de cette vérité immuable, on a fait de nous des toiles vierges, offertes au premier seigneur noir qui viendrait à nous armé d’un pot de peinture rouge. Obi-Wan doit découvrir quelles couleurs il recèle, et de quelles nuances il veut se draper. Je ne veux pas te faire porter une quelconque responsabilité, ni t’encombrer d’un serment mais… Je crois que ton violet lui va bien. Plus que bien, même.


* * *


Elle avait lutté, aussi longtemps que possible, pour ne pas sombrer. Tirer Obi-Wan dans une petite grotte, à quelques dizaines de mètres du rivage, l’avait épuisée. Une pluie fine s’était mise à tomber et elle avait décidé, avec la bénédiction de monsieur Jinn, de mettre le rescapé à l’abri, plutôt que de risquer d’aggraver son état. Yaraa avait écouté patiemment les conseils du spectre. Elle avait même suivi ses instructions à la lettre pour allumer un petit feu. Il pleuvait assez à l’extérieur pour que la fumée ne puisse pas les trahir et, de toute façon, le vieux Jedi et la sorcière avaient jugé préférable de ne pas risquer qu’Obi-Wan succombe à une crise d’hypothermie. Sa patience et son obéissance studieuse aurait sans doute abasourdi le miraculé, qui avait d’ordinaire toutes les peines du monde à obtenir de la jeune femme qu’elle exécute une consigne simple sans lever les yeux au ciel ou manifester sa désapprobation. Mais ce n’est pas ta vie qui est en jeu dans ces moments-là, Ben, avait-elle alors pensé. Fais-moi confiance pour continuer de te griller les circuits dès que l’occasion se présente. Si tu m’entends, ne t’attends pas à récupérer une sorcière bien sage et disciplinée à ton réveil.

Elle avait tâché de garder les yeux ouverts tant que se pincer la peau des avant-bras ou se donner de petites gifles suffisait à la maintenir éveillée. Elle avait fait attention à approcher un linge mouillé des lèvres du Jedi à la fréquence préconisée par Qui-Gon. Assez souvent pour le réhydrater, mais pas trop non plus, pour éviter de brusquer son corps encore fragile. Elle avait déplié la couverture de survie fourrée au fond de son sac à dos et l’avait enroulée autour du Jedi, plongé dans un sommeil de duracier. Elle était restée quelques secondes immobiles devant le tableau qu’il offrait, ainsi étendu sur le dos, les traits paisibles mais le front toujours strié de rides d’inquiétude. Il ne semblait même pas se reposer, figé entre un le poids du passé et un avenir brumeux. Elle ne se souvenait pas l’avoir déjà observé dormir. Chaque fois qu’ils avaient fait l’amour, au palais ou dans le vaisseau de Bail, elle s’était assoupie dans ses bras la première, certaine que le meilleur moyen de prolonger un rêve était de s’endormir à l’intérieur. Chaque fois qu’elle posait sa tête contre son torse ou s’allongeait sur le côté pour le laisser s’enrouler autour d’elle, elle se répétait que ce n’était qu’un rêve dans un rêve, et que tant qu’elle continuerait d’imbriquer ces parenthèses enchantées les unes dans les autres, ils ne craindraient rien. Elle avait presque fini par se convaincre que la réalité ne les rattraperait plus, qu’elle avait trouvé le code secret qui leur permettrait d’exister en dehors des ramifications terribles qui ne pouvaient que les attendre, elle et lui. Un Jedi et une sorcière. Quelle idée. Et même à l’abri de la petite grotte, séparée du reste du monde par un rideau de pluie maintenant torrentielle, même depuis qu’une lueur d’espoir renaissait en elle, après leur périple dans la forêt trandoshanne… Yaraa se demandait s’il y avait bien une place pour eux, quelque part dans cette galaxie, une fois les missions menées à bien, les Inquisiteurs tués et les enfants d’anciens Jedis protégés. Ou si des parenthèses, des rêves glissés entre deux périples bien réels n’étaient pas exactement ce qu’ils pouvaient espérer de mieux, elle et lui. Elle avait cessé sa réflexion avant de se demander pourquoi cette idée lui réchauffait le cœur et lui picotait les doigts, plutôt que de la désespérer. Elle n’était pas encore tout à fait prête à affronter le futur et Obi-Wan venait de tousser dans son sommeil.

Elle avait presque supplié Qui-Gon de lui enseigner les rudiments du soin par la Force, pour aider Ben à se réveiller plus vite. L’ancien maître Jedi avait soupiré et répliqué qu’elle ne serait d’aucune aide à Obi-Wan si elle s’évanouissait à ses côtés. Qu’il avait besoin d’elle, éveillée et en pleine possession de ses moyens.

Alors Yaraa avait combattu son propre épuisement, attendant que Qui-Gon revienne. Il s’était absenté pour évaluer la distance qui les séparait de leur objectif, la seule aide qu’il avait accepté de leur fournir pour faciliter la suite de leur voyage. « Je ne peux pas tracer le chemin pour vous, mais je peux peut-être vous indiquer la voie », avait-il déclaré avant de disparaître. La sorcière avait murmuré un remerciement hagard et avait titubé au fond de la petite cache rocheuse, près du feu. Elle avait suivi les consignes du défunt Jedi à la lettre. Mais elle avait tout de même fini par s’endormir, assise contre la paroi lisse et humide de la grotte, le linge mouillé dans une main et un bol d’eau claire dans l’autre.


* * *


Elle n’entendit pas Obi-Wan marmonner son nom dans son sommeil. Elle ne vit pas non plus Qui-Gon revenir, les couver d’un regard attendri puis placer une main entourée d’un halo bleuté sur son cœur, ni chuchoter :

— Que ma lumière t’accompagne, jeune fille. Protège-le. Dis-lui… ah, mais tu ne m’entends pas. Veille sur lui. Que la Force soit avec vous.

Il se tourna vers Obi-Wan et ajouta, les deux mains serrées sous les longues manches de son manteau brun.

— Nous nous reverrons Obi-Wan. N’aie pas hâte de rejoindre les morts, veux-tu ? Profite de la vie. Des souffrances. Des joies. Oublie-moi jusqu’à te rappeler que j’existe. Ce jour-là, je crois que tu seras prêt.



Hello hello ! ♥

J'espère que ce chapitre vous plaira et désolée de ce que j'ai fait subir à Obi-Wan, je vous jure, je n'étais pas bien du tout en l'écrivant...
Heureusement que Quin-Gon était là pour donner un cours de CPR express ! :D
Modifié en dernier par mareva_mae le Dim 17 Sep 2023 - 16:38, modifié 1 fois.
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Messagepar ShamanWhills » Jeu 14 Sep 2023 - 21:57   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Salut!

Chapitre lu!

Les conséquences de la chute qui se découpent en plusieurs morceaux:

-D'abord Yaraa qui réussi à s'en sortir admirablement bien malgré sa difficulté face aux courants et à la pluie. Je ne pensais pas qu'elle rencontrerait des difficultés et que la chute atténuée par le Bouclier de Force n'aurait aucune conséquence.

-Obi-Wan K.O par une chute! :shock: Alors-là c'est une première! Si je compare avec la chute sur Utapau quand il se fait shooter par Cody, j'ai l'impression que celle sur Trandoshan était beaucoup moins haute et par conséquent il n'aurait pas dû tombé dans les pommes aussi facilement... Mais cette inconscience sert la relation amoureuse entre les deux persos et fait prendre conscience à Yaraa que la Faucheuse peut arriver à tout moment, que sa cible soit un(e) Jedi ou pas... Et qu'il est urgent de vivre l'Instant Présent, si cher à Qui-Gon Jinn qui fait son grand retour depuis... une éternité...? :whistle:

-Revoir "Monsieur Jinn" (à ne pas confondre avec "Monsieur J" :whistle: ) était vraiment bien. Il aide Yaraa dans le rétablissement de son petit ami, et prodigue des conseils de vie assez philosophique je trouve. C'est très bien aussi qu'il nous montre comment les Jedi sont tombés bien bas face aux Sith, sous-entendant peut-être que s'il avait survécu, il aurait vu le pot-au-rose de Palpatine... En tout cas on voit qu'il est très ouvert à ce type de relation et vu le passé du perso, cela ne m'étonne pas...

Obi-Wan doit donc Vivre, "qui est surement la plus belle de toutes les aventures " comme dirait un certain Peter Pan ayant bien grandi...


Je crois avoir vu une petite faute:

mareva_mae a écrit:— Jinn. Qui-Gon est mon prénom, la corrigea-t-il.


N'est-ce pas plutôt: Le corrigea-t-elle? :think:


On n'est proche de la fin ou il reste encore de nombreux chapitres?

Bon courage pour la suite :)
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Messagepar sam sanglebuc » Sam 16 Sep 2023 - 17:35   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

L'apparition de Qui-Gon ne m'avait fait ni chaud ni froid dans la série OW, mais là c'était bien fait, et assez développé.
Un bon chapitre, au ton particulier, sans le point de vue de Ben.
Merci !

une seule correction:

Surtout ne pas (trop) appuyer trop fort, au risque de lui briser des côtes
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Messagepar L2-D2 » Sam 16 Sep 2023 - 18:29   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Chapitre 23 lu !

Obi-Wan sûr de lui qui est celui qui risque d'y passer, diable ! :shock: Heureusement que Yaraa est là, et qu'elle peut compter sur le soutien sans failles de Qui-Gon Jinn, dont l'apparition surprise fait rudement plaisir ! J'ai beaucoup aimé sa manière de s'exprimer, notamment tout son passage sur les couleurs, le fait que les Jedi étaient devenus des toiles vierges... j'ai trouvé ça à la fois poétique et très bien trouvé !

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar mareva_mae » Dim 17 Sep 2023 - 16:38   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Hello, merci beaucoup pour vos retours ! ♥


ShamanWhills a écrit:-D'abord Yaraa qui réussi à s'en sortir admirablement bien malgré sa difficulté face aux courants et à la pluie. Je ne pensais pas qu'elle rencontrerait des difficultés et que la chute atténuée par le Bouclier de Force n'aurait aucune conséquence.

