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Épisode 9, Quelque chose commence

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Messagepar Loucass824 » Mar 28 Mar 2023 - 18:57   Sujet: Épisode 9, Quelque chose commence

Bonjour à tous !

On remet ça ? On commence à se connaître un peu maintenant, non ? Lol donc vous connaissez le topo. Évidemment, évitez de passer par ici avant d'avoir complété les deux premiers tomes. Que vous trouverez ici :
Libre à vous de vous lancer dans l'inconnu, mais vous y perdez à passer à côté des deux premiers tomes.

Rappel sur le canon ? Allez hop : on fait suite à l'épisode 6 de la trilogie originelle. Sont considérés comme canon les épisodes 1 à 6, les deux premières saisons de Mandalorian, et pioche librement des inspirations issues de romans et jeux vidéos. Sont donc mis de côté la plupart des séries d’animation, et la postlogie entre autres. Vous connaissez la musique...

À moins d'être un nouveau sur le forum, tout le monde connaît mon "désamour" concernant la postlogie, et pourquoi je me suis lancé dans l'écriture. J'ai bien assez de choses à dire plus bas pour radoter comme le vieux que je ne suis pas ! Et pour ceux ignorant tout cela, les explications se trouvent déjà sur les introductions des tomes 1 et 2.
Ce tome 3 est l'apothéose, où j'ai laissé libre court encore davantage aux propos et partis pris que j'aurai aimé voir. Plus complexe, moins générique, encore plus intimiste malgré des enjeux capitaux. Et apportant une conclusion réelle et complète à ma trilogie et l'ensemble de ses arcs narratifs.

Mon tome 2 devait constituer mon épisode 5, par un côté plus sombre. Mais j'y ai laissé passer un certain optimisme, avant le terme du récit, qui s'est opéré malgré moi. Et à présent, encore davantage que mon intention, vous allez entrer dans un climat assez triste, mélancolique, dépressif par certains aspects. Tant le tome 2 que le 3, l'état d'esprit du moment de l'auteur a assez bien filtré par son optimisme et rêves de jours meilleurs... Le pessimisme sera plus ancré. Vous me connaissez assez pour savoir à quoi vous attendre avec un bougre comme moi. Même si je conserve mon effort pour limiter les éléments pouvant paraître choquant visuellement, comme j'aime le faire d'ordinaire, je ne me bride pas outre mesure. Des avertissements seront parfois de la partie, comme pour le tome 2.

Influences fantasy, cyberpunk, références et clins d'oeil à la pop culture en général. On est là, on garde les bases en somme. Mais les thèmes politiques et sociaux seront bien davantage de la partie.

Je vous souhaite une nouvelle fois d’en apprécier la lecture au moins autant que j’ai pris de plaisir à créer cette trilogie. Qui arrivera à son terme ici ? Je n'avais pas prévu d'annonces supplémentaire ? On y est...

Ma trilogie étant terminé depuis fin 2021, je ne me tourne pas les pouces depuis ! Rien qu'en fanfiction sur le forum, j'ai créé deux autres formats plus courts a côté de la publication de ma trilogie. Mais dans l'optique de pratiquer, m'exercer, progresser, et tester mon nouveau logiciel d'auteur, il fallait que je me relance dans un format long pur roman. Là où je m'exprime le mieux. Avec une trilogie close, et un nouveau canon/continuité de créé, comment passer à côté de faire une suite à ma trilogie ?

J'ai donc imaginé une suite unique. J'hésite encore à le nommer "épisode 10", car l'approche sera différente. Je crois que je solliciterais vos avis au moment de la lecture d'ici là. Et il ne sera pas le départ d'une nouvelle trilogie, mais un roman unique qui se suffira à lui-même, se déroulant quelques temps après la fin de mon tome 3. Accentué pègre et lutte contre la criminalité, entre autres choses. Du peu que je peux vous en dévoiler pour le moment. Et oui, faut bien limiter les pistes pour la conclusion de ma trilogie ! Lol

Le premier jet de cette suite est déjà achevé, et je travaille dur sur les relectures pour le moment. Mais il va sans dire que le tout sera largement prêt avant la fin de cette trilogie. Donc même après ce tome 3 (se terminant en fin d'année/début année prochaine environ), vous allez encore devoir supporter ma présence habituelle du chapitre qui se pointe le vendredi !

Pour en revenir au sujet de base, on conserve les bonnes habitudes. Rendez-vous chaque vendredi, sauf cataclysme !

SOMMAIRE :

Prologue . Chapitre 1 . Chapitre 2 . Chapitre 3 . Chapitre 4
Modifié en dernier par Loucass824 le Ven 28 Avr 2023 - 16:26, modifié 5 fois.
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Messagepar DarkNeo » Mar 28 Mar 2023 - 19:12   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Loucass824 a écrit:Mais les thèmes politiques et sociaux seront bien davantage de la partie.


Aïe... ça part pas fort pour moi. :transpire:
En étant un peu taquin, tu t'es pas trop foulé sur le titre. :paf:
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Messagepar Loucass824 » Mar 28 Mar 2023 - 19:28   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Ah pour le titre, je te voyais venir ! Lol mais je ne le prends pas mal, j'assume sur ce point, comme pour le précédent. J'avais mon intention de base, un hommage précis dès le début. Je me débrouille un peu mieux avec les titres et noms propres aujourd'hui, mais je ne voulais pas changer pour autant.

Après pour les autres thèmes, je comprendrais que ça puisse fatiguer ou moins intéresser. Chacun ses goûts et ce qu'il veut voir développé. Ce que je peux dire, c'est que ce ne sera pas traité dans un esprit manichéen/clivant, militant, ou quoi. Bien davantage axé sur la réflexion à propos de ces thèmes, et utilisé pour souligner un propos général en corrélation du parcours des principaux personnages. Dans les grandes lignes... Mais surtout, cela ne se résumera pas à ça.
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Messagepar DarkNeo » Mar 28 Mar 2023 - 19:33   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Oui, tant que ça ne devient pas le sujet principal, ça me va.
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Messagepar mareva_mae » Jeu 30 Mar 2023 - 16:43   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Bon ben on n'aura pas le temps de s'impatienter alors !

Et je comprends, si tu as tout terminé depuis 2021 c'est normal que tu aies envie que la publication ne prenne pas de retard.

Bon je ne juge jamais les intentions, seul le résultat, donc j'attends. :ange:

Image
Moi qui cherche ma nouvelle cible maintenant qu'Alana est morte...
Double Suns and sipping blue milk

Fanfiction ; Le Jedi et La sorcière : [Tome 1], achevé - [Tome 2], en cours de publication
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Messagepar Loucass824 » Jeu 30 Mar 2023 - 18:59   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Oui, pas le temps de niaiser. Je me tiens déjà à la publication hebdomadaire, passant sur l'envie de tout balancer ! Lol

Mais à vrai dire, je suis bien embêté... A avoir affirmé que si jamais on te coupait une certaine scène dans ta fic, de faire grève de mon côté. Je suis coincé, comment je fais, mon jour de publication est demain, je me débarrasse de mes convictions ?! Lol

Ah ben oui, n'a plus de cible c'est vrai ! Mais il y aura des nouveaux persos, ne t'en fais pas. Tu auras le choix...
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Messagepar Loucass824 » Ven 31 Mar 2023 - 16:19   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Bonjour à tous ! Il y a exactement 1 an jour pour jour, je m'inscrivais sur le forum, déjà... Et à présent, c'est le début du tome 3 ! On commence avec un prologue seul, car trop long à associer au premier chapitre. Et la construction des prochains chapitres l'expliquera également. On y va ?



Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine.


ÉPISODE 9

QUELQUE CHOSE COMMENCE



Une victoire des plus amères... La bataille finale qui a vu s’affronter les forces du GROUPEMENT SPECIAL des PROTECTEURS face à celles de L’AUBE ROUGE a rendu son douloureux verdict il y a plusieurs mois. L’ennemi a perdu son leader charismatique, Maul, ainsi que Brogus et sa base d’opération. L’organisation se trouve au bord de l’extinction. Le prix de ce succès se trouve encore dans toutes les têtes, mettant nos héros au plus mal. Mais demeure une dernière faction à détruire. Celle commandée par Seth Jorke, un adversaire redoutable. Démobilisés, déprimés, nos héros doivent cependant continuer d’avancer, pour mener à bien cette ultime bataille. Reste à savoir si la fin de L’AUBE ROUGE signifiera réellement le terme de leurs malheurs...




Prologue




Une journée de plus qui va bientôt se terminer, songea Ahsoka Tano, laissant le vent salé caresser son visage, assise en tailleur. Voilà plusieurs mois que la Togruta avait à elle seule la charge des affaires courantes du Nouvel Ordre Jedi. Enjoignant Luke à partir au plus vite, lorsqu’il avait expérimenté la perte de son beau frère, et que ses deux élèves semblaient complètement perdus. S’occuper seule de l’Ordre ne relevait pas de son engagement initial, pas sur une telle durée. Si la Ahsoka d'il y a vingt ans le savait, elle aurait refusé aussi sec la proposition de Luke. Et elle se serait montrée bien idiote... Pas un jour ne passait sans que le souvenir d'Anakin ne la saisisse. La sensation de ses mains moites qu'elle frottaient sans cesse au moment de son départ en compagnie de sa cousine l'année passé demeurait. Comme quoi, même la méditation et la discipline possédaient leurs limites, n'empêchant pas les émotions de se tisser en elle...

Plus que la séparation, la perspective qu'il retrouve son père l'avait inquiétée à l'époque. Anakin était son élève. Ahsoka l'avait assez cotoyé, lui transmettant tout ce qu'elle savait, pour être consciente des failles qui animaient le jeune homme. Il avait manqué de ce dont il avait le plus besoin. Comme une malédiction des jeunes hommes de cette famille toujours privés de leur père... Chose qu"Alana avait à peine évité, privée de sa mère. Mais la jeune femme avait la tête sur les épaules, bien plus que son cousin. Consciente de la tâche qui lui incombait, son père l'avait préparée depuis des années. Elle se montrerait à la hauteur. Et même si la Togruta se trouvait au fait des doutes de la jeune femme, l'importance de son cousin prévalait. Tant qu'Anakin épaulera Alana, rien ne pouvait leur arriver. Avant qu'un vieil adversaire qu'elle croyait disparu à jamais ne resurgisse et bouleverse les évènements... Luke les avait rejoint, pour se charger de la situation.

Se charger seule des novices et des padawans n’était pas nouveau. Luke devait remplir ses obligations de grand maître lors des visites des élèves au sein de leur famille, laissant la Jedi seule ici. Elle le rejoignait sur ce principe, permettant aux familles de constater d’à quel point leur enfant se trouvait entre de bonnes mains. Sans oublier la possibilité aux familles d'échanger avec Luke, maintenir le lien. Il avait bien plus le chic qu'elle pour les rassurer, les informer, les impliquer... Pour que ces familles comprennent pourquoi elles confiaient leur enfant à un étranger. Que ces enfants pourraient retrouver leurs familles une fois leur formation complétées. Mais ces derniers mois, seule… Enfin, c'était sans compter sur les droïdes de son ancien maître toujours actifs ici. R2 et C3-PO remplissaient leur rôle à merveille. Toujours à se chamailler, mais le droïde protocolaire dispensait toujours ses leçons comme prévu. Tandis que l'astromécano tenait la bonne tenue de cet endroit à bout de circuits à lui seul. Si ce n’était pour les différentes facéties de Grogu, il n’y avait rien de vraiment insurmontable. Si Ahsoka avait cru le revoir, la fois où elle avait trouvé Luke... Le petit bougre s'était séparé de son protecteur, retourné auprès de son peuple, à la recherche d'une gloire perdu et oubliée des siens.

Sa méditation tenait souvent lieu de réminiscences ces derniers jours. Installant de nostalgie interrompu par les pas saccadés réduisant la distance. 3-PO était venu dodelinant, hésitant à l'interpeller, craignant de la déranger. Pour l'informer avec conciliance que Grogu se trouvait des plus attristés. La Togruta se surprenait toujours de la propension du droïde à protéger les jeunes se trouvant à sa charge. Car il n'existait qu'un jeune padawan prompt à se venger des facéties du petit bougre et le mettre dans pareil état... Balayant les brindilles d'herbes collées à sa bure, Ahsoka laissa ses pas fouler cette étendue verdoyante. Pour trouver le principal suspect, se présentant de lui-même, tentative illusoire de couper à la remontrance.
— Maître Ahsoka, je vous jure que ce n’est pas moi ! argua le padawan Dane pour se justifier. Je n’ai rien fait !

L'urgence dans sa propension à se défausser l'amusait peu. Le jeune adolescent aux yeux plissés en avait l'habitude, cherchant toujours à se faire remarquer et à attirer l'attention. Mais Ahsoka avait envie d'y croire. L'absence de Luke avait profité au jeune padawan. Le grand maître de l'Ordre avait insisté pour que son élève le plus âgé lui montre qu'il était capable durant son départ. Et Dane l'avait pris au pied de la lettre... Il s'investissait encore davantage, même au delà de son enseignement. La Togruta avait pu compter sur lui, l'assistant pour la garde des plus jeunes ainsi que les tâches de vie quotidienne. Se montrer digne de futures responsabilités. Et surtout, il ne tentait pas d'obtenir la moindre réciprocité ouvertement. Il s'affairait, patientant que l'éventuelle récompense se présente d'elle-même, plutôt que de la demander.

— Où est Grogu ? demanda-t-elle sans tenir compte de sa tentative de marchander.
— Il est tout seul, dans la cour, répondit le jeune adolescent en désignant l’espace de verdure surmonté de pierres.
De là où elle se trouvait, elle ne relevait qu'une minuscule silhouette.
— Ca n’explique pas pourquoi il pleure, lui opposa-t-elle. Reste ici, je vais aller le voir.
Ahsoka laissa le jeune padawan à ses excuses, consciente que quelque chose sortait de l'ordinaire. Son rythme s'accéléra pour rejoindre Grogu, décidée à tirer cela au clair. Réduisant la distance, la fine brise ne balayait plus les sanglots du petit non-humain. Qui ne s'arrêtaient toujours pas, alors qu'il devait bien sentir qu'elle s'approchait de lui. Il allait de nouveau falloir le prendre dans les bras, pour le rassurer... Loin d'être là première fois, mais Ahsoka se demandait à quel moment ses émotions évolueraient vers autre chose. Elle se baissa vers lui, des larmes coulant de ses yeux. Grogu mit un certain temps avant de trouver son regard.

Le genou d'Ahsoka se déroba, se soudant au sol, impossible à retirer. Figée, plongée dans la contemplation du petit bougre. Il ne la quittait plus de ses yeux humides, mine triste. Il a senti quelque chose, il- Sa main rejoignit son genou, avant de se plaquer contre sa poitrine explosant, lui coupant le souffle. Comme si un vilain coup bas venait de l'atteindre. Une vibration transperça son cœur, peinant à se matérialiser. Grogu s'approcha d'elle, absorbé autant qu'elle par la larme involontaire qui perla au coin de son oeil. Lui ne sanglotait plus. L'empathie profonde du petit bougre vert la toucha, sa main minuscule se déposant contre sa cuisse. La décharge renforça l'écho de Force, éloignant la brume peinant à se dissiper. Une vision des plus nettes et bouleversantes... Plus qu'un instant figé, le fil de l'évènement se rejouait sous ses yeux.

Une succession de combats âpres, sur le toit d'un temple, au sein d'un monde oublié. Des éclairs qui fendent une pluie battante. De puissants manipulateurs du côté obscurs perdant la vie. Les yeux jaunes d'un ancien adversaire qui s'éteignent. Ahsoka déglutit, la souffrance d'un lien profond l'atteignant. Le sang s'écoulant de la poitrine d'une jeune femme qu'elle avait connue alors qu'elle n'était qu'une enfant. Ses proches autour d'elle, impuissants. Alana l'accepte, alors que sa lumière faiblit. Une larme perle de nouveau, reflet de celle coulant sur le visage du bambin à la peau verte. Le lien qu'il entretenait avec Alana... Celle avec laquelle il avait le plus échangé et transmis. Il l'a senti avant moi... Il a s-Son cœur se déchira au moment où Alana Skywalker rejoignit la Force.
— Maître Ahsoka, vous allez bien ? demanda d’une voie modulée mais inquiète le droïde aux plaques dorées.

La Togruta n'avait pas senti le droïde approcher, accompagné du padawan Dane. Elle ferma les yeux, laissant cette sensation l’envahir une dernière fois. L'étreindre, avant qu'elle ne disparaisse. Pour l’accepter, et continuer à avancer. Ahsoka avait du vécu. Les pertes successives de proches l'avait rompu à ces instants. La jeune Alana n'était que la dernière malheureuse d'une longue liste que la Togruta ne sentirait plus jamais. Les choses avaient tellement mal démarré entre elles, avant que la jeune femme qu'elle allait devenir la laisse la toucher. La fille de Luke avait fait d'elle un meilleur maître. Si jeune, si... Dane se tenait immobile aux côtés de 3-PO. Perdu, sans comprendre. Cherchant à déchiffrer la moindre expression sur le visage peiné de son maître. La peur commençait à le gagner, affluant autour de lui. Ahsoka vida ses poumons dans un souffle rallongé. Avant d'y retourner.

Elle avait une responsabilité, une mission, des élèves à sa charge. Qui comptaient sur elle, si d’aventure ils parvenaient à expérimenter un tel événement en passant du temps avec Grogu. Et ils ne devaient pas se trouver seuls face à pareil drame. Elle pouvait prendre sur elle. Pour eux. Ses appuis se déployèrent de nouveau, une fois ses esprits rassemblés.
— Oui, ça ira, se contenta-t-elle de répondre. Merci, 3-PO. Emmène les apprentis dans la salle centrale, et prenez Grogu avec vous, ordonna-t-elle ensuite. Je vous rejoins dans un instant.
C3-PO forma rapidement un groupe, d'autres novices rapidement gagnés par une curiosité naturelle. Le droïde incita tout ce beau monde à le suivre dans le calme. Même Grogu accepta de se mettre en marche sans trainer. Il sait... Ahsoka soutint le regard en arrière du padawan Dane. Pus âgé que les autres, il comprenait que tout ceci relevait d'une inquiétude capitale.

Elle patienta qu’ils s’éloignent pour se laisser aller. Alana a rejoint la Force. Tu ne peux plus rien y faire. Mais ce que Grogu lui avait révélé, décuplant ses perceptions émotionnelles... L'abattement solitaire de Luke, qui revivait la perte de sa femme morte dans ses bras, mais avec sa fille. Un maître Jedi armé d’une sagesse à toute épreuve. De sombres moments l'attendaient, mais il était Luke Skywalker, le fils de l’élu. De son ancien maître. Peu importe le temps nécessaire, il parviendrait à s’en relever. Mais cette seconde déchirure... La peine d'Anakin frissonnait toujours le long de son bras gauche. Il venait de perdre une part de lui, la lumière qu'il émettait se voilant. Perdant son père, et à présent, sa cousine. Seule sa mère, elle aussi éprouvée par cette tristesse infinie d’ici peu, restait. Car Alana possédait ce don de toucher les autres...

Comment son ancien élève parviendra-t-il à se relever cette fois ? Immobile, l'air salé emplissant ses narines, Ahsoka levait ses yeux au ciel. Elle priait, implorant la Force de lui conférer toute l’aide possible. Il en avait tant besoin... Cela suffirait-il ? Allez, les élèves t'attendent, s'intima-t-elle pour se déloger de son immobilisme. Quelque chose s'achève, songea-t-elle en se rapprochant du temple.


*****


Le sursaut habituel et contenu. Les paupières déployées, le réveil net. Mais pas brutal pour autant. Comme la plupart des nuits ponctuant la vie d'Anakin depuis... Un sommeil peu agité, sans quoi il aurait réveillé celle sur laquelle sa tête reposait. Une nouvelle fois, le jeune homme avait glissé dans le lit sans s'en rendre compte, déposant son visage sur la ceinture abdominale sculptée de Dyna Valae. Elle passait quasiment toutes ses nuits avec lui ce mois-ci. Mais même cette femme aimante ne parvenait à l'apaiser...
Cette vision revenait sans cesse. Ces sensations surtout. Pour déboucher sur le même raisonnement. Si seulement il s'était montré à la hauteur... Le jeune homme avait expérimenté cette vision plusieurs mois avant cette opération sur Haffrin. Et qu'en avait-il fait ? Il s'était perdu dans des détails, sans tenir compte de ce qu'on lui avait délivré. Oncle Luke, totalement impuissant. Moi, qui me charge de Brogus. Kyrsta s'accaparant Alana. Et Maul, qui m'a pris... J'aurai dû prêter attention à ces signes. Mais cela n'arrivera plus.

Anakin avait acté sa résolution en activant l'artefact de Maul. Un holocron. Il devait découvrir ce que Maul avait entreprit, pour mieux défaire son organisation jusqu'au bout. Seul un courant électrique l'avait vitalisé, sensation physique aussi singulière qu'éphémère. A peine l’artefact activé qu’il s’était éteint, pour ne plus jamais réagir par la suite. Au delà du manque de sensations physiques, la Force lui paraissait plus malléable depuis. Y faire appel ne tenait plus lieu d'un effort ou concentration difficile. Mais cela ne lui avait pas permis de pourfendre Jorke et ses derniers effectifs lors de la précédente opération. Le jeune homme conserverait l'holocron, espérant qu'il lui réserve d'autres réponses le moment venu.

Anakin se décala avec une délicatesse recherchée, évitant de réveiller celle se réclamant comme sa compagne. Car, une fois réveillée, nul doute que Dyna chercherait à le retrouver. Tentant de lui arracher des réponses sur ce qui l’avait poussé à quitter la chaleur de son lit. L’éconduire une nouvelle fois, pour leur propre bien mutuel, ne servait aucun but. Cette femme refusait de baisser les bras. Elle ne le fera jamais cette idiote..., songea le jeune homme en l'observant. Sa poitrine s'activait en rythme. Anakin se retenait de dégager certaines mèches de ses cheveux voilant ce visage qu'il peinait parfois à soutenir. Comment une femme aussi usée par la vie pouvait tant lui offrir, à lui ?

Il n'avait pourtant eu de cesse de lui signifier la réalité. Qu'il n’était pas bon pour elle de s’accrocher à un type comme lui, surtout dans son état actuel. De quoi la pousser encore davantage à chercher son contact... Anakin n'avait d'autre choix que de se laisser porter par la vague, sans attendre quoique ce soit. La chaleur qu'elle lui offrait le réjouissait. Son expérience l'avait mis à l'aise malgré des débuts difficiles. Elle savait le guider, lui insuffler une confiance douce et délicate, sans qu'il se sente incapable ou minuscule en composant avec sa virginité d'un lien aussi intime. Et pourtant, il ne se trouvait pas capable de se réjouir d'une telle chance. D'autres hommes auraient sacrifié tant de choses pour se trouver à sa place, aux côtés de cette femme. Mais c'était tombé sur lui, le pire Jedi de l'histoire de la galaxie... Il pouvait bien le penser, plus personne ne viendrait lui affirmer que c'était faux. Alana n'était plus là. Oncle Luke, trop abattu. Maître Ahsoka... Qu'est-ce qu'elle penserait de moi à présent ? Elle regretterait d'avoir fait toutes ces choses pour moi, pour ce résultat...

Il continuait à se perdre dans ses songes, assis au bord du lit. Sa main balança ses cheveux vers l'arrière sur pour les recoiffer. Du moins le tenta-t-elle, dans un vieux réflexe résiduel. Ses doigts effleurèrent simplement ce qu'il restait sur son crâne. Si peu, comparé à ce qu'il avait toujours eu, mais ils repoussaient déjà bien. A peine plus que la fine barbe qu'il n'avait pas à cœur d'entretenir. Dyna l'avait complimenté à ce sujet. Elle en aurait dit du bien quoiqu'il arrive...
Anakin n'avait pu supporter le reflet de ses cheveux trop longs dans le miroir. Depuis qu'il pouvait s'en souvenir, une seule personne possédait ce droit de les entretenir. Mais elle n’était plus là. Alana ne serait jamais plus là... Le déchirement dans sa poitrine cherchant à se rappeler à lui dès qu'il se voyait, le jeune homme avait opté pour une solution radicale. Pour être tranquille, débarrassé. Pour la simple envie de détruire quelque chose de soigné, de beau et de bien entretenu. Son cuir chevelu avait bien cicatrisé de son travail forcené. Mais il s'en contrefichait. Les raisons s'étaient perdues dans un ouragan infernal. Un maigre espoir, un peu fou ? Que cela pousse Alana à revenir, pour régler ce problème ? En vain. Ce genre de questionnement le taraudait de moins en moins à présent.

Trouvant la volonté de laisser ce lit réconfortant derrière lui, il déploya ses appuis, étirant son cou en silence. Il ne retrouverait pas le sommeil. Peu importe à quel point il s'y efforçait, il n'y était jamais parvenu sur ces derniers mois. La suite se résumait à deux options. L'atelier, poursuivant les réparations du pauvre HK-47 endommagé depuis l’assaut contre le temple de l’Aube Rouge. Le jeune homme l’avait remonté, l'assemblant de nouveau. Restaurant ses fonctions oculaires, ainsi que toutes les autres parties endommagées. Pour faire face à une sacrée impasse des plus inattendues. La composition mécanique et cybernétique extrêmement complexe de ce prototype d’unité HK rendait pour l’heure impossible une réparation complète. Suite à ses nombreuses tentatives, Anakin se trouvait toujours confronté à deux possibilités. La première, retour à l'état fonctionnel, mais conservant son noyau mémoriel instable pour des raisons obscures, le réinitialisant constamment. L’autre cas conservait ce noyau intact, mais désactivait ses protocoles d’opération et d’assassinat, inactifs sans l'ombre d'un début de logique.

De quoi pousser le jeune homme à opter pour la deuxième réparation pour le moment. L’unité HK demeurait ce compagnon collant, irritable et excentrique qu’il avait toujours été depuis que leurs routes s'étaient croisées. A ceci près qu’il se révélait inoffensif, dans l’incapacité totale de nuire à un être organique. Mais tout le reste fonctionnait à merveille. Ce qui ne manquait pas d’ajouter un tout nouveau registre d’interaction et de réflexions. HK-47 se plaignait toujours autant, soulignant qu’il expérimentait de profonds regrets, de ne pouvoir régler le compte des organiques qui lui tapaient sur le système. Lui rappeler que, même avant de se retrouver endommagé, il n’avait jamais attaqué ces mêmes organiques, ne sortait pas le droïde de son petit délire.

Non, le temps libre, tout le temps possible d'ailleurs, du jeune Jedi, ne se résumait qu'à une seule chose d'importance : repousser ses limites physiques. Son esprit flirtait désormais avec son potentiel maximal. Mais Jorke s'était échappé en vie la dernière fois. Alors se focaliser sur ce qu'il pouvait encore améliorer. Sa forme athlétique déjà supérieure à la moyenne ne suffisait plus. Anakin avait de nouveau gagné en masse musculaire, l'obligeant à se vêtir une taille au dessus désormais. Le tout en soignant sa mobilité et son endurance. Le reflet dans les miroirs de la salle de sport révélait le chemin parcouru, les gains, mais aussi le besoin d'aller plus loin encore. Devenir une véritable machine de guerre. Au diable l'esthétisme. Plus fort, plus rapide, plus endurant.

La souffrance qu'impliquait de dépasser ses limites relevait d'une sensation familière, douce. Relaxante. L'impression qu'il disposait de son temps comme il le fallait. Car il retrouverait Seth Jorke. Et la prochaine fois, il en terminerait pour de bon. Anakin détruirait l’Aube Rouge. Et aucun autre de ses proches ne perdra la vie dans la manœuvre. Crail ou Dyna ne méritaient pas de mettre leur vie dans la balance. Ce n'était plus à ses proches de payer ce tribut. Il se chargerait lui-même du danger. Une dette à effacer, et il irait jusqu'au bout pour cela.

Ses pas l'amenèrent enfin dans ce temple du travail, de la discipline et de la douleur. Seul, désert. Parfait. Après une routine d'échauffement qui laisserait n'importe quel débutant sous respirateur, il se plongea dans son programme de la matinée. Répétant son mantra lors de chaque répétition difficile. A chaque fois que ses muscles le suppliaient d'un répit mérité. Que sa tête en avait assez. Non, il n'en avait pas assez. Pas encore. Il devait achever la menace. Pour que quelque chose commence...
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Messagepar DarkNeo » Ven 31 Mar 2023 - 17:28   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Moment touchant entre Ahsoka et Grogu.
Anakin qui s'endurcit de jour en jour pour pouvoir préserver ses amis de la mort (et surtout pour essayer d'oublier la douleur de la parte de sa cousine)
Tout ça est très bien. :)
Anakin pourra-t-il aller au bout de sa quête sans y laisser son âme ?
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Messagepar Loucass824 » Sam 01 Avr 2023 - 15:41   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Merci de ton retour, et content que tu aimes !

A partir du moment où Ahsoka et Grogu vont avoir une place dans ce tome, je m'étais dit qu'il fallait bien les placer un peu avant, d'avoir du contexte sur "qu'est-ce qui se passe là-bas pendant tout ce temps". Et parce que cela aura peut-être son importance...

Dans l'idée, Grogu possède une sorte de don empathique à travers la Force. Je l'ai vraiment imaginé comme le surdoué ultime, capable des plus grandes choses, plus que Luke. Mais freiné par d'autres choses, une nature espiègle, son côté gamin. C'était un peu facile, pour montrer ce que Grogu sait très bien faire avec la Force par rapport à d'autres. Surtout que le Grogu que j'ai imaginé sera différent de celui du canon actuel. Je l'ai conceptualisé avant ce qu'on voit dans Boba Fett, donc... A voir où ils va en être au terme de la saison en cours.