Disons que tomber c'est une chose (et le bouclier amortit la chute), se sauver des rapides, c'en est une autre ! :D

ShamanWhills a écrit:-Obi-Wan K.O par une chute! :shock: Alors-là c'est une première! Si je compare avec la chute sur Utapau quand il se fait shooter par Cody, j'ai l'impression que celle sur Trandoshan était beaucoup moins haute et par conséquent il n'aurait pas dû tombé dans les pommes aussi facilement... Mais cette inconscience sert la relation amoureuse entre les deux persos et fait prendre conscience à Yaraa que la Faucheuse peut arriver à tout moment, que sa cible soit un(e) Jedi ou pas... Et qu'il est urgent de vivre l'Instant Présent, si cher à Qui-Gon Jinn qui fait son grand retour depuis... une éternité...? :whistle:

L'idée, en plus de véhiculer le propos que tu soulignes justement, c'est qu'Obi-Wan n'a pas perdu conscience lors de la chute, mais ensuite. Je crois que je l'explicite mieux lors du prochain chapitre. :)

ShamanWhills a écrit:-Revoir "Monsieur Jinn" (à ne pas confondre avec "Monsieur J" :whistle: ) était vraiment bien. Il aide Yaraa dans le rétablissement de son petit ami, et prodigue des conseils de vie assez philosophique je trouve. C'est très bien aussi qu'il nous montre comment les Jedi sont tombés bien bas face aux Sith, sous-entendant peut-être que s'il avait survécu, il aurait vu le pot-au-rose de Palpatine... En tout cas on voit qu'il est très ouvert à ce type de relation et vu le passé du perso, cela ne m'étonne pas...

Merci beaucoup ! J'ai toujours vu Qui Gon comme un maître très permissif :whistle:

ShamanWhills a écrit:Je crois avoir vu une petite faute:

mareva_mae a écrit:— Jinn. Qui-Gon est mon prénom, la corrigea-t-il.


N'est-ce pas plutôt: Le corrigea-t-elle? :think:

Non, je ne pense pas, car c'est bien Qui-Gon (sujet = il) qui corrige Yaraa (COD = elle, donc "la"). :cute:

ShamanWhills a écrit:On n'est proche de la fin ou il reste encore de nombreux chapitres?

Bon courage pour la suite :)

Il y a en tout 31 chapitre et un court épilogue. On s'approche donc de la fin !

Image



sam sanglebuc a écrit:L'apparition de Qui-Gon ne m'avait fait ni chaud ni froid dans la série OW, mais là c'était bien fait, et assez développé.
Un bon chapitre, au ton particulier, sans le point de vue de Ben.
Merci !

Merci à toi Sam, contente que l'apparition de Qui-Gon soit intéressante ♥
Ah ben disons que pour son pdv, Ben n'est pas trop en état de penser :paf:
Merci pour la correction, je m'y colle !



L2-D2 a écrit:Obi-Wan sûr de lui qui est celui qui risque d'y passer, diable ! :shock: Heureusement que Yaraa est là, et qu'elle peut compter sur le soutien sans failles de Qui-Gon Jinn, dont l'apparition surprise fait rudement plaisir ! J'ai beaucoup aimé sa manière de s'exprimer, notamment tout son passage sur les couleurs, le fait que les Jedi étaient devenus des toiles vierges... j'ai trouvé ça à la fois poétique et très bien trouvé !

Vivement la suite ! :oui:

Merci beaucoup L2, contente que l'apparition de Qui-Gon t'ait plu et que ma petite métaphore ait fonctionné :D
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Messagepar Dollowin Branthor » Jeu 28 Sep 2023 - 18:51   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Back in the game !
Salut Mareva !
A force de m'user les yeux et les neurones sur mon futur "chef-d'œuvre" en cours d'écriture et de me replonger dans l'univers au point de n'en plus dormir la nuit, je me dis que ce serait pas mal d'aller jeter un coup d'œil aux chefs-d'œuvre que j'ai loupé ici, dont le tien, juste histoire de me changer les idées. En plus, c'est une romance tragique, comme ce que j'essaye péniblement d'écrire, ça devrait me donner des idées.

Donc voilà, back in the game (ou plutôt back dans ta fanfic)
J'essaye de reprendre là où j'en étais il y a longtemps mais j'avoue que je suis un peu paumé... j'ai presque tout oublié... ça risque d'être long mais je vais reprendre du début en essayant de ne pas perdre le rythme.

hâte de voir à quoi ressemble l'histoire aujourd'hui !

(et un ptit check à tout ce qui liront ce message)

Au fait, est-ce que quelqu'un sait ou est passé Loucass ?
"La Force est avec toi jeune Skywalker. Mais tu n'es pas encore un Jedi" Dark Vador - L'Empire contre-attaque
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Messagepar mareva_mae » Jeu 28 Sep 2023 - 23:23   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

CHAPITRE 24 : Pour de bon


Si on avait prévenu Obi-Wan que l’après-guerre des Clones s’avérerait plus éprouvant que les années qu’il avait passées au front, à commander les armées de la République, veiller sur Anakin et Ahsoka au détriment de sa santé et puiser dans ses réserves, physiques comme mentales au fil des jours… il aurait ri au nez de son interlocuteur. Il imaginait sa vie sur Tatooine comme un exil, entre une punition pour ses manquements et une retraite nécessaire qui lui permettrait d’incarner la personne dont les enfants d’Anakin auraient besoin pour sauver la galaxie des ténèbres. Pour réussir là où il avait échoué avec leur père. Même lorsqu’il avait posé un pied sur Tatooine, conscient qu’il y passerait une dizaine, voir une vingtaine d’années au bas mot, il n’avait pourtant pas redouté le rude quotidien qui l’attendait. Non, la crainte qui lui avait étreint le cœur quand le vaisseau de Bail Organa s’était envolé dans une aube orangée et déjà brûlante était d’une toute autre nature. Il redoutait l’ennui. Il était même terrifié à l’idée de contempler l’abîme, de voir ses erreurs se peindre tous les soirs dans les teintes chaudes du coucher des deux soleils de la planète ou se dessiner dans le sable au grès du vent.

C’était ce qui aurait fini par de produire, si une furie aux cheveux gris n’avait pas fait voler son quotidien et sa torpeur en éclats. Même si une part de lui regrettait de ne pas avoir pu affronter seul ses démons et lui donnait l’impression d’avoir pipé les dés du destin en échappant à l’insupportable solitude qui l’attendait, il savait qu’il devait remercier Yaraa pour cela. Elle lui avait évité de devenir fou, seul face au vide. Elle et les ennuis qui filaient dans son sillage comme une comète, droit sur Obi-Wan et sa routine, constituaient son salut son salut. Yaraa lui prouvait à chaque instant qu’il n’était pas plus prêt à cesser d’être un Jedi que de renoncer au fait d’être un homme. Il avait perdu trop d’années à essayer de devenir le parfait représentant de l’Ordre, puis à tenter de composer entre la reconnaissance qu’il avait fini par gagner au sein des siens et les pulsions de vie et d’affection qui refusaient de le quitter.

Peut-être que les paroles de son défunt maître n’avaient au final rien de cryptique. Peut-être que Yaraa était bien une clef, sa clef, et qu’au lieu de chercher quelle serrure elle pouvait bien déverrouiller, il ferait mieux de comprendre quelles portes elle avait déjà ouvert en lui. Peut-être que les enseignements qu’ils transmettraient un jour à Luke et Leia ne dépendaient pas de ce qu’il parviendrait à faire subsister des Jedi mais de la nouvelle philosophie qu’il saurait en dégager. La tête lui en tournait, rien qu’à cette pensée. La tâche qui lui incombait était bien plus ardue que de survivre à deux décennies sous les rayons impitoyables des soleils jumeaux. Il devait tout reconstruire. Et pour ça, il lui faudrait voyager. Il lui faudrait vivre. En dépit de sa promesse et de ce que le bon sens dictait. Pour accomplir la volonté de Yoda, il lui faudrait désobéir à tout ce que le petit maître centenaire avait exigé de lui.

Oui, finalement, le général Kenobi de la guerre des Clones lui semblait presque béni d’une vie facile. Il guerroyait, planifiait des attaques, négociait et découpait des droïdes. Il était entouré de ceux qu’il aimait – sans en avoir bien sûr ni le droit, ni le loisir – et obéissait aveuglément aux ordres du Conseil. Des ordres décidés lors de votes auxquels il prenait lui-même part. Obi-Wan ne se faisait aucune d’illusion : son exil avorté était sans doute ce qu’il avait eu de plus difficile à traverser. Il se mettait en danger, dans sa chair comme dans son âme. Il avait failli se faire trancher la tête, avait été enlevé par un clan de Trandoshan, passé à tabac, et venait de manquer de mourir noyé. Il s’était abandonné dans les bras d’une femme qu’il aimait, et malgré leurs erreurs respectives, l’espoir perdurait. Un espoir douloureux et lumineux, qui lui tordait le ventre d’effroi et de désir.

Il était terrorisé à l’idée de construire quelque chose, pour de vrai cette fois-ci. Ses propres craintes et la mauvaise foi de la sorcière leur avaient offert une porte de sortie facile, qu’ils avaient tous les deux empruntée sans se consulter. S’ils reprenaient là où ils s’étaient arrêtés, Obi-Wan savait qu’il leur faudrait vraiment essayer, cette fois-ci. Ne plus se mentir, ne plus se cacher derrière de pâles excuses. Il avait peur et pourtant, il ne s’était jamais senti autant en vie. Il n’avait jamais discerné avec autant de clarté le bourdonnement familier de la Force tout autour de lui, parfois ténu mais bien présent, mélange grisant d’obscurité et de lumière. Il ne savait pas encore quelle conclusion en tirer, mais il comprenait enfin qu’il avait le temps, qu’il lui fallait grandir, en même temps que les enfants d’Anakin.

Il savait que Yaraa venait de lui sauver la vie, en le tirant des eaux dans lesquelles il avait sombré en se cognant la tête contre un rocher. Mais il savait également qu’elle l’avait sauvé des griffes d’une mort tout aussi bête et tragique que la noyade en s’échouant dans le désert du Junland ; celle d’une extinction progressive de son être. Le Jedi sourit en repensant aux songes qui animaient son sommeil depuis que Yaraa l’avait réanimé, après sa noyade. Il avait aperçu son visage, penché au-dessus de lui, le temps d’une demie seconde de lucidité. Puis il avait replongé dans l’inconscience. Il avait rêvé de Qui-Gon. Ils étaient assis au bord de la cascade dans laquelle il s’était jeté avec Yaraa. Ni lui ni son ancien maître n’avait prononcé le moindre mot. Ils avaient regardé ensemble les soleils jumeaux de Tatooine se lever sur Trandosha, sereins. Pour une fois, Obi-Wan était convaincu que Qui-Gon suivait ses progrès depuis l’au-delà et qu’il était enfin sur la bonne voie.

Par contre, il aurait apprécié que sa vie trépidante de vétéran des guerres cloniques à la tête mise à prix lui laisse plus de cinq minutes de répit. Surtout quand il venait à peine d’échapper à la mort une énième fois. Car par toutes les Étoiles de la galaxie, pourquoi sa compagne était-elle en train de tirer le corps d’un Trandoshan des rapides ?


* * *


— Yaraa, tu vois bien qu’il est mort, tenta le Jedi.

La jeune femme fit volte-face, sans toutefois relâcher la pâte griffue du cadavre. Elle souffla sur une mèche rebelle collée à son front et planta ses yeux sombres dans ceux d’Obi-Wan.

— Non, tu crois ? ironisa-t-elle.

Elle enfonça le talon de sa botte sur la cage thoracique du Trandoshan. Un craquement sec lui répondit, suivi par un geyser d’eau, qui jaillit hors des lèvres du noyé, figées sur un rictus de douleur.

— En effet, on dirait bien que mon sauvetage était condamné à l’échec, poursuivit la sorcière d’un air faussement désolé.

— J’ose espérer que tu n’as pas pratiqué ce genre de massage cardiaque sur ma personne, grimaça Obi-Wan.

— Aïe, me voilà percée à jour… combien de côtes cassées ? se moqua-t-elle avec un sourire en coin.

— Seulement quelques-unes, rien qui ne pourra m’empêcher de te sauver la vie en retour la prochaine fois. Yaraa, merci de m’avoir ramené parmi les vivants, reprit-il avec plus de sérieux.

Le sourire de la sorcière s’effaça un instant, avant de refaire son apparition, plus doux, cette fois-ci.

— Heureusement que les agents de Bail ont glissé quelques conseils de secourisme dans leur dossier de mission, non ? dit-elle en continuant de traîner le corps sur la plage. Comment est-ce que c’est arrivé, Ben ?

Elle se tourna et tira un peu plus fort sur le cadavre. Obi-Wan resta un instant interdit, incapable de se rappeler avoir lu quoi que ce soit dans le brief sur Trandosha concernant les gestes de premier secours. Mais d’un autre côté, il avait sans doute fait l’impasse sur ce passage, fort de son expérience de Jedi et de général. Peu désireux de se replonger dans le souvenir de celles et ceux qu’il avait lui-même dû arraché aux griffes de la mort, avec plus ou moins de succès, il s’approcha de Yaraa.

— Un peu d’aide ? demanda-t-il en attrapant le second pied du mercenaire.

— D’habitude, on demande avant de joindre le geste à la parole. Mais oui, je veux bien, ce pauvre bougre pèse un demi bantha. Tu ne m’as pas répondu, consta-t-elle.

— Oh, tout à fait… J’ai percuté une pierre. Je crois que je lutais pour rattraper mon sac, expliqua-t-il en montrant la bosse qui trônait sur sa tempe droite. Je me suis dit que vue notre situation actuelle, toute ressource nous serait précieuse. Je… Yaraa, pourquoi est-ce que tu ris ?

— Pour rien, répondit-elle en secouant la tête. Disons que si j’avais parié sur les circonstances de ton accident, je n’en serais pas ressortie moins riche.

— Mais encore ? insista le Jedi, un sourcil levé.

— Anticiper les dangers à venir plutôt que de sauver ses fesses dans l’immédiat, on dirait que je tiens le début de ta devise. Ou d’un code Jedi alternatif… même si quelque chose me dit que tous tes collègues n’étaient pas aussi têtus et altruistes à un tel point, frôlant dangereusement la stupidité.

Obi-Wan cessa de reculer sur les galets, hésita une fraction de seconde, puis éclata de rire. Maintenant qu’il s’autorisait à y penser de temps à autres, il avait fini par formuler l’hypothèse que Yaraa et Anakin se seraient entendus à merveille. L’impulsivité et la franchise que la jeune femme partageait avec son défunt apprenti lui avaient été douloureuses, au début, comme autant de coups de vibrolame dans ses poumons que de répliques cinglantes de la part de la sorcière. Mais depuis quelques temps, il lui était possible de laisser ses souvenirs s’égarer vers Anakin, sans ressentir le besoin de hurler jusqu’à se briser la voix ou de donner des coups de poings silencieux dans le sable. En plus de le réconcilier avec lui-même, Yaraa commençait à faire de même avec ses souvenirs, même les plus enfouis. Ceux qu’il se pensait incapable d’affronter un jour, en atterrissant sur Tatooine.

— Je suis contente de t’avoir trouvé à temps, Ben, murmura Yaraa. Mais promets-moi de traiter ta propre vie avec moins de légèreté, d’accord ?

— Je… d’accord. Mais attend, depuis quand est-ce que tu me ressors mes propres fragments de sagesse ? s’insurgea le Jedi, frappé par le souvenir d’une fin d’après-midi au spatioport de Mos Eisley, à l’époque où se faire confiance l’un à l’autre était à peine envisageable.

— Depuis que ce n’est plus moi l’élément chaotique de notre duo, contra-t-elle en lui adressant un sourire radieux.

Obi-Wan secoua la tête tandis qu’ils reprenaient leur progression. Oui, décidément, Anakin et Yaraa auraient été amis au premier regard, ou plutôt à la première occasion de rappeler à Obi-Wan qu’ils ne cessaient de lui sauver la vie.

Une fois arrivés dans la grotte où il s’était réveillé, il put enfin lâcher le cadavre et se laisser tomber sur le sol humide, aussitôt imité la sorcière, qui ne semblait pas en mener plus large que lui. Par les Étoiles, il leur faudrait se montrer plus vigilants dans l’usage respectif de leurs pouvoirs s’ils souhaitaient sortir vivants de cette expédition. Et parler, pour de bon, une fois que les circonstances le leur permettraient. Si même lui, un Jedi peu rompu aux arts obscur de la séduction, commençait à remarquer que leur entente cordiale et froide avait tenu à peine quelques jours dans la jungle, avant de se muer en un jeu dangereux de boutades de moins en moins innocentes… Oui, ils avaient sans doute beaucoup à se dire. Cette fois, Obi-Wan ne comptait pas se défiler. Il commencerait sans doute par s’excuser d’avoir sauté sur la première occasion venue de mettre fin à leur idylle naissante. Il avait eu peur, tout simplement. Peur qu’elle n’éprouve qu’une infime partie de ce qu’il ressentait pour elle.

Ou peut-être qu’il devrait d’abord lui dire qu’il l’aimait et que malgré ses efforts les plus significatifs, il ne parvenait pas envisager l’avenir autrement qu’à ses côtés. Que s’il y avait le moindre espoir de continuer leur route ensemble, il était prêt à se lancer à ses côtés dans l’iconnu, corps et âme.

— Une fois sortie de cette foutue jungle, je compte bien dormir deux rotations complètes, souffla Yaraa à sa droite.

Bon, peut-être que nos priorités demandent encore à mieux s’accorder, analysa le Jedi. Si et seulement si nous quittons cette satanée planète en un morceau, là, alors, je le lui dirai.

— Et donc, cette nouvelle lubie… Je sais que tes talents culinaires ne demandent qu’à se révéler, un jour, mais… Du Trandoshan bouilli, vraiment ? demanda-t-il en donnant un léger coup de pied au cadavre étendu devant eux.

— Figure-toi que je n’ai pas complètement perdu la tête, même si je t’avouerais que te croire mort a failli avoir raison des derniers neurones fonctionnels qu’ils me reste. Mais j’ai bien une idée derrière la tête.

Elle s’accroupit près du bras du mercenaire, qu’elle leva à hauteur des yeux d’Obi-Wan. De longs doits écailleux couronnés de griffes noires.

— Comme nous avons échoué à obtenir un entretien en bonne et due forme avec leur chef… Je me suis dit qu’il n’était peut-être pas trop tard pour une conversation civilisée.


* * *


Obi-Wan avait tenté de la dissuader, mettant toute ses maigres connaissances des pratiques obscures des sorcières de Dathomir à profit, mais rien n’y avait fait. Yaraa était décidée à invoquer l’esprit du mort, quoi qu’il en coûte. Elle avait argué que vu son état, le Jedi n’était pas en état de protester ni de refuser une nuit de repos. Comme ils étaient coincés jusqu’au lever du soleil dans la grotte, la sorcière estimait qu’il lui appartenait d’occuper son temps comme elle le souhaitait. Obi-Wan avait tenté de l’interroger sur les conditions et risques d’une telle incantation, ce à quoi elle avait répondu en levant le menton bien haut que ce n’était pas un sort, mais un don qu’elle seule semblait posséder, du moins à en croire les fragments de son ancienne vie qui lui étaient revenus.