Ton interrogation résume assez bien l'enjeu du personnage a cet instant. Se dédier à ce point va impliquer de se séparer de quelque chose à un moment où un autre. On ne peut prioriser une tâche à ce point sans négliger les reste. Quel sera le tribut, ça... Content que le prologue plante bien les enjeux.

Encore merci pour ton retour !
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Messagepar DarkNeo » Sam 01 Avr 2023 - 15:52   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Ces choix sont plaisants.
Un Grogu empathique correspond bien au personnage vu ce qu'il a vécu précédemment.
Je me demande si Anakin ne va pas sombrer dans le CO ou du moins abandonner son humanité et si cette fin de trilogie n'est pas un grand prélude à un épisode 10 où Anakin deviendrait l'antagonisme.
Sauce haricots verts !
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Messagepar ShamanWhills » Sam 01 Avr 2023 - 20:08   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Salut :hello:

Prologue lu!

Eh bien il s'en passe des choses et à la perte d'Alana est déjà intense. Sa mort est sentie en parallèle de son déroulement par Grogu d'abord et Ashoka ensuite ce qui est vraiment bien car tu nous replonges par cette technique temporelle à ce moment précis.

Ensuite vient Anakin qui a évolué physiquement, copiant Brogus pour le coup. Etait-ce voulut que tu fasses d'Anakin le pendant Lumineux du Titan?

Dyna et lui ensembles avec une première fois qui semble réussi pour le jeune homme :)

Je me demande s'il ne souffre pas du Syndrome du Sauveur d'une manière inversée en voulant à tout pris prendre tout sur lui, quitte à y laisser sa vie pour protéger ses proches mais on sait tous que ces derniers refuseront son comportement et feront l'inverse de ce qu'il voudra.

Apparemment plusieurs semaines/mois/années semblent s'être passés au vu du changement physique d'Ani. Si c'est le cas, combien exactement?

Je me demande si un on verra Alana en Esprit Jedi/Fantôme de Force?

Bon Courage pour la suite :hello:
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Messagepar Loucass824 » Sam 01 Avr 2023 - 21:18   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

DarkNeo

Pour l'épisode 10... C'est difficile de ne rien vouloir révéler, mais la narration et le propos n'aura pas de lien direct avec ce que j'ai développé durant la trilogie. Au terme de ce tome 3, les arcs présents seront clots. Et cet épisode 10 prendra lieu dans mon univers tel qu'il aura terminé dans la trilogie. C'est pour ça que je me tâte au sujet de l'appellation "épisode 10". C'est pour montrer que ça se passe après, dans la même continuité, mais mettre d'autres persos en scène. Je peux tout de même dire qu'on reverra des visages connus de ma trilogie dedans pour ceux... Qui auront survécu ? Lol


ShamanWhills

Merci pour ton retour, et content que tu aimes !

L'intention était de remettre un peu de contexte sur ce nouvel Ordre Jedi. Car absent du tome 2, et importera davantage pour le 3. A part des souvenirs ou d'infimes instants, je crois que c'est la première fois qu'on voyait autant Grogu. Et il fallait bien, parce que je ne l'ai pas utilisé pour de la simple figuration, même si j'aime beaucoup le petit bougre. Et là, je le place comme le tout nouvel antagoniste ! Lol

J'ignore si Anakin est devenu aussi massif que Brogus, mais il a bien pris oui. Et il demeura assez différent du titan cuirassé. Bigre, je ne vais plus pouvoir user de mon appellation favorite... C'était plus pour symboliser l'idée de repousser ses limites, qu'il met tout en œuvre, et plus encore. Je me suis dit que décrire un entraînement de muscu, même ultra impressionnant, ne rendra pas comme je le veux. Et puis pour des néophytes en muscu, sans support visuel, je pense que ça serait trop abstrait. Ou pas, mais du coup, dire qu'il doit mettre des T shirt de la taille au dessus ça suffit pour le coup... Lol

Dans l'idée, c'est pour se rapprocher de Batman de Ben Affleck, dans Batman vs Superman et la scène de son entraînement. Que j'adore ! C'est la scène ultime de l'entraînement d'un homme prêt à relever l'impossible. Le côté balèze qui en jette, certes, mais en voyant la symbolique derrière : celle d'un type qui doit devenir plus que ce qu'il est face à la plus grande menace de sa vie. Un homme qui va défier une figure divine même. Ce n'est pas le cas d'Anakin ici, mais c'était l'essence de ce dépassement que je voulais transmettre.

Syndrome du sauveur, je n'en sais rien précisément, je n'ai pas cherché à reproduire un trouble précis. C'est un peu l'esprit que tu représentes, associé à un certain refus de lui-même en quelques sortes. Et sa relation avec Dyna incarne assez bien cela. Une main tendue et un espoir de s'en sortir, de ne pas sombrer. Mais il a autre chose en tête le bougre, et ça ne tardera pas à être développé.

Exactement ? Il n'y a jamais d'exactement en termes de chronologie avec moi... Lol mais je dirais 2-3 mois ? Dans cet ordre d'idée. Le même délais qu'entre le tome 1 et 2 je pense.

Encore merci pour ton retour !
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Messagepar Loucass824 » Ven 07 Avr 2023 - 16:14   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Bonjour à tous ! Un petit retour en arrière pour ce premier chapitre, où j'avais réservé certaines choses de la fin du tome 2 pour ici. J'espère que la publication dans une intervalle plus courte que lors de la rédaction de base ne va rien amoindrir... On va donc accompagner nos héros dans les méandres de leur mélancolie, pour un chapitre peu réjoui.



Chapitre 1




Un poids énorme lui tomba sur les épaules lorsque Winna quitta la tente installée au pied du temple de l'Aube Rouge. La première fois que Crail se trouvait seul, depuis que ses yeux s'étaient posés sur le corps sans vie d'Alana. Une tornade de questionnements parasitaient le jeune capitaine endeuillé. Sa meilleure amie venait de mourir. La première personne à lui avoir tendu la main, le ramenant à la vie après ses années à s'enfoncer dans son devoir. Après tout ce qu’il avait expérimenté depuis qu’elle et Anakin étaient entrés dans sa vie. Toutes les personnes qu’il avait perdues. Il était présent lorsque J’anidd avait rendu son dernier souffle dans ses bras. Mais pas cette fois. Pour quels effets de toute façon… Il n’aurait rien pu faire. Une explication entre êtres sensibles à la Force avait eu lieu, et il n’y avait pas sa place. Alors pourquoi cette impression qu’il aurait du faire quelque chose persistait ? Cette impuissance, il l'acceptait pourtant en temps normal... Avec toutes les responsabilités pesant sur lui, il avait certainement pêché quelque part, pour avoir laissé Alana terminer dans un tel état.

Le flottement de l'entrée de la tente le ramena à la réalité. Winna, la mine confuse, revenait déjà. Pendant combien de temps Crail s'était perdu dans sa psyché ? La Togruta s'était rendue auprès de Leia pour son rapport suite à la fin de l’opération. Pour lui annoncer son désir d'explorer les différentes salles du temple de l’Aube Rouge.
— Elle ne m’a pas vraiment répondu, commença Winna sans attendre une question de Crail, qui de toute façon ne viendrait pas. Mais j’ai tout de même envie d’y aller. On n’a pas grand-chose à faire, et ça nous fera du bien de se mettre en mouvement. Plus que de tous rester dans notre coin, à se morfondre.
Crail ne lui répondait pas. Il la contemplait, le regard presque absent dans le même temps. Le rebond sur le lit de camp le sortit de sa léthargie lorsqu’elle l'y rejoignit. Elle s'agrippa sur son bras, le saisissant des deux mains, avant de déposer son doux visage contre son épaule. Son cœur meurtri était trop bouleversé. Sa brûlure le long de son bras se rappelait à lui. Mais la chaleur de ce contact voilait tout cela. Crail ne souhaitait pour rien au monde qu'elle ne se détache de lui. Elle se blottit davantage devant son silence, cadeau inespéré.

— Désolé, dit-il difficilement, la voix empruntée. J’avais l’esprit ailleurs.
Lui et ses excuses en toutes circonstances, songea-t-elle en se réchauffant auprès de ce feu familier. Il n’est pas question que tu te sentes coupable de quoique ce soit, Crail Jerre. Pas tant que je serai là.
— Tu n’as pas à être désolé, lui répondit-elle d’une voix apaisante. Je disais que ma proposition tenait toujours, et je pense que ça te fera du bien.

Il ne soupesa l’offre qu’un court instant. Malgré l’état émotionnel dans lequel il se trouvait, Crail conservait un détail précis en tête. Celui de pouvoir compter sur Winna. La profondeur de ce lien retrouvé lui faisait comprendre qu’il avait tout à gagner à lui faire confiance. La laisser prendre les décisions qui s’imposaient pour lui.
— Ça ne me fera pas plus de mal, en tout cas, fit-il se levant, en même temps que Winna dont il tenait toujours la main. Il faudrait aller le proposer à Anakin, et Kyrsta aussi. Je peux me charger d’Anakin, et to-
La pression exercée par la Togruta l'interrompit. Ses bras fins l'entourant, il lui rendit son geste sans même y songer. La constriction de Winna cherchait à étouffer quelque chose de blessant. Le chagrin demeurait, mais la sensation de cette peau orangée contre la sienne l'apaisa. Elle pouvait bien continuer à lui broyer la cage thoracique qu'il ne voudrait jamais qu'elle ne s'arrête.

Laissant ses doigts glisser une nouvelle fois dans le dos de Crail, elle se dégagea délicatement. Sa main se retira, pour balayer ses yeux humides. Alana était morte. Winna n'avait pas le même lien que Crail avec elle. Mais la jeune Jedi demeurait son amie. La Togruta s'était forgée sa propres opinion à son sujet, apprenant à la connaître. Tout en elle lui demandait de pleurer une perte tragique. Mais elle ne pouvait se le permettre. Pas tant que Crail se trouvait dans cet état. C'était sa manière de ne pas flancher à elle aussi. Dévoiler et exprimer ses émotions, sa sensibilité, ici plutôt qu'ailleurs. En retenir une partie, pour un temps seulement. Et ensuite, ils aborderont les choses. Pour ne plus jamais se quitter. Winna le savait déjà. C'était écrit pour eux. Elle déposa ses lèvres sur sa joue, avant de s'y frotter avec la sienne, fermant les yeux pour savourer cette sensation. Avant de l'inviter à la suivre hors de cette tente utilitaire. Leur baiser durant le bref instant de calme de cette opération en appellerait de nombreux autres. Mais pas pour l'instant. Crail avait besoin d'autre chose. L'affectation que la Togruta souhaitait lui manifester se révélait d'un autre ordre. Le plus possible, sans excès ni compensation.

De tous les officiers du GSP présent, Winna était la seule à la fois valide, et la moins affectée personnellement par la disparition d’Alana. Tous les bâtiments, équipements et matériels du GSP avaient été disposés autour du temple. Lando gérait la coordination de ce camp provisoire à l’entrée du temple de l’Aube Rouge, priorisant la gestion des blessés et des corps des défunts, avant d’organiser des rondes et des patrouilles pour les plus volontaires. Il souhaitait ne rien laisser au hasard, car l’Aube Rouge aurait très bien pu conserver des forces dissimulées quelque part, au sein de cet immense édifice. Sans oublier qu’il s’occupait de cela seul, Leia se trouvant accaparée par d’autres préoccupations.

Dyna se trouvait pour le moment confinée à l’infirmerie mise en place. Winna l'avait suffisamment forcée pour cela, alors elle s'était incliné. L'humaine devait bien avouer qu'elle avait eu raison, car sa blessure s'aggravait. Se ménager, pesta la commandante. L’affaire d’une demi-journée au calme et au repos complet selon l'infirmier, mais c’était déjà trop. Sa seule envie était de retrouver Anakin, pour qu'il se repose sur son épaule. Qu’il le veuille ou non, elle le rejoindrait sans le lâcher une seule seconde. Il en avait besoin. Elle aussi... Elle se souvenait encore de l'expression figée sur les traits du jeune homme sur ce toit. Dyna avait vu la plupart de ses proches perdre la vie dans ses bras, envahis par la certitude de voir leur heure ou celle de leur camarade arriver. Mais contempler l’homme qu’elle commençait à aimer déboussolé, jusqu’à ne plus savoir qui il était véritablement, était insupportable.

La tente personnelle de Luke était remplie d'un flou obscur. Assis près du lit d'appoint, sa main organique ne cessait de caresser les cheveux de son enfant. Il ne l'avait plus quitté depuis qu'ils étaient redescendus du toit. Le souffle tremblant de sa sœur, assise dans le coin de la tente, le soutenait sans dire mot. Que dire ? Il n’était plus le maître Jedi empli de sagesse. Aucune phrase, aucun mot adéquat pour désigner ce qu’il vivait. Seul ce profond silence lui révélait que les personnes qu’il avait le plus chéri au monde l’avaient quitté, presque de la même manière, rendant leur dernier souffle dans ses bras. Toute sa maîtrise de la Force et sa sagesse lui avait fait défaut. Inutile... Luke était tel l’homme le plus riche au monde prisonnier d’une île déserte. L’abondance dont il disposait alors ne se révélait d’aucun secours. La Force se montrait bien cruelle avec lui. Seule sa sœur demeurait présente. Mais la Force l’avait éprouvée elle aussi, sans pour autant la lui prendre. Mais à cet instant, Luke n’avait d’yeux que pour le trésor de sa vie, qui n’était plus.

Winna trouva Kyrsta sur les marches de l'entrée du temple. Assise, prostrée, le visage dans ses bottes. Piégée d'un marasme sans réponse. La Togruta avait peu échangé avec elle. C'est tout juste si elle avait déjà échangé plus que de la simple courtoisie cordiale de passage. Mais Winna lisait bien des choses à travers sa contemplation. Kyrsta n'était plus une ennemie depuis bien longtemps. Son ancienne famille, décimée. De même que la femme dont elle était tombée amoureuse. Dont elle semblait être liée à travers la Force. Elle subissait le tribut de cette opération plus que tout autre ici. Et elle demeurait seule, isolée... Moi, si jamais je perdais Crail..., songea-t-elle devant la désolation de la Twi'lek. Kyrsta ne méritait pas cela. Personne ne méritait de perdre toutes les personnes qui comptaient pour elle au même moment. La Twi’lek avait accepté de la suivre, presque à contrecœur, n’ayant pas le cœur de refuser.

Anakin ne prononça pas le moindre mot devant la proposition de Crail. Il s'était simplement levé, patientant que son ami ouvre la voie. Aussi mutique que lui-même, se débrouillant pour ne pas s'écrouler. Crail était le reflet le plus ressemblant de ce qui s'était détruit en lui. Le jeune Jedi encaissant encore les dégâts de l'explosion dans sa poitrine. Il fallait patienter que la déflagration se calme, avant de constater les dégâts. Les pas de Crail le menèrent vers Winna et... Elle. Kyrsta, fille orpheline de Maul. Malgré ses efforts, un fourmillement l'envahissait toujours lorsque son regard se posait sur elle. Mais son observation le laissait... Affreusement indifférent. Il pouvait presque contempler une inconnue, le résultat serait le même. Non, un reflet familier émanait d'elle. Ce déchirement, cette explosion bouleversante sur le toit... Les autres voyaient la peine, profonde, abyssale. Mais Anakin voyait plus que cela. Ce gouffre à la place du cœur, identique au sien.


*****


Kyrsta demeurait debout, immobile, l’attention toute tournée sur l’image d’elle et de son père qu'Anakin lui avait confié. Un autre lien profond, perdu à jamais. Son basculement idéologique et d’alignement au sein de ce conflit n’avait rien atténué de son chagrin, lorsqu’elle avait vu Luke revenir du duel contre son père. Intensifiant ses larmes tombant déjà sur le visage d'Alana dans ses bras. Sa compagne se trouvait avec sa famille à présent, qui s'occupait d'elle. L'écho de ce qu'elle devait désormais entreprendre. Quittant le bureau, elle grimpa les marches menant jusqu'au sommet du temple. Chaque dalle laissée derrière elle rendait la prochaine plus dure à parcourir. Les souvenirs l'assaillaient, alors qu'elle avait déjà bien à faire avec son chagrin. Ce temple s'était résumé à sa maison, son foyer, pendant si longtemps... Et désormais associé à ces pertes... Mais le visage de son père perçait le reste. La seule chose la poussant à avancer. Elle en avait besoin, et personne ne s'en chargerait à sa place.

Un premier défi douloureux l'attendait en sortant de l'escalier. Elle n'avait pas accordé un regard au corps sans vie de son frère, trop absorbée par le destin de sa compagne. Ses pas mesurés la conduisirent près de lui, s'agenouillant devant Brogus. La mare de sang autour du corps du titan cuirassé séchait déjà, mais l’odeur de chair brûlée empestait toujours dans l’air. Kyrsta grognait de rage. Ou plutôt elle tentait. En vain. Elle n’y parvenait pas. Elle l’avait toujours considéré comme son grand frère, dans une famille particulière, dysfonctionnelle à souhait. Sa propre famille l'avait privé de la femme qu’elle aimait avant de s'éteindre elle aussi. La véritable lueur qui avait percé l’obscurité de son existence. Mais pendant longtemps, Brogus avait été son seul ami en dehors de son père. Se montrant parfois infect avec elle, comme lors des nombreux exercices visant à l’endurcir. Mais l’un de ses seuls liens émotionnels. Sur qui elle pouvait compter. Si seulement les choses s’étaient déroulées autrement… Disposant de plus de temps, dans d’autres circonstances… Même si tu ne regrettes rien, regarde dans quel état tu as fini grand frère...

Après un court instant de recueillement, ses jambes se dressèrent de nouveau. Pour affronter la prochaine épreuve, qui se révèlerait bien plus éprouvante encore. Elle stoppa net sa marche en apercevant les vêtements de Maul. Son volte face instinctif tenta de la protéger, mais trop tard. L'image de son corps séparé en deux parties gravé sous ses paupières. Supportant à peine Alana, et Brogus... Mais Kyrsta devait le regarder une dernière fois. Rien qu'une dernière fois... Ses mains tremblantes se portèrent à sa bouche devant l'expression figée sur le visage de son père. Elle s'effondra à genoux, submergée par la rafale de sanglots dans sa gorge. La certitude de son père décédé ne pouvait l'y préparer. La Twi'lek se trouvait seule. Elle n'avait plus personne.

— Tu m'as abandonné ! expulsa-t-elle d'une voix cassée. J'ai fait tout ce que je pouvais pour... Pour que tu me rejoigne père... Je serais restée à tes côtés, je ne t'aurais pas laissé dans cette nouvelle vie, loin de tout ça.
Maul ne pouvait plus lui répondre. Et Kyrsta ne trouvait plus la force de s'adresser à lui. Ce que la repousser lui avait coûté. Et pour quoi ? Mais il l'avait fait. Préférant sa stupide cause. Lui laissant le chagrin à elle seule. Toute sa vie, son père l'avait préparé pour tout un tas de chose. Pourquoi ne l'avait-il jamais préparé pour le jour où il ne serait plus présent ?

Ses ongles crissaient contre le sol, rampant à genoux pour se coller à lui. Sa main se posa sur l'épaule de son père. Kyrsta déglutit, et se laissa tomber au sol. Elle se hissa jusqu'au Zabrak, pour se blottir et laisser son visage se poser sur son torse. Ses paupières collées protégeaient ses yeux brûlants du flot de larmes incessant. Maul était son père. Elle l'aimait, n'avait jamais envisagé la vie sans lui, même après sa capture. Comment pouvait-elle vivre sans lui ? Pour qui allait-elle exister ? Ça n’avait plus de sens. Plus rien n’avait de sens... A part peut-être cette profonde solitude qui resurgissait déjà, approchant tel un prédateur aguerri, avec Kyrsta dans le rôle de la proie sans défense aucune. Elle se blottissait contre le buste de son père. La seule chose qui lui donnait un semblant de consistance, une illusion fantasmée, dont elle avait terriblement besoin. Car à l’heure actuelle, c’était tout ce qui lui restait.


*****


Un petit groupe de soldat du GSP parvint jusqu’au dernier étage du temple. Même en terrain ennemi, il fallait concéder l'aura impressionnante qui s'en dégageait. Que ce soit par la configuration des lieux, atmosphère lugubre, que par les traces des affrontements qui s’y étaient déroulés il y a quelques heures. Cet ensemble de patrouilles répétées ne les enchantait pas. Mais ils étaient des militaires de carrière. Et pour les camarades les moins capables, ils devaient continuer de remplir leur mission. Le danger était écarté ici, leur offrant la possibilité de discuter plus qu'autre chose, tout en respectant les consignes. Chacun possédait son hypothèse sur la suite des évènements. Nulles vacances sur un monde paradisiaque pour eux, non. Que l’Aube Rouge persiste à commettre des actes innommables ou non, ils finiraient par être redéployés sur une affection comme une autre. Il s’agissait là de la vie pour laquelle ils avaient opté.

La silhouette d'un corps massif étendu au sol en plein milieu du toit attira leur attention, les poussant à s'y rapprocher sans attendre.
— Mais c’est l’autre fumier d'exécuteur là ! s’exclama l’un d'eux.
— Brogus qu’il s’appelle, répondit un autre, une pilote. Paraît que c’était une sacrée pourriture. Qu’il a massacré beaucoup des nôtres, pendant des années.
— Il a eu ce qu’il méritait, compléta le troisième, en profitant de l'occasion pour infliger un coup de pied dans le corps inanimé. Nan, il aurait dû prendre plus encore.
Les deux autres se joignirent à la violence gratuite infligée par leur camarade. La carcasse massive du titan cuirassé ne répondait plus, se raidissant davantage d’heures en heures. La vie ayant quitté son corps, il n’avait plus rien de l’épouvantail et du mastodonte implacable qu’il avait représenté durant des décennies. Ils renouvelaient sans cesse leurs coups, pour lui montrer qu-
— Laissez-le tranquille ! intima d’une voix altérée une Twi’lek à la peau rouge.

Ils s’arrêtèrent tous à la vue de cette jeune femme. Familière, mais ils ne se souvenaient pas l’avoir vu prenant part au combat. C'était ce qu'elle traînait à bout de bras qui attira davantage leur attention. Un imposant morceau de tissu, sorte de grand sac ou un manteau large avec capuchon. Quelque chose s'imposant se trouvait à l'intérieur. Elle s’approcha d’eux à vitesse réduite, tirant lentement sa charge derrière elle.
— Qu’est-ce que tu racontes ? lui demanda l’un des soldats. Tu sais qui c’était cette enflure ?
La pilote de l’escadron de chasseurs se figea en reconnaissant cette Twi'lek. Comptant parmi les troupes les plus aptes et en forme, l’ensemble des pilotes restant se trouvaient pour le moment affectés ici et là, en compensation d'effectifs. La pilote avait observé cette Twi’lek se joindre au groupe que le général Calrissian avait pris à son bord. Ne faisant pas partie de la famille du général Skywalker, il devait s’agir de cette fameuse combattante passée d’un camp à l’autre.

— Ce ne serait pas la nouvelle arrivée ? murmura-t-elle à ses deux camarades.
— Je crois que t’as raison. Elle était avec le groupe des Jedi. Mais elle n’était pas avec l’ennemi à la base ?
— Ouais, je crois bien ouais. T’occupes pas de nos affaire, la vendue ! lança-t-il alors qu'elle se trouvait à quelques mètres désormais. On s’en fout si ça te dérange qu’on asticote tes anciens potes !
— T’as bien raison ! Tu vas faire quoi, la traitr-
La certitude du contenu de ce qu'elle tirait les stoppa net. Un corps, et pas n'importe lequel. Ces motifs rouge et noir, cette couronne de cornes... C’était Maul ! Cette folle trainait le corps du plus grand terroriste de l’histoire !
— Elle ramène le corps de Maul, cette détraquée ! Elle est encore avec eux ou quoi ?
— On ne prend pas de risque, annonça un autre, un ton mauvais dans la voix avant d’inciter ses camarades à dégainer leur blaster. Ne bouge plus !

Kyrsta s’arrêta, ne sachant plus que faire. La paralysie jugulait le flots d'émotions menaçant de l'emporter. Elle ne pouvait plus rien retenir. Demeurer dans l’inaction n’était plus acceptable. La seule chose qui lui restait ? Des idiots ne comprenant rien à rien, emplis de rage et de haine, s'occupaient de la piétiner. Elle ne comptait pas leur foncer dessus à toute allure, non. Afficher un regard de défi en les toisant suffirait pour qu’ils daignent presser la détente. Il ne restait plus qu’à espérer qu’ils soient fins tireurs…
— Qu’est-ce que vous foutez ? lança froidement une voix masculine derrière eux.

Les soldats tournèrent leurs regards derrière eux. La silhouette d'un jeune homme imposant se dressait. Il n'existait pas le moindre doute quand à son identité.
— Chevalier Jedi, c’est cette fille là, ell-
— Baissez vos armes ! ordonna Anakin Solo d’un ton ferme.
Ils le fixèrent, ne saisissant pas vraiment de quoi il s’agissait. Le fils d’Han Solo était pourtant de leur côté. Il avait même perdu sa cousine durant l’opération face à ces ordures. Alors pourquoi les empêchait-il de poursuivre ? Ce n’était que justice après tout.
— Je ne le répèterais pas, annonça le Jedi d’un ton laissant peu de place au doute.
Le ton et l'assurance qu'il dégageait forçait à s'incliner. Il était un supérieur hiérarchique, un Jedi, un guerrier exceptionnel. Mais surtout chagriné, peiné. Et surpuissant... Une sensation inquiétante émanait de lui. Son langage corporel témoignait clairement de ce sentiment. Et une fois qu’il avait pris la parole...
— On ne pensait pas à mal… tempéra la pilote pour se dédouaner.
— C’est ça… Maintenant, tirez-vous. Il y a certainement des camarades blessés dont il faut s’occuper, ou d’autre choses encore.

Ravalant leur fierté mal placée, ils s’exécutèrent, partant sans un mot. L’un d’eux cracha sur la dépouille de Brogus avant de suivre ses camarades. Estimant signifier de manière formelle son mécontentement. L’expression insistante que lui adressait Anakin lui passa l’envie de jouer au plus malin. Le jeune homme ne disait mot, laissant traîner son regard sur lui jusqu’à ce qu’il quitte le toit.
— Merci, d’être intervenu, dit Kyrsta mi-voix.
Le jeune Jedi ne commenta pas, préférant se retourner pou-
— Je souhaitais simplement leur offrir une sépulture décente, se justifia-t-elle d’une voix encore altérée qui l'interpella.
— Je me fiche complètement de ce que tu comptes faire de ces corps, dit-il avec indifférence. Ça ne me concerne pas.

Elle n’avait pas la moindre idée de pourquoi elle tentait d'établir le contact. Après tout ce qui venait de se dérouler, et les évènements des mois précédents... Mais qui mieux qu'Anakin pouvait comprendre ce qu'elle traversait ? Il aimait sa cousine, de la même manière que Kyrsta l'aimait. Il saisissait, pour lui aussi expérimenter ce qu’un tel drame infligeait, de perdre une partie de soi. Ils n’avaient rien d’autre en commun, mais elle ne pouvait s’en empêcher. Ce qu’elle ne comprenait pas davantage, c’était pourquoi il agissait tel qu’il venait de le faire.
— Alors pourquoi avoir pris ma défense ? lui demanda-t-elle sans réfléchir.
Il baissa son regard un court instant. En avait-il la moindre idée ? Pour... Elle ? Parce qu-
— Si c’est ce que tu crois, la devança-t-il pour toute explication, avant de quitter le toit.

Elle le contempla s’éloigner sans un mot. L'analyse n'importait pas. Décrypter son intention se révélait trop difficile. La Twi’lek rassembla les corps, préparant l'incinération après avoir récupéré le nécessaire au sein du temple. Kyrsta ignorait l'usage que son père et son frère auraient désiré pour leurs funérailles. Alana lui avait un jour confié que les Jedi incinéraient leurs défunts. Il n'existait pas d’intérêt à conserver trace de leur enveloppe corporelle, car l’essence de leur être avait déjà rejoint la Force. Cela pouvait-il fonctionner ici ? Il s'agissait tout du moins de l'unique moyen pour que leur dépouille ne soit jamais profanée.

L'éclat du soleil voilé par les nuages faiblissait, les braises terminant de consumer ce qu’il restait des deux corps, lorsque Crail et Winna finirent par la rejoindre. Kyrsta ne prit pas la peine de leur expliquer. Ce bucher improvisé, la cuirasse titanesque vide... Crail s’expliquait un peu mieux les motifs pour lesquels la Twi'lek s’était éclipsée tout à l’heure. Malgré sa peine, il parvenait à comprendre. Lui et la Togruta conservèrent le silence jusqu’à ce que Kyrsta ne reprenne la parole.
— Merci d’être restés, leur dit-elle tandis que le feu se calmait.
Winna lui répondit d’un sourire compatissant. Elle ne savait que lui offrir d’autre. Les mots auraient sonné faux, de par le manque de lien entre les deux femmes. Mais un simple sourire sincère et compatissant valait parfois tous les messages possibles.
— Tu n’es pas toute seule, lui annonça Crail d’un ton réconfortant. Tu as définitivement montré qui tu étais en prenant part à cette opération.

Elle l’observa, sans lui répondre pour autant. Lui aussi était bouleversé. Il s’efforçait d’avancer, parce qu’il avait quelque chose que les autres n’avaient pas. Et parce qu’il était bien entouré. Mais malgré son chagrin, il n’oubliait pas de tendre la main aux autres. Même à ceux qui ne le méritaient pas.
— Je tenais à ce que tu le saches, pour ce que ça vaut, reprit-il. Après ce qu’il s’est passé ici…
— Je ne mérite pas cette compassion, fit Kyrsta la gorge serrée. Je n’ai plus rien qui m’attend. Je devrais m’enfuir, plutôt que de retourner en prison chez vous.
— Il n’est pas question que tu retournes en prison, intervint Winna.
— C’est le seul endroit où je serais le plus à ma place…

Crail savait que, malgré la peine et le chagrin, ce qu’elle disait n’était pas dénué de sens. Il comprenait la situation dans laquelle celle qui fut autrefois son ennemie se trouvait à présent. Pendant longtemps, cette femme n’avait jamais eu son destin entre ses mains. Et lorsque cela commençait véritablement à être le cas, elle n’en voulait plus, pour une bonne raison. Retourner en prison donnerait du sens à tout ceci. Du sens… Voilà tout ce qu’elle cherchait à présent. Crail pouvait parfaitement comprendre cela. Mais il ne voulait pas voir le mauvais côté des choses. Pas aujourd’hui. La prison constituait un évitement, un repli. Pas un sens véritable.
— On va y réfléchir, répondit-il après un instant. On en reparlera avec Leia, ne t’en fait pas pour ça. Pour l’heure, il y a d’autres choses dont on doit s’occuper. Où ta présence est requise, fit-il en évitant de formaliser.

Kyrsta saisit son intention. Depuis la première fois où il lui avait adressé la parole, la Twi'lek avait vu clair chez lui. Pourquoi Alana avait tant insisté pour l'aider. Qu'il parvenait à se lier avec n'importe qui. Inspirant les autres à le suivre. C'était en lui, cette essence d'homme bon. La délicatesse avec laquelle Crail lui annonçait que l'heure de dire adieu à Alana était venue la touchait. Rendre cet hommage à son père et son frère avait été des plus éprouvants. Mais tout ceci n’était pas encore terminé. Crail et Winna l’invitèrent à les suivre pour retourner au camp du GSP.


*****


La pièce sombre, isolée, se situait à un étage où peu de choses intéressantes s’y trouvait. S'assurant qu'elle avait déjà été nettoyée, Anakin estima que personne ne viendrait l’interrompre. S’approcher de la dépouille de Maul avait été sa première intention. Son artefact aurait peut-être réagit à proximité du corps du Zabrak, même mort. Mais il était tombé sur Kyrsta. Et une nouvelle fois, s'était surpris de sa réaction. Elle cherchait sa propre perte, à l'instant où il était apparu. Il n'avait pas eu le luxe d'y réfléchir sur l'instant, agissant sans arrière pensée. Pourquoi lui venir en aide ? Mais il avait plus important à faire. Anakin s’installa en tailleur, posant l’holocron qu’il venait de récupérer devant lui. Il puisa dans la Force après s'être concentré, tout en projetant un halo autour de l’objet en question. Ce dernier s’illumina à peine, projetant une image plutôt floue et distordue. Une voix étrange et rauque retentit.
— Toi qui m’as activé. Toi qui convoite ma puissance. Pose tes mains autour de moi pour révéler ton potentiel inexploité. Tu ne pourras connaître mes secrets que lorsque cette force tu auras fait tienne.

Des indications aussi énigmatiques que sommaires. Dans une période où l'indécision n'avait plus sa place. Un potentiel inexploité ? Soit. N’hésitant qu’un instant, Anakin s’exécuta. Il posa délicatement ses mains autour de l’holocron. Un fourmillement l'électrisa, se propageant dans tout son être. Et sans prévenir, la fine lumière se dissipa, l’objet retournant à son état inactif. La surprise le laissa attentiste. Saisissant de nouveau l'objet dans ses mains, il le retourna dans tous les sens. Sans le moindre effet... De nouveau éteint, en sommeil. Il ne réagissait plus à l’usage de la Force. Cette occurrence constituait une belle déception. Difficile d’imaginer qu’une sensation si infime puisse provoquer un quelconque impact. Il réessaierait ultérieurement, les occasions ne manqueront pas.

Balayant sa perplexité, le jeune homme décida de ranger l’holocron, prenant la décision de le conserver sur lui pour l’instant. Je devrais aller voir maman, songea-t-il. Savoir ce que l’on va faire pour Alana. Il se leva, et décida de retourner au camp. Anakin ne doutait pas que quelque chose ait été prévu pour sa cousine. Malgré ce qui le traversait, il n’aurait manqué cela pour rien au monde.


*****


Tous les officiers s’étaient accordés pour une cérémonie simple en l’honneur d’Alana. Le souhait de Luke. Il ne voulait pas de discours ou d’éloges pompeux. Certains soldats du GSP, ayant servi aux côtés de la jeune femme, avaient émit le souhait d’être présents. Luke leur refusa l’accès, par l’intermédiaire de Leia. Anakin ne prononça pas un mot durant la cérémonie. Il repensait à celle organisée pour son père, il n’y a pas si longtemps que ça. La sensation de décennies écoulées transparaissait pourtant. Un instant moins éprouvant que celui qu'il vivait actuellement cependant. Songeant déjà à la suite, bouleversé par différentes pensées. La prochaine fois qu'il se réveillera constituerait le premier jour sans sa cousine dans sa vie. Sans qu'il ne la sente, présente dans cette galaxie, même si elle ne se tenait pas au même endroit que lui. Jamais il n'avait envisagé cela possible. Une telle chose ne pouvait se produire. Et pourtant… Si Alana était son monde, que lui restait-il alors ? Ou plutôt, en quoi ce qui restait importait réellement ? Tout ceci avait-il encore la moindre importance ? Anakin était conscient que quelqu’un comme Kyrsta se trouvait dans une situation plus difficile que lui. Car lui-même avait toujours sa mère, son oncle, son ami, Dyna. Mais ce genre de rappel n'apaisait rien. Peut-être qu’avec le temps… Alana apparaissait à cette simple évocation dans ses souvenirs. Tout son univers se trouvait imprégné par la lumière de sa cousine. Comment parvenir à tourner la page…

L'image saisissante de son oncle mis un terme à sa torture. Jamais il ne l’avait vu ainsi. Cet homme, sage, charismatique, inspirant, avait toujours dégagé une impression très forte chez lui. Y compris dans leurs désaccords les plus profonds. Contrairement à lui, et si tant était qu’une telle chose soit possible, Luke semblait plus rompu aux tragédies et aux drames. Mais à cet instant, c’était comme s’il se trouvait en train de dégringoler dans la plus profonde des abimes. Ce grand homme, désormais abattu, dépourvu de toute force, paraissait le double de son âge réel. Anakin ne pouvait imaginer qu’il ne se ressaisisse jamais, mais cette image demeurait gravée dans sa mémoire.

Dyna se tenait juste à ses côtés. Elle était parvenue à retrouver Anakin. Et depuis que c’était chose faite, elle ne le lâchait plus d’une semelle, recherchant constamment sa présence. Jamais elle n’aurait imaginé le voir dans un tel état. Elle donnerait n'importe quoi pour retrouver le Jedi souriant et maladroit qu'il avait été durant ce mois passé. Sans parler de Luke Skywalker… Une image terrible pour un maître Jedi, il ne méritait pas cela. La commandante opta pour la solution la plus simple et naturelle, lui semblant appropriée. Chercher et établir le contact physique avec Anakin. Ses doigts trouvèrent la main amorphe du jeune homme, avant de s'y glisser puis de s'y joindre. Sa poigne réchauffa Anakin, qui l'accepta en l'engloutissant à son tour. Il fixait son oncle, focalisé sur le reflet de sa propre peine. Il était son neveu après tout. Leur niveau de proximité demeurait flou pour elle, mais dans ces conditions, il n'existait qu'une chose à faire. Profitant de le tenir par la main, Dyna l'attira plus encore vers lui, pour qu'il la contemple, et saisisse.

Dyna avait raison. Comme bien souvent, Anakin gagnerait à l'écouter. Son toucher délicat venait de le ramener au présent. Et désormais, le jeune Jedi suivait son intention, ses pas fatigués le rapprochant de son oncle. Luke dressa péniblement les yeux en le voyant se présenter face à lui. Le jeune homme écarta les bras face à cette désolation. Comme si son oncle n'attendait que cela, il accepta l'étreinte dans l'instant. La main mécanique se crispait différemment de l'autre dans son dos. Anakin accueillit la respiration saccadée de son oncle, ne parvenant plus à retenir ses sanglots.

Le jeune homme n'avait jamais contempler son propre père pleurer ou verser une larme. Pas le genre d'Han Solo... Oncle Luke gardait moins de choses pour lui. Mais le voir pleurer à chaudes larmes le désolait profondément. Il sentait cette image se gravant au sein de ce souvenir. Mais lui ne pleurait pas. Pas par simple envie de se retenir. Pas par volonté consciente. Mais parce qu’il était le seul à ne pas flancher. Il ne s'agissait pas de se fermer aux autres. Son émotion bien présente demeurait bloquée dans sa gorge. Il l’avait pourtant laissée s’échapper sans retenue, alors sur le toit du temple. Mais depuis, plus rien. Plus de larmes à fournir, alors qu’il versait allègrement dans la mélancolie et la souffrance qu’il expérimentait. Peut-être prenait-il naturellement une posture malgré lui, celle dont ses proches avaient terriblement besoin. Son oncle recherchait la moindre aide possible. Et il fallait la lui apporter, car tant de gens comptaient sur Luke Skywalker.

Leia, qui se tenait juste à côté d’eux, essuya un nouveau flot de larmes coulant sur son visage marqué. La vision de son fils tenant son frère dans ses bras la bouleversa de nouveau. La mort d'Alana, une jeune femme qu'elle avait connue toute sa vie, la guidant au delà de sa place de tante. Elle rejoignait les êtres aimés qui avaient quitté son univers... Leia puisait dans l'influx qui lui manquait pour soutenir son frère et sa famille. Le recueillement, avant des temps difficiles...

Crail et Winna se blottirent l’un contre l’autre. Il n'oublierait jamais Alana. Ensemble, ils étaient passés par plusieurs stades différents. Une relation se solidifiant jour après jour, pour devenir l'une des personnes les plus importantes dans sa vie. Il serait un homme bien différent si Alana n'avait pas débarqué il y a moins d'un an...

Anakin remercia Dyna, de loin, d’un simple geste de la tête. Elle était la personne qui l’avait poussé à agir tel qu’il venait de le faire. Elle avait saisit. Elle le comprenait. Ils pourraient compter l'un sur l'autre. Lando le souhaitait de tout cœur, se tenant à présent à côté d’elle. Sa réjouissance de voir Dyna trouver chaussure à son pied se trouvait éclipsée par toute cette mélancolie dont il était témoin, et qui le traversait dans le même temps. L’Aube Rouge était responsable. Ils n’avaient eu de cesse de ruiner sa vie et celle des personnes qui comptaient le plus pour lui. L'heure des comptes n’était pas encore terminée. L’Aube Rouge continuerait de sévir, et il sera là pour les arrêter. Tant que leur œuvre ne sera pas détruite à jamais, il ne cesserait le combat. Pour Han. Et à présent pour Alana.

Leia parvenait à ne pas défaillir simplement parce que Chewbacca se trouvait à ses côtés. Le Wookiee songeait à ce petit être spécial, qu'il avait fait sauté sur ses genoux dès son plus jeune âge. Qu'il ne ménageait pas lorsqu'il la soulevait pour la presser contre son torse. Han, puis Alana... Si même ses proches ne parvenaient plus à trouver un sens à travers ceci, comment y parviendrait-il ? Il ferait néanmoins ce qu’il avait toujours fait. Soutenir Leia, comme pour Han. Se montrer présent pour Anakin, car il en avait plus que besoin. Mais son champ d’action était plus que limité en définitive.

Kyrsta sentit la main de Leia frotter son dos. Une pommade chaleureuse mais insuffisante pour soutenir la vision du corps de sa compagne désormais en proie aux flammes. Ses sanglots s'intensifiaient alors que ceux des autres diminuaient à peine. C'était trop pour elle. S'occupant péniblement de sa propre famille, voilà que venait le tour de celle qui lui avait donné un nouveau souffle de vie. L'impression d'être la chose la plus importante pour elle. Kyrsta aurait tout donné pour elle. Un sentiment bien au delà de ce qu’une personne normale était en mesure de supporter. Alors une femme aussi brisée qu’elle…

Alana Skywalker avait ce don de toucher les gens qu’elle rencontrait. Elle n’était pas un leader comme sa tante, du moins pas encore. Elle ne possédait pas une infinie sagesse comme son père, du moins pas encore. Mais cette lueur inspirante avait trouvé tous les êtres qu’elle n’avait jamais rencontrés. Toutes les personnes présentes conservèrent le silence, admirant le corps de la défunte héritière du Nouvel Ordre Jedi se consumer selon les coutumes et croyances auxquelles elle avait voué sa vie, jusqu'à son terme.
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Messagepar DarkNeo » Ven 07 Avr 2023 - 18:03   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Premier chapitre poignant qui permet de faire s'exprimer les sentiments de tous les personnages. Toujours bien écrit. :)
Moins fan du passage avec les soldats qui veulent "violenter" un cadavre. J'ai trouvé ça gratuit et sans intérêt.
Et je ne comprends pas trop pourquoi refuser à des soldats leur présence à la cérémonie d'adieux à Alana. Après tout, ils ont aussi servi sous ses ordres malgré une volonté de garder une cérémonie simple.
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Messagepar Loucass824 » Ven 07 Avr 2023 - 18:44   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Merci de ton retour, et content que tu aimes !

Content que ça prenne sur ce point. Car je me suis posé la question au moment de débuter la publication sur ce tome : à la base, le but était de se replonger dans cet instant, la fin du 2, un certain temps après. Car entre la rédaction des deux tomes, plus de ces deux semaines d'écart entre les chapitres se sont écoulés pour moi. Je me suis dit est-ce que ça ne ferait pas trop/répétition presque ?

Si tu me demandes mon point de vue, je te dirais également que c'est gratuit et malsain ce que ces soldats ont fait face au cadavre de Brogus. Mais c'est pour aller dans la lignée de ce que je développe. Ces gens ont perdus beaucoup de choses aux mains de l'Aube Rouge. C'est mal, mais dans l'âpreté, l'influx d'avoir subit tout cela, ils manquent de lucidité. En assouvissant une pulsion malsaine.

Plus globalement, pourquoi existe-t-il encore des actes abjectes malgré le fait qu'on valorise l'échange, la discussion, la tolérance, qu'on tente de tirer des leçons du passé ? Parce qu'en ne se refait pas. Parce que ces instincts font parti de nous. Face à l'horreur et les pertes, notre âme peut être touchée, contaminée. On peut rester droit, ou parfois se faire taper par moments, plus ou moins définitifs. Ces soldats ne sont pas mauvais. Mais face à tout ça, des inhibitions tombent, et versent dans ces choses malsaines. Dans la guerre, la morale vacille parfois, même pour ceux du camp du "bien". Tout comme ce que Brogus a subit de la main de la Rébellion. Ce que le vétéran du tome 1 avait subit. En quoi l'âpreté de la guerre affecte les gens, même par ces pulsions. C'est ma manière de faire du worldbuilding, le ton de l'univers que j'ai construit.

Et encore une fois, à mon avis, ces autres soldats ont mérité et ont le droit de témoigner leur présence durant la cérémonie d'Alana. Mais Luke a dit non. Pourquoi ? Mon intention était de montrer où il se trouve dans son chagrin. Touché à un point où il perd son discernement, refusant quelque chose de légitime. La raison ? Cela lui ferait encore plus de mal ? Un repli pour se protéger ? Le sait-il lui même ? Ou est-il trop perdu à cet instant ? Des pistes pour savoir dans quel état on va retrouve le bougre plus tard également.

Encore merci pour ton retour !
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Messagepar DarkNeo » Ven 07 Avr 2023 - 18:49   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Ca fait sens dans l'histoire effectivement.
Mais j'ai toujours pensé que Star Wars devait éviter l'écueil du réalisme trop important à vouloir montrer ce genre de choses.
Après ça diversifie les points de vue et ça a le mérite de traiter toutes les attitudes possibles face à l'adversité et les conséquences des actions sur la psychée des gens en tant de guerre.
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Messagepar Loucass824 » Ven 07 Avr 2023 - 19:14   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

La différence même de nos sensibilités sur le sujet en définitive. Je crois que c'est ça que j'avais souvent à l'esprit, quand je parlais que ma trilogie n'aurait pas tant l'ADN Star Wars. Même si je suis ma propre conviction que les thèmes de la famille et de l'héritage occupent une part centrale, et que ça reste tout légitime. Mais ce que tu dégages, de Star Wars qui ne montre pas certaines choses ect, c'est quelque chose que j'ai souvent regretté de mon côté. C'est peut-être une question d'époque, les années 80 peut-être moins axées là dessus, là où la narration moderne tient davantage à montrer et explorer plus de choses, de voir les héros plus concrets que mythologiques, d'une certaine manière.

Je suis pourtant attaché à la trilogie originelle jusqu'au bout, mais j'ai des sensibilités différentes en tant qu'artiste, ou j'aime beaucoup justement mêler des choses de la vie globale. Mettre en scène des instants tranche de vie en même temps qu'autre chose, en parallèle, montrer que les persos tiennent tout de même de "vrais gens", pour globaliser.
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Messagepar ShamanWhills » Ven 07 Avr 2023 - 19:27   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Salut :)

Chapitre lu et très triste pour tous les personnages :cry:

C'est du très lourd niveau émotion, une montagne russe :jap:

L'attitude des soldats sur le corps de Brogus est très violente mais compréhensible par rapport à ce qu'ils ont vécu durant les combats contre l'organisation. Cependant j'estime que ce passage était hors-sujet par rapport à l'ambiance globale qui se dégageait de ce chapitre :neutre:

J'ai eu la sensation de sortir du récit en lisant ce passage.

Je me demande vraiment comment ça va se passer pour Kyrsta car contrairement à Anakin qui peut compter sur sa famille et surtout sur Dyna, la Twi'lek n'a plus personne sur qui se reposer et recevoir du soutien :( :cry:

J'espère sincèrement qu'elle ne va pas sombrer au risque de réduire à néant tous ce qu'elle a fait depuis qu'elle est passée du côté des gentils.

Après ce premier chapitre très triste, j'espère que le prochain sera plus joyeux.
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Messagepar Loucass824 » Ven 07 Avr 2023 - 22:33   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Merci de ton retour, et content que tu aimes !

Eh oui, l'intérêt même de faire mourir Alana. De faire empirer les choses au moment où l'on pensait que ça pouvait enfin aller mieux. C'était déjà ce que j'avais fait à la fin du tome 1, où on reprenait le début du 2 en mode abattement avant de se relever. Mais ici, se relever va se révéler bien plus éprouvant. C'est le début du ton pessimiste et d'abattement général que j'avais annoncé en définitive.

Hors sujet, carrément... Je ne peux que me trouver à l'opposé. Que cela puisse trancher par rapport à l'empreinte très émotionnellement forte, oui. Mais le ton du chapitre n'était pas tant l'émotion que les retombées et conséquences directes de la fin du tome 2 surtout. Sur cette lignée, la réaction des soldats va en ce sens et a parfaitement sa place. Car au delà des personnages que j'ai mis en scène dans la bataille, ils ne combattaient pas seuls pour autant.

Je ne pouvais reprendre le fil d'un combat de cette ampleur en négligeant les troupes. Car elles aussi ont vécu des choses. Les soldats et pilotes ne sont peut-être pas centraux, mais partie prenante du conflit, je ne pouvais passer à côté sur un instant consacré aux retombées. Et également étendre la palette des émotions, car la plupart des persos sont sur le même ton en définitive. Après une victoire amère, c'était pertinent d'explorer que les réactions ne sont pas uniformisées. Même si je comprends que ça peut trancher avec l'ambiance émotionnelle, ce n'est pas hors sujet pour autant.

C'était également mon intention, que Kyrsta occupe une belle place dans ce chapitre, donc content que son sort te touche. Car la fin du tome 2 s'accentuait davantage sur Anakin, mais techniquement, c'est elle qui est la plus à bout. Alors c'est toujours délicat de faire des échelles dans la mélancolie et le chagrin, entre elle, Anakin ou encore Luke. Les deux Jedi ont des gens sur qui compter, certes, mais est-ce que cela rend les choses moins difficiles pour autant ?

Le plus éprouvant pour Kyrsta, c'est que ces pertes font écho à son frein initial qui la taraudait après sa libération par le trio : la solitude. Et c'est cela qui s'exprime ici, où elle cherche un moyen pour y couper d'une manière ou de l'autre, acceptant presque de mourir de la main de ces soldats pour ne pas revivre ça. Mais malgré tout, elle n'est pas aussi seule qu'elle le croit. Crail tente de lui tendre la main. Leia tente de la soutenir. Et même Anakin n'a pu se résoudre à l'enfoncer malgré tout. Être entouré de gens qui traversent la même douleur que soi, est-ce qu'on est réellement seul ? Ça dépend...

Ce tome va bien davantage se concentrer sur elle. Comme je l'ai dit, mon protagoniste a toujours été Anakin au global des 3 tomes. Kyrsta était plus absente du 1, mais ici, elle occupera une place plus importante que le 2. Si elle l'accepte, elle va devoir passer par un chemin de reconstruction éprouvant. Comme d'autres persos. Va-t-elle rester seule ? C'est tout l'intérêt...

Je ne pas promettre que le prochain sera des plus joyeux... Lol en tout cas, même si celui-ci était bien rempli de mélancolie, la joie et l'optimisme n'est pas ce qui va prévaloir. Et tortueux que je suis, les moindres lueurs pourraient être signe de retombée plus lourde encore. C'est mon truc... Lol

Encore merci pour ton retour !
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Messagepar mareva_mae » Mer 12 Avr 2023 - 22:59   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Hello, prologue et chapitre 1 lus !

J'ai adoré la scène avec Ahsoka, c'est assez proche de ce qu'on peut l'imaginer devenir avec ce que les séries en live action où elle apparaît laissent présager. Sa douceur et sa maturité m'ont beaucoup touchée, et ça contraste (dans le bon sens du terme, puisque c'est logique qu'elle évolue) avec la Chipie de Clone Wars. :oui:

Sinon, j'ai un petit soucis de compréhension de structure que tu as choisi ; pourquoi le prologue et ce qui concerne Anakin est un flash forward, pour revenir ensuite en arrière pendant le chapitre 1 ? J'avoue que je ne comprends pas trop l'intérêt d'une telle structure et du coup ça m'a fait perdre pas mal d'intérêt pour les passages concernant Anakin dedans, puisque je me disais "ben je sais où ça le mène, donc ok mais et puis ?" Je ne sais pas si je suis très claire du coup, mais en lisant le prologue et le chapitre 1 bout à bout ça m'a créée une sensation de détachement, un peu.

Sinon les conséquences immédiates du combat, c'est important, certes, mais est-ce qu'une ellipse n'aurait pas été plus pertinente ? Quitte à suivre le traitement d'Anakin dans le prologue, je me dis que j'aurais préféré découvrir où chaque personnage en était quelques mois après. Ça aurait été à mon sens plus brutal et efficace, au lieu de nous rappeler des choses que l'on sait finalement déjà, sans apporter grand chose de nouveau à mes yeux. Désolée si je suis un peu sévère, mais j'ai eu du mal à rentrer dans ce tome et ça me semblait important d'essayer de t'expliquer pourquoi. :(

La scène de brutalité sur le corps de Brogus en soit ne me choque pas (les fan fics c'est aussi fait pour emmener ailleurs, sur d'autres territoires, cet univers qu'on aime tant) mais ce serait peut-être mieux passé si on avait eu des prémisses de cela avant ? J'ai un peu eu l'impression aussi que ça sortait de nulle part, même si je peux trouver des justifications logiques, comme ben la guerre... mais ça manque peut-être un peu.

Hâte de lire le chapitre deux, en espérant qu'on revienne au présent ! :whistle:
Double Suns and sipping blue milk

Fanfiction ; Le Jedi et La sorcière : [Tome 1], achevé - [Tome 2], en cours de publication
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Messagepar Loucass824 » Jeu 13 Avr 2023 - 15:19   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Merci de ton retour, et content que tu aimes !

Comme je n'ai aucune idée de quelle est la base précise d'Ahsoka, suis-je tant tributaire si son évolution est bien pensée ? Lol mais malgré cela, et du peu que j'avais vu d'elle dans la saison 2 de The Mandalorian, je me suis dit qu'en avançant plus encore dans le temps, c'est sur cette ligne qu'elle devait se poser. Côtoyer Luke, qui l'a inspiré pour sortir de son ermitage, pour retrouver un sens différent, ect... Ainsi, je me dis qu'en revenant aux cité de Luke, c'est une conclusion logique pour elle. Le passif avec Anakin Skywalker, assister son fils qui a racheté les péchés du père, chose pour laquelle elle a pu se sentir responsable à un moment.
Et qu'ainsi, elle est tombée sur Anakin Solo, où elle a revu une part de son ancien maître, occasion de boucler une boucle en quelques sortes. L'idée de reprendre Ahsoka dans les récits, bien que je ne connaisse que les grandes lignes à son sujet, partait de là, le naturel de sa présence ici. Auquel Disney a du songer après moi en la faisant apparaitre avec Luke dans Boba Fett ! Lol et à voir ce que les prochaines séries lui réserveront, et si Disney m'a encore copié... Lol mais c'est plaisant de savoir qu'on a pu faire plaisir à une fan de The Clone Wars, sans même l'avoir regardé !

Je vois ce que tu veux dire, et m'en suis un peu expliqué précédemment. A la base, c'est dans un processus de replanter des choses que je n'avais pas mises à la fin du tome 2. Je voulais conserver ce côté fin de tome très impactant avant tout. Ce chapitre 1 contient donc en bonne partie des choses que je me suis empêché d'inclure à la fin du tome 2. Et me lançant dans la rédaction du tome 3 un certain temps après, c'était comme une remise en contexte. Mais sachant que pour les lecteurs d'ici, le temps de publication était bien différent qu'au moment où ces instants ont été rédigés, ça peut peut-être louper du coup... Mais je n'allais pas supprimer pour autant.

Mais sévère, oui j'en ai l'impression... Dans le sens où, que ce soit pour l'instant Brogus, ou tout ce que j'ai développé sur tous les persos, tu éludes pas mal de choses en définitive. Je peux entendre pour Anakin. Mais rien que tout le propos autour de Kyrsta ? Je veux dire, Anakin est justement secondaire dans ce chapitre parce que je l'avais déjà traité dans le prologue. Kyrsta est bien plus centrale et occupé la majeure partie du chapitre. Donc lire que c'est rappeler des choses que tu sais déjà et n'apporte rien de nouveau... Euh, ben pas du tout en fait. Car les propos autour de Kyrsta sont loin d'être anecdotique, de ne rien apporter de nouveau, dispensable. Si encore Anakin était seul central avant tout, ok. Mais Crail, Winna, Luke, Kyrsta...
Tout cela ne se trouvait pas présent dans le prologue. Donc j'ai du mal à comprendre, et ne suis pas du tout d'accord au global.
Le comportement d'Anakin avec Dyna, c'était déjà présagé du point de vue du bougre, donc c'est audible. Mais Anakin avec Kyrsta, son abandon de sa haine à son égard ? Anakin et son oncle lors de la cérémonie ? Crail qui vit mal la distance avec Anakin ? La relation Crail/Winna ? Kyrsta, son chagrin, le retour de la solitude qu'elle craignait tant, son comportement avec sa famille, ect ect ? Au global du chapitre tout de même...

On va revenir au présent oui, le but n'est pas de refaire le fil de ces derniers mois alors que j'ai déjà révélé pour Anakin. Mais je le rappelle : à part Anakin, tout le reste à propos de mon casting méritait pleinement d'être abordé. Ça avait toute sa place pour quand on va retrouver tout ce beau monde. Je voulais justement ne pas rééditer à l'exact l'ellipse au début du tome 2, alterner pour éviter une narration trop rectiligne ou répétitive.

Après, tout dépend la sensibilité de chacun sur les soldats face au corps de Brogus. Mais le côté qui sort de nulle part ? J'ai du mal à le comprendre. Je veux dire, cette sensibilité de l'âpreté de la guerre, l'impact et les traces que les conflits laissent sur les psychés des uns et des autres, à différents niveau... C'est tout de même une sensibilité que j'ai insufflée à mon univers depuis le tome 1 car elle me tient à cœur. Nombres d'occurrences y font écho. Le vétéran du tome 1. Brogus et ce qu'il a vécu en flashback. Crail et à quel point les évènements le touchent jusqu'à franchir la ligne. Pour ne citer qu'eux. Ici, il s'agit simplement de rester sur cette lignée que j'ai déjà établi dans ce qui est mon worldbuilding. Je peux comprendre qu'on n'apprécie pas. Mais je peux difficilement faire davantage. Si c'était la toute première occurence de ce type, je comprendrais que ça te paraisse sorti de nulle part. Mais il s'agit d'une occurence parmis d'autres sur une lignée déjà bien établie dans l'univers que j'ai insufflé en définitive.

Oui, si ça peut te rassurer, on retournera au présent... Lol

Encore merci pour ton retour !
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Messagepar mareva_mae » Jeu 13 Avr 2023 - 18:47   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Loucass824 a écrit:Je vois ce que tu veux dire, et m'en suis un peu expliqué précédemment. A la base, c'est dans un processus de replanter des choses que je n'avais pas mises à la fin du tome 2. Je voulais conserver ce côté fin de tome très impactant avant tout. Ce chapitre 1 contient donc en bonne partie des choses que je me suis empêché d'inclure à la fin du tome 2. Et me lançant dans la rédaction du tome 3 un certain temps après, c'était comme une remise en contexte. Mais sachant que pour les lecteurs d'ici, le temps de publication était bien différent qu'au moment où ces instants ont été rédigés, ça peut peut-être louper du coup... Mais je n'allais pas supprimer pour autant.

Oui je comprends, je pense juste qu'il y avait matière à faire ça autrement ? Mais tu me connais, j'aime bien pinailler sur la structure :ange:

Loucass824 a écrit:Tout cela ne se trouvait pas présent dans le prologue. Donc j'ai du mal à comprendre, et ne suis pas du tout d'accord au global.Le comportement d'Anakin avec Dyna, c'était déjà présagé du point de vue du bougre, donc c'est audible. Mais Anakin avec Kyrsta, son abandon de sa haine à son égard ? Anakin et son oncle lors de la cérémonie ? Crail qui vit mal la distance avec Anakin ? La relation Crail/Winna ? Kyrsta, son chagrin, le retour de la solitude qu'elle craignait tant, son comportement avec sa famille, ect ect ? Au global du chapitre tout de même...