Le Jedi avait capitulé, conscient qu’il avait perdu la bataille au moment où il avait décidé de l’aider à traîner le corps sur la berge… ou peut-être plutôt quand il avait perdu connaissance dans la rivière, si ce n’était pas déjà le cas au moment où il avait suggéré de sauter ensemble dans la cascade. La confiance qu’il se félicitait d’accorder à la sorcière venait aussi avec ses contreparties, surtout s’il voulait qu’elle continue de lui rendre la pareille. Avec Yaraa, il fallait parfois savoir lâcher les armes. Quand elle avait une lubie en tête, la jeune femme ne reculait devant rien pour la concrétiser. S’il tentait de l’en empêcher, elle lui en voudrait et finirait pas trouver un moyen détourné d’arriver à ses fins. Obi-Wan avait fini par comprendre que le moyen le plus simple de passer à autre chose était de laisser Yaraa aller au bout de ses idées, même si cela devait se conclure par un échec tonitruant. Tenter de la protéger d’une éventuelle déconvenue ou des potentielles conséquences désastreuses de ce qu’elle était convaincue de devoir entreprendre ne servait à rien, sinon à la mettre en colère.

La confiance, se dit Obi-Wan en regardant la nuit tomber sur la jungle, pouvait aussi revêtir la forme de l’acceptation. Il acceptait que Yaraa ait besoin de jouer avec la mort. Il acceptait qu’elle soit assez forte pour faire face aux puissances qu’elle risquait de réveiller. Il acceptait que son rôle ne soit pas de la protéger d’elle-même, mais de la soutenir si les évènements confirmaient malheureusement ses craintes. Il commençait par contre à peine à admettre que cette confiance avait plus à voir avec les sentiments qu’il nourrissait à l’égard de la sorcière qu’une sagesse nouvellement acquise. Il songea avec amertume que sans la mort d’Anakin, le départ d’Ashoka de l’ordre ou la chute de la République, il aurait sans doute continué de s’accrocher aux principes Jedi comme à un radeau plutôt que d’oser regarder ses émotions en face. Il aurait préféré se jeter de nouveau dans les rapides plutôt que d’accepter que toutes ces épreuves l’avaient façonné, plus profondément qu’il ne souhaitait l’avouer, et que sans elles, il serait sans doute incapable d’aimer la sorcière.

Le Jedi passa une main dans ses cheveux et lissa du plat de la main sa chemise encore humide. Depuis leur baignade improvisée, leurs habits semblaient refuser de sécher. Ils n’étaient sans doute encore trop près de la cascade et des rapides pour bénéficier d’un air moins étouffant et chargé d’eau. Il se retourna et croisa le regard de Yaraa, qui bataillait pour maintenir allumée les bougies qu’elle avait disposées autour du corps.

— Ces satanées mèches sont trempées, pesta-t-elle. Je ne vais jamais y arriver.

Obi-Wan s’accroupit à côté d’elle et ramassa le cierge qu’elle venait de laisser tomber par terre.

— Je comprends ta frustration, mais si tu as le don de communiquer avec les morts, tout ce dont tu as besoin se trouve déjà en toi, non ? essaya-t-il. J’ai l’impression que toutes les composantes matérielles de tes sorts servent plus à te rassurer qu’autre chose, d’habitude. Quelque chose me dit que ta volonté est assez puissante pour te permettre d’accomplir tout ce que tu te mets en tête.

— Parfois oui, mais certaines incantations exigent quelque chose en plus. Prends la magie du sang, par exemple. Le lien intime créé entre les participants du rituel demande qu’ils versent une partie d’eux-mêmes, pour réaliser leur volonté. On doit donner pour recevoir. C’est la différence que je fais entre ta Force et ma magie. Plus tu m’enseignes la première, plus je comprends la différence avec ce que raconte mon grimoire. Ta pratique repose sur les mêmes règles, mais tu ne dois donner que ton énergie et ta confiance pour en tirer un résultat. La magie, telle que les sorcières de Dathomir la conçoivent, demande un don physique, une manifestation tangible de notre volonté et du sacrifice que nous sommes prêtes à faire en échange de nos pouvoirs. Je crois que les sorcières appellent la force « l’Ichor ». Je te montrerai les pages concernées, quand nous serons tirés de ce cauchemar moite et de retour au vaisseau.

— Tout ce que je comprends, c’est que tu n’as pas résisté à l’idée de me tartiner de sang et essaies maintenant de me faire croire que c’était absolument nécessaire pour modifier mon apparence, plaisanta le Jedi.

Il avait lancé la première boutade qui lui avait traversé l’esprit, plus touché qu’il n’aurait dû l’être par le fait que Yaraa soit prête à partager les connaissances contenues dans son précieux grimoire avec lui.

— Je ne pense pas que la Force et ta magie soient si différentes, reprit-il en tentant de calmer les battements de son cœur. C’est une question de conception initiale et de pratiques formées au fil des générations, mais aussi du versant de la Force auquel nous faisons appel. La magie du sang, comme tu l’appelles, serait liée au côté obscur chez nous. De toute façon, les Jedi ont la fâcheuse tendance de cataloguer de la sorte tout ce qui sort de nos pratiques habituelles. Comme nous n’utilisons pas de catalyseur, nous regardons d’un mauvais œil les pratiques alternatives… alors même que nous nous battons avec des armes qui ne fonctionnent que grâce à la présence d’un cristal kyber, auquel nous nous lions. Nous sommes même tellement connectés à ces cristaux qu’un basculement moral chez son maître en fera changer la couleur.

— Merci pour la leçon, professeur, lâcha la jeune femme dans un sourire. Quand je t’ai planté dans le désert, devant la tombe des Tuskens… je ne pensais pas qu’on en serait un jour à discuter de magie et de Force, d’égal à égal.

— C’est ça qui te surprend le plus, dans l’évolution de nos relations ? s’amusa-t-il.

— Disons que le reste était prévisible, voir inévitable. Mais j’ai hâte de découvrir la suite, ajouta-t-elle d’une voix plus assurée.

— C’est-à-dire ?

Elle approcha son visage du sien et s’arrêta à quelques centimètres à peine de ses lèvres, assez proche que son souffle vienne le chatouiller quand elle murmura :

— J’en ai marre d’attendre. Marre de me dire qu’on essaiera une fois que tout ira bien. Marre d’être près de toi sans pouvoir se toucher, sans pouvoir t’embrasser.

Elle fit mine d’aller à sa rencontrer mais il la retint, les deux mains sur ses épaules.

— Qu’on essaiera quoi ? demanda-t-il.

Il ne supporterait pas une autre parenthèse enchantée avant que tout ne vole en éclats. Il ne pouvait pas de nouveau s’engager sur cette voie, pas sans que son cœur ne se fissure pour de bon. Ce satané organe tambourinait déjà assez fort pour menacer de jaillir hors de sa cage thoracique.

— De voir ce que ça donne. Toi et moi. Je suis désolée de t’avoir laissé croire que ce n’était que du sexe, rien ne plus. Ça a toujours été plus. J’ai été stupide. J’ai eu peur. Je… J’ai cru que tu allais mourir sur cette plage, Ben. J’ai cru que tu ne te réveillerais jamais. J’ai cru que tu partirais sans savoir à quel point tu comptais pour moi. Je n’arriverai à rien avec ce type, dit-elle en désignant le corps. Je me suis mise en tête d’interroger son fantôme pour savoir où se trouvait le temple, mais pourtant, je sais que ça ne fonctionne pas comme ça. Dans mes souvenirs, ce sont toujours les âmes de ceux qui ont quelque chose à régler qui viennent me trouver. Il faut que la personne ait besoin de moi pour transmettre un message ou retrouver quelque chose qui leur a été volé, comme la vieille femme de Tatooine, ou alors qu’elle ait sentie et ait été attirée par la douleur de ses proches, transmises par mon don. Je sais que ça ne sert à rien, et pourtant il fallait que j’essaie, tout plutôt que de contempler le vide. Parce que c’est ce que j’ai vu, en pensant que tu étais parti, Obi-Wan. Du vide. Des clics et des clics de néant. Et là, j’allais me jeter sur toi pour ne plus y penser. Pour remplir ce putain de vide. Mais tu mérites mieux, tu mérites tellement mieux que moi et mes pulsions idiotes et…

— Oh, Yaraa… Je suis là. Pour toi, tes bêtises et tes pulsions. Mais la prochaine fois que nous faisons l’amour, j’aimerais que ce ne soit pas à côté d’un cadavre. Et après avoir pris une vapo-douche, d’accord ? Moi aussi, j’ai été bête. J’ai saisi la première porte de sortie que tu m’offrais, parce que j’étais terrifié et lâche. J’avais besoin de comprendre à quel point la vie m’est insupportable sans toi. Sans te sentir contre moi. Ne pleure pas, viens.

Il amena la jeune femme contre son torse et enfouit son nez dans ses cheveux cendre. La suite pourrait attendre, il le savait. Yaraa n’était pas la seule qui avait besoin d’aller au bout de ses lubies pour avancer ; cela faisait bientôt quarante ans qu’il essayait d’entrer dans un moule contraire à sa nature. Oui, avant de redéfinir ce qu’un Jedi pouvait être, Obi-Wan avait déjà envie d’apprendre à être un homme.

— La lettre… tout était vrai, tu sais. Absolument tout, sanglota-t-elle.

Il serra Yaraa contre lui et pleura avec elle, de fatigue, de soulagement et de joie. Il en oublia l’humidité, la douleur stagnante dans sa gorge et sa cage thoracique. Le cadavre du mercenaire disparut avec la jungle et la fraîcheur mordante de la nuit. Elle était là, avec lui. Pour de bon, cette fois-ci.




Hello hello ! ♥

Je suis vraiment désolée de vous avoir abandonnés la semaine dernière, je croulais sous le travail mais ça y est, j'ai terminé mon contrat et je peux enfin me refaire toute la prélogie et clone wars écrire et poster !

J'espère que ce chapitre vous plaira et encore désolée de cette absence :oops:
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Messagepar mareva_mae » Jeu 28 Sep 2023 - 23:29   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Dollowin Branthor a écrit:Back in the game !
Salut Mareva !
A force de m'user les yeux et les neurones sur mon futur "chef-d'œuvre" en cours d'écriture et de me replonger dans l'univers au point de n'en plus dormir la nuit, je me dis que ce serait pas mal d'aller jeter un coup d'œil aux chefs-d'œuvre que j'ai loupé ici, dont le tien, juste histoire de me changer les idées. En plus, c'est une romance tragique, comme ce que j'essaye péniblement d'écrire, ça devrait me donner des idées.

Donc voilà, back in the game (ou plutôt back dans ta fanfic)
J'essaye de reprendre là où j'en étais il y a longtemps mais j'avoue que je suis un peu paumé... j'ai presque tout oublié... ça risque d'être long mais je vais reprendre du début en essayant de ne pas perdre le rythme.

hâte de voir à quoi ressemble l'histoire aujourd'hui !

(et un ptit check à tout ce qui liront ce message)

Au fait, est-ce que quelqu'un sait ou est passé Loucass ?


Hello Dollowin, bon retour parmi nous ! :D

Bon courage pour ce nouveau projet et merci de repasser par ici ! ♥

Par contre, pas sûr que le terme de romance tragique s'applique vraiment à ma fic ? Intimiste et psychologique, oui, mais tragique, je ne pense pas, je n'ai en tout cas volontairement intégré aucun des éléments qui définisse le genre. :think:

Normalement, si tu reprends le premier chapitre du T2, ça devrait aller ! J'ai essayé de mettre le maximum de rappel du tome précédent, sans que ce soit trop lourd. Ça m'intéresserait de savoir si c'est bien dosé et suffisant pour toi, du coup. :cute:

J'espère que ce nouveau tome te plaira ! Tu arrives à un moment où tu ne devrais pas être trop frustrée, comme on approche de la fin. :ange:
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Messagepar ShamanWhills » Sam 30 Sep 2023 - 9:23   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Salut :)

Chapitre lu!

Un chapitre qui nous montre enfin les aveux de chacun de nos deux nigauts l'un pour l'autre. L'abcès a été crevé et tant mieux. Tout est plus clair pour chacun d'entre eux et leur relation peut enfin reprendre là où elle s'est arrêtée... ou alors c'est un nouveau départ en prenant en compte ce qui a été dit... Dans tous les cas de figure, je suis content de leur évolution respective et commune.

Maintenant, ce sera pour le meilleur et pour le pire comme on dit...

Bonne chance pour la suite :hello:
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Messagepar L2-D2 » Jeu 12 Oct 2023 - 11:52   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Chapitre 24 lu !

Désolé de faire très vite, mais j'ai trouvé ça passionnant une nouvelle fois, avec une belle évolution de la relation entre Ben et Yaraa ! Ils sont passés par de nombreuses étapes, il aura fallu des ruptures, des crises, des disputes mais ça y est, la voilà qui avoue enfin que la lettre était à 100% sincère ! C'était à la fois mignon et crédible, bravo ! :jap:

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Dollowin Branthor » Jeu 12 Oct 2023 - 18:44   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Cette fois, ça y est, je m'y remet pour de bon !

J'ai fini d'écrire ma nouvelle fan fic, je peux me pencher à fond sur la tienne.

Je viens de finir les premiers chapitre (que j'avais déjà lu mais dont le souvenir s'était largement effacé) et ça y est, les choses se remettent en place et je retrouve avec plaisir tes deux personnages et leurs relations si délicieusement piquantes et compliquées, j'avais oublié à quel point c'était amusant.

Tu as vraiment du te faire plaisir en retardant le plus possible l'aveu de leur vérité.

Est-ce que ce n'est pas cela qui marque le plus dans une histoire d'amour, l'attente ???
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Messagepar mareva_mae » Jeu 12 Oct 2023 - 18:50   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Hello, merci à tous de vos messages qui me forcent à me bouger les fesses !
Désolée pour les publications en dents de scie, je traverse une phase un peu difficile dans l'écriture où je remets pas mal de choses en questions, mais ça me réchauffe le coeur de voir que vous continuer de suivre ma fic. ♥

ShamanWhills a écrit:Un chapitre qui nous montre enfin les aveux de chacun de nos deux nigauts l'un pour l'autre. L'abcès a été crevé et tant mieux. Tout est plus clair pour chacun d'entre eux et leur relation peut enfin reprendre là où elle s'est arrêtée... ou alors c'est un nouveau départ en prenant en compte ce qui a été dit... Dans tous les cas de figure, je suis content de leur évolution respective et commune.

Vraiment trop contente que leur évolution te parle ! :cute:

L2-D2 a écrit:Désolé de faire très vite, mais j'ai trouvé ça passionnant une nouvelle fois, avec une belle évolution de la relation entre Ben et Yaraa ! Ils sont passés par de nombreuses étapes, il aura fallu des ruptures, des crises, des disputes mais ça y est, la voilà qui avoue enfin que la lettre était à 100% sincère ! C'était à la fois mignon et crédible, bravo ! :jap:

Pas de soucis L2, juste de lire ça me fait énormément plaisir, et que leur relation semble crédible est déjà un bel accomplissement en soi ! :love:

Dollowin Branthor a écrit:Je viens de finir les premiers chapitre (que j'avais déjà lu mais dont le souvenir s'était largement effacé) et ça y est, les choses se remettent en place et je retrouve avec plaisir tes deux personnages et leurs relations si délicieusement piquantes et compliquées, j'avais oublié à quel point c'était amusant.

Trop contente de te revoir par ici et que mes deux zigotos te fassent rire, c'est bien le but de ce début de tome :lol:

Dollowin Branthor a écrit:Tu as vraiment du te faire plaisir en retardant le plus possible l'aveu de leur vérité.

Est-ce que ce n'est pas cela qui marque le plus dans une histoire d'amour, l'attente ???

Plaisir oui, mais j'ai souffert aussi, parce que porter une tension romantique jusqu'à la limite du supportable pour tout le monde, personnages, lecteurs et autrice, c'est un certain défi d'écriture. :transpire:
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Messagepar Dollowin Branthor » Jeu 12 Oct 2023 - 18:55   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

mareva_mae a écrit: Est-ce que ce n'est pas cela qui marque le plus dans une histoire d'amour, l'attente ???

Plaisir oui, mais j'ai souffert aussi, parce que porter une tension romantique jusqu'à la limite du supportable pour tout le monde, personnages, lecteurs et autrice, c'est un certain défi d'écriture. :transpire:[/quote]

Je ne te le fait pas dire... quand j'ai écrit "retrouve moi sous les fleurs de l'arbre uneti" j'ai rarement été plus soulagé que quand j'ai "permis" à mes deux perso de se déclarer.

Dans "Sous le signe de dragon" aussi je travail un peu là dessus. Mais l'histoire est beaucoup moins compliquée...

Ce soir je tente de récupérer les heures de sommeil qui me manquent et demain je me replonge dans ton histoire !
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Messagepar mareva_mae » Jeu 12 Oct 2023 - 18:57   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

CHAPITRE 25 : Pour de bon


Tante Esther a tué maman. Tante Esther n’est pas morte. Tante Esther a un sabre laser, comme ceux de ces salauds de Jedi, mais rouge sang. Tante Esther a les pupilles jaunes et brûlantes de haine. Tante Esther n’est pas morte. Tante Esther a tué Amy.

Amy, qui malgré leur dispute, l’attendait chez elle, dans son lit. Dans leur lit. Un lit qu’elle l’avait aidée à choisir, après qu’une famille de bourgeois des étages supérieures l’ait largement récompensée pour ses services de medium. Une fois la version rectifiée du testament de leur grand-mère délivrée aux intéressé, Rownica avait touché quelques-unes des pierres précieuses contenues dans une coffre dernier cri, protégé par un code alambiqué que le fantôme de la vieille femme lui avait susurré à l’oreille et qu’elle avait ensuite dicté à un droïde impatient. Grâce à la généreuse paie que lui avaient cédée les petits enfants, elle avait pu changer une partie de son mobilier. Les héritiers s’étaient partagés devant elle cet héritage surprise, que la défunte avait pris soin de cacher à leurs parents, des “avortons ingrats, plus vils que des sénateurs en parade à un gala de charité”, d’après elle. Rownica s’était alors dit que toutes les familles, peu importe leur classe sociale et le niveau de la ville planète où elles vivaient, avaient leurs lots de rancœurs et d’amertume.

La jeune femme remonta la capuche de son ciré et se concentra sur le présent. Elle récita de nouveau ces faits abominables, mais qui avait au moins le bénéfice de ne pas lui faire perdre complètement pied avec la réalité.

Tante Esther a tué maman. Tante Esther n’est pas morte. Tante Esther a tué Amy.

Elle maudit son goût pour les tenues à la pointe des tendances et serra autour d’elle les pans transparents de son vêtement de pluie. Elle s’arrêta dans la première échoppe surmontée de néons criards et paya pour un quart d’heure d’holo lap dance. Sans accorder un regard à la Twi’lek transparente qui se déhanchait devant elle, Rownica ferma le rideau crasseux de la cabine et posa son sac sur le fauteuil. Elle fit de son mieux pour ne pas s’intéresser aux différents fluides qui couvraient le simili cuir rouge du siège et sortit un sweat à capuche de son bagage, qu’elle passa par-dessus sa chemise en tulle. Heureusement que sa tante et ses larbins lui étaient tombés dessus alors qu’elle avait déjà son sac de fait… Le cœur de la jeune femme se serra. Si elle ne s’était pas disputée avec Amy, elle ne serait pas partie chez sa mère en emportant la moitié de sa commode avec elle. Elle serait restée avec sa petite amie. Elle aurait peut-être pu la protéger, ou suivre sa tante docilement, sans que personne ne soit blessé. Amy n’avait rien fait. Si tante Esther n’était pas tombée sur sa sœur, si des décennies de jalousie et de colère froide n’avaient pas rejailli lors de son entrée fracassante, peut-être qu’elle se serait contenté d’emmener sa nièce, sans blesser qui que ce soit. Peut-être que…

— Bon, c’est bientôt fini là-dedans ? Y’en a qui attendent !