C'est surtout que pour moi, c'est des choses qu'on savait déjà et que tu as longuement exploré auparavant, donc je ne voyais pas trop la nécessité de consacrer tout un chapitre sur ce sujet. Mais je ne dis pas que ça ne sert à rien non plus, et puis faire des rappels ça peut être bien aussi, c'était peut-être juste un peu long pour moi que le chapitre 1 y soit entièrement consacré ? :think:

Loucass824 a écrit:Après, tout dépend la sensibilité de chacun sur les soldats face au corps de Brogus. Mais le côté qui sort de nulle part ? J'ai du mal à le comprendre. Je veux dire, cette sensibilité de l'âpreté de la guerre, l'impact et les traces que les conflits laissent sur les psychés des uns et des autres, à différents niveau... C'est tout de même une sensibilité que j'ai insufflée à mon univers depuis le tome 1 car elle me tient à cœur. Nombres d'occurrences y font écho.

En fait ce que je voulais dire, c'est que la pilule serait sans doute mieux passée si tu avais décrit des comportements de ce type chez les membre du GSP. Si c'est le cas, je ne m'en souviens pas en suis désolée. :cute:
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Fanfiction ; Le Jedi et La sorcière : [Tome 1], achevé - [Tome 2], en cours de publication
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Messagepar Loucass824 » Ven 14 Avr 2023 - 15:59   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Bonjour à tous ! Retour au présent (tant attendu ?), et au préoccupations des membres du GSP. Anakin, sa résolution et ses relations se délitant, pour résumer les choses.



Chapitre 2





Les yeux de Crail parcouraient distraitement le rapport que le général Calrissian lui avait fourni il y a moins de deux minutes. Le bureau du nouveau général en chef du GSP demeurait flou pour le jeune capitaine face à ce qui lui embrumait l'esprit. Les songes de ces instants passés à la suite de l’opération contre le quartier général de l’Aube Rouge continuaient de lui apparaître. Tout ce qui avait suivi, complications et obstacles sur le plan émotionnel... Demeuraient. Ces derniers mois, difficile à traverser, comptant sur Winna et leur rapprochement. Cela leur avait semblé si naturel qu’ils ne s’étaient pas posé plus de questions, s’affichant comme un solide couple depuis lors. Mais en ce qui concernait son meilleur ami…

La seule chose pour laquelle Anakin daignait lui adresser la parole sans détour se résumait à ce qui avait attrait aux opérations contre les reliquats de l’Aube Rouge. En dehors de ces paramètres, son protocole d’isolement persistait, affichant son agacement de la plus dure des manières lorsque Crail tentait d’enclencher le dialogue. Seule Dyna persévérait. Crail devait pourtant balayer ces interrogations et ces doutes, car ils le paralysaient suffisamment comme cela. Se focaliser sur son rôle au sein du GSP, devenu l’homme de confiance du désormais unique dirigeant de l’organisation, Lando.
— Ces infos, c’est du solide ? demanda Crail en plongeant de nouveau dans ces documents.
— Ce ne sont que des rapports préliminaires, pour l’instant, lui répondit l’ancien PDG de LandoMilitech. Notre agent de renseignement sur le terrain doit confirmer la présence de la cible. Nous ne pourrons commencer les préparatifs que lorsque nous aurons reçu confirmation visuelle de la présence de Seth Jorke sur place. Je ne veux plus qu’on se lance tête baissée, et laisser à ce salaud l’occasion de nous échapper, encore une fois.

Crail passa sa main dans sa barbe, son regard balayant le bureau de Lando. Il savait parfaitement à quoi le général Calrissian faisait allusion. Trois semaines plus tôt, le GSP était parvenu à remonter la piste de Jorke. Un plan quasi parfait, ne laissant que peu de chance au restant des forces de l’Aube Rouge d’en réchapper. Mais alors que l’opération se déroulait sans accroc, Anakin avait repéré une occasion d’éliminer Jorke et ses troupes d’élites pour de bon. Sans réfléchir, il avait foncé... Abandonnant les soldats sous ses ordres. Rompant la formation, laissant les autres groupes dans la difficulté. Il n’avait rien écouté, ou plutôt avait écouté ses propres envies. Ces pulsions nouvelles, irréfléchies. Le jeune Jedi n’avait pu abattre le nouveau leader de cette organisation terroriste. Seth Jorke était parvenu à fuir, emportant son bras droit et quantité de documents sensibles lui permettant de sécuriser ses moyens financiers pour reconstruire ailleurs.

Jorke avait tout de même pour cela sacrifié ses troupes d’élites. Les deux derniers élus recensés, en addition des trois guerriers de la garde d’élite formée par Brogus Kast qu'il restait. Alors même que les élus avaient tenté d’amorcer leur rituel, Anakin leur avait brutalement brisé la nuque à l’aide de la Force. Submergé par les trois autres, coincé en infériorité numérique. Mais ces guerriers n’avaient pas eu la moindre chance. Armé d’une détermination plus implacable que jamais, ils ne lui arrivaient plus à la cheville. Le jeune Jedi les avait pourfendus sans ménagement, leur offrant une fin rapide, combattant avec férocité. Crail avait déjà observé son ami au combat, un guerrier peu égalé. Mais même à cet instant, il était... Différent. Le voir déployer une rage continue l'aurait presque rassuré, qu'Anakin avait en réalité besoin d'extérioriser quelque chose d'enfoui. Mais il combattait avec un détachement glacial, inquiétant... Et Jorke s’était échappé.

Anakin était alors revenu vers lui, Dyna et les autres, submergés par le dernier blindé colossal à ne jamais être sorti des usines de l’Aube Rouge. Le jeune Jedi avait conscience d’avoir failli. Sans se concerter avec ses camarades, il avait opté seul pour la destruction du mastodonte. Puisant dans la Force et sa maitrise du sabre, il avait démontré une puissance inimaginable pour le pourfendre. Mais sa tentative de sauvetage réussie ne pouvait faire oublier que nombre de soldats du GSP avaient perdu la vie parce qu’il avait rompu la formation. Sans oublier que sa prise de risque n’avait pas porté ses fruits. Cet échec était mal passé auprès du sénat, Lando voyant sa position fragilisée depuis.
— A ce sujet, reprit le général. J’aurais souhaité que vous mettiez en garde notre tête brulée. Si cela se reproduit, je serais contraint de prendre les mesures nécessaires.
— Je comprends général. J’irai lui parler. Cela ne se reproduira pas, je vous en donne ma parole.

Lando ne pouvait plus agir selon sa propre sensibilité. Luke, abattu, prisonnier d'une dégringolade psychologique et émotionnelle, avait rapidement quitté son poste. Leia l’avait suivi, ne pouvant laisser son frère dans un tel état, seul. Embarqué dans un mouvement imprévu, songea l'humain à la peau brune. Lui qui avait rempilé pour épauler ses amis et se racheter, voilà qu’il se trouvait à la tête du mouvement… Non pas que cela le dérange, mais il ne s’y était pas préparé. Un tel poste différait de ses expériences passées, comparé à la responsabilité de diriger une mégacorporation. Sans oublier la mémoire longue de l'opinion publique. Les gens se souvenaient toujours de son implication et de son procès. Peu leur importait qu’il se soit fait berné, il demeurait tenu pour responsable. Et cela, les médias et l’environnement politique ne manquaient jamais de le relever lorsqu’il faisait ses rapports au sénat. Ce récent échec n’avait pas aidé. La prochaine opération constituerait sa dernière chance, qu'il se refusait à négliger. Lando tenait à cette nouvelle position, ayant à cœur d’aller jusqu’au bout. Il se l’était promis, pour Han. Et parce qu’il s’agissait du seul moyen pertinent pour expier. Le purger des derniers relents de sa culpabilité.

— Je sais parfaitement que je peux avoir toute confiance en vous, Crail, le rassura Lando. Vous nous l’avez tous prouvé, et ce à maintes reprises. Mais en ce qui concerne Anakin… Je ne suis pas Leia, regretta-t-il en soupirant. Je ne peux me permettre à me laisser aller à du favoritisme, comme elle le faisait. J’apprécie beaucoup ce garçon, mais je crains que l’affect ne suffise plus…
— On dirait presque que c’est vous-même, et non moi que vous essayez de convaincre, général, devina Crail.
Quel garçon brillant, pensa Lando, retenant à peine son sourire en coin. Crail l'avait agacé lors de leur rencontre, débarquant au siège de sa mégacorporation avant que son univers se trouve à jamais bouleversé. Mais à présent, Lando ne pouvait envisager l'avenir sans ce jeune humain talentueux à ses côtés.
— Perspicace, comme toujours, releva-t-il d’un ton calme. Mais prenez garde à ce que cela ne vous desserve pas.
— Oui, général.
— Vous pouvez disposer. Vous serez le premier informé dès qu’on aura du nouveau.


*****


Dyna Valae se trouvait les fesses entre deux chaises. D’ordinaire, la réaction d'Anakin aurait réveillé son agacement ouvert, livre et sans retenue. Mais elle serrait les dents. Prenant sur elle, justement parce qu’il s’agissait de son compagnon. Le seul qui la faisait se sentir aussi vivante. Cette vulnérabilité réconfortante, qu’elle avait toujours recherchée chez un amant, sans jamais parvenir à la trouver... Mais depuis, il lui partageait de moins en moins de choses. Il se murait, constamment, en dépit de ses efforts pour tenter de l’apaiser. Anakin méritait ces marques d’attentions. Pour ce qu’il traversait. Car personne ne méritait de subir de tels évènements seul. Mais aussi parce qu’elle conservait une dette envers lui. Dyna n’était plus la même depuis qu’il lui avait tendu la main. Redonné vie plutôt. Anakin n’avait pas été le seul à le faire, mais son geste importait plus que les autres. Précisément ce dont elle avait eu besoin. Certes il avait fauté. À plusieurs reprises, car il se montrait bien maladroit. Mais elle parvenait à voir au-delà. Y compris en cet instant, son regard se perdant sur sa chambre, à la recherche du moindre élément capable de renforcer son propos.

— Chaque fois que j’essaie de discuter, c’est la même chose, soupira Dyna.
— Parce qu’il n’y a pas grand-chose à en dire, c’est tout, rétorqua Anakin d’un ton désabusé.
Comme souvent lorsqu’elle tentait d’ouvrir le dialogue avec le jeune homme, elle faisait les cents pas dans la chambre, alors que lui restait assis sur le lit. A croire qu’il s’efforçait de l’agacer le plus possible. C’était probablement le cas...
— Je ne vois pas ce que tu cherches, à rester avec moi, si c’est pour ne rien partager, insinua-t-elle dans une tentative risquée. Ce n’est pas la première fois qu’on aborde le sujet…

Elle était bien conciliante. Beaucoup trop... Anakin ne le supportait plus. Elle se faisait du mal à agir tel qu’elle le faisait. Mais elle ne le voyait pas. Ou plutôt, elle s’efforçait de ne pas le voir. Elle ne parvenait pas à l’accepter. Le mensonge dans lequel celle qui se réclamait être sa compagne se plaisait constituait une douceur illusoire.
— Peut-être que je n’ai rien de plus à donner, tout simplement, hasarda le jeune homme.
— Tu veux dire que j’en demande trop ?
— Ce n’est pas moi qui l’ai dit…

Elle soupira, et vint s’étaler sur le lit juste derrière lui. Le moins qu’on puisse dire, c’était qu’aborder un sujet avec Anakin depuis les évènements de la bataille du temple relevait d'un exercice exigeant.
— Tu as quelque chose à donner. Tu l’as déjà fait, rappela-t-elle en se rapprochant de nouveau de lui.
— Et on a vu ce que ça a donné…
— Et alors ? Tu réagis comme si tu avais commis un crime, et te replis encore plus depuis.
— Parce que t’en connais beaucoup toi, des types qui chialent quand ils couchent avec toi ? fit-il, tendu.
Arrête. Tais-toi. La ferme bon sang ! Dyna se mordait l'intérieur de la joue, cherchant la force de ne pas lui jeter au visage.
— Je m’en fiche de ça, répondit-elle en balayant l’argument. Ce n’est pas ce que je retiens.

— Ça illustre pourtant assez bien le problème, que tu le veuilles ou non. Ça veut bien dire qu’il n’y a rien à sauver, et qu-
— Arrête de parler comme ça ! l'interrompit-elle. Il y a plus que ce genre de simples détails ! Et je ne parlais pas seulement de ça. Avant tout ça. La première fois qu’on a vraiment discuté... Tu m’as montré que tu pouvais être présent, prêt à partager quelque chose. Tu m’as montré que je valais plus que je croyais, et tu m’as poussé à ne pas baisser les bras. Retenir le négatif ne va pas t’aider à avancer Anakin.
Évidemment, il fallait qu’elle lui rappelle ce moment. Elle ne se gênait jamais de le lui ressortir, pleinement consciente d’avoir raison sur ce point. Que cela suffirait. De quoi sentir un feu brûler sa gorge, retenant sa rage... Impuissante, dans l'incapacité de lui opposer quoique ce soit. Mis à part cette petite perche qu’elle venait de lui lancer peut-être…
— Je sais ce qui va m’aider à avancer, lança-t-il, résolu.
— Mourir en prenant des risques inutiles ? lâcha immédiatement Dyna.

Il se retourna brusquement, la colère habitant ses traits. Avant que le doux visage de cette femme ne balaie tout cela. C’était plutôt lui qui venait de lui tendre une perche en vérité. A quel moment avait-il commencé à perdre la main à ce point ? A la laisser se rapprocher de lui, il lui avait offert les armes pour qu’elle le contre, bien trop souvent à son goût. Si seulement je ne lui avais jamais tendu la main… Anakin se maudit dans l'instant, regrettant d'avoir ne serait ce que d'avoir conceptualiser cette vilaine pensée. Idiot... Dyna méritait que quelqu’un lui tende la main. Il aurait simplement désiré qu’un autre le fasse avant lui, pour ne pas se trouver prisonnier de ce sentiment qui le parcourait, lorsqu’elle lui adressait ce regard bouleversant. Il ne s’agissait pas qu’une expression de reproche, ni de défi, mais d’inquiétude sincère. Anakin ne réagissait pas comme il le fallait. Pas comme un compagnon aimant et bienveillant devait le faire. Une part résiduelle en lui tentait de lui parler. Lui intimer de concrétiser ce désir. Car refuser de suivre les conseils de Dyna le peinait. Mais il savait également qu’il ne possédait ni la force, ni la volonté de tenter d’en faire plus. La suite se dessinait dans son esprit. Elle s’approcherait, pour se coller à lui. Recherchant sa chaleur et ses bras, elle aurait appuyé sa tête fortement contre son torse, après l’avoir forcé à lui faire face. Le tout jusqu’à ce qu’il finisse par plier et s’avouer vaincu. Perdu d'avance, parce qu- Quelqu’un frappa à la porte, le sauvant du piège à venir.

— Anakin, c’est Crail, annonça-t-il de à travers les murs. T’aurais un moment ? Il faut que je te parle.
Le jeune Jedi soupira. Il avait initialement songé que cette intervention serait salvatrice. Mais il allait fuir un traquenard pour tomber dans un autre…
— J’arrive ! Il ne manquait plus que ça, grommela-t-il ensuite.
— Hé ! fit-elle en posant sa main contre son visage, l’obligeant à la regarder. Crail est ton ami, il n’est pas là pour t’enfoncer. Alors tâche d’être bienveillant avec lui, d’accord ?
Son regard tomba vers ses bottes. Malgré sa volonté de la maintenir à l’écart, il n’y parvenait jamais dans de tels instants. Toujours à le prendre par les sentiments. Il détesterait cela si
jamais un tel égard ne lui plaisait pas autant. La paume de Dyna pressa sa joue, le forçant à relever la tête.

— Si tu ne le fais pas pour lui, ou pour moi, fais le au moins pour toi-même, poursuivit-elle. Tu te le dois Anakin. Ne te ferme pas, s'il te plaît, ajouta-t-elle en se rapprochant toujours plus de lui.
Son souffle chaud s'étala sur son cou. Anakin ferma les yeux un instant, se délectant de la sensation enivrante. La joue se déposa contre son torse. La main d'Anakin releva le visage de Dyna se collant contre lui. Il patienta que ses yeux le trouve, avant d'aller saisir les lèvres de sa compagne, les pinçant délicatement avec les siennes. La résolution du guerrier faisait pâle figure devant l'appel qu'elle lui adressait.
— Je vais essayer, lui répondit-il d’un ton peu convaincu.
Il déploya ses jambes, remuant son cou avant s'y faire passer un t shirt du GSP. Ses pas à peine revigorés le rapprochèrent de la porte. Il l’ouvrit, ne la laissant qu’entrouverte.

— C’est pour quoi ? demanda-t-il d’un ton neutre, n’invitant pas à une longue conversation.
— Tu pourrais venir ? Lando m’a convoqué, et j’aimerais qu’on en discute.
— Il en serait ravit, répondit Dyna de plus loin dans la pièce.
Anakin fut contraint d’ouvrir la porte en grand, voyant l’expression de Crail qui cherchait à en savoir plus. Son ami était-il sincère, ou jouait-il la comédie à la perfection ? Car il ne pouvait pas ignorer la présence de Dyna.
— Salut, je ne savais pas que tu étais là.
— Salut Crail.
— Je tombe mal ? s’inquiéta Crail.
— Pas du tout, le rassura-t-elle, devançant l'explication que le jeune Jedi comptait lancer. On en avait terminé.
— Je ne te l’emprunte pas longtemps, précisa-t-il avec un sourire poli.
— Fais-en ce que tu veux, mais ramène le moi avant ce soir, dit-elle d’un ton farceur.

Le rouge manqua de lui monter aux joues, ne trouvant aucune explication au petit jeu mis en scène par ses deux amis. Ils se comportaient comme s'il n'était qu'un enfant. S’agissait-il d’un plan savamment préparé ? Non, tout de même pas. Mais le jeune Jedi éprouvait la sensation d’être tombé dans une embuscade, cherchant une raison comme une autre révélant une certaine préméditation. Préférable à la perspective que le sort semblait s’acharner sur lui, sans lui laisser le moindre répit ? Il passa devant Crail sans lui témoigner ne serait-ce qu’un regard, et sortit de la chambre.
— A tout à l’heure bébé, lui lança Dyna d’un ton insistant, invitant à une réponse obligatoire.
— A tout à l’heure Dyna, répondit-il simplement.


*****


Les couloirs en nuances de gris du quartier général du GSP défilaient sous leurs pas. Crail sentait bien que son ami n’était pas d’humeur. Comme trop souvent dernièrement... Depuis quand Crail se trouvait perdu au moment de lancer la conversation avec son meilleur ami ? Cette simple perspective le heurtait. La seule amitié qu'il avait à ce point entretenue se délitait à vue d'œil, jour après jour... Malgré le peu de temps passé ensemble, Crail n’avait jamais établi une telle connexion, doutant d’en trouver une comparable un jour. Ils étaient des meilleurs amis par les étoiles ! Cela devait compter pour quelque chose, non ?

— Bon, tu m’as fait venir pour une balade ou bien ? s’agaça Anakin en débutant les hostilités.
— On est obligé de commencer comme ça, vraiment ? demanda Crail sur le même ton.
— Dis ce que tu as à dire Crail…
Il soupira, tentant de prendre sur lui pour se montrer plus calme. Les moments passés ensemble, juste tous les deux, se faisaient bien trop rares ces derniers mois. Crail ne souhaitait pas les gâcher.
— Lando m’a informé qu’on aurait peut-être une nouvelle cible, mais rien n’est encore confirmé. On en saura plus dans les prochains jours.
— Tant mieux. C’est tout ?
— Il m’a parlé de toi, ajouta Crail.
— On y vient…
Arrête ça mon ami... Crail se trouvait au bord de sa contenance. Mais il devait passer au-dessus de ces réflexions qui n’avançaient à rien.
— Il ne veut pas que les évènements de la dernière fois se produisent à nouveau. C’est l’occasion d’en finir avec l’Aube Rouge, pour de bon, et il ne veut pas la laisser passer. Comme nous tous d’ailleurs. Depuis que ta mère et Luke se sont mis en retrait, Lando est sur des charbons ardents. Une deuxième opération manquée, et le GSP serait dans une situation délicate.

Anakin en était parfaitement conscient. Bien au fait de ce qu’impliquait son erreur de la dernière opération. Pour la simple et bonne raison que toutes ses erreurs, toutes ses défaites, lui avaient infligé de terribles souffrances. Ce qu’il récoltait lors de succès dans la vie se révélait bien maigre comparé au tribut que demandait ses échecs. Se remettre en question, prendre du recul. Rien n’y faisait. Voilà pourquoi il maintenait le cap. Anakin se trouvait persuadé de venir à bout de l’Aube Rouge. Une certitude inébranlable l’habitait. Et pour ce faire, il ne devait pas se focaliser sur les défaites. Sans quoi sa conviction s’effriterait, et seule l’Aube Rouge en serait bénéficiaire.

— J’ai compris. Tu pourras rassurer le patron que ça ira.
Ce ton, cette assurance… Il compte bien refaire la même chose la prochaine fois qu’il en aura l’occasion, c’est évident, comprit Crail. Il n’avait plus grand-chose à perdre, alors autant amorcer le terrain, en lui faisant part de son désarroi à ce sujet.
— Je lui ai déjà donné ma parole que ça ira, avant même de te consulter, souligna Crail. Mais en réalité, je ne sais même plus si je peux te faire confiance pour ça. Je n’arrive même pas à m’en convaincre moi-même…

La cour intérieure se présenta à la sortie d'un couloir. Anakin dépassa son ami. Il prit place sur un banc, Crail l’imitant ensuite. Le seul endroit de l’installation dégageant un semblant de calme, qui offrait un sentiment de rupture avec l’environnement de la base. Dans la manœuvre, Anakin se trouvait toujours focalisé sur ses pensées. Pourquoi Crail se portait-il garant pour lui ? Il n’en avait pas besoin ! Ce n’était pas à lui de risquer sa position, ou même sa vie. Lui seul devait porter tout cela. Crail ne comprenait rien à rien…
— Tu n’as pas à t’engager comme ça pour moi, marmonna Anakin. Je saurais prendre soin de moi. Tu ferais mieux de t’occuper de toi, parce qu-
— Parce que je me fatigue pour rien, c’est ça ? le devança Crail d’un ton acerbe. Ce qui me fatigue vraiment, c’est ton couplet d’auto-flagellation. C’est usant à force.

Anakin ne disait mot. La réaction de ami le prenait au dépourvu, étant donné qu’il n’avait pas l’air convaincu par ce qu’il déclarait jusqu’à présent. Mais la frustration qui s’échappait de son ton par contre, était bien ancrée. Sincère.
— Il faudrait que tu comprennes une chose, reprit-il d’un ton plus calme. Tu n’es pas le seul à avoir perdu quelque chose ce jour là. Et tu n’es pas le seul qui a besoin que l’Aube Rouge soit rayé de la carte pour pouvoir avancer, passer à autre chose.
Il était suffisamment proche de son ami pour savoir ce qu’il traversait. Crail piétinait, péniblement. Anakin en était conscient. Mais cela ne changerait rien à ce qu’il avait prévu pour la suite des opérations.
— Je sais, répondit-il sobrement.
— Tu ne donnes pas du tout l’impression de le savoir, contra rapidement Crail.
— Je te dis que je le sais, maintint Anakin avant de poursuivre. Et c’est pourquoi j’agis ainsi.
— Ta logique m’échappe, avoua-t-il. Je vois plutôt un ami, brisé, qui essaie de mettre un terme à sa tristesse en se mettant inutilement en danger. Plus j’y pense, et plus je crains de savoir ce que tu cherches.
Crail se méprenait, c’était évident. Il était à côté de la plaque. Anakin ne souhaitait pas mourir dans la bataille.
— Tu ne vois rien du tout, argua Anakin d’un ton monocorde. Il n’est pas question que je perde un être cher de nouveau. Si je vais au devant du danger, vous ne risquerez rien. C’est aussi simple que ça.

Crail resta sans réponse devant cet aveu inattendu. Il ne doutait pas que c’était ce qu’Anakin croyait réellement faire en agissant ainsi, même s’il s’y prenait prenait de la pire des manières. Prendre tous les risques, toutes les responsabilités sur son dos, finirait par l’user. Avoir raison de lui à terme. Il était peut-être un Jedi, l’un des plus doués pour le combat dans l’histoire de son ordre, il n’en demeurait pas moins qu’il existait une limite à ce qu’un individu pouvait encaisser et supporter. Et il refusait de l'entendre ?
— Je ne veux plus que mes proches ne souffrent Crail, ajouta Anakin d’un ton résolu. Et je compte bien réussir cette fois. Qu’importe le prix, ou ce que je devrais y laisser pour y parvenir.
— Tu ne peux empêcher la souffrance des autres d'exister, objecta Crail, son calme contrastant avec son bouleversements intérieur. Et s’il t’arrive quelque chose ? Si jamais tu mourrais, tu crois vraiment que nous, on ne souffrira pas de t’avoir vu risquer ta vie ainsi ? En nous mettant de côté, tu ne protèges personne Anakin, ajouta-t-il pour appuyer son propos. Tu creuses encore davantage le problème…

L'éclair aveuglant des paroles de Crail l'électrisa. Une clarté nouvelle mais tellement évidente lui apparu. Un simple état de fait lui révélant ses propres faiblesses. Évidemment que sa manière d’aborder les choses n’était pas saine pour lui. Mais qu’elle ne le soit pas non plus pour ceux qu’il souhaitait justement préserver… Que pouvait-il bien faire d’autre ? Laisser une chance pour que les drames se reproduisent ? Comment consentir à ce risque ?
— Ah bordel ! s’écria-t-il en saisissant le boucan de ses pensées à deux mains. Je n’y peux rien, ce n’est que comme ça que je vois les choses. Dyna aussi m’en a parlé, mais impossible de me résoudre à être mesuré. Tu vas ensuite me demander de faire attention, et c’est une promesse que je ne pourrais pas tenir. Putain je suis coincé Crail ! s’exclama-t-il en appuyant ses paroles par un geste des mains évocateur.

Tout ce que son ami venait de lui partager n’était rien de bien nouveau pour Crail. Ce qu’il traversait se révélait on ne peut plus légitime. La confirmation de le voir exprimer son désarroi aurait pu le toucher, si cela ne le faisait pas étrangement sourire.
— Ce n’est pas grave, dit tranquillement Crail.
Anakin le regarda étrangement, déboussolé par cette expression sur le visage de son ami qui lui semblait hors de propos.
— Comment ça ?
— Ce n’est pas grave, répéta-t-il sur le même ton. Parce que c’est la première fois depuis un moment qu’on discute réellement, toi et moi. Et que dans tous les cas, ça valait le coup, ajouta-t-il avant de marquer une courte pause. Tu n’avais pas remarqué ?

Anakin pouffa de rire. Un rire singulier, surprenant par sa banalité. Rire. Depuis quand cela ne lui était pas arrivé ?
— Alors c’était ça ton plan ? devina-t-il.
— Je n’avais aucun plan, avoua Crail. A vrai dire, j’étais plutôt résigné, quand je suis venu te trouver… Mais tu sembles plus ouvert aujourd’hui.
— Ah ouais ? Je n’en ai pas l’impression.
— Peut-être est-ce l’effet de ta nouvelle colocataire ? dit-il d’un ton plein de malice.
Anakin ne put s’empêcher de sourire, même s’il essayait de le cacher. La discussion prenait un tournant plutôt familier, dans leur manière d’échanger... Qui lui avait tant manqué... Et même si Anakin se montrait plus ouvert, quelque chose le retenait toujours. Que Crail ne pouvait que comprendre.
— Écoute… reprit Crail d’un ton plus sérieux. Je sais que tu penses… à elle, tous les jours. Moi aussi. Alors je ne vais pas t’embêter à te parler d’Alana si tu n’as pas la tête à ça. J’espère simplement que Dyna t’aide avec tout ça. Je sais que je ne tiendrais pas le coup sans Winna sur qui compter. Partager ce genre d’épreuve avec une personne qu’on aime, c’est bien moins difficile.

— Je ne crois pas en être là avec elle, révéla Anakin à mi-voix. Toi et Winna... C’est naturel. Vous vous connaissez déjà. Faits l’un pour l’autre. Mais moi, je n’arrive pas à m’ouvrir. Je lui fais perdre son temps. Elle n’obtiendra rien de bon à rester avec moi.
Le constat de son ami faisait écho à des précédentes interrogations. En effet, pourquoi une femme aussi assurée et peu prompte à s'ouvrir comme Dyna Valae s'accrochait à ce point à son ami ? Crail savait bien pourquoi il ne lâchait pas Anakin. Mais elle ? Elle devait vraiment l’avoir dans la peau…
— Ça, c’est elle que ça regarde, expliqua Crail. Si elle reste avec toi malgré tout ça, c’est qu’elle y trouve son compte, non ?
— T’es vraiment un obsédé ma parole !
— De ? Oh non, je ne parlais pas dans ce sens là, s’excusa Crail tout en souriant. C’est vrai que ma phrase faisait double sens…
Un court instant de silence marqua la conversation. L'aura apaisante de cet endroit le gagnait autant que son ami. De quoi recentrer beaucoup de choses. Et nourrir la curiosité de Crail, le poussant à relancer.