Rownica finit de s’habiller. Elle plaqua ses cheveux gris sous la capuche noire de son sweat et remit son imperméable tape à l'œil. S’estimant assez branchée pour ne pas attirer les suspicions des badauds du quartier, mais aussi protégée des regards indiscrets, elle fila en trombe hors du “Palais des plaisirs XXL”. Il lui fallait quitter la planète, vite. Elle réfléchirait à la suite plus tard. Tante Esther, ou du moins ce qu’il en restait, était à ses trousses.


* * *


— Yaraa, tout va bien. Ce n’était qu’un rêve. Tiens, bois un peu. J’ai purifié de l’eau de la rivière et rempli nos gourdes, pendant que tu… dormais.

Obi-Wan, assis en face d’elle, lui tendit en effet de quoi apaiser la brûlure qui étreignait ses cordes vocales. Elle s’était encore réveillée en hurlant.

— Un souvenir, le corrigea la jeune femme.

Elle vida la moitié de la gourde et se laissa retomber sur son sac de couchage.

— Un souvenir qui ne m’apprend rien du tout, soupira-t-elle. Il ne fait que combler des trous dont j’avais imaginé la teneur toute seule, merci bien. Comme si j’avais besoin de savoir où je me suis changée avant d’essayer d’échapper aux griffes de ma tante… Je l’ai vu tuer ma mère. Je me suis vue me jeter le sort d’amnésie, dans le vaisseau que j’ai acheté à un Abednedo louche, à qui j’ai demandé de programmer au hasard un voyage en auto pilote pour la planète la plus paumée qu’il connaisse. Je n’ai pas besoin de savoir que je me suis réfugiée dans un pipe-show criard aux fauteuils plein de…

Yaraa se plia en deux et enfonça ses ongles dans son cuir chevelu. Nom d’un bantha albinos, depuis que le med-droïde d’Aldera lui avait prescrit ces foutus cachets, elle avait oublié à quel point ces crises étaient douloureuses.

— Je suis désolé que nos geôliers aient réduit tes anti-douleurs en miettes, regretta Obi-Wan.

— Et moi donc, grimaça-t-elle. Mais ça aurait pu être pire. La douleur reste gérable, il faut juste que je me repose un peu avant de partir. Est-ce que tu penses que des techniques Jedi pourraient m’aider à mieux gérer mes crises ? Je ne peux pas les chasser complètement, mais si je pouvais éviter de m’effondrer en pleine course poursuite ou…

— Ou après m’avoir sauté dessus une fois le corps de ce pauvre mercenaire enterré ? avança le Jedi, un sourcil levé.

— Je… Oh, se souvint la sorcière.

Ils avaient en effet creusé une tombe sommaire pour le Trandoshan qu’elle avait tiré hors de la rivière, animée par une lubie ridicule et surtout, la peur d’affronter ce à quoi la peur de perdre le Jedi l’avait forcée à faire face. Une fois le corps mis en terre, ou plutôt en boue, elle avait entraîné Obi-Wan vers la grotte, bien décidée à profiter dignement du fait d’être en vie tous les deux. Portée par l’euphorie d’avoir réussi à lui avouer qu’elle pensait tout ce qu’elle avait écrit dans la fichue lettre qui avait scellé, il y a quelques semaines, la fin des faux-semblants et de tout espoir de faire comme si Ben et elles ne crevaient pas d’envie en permanence de se jeter l’un sur l’autre, elle s’était assise à califourchon sur lui. Elle n’était pas encore prête à répéter à voix haute ce qu’elle avait avoué dans la missive. Déjà, parce qu’elle avait assez évolué pour que ces sentiments aient encore pris en profondeur. Elle espérait aussi que quand elle le lui dirait enfin, elle se montrerait digne du poids de ces mots. Mais là, tout de suite, elle s’était au moins sentie capable de lui démontrer qu’elle n’en pensait pas moins, en mettant tout le reste de sa personne à profit. Bien sûr, c’était ce moment-là qu’avait choisi un souvenir anodin pour percer le voile de son amnésie.

— J’étais sérieux, tu sais.

Yaraa releva la tête et observa le Jedi, surprise.

— À propos de quoi ? De me laisser la dernière ration de curry de Ryloth ? J’espère bien, plaisanta-t-elle. C’est meilleur que de la viande séchée.

— Non. Il faudra me battre en duel, pour ça. Je parlais de… tu vas te moquer de moi, soupira Obi-Wan.

— Peut-être, admit la sorcière en souriant. Mais je te promets de te réconforter ensuite.

— Voilà, c’est exactement de ça dont je veux parler.

Yaraa fronça les sourcils. Peut-être était-elle encore sonnée par sa migraine, mais elle ne comprenait absolument rien à ce que le Jedi tentait de lui expliquer.

— C’est-à-dire, Ben ?

— De la légèreté avec laquelle tu traites notre intimité, passée ou future. Maintenant que nous venons de nous accorder sur le fait que nous ressentions tous les deux des choses l’un envers l’autre…

Il laissa sa phrase en suspend et lui jeta un regard interrogateur. Yaraa hocha vigoureusement la tête. Comme s’il avait des raisons d’en douter.

— Eh bien, reprit-il, on dirait que te jettes sur moi pour qu’on concrétise ce fait. Je peux le comprendre, j’en ai même envie, moi aussi, mais j’étais sérieux quand je te disais tout à l’heure que j’aimerais que la prochaine fois que nous ferions l’amour, ce soit dans un cadre apaisé. Qu’on se sente prêts, tous les deux. Qu’on le décide, sans se laisser porter par la peur de mourir, l’urgence de notre désir, ou…

— Parce que ce n’était pas le cas, les fois précédentes ? s’inquiéta Yaraa. Je sais que je peux être plus légère sur ce sujet, que j’ai déjà eu des relations sans envisager rien de sérieux, mais… c’est différent avec toi. Ça l’a toujours été. Tu le sais, n’est-ce pas ? C’était spécial pour moi, Obi-Wan. À chaque fois. Je n’ai jamais couché avec toi pour m’amuser ou éviter de penser à notre mission.

— Je n’en doute plus, dit le Jedi d’une voix plus douce. Mais j’ai l’impression que nous ne fonctionnons pas tout à fait de la même façon sur ce point. J’ai envie de toi, bien sûr, mais j’aimerai aussi qu’on attende un peu. Qu’on voie sur quelles bases notre relation peut exister, en dehors de cette partie certes très agréables, et à laquelle, comme nous avons pu amplement le vérifier, nous sommes assez doués tous les deux.

— Pour me rassurer, répondit la sorcière dans un souffle.

Obi-Wan écarquilla les yeux, aussi rond que les trois lunes de Tatooine.

— C’est pour me rassurer que je te saute dessus, précisa-t-elle. Bon, on ne va pas se mentir, j’en crève d’envie aussi. Mais je crois que te sentir contre moi, en moi, m’aiderait à être certaine que c’est bien réel. C’est stupide, je sais, mais j’ai peur que tu te réveilles demain et décide que ça n’en vaut pas la peine. Que tu serais juste mieux sans moi, à réciter ton code qui bannit la passion et l’attachement.

— Et tu crois que si je me réveillais nu à tes côtés, cela aurait moins de chance de se produire ?

— Non… enfin si, peut-être. Comme tu viens de le faire remarquer, je ne suis pas mauvaise dans ce domaine, fit-elle remarquer avec un grand sourire. Si le souvenir d’une nuit bien remplie est encore présent dans ton esprit, je me dis que j’aurais plus de chance que tu restes avec moi.

— Voilà, j’en étais sûr, déplora le Jedi. Tu te fiches de moi.

— Non, Obi-Wan. J’exagère un peu, parce que frôler la mort une douzaine de fois n’a pas encore suffi à faire de moi une femme tout à fait raisonnable, mais il y a du vrai dans ce que je viens de t’expliquer. Pas la peine de me faire un discours sur comment je devrais accorder plus de valeur à mon corps ou me conseiller de réfléchir à quelle importance je donne aux rapports sexuels. Mais je comprends ce que tu veux dire. On a l’air fin, tous les deux ; j’ai peur que tu partes si je ne fais rien pour te convaincre de rester, j’ai peur de ne pas en valoir la peine. Et toi, espèce de chevalier borné, tu as peur que je ne cherche qu’à revivre notre semaine de partie de jambes en l’air effrénées.

Obi-Wan secoua la tête, un faible sourire reprenant possession de ses lèvres.

— C’est un résumé très succin, Yaraa. J’ai peur de ne pas pouvoir t’offrir ce que tu mérites. J’ai peur de n’être qu’un idiot de Jedi, en retard sur tout ce qui compte. J’ai peur d’ignorer tout ce que j’aurais besoin de savoir pour que cela fonctionne entre nous. J’ai peur que tu en aies vite marre, de devoir composer avec un homme maladroit qui n’a jamais pu aimer personne au grand jour. J’ai peur que si nous nous laissions aller à nos désirs, aussi tentants soient-ils, ce soit toi qui me tournes le dos le lendemain, quand tu auras compris que tu perds ton temps avec moi.

Yaraa essuya les larmes qui avaient entreprit de dévaler sur ses joues sans la prévenir. Elle renversa la gourde et franchit les quelques centimètres qui la séparait du Jedi, puis se blottit dans ses bras. Elle l’étreignit de toutes ses forces et chuchota :

— On attendra le temps qu’il faut, Ben. De toute façon, hors de question de faire quoi que ce soit tant qu’on n’a pas pris une bonne douche. Tu avais raison, tu sens le dewback qui a trop mariné au soleil.

— Ça, murmura Obi-Wan, et le fait qu’on a une Inquisitrice et un mystérieux temple à trouver. Et je ne suis pas le seul à qui une douche ferait le plus grand bien.


* * *


Yaraa ferma les yeux. Encore. Elle se concentra sur sa respiration, comptant cinq secondes entre chaque inspiration et expiration. Si cela eut au moins le mérite de calmer les battements furieux de son cœur, l’exercice échoua à chasser la vision. Parce que ça ne pouvait être que ça, non ? Il était impossible que dans l’ouverture de la grotte, elle puisse vraiment apercevoir la silhouette du Trandoshan qu’ils avaient enterré en fin d’après-midi, assis sur sa tombe. Ce n’était que le fruit de ses migraines et de la fatigue. Les fantômes ne fonctionnent pas comme ça, idiote, se sermonna-t-elle. Ils viennent te trouver quand ils ont besoin de toi, et non l’inverse. Tu as essayé de l’invoquer mais tu savais que ça ne fonctionnerait pas. Essaie d’au moins te servir de ce qu’il te reste de cerveau et de souvenirs. Rendors-toi.