— Sinon… Pour ce que je venais de dire ?
Anakin le regarda, avant que la tension ne s'évacue dans un rire partagé. Cette sensation... Celle que tous les soucis se trouvaient si éloignés. De revenir comme avant. Anakin avait tant repoussé ces occurrences, jusqu'à se demander pourquoi à l’heure actuelle. Comme s’ils se retrouvaient tous les deux dans l’une de leur cantina habituelle, à rire l’un de l’autre, parfois d’eux-mêmes. Une nostalgie ambiante, d’évènements ne datant pourtant pas de nombres d’années en arrière.
— Je ne demande pas de détails, précisa Crail après avoir retrouvé son calme.
— J’avais compris. En fait, de mon côté, c’est à cela que ça se résume, au final. Et encore, ça ne se passe pas toujours bien.

— Ah… je peux toujours te donner des conseils, si jama-
— Non pas comme ça, le coupa Anakin. Lorsque j’essaie de véritablement m’ouvrir à elle… Je…
Il marqua une pause. Crail le laissa prendre son temps, conscient que son ami comptait lui partager quelque chose d’assez personnel, en plus d’être on ne pouvait plus délicat.
— Des fois, lorsque l’on passe la nuit ensemble, je me mets à pleurer… À chaudes larmes, en plus.
— C’est normal ça, tenta-t-il de le rassurer. Dans des moments pareils… moi aussi ça peut m’arriver.
— Juste après l’avoir fait ? précisa Anakin.
Crail saisit soudainement ce qu’il voulait dire. Qu’ils parlaient de choses différentes. À négliger sa part émotionnelle, Anakin se la prenait en plein visage au pire moment.
— Ah, je vois…
— Tu comprends alors, ajouta Anakin.
— Je comprends que c’est un bon signe, dit Crail pour nuancer son propos.

Le jeune Jedi lui adressa un regard pour le moins perplexe. Parlaient-ils réellement de la même chose ?
— T’as vraiment compris l’allusion, ou il faut que je sois encore plus précis ?
— J’ai très bien compris, et je maintiens. Si elle reste à tes côtés malgré ça, c’est la preuve qu’elle est capable de passer au dessus des petits problèmes, expliqua-t-il. Émotionnellement, elle ne piquera des crises sans raison. Elle doit savoir ce qu'elle veut. Enfin, c’est la déduction que j’en fais.
Anakin manquait cruellement d’expérience sur ce point. Au contraire de Crail. Son ami se révélait de bon conseil. Et en l’occurrence, possédait davantage l’expérience de ce genre de situation.
— Ouais… Je n’avais jamais vu les choses de cette façon, admit-il d’un ton pensif.
— Je suis là pour ça. Attends de voir ce que ça donnera, avant de porter un jugement définitif.
— T’as sûrement raison.

Les deux hommes profitèrent d’un moment de calme. La cour intérieure possédait cette aura apaisante. Qui avait pesé sur son état d'esprit retrouvé ? La raison pour laquelle Crail l'avait amené ici ? Peu importe, l'essentiel se trouvait ailleurs. Le temps nécessaire pour reconnecter avec son ami. Ne pas y parvenir avec Dyna. Les échanges réduits avec sa mère par holo. Que, depuis qu'il vivait ici, il n'était jamais passé la voir, elle ou son oncle. Il ne se trouvait pas seul à traverser tout cela. Et concentré sur sa résolution, il négligeait ses proches. Y compris ceux qui tentaient de l'aider. De consentir à des efforts pour lui. Et lui, que faisait-il pendant ce temps ? Persuadé d’agir à sa manière, cherchant à mettre un terme à l’Aube Rouge à lui seul. Mais là où il avait pensé les préserver, il ne faisait que les exposer tout autant. Voir davantage, par bien des aspects. Le temps passait, mais malgré ses changements, certaines choses demeuraient…
— Je suis vraiment naze comme pote, pas vrai ? conclut Anakin.
— Qu’est-ce que tu racontes ?
— Vous êtes tous obligés de vous prendre la tête pour me parler, ou pour tout ce qui à affaire à moi, de près ou de loin. Et comment je vous le rends… C’est naze.

— Je te répondrais simplement que c’est comme ça, l’amitié, déclara Crail. C’est un peu chacun son tour. La prochaine fois, ce sera toi qui devra insister pour me faire parler. Ça a déjà été le cas par le passé d’ailleurs, au cas où tu l’aurais oublié. Dans les moments difficiles, c’est un peu l’ordre des choses. C’est à ça qu’on reconnait les vrais amis. Et je vais m’arrêter là avant que ça ne devienne trop niais.
— Ça l’est déjà un peu…
Les deux amis rirent de nouveau.
— Les choses iront mieux une fois que toute cette histoire sera terminée, crois-moi, lui assura Crail.
— J’aimerais que ce soit le cas. Mais je crains que ça ne change pas grand-chose pour moi, avoua Anakin.

Crail était lui persuadé que détruire l’Aube Rouge lui apporterait ce sentiment de finalité, d’avoir mis un terme à ce qui l’empêchait de tourner la page. Ce n’était peut-être pas le cas d’Anakin. De par ce que son ami en disait, mais également pour ce qui se dégageait de lui. Il aurait besoin de plus… Mais ce n’était pas l’heure de se préoccuper de l’après.
— En tout cas, essaie vraiment de ne pas risquer le tout pour le tout à chaque occasion.
— Je ne te promets rien, mais j’y penserais.
— Je n’en demande pas plus.
Un nouveau silence passa, avant que Crail ne reprenne la parole, sur des sujets plus légers. Tentant différents angles, comprenant qu’il pouvait de nouveau discuter librement avec son ami. Un souffle léger, de retrouver ce soulagement. Et son ami semblait aussi apaisé, à sa place.
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Messagepar DarkNeo » Ven 14 Avr 2023 - 19:01   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Chapitre de transition assez court.
Pas grand chose à dire dessus. Crail semble pouvoir tempérer Anakin mais je doute que ça serve véritablement.
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Messagepar ShamanWhills » Ven 14 Avr 2023 - 21:24   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Salut :)

Chapitre lu!

Un épisode qui se concentre sur Anakin, toujours dans le processus de deuil. On voit que ses actions font du mal à ses proches et bien qu'il dit explicitement qu'il ne veut pas mourir, j'y vois dans son acte de faire cavalier seul une tentative de suicide pour se racheter son erreur, celle de ne pas avoir vu à temps l'intention final de Brogus et donc de ne pas l'avoir arrêté au bon moment.

Crail réussit à lui ouvrir les yeux à la fin, ce qui est bien mais j'aurais préféré que ce soit Dyna à la place :neutre: Certes elle peut demander une aide extérieure mais j'ai eu l'impression qu'elle n'avait pas tout donné pour en arriver-là.

J'espère voir Kyrsta dans le prochain chapitre pour voir en détail comment elle va s'en sortir, comment elle va gérer cette terrible perte au vu de sa situation :(

Que vas-tu faire de sa rivale qui malgré sa survie, à elle aussi perdu son amant? :think:

Voir aussi comment gèrent les jumeaux Skywalker?

Bref, autant de chapitres suivants qui, je l'espère, répondront à mes questions.
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Messagepar Loucass824 » Sam 15 Avr 2023 - 0:14   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Merci de vos retours, et content que vous aimiez !

DarkNeo

Ah oui, il t'a paru court ? Vraiment plus que d'habitude ? En quoi ? C'est une vraie question, pas du défi, je précise ! Parce que ma perception sur la longueur des chapitres doit être différente de la vôtre. Donc comprendre en quoi tu as ce ressenti ici contrairement à d'autres chapitres, car moi, je n'ai pas cette impression.

Après, Crail a quand même rétabli le lien qui s'était délité. Les deux bros n'en étaient plus vraiment du coup. Mais suffire, ça, c'est effectivement quelque chose qui va importer. Car si cela suffisait pour soulager notre bougre maladroit, ce serait bel et bien trop simple. Il y a une floppée de chapitres encore pour prendre le temps là dessus... Lol


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A ce stade, ce n'est pas si évident de présager des intentions d'Anakin. Je pense qu'avec ce que je vous donne, ça demeure trouble. Il a fallu que Crail lui ouvre les yeux sur la vision biaisée qu'il avait des évènements et de ses propres actions. Un désir de mort, je n'en suis pas certain en revanche. Une pulsion peut se manifester, mais elle serait davantage de la culpabilité à la base ? C'est, d'une certaine manière, un écho lointain qui suit le thème de l'héritage et la filiation qui me sont chers dans Star Wars. Han dans le tome 1 était parfois traversé par ce besoin de se mettre en danger avant ses proches. De se racheter à tout prix. Il ne souhait pas mourir pour autant, tu vois ?

Je laisse un peu cela libre à interprétation, et vais éviter de plaquer trop de certitudes à ce sujet. Pour vous laisser porter, par exemple si tu as ta propre sensibilité et lecture sur le sujet, qui pourrait fonctionner au demeurant. Et aussi pour ne pas trop en révéler pour la suite. Cette opération où Anakin a perdu toute lucidité est seulement résumée pour cela. Mais il s'agit peut-être davantage d'un manque de discernement plutôt qu'une simple envie de mettre fin à ses jours comme une libération de ce qui le taraude. Excessif dans son désir de rattraper son erreur. Après, il s'agit d'une différence d'appellation plus qu'autre chose entre ce que j'insuffle et ce que tu viens de dégager j'ai l'impression.

Je comprends ta frustration au sujet de Dyna, mais peut-être s'agit il de mon intention ? Est-ce que Dyna est vraiment capable de faire plus ? Se trouve dans les bonnes dispositions pour cela ? Elle a fait plus que n'importe qui jusqu'ici en définitive si tu regardes bien. Car avant que Crail ne parvienne à rétablir le lien avec Anakin, ce dernier l'avait mis de côté. Il a fait de même avec son oncle, sa mère... A tenté de faire la même chose avec Dyna, mais elle s'accroche. Et elle parvient à le faire céder par la fibre émotionnelle.

Dyna était la seule à persévérer, alors que Crail tentait moins fortement avec son ami. Et Dyna, elle a ses propres failles. Le comportement qu'Anakin a à son égard doit la heurter. L'influx que demande de prendre sur soi, soutenir l'être qu'on aime lorsqu'il se morfond ainsi, se mettant soi-même un peu de côté... C'est ma manière de la montrer vulnérable, loin d'être parfaite. Il faut se souvenir d'où elle part dans le tome 2 concernant les relations et la vulnérabilité. Et son comportement n'est pas des plus sains non plus. Car même si elle fait de son mieux, elle se néglige en priorisant Anakin. On pourrait dire que le comportement d'Anakin est toxique pour Dyna. C'est toute mon insistance à mettre en scène des relations basées sur le dysfonctionnel... Lol

Ah, on est impatient, ça me plaît ! Lol nombre d'interrogation et de souhaits. Le prochain chapitre répondra... À tous, ou seulement à certains d'entre eux ? Je vais laisser un peu de mystère, pour une fois que j'y parviens... Lol

Encore merci pour vos retours !
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Messagepar DarkNeo » Sam 15 Avr 2023 - 8:50   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Loucass824 a écrit:Ah oui, il t'a paru court ? Vraiment plus que d'habitude ? En quoi ? C'est une vraie question, pas du défi, je précise ! Parce que ma perception sur la longueur des chapitres doit être différente de la vôtre. Donc comprendre en quoi tu as ce ressenti ici contrairement à d'autres chapitres, car moi, je n'ai pas cette impression.

Après, Crail a quand même rétabli le lien qui s'était délité. Les deux bros n'en étaient plus vraiment du coup. Mais suffire, ça, c'est effectivement quelque chose qui va importer. Car si cela suffisait pour soulager notre bougre maladroit, ce serait bel et bien trop simple. Il y a une floppée de chapitres encore pour prendre le temps là dessus... Lol


Moins de paragraphes que d'habitude. :D
Personnellement, c'est une bonne chose pour moi. S'appesantir trop longtemps sur les sentiments des personnages, ça peut alourdir le récit. J'ai trouvé que c'était bien dosé.
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Messagepar mareva_mae » Sam 15 Avr 2023 - 21:53   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Chapitre 2 lu !

En terme de longueur c'était parfait pour moi, j'apprécie quand le chapitre est plus court et que je peux le lire d'une traite :D

Un excellent chapitre, avec un développement émotionnel bien mené (Anakin m'agace MAIS tu nous décris ses états d'âme avec assez de finesse pour que j'ai tout de même de l'empathie pour lui) et des dialogues vraiment bien écrits. Il y a en a beaucoup dans ce chapitre mais ce n'est pas un soucis du tout pour moi, puisqu'ils sonnaient authentiques et véhiculaient parfaitement les différentes dynamiques entre les personnages. :cute:

Petit bémol sur l'aspect "camaraderie virile" de Crail et Anakin (à quel moment Dyna ne serait pas en droit de piquer une "crise émotionnelle" ? Je peux te dire qu'Anakin repartirait penaud avec pas mal de meufs, il est ODIEUX) mais ça passe en vrai, c'est aussi mieux dosé qu'en début de T2, je trouve. Bon, j'ai de l'empathie pour Dyna, on a toutes un jour cru pouvoir réparé quelqu'un mais... j'espère vraiment qu'elle va se rendre compte que son abnégation ne sert à rien et qu'elle se fait du mal. J'ai envie de faire manger du sable à Anakin franchement. (mais s'il me suscite une telle réaction c'est que ton effet est réussi en soit ! Je suis juste d'avis qu'on ne choisit pas d'aller mal, mais qu'on choisit l'impact qu'on laisse cela avoir sur son entourage. Donc ouais, j'ai de l'empathie pour lui, mais j'ai très très envie de secouer Dyna pour qu'elle se réveille :transpire: ).

Image

(Et PS un homme qui pleure après l'amour je ne vois pas en quoi c'est censé être un repoussoir si monstrueux ?? Bon Anakin le vit comme tel parce que c'est un énorme bébé, je peux le recevoir en stage de déconstruction de la masculinité au besoin :hello: ).
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Messagepar Loucass824 » Dim 16 Avr 2023 - 0:25   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

DarkNeo

Eh bien merci, même si en réalité, ce chapitre n'est pas forcément plus court. En tout cas, le compteur de mots n'est pas moins élevé que le précédent ou d'autres encore. C'était pour cela que je posais la question. Mais je prends le compliment ! Lol sachant qu'au fil du récit, les chapitres risques de s'allonger...


Mareva

Merci pour ton retour, et content que tu aimes !

Eh bien la longueur inattendue de nouveau validée, je ne sais pas quoi en faire sachant que ce n'était même pas voulu... Lol

Ah, Anakin... Je crois avoir trouvé le moyen de mesurer ton agacement. Plus le bougre est rajeuni émotionnellement, plus ton agacement est élevé. Ici, s'il est un bébé, je saisis qu'on bat des records ! Lol content que cela prenne malgré tout et merci du beau compliment, si je parviens à te donner de l'empathie pour un perso aussi agaçant. Car je vais clarifier les choses de suite : dire que le bougre serait un ingrat et un goujat en ce début de tome serait un sacré euphémisme ! Lol
Et merci pour les dialogues ! J'avoue que c'est souvent quelque chose dont je suis fier. Assez tôt, c'est un point où je trouve que je m'en sortais plutôt bien. Avec le temps, ça a continué sur cette lignée je pense. Mon idée, c'est de donner le plus possible l'impression que ce sont de "vrais gens" plutôt que des personnages qui s'expriment. Ça paraît idiot ou facile comme idée/conseil, ce n'est pas parfait et ne garantit pas tout, mais c'est comme ainsi que je parviens à ce résultat. Lors de ces chapitres grosses discussions entre personnages, j'ai en effet tendance à en mettre beaucoup. Et encore, surtout à l'époque, je me retenais car j'avais cette grosse tendance.

Par contre, j'ai moins compris le côté "camaraderie virile ou une masculinité excessive". Au début du tome 2, j'avais davantage versé dans du graveleux, donc je pouvais davantage comprendre. Mais ici ? Je veux dire, à chaque fois que deux potes hommes discutent de femmes, c'est du virilisme et ça va poser souci ? Dyna a parfaitement le droit de péter un câble émotionnel, ce n'est pas le propos. L'idée de Crail, c'est de souligner à quel point Dyna veut de lui, et vaut la peine. Qu'il prenne conscience de la chance qu'il a de l'avoir. Et si tu veux mon humble avis, elle en aurait bien besoin d'ailleurs, de "péter un câble". Car garder ces choses pour elle, la pauvrette... À la rigueur, Crail est peut-être maladroit, mais guère plus.

Et le coup d'Anakin qui pleure après l'acte, quel rapport ? Il en parle pourtant à un autre homme, donc pas très viriliste... Ce que je veux dire, c'est que ce point est amené pour symboliser la détresse émotionnelle du bougre. À reléguer le traitement émotionnel de ses sentiments, Anakin se réfugie dans la rationalité supposée de sa détermination. Mais à négliger ses émotions, elles resurgissent, quoiqu'il arrive. C'est cela qu'il ne comprend pas. Qu'il se refuse à comprendre. Dyna le met super à l'aise en plus, mais c'est comme si ça empire les choses pour lui. Que ce serait plus confortable qu'elle lui en veuille, même juste un peu, parce que ça validerait sa logique biaisée. Parce que accepter qu'il doit faire face à ses émotions, ce serait accepter pour Alana, ce que cela lui fait, et ce qu'il a loupé. Donc mon propos, bien loin qu'un macho qui n'assumerait pas, c'est plutôt un homme brisé qui se plonge avec excès dans une voie qui ne lui apportera aucun apaisement. Du coup, ça me chagrine que la complexité de mon propos soit réduite à "le mec qui veut être un "vrai mec" et refuse de pleurer avec sa meuf". Je pense avoir suffisamment mis en scène d'hommes traitant leur vulnérabilité et émotions pour éviter ce reproche qui n'a pas lieu d'être pour moi.

Par contre, le reste me fait bien plus plaisir. À un point où je retiens davantage cela en majorité ! Que cela te suscite à ce point ces émotions, désolé, mais j'avoue que j'en suis assez satisfait... Lol je vais même aller plus loin : si tu veux mon avis, en l'occurrence, Crail est trop bienveillant. Alors il a ses soucis, et ses propres limites, comme tous les autres. Mais à sa place, soutenir son bro inconditionnellement... Je veux dire, si Dyna était ma sœur/mon amie, et Anakin mon ami/mon frère... Je n'aime pas la violence, je rappelle ! Mais il y aurait explication. Je ne manquerais pas de lui rappeler que ce qu'il fait à Dyna n'est pas correct. Même si Crail ne sait pas forcément tout pour autant.

En plus, Anakin est ingrat pour le coup. Il a toujours souffert de ne pas avoir d'ancrage émotionnel fort qui le soutient. Et lorsque cela se présente enfin, avec Dyna, il trouve le moyen de la repousser cet idiot. Pour certaines raisons, ce n'est pas gratuit, je me suis efforcé de le souligner. Et je suis content que tu le relèves également. Mais la pauvre Dyna oui, c'est certain... Le pire, c'est que contrairement à Anakin, elle ne peut compter sur une amitié forte pour l'aider à y voir plus clair. Pour lui dire "arrête de t'accrocher à ce type toxique là !" Mais il lui suffit de voir Anakin se maudire, conscient qu'il est toxique pour elle, pour qu'elle se fasse avoir.

En tout cas, en dehors de ce que tu as dit sur la masculinité/virilité où je n'ai pas compris le lien, ça me touche que tu ais dégagé cette vision sur ce chapitre. Car même si chacun a sa part de responsabilité... Oui, Anakin est un salaud. Qui a ses raisons, mais les effets sont là. Car tous les persos mériteraient d'être secoués oui ! Moiaussi je ne laisserais pas Dyna ainsi si je la connaissais. C'est tout l'intérêt de faire ressentir cela, car ils sont tous perdus et surchargés. Ils font comme ils peuvent pour survivre, un jour après l'autre, tout en continuant de creuser leurs propres tombes parfois. Des relations basées sur des schémas dysfonctionnels...

Encore merci pour ton retour !
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Messagepar mareva_mae » Dim 16 Avr 2023 - 19:46   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Loucass824 a écrit:Par contre, j'ai moins compris le côté "camaraderie virile ou une masculinité excessive". Au début du tome 2, j'avais davantage versé dans du graveleux, donc je pouvais davantage comprendre. Mais ici ? Je veux dire, à chaque fois que deux potes hommes discutent de femmes, c'est du virilisme et ça va poser souci ? Dyna a parfaitement le droit de péter un câble émotionnel, ce n'est pas le propos. L'idée de Crail, c'est de souligner à quel point Dyna veut de lui, et vaut la peine. Qu'il prenne conscience de la chance qu'il a de l'avoir. Et si tu veux mon humble avis, elle en aurait bien besoin d'ailleurs, de "péter un câble". Car garder ces choses pour elle, la pauvrette... À la rigueur, Crail est peut-être maladroit, mais guère plus.


Oui je comprends tout à fait, c'est plus cette phrase là qui m'a faite tiquer ; "Émotionnellement, elle ne piquera des crises sans raison". Je trouvais la formulation un peu "ah ben elle va pas piquer une crise au moins, celle-là". Mais je vois ce que tu as voulu faire !

Après c'est vrai que le comportement d'Anakin m'a bien énervée, et du coup j'avais envie de voir Dyna se rebeller, même si ce que tu décris est cohérent.

Et pour les pleurs au moment fatal, c'est surtout le fait d'en faire tout une affaire que je trouve représentatif d'une masculinité challengée (au sens où Anakin n'accepte pas un comportement somme toute normal parce qu'il ne se l'autorise pas), mais ça va assez bien avec le perso.
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Messagepar Loucass824 » Lun 17 Avr 2023 - 0:53   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Après, j'accepte ce que mon expérience sur ce forum m'a révélé. On peut très bien avoir une lecture différente de l'intention, l'art conserve une part d'interprétation. Mais lorsque les intentions sont clairement établies...

Ce qui m'étonnait, c'était qu'ainsi, tu lui prêtait une bien piètre opinion de le genre féminine à Crail ! Lol parce que des crises, il en a eu aussi alors qu'il est un homme. Comme souvent, il est maladroit lui aussi. Mais de base, ce n'est pas vraiment lui qui sera du genre "oh toutes des hystériques ces rombières".

Après, pour l'autre point... Eh bien que puis-je y faire ? Car ça n'a absolument rien à voir avec la masculinité. Le type va mal émotionnellement, ben ça se répercute sur le plan intime. Ce qui me semble logique ? J'aurai pu partir sur de l'impuissance, ou autre chose encore. Pour montrer qu'un souci émotionnel, lorsqu'il est nié, nous revient en plein visage quoiqu'on fasse. On ne peut fuir la réalité. C'est un élément que j'avais déjà traité par le biais des rêves dans le tome 2. Lorsqu'Han apparait à Anakin, le poussant à défier Kyrsta. Parce que le bougre éludait son besoin légitime à en vouloir à Kyrsta. Une part de lui en avait besoin, mais il se pliait à son oncle et sa cousine qui lui disaient de pardonner. A chaque fois qu'Anakin élude ses émotions, elles lui font commettre des choses irrationnelles, ou le troublent profondément. Et cette resurgence le blessé encore davantage, refusant cette fois de régler le problème.

Pour moi, c'est même rapprocher cela de masculinité ou virilisme, alors que mon propos en est décorrélé, qui serait davantage un souci. Par exemple, si Anakin était une femme, j'aurai fait la même chose. Bon, quelques changements/ajustements oblige. Mais j'aurai mis en scène le même propos : une femme qui pleure après l'acte, son compagnon qui se serait montré bienveillant avec elle. Mais elle aurait repoussé ce soutien. Et le vivrait comme le fait Anakin : quelque chose qui ne va pas. Qu'elle veut fuir pour ce que cela lui renvoie. Parce que même si Anakin nie ce que cela traduit, eh bien cela demeure un témoignage évident du réel qu'il a des choses à régler sur le plan émotionnel. Ce n'est pas un problème parce que l'Homme n'est pas content de pleurer suite à cela, mais plutôt que cela lui rappelle des choses qu'il tente de nier émotionnellement.

Enfin bref. En écrivant cela, j'en arrive même à une hypothèse : que si Anakin avait été une femme, je n'aurai probablement pas eu ce reproche de ta part. Ce que je trouve dommage. Car même si homme et femme ont leur singularité, je tente avant tout de développer un propos autour d'un individu avant tout. Mais libre à toi de conserver ta lecture après tout. Même si je n'en démords pas, elle est assez réductrice pour moi et mon travail.
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Messagepar Loucass824 » Ven 21 Avr 2023 - 17:18   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Bonjour à tous ! Comme promis, il est l'heure de faire le tour auprès d'autres âmes meurtries. Et si vous pensiez qu'on avait déjà constaté des personnages plus peinés que jamais, ce chapitre va rebattre les cartes. Ambiance festive...



Chapitre 3





Un voile pesant et brumeux l'engourdissait peu à peu. Une sensation familière, dérangeante. Les convictions de Luke se délitaient, face à cette sensation grimpante. Homme de profonde conviction, animé de principes nouvellement ancrés depuis des décennies. Résultats probants à l’appui. Allant dans le sens de ce qu’il avait longtemps cru possible. Tout cela déstabilisé par un écho se formulant devant lui.
— Tu as confondu le ciel avec les étoiles qui se reflètent la nuit à la surface de l’étang.
Cette phrase, prononcée par la voie obséquieuse d'un ennemi. Un homme dangereux, surpuissant, ayant forgé un paradigme opposé au sien. Inférieur, éludant certaines réalités de ce monde. Mais était-ce vraiment le cas ? Cette rencontre face au Zabrak l’avait déboussolé. Ces mots, dernières paroles funestes...

— Tu ne le sais pas encore, mais tu es déjà mort. Quelque chose s’achève pour les Skywalkers.
Cette voix, il la connaissait. Gravée à la surface même de son esprit. Son visage lui apparut. Les traits durs et résolus du Zabrak. Maul était mort. Luke lui avait ôté la vie. Alors pourquoi une partie de lui existait persistait, demeurait ? Luke avait-il véritablement remporté la victoire face à lui et son organisation ? Le vainqueur n’est-il pas celui qui lisait au-delà du présent ? Le Zabrak avait-il compris quelque chose que Luke lui-même ignorait dans son infinie sagesse ? Qu’avait-il éludé ?
— Tu as confondu le ciel avec les étoiles qui se reflètent la nuit à la surface de l’étang, répéta Maul.
Cette phrase, tombant comme un couperet à chaque fois qu'elle se renouvellait. Tranchant avec une netteté déconcertante la moindre de ses certitudes. Et si Maul disait vrai ? Et si Luke avait perdu tout ce qui n’avait jamais compté pour lui, sans jamais accomplir quoique ce soit de significatif ? Se serait-il fourvoyé ? Ses entrailles le tiraillaient. La négation de ses principes. Ses croyances. Ce qui lui avait permis de sauver l'âme de son père. De se relever après sa femme. Sa mâchoire tremblait. Insupportable. Au plus haut point. Tant d’ailleurs qu’il ne lui restait plus qu’une chose à faire. Rouvre les yeux !



*****


Luke se trouva de nouveau face à cette étendue de verdure, au sein d'un monde surchargé de métal et de permabéton. La cour du domaine Organa, seul lieu propice à l'apaisement. Qui ne venait toujours pas. Sa méditation de nouveau perturbée. Persévérer ne lui apportait jamais rien de bon. Le maître Jedi déploya ses genoux, et balaya les brindilles d'herbes collées sur sa bure grisâtre. Même l'apaisement de se fondre dans la Force ne se révélait plus d'aucun secours. Lorsqu'il ne s'agissait pas d'image de sa fille adorée en souffrance, son échange avec le Maul revenait. Alternant une terrible occurence pour plonger dans une autre. Le sourire angélique de sa fille lorsqu'il l'appelait. La manière dont elle contemplait ses bottes lorsqu'elle avait une chose importante à lui annoncer. La chaleur de son visage qu'il pressait contre son torse. Perdre tout cela, à jamais. Non. Luke la rejoindrait, elle et sa mère. Mais pas encore. Les éviter, pour faire face à son pire adversaire. Ce qu'il lui avait pris. Infligé. Son épaule était rétablie. Mais les déclarations de son ennemi avaient fait bien plus de dégâts. Dans les moments les plus sombres de sa vie, la méditation demeurait ce catalyseur, incarnant un moyen de déverser ses doutes et ses angoisses. La Force coulait en lui comme une seconde nature. Qui le fuyait à présent. Et ce depuis cet atterrissage au temple...

Ses pas foulant le marbre de la cour, puis l'herbe lorsqu'il se détournait du chemin pavé, matérialisaient son errance solitaire. Quelle valeur portait encore ses préceptes ? Ce qui avait forgé et conditionné son existence perdait son importance. Le fil des évènements repassait sous ses yeux, sans jamais se dénouer. Qu'aurait-il pu changer, éviter ? Sa fille avait quitté ce monde parce qu'elle voulait agir comme lui. Il l'aurait sauvé s'il ne l'avait pas poussée ainsi. Cela aurait dû être évité. Pourquoi ne l'avait-il jamais vu ? Il ne valait guère mieux que les anciens Jedi. Luke s'était détaché de ce que ses maîtres auraient pensé de la voie de son Nouvel Ordre. Yoda... Ben... Que penseriez-vous de moi à présent ? Mais voilà bien des années qu'ils ne venaient plus le consulter.

Luke avait pourtant pris soin d’apporter les changements nécessaires. Éviter que son Ordre ne subisse la tragédie de l'ancien. Sans se départir de patience, il avait répondu au besoin d'assistance de la galaxie, envoyant ses deux élèves guider les populations en manque de sagesse. Les dogmes réducteurs étaient de l'histoire ancienne. L'attachement, les émotions. Tout cela n'était plus interdit. Puisant lui-même sa force chez ses proches, Luke ne pouvait que pousser ses élèves dans cette direction. Car nos proches sont ce pour quoi tous les efforts et sacrifices méritent d’être faits. Sa croyance se voilait à présent. Avait tout de même conduit sa famille dans cette situation. Sa fille s'était plu au sein de ces croyances. Aurait-il du l'en priver, pour une chance de la sauver ? Chaque questionnement en faisait naître d'autres, sans la moindre trace d’une réponse à l’horizon.

Son regard se posa sur les nuances de blanc clair autour de lui. Déjà de retour au salon ? songea-t-il, remarquant sa position assise dans l'un des fauteuils à l'amorti confortable. Un fond de bourdonnement ennuyant lui parvenait aux oreilles, peinant à l'identifier. Le battement de ses paupières se stoppa sur Leia. Il était passé devant sa sœur sans même la remarquer...
— Tu disais ? fit-il d’un ton toujours à moitié absent.
— Je demandais simplement comment tu te sentais aujourd’hui, répéta-t-elle.
— Comme les autres jours, répondit-il d’un ton mélancolique. Pardonne-moi de t’avoir snobé, j’étais ailleurs.

Leia ne releva pas. À part le plonger encore davantage dans sa peine... C’était crédit courant lorsque son frère revenait de sa méditation. Ces exercices naturels, qui ne lui étaient plus d'aucun secours. Leia se souvenait à peine de cette sensation, de laisser la Force couler en elle durant ces instants de calme. Sa formation interrompue, elle ne s'y était plus jamais essayée. On ne pouvait plus parler de lien depuis la perte de son deuxième enfant. La Force n'était plus qu'un flux lointain. Toujours présent, mais distant au possible. Et la méditation se résumait à un exercice dangereux pour elle, peu importe ce qu'on lui en disait. Effectuée dans une période de blessure émotionnelle, désarmée pour appréhender au mieux ces instants. Une chose plus douloureuse que bénéfique. Son frère pouvait maîtriser. Par les étoiles, Leia le savait capable de déjouer tout ce que la galaxie pouvait réserver. Luke se montrait régulièrement capable de l'impossible. Mais cette méditation ne lui apportait plus cet apaisement. Alors qu'il en ressentait terriblement le besoin...
— Alana n’aimerait pas que tu te morfondes ainsi…
La main de Leia trembla devant la réaction de son frère. Luke frissonait toujours à l’évocation du nom de sa fille.

— Je le sais bien, finit-il par avouer. Raison de plus pour la regretter. Une chose bien horrible que de survivre à sa propre progéniture…, souffla-t-il avant de rejoindre le regard de sa soeur.
Pour regretter la stupidité de ses mots. Les lèvres de Leia avait tressauté avant qu'elle ne les retiennent. Depuis quand se montrait-il aussi peu prévenant ? Ses paupières closes un bref instant, son souffle recentra la résolution de ce qui s'imposait.
— Pardonne-moi, je ne voulais pas… Je n'ai pas maîtrisé mes pensées ni mes mots Leia, admit-il. Et j'ai également bien conscience de ce que ma fille représentait pour toi.
— Ce n’est rien, le rassura-t-elle d’un ton invitant à l'apaisement. C’est toujours difficile d’y penser… Mais c’est moins dur qu’il y a deux mois. Ce sera pareil pour toi, Luke.
La manière avec laquelle Leia ne laissait pas les tragédies la faire choir ne cessait de l’impressionner depuis toutes ces années. Sa sœur avait toujours été ainsi. Forte. Tellement plus que lui. Que n'importe quelle personne qu'il avait connu, à part peut-être sa femme. Portant tant de choses sur ses épaules... Mais ce ne pouvait être aussi simple qu'elle le présentait.

— Je ne sais pas. Je n’ai pas ta force, Leia. Je l’envie…
— Mais tu n’es pas seul, rappella-t-elle.
— C’est vrai, fit-il d’un sourire en coin vide de toute réjouissance. J’ai cette chance… Malgré tout le malheur qui s’est abattu sur notre famille, tout n’est pas perdu. Encore faut-il réussir à l’intégrer…
— Je ne vais rien t’apprendre, Luke. Les seuls conseils que je peux te donner sont ceux que tu m’as déjà offert par le passé. Il faut laisser faire le temps. Il n’existe aucun remède miracle.
Son frère s'abandonnait de nouveau à ses tristes songes. Aborder la situation sous un angle différent ne fonctionnait pas toujours. Alors changer de sujet. Tout, plutôt que de contenir cet étau dans sa gorge, à contempler son frère dans pareil état de désolation.
— Je suis passé auprès de Kyrsta tout à l’heure, relança Leia. Elle ne sort toujours pas de la chambre d'Alana, et ne réponds pas non plus. Je… je l’entends souvent pleurer, avoua-t-elle. C5 me dit qu’elle touche à peine les repas qu'on lui apporte. Mes mots et tentatives ne donnent rien, alors je pensais qu-

— Non Leia, la devança-t-il. Je vois, et comprends. Mais je ne peux pas. Pas maintenant. Je...
Luke n'était plus lui-même. La fois où il avait empêché des frères et sœurs d'armes de rendre un hommage à sa fille constituait le début... De quoi ? Leia peinait à y poser des mots. Mais ce n'était pas le vrai Luke. Comment le souligner ? Le pousser à redevenir qui il était ? Par la force des choses ?
— J’ai encore reçu plusieurs sollicitations de l’église de la Force, tenta Leia.
— Encore ? s’étonna-t-il sans conviction.
— Ils ne comptent pas s’arrêter aux excuses ou prétextes que je leur fournis, souligna-t-elle. Luke, je comprends que le moment n'est pas le mieux choisi. Mais refuser va nourrir certaines interrogations. Cette organisation est très influente, et s’ils communiquent sur ton refus de les rencontrer…

— N'ai-je donc pas le choix ? devina le maître Jedi.
— Je te mets simplement en garde, précisa-t-elle. Accepte de les recevoir, et ensuite tu seras débarrassé pour de bon. Rien ne t’oblige à accepter ce qu’ils te proposeront. Cela nous offrira du temps, pour voir les choses venir plus sereinement.
Les mots d'une douce sincérité de sa sœur perçait sa désespérance. Cette organisation semblait compter. Le paradigme de l’image demeurait un facteur capital à prendre en compte ici. La situation n’irait qu’en s’aggravant, si une absence de réponse répétée commençait à se savoir. Il représentait toujours le Nouvel Ordre Jedi. Luke ne pouvait laisser un travail de plus de deux décennies se déliter sans rien faire. Sans parler des conséquences pour sa famille. Et cela ne se produirait pas.

— Très bien, accepte leur demande, dit-il en s’inclinant. Mais je ne veux pas recevoir toute une délégation, simplement leur leader. Fais en sorte que cette condition soit respectée, sinon, je serais contraint de le leur expliquer…
— Bien, je vais m’en charger, répondit-elle en se levant.
Luke l’interpella avant qu’elle ne quitte la pièce. Il avait aperçu le sourire sur les traits fatigués de sa sœur. Quelle vienne de le faire accepter un pas avant, il s'en fichait. Il ne pouvait la laisser partir sans lui signifier le plus important.
— Leia ? Merci. Pour tout, et pour tant de choses.
Elle lui offrit l’un de ses sourires habituels. Plus contenu qu'ouvertement joyeux. Car consciente qu'il l'avait décrypté. Leia avait raison. Il n'était pas seul. Pouvait difficilement imaginer soutien plus indéfectible, depuis qu'il avait appris la place que cette femme, cette battante, occupait dans sa vie, tant d'années en arrière. Une chance de se relever. Parviendrait-il à la saisir ? Un chemin long, harassant, l'attendait. Luke le savait, pour l'avoir déjà traversé lors du décès du premier amour de sa vie. Si proche de sombrer pour de bon. Cette fois, il devait rebondir plus vite. Sans quoi, il ne le ferait plus jamais. Il fallait croire en l'avenir et en ses proches.


*****


— Je t’ai laissé les gâteaux que tu aimes sur un plateau, juste devant ta chambre, déclara la douce voix de Leia à travers la porte. Ne t’inquiète pas, j’ai bien mis en garde Chewbacca, il a interdiction d’y toucher. Et je dois aussi te dire que nous allons recevoir un invité demain, alors ne soit pas surprise.
Un invité surprise ? songea mollement la Twi'lek. Leia attendait toujours devant la porte. Kyrsta remarquait l'ombre sous la cloison. Patientant une réponse qui venait si peu souvent. Ce que cette femme faisait pour elle, Kyrsta ne parvenait toujours pas à y croire. Qui tendait la main à la meurtrière de l'homme de sa vie ?
— Je te laisse alors, reprit-elle.
Non, ne... Ne partez pas, vous devez... Mais chaque injonction mourrait avant de dépasser sa gorge. Elle voulait pourtant que...
— Merci… expulsa Kyrsta dans un murmure.
Elle n'entendrait pas, car cel- un vif changement de direction se répercuta contre le sol, avant de se suspendre de nouveau contre la porte.
— Il n’y a vraiment pas de quoi Kyrsta, lui répondit-elle de suite, la chaleur de sa voix traversant les murs.
— Leia ? se risqua la voix de la Twi'lek, tremblante après un instant.
— Oui ?
— Qui est cet invité ? demanda-t-elle, sans comprendre la nature de sa curiosité.
— Le chef de l’église de la Force. Il souhaite s’entretenir avec Luke. Rien de bien important je pense. C’est surtout pour qu’ils arrêtent de nous harceler, ajouta-t-elle avec un fond amusé.

Personne qu'elle ne connaissait. Qui viendrait la voir. Pour tenter de la remobiliser. Quelle idiote... Qui viendrait ? Qui Kyrsta laisserait pénétrer ici pour lui parler ? Les pas de Leia l'éloignèrent pour de bon de la chambre. Elle avait pris ce long silence comme une conclusion. Leia maintenait ses efforts avec une telle volonté... Où la trouvait-elle ? Ce moyen de maintenir ses venues salvatrices, alors que cela représentait si peu de choses ? Un pas vers l'extérieur de cette chambre simpliste. Alana avait peu passé de temps ici, mais Kyrsta ressentait des fils émotionnels se raviver parfois. Un luxe sobre. Des meubles et éléments raffinés, matériaux de qualité. Mais classique. Ne cherchant pas à en montrer plus qu'il ne fallait. Comme sa compagne. Les larmes menaçaient déjà de revenir. Chaque symbole de sa solitude la heurtait. Prisonnière d'un supplice qu'elle s'infligeait elle-même, à se cloîtrer ici. Unique manière d'évacuer cette douleur lui écrasant la poitrine. Les sanglots prenaient fin lorsqu'elle n'avait plus de larmes à verser, s'écroulant de fatigue. Avant de s'extirper d'un sommeil tout aussi épuisant, éprouvant.

Que lui restait-il, à part sa souffrance ? Le moyen de s'en délivrer ? Ce n'était pas les moyens qui manquaient de mettre fin à ses jours dans cette demeure. Qui allait la regretter ? Se trouverait accablé par son geste ? Aucune réponse. Et quand bien même elle en aurait trouvé... Kyrsta était trop faible pour aller au bout de sa porte de sortie de cette horrible existence. Une seule chose de son quotidien la maintenait dans le monde réel. Les petits témoignages de Leia. L'éloignant du point de non retour. Si elle se raccrochait à si peu, c'était bien qu'elle ne souhaitait pas en terminer, non ? Alors pourquoi ne sortait-elle de cette pièce qu'à la nuit tombée ? Que lorsqu'elle se trouvait certaine de ne croiser personne ? D'éviter de trouver la femme qui se comportait avec elle comme...

Pourquoi ne pas faire un pas en avant ? L'instant où le visage de son père la submergeait. Face à une difficulté trop grande, gère la distance. Tu trouveras ensuite un moyen de cibler les points faibles. Les leçons de son père s'activaient sans qu'elle n'y pense. Ses démons, ses angoisses... Trop tôt pour les combattre. Pour s'en défaire. Comment avait-elle cru possible de vivre une vraie vie ? Tu as autant le droit d'exister que n'importe qui. Moi, je veux que tu acceptes ça. Parce que c'est avec toi que j'ai envie de vivre. C'était au tour des mots doux de sa compagne de la prendre en défaut. Kyrsta pesta contre elle-même. Si jamais elle ne s'était pas abandonnée à cette émotion... Lorsque ses yeux se posaient sur la plus belle chose de la galaxie. Cette jeune humaine se rendait à peine compte du soleil éblouissant qu'elle incarnait dans sa vie. Kyrsta aurait dû s'en détourner. Elle avait raison de croire que ces joies, ces sentiments enivrants, ce bonheur, ne lui étaient pas réservés. Elle s'était toujours mieux portée en songeant ainsi. Mais Alana avait eu son mot à dire... Le coût pour y avoir cru. Tout perdre. Absolument tout. À présent encore moins que ce que la Twi'lek avait reçu de sa misérable existence...


*****


Le regard de la petite Twi’lek à la peau verte se trouvait accaparé par sa cible. Un couple de nouveau venus sur Prekold. Pourquoi avaient-ils décidé de s'arrêter ici, elle n'en avait pas la moindre idée. Qui voulait bien passer ses vacances dans ce trou désolé ? Ils se fondaient presque parmis les autres, mais s'étonnaient trop souvent de certaines choses sur leur passage. Et avaient des crédits. Gabriah ne devait pas se précipiter. Continuer de les épier, guetter d'autres signes indiquant qu'ils pouvaient être sa chance. Elle passerait à l'action ensuite. Ses phrases d'accroche tourbillonaient déjà dans son esprit, pour inviter à l'empathie et la pitié. Leur soutirer quelques crédits ou un bon repas, dans le pire des cas, demeurait possible. Mais il fallait la jouer fine pour espérer quitter cet endroit. Qu'ils acceptent de l'emmener avec eux, s'occuper d'elle. Le temps approche, il va falloir qu- La poigne d'une petite humaine la brusqua dans un demi-tour pour lui faire face.

— Gabi, Gabi ! La mémé du marché m’a dit qu’elle les avait vus passer dans le quartier nord, il y a à peine dix minutes ! s’écriait la jeune adolescente aux traits lumineux tranchant avec la saleté de ses vêtements.
— T'en es sûre ? lui répondit Gabriah.
— C’est ce que la vieille m’a dit. Elle se trompe jamais. On doit avoir encore une bonne heure avant qu’ils arrivent.
Gabriah doutait. Vatari y croyait toujours pour peu de chose. Sa seule amie débordée par son enthousiasme...
Le regard de la Twi'lek passa dans l'angle de la rue, sur ce couple. Ils remplissaient les conditions. Mais ils ne l'adopteraient jamais. Comment imaginer qu'ils recueillent une jeune adolescente, non-humaine vivant dans la rue, pour l'emmener loin d'ici et prendre soin d'elle ? Gabriah ne supporterait pas un refus de plus. Ce rejet. Même si elle pouvait compter sur Vatari ensuite. Son amie ne la laisserait jamais tomber. Mais la douleur du refus... Elles devaient se plonger vers une option plus concrète. Des gens prêt à les accepter car ils avaient besoin de quelque chose. C'était tellement plus crédible...

— Alors on doit être sûr qu’ils nous voient ! Passe-moi tes crédits, et continue de guetter leur arrivée.
La jeune humaine expulsa une maigre poignée de crédit de ses chaussures abîmées. Les rassemblant avec les siens, Gabriah lui accorda un signe de tête avant de se mettre en route. Direction le marché. Sa destination en tête, les divers étals n'étaient plus qu'un flou brumeux le long de sa progression. L'impatience brulait ses pieds, tandis que le marchand l'examinait de haut en bas. Les yeux luisants de Rodien passait d'elle à ses crédits. Gabriah et Vatari n'avaient jamais versé dans ces arnaques. La Twi'lek avait fait jurer son amie. Pas question de finir comme maman en prenant ces risques. Balayant ce qui restait de sa mère après le passage d'un groupe d'humains revanchards, elle s'étonna des produits que le marchand Rodien lui tendit. Il baragouinnait quelque chose dans son dialecte. Gabriah avait plus important à faire. Sa course effrénée la fit retrouver la jeune adolescente humaine, pour la conduire jusqu'à l'étang de dépôt au détour de la ville basse.

— Donne-moi tes vêtements, on va devoir tout laver en même temps sinon ils n’auront pas le temps de sécher, lui ordonna-t-elle. Dépêche-toi Vat !
Les deux jeunes adolescentes s’activaient. Elles se chargeaient d'abord de leur vêtements, faisant péniblement leur lessive dans cette eau usagé déjà moussante des produits quelles y avaient déversé en quantité. Avant de passer à l'effort maximal sur leurs corps gras. Pas le temps pour les plus petites tâches. Il fallait sentir bon, et avoir l'air propres et soignées. Agréable à l'oeil. Si une telle chose était possible... Vatari en doutait souvent, plus qu'elle. Mais ce n'était pas son amie qui devait surveiller ses arrières lorsqu'elle se trouvait seule dans les rues. Déjà trois fois ce mois-ci que des groupes d'hommes avaient tenté d'abuser d'elle en la coinçant la nuit tombée.

— Tu crois qu’ils vont nous voir, cette fois ? s’inquiéta la jeune humaine.
— J’en suis sûre, lui répondit-elle, sûre d'elle. Fais-moi confiance.
Gabriah y croyait. Elles se démarqueraient des autres parmis la foule. Ces gens aimaient l'ordre, le soin et la discipline. Les légendes étaient vraies. Après s'être partagées la seule serviette propre qu'elles s'étaient achetée, les deux jeunes adolescentes s'efforçaient d'essorer leurs vêtements. Toujours humides une fois enfilés, mais ça suffirait. L'attente terminait de les sécher. Car elle s'éternisait... Selon l’estimation de la mémé du marché, le convoi aurait du passer depuis un moment déjà.
— Tu es sûre de ce qu’elle t’a dit ? s'inquiéta la Twi’lek.
— J'suis pas stupide hein ! se défendit-elle.

Il fallait qu'elle le prenne pour elle, comme à chaque fois. Vatari n'avait pas besoin d'être comme ça. Pas avec elle. L'arrivée de dizaines d'autres enfants mis un terme à leur début de dispute. Signe que le convoi allait passer. Et le voilà... Une grande et large navette lourde, entourée de deux speeders plus léger. S'arrêtant au milieu du terrain vague, la porte s’ouvrit. Un homme immense, d’une carrure exceptionnelle et sans commune mesure, en sortit. Il éclipsait même jusqu’au soleil qui n’était pas encore bien haut dans le ciel. La jeune Twi’lek écarquillait les yeux. Jamais elle n’avait cru cela possible. Mais ce n’était pas un homme. Il était bien plus. Un titan, avec une cuirasse. Gabriah distinguait le nuage rouge sur sa cape aussi sombre que son armure.

Le bruit de cris des autres enfants s'interrompit lorsqu'il posa le pied à terre. Tous savaient déjà comment les choses se passaient ici. Le titan cuirassé exigeait un silence total. Et s’il ne l’obtenait pas, il repartait sans ajouter le moindre mot. Ce silence pesant, renforcé par les tintement de son armure, donnait l'impression d'un rituel. L'attention de son casque effrayant balaya la foule. La main tremblante de Gabriah se calma une fois logée dans celle de son amie. La douceur du contact la réchauffa.

— Toi, fit-il d’un voix sombre.
Gabriah n'y croyait pas, dépassée par la surprise. Elle ? Sélectionnée parmis d'autres ? Choisie, et non mise de côté ? Papa, maman, et tous les autres... Seule Vatari ne l'avait jamais rejetée. Mais ses pieds s'enfonçaient dans la terre. Le titan cuirassé renouvela son geste, impatient. Une poigne apaisante se referma sur son poignet. Gabriah se tourna vers son amie, la poussant à la lâcher. Pas de tristesse, ni de jalousie. Ses lèvres s'étiraient à une trentaine de centimètres de son visage. Heureuse pour moi. La promesse qu'on s'était faite... Si jamais l'une d'elle avait la chance de quitter Prekold pour de bon, elles s'étaient engagées à se laisser une dernière image. La plus belle possible, pour emporter une part de l'autre dans leur cœur. Les douces lèvres de Vatari remuaient, mais Gabriah n'entendait plus rien.

Suivant le geste de son amie, la jeune Twi'lek se mit en marche. Chaque pas en direction de cette navette l'éloignait de la seule personne pour laquelle elle n'avait jamais importé. Le prix à payer, pour une nouvelle vie, loin de ce monde perdu. Un regret joyeux l'animait. Une réjouissance triste l'approchait de ce titan cuirassé. Sa main de déposa dans l'immense poigné qu'il lui tendait. Son dernier regard en arrière fut repoussé par la puissance se dégageant de cette main démesurée. Le son qu'émettait les speeders une fois dans les airs lui révéla qu'elle était déjà partie. Elle se sentait microscopique face à ce qui se dressait devant elle.

— Comment t’appelles-tu ? lui demanda le titan cuirassé d’une voix rauque.
Gabriah tentait de se reculer pour trouver ses yeux. Son cou levé ne suffisait pas, il était trop haut. Mais comment bouger ? Lui, il...
— G-Gabi, expulsa-t-elle à mi-voix.
Ses mains le débarrassèrent de son casque, pour révéler un crâne sombre et sans cheveux.
— Comment ? relança-t-il une fois son visage découvert.
— Gabriah, finit-elle par dire en se raclant la gorge.
— Bienvenue, Gabriah. Je suis Brogus. Tu as de la chance que je t’ai repéré, pas très grande comme gamine.
Comment l'avait-il remarqué alors ? Pourquoi surtout ? Pas pour sa taille donc. Cela allait poser problème ? Allait-il la ramener sur Prekold ?

— C’est parce que je suis bien soignée ? demanda-t-elle, hésitante.
— Que dis-tu ? fit-il dans un foncement de sourcils effrayant.
— C’est pour ça que vous m’avez choisie ? risque-t-elle malgré tout.
Sa bouche se tordit étrangement. Il posa un genou à terre. Gabriah pouvait le contempler sans se faire mal au cou à présent.
— Tu comprendras bien vite pourquoi tu as été choisie par l’Aube Rouge, déclara-t-il. Et tu devras te montrer à la hauteur…
Sa voix vibrait contre sa poitrine. Une chaleur incroyable... Il était différent. La peur se trouvait ailleurs à présent. Pourquoi même avait-elle été présente ? Sa peau sombre, bardée de cicatrice. Ses yeux presques opaques, mais qui exprimait un fond de solitude. Il avait besoin que quelqu'un le comprenne lui aussi. Que personne ne le rejette plus. L'Aube Rouge l'avait accueillit. Comme elle à présent. Mais lui... Brogus. Prononcer son nom dans son esprit évoquait quelque chose d'attachant. Rien ne lui arriverait plus jamais tant qu'il se trouvait auprès d'elle.

D'où provenait le sourire que cette jeune Twi'lek lui témoignait ? Cette... Douceur ? Un geste simple, candide, d’une enfant n’ayant connu qu’une vie de misère. Incapable encore de saisir la noirceur de l'être se dressant face à elle. Un instinct combattif dissimulé. Qui ne laissait rien l'abattre pour de bon. Brogus ne voyait que cela, ses lèvres s'étirant en retour. Cette certitude le réjouissait. Depuis toujours, son instinct lui avait témoigné cette justesse sans faille. Refuser de l'écouter, et les malheurs se présentaient. Depuis que son Seigneur l'avait aidé à s'élever, ces manquements se résumaient à de l'histoire ancienne.

— Je crois avoir fait un très bon choix cette fois, se satisfit-il.
Brogus Kast ne se trompait jamais lorsqu’il détectait le potentiel chez les jeunes orphelins. Très peu parvenaient à survivre aux épreuves. Il fallait patienter pour le savoir. La formation débuterait au plus tôt. Et ensuite, les épreuves de sélection. Seuls ceux en mesure de pourfendre leurs camarades durant le rituel de décimation prouveraient leur valeur. Digne de commencer la phase de spécialisation à ses côtés. Pour intégrer le futur corps d'élite de l'Aube Rouge. Ces jeunes abandonnés avaient désormais la chance de servir une grande cause. Ou de mourir en essayant.


*****


La réalité la rattrapait. A mesure que ces souvenirs s'estompaient, Gabriah retrouvait la pleine mesure de son environnement. Des murs de permabéton renforcés, et le bourdonnement familier de cette grille d'énergie la séparant du reste de ce bâtiment. De la liberté. Pendant combien de temps s'était-elle absentée ? [i]Ah, lui,
songea-t-elle en resituant celui qui se trouvait de l'autre côté de sa prison. Cet idiot de joli-coeur, servant de la Nouvelle République, persistait à venir lui parler. Lui poser encore et toujours les mêmes questions, espérant une issue différente à leur entretien. Que croyait-il vraiment obtenir d'elle ? Cette morue de Kyrsta se trouvait dans leur camp, et leur avait fourni nombre d'informations. Gabriah ne possédait plus rien, aucune monnaie d'échange à agiter. Varier ses réponses, se murer dans le silence, les invectiver... Elle avait déjà tout essayé. Sa situation ne changeait pas. De même que les visites du joli-coeur. Il venait moins fréquemment qu'au début, mais il n'abandonnait pas. Son simple visage la plongeait dans une spirale de douleur.

La Twi'lek connaissait bien un autre homme capable de telle discipline. Celui dont elle était tombée amoureuse. Même à lorsqu'elle était trop jeune, à une époque où elle ne comprenait pas encore ce qu'était l'amour. Tous les coups de passages, envoyée en mission, ne faisaient jamais passer le visage de Brogus. Son Brogus. Elle n'avait toujours songé qu'à lui lorsqu'elle couchait avec un autre. Pour s'infiltrer. Soutirer des informations. Ou simplement apaiser cette démangeaison que Brogus lui avait infligé, la repoussant pendant des années. Avant d'enfin céder... La captivité n'importait pas. Gabriah ne le reverrait plus jamais. Cet idiot de la Nouvelle République avait insisté pendant des semaines, avant qu'elle ne cesse de croire à des mensonges pour la manipuler. Typique protocole de ces tyrans. Mais lorsque le joli-coeur avait déposé la cuirasse ainsi que le manche de l'épée d'énergie de son amant devant elle... Gabriah se maudissait encore d'avoir versé une larme devant ses ennemis.

— Je vous ai dit tout ce que je savais ! insista de nouveau la Twi'lek.
— C’est moi qui en jugerais, rétorqua Crail. Alors on va y revenir, encore une fois. Je veux tout savoir sur ce Jorke.
Crail se doutait qu’il ne pourrait rien tirer de plus de sa prisonnière. Mais laisser les choses au hasard ? Elle constituait leur seule source d'information directe à présent. Pendant des années, Gabriah avait baigné dans les opérations clandestines de l'Aube Rouge. Plus profondément que Kyrsta, qui n'avait plus rien à offrir. Mais l'amante de ce Brogus en savait long. L'amante du meurtrier d'Alana... Ses dents grinçèrent en silence à cette évocation. Crail se trouvait privé de l'occasion de le confronter. Conscient que le titan cuirassé n'aurait fait qu'une bouchée de lui, mais le sentiment gonflant dans son estomac l'entendait différemment. Dire que cette Twi'lek était tombée amoureuse d'une ordure pareille... De quoi utiliser des leviers émotionnels. Crail se fia de nouveau à son discernement analytique pour chasser le superflu de l'émotionnel. Gabriah avait été en contact d'informations sensibles. Le filtrage précautionneux de Maul pouvait être contourné.

— Seth Jorke, commandant en chef des forces insurrectionnelles de l’Aube Rouge, reprit Gabriah d’un ton on ne pouvait plus frustré. Ancien narco sous les ordres du seigneur Maul. L’un des seuls survivants de la purge avant de créer l’Aube Rouge. Notre seigneur lui avait fait une offre concrète. Du genre qui ne se refuse pas, précisa-t-elle. Chargé d’opérations clandestines visant à saper l’influence et la politique galactique de la Nouvelle République. Depuis que nous nous sommes révélés, nous avons coupé presque tout contact avec son unité. Je n’ai plus aucune information sur lui depuis. C’est bon ça suffira ?
— Votre petit ton ne me plaît pas…
— Quoi, tu préférerais que je sois toute triste, docile comme l’autre traînée de Kyrsta ? grinça-t-elle.
— C’est grâce à elle que vous êtes encore en vie, rappela Crail. Drôle de manière de juger votre sauveuse…

Sauveuse ? s'indigna Gabriah. Comment osait-il ?! Si elle ne s'était pas retournée contre eux, Gabriah se trouverait toujours dans les bras de son Brogus, se délectant du goût de sa langue dans sa bouche, et de son battement de cœur synchronisé au sien ! Cet afflux électrique qu'elle ne connaîtrait plus jamais...
— Non mais je rêve… Vous ne savez rien du tout !
— C’est parce que vous ne nous dites rien, lui opposa-t-il avec un calme enrageant. Vous n'ignorez pas qu'une fois votre organisation détruite pour de bon, l'heure de votre jugement se présentera. Vos actes, assassinats de représentants de la Nouvelle République, entre autres choses, ne pourront être effacées. En particulier si vous vous échinez à repousser les mains tendues. Il en sera terminé de ce confort-ci, pour connaître un pénitencier moins paisible. Et il sera trop tard pour les regrets.