Si Obi-Wan ne dormait pas, lui, d’un sommeil de durabéton, et ne la serrait pas fermement dans ses bras, elle se serait retournée, encore et encore, jusqu’à trouver le sommeil. Exposer son dos à son hallucination lui permettrait au moins de ne pas voir le Trandoshan se limer une griffe ou lancer des cailloux dans un bosquet de fourrure dès qu’elle entrouvrait ses paupières. Elle attendait depuis une éternité de partager un tel moment avec le Jedi. Bon, depuis une semaine et demie, se reprit-elle après un rapide calcul des nuits passées sur cette maudite planète. Mais cela lui avait paru bien plus long. Chaque instant à ses côtés sans pouvoir le toucher lui avaient été insupportables. Elle aurait tout de même préféré pouvoir se blottir contre lui ailleurs, comme dans un endroit doté d’une vapo-douche, d’un système de chauffage, de draps en satin et par les Étoiles, un panorama tout autre que celui du spectre d’un chasseur Trandoshan, enseveli à quelques dizaines de mètres de leur couchage sommaire. Savoir que son esprit lui jouait un tel tour lui avait presque fait oublier son mal de crâne et la racine qui s’entêtait à lui labourer les flancs, malgré le sac de couchage dans lequel elle s’était entortillée.

Dix minutes plus tard, Yaraa avait pris sa décision. Ça ne pouvait pas continuer. D’une, elle s’était jurée de se montrer honnête avec Obi-Wan et de deux, si elle perdait complètement les pédales, il serait sage que quelqu’un l’aide à consigner ses symptômes et évalue le sérieux de sa situation. Une part d’elle se répugnait cependant à secouer le Jedi et le priver de quelques précieuses heures de sommeil lors de leur première nuit officiellement passée ensemble, dans les bras l’un de l’autre. Enfin leur première nuit ainsi et tout habillés.

Elle s’extirpa de son étreinte et se redressa sur un coude.

— Ben ? chuchota-t-elle. Ben, il faut que je te parle de quelque chose. Réveille-toi, s’il te plait.

Le Jedi grogna dans son sommeil et se retourna.

— Ben, c’est urgent ! siffla-t-elle entre ses dents. Il y a…

Une idée frappa soudain la sorcière, dont les lèvres s’étirèrent sur un sourire malicieux.

— On va s’écraser, il faut faire quelque chose ! Les boucliers sont HS, s’ils nous tirent encore dessus on… Vite, il faut que tu nous sortes de là, sinon le vaisseau va…

— Que quoi quel vaisseau ? s’écria Obi-Wan d’une voix pâteuse.

Il venait de se relever d’un seul élan et jetait des regards paniqués autour de lui.

— Tout va bien Ben, je disais juste que… j’ai vu quelqu’un sur le heu, monceau de terre. Sur la tombe, précisa-t-elle en se mordant l’intérieur de la joue. Je suis en train de devenir folle, j’ai l’impression de voir le fantôme du membre des Griffes Noires que nous avons enterré tout à l’heure. Ça doit être mes migraines, ou mon cerveau qui part enfin en miettes, je ne sais pas. Je me suis juste dit que ce serait judicieux que tu sois au courant si ta compagne de voyage perd la boule.

— Compagne de… voyage ? murmura-t-il.

Une fois la surprise passée, il l’avait écoutée attentivement, une ride d’inquiétude barrant son front. Il lui caressa ensuite la joue du bout des doigts, comme pour ponctuer sa question.

— C’est tout ce que tu retiens de ce que je viens de te dire ? chuchota la sorcière.

Elle pressa son visage contre la paume du Jedi et se laissa réconforter par la chaleur de ce simple geste. Peut-être que c’était lui, le coupable, et non la douloureuse levée de son sort d’amnésie. Il faisait fondre ses neurones un à un, la transformant en idiote béate. Tant pis, ça en valait largement la peine.

— Compagne, tout court ? souffla-t-elle, les paupières closes. Ça te va ?

— Ça me plaît bien, je crois, confirma-t-il. Je commençais à me lasser de t’appeler mon assistante, de toute façon.

— Mais tu m’as écoutée ? Ou t’en fiches que je devienne aussi maboule qu’un Toydarien sur une planète sans marché noir ?

— Ma sorcière de compagne, impulsive et folle à lier, sourit Obi-Wan. Enfin il va te falloir mériter ce dernier qualificatif, parce que pour le moment, il n’y a rien qui le justifie.

— Pardon ? s’exclama-t-elle dans un mouvement de recul.

— Parle moins fort, s’il-te-plaît. Non, Yaraa, tu n’es pas folle. Il n’y a aucun fantôme dehors. Ou alors, tu m’as transmis ton don en me faisant du bouche-à-bouche. Parce que moi aussi, je vois un Trandoshan assis à une trentaine de mètres, dehors.


* * *


— Je suis désolée d’avoir insisté pour que nous passions la nuit ici. Je pensais que tu aurais besoin de te reposer, après ta noyade et que nous n’étions pas moins en sécurité dans cette grotte que n’importe où dans cette fichue jungle, je…

— Tu n’as rien fait de mal, Yaraa. J’étais d’accord avec toi, chuchota Obi-Wan.

— Et si nous avions tort ? Et s’ils s’étaient lancés à notre poursuite en sautant dans la cascade ? Je pensais que le cadavre était le seul, qu’il était tombé, mais j’aurais dû rester plus longtemps devant les rapides et mieux observer les débris, à la recherche d’autres corps.

Le Jedi posa un bras sur son épaule et la força à cesser sa progression. Il la fit pivoter et planta ses yeux dans les siens.

— Nous nous sommes lancés dans une mission dangereuse. Nous progressons à l’aveuglette. Nous nous sommes préparés du mieux possible, mais d’expérience, je peux te garantir que rien ne se déroule jamais comme prévu. Nous sommes en vie tous les deux. Nous nous approchons de notre objectif. Nous ferons face aux mauvaises surprises, ensemble, quelles qu’elles soient. Ce n’est pas de ta faute si un natif de la planète où nous menons notre traque se trouve dans les environs.

— Et tu es certain qu’on ne devrait pas…

— Non, laissons-le. On dirait qu’il attend quelqu’un. Autant partir avant qu’il ne nous remarque ou que d’autres personnes le rejoignent.
Ils avaient rassemblé leurs affaires le plus discrètement possible et étaient sortis par une crevasse sur le côté de la caverne, juste assez large pour qu’il puisse s’y faufiler tous les deux.

Yaraa se mit à quatre pattes au milieu des buissons et inspira profondément. Ils n’avaient qu’à longer les bosquets et les herbes de plus en plus touffues pour rejoindre l’orée de la forêt. Dans une centaine de mètres, la plage et la grotte lui feraient l’effet d’un mirage. Ils replongeraient dans la moiteur de la jungle et reprendraient leur progression, rendue encore plus difficile par l’obscurité. Mais Obi-Wan était à ses côtés. Tout irait bien. La sorcière tâcha de se convaincre qu’elle n’avait aperçu, quand il faisait encore jour, aucun plan de fougères gigantesques et jaunes, striées de bleues. À moins que ce ne soit l’inverse. De toute façon, elle n’avait plus grand-chose à craindre de la dangereuse plante de vérité. Le pire qui pourrait franchir ses lèvres ne lui faisait plus vraiment peur, enfin pas autant qu’avant. Elle réfléchissait déjà à comment l’avouer au Jedi, une fois qu’ils auraient triomphé de cette végétation de malheur, trouvé le temple et mis sa tante hors-jeu. Un jeu d’enfant.

Son sourire mourut sur ses lèvres au moment où on lui tapota le dos. Elle fit immédiatement volte-face et obéit à Obi-Wan qui, un doigt sur les lèvres, lui indiquait de sa main libre l’endroit où se trouvait la tombe du chasseur des griffes noires et un autre Trandoshan, quant à lui bien vivant. Sauf que ce dernier n’était plus seul.

Une douzaine de stormtroopers, menés par un homme en costume noir l’avaient rejoint. Même de nuit, Yaraa pouvait distinguer la coupe ridicule de son pantalon, bouffant autour de ses cuisses. Elle adressa un regard interrogateur à Obi-Wan, qui lui fit signe de garder le silence et plissa le nez d’une drôle de façon. Il ferma ensuite les yeux, puis les rouvrit dans la seconde, avant de froncer les sourcils.

— Quoi ? chuchota Yaraa.

— Je pensais que mon ordre était simple pourtant, se lamenta le Jedi sur le même ton.

— Tu veux dire tes mimiques d’holo-comédien ? répliqua-t-elle.

— Ferme les yeux et prend ma main. Concentre-toi sur ton ouïe, seulement ton ouïe. Laisse-toi guider.

Par pure habitude, Yaraa leva les yeux au ciel avant d’obtempérer. Elle ne sentit d’abord que la main du Jedi, dans laquelle elle venait de glisser la sienne. Elle s’éloigna à contre cœur de la sensation de sa peau rugueuse contre la sienne, de la douce chaleur qui émanait de ses doigts, entrelacés avec les siens. Elle mit ensuite de côté l’odeur entêtante des plantes qui les entouraient et de la terre humide, ainsi que la caresse du vent nocturne sur son visage. Elle lutta enfin contre la tentation de se gratter le bout du nez, qui la démangeait soudain, et se força à ne voir que du noir, là où ses paupières closes la tentaient de voir un kaléidoscope d’orange et d’ambre. Il n’y avait plus que la discussion lointaine, dont elle se rapprochait de plus en plus, sans bouger. Elle n'avait qu’à suivre le fil doré qu’Obi-Wan avait tracé pour elle.