Le joli-coeur était loin d'être stupide... Évidemment que sa situation demeurait vivable ici, même sans liberté. Mais à quoi bon ? Elle pouvait être jetée au fond du caniveau, en quoi cela importait ? Les échanges avec cet idiot constituaient le seul instant où elle se souvenait d'être encore en vie. Une certaine chaleur émanait du joli-coeur. Gabriah ne le haïssait pas. Il incarnait tout cet ordre, l'autorité qui avait délaissé le monde où elle avait grandi. Mais il sortait de la case serviteur inconditionnel de la Nouvelle République décadente. La manière dont il sortait du lot... Gabriah ne trouvait pas les mots, mais le lien ne laissait aucune place au débat. Et même s'il ne comprenait rien à rien, c'était toujours mieux que parler aux autres. À Solo, qui l'évitait fort heureusement.
— J’ai déjà tout dit, répéta Gabriah en insistant. L’Aube Rouge m’a recruté lorsque j’étais une jeune orpheline. J’ai été entraînée durement, et j’ai intégré l’escouade des opérations spéciales. Et puis vous êtes arrivés.
— J’ai déjà entendu ce discours…
— Alors pose des questions différentes, joli-cœur. Si tu crois m’impressionner…

Crail ne supportait plus ce ton de défiance. Cela ne servait pas ses objectifs. Mais depuis le retour de ce temple... Crail pesta. Est-ce que lui aussi avait perdu quelque chose à cause du décès d'Alana ? Alana... Le ressort parfait à utiliser.
— Je sais. J'imagine que pour vous faire de l'effet, il me faudrait un sadisme un peu plus prononcé.
C'était comme si ces mots avaient piqué le visage de la Twi'lek.
— Je t’interdis de parler de mon Brogus de cette façon ! lança-t-elle d’un ton acerbe, mais dont la mélancolie transparaissait. Comment quelqu’un comme toi pourrait comprendre…
Même cette envie de la faire payer, Crail s'en désintéressait. C'était idiot. Il évitait cette voie en temps normal. Pour contempler cette jeune femme... Touchée. La sincérité émotionnelle émanait de sa réaction. Une dureté pour dissimuler le creux à la place du cœur. Elle aimait toujours cet animal, même mort depuis plusieurs mois. À ne plus savoir qui elle était, déboussolée.

L'arrière goût amer se rappela à lui. Lorsqu'il avait apporté les effets personnels du titan cuirassé sous les yeux de Gabriah. Le but de lui faire accepter la réalité atteint, Crail s'était sentit sale, honteux. Cette tueuse lui avait renvoyé l'image d'une gamine abandonné par la seule personne dans sa vie. Pas si éloigné de ce que Kyrsta lui avait déjà renvoyé. Et il était responsable de cette humiliation sadique cette fois. Faire souffrir en piétinant les sentiments des autres ne lui ressemblait pas. Mais cela s'était produit.
Lui aussi recevait la visite de certains visages dans ses songes parfois. Celui d'un Ithorien par exemple. Son meurtre ne lui servait plus de leçon, il empruntait de nouveau ce chemin, oubliant ses valeurs devant l'horreur de cette guerre. Il était temps qu'elle se termine au plus vite, sans quoi...
— Je comprends bien plus que vous ne le croyez, reprit Crail, ne retenant plus son ton d'un calme apaisant. Cela ne changera rien. Vous pouvez toujours demander un entretien avec moi si vous le désirez. Mais sinon... Je ne peux plus rien pour vous.
Crail tourna les talons, se réjouissant d'avoir retenu un "désolé" qui aurait été de trop.

Gabriah le contempla sortir de son champ de vision, la démarche peinée. Elle aurait peut-être pu compter sur lui. Lui parler, s'ouvrir. S'ouvrir comme une sale gourgandine, quelle idiote tu fais. Ce quelle désirait... Au moment où elle l'avait enfin compris, elle l'avait perdu à jamais. Sans Brogus, son existence ne possédait plus le moindre sens. Mais la volonté d'en terminer la fuyait. Même lorsque Gabriah tentait de l'invoquer. Une farce du destin, une ironie du sort, une blague de mauvais goût. Celui qui lui manquait était également le responsable de son désir de repousser la mort. Son instinct de préservation demeurait un conditionnement trop bien ancré pour le dépasser. Un comportement automatique. Son malheur, sa désespérance, toutes les douleurs de la galaxie... Un poids bien trop léger face à un moteur inconscient, incompressible. Se raccrocher à la vie. Un châtiment des plus cruel…
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Messagepar mareva_mae » Dim 23 Avr 2023 - 20:02   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Chapitre lu, et mon retour va être bref, c'est un des tes tous meilleurs pour moi :D

La discussion entre Luke et Leia était poignante (enfin une utilisation que j'ai trouvé juste du deuil de l'enfant de Leia), puis sa douceur avec Krysta était admirable. J'ai l'impression d'enfin trouver en ta Leia quelque chose auquel m'accrocher et qui me rappelle celle dont je suis amoureuse depuis l'enfance, résolue mais bienveillante.

Le passage avec Gabria était presque en trop, je n'en avais pas besoin pour comprendre ce qu'elle ressent lors de son entretien avec Crail.

Mais vraiment un excellent chapitre, qui m'a beaucoup plu, bravo :lol:
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Messagepar Loucass824 » Dim 23 Avr 2023 - 23:54   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Merci pour ton retour, et content que tu aimes !

Beaucoup d'ailleurs ! Je ne m'y attendais pas à ce point pour être honnête... Lol après, je sais que les passages forts en émotions vont davantage fonctionner sur toi comparés aux chapitres où je me fais plaisir sur la castagne ou du combat corps à corps par exemple ! Lol mais sachant que ma Leia se plaçait sur des bases éloignées de ce que tu apprécies, je ne l'avais pas vu venir. Car pour moi, elle se trouve toujours sur ces bases en définitive. Ce côté se mettre en retrait pour le bien être des autres. Comme elle le fait depuis Han avant mon tome 1. Ici, elle soutient tout le monde, alors même que personne ne semble vraiment présent pour la soutenir. Les autres l'en remercient, mais les faits sont là. Même son fils se coupe un peu d'elle, et elle s'évertue à rester là pour les autres en se négligeant. Et pour l'allusion à la perte de son enfant, je trouvais que ça partait de la même lignée également, du point de vue de Luke. Qu'il se permette d'évoquer cela presque sans gêne dans le tome 2. Ici, il se rend simplement compte qu'il s'est priorisé dans ses pensées qui sont sorties sans réfléchir.

Mais tant que c'est poignant, moi je suis comblé ! La dynamique où chacun estime que c'est l'autre qui est indispensable, ou même que Leia se néglige sur le plan émotionnel, je pensais justement que cela aurait pu moins passer. Encore davantage avec Kyrsta, qui a tué son Han ! Lol mais c'est très satisfaisait de voir que le comportement peut paraître naturel et pertinent malgré un ancrage/frein aussi dur. Car à l'opposé, il y a Lando qui lui n'a toujours pas pardonné à Kyrsta par exemple. Mais tel que je l'imagine, Leia a besoin de tout ça. Son moyen à elle de ne pas flancher, c'est justement d'être présente pour les autres. Se sentir utile comme ça. Que c'est de là qu'elle tire sa force. En espérant ne pas trop casser ton impression du coup, en croyant que j'ai changé mon fusil d'épaule à son sujet... Lol mais il demeure toujours ce prisme un minimum égoïste de l'être lorsque j'imagine les persos.

Après, peut-être accroches-tu moins avec Gabriah ? Elle est moins développée de base. Du coup, c'était l'occasion ici. Mais presque avant tout de placer du worldbuilding en terme de contexte géopolitique et social. Qui va davantage être un enjeu dans ce tome. Du coup, on continue de voir comment l'Aube Rouge a fait pour gagner des partisans, des soutiens et des effectifs. Comment ils ont fonctionné. Comment des gens peuvent accepter de les rejoindre. L'exemple avec Gabriah, les gens laissés pour compte, n'ayant aucun espoir dans la vie. Montrant que le régime et ce qu'il n'a pas réussi à faire peut avoir une part de responsabilité. Ce genre de choses, sans pour autant trop en dévoiler non plus. Il y aura bien ce qu'il faut le moment venu à ce sujet... Lol

Mais voilà, c'était presque davantage cela en premier lieu que planter une relation de développement. Mais aussi montrer où Crail se trouve. La trace que le combat continue d'avoir sur lui. Il a flanché durant le tome 2, réussissant à ne pas sombrer. Mais ici encore, il remarque que la menace d'être englouti est toujours présente. Devant la douleur de la mort d'Alana, il est prêt à aller loin et faire des choses qui ne lui ressemblent pas. Je pose mes petits pions un peu partout, traçant déjà les lignes des arcs qui se poursuivent, et ceux qui arriveront plus tard... Lol

Encore merci pour ton retour !
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Messagepar ShamanWhills » Lun 24 Avr 2023 - 11:22   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Chapitre lu hier!

J'ai bien aimé ce chapitre. Trois grands axes qui en ressortent: Les jumeaux, Kyrsta et Gabriah:

-Tu as encore une fois bien marqué l'impact de la mort d'Alana sur Luke et que cela a créée des conséquences sur plusieurs plans. Je ne m'étais pas attendu à ce que même ses entraînements Jedi soient atteints (sa méditation qui ne fait plus effet). C'est très bien mené et Leia le soutient comme elle le peut, réussi à s'accrocher, à empêcher son frère de sombrer. Comme il dirait: "ma mère avait cette force... et ma soeur l'a aussi" :jap: :transpire: (on sait tous que Padmé a raté le coche envers Anakin :transpire: )

-Kyrsta: utiliser la chambre comme soupape de sécurité était bien vu parce que je ne l'avait pas vu venir. Je pensais sérieusement qu'elle allait grave sombrer mais à un point au-delà de tout sauvetage possible. La chambre comme soutient plus Leia qui continue à lui tendre la main sont ce dont la Twi'lek a besoin et c'est très bien trouvé. Il y a de l'espoir malgré son état. Elle n'est pas en danger...

-Gabriah: très surpris que tu nous présentes son passé et on comprend mieux sont fort amour pour Brogus: plus que ce sentiment, il était quasiment son sauveur, comme Qui-Gon pour Anakin (même si la Twi'lek n'était pas une esclave). Elle lui doit tout en fait mais la mort de ce dernier l'a rendu à nouveau dans cette situation: pauvre, seule, abandonnée... et en plus de cela, jalouse de Kyrsta qu'elle considère toujours comme une traitre. Contrairement à cette dernière, elle refusera à coup sure le cadeau qu'a fait la NR pour Kyrsta. Trop attachée à Brogus, rejoindre la NR serait de la trahison envers son amoureux décédé, un non respect de tout ce qu'il a fait pour elle... On le voit très bien face à Crail dont je n'ai pas compris pourquoi elle l'appelle "joli-coeur"? Pour moi c'est du flirt or la Twi'lek n'est pas dans le bon état d'esprit pour jouer à ça... à moins qu'elle veuille se moquer de l'humain, je trouve bizarre cette manière de faire.

Pour terminer, un petit mot sur ce dernier:

-Je ne sais pas ce qu'il attend vraiment à vouloir la faire craquer d'abord par les sentiments en lui apportant les affaires de Brogus et ensuite en lui faisant répéter en boucle tout ce qu'elle sait. Gabriah ne tombera pas dans le piège, on le sent donc je ne comprends pas cette insistance de la part de l'agent. Qu'est-ce qu'il veut vraiment au fond? :think:
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Messagepar Loucass824 » Lun 24 Avr 2023 - 17:14   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Merci de ton retour, et content que tu aimes !

Merci ! En partant de ma base sur Luke, je voulais montrer que la blessure de la perte affective s'additionnait à autre chose également. Maul l'a détruit en quelque sorte. Montrer que certes, le Zabrak a perdu. Mais "le vainqueur n'est-il pas celui qui lit au delà du présent ?" Dans quelle mesure l'Aube Rouge, même presque défait, a fait du mal aux protagonistes. Luke, pourtant extrêmement convaincu de ses croyances, ne parviens plus à s'y plier, perturbé jusque là. Maul lui a tout pris. Enfin, pas tout, parce que oui, il a encore Leia, et c'est énorme ! Même s'il a du mal à s'en rendre compte.

A la base, Luke est un "proto-Jésus" comme je le vois. Un transcendeur de haine. Mais après la perte de sa femme qu'il a eu beaucoup de mal à dépasser, celle de Han alors qu'il n'était pas présent, puis sa fille... Il manque de force. Il s'efforce de ne pas sombrer dans la haine ou le ressentiment, mais c'est comme si cette volonté le retrouve au moment de ses méditations. De maintenir le cap, mais pour cela, il faut beaucoup de force de caractère pour tenir droit. Et là, il ne peut plus. Il avait pu le faire dans l'épisode 6 car il était à son apogée de convictions presque. Il pouvait sauver ses amis et ce qu'ils représentaient. Ici, en dépit de tout, il n'a pas réussi. Le côté un peu tragique d'être un Jedi surpuissant, mais impuissant face à ces drames. C'est ainsi que j'ai imaginé les choses pour lui.

Elle n'est pas en danger... La ligne n'est pas la loin d'être franchie tout de même ! Lol c'est que, comme pour Gabriah, les protocoles d'entraînement de l'Aube Rouge aguerrissent leurs combattants à un stade très avancé. Le suicide car ils sont désespéré et ne veulent plus vivre est difficile pour eux. Car on leur a tellement appris à développer leur instinct de survie, que face à n'importe quoi, leur chair est beaucoup trop conditionnée. Comme je dis souvent, la force d'un conditionnement, c'est de ne plus sentir qu'il est à l'œuvre. Kyrsta y à songé à mettre fin à ses jours, mais même cela elle n'y parvient pas. Elle survit comme elle peut, jour après jours. Après, chacun peut avoir sa lecture des évènements. Cette chambre peut être perçue comme une sorte de bouée, c'est possible. Mais si elle se rattache à cette bouée, car elle ne sait pas nager, est-ce que cela l'aide vraiment ? Elle n'apprendra jamais à nager si elle s'y cramponne non ? Mais dans le même temps, parfois, dans la vie, on a besoin de juste se raccrocher à cette bouée, car on ne parvient pas encore à apprendra à nager. Bon, tu fais ce que tu veux de mon analogie personnelle, mais c'est l'esprit. Lol

Pour Gabriah, c'était surtout que Brogus, plus que la sauver, l'a remarqué. L'a trouvée digne d'intérêt, d'exister. Alors que jusqu'ici, sa vie à la pauvrette n'était pas bien rose. Les gens délaissés comme elle sont déjà plutôt bien brisés à leur âge, donc qu'ont-ils comme perspectives ? Elle était parvenue à tirer quelque chose de cette horrible existence, mais elle l'a perdu et depuis, c'est la cata... Mais comme j'ai dit, même si elle n'a plus rien, abandonner et mettre fin à ses jours ne se pose pas pour elle. Même si une partie d'elle aimerait pour se libérer de tout ça. Quand tu as survécu à des entraînements et des épreuves qui aurait brisé n'importe qui, pour conditionner ton rapport à la survie, l'instinct de ta chair élude tout ça. Après, il est exclu qu'elle rejoigne la Nouvelle République de base. Kyrsta n'avait qu'ôté la vie de Han en définitive, "rien de plus". Gabriah est une assassin, avec un beau compteur à son actif. Elle peut amoindrir son cas, mais sa liberté... De toute manière, elle ne se bat pas pour cela. Car pour elle, à quoi bon être libre ? Ça n'a plus tant de valeur.

Quand elle dit joli-coeur, c'est une manière de déstabiliser son interlocuteur en réalité. Elle sait s'infiltrer, elle a déjà du user de ses charmes pour atteindre une cible par exemple. Donc c'est une manière de gérer la distance dans une joute verbale. Montrer qu'elle n'est pas affectée, dissimuler sa faiblesse. Pour Kyrsta, je pense que c'est sa manière de la tenir responsable de ses malheurs. Et ce qu'elle lui renvoie. Est-ce quelle l'envie ? C'est possible, mais en tout cas, Kyrsta lui révèle une femme qui a repoussé la voie de son conditionnement. Gabriah ne parvient pas à se défaire du sien, alors que Kyrsta a justement réussi. Elle lui renvoie son propre échec, ses défauts. Du moins Gabriah perçoit les choses ainsi, car en définitive, Kyrsta lui renvoie plutôt un moyen de s'en sortir, de tout ce qui peut la blesser. C'était davantage cela que je voulais montrer.

Pour Crail, oui, que veut-il au fond ? Lui aussi est un peu perdu. Une part de lui demeure pleine de conviction humanistes. Tout comme il l'avait fait avec Kyrsta, il refuse de ne pas tendre la main si les personnes veulent s'en sortir. Il refuse de capituler et oublier ses convictions et ses valeurs devant l'horreur. Mais une part de lui a besoin d'extérioriser sa douleur intérieure. Une pulsion à l'humilier un peu, qu'il déteste à propos de lui-même. Mais même si on est un type bien, on reste humain. La peine nous fait ressentir des choses négatives. Faut-il simplement les éluder par principe moral ? Ou plutôt les accepter, car elles font parti de nous ? Plus que chercher des infos, peut-être que Crail cherche des réponses sur lui-même et les évènements, plus que pour la guerre en elle-même. S'en rend-il compte ? Peut-être est-il trop embrumé par tour cela... C'est pour poursuivre dans ce côté les persos sont perdu dans tout ça.

Encore merci pour ton retour !
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Messagepar Loucass824 » Ven 28 Avr 2023 - 16:25   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Bonjour à tous ! On a déjà abordé Seth Jorke, le nouveau leader de ce qu'il reste de l'Aube Rouge. Mais qui est-il vraiment ? Il est temps de découvrir de quelle manière il occupe ses journées. Et à quel point le bougre est vilain... Ensuite, on repasse faire un tour auprès du GSP, pour terminer un chapitre sur une note un peu plus douce pour une fois...



Chapitre 4





— Patron, ils sont tous là ! toqua une voix masculine qu'il connaissait bien.
Seth Jorke déplia ses longs segments hors de son fauteuil luxueux, avant de se présenter face à la glace devant lui. Cette dernière lui renvoyait l'image d'un humain grand, mince et élancé. Son costume bordeau cintré était surmonté d'une fine cape où figurait toujours un nuage rouge sur fond noir. La raie de ses cheveux gominés bien placée sur le côté, révisant l'alignement de ses sourcils. Avant dépoussiérer des manches déjà comme neuves. Tant qu'il se trouvait seul dans son bureau, le nouveau leader de l'Aube Rouge pouvait laisser son attention maladive aux détails s'exprimer sans gêne. Pour retenir cette habitude devant ses hommes. L'intérêt même de renvoyer cette image. Costume hors de prix, soigneusement choisi pour combler la prestance d'un physique somme toute banal à l'origine. L'idéal de montrer qu'il n'était qu'un homme peu assuré prompt à compenser sa moindre faille. Rien de tel que les apparts de luxe affichés, pour dissimuler son intelligence manifeste l'ayant mené jusqu'ici. Là où personne ne l'avait cru capable d'arriver.

Sans renier d'où il venait au fond de lui. Durant sa jeunesse,
Jorke s'était plié aux codes de son milieu. Claquer le moindre crédits dans les gadgets derniers cris ou vêtements à la mode dans les cercles criminels. Suivre les tendances. Montant en grade en tant que narco, il avait ensuite soigné son apparence. Jusqu'à se tailler la réputation d'un homme assoiffé de luxe compensatoire mal choisi plutôt que d'être un businessman dévoué. Mais un homme puissant l'avait repéré. Décelé son potentiel. En mesure de voir au delà. Que Seth Jorke contenait son ambition, pour qu'elle ne le dévore pas comme tant d'autres. Un non-humain mythique à la tête de son propre cartel l'avait contacté, avec un besoin d'hommes capables de gérer des pôles entiers. Seth Jorke s'était rendu à cet entretien avec l'intention de refuser, préférant travailler pour lui seul avant tout. Mais la prestance de Maul avait bouleversé sa galaxie. Il habitait chaque pièce où il se trouvait par sa seule présence, sans aucun effort. L'humain n'avait jamais connu cela. Il était conquis. Ce Zabrak ne ressemblait à nulle autre.

Seth Jorke était devenu un nouvel homme. Sachant se comporter et se vêtir avec goût. Maul lui avait apporté une capacité de discernement, une sagesse même, le rendant bien meilleur. Une loyauté indéfectible, rejoignant ensuite le Zabrak dans sa croisade contre la Nouvelle République. Ces considérations politiques ne l'intéressaient guère. Pour Jorke, seuls les crédits, la position et le pouvoir comptait. Avec l’opportunité d’en jouir autant que possible, de profiter de la vie et de ses plaisirs, nombreux et variés. Le seigneur Maul lui avait offert ce don d’anticiper les évènements, le goût de percer les secrets de ses subordonnés. Mettant à profit son problème de confiance envers ses hommes. Il se devait de tout connaître d'eux. Les cerner, obtenir un levier pour les manipuler au besoin. Connaître leurs habitudes, leurs points faibles. Pour éviter que ce besoin de contrôle ne lui échappe. Et maintenir cette image d'homme digne et serein.

Sa contemplation, énième plongée dans ses souvenirs, ne lui apporterait plus rien. Il ouvrit la porte, saluant en silence le Dévaronien venu l'interpeller. Hando, son bras droit, seul homme digne de confiance. Ce que Jorke avait fait pour lui garantissait cette confiance. Il le conduisit jusqu'à la grande salle, arpentant des murs terreux à peine décapés. Une fois à destination, l'humain se dressa que une estrade, extension d'un poste surrélevé. Loin d'une disposition laissée au hasard. Cet entrepôt austère reconvertit en centre de commandement possédait à présent un début d'allure certaine. Jorke avait à cœur de soigner ses effets après tout. Un large groupe d’individu éparses se tenait devant lui. Choisis, sélectionnés pour une bonne raison. Leur réputation n'était plus à faire. Le regard de l'humain les balaya, ne trahissant pas la satisfaction qu'il ressentait.

Ronik, un assassin Twi’lek. Connu pour ses tendances sadiques, se laissant prendre au jeu lorsqu'il est trop en confiance. Irane Uresa, voleuse multirécidiviste. Humaine occasionnellement sollicitée par Blacktower pour leur opérations dans la Bordure. Triko et Vriko, deux frères Weequay. Des assassins notoires qui opéraient toujours ensemble. Cunderas, un pirate, renégat banni de son clan. Un type agile trouvant toujours un moyen de se faire sa place. Kalnar, un terroriste Duro. Spécialisé dans les attentats à la bombe, son compteur de morts comme seul ancrage dans la vie. Torke, un Falleen imposant. Meurtrier notoire passé professionnel par simple goût pour le métier. C'était plus ou moins la même chose pour les autres.

Tous les mêmes, se réjouit Jorke. Confrérie universelle, au sein de laquelle ils se confondent bientôt au bout du dixième meurtre. Leur langage corporel, façon de réagir aux mouvements brusques. La facilité avec laquelle ils basculent dans le désir de pourfendre le premier venu. Le goût du sang qui les animent. Et leur regard… Un sang froid, impassible, dont même la pire des horreurs n’altèrere en rien l’expression.
— Alors patron ? lui demanda son second.
— Pas mal Hando, dit-il sincèrement. Pas mal du tout même… J’avais cependant insisté pour que certains d’entre eux se trouvent au fait des capacités de nos ennemis. Je ne voudrais pas que tous s’enfuient au premier tour de passe-passe Jedi.
— Je n’ai pas oublié patron, rappela Hando en les désignant d’un geste discret. Il y a Aarogus, Jerner, et la grande Zeltronne là-bas. Ils viennent de clans ou de groupes qui ont fait face aux Jedi durant la guerre des clones.

Jorke salivait déjà. Une Zeltronne... Comme un hasard des plus heureux... Son appétance pour ces proches humaines exquises était connue de tous.
— Excellent. Amène-les moi dans mes quartiers une fois terminé ici.
Jorke ne s’inquiétait pas. Conscient qu’Hando ne le décevrait pas, même en constituant ce groupe en si peu de temps. Son second était plus petit que lui. Plus robuste également. Il n’était pas nécessaire de s’attarder sur cet homme pour comprendre que, sous ces vêtements nouvellement raffinés, se cachait un professionnel du corps à corps. Les stigmates... Cicatrices au visage, une corne partiellement brisée, les oreilles abimées, un nez déformé par plusieurs fractures. Un homme rompu aux imbrications violentes. Il s’était assagi au contact de Jorke, voyant en lui bien plus qu’un autre minion sans cervelle. Et à maintes reprises, Hando lui avait prouvé que cette intuition s’était révélée forte à propos.
Jorke s’avança, s’éclaircissant la voix avant de prendre la parole.

— Bienvenue à tous, déclara-t-il d’un ton fort et assuré. Je suis Seth Jorke, commandant en chef de l’Aube Rouge. Vous me connaissez pour la plupart de réputation. Pour les autres... Sachez simplement que tant que vous obéissez aux ordres et respectez mes consignes, vous n’aurez aucun souci à vous faire. Hando vous a certainement expliqué les raisons qui m’ont poussé à faire appel à des professionnels affutés tels que vous, fit-il en parcourant l’assemblée. Nous comptons à nos trousses une initiative appelée le Groupement Spécial des Protecteurs, créé pour stopper notre organisation. Mais ce GSP, comme on le nomme, ne compte pas s’arrêter là. Cette organisation n’aura de cesse de traquer les criminels et les hors la loi dans la galaxie. J’ai donc décidé de me préparer, débaucher les meilleurs avant que la concurrence ne le fasse. Je parle bien entendu de vous, précisa-t-il d’un léger sourire poli. J’ai de grandes ambitions, et vous serez tous gagnants à me suivre. Si c’est du sang et de la violence que vous recherchez, vous vous trouvez au bon endroit. Si ce sont les crédits, vous n’aurez pas à vous plaindre non plus. Installez-vous, et mettez-vous à l’aise.

Jorke fit un simple signe de la main avant de se retirer dans ses quartiers. Hando, son second, s’exécuta dans l’instant. Il descendit de l’estrade, pour interpeller les trois individus cité précédemment, les invitant à le suivre jusqu’aux quartiers de son supérieur. Ils obtempérèrent sans discuter, se dirigeant vers le bureau de Seth Jorke.
— Merci, tu peux nous laisser, fit Jorke une fois au complet dans son bureau.
Il attendit qu’Hando sorte, et prit la parole. Il préférait faire face seul aux nouveaux venus. Son seul jugement devait importer en premier lieu. L'humain se contenta de sa position assise sans inviter les trois assassins à faire de même. Faire savoir qui dirigeait les choses. Geste au premier abord inconscient, mais en réalité calculé à l’avance. Jerner, un humain plutôt bien bâti, envoyait le message d’une férocité toute contenue. Aarogus était un Nautolan. Il n’avait pas besoin d’envoyer un quelconque message avec sa carrure, effet renforcé par les tentacules retombant sur ses épaules. Une force physique était un atout, mais pourrait ne pas forcément suffire. Il suffisait de songer au souvenir de Brogus tombé face à des Jedi. Seth Jorke ne tomberait jamais sur un guerrier pouvant s'assoir à la table d'un homme comme Le Fléau.

Mais la troisième accaparait son attention. Dévorait déjà ses pensées plutôt. Une femme, longiligne, proportionnée, plutôt grande. Elle laissait trop peu de peau visible avec un pareil climat, l'empêchant de se délecter de cette teinte rouge sombre au delà de son visage. Mais ses courbes dissimulée ne pouvaient contrer l'imagination de l'humain. Elle a tout ce qu'il faut, là où il faut...
— Jerner, Aarogus, et… Je n’ai pas saisi votre nom, mademoiselle ?
— Gale, lui répondit-elle avec détachement. Juste Gale.
Personne ne pouvait se permettre pareille familiarité, surtout lors d'un premier entretien. Mais au lieu de l'exacerber, cette insolence lui plaisait. Son estomac fourmillait à la simple idée de la corriger comme il aimait le faire.
— J’ai ouï dire que vous possédiez les compétences nécessaires pour combattre des Jedi ?
Les deux hommes acquiescèrent d’un simple geste de la tête. Sobre, convenu. La créature à la peau rouge semblait décidée à développer son propos.

— Je n’ai jamais fait face à un Jedi directement, même si je sais comment faire, développa-t-elle. Ils sont puissants, mais avec les bonnes tactiques, ce ne sont que des adversaires comme les autres, une fois qu’on connait leurs faiblesses.
Les deux autres molosses à ses côtés se crispèrent. Étonnés de son impudence. La Zeltronne s'en fichait. Personne n’appréciait les minions qui s’étendait en palabres inutiles, certes. Mais Gale n'était pas une pauvre plante. Elle parlait lorsqu'elle avait quelque chose à dire. Et se taisait dans le cas contraire. A quoi bon dissimuler l'opinion qu'elle avait à son propre sujet ? Si elle se prétendait capable d'une chose, on pouvait la prendre au mot. Et si elle ne se sentait pas à la hauteur, elle le signifiait. Ce milieu manquait de simplicité. Cette manière de balancer une assurance bancale rien que pour l'image... C'était sans elle. Aucun intérêt. Il n'y avait aucune honte à avoir dans ce genre de métier. Mais c'était bien un truc d'homme et de ce qu'ils traînaient entre leur jambes ça...

— Bien, retint Jorke en masquant sa désapprobation. J’aimerais que vous formiez les non-initiés. Je ne vous demande pas de dévoiler toutes vos techniques secrètes, ancestrales, ou que sais-je encore, fit-il avec un dédain évident. Simplement, des tactiques simples et basiques, qui permettent de les acculer pour les avoir par le nombre et l’usure. Est-ce clair ?
— Ce n’est pas en si peu de temps qu’ils retiendront quelque chose…
Elle ne comptait pas se discipliner cette gourgandine... Jorke laissa passer un bref silence de mesure. Son geste intima aux deux hommes de sortir, avant de joindre ses mains sur la table de son bureau.
— Pas toi, Gale, déclara-t-il d’un ton acerbe. J’ai deux mots à te dire.
Il patienta que les deux autres aient quitté la pièce. Son silence le laissait se plonger dans son étude. Ces courbes vibraient jusqu'à son entrejambe. Tension à retenir. La conserver pour plus tard...

— Pourquoi vous ? lui demanda-t-il d’un ton feignant l’indifférence.
— Pardon ? s’étonna-t-elle ouvertement.
— Vous ne comprenez pas la question ?
— C’est plutôt son intérêt que je ne comprends pas, contra Gale dans la seconde.
Et voilà qu'elle continuait. Jorke balaya l'ordonnance lui brûlant la langue. Elle aurait pu refuser de se défaire de ses vêtements, et il était trop tôt pour cela. Si longtemps qu'il n'avait pu se délecter d'une telle beauté... Les femmes des autochtones n’étaient pas ce qui se faisait de mieux. Un simple moyen de satisfaire un besoin primaire, mais lui laissait cet arrière goût amer en bouche à chaque reprise. Celle-ci... Tout d'abord agir au sujet de son comportement. Le plaisir viendrait ensuite…
— Vous m’avez été chaudement recommandée, et semblez plus que capable. De la même manière que tous les autres ceci dit. Vous ne semblez pas le moins du monde intimidée. Je dirais même effrontée, glissa-t-il dans son sourire. Alors pour quelles raisons devrais-je vous garder ?

— Vous faites ce que vous voulez, lui répondit-elle, toujours sur le même ton. J’étais en manque de crédits et votre lieutenant m’a assuré que je me renflouerais en vous rejoignant. J’avais besoin d’un travail, vous aviez besoin de talents comme les miens. L’explication se suffit à elle-même, non ?
C'était au delà du rafraîchissement. Son cerveau se trouvait en ébullition sous l'action de la chaleur contenue en lui. Plus elle ouvrait sa grande bouche, plus l'humain imaginait des moyens acharnés de la lui remplir avec délice...
— J’en conviens. Même si elle frôle l’insubordination, j’apprécie votre honnêteté, ainsi que votre sincérité. Toujours plus que les compliments trop intéressés. Il n’y a rien de déshonorant à combattre pour les crédits. Pour la plupart, il est avilissant d’utiliser la violence autrement que pour ses principes. Je n’adhère pas à ce point de vue, étant moi-même un de ces hommes, précisa-t-il, avant d’ajouter. J’apprécie tout autant lorsque qu’un de mes soldats adhère à ce raisonnement. Encore davantage lorsqu’il l’assume et le revendique. Et si tout cela provient d'une jeune femme des plus charmantes, conclut-il d'un ton affamé.
Elle ne réagissait pas. Contenant ses pensées. Feignant de ne pas avoir saisit allusion si évidente pourtant, car elle n'était pas idiote. Pas question d'en rester là.

— Approchez, je vous prie, lui dit-il tout en s’installant plus confortablement dans son fauteuil, affichant un air carnassier.
Gale détestait cela. Se faire violence, ignorer ses propres injonctions. Pas le choix, pour s'exécuter, et garantir sa place ici. La Zeltronne demeurait consciente de pénétrer dans un registre qu’elle avait ardemment souhaité éviter. Ses pas se stoppèrent avant de se trouver à portée de main. Mais l'image demeurait... Ces installations vétustes n’avaient rien de bien particulier. Mais ce bureau empestait le luxe qu’elle avait appris à mépriser. Une couverture, comme s'il s'agissait d'un voile prévu pour cacher quelque chose d’odieux. C'était le cas. Probablement plus que ce dont Gale connaissait déjà au sujet de cet humain. Ces frissons lorsqu'elle le voyait, qu'elle entendait le son de sa voix... Jorke la dégoûtait. Il empestait le vice. La Zeltronne se sentait sale rien qu'à occuper la même pièce que lui.
— Eh bien, de quoi avons-nous peur ? fit-il sur un ton qui se voulait innocent.
— Je ne suis pas ce genre de femme, lui répondit-elle pour lui faire comprendre qu’elle avait bien saisi. Je suis une professionnelle. Je n’ai pas besoin de cela pour me faire bien voir de mes supérieurs. Si cela pose un problème, je préfèrerais vous quitter sans heurt, en termes courtois.

Vraiment remarquable, se réjouit Jorke. Gale était ce genre de femme possédant un physique bien trop avantageux pour ce corps de métier. Harmonieux, de même que les traits de son visage. Des pommettes bien hautes, une ligne de sourcils fine et symétrique. Des lèvres invitant à y goûter. Le tout figé sur cette peau glissant vers un rouge enivrant. Les Zeltronnes, au même titre que les Twi’leks, avaient cette réputation d’être définies comme des canons de beauté. Et selon l’avis de l'humain, il s’agissait bien plus que d’une simple réputation… Jorke ne comptait plus les Zeltronnes qu'il avait goûté dans sa vie. Cette dernier avait un faux air renvoyant à plusieurs anciennes conquêtes. Mais lesquelles, ça... Trop de temps passé en mission sur des mondes réglementés pour Maul. Moins d'accès à des mets succulents comme ce spécimen.

Son goût pour les Zeltronnes n'est pas une légende, songea Gale, agressée du regard. Jorke appréciait surtout les femmes capables de lui résister. Cela l'excitait, ce pervers narcissique... Malgré tout ses efforts, elle ne pouvait lui paraître plus séduisante qu'à cet instant. Constamment entourée d’hommes en proie à leurs plus bas instincts, dissimuler ses atouts devenait une habitude. Une tresse nattée, plutôt que de laisser sa longue chevelure brune libre. Des vêtements tactiques avec des poches utilitaires au niveau de la poitrine ou de son postérieur, pour casser l'harmonie des courbes. Couvrir le maximum d'épiderme possible, pour éviter la moindre invitation qui n'en était pas une. Pour un effet lamentable face aux plus vils de ces hommes... Croiser des mâles nobles ou honorables, Gale en avait fait le deuil en se vouant à sa tâche. Elle se trouvait animée d'une motivation bien plus profonde.

— Soit, restons-en là pour aujourd’hui, dit-il simplement en dissimulant sa déception. Veuillez indiquer à Hando que je l’attends. Vous pouvez disposer.
Elle le salua cordialement, avant de quitter la pièce sans cérémonie. Un panorama dont Jorke capta le moindre fragment, qui lui tiendrait compagnie le temps d'en découvrir davantage au sujet de cette créature. Ce postérieur bombé... Le bout de ses doigts fourmillait rien qu'à l'idée de le saisir pour y plonger son visage. Gale, avachie sur son bureau. À genou, en train de le supplier... Avec son consentement ou non, cela se produirait. Simple question de temps, fit-il en contenant le gonflement dans son entrejambe. Car j'obtiens toujours ce que je désire...

— Vous vouliez me voir patron ?
Hando. Je lui avais dit de passer, j'avais oublié...
— Entre. Tu as fait du bon travail, cette petite bande me plaît beaucoup.
Son bras droit avait travaillé d’arrache-pied depuis qu'il lui avait ordonné la constitution d’un nouveau commando. Sans parler des freins. Manque de temps, de moyens, ou même des contacts nécessaires ici pour cela. Et malgré tout, peu auraient fait mieux que lui. Et surtout, il se gardait de le rappeler. Hando n'était pas un idiot fini. Il avait conscience que Jorke lui demandait l'impossible. Mais ne s'en plaignait jamais. Le genre d'homme méritant des récompenses.

— Merci patron, sourit-il avec une fierté à peine contenue. Alors c’est le retour au business ? Terminé les conquêtes politiques et idéologiques ?
— Je crois qu’on peut dire ça, en effet. L’Aube Rouge est morte en même temps que Maul. C’était un bon leader, mais trop obséquieux et dogmatique, paix à son âme.
— Vous pensez que le GSP va mettre longtemps à nous retrouver ?
— Aucune idée… Le fait de revenir s’installer sur Jakku va nous faire gagner du temps. Jamais ils ne nous penserons capable de revenir s’installer si près de nos précédentes opérations, après notre dernier revers. Plutôt que nous cacher sous les radars, nous allons les attendre. Le temps que nos troupes s’habituent à travailler ensemble, nous leur donnerons un test grandeur nature…
— Ah… se satisfit Hando qui comprenait l’allusion. Conquête de territoire ? J’aime toujours la période où on déblaye la concurrence patron.

Et il n'était pas le seul... La pègre sur Jakku n'avait rien de féroce. Son talent tactique et décisionnel allait redéfinir la criminalité présente dans ce trou paumé. La bande rassemblée ici suffirait pour imposer une nouvelle oligarchie. Ce monde allait se voir offrir une criminalité de premier ordre, celle qu’un monde désolé méritait réellement. Une fois le contrôle verrouillé, les minions et autres reliquats de la concurrence rejoindraient ses rangs. Et Jorke disposerait à nouveau d'une armée complète. Qui manquerait certes quelque peu de discipline, mais bien structuré, son cartel établirait un paradigme inédit. Dommage que ce soit sur Jakku en revanche... Ces étendues de sable, qui s'infiltrait partout... Mais il fallait s'adapter, dans l'attente de jours meilleurs. Les mœurs étaient différentes, les femmes plus accessibles. Les civils plus aisément manipulables. Crédits, pouvoir, et l’occasion de les dépenser comme il lui plaisait. L’Aube Rouge était morte, mais Seth Jorke vivait plus fort que jamais.

— Je le sais bien. C’est pourquoi tu vas aller me faire un tour du propriétaire, établir un topo des forces en présences. Il faut actualiser nos sources de renseignements. Ne te préoccupe pas de nos nouvelles recrues. Ceux-là sont assez grands et capables pour que tu n’ais pas à les materner comme les précédents. Prends en deux ou trois avec toi, juste au cas où.
— Bien reçu patron.
— Parmi les cimetières et autres décombres présents ici, je gage que du matériel intéressant puisse encore s’y trouver. LandoMilitech n’a pu s’accaparer la totalité des vestiges que nous réserve ce désert. Une telle puissance de feu ne serait pas négligeable. Tente donc de te renseigner sur la présence d’armes lourdes, de bombardiers, ce genre de matériel.

Hando lui offrit un sourire mauvais pour toute réponse. Son patron savait récompenser ses efforts. Savoir qu'il se préparait déjà pour du grabuge l'excitait comme une puce. Lui-même n’était pas le dernier pour la castagne. Et sous l’égide d’un tel commandant, les troupes du GSP n’auraient qu’à bien se tenir. Ils avaient été pris par surprise la dernière fois. Mais ils s’en étaient tout de même sortis. Terminé de titiller la Nouvelle République par derrière. Il était temps pour la bagarre, déploiement de violence sans concessions. Et Seth Jorke, son mentor, lui garantissait cela. La situation s’inverserait à présent. C’était à leur tour de se préparer pour recevoir le GSP. Et ils étaient en mesure de leur réserver un accueil digne de ce nom…


*****


Anakin arpentait les couloirs de la base, direction la salle d’entraînement. Sa première séance matinale additionnée à celle de l'après-midi n'avaient pas suffit. L'épuisement physique pouvait-il le purger des souvenirs récents ? Il ne possédait pas d'autre alternative. Ce nouveau poids alourdissant ses épaules... Ce qui s'était produit la nuit passé avec Dyna, au meilleur moment possible... Se réveiller seul dans son lit... Il l'avait voulu. Le temps était venu de l'assumer. De passer à autre chose surtout. Cette récente désillusion, après avoir cru que les choses pouvaient s’améliorer. Il allait le faire d'une autre manière. La salle allait être occupée à cette heure. Anakin préférait s'entraîner seul si possible. La plupart des soldats jalousaient ses performances et sa nouvelle condition physique. Ils ne saisissaient pas que la comparaison n'avait pas lieu d'être. Elle n'apporterait rien, à personne. Son niveau de détermination évacuait tout cela. Chaque nouvel objectif atteint signifiait un nouveau plus difficile à dépasser encore. Amener le dépassement de soi plus haut que jamais. Unique moyen d'atteindre les limites de ses capacités. Le tintement des pas à ses côtés le ramena à des procurations plus concrètes.

— Tu sais que je vais simplement m’entrainer HK, indiqua Anakin. Pas besoin de me coller en permanence.
— Je n’ai pas le choix, maître, rétorqua le droïde. Maintenant que vous êtes mon maître, je dois vous suivre partout !
Les moments où l’unité HK ne le suivait pas à la trace au sein de l’installation se raréfiaient.
— Heureusement que j’arrive à te maintenir hors de ma chambre, murmura-t-il.
— Vous dites, maître ?
— Non, rien, balaya-t-il pour éviter de créer un nouveau débat.
Et se rassurer en voyant la personne en approche. Sa bouche s'étira en voyant son ami le rejoindre, reflet de sa satisfaction.
— On va à la salle, et accompagné à ce que je vois, constata Crail.
— C’est ça…
— Bonjour capitaine ! fit HK-47 d’un ton enjoué. Votre entretien s’est-il bien passé ?

Entretien ? Quel entretien ? se demanda Anakin en conservant ses questions pour lui.
— Comment il sait ça, lui ? s’étonna Crail.
Anakin décrypta le visage de son ami. L'insinuation de son droïde était déjà intrigante. Mais les traits de Crail laissaient peu de place au doute.
— L’entretien, hein, souffla Anakin en saisissant. Tu vas toujours l’interroger ?
— Oui, on ne sait jamais. Je ne veux rien mettre de côté.
Crail s'y rendait pour autre chose. S'en rendait-il compte ? Le voulait-il d'ailleurs ? Les choses se révélaient plus simples pour Anakin. Lui faire face lors du tout premier entretien lui avait suffit. Il n’y était plus retourné depuis. En avait tiré le maximum dès le début. Cette Twi'lek n'était pas liée à Seth Jorke ou sa cellule. Inutile, de même que la conserver ici. Sa place se trouvait dans un pénitencier ordinaire, condamnée à y passer le restant de ses pauvres jours, sans possibilité de ne jamais retrouver la liberté. Un sort plus clément que ce qu'elle méritait réellement.

— C’est une perte de temps, lâcha Anakin.
— Vous avez raison maître ! rétorqua l’unité HK. Si seulement j’avais encore mes protocoles… Ah, je lui aurais montré à cette organique dévergondée, à quel point on me trouve quand on me cherche !
— Elle ne t’a pourtant rien fait personnellement, remarqua Crail.
— Laisse tomber, répliqua Anakin. Frustré d’être inutile, c’est tout.
Anakin rejoignit son ami dans l'amusement qu'il venait de propager.
— Maître, vous me froissez sans raison ! Je suis encore très utile, objecta HK-47 à travers les rires.
— Tiens donc, j’aimerai bien savoir en quoi…
— Bien sûr ! Je vous escorte partout où vous allez, je peux vous aider pour votre préparation physique… Et je vous protège !
— Mouais… A part comme bouclier humain…
— Bouclier synthétique maître ! gronda HK-47 tel un rappel nécessaire.
— Oui, c’est vrai, c'est vrai, admit Anakin.

Il échangea un regard avec Crail. Les mots ne venaient pas vraiment, alors que son ami cherchait une petit pique à lui envoyer. Lui dire qu'avec son droïde, ils ressemblaient à un vrai petit couple, ou quelque chose du genre .. Peut-être qu'il n'osait pas parce qu'il savait avec propos de lui et Dyna ? Ou que c'était trop tôt po-
— Toujours aussi susceptible, à ce que je vois, ironisa Crail.
Anakin lui répondit d’un haussement de sourcil évocateur, ne souhaitant pas déclarer quelque chose qui pourrait être repris par son droïde. Il n'a pas l'air de savoir, non... Est-ce que je devrais le lui dire ? Il a l'air crevé, à bout. Ça peut attendre, il n'a pas besoin de ça...
— Bon je vais vous laissez, relança Crail devant le silence. J’ai encore pas mal de choses à faire. On se dit à plus tard.
— Ça marche Crail, répondit-il en soignant son ton au possible, qu'une décontraction filtre.

Le capitaine les dépassa et s’éloigna. HK-47 le laissa partir, mais ne comptait pas en rester là. Cet organique persistait à lui manquer de respect. Il ne le faisait pas autant à l’époque. Il avait même commencé à lui témoigner ce respect que tout le monde négligeait. Mais ces derniers temps… Évidemment, comme si cela pouvait être autre chose ! Visiblement, ils avaient tous à cœur d’en profiter tant qu’il était inoffensif…
— Susceptible hein… grommela-t-il. On verra bien qui sera susceptible quand j’aurai récupéré mes protocoles. Un peu de réorganisation anatomique, voilà ce qu’il lui faut à ce sac à viande. Il ne verra rien venir, héhéhé…
— Tu sais que je suis juste à côté de toi ? lui rappela Anakin. Et que tu n’es pas particulièrement discret ?
— Nom d'un écrou… Ahem ! Je voulais simplement relever que le capitaine avait tendance à se montrer trop familier avec moi, maître.

Anakin ne releva pas les délires de son droïde. Bien assez habitué à ses lubies, anciennes et nouvelles. Il parvenait tout de même à le surprendre, mais le jeune homme savait qu’il ne fallait pas toujours prêter une attention trop importante à son sujet. La perte de ses protocoles d’assassinat et sa capacité à nuire aux organiques le rendait chafouin. Tandis que l’unité HK se renfrognait, la salle d’entraînement se présenta déjà. Anakin connaissait déjà la suite du programme.
— Bon assez perdu de temps.
Pas d'échauffement. Il allait directement commencer avec les poids pour se lester. Et une fois que cela ne suffirait plus, il utiliserait d’autres éléments en tant que charge additionnelle. Arrivé à son niveau, il devait innover pour augmenter la difficulté. Son premier circuit physique terminé, il passa au prochain atelier. Bouillonnant et trempé, il se délesta de son t shirt manquant d'exploser, pour se rapprocher du matelas automoulant. Saisissant le marteau lesté, Anakin frappa sans ménagement dans la cible. L'amorti étudié du matelas évitait de briser le sol ou de se blesser, tout en laissant sa puissance de frappe se déchaîner. Il cognait sans cesse contre le sol matelassé, le poids des regards autour de lui le motivant plus encore. Il n'avait jamais été aussi puissant, rapide ou endurant. Mais ce n'était pas assez. Jamais il ne s'estimerait prêt d'ici la prochaine opération. Mais sa focalisation demeurait. Le visage de Dyna, Crail ou sa cousine passait sous ses yeux lorsqu'il manquait de flancher. Mais cet atelier différait. Le visage de Maul ou celui de Brogus passait sous son marteau. Le poussant à ne faiblir sous aucun prétexte. Il n'y avait qu'ainsi qu'il accomplirait l'impossible.


*****


— Je suis épuisé, s’exclama Crail en rentrant dans ses quartiers.
Comme après chaque journée bien remplie, ses pas usé le trainèrent jusqu'au du canapé de coin. A peine à distance, tout son poids s'écroula comme une masse informe. Désormais officier le plus haut gradé après Lando, Crail devait se charger du rôle de liaison entre différents pôles de structure. Le général Calrissian était surchargé lui aussi. Il se retrouvait avec les fonctions et charge de travail prévues pour trois généraux à l'origine. Crail s'était naturellement proposé pour le soulager. Le GSP gagnait en stabilité. Mais il était vraiment temps que le combat contre l'Aube Rouge arrive à son terme. Pour que les Protecteurs jouissent enfin d'une vraie légitimité, les effectifs et les moyens qui viendraient avec. Une fois le personnel combattant mis de côté, les postes d'usages pourvus demeuraient trop faibles. L'appel du combat face aux terroristes motivait les soldats avant tout. Mais l'entretien, la gestion quotidienne... Maintenance du matériel, communication ou administratif... Le privé promettait toujours de meilleurs avantages. Il fallait détruire l'Aube Rouge pour que les gens optent pour le GSP plutôt que le salaire.

Au delà de cette charge de travail, Crail pouvait compter sur plusieurs avantages à son poste. Ses quartiers bien plus spacieux et pourvus n'avaient rien à envier à un petit appartement. De quoi s'y installer avec Winna. La chose n'était pas officielle, mais ils y vivaient ensemble désormais. Cette simple idée et la vision de cette Togruta en train de s'approcher de lui étira ses lèvres fatiguées. Le reflet de cette joie sur cette femme magnifique ne lui était pas étranger. Elle ne va quand-même p- Et elle choisit effectivement de se jeter sur lui.
— Humpf, t’es sérieuse là ? lui envoya-t-il, son ton peu crédible dépassé par son sourire en coin.
— Pas de repos pour les héros et les sauveurs de la galaxie, souffla-t-elle d’une voix douce après avoir goûté ses lèvres. Quoi de neuf ?
— Pas grand-chose, répondit-il tandis qu'elle se blottisait plus encore contre lui. Beaucoup d’entretiens, de paperasse… La routine. Et toi ?

— A peu près pareil. Mais en moins fatiguant. Aujourd’hui, c’était mise à jour des serveurs, alors j’ai pu discuter avec les gars de l’équipe technique.
— Je vois, déclara Crail, saisissant l’allusion. Un prétendant dont je devrais me méfier ?
— Oh, si seulement tu savais…
D’humeur taquine... Crail aurait préféré se relaxer. Mais elle savait lui donner le goût pour les espiègleries. Winna souhaitait lancer les hostilités ? Très bien... La main de Crail glissa le long des flancs de la Togruta. Avant de lui pincer les hanches. Elle détestait ça. Winna répliqua, lui agrippant le nez pour le tirer. Crail évita la prise. Imbriqué aussi proche, il parvint à saisir sa prise. Les mains bloquées, il commença à lui mordiller le cou. Capitule, femme ! s'amusa-t-il en laissant ses dents déguster cette douce peau orangée.

— Non non, pas de ça, pas maintenant, argua-t-elle, partagée entre un rire irrépressible et une injonction sérieuse. Ça va encore mal finir...
Crail finit par s'incliner. Avoir la tête sur les épaules ne l'empêchait pas de retomber dans leur jeunesse. Crail se souvenait à quel point Winna aimait se chamailler de cette manière à l'époque de l'Académie. Et il y avait tant pris goût qu'il avait incité sa compagne à reprendre leurs bonnes habitudes, un soir où elle n'avait la tête à rien. Tant que Crail pouvait sentir la chaleur de la Togruta le coller de tout son long...
— Et Anakin ? reprit-elle avec sérieux.
Le regard de Crail examina le plafond comme s'il contenait les certitudes lui faisant défaut. Avant que la lumière dans ses bras ne le pousse à répondre.
— Plutôt bien je pense. On n’a pas vraiment reparlé depuis la dernière fois, mais ça semble bien rouler. Du moins avec moi. Après, pour le reste…

Je pensais que jouer un peu allait le détendre, regretta Winna. Mais les temps ne sont pas faciles...
— Ce n’est pas grave si tu ne veux pas me dire…
— Non ce n’est pas ça, j-, commença-t-il avant de s’interrompre en voyant l’expression sur son visage. Attends, tu sais quelque chose que j'ignore ?
— Je sais des tas de choses que tu ignores…
La mine sincèrement étonnée de son compagnon... Winna exultait à l'intérieur. Toujours aussi aisé de le faire tourner en bourrique...
— Beau gosse, tu crois vraiment que les filles ne se disent rien entre elles ?
— Je ne savais pas que toi et Dyna étiez amies, c’est tout.
Amies ? Le mot provoqua un déclic chez elle. Ce n'était pas tout à fait le cas. Combattre ensemble, connaître la douleur... Ça aidait, resserrait les liens. Mais la Togruta avait davantage accroché avec Alana en comparaison. Dyna... Difficile de trouver du temps au calme pour bien sympathiser. Cette idiote se négligeait beaucoup trop, rien que pour les beaux yeux d'Anakin...

— On n’est pas devenues les meilleures amies non plus, précisa-t-elle. Mais on s’entend bien. Ça aide, de traverser ce genre de choses ensemble. Et ça nous arrive de parler d’autres choses que du GSP tu sais…
Un silence commença à s’installer. Winna se délectait de l’effet créé. Se montrer responsable, forte et déterminée... En particulier dans un milieu militaire, entourée d'hommes en majorité, l'empêchait d'être elle-même. Cette fibre adolescente ne l'avait jamais quitté. Plus Winna gagnait en maturité, plus elle ressentait ce besoin de nourrir cette part en elle. Peut-être puéril, futile... Mais elle l'avait accepté. C'était présent de toute manière. Et puis ça fonctionnait tellement bien avec Crail. Il s'en agaçait à chaque fois, mais il adorait ça au fond de lui...
— Tu comptes me le dire un jour ? s’impatienta Crail.
— Relax, fit-elle d’un ton détendu, se redressant pour lui faire face. Je ne sais pas réellement ce qu’il s’est passé. Dyna s’est refusé à me raconter les détails. Mais je sais qu’ils ont eu un souci dans un moment, disons… intime.

— Ah, ça je sais déjà ! Mais c’était il y a quelques temps. Tes infos datent, ma beauté. Tu n’es pas aussi bien informée que tu ne le penses…
— Je ne parle pas de la fois où il était… triste. Je parle d’un évènement plus récent. Tu n’as pas remarqué ? fit-elle en voyant l’expression pour le moins interrogative sur le visage de Crail. Dyna est retournée s’installer dans sa propre chambre…
Ah... Crail ne pouvait rien présager de cela. Surtout pas depuis la conversation où il avait rétabli le contact avec Anakin. Son meilleur ami n'était pas des plus habiles avec les femmes ou ses sentiments. Et la période actuelle ne le poussait pas à s'améliorer sur ce point. Mais Dyna avait tant fournis d'effort pour lui, pourquoi tout lâcher à présent ? Était-elle arrivée au bout de ses limites ? Dyna, avoir des limites... Le mystère le laissait sans solution.
— Vraiment ? Non, je n’ai rien remarqué, dit-il en remarquant la mine moqueuse de sa compagne. Oui bon, je me suis un peu avancé, j’avoue… Donc il se serait passé une deuxième embrouille ?

— A priori. J'ignore à quel propos. Plutôt sérieux. Dyna accepte de discuter, mais elle évite certains sujets avec soin. Par honte, ou de craindre des choses qu'elle ne veut pas entendre. Mais je crois qui c'est Anakin qui l'a voulu et la faite partir.
— Qu’est-ce qui te faire dire ça ?
— Mon intuition féminine, suggéra Winna.
Crail soupira. Cette expression sans fondement... Sans compter qu’elle se faisait un malin plaisir à l’utiliser dès qu’elle en avait l’occasion. Mais il ne relevait pas, trop occupé à chercher des réponses. Il avait croisé Anakin un peu plus tôt, mais il semblait apaisé. Toujours un peu tendu, ayant du mal à alimenter la conversation. Mais c'était plus que les mois précédents. Son regard se posa sur Winna. Elle avait abandonné son espièglerie, pour se vêtir de sa douce bienveillance. Je suis tellement lisible pour elle... Et c'est bien mieux ainsi.

— Quoiqu’il en soit, je crois qu’une autre discussion entre meilleurs amis s’impose, lui dit-elle d’un ton sincère. Parce que si c’est sérieux… Profite d’avoir renoué le dialogue avec lui, avant qu’il ne soit trop tard.
— Bien sûr, j’irai lui parler, acquiesça Crail. Mais quand même, je pens-
Le son strident de son comlink l'interrompit. Il jeta un coup d’œil rapide. Transcription en provenance de Lando. Il n'avait pas besoin de regarder Winna pour sentir l'écho de son propre agacement.
— A cette heure là général, vraiment ? soupira-t-il pour lui-même.
— Pas de repos pour les héros, lui fit-elle avec ce regard en mesure de lui faire accepter n’importe quoi. Vas-y, sauveur de la galaxie. Je resterais là, à t’attendre. On reprendra où on en était…

Il s’approcha d’elle, saisissant ses lèvres avec appétit. Cette sensation humide n'avait aucun pareil. Lui faisant oublier les regrets de ne pouvoir goûter davantage de sa compagne. Même habitué, il savourait toujours autant cette sensation. Tant de temps perdu avant de se retrouver... Crail l'avait toujours aimé. Malgré la séparation, et sa tentative de verrouiller tout cela... Ils ne s'étaient jamais séparés parce qu'ils ne se désiraient plus. Se délecter chaque instant passés ensemble. Faire fonctionner un couple durant ce conflit ne les effrayait pas malgré la difficulté. Leur lien se montrait assez fort pour passer au delà. Crail avait la force de se lever. Mais son regard se perdait sur cette beauté désarmante. Elle avait si peu changé depuis l'Académie... Winna s'embellissait avec l'âge. Chose possible ou non, Crail ne voyait rien d'autre. Et il s'y perdrait des journées durant...
— Je ne sais pas ce que je ferais sans toi, lui déclara-t-il une fois debout, prêt de la porte. Je t’aime.
— Je t’aime aussi.
Tu as confondu le ciel avec les étoiles qui se reflètent la nuit à la surface de l'étang.

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Messagepar ShamanWhills » Ven 28 Avr 2023 - 18:51   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Chapitre Lu!

On commence donc avec le remplaçant de Maul à la tête de l'Aube Rouge constitué maintenant de non Forceux, uniquement des tueurs, des mercenaires et autres "rebuts" de la Société.

L'Aube Rouge se restructure et prépare sa contre-attaque auprès du GSP. Tout le monde est sur le qui-vive et retourner sur Jakku (à croire que les planètes désertiques sont de bonnes cachettes :lol: ) sera un moyen pour eux de bien se préparer.

Une première partie qui met l'emphase sur un trio avec une Zeltronne parmi le groupe et qui fait déjà l'objet des pensées salaces et perverses de Seth Jorke ! :non: J'espère sincèrement que ta Zeltronne ne tombera pas dans ses mains car vu toutes les idées qu'il a en tête pour se la faire, je ne préfère pas que cela arrive sincèrement...

L'autre partie se penche sur les héros qui continuent toujours de panser leurs blessures. Anakin a encore merdé apparemment, vu qu'il fait désormais chambre à part avec Dyna. Je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé mais j'espère qu'ils se réconcilieront.... Je veux bien croire que la salle de sport permet d'expulser tout ce qu'on a à l'intérieur mais cela ne va pas aider le Jedi s'il continue à fuir comme ça...

Concernant HK-47, cela fait plaisir de le revoir et d'adopter un vocabulaire plus doux, plus humain aussi et qui soit ouvert aux blagues... Alors certes sa programmation d'origine n'a pas été réparée mais il ne faudrait pas qu'il se transforme en droïde de protocole quand même :transpire:

Concernant Crail, encore une fois il n'a toujours rien obtenu de Gabriah et il semblerait que cette dernière connaisse un malheureux destin :(

L'amour entre Winna et lui est palpable, cela se sent et ils sont prêt à affronter tous les obstacles qui se mettront aux travers de leur chemin.

J'espère que cela pourra aussi se faire entre Anakin et Dyna.

Bon courage pour la suite :hello:
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Messagepar Loucass824 » Sam