Leurs voix lui parvinrent d’abord toutes étouffées, comme couvertes par le ronronnement d’un moteur à propulsion. Puis elle distingua des mots, encore sourds. Elle avait l’impression d’être en apnée dans une eau profonde et se démener pour écouter des paroles échangées à la surface. Au bout d’une poignée de seconde, la chape de durabéton qui l’empêchait d’écouter la conversation de l’impérial et du Trandoshan vola en éclats.

— … du tarif négocié. Pas un crédit impérial de plus.

— Mais c’est à dire que… Écoutez, depuis nos négociations, les conditions ont changé monsieur, commença une voix aux accents sifflants.

— Major suffira, trancha une voix masculine et claire. Et je me fiche de savoir si la zone en question est réputée maudite. L’Empire n’a que faire de vos superstitions. Vous avez repéré des blessures imputables au type d’armes que nous avons signalé, ainsi qu’une femme correspondant à la description du contrat auquel vous avez répondu. Êtes-vous bien chasseur de prime, monsieur Trossk ?

— Oui, mon… major.

— Êtes-vous bien intéressés par la prime de vingt mille crédits impériaux qui récompense toute information et aide effective menant à la capture efficace d’une individue activement recherchée par l’Empire ?

— Oui, major, répéta le Trandoshan.

— Êtes-vous, comme convenu, prêt à nous guider, mon escouade et moi jusqu’au temple où vous avez repéré il y a peu les traces de passage de l’individue en question ?

— Oui, mais comprenez que je ne pourrais pénétrer avec vous à l’intérieur du temple. C’est un lieu mauvais et dangereux, y’a des tas d’histoires qui traînent dessus et tout membre de mon clan qui y pose une griffe est menacé d’exil, donc…

— Je connais les histoires qu’on raconte à propos de ce lieu, monsieur Trossk. Je ne vois que de la logique, dans la recherche de notre cible. Vu ce que vous nous avez appris de sa… condition, je ne peux qu’imaginer le désespoir qui l’a poussée à se diriger là-bas, portée par des rumeurs et des croyances populaires. Mais nous savons tous les deux que les fantastiques capacités de régénération de votre espèce ont tout à voir avec la génétique et pas grand-chose avec une prétendue déesse immémoriale, n’est-ce pas ?

— C’est vous qui le dites, mais… commença à protester Trossk.

— Donc vous nous mènerez jusqu’à la première marche de ce lieu si terrible et ne toucherez que les deux tiers de la prime. Entendu ? Parfait, continua l’officier, sans attendre de réponse. Ravis de faire affaire avec vous, monsieur Trossk. Maintenant, je vous prierais d’ouvrir la marche. Passez devant, mes hommes et moi vous suivons.

Yaraa et Obi-Wan n’eurent besoin que d’un seul regard pour tomber d’abord ; il leur fallait absolument trouver l’ex inquisitrice avant que l’Empire ne remette la main sur elle.



Hello hello ! ♥

Promis la prochaine fois je poste la bonne semaine et le bon jour (personne me croit, mais merci d'être encore là et de suivre cette fanfic, voir qu'elle vous plait toujours et que vous êtes attachés à mes deux idiots, c'est le plus beaux des cadeaux :oops: )
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Messagepar mareva_mae » Jeu 12 Oct 2023 - 19:03   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Dollowin Branthor a écrit:Je ne te le fait pas dire... quand j'ai écrit "retrouve moi sous les fleurs de l'arbre uneti" j'ai rarement été plus soulagé que quand j'ai "permis" à mes deux perso de se déclarer.

Dans "Sous le signe de dragon" aussi je travail un peu là dessus. Mais l'histoire est beaucoup moins compliquée...

Ce soir je tente de récupérer les heures de sommeil qui me manquent et demain je me replonge dans ton histoire !


Oui, c'est un soulagement pour tout le monde je crois ! :D

Image

J'essaierai de passer lire ta fic à un moment et avancer sur celles que j'ai en retard, mais ce moment je n'ai pas trop le temps et l'énergie d'être une lectrice assidue, désolée tout le monde :cry:
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Messagepar Dollowin Branthor » Jeu 12 Oct 2023 - 20:09   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Tkt, prends ton temps, la lecture c'est chacun son rythme, sinon c'est l'indigestion assurée...
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Messagepar ShamanWhills » Ven 13 Oct 2023 - 13:40   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Salut :)

Chapitre lu!

La grosse première partie reste focalisée sur les explications de leur relation, et je pensais que c'était plié dans le chapitre précédent et qu'on pouvait continuer l'intrigue... Ce n'est pas grave, en soit cela permet de révéler les dernières zones d'ombres qui manquent.

La deuxième partie est tout aussi intéressante, il y a du mouvement. Apparemment, l'Empire continue les recherches en se payant un Chasseur de Prime Trandoshan... Les négociations n'auront pas duré longtemps aux yeux de ce dernier qui s'en sort moins que les humains.

J'espère que dans le prochain chapitre il y aura de l'action :)

Bonne chance pour la suite :hello:
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Messagepar Dollowin Branthor » Lun 16 Oct 2023 - 13:21   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

Fini la deuxième page et WO pétard c'est chaud bouillant !

Question : est-ce que tout ceci n'a servi qu'à mener notre chaste Jedi à cette affolante partie de jambe en l'air juste pour le fun ou est-ce qu'il y a un autre objectif ?

Je poursuis les chapitres avec quand même un sourire en coin. Je m'amuse bien...
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Messagepar mareva_mae » Lun 16 Oct 2023 - 18:04   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

ShamanWhills a écrit:Salut :)

Chapitre lu!

La grosse première partie reste focalisée sur les explications de leur relation, et je pensais que c'était plié dans le chapitre précédent et qu'on pouvait continuer l'intrigue... Ce n'est pas grave, en soit cela permet de révéler les dernières zones d'ombres qui manquent.

La deuxième partie est tout aussi intéressante, il y a du mouvement. Apparemment, l'Empire continue les recherches en se payant un Chasseur de Prime Trandoshan... Les négociations n'auront pas duré longtemps aux yeux de ce dernier qui s'en sort moins que les humains.

J'espère que dans le prochain chapitre il y aura de l'action :)

Bonne chance pour la suite :hello:


Hello ShamanWhills, merci pour ton retour :D

On continue sur l'intrigue finalement, puisqu'elle reprend en deuxième partie de chapitre ! Quand on a deux personnages dont le point de vue s'alterne, ça implique à mon sens de parfois prendre le temps de donner le point de vue de chacun. :cute:

Je ne te révèle rien pour la suite, mais promis il y aura un peu d'action d'ici la fin du tome :chut:

Dollowin Branthor a écrit:Fini la deuxième page et WO pétard c'est chaud bouillant !

Question : est-ce que tout ceci n'a servi qu'à mener notre chaste Jedi à cette affolante partie de jambe en l'air juste pour le fun ou est-ce qu'il y a un autre objectif ?

Je poursuis les chapitres avec quand même un sourire en coin. Je m'amuse bien...


Hello Dollowin, merci de continuer ta lecture ! ♥

Alors... j'ai du mal à répondre à ta question, parce que j'affiche depuis le début ce récit comme une romance, donc qu'il y ait une avancée de la relation des deux personnages... c'est en effet au centre de l'histoire et voulu comme le point central de tension narrative, voui ? :transpire:

J'essaie de donner d'autres enjeux au récit autre que "le feront-ils ou pas" (et d'ailleurs, comme tu as pu le lire, c'est fait), donc la gestion des émotions et de l'attirance amoureuse chez chacun, l'anxiété, le stress post traumatique d'Obi-Wan, l'amnésie de Yaraa, la reconstruction progressive grâce à l'amour... Donc oui, savoir si Yaraa et Ben arriveront à trouver un équilibre est un enjeu central de cette fan fic, je sais pas trop quoi dire d'autre :?
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Messagepar Dollowin Branthor » Lun 16 Oct 2023 - 22:18   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

T'inquiète, je taquine bien sur. :x

Même si la romance monopolise délicieusement bien la tension (euh, l'attention, pardon), le reste sais rester intéressant aussi.
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Messagepar sam sanglebuc » Mar 17 Oct 2023 - 19:55   Sujet: Re: Le Jedi et la Sorcière : T2 [en cours]

"Elle pressa son visage contre la paume du Jedi et se laissa réconforter par la chaleur de ce simple geste." Ah! ces moments de tendresse sont à la fois tout simples et merveilleux. Comme le moment où ils dorment enfin dans les bras l'uns de l'autre, tout habillés.

"Le pire qui pourrait franchir ses lèvres ne lui faisait plus vraiment peur, enfin pas autant qu’avant. Elle réfléchissait déjà à comment l’avouer au Jedi," Quoi ? Il y a encore un petit secret caché ?

Bientôt la fin, ce qui veut dire qu'on aura droit à une version pdf intégral ! ?

Pour la fin, ça me permet d'imaginer un autre Ben au début de ANH, moins hypocrite (même si j'aime énormément le Ben canon), et plus jedi gris. Super !

et quelques corrections:

après qu’une famille de bourgeois des étages supérieures l’ait largement récompensée pour ses services de medium médium

Une fois la version rectifiée du testament de leur grand-mère délivrée aux intéressé(s)

mais (ce?) qui avait au moins le bénéfice de ne pas lui faire perdre complètement pied avec la réalité.

Eh bien, reprit-il, on dirait que (tu) te jettes sur moi pour qu’on concrétise ce fait.

voir le Trandoshan se limer une griffe ou lancer des cailloux dans un bosquet de fourrure fougère ?

Chaque instant à ses côtés sans pouvoir le toucher lui avaient été insupportables mélange de pluriels et singuliers...

Mais tu m’as écoutée ? Ou (tu) t’en fiches que je devienne aussi maboule qu’un Toydarien sur une planète sans marché noir ?

une crevasse sur le côté de la caverne, juste assez large pour qu’il(s) puisse(nt) s’y faufiler tous les deux.

Au bout d’une poignée de seconde(s), la chape de durabéton

jusqu’au temple où vous avez repéré il y a peu les traces de passage de l’individue en question ? individu
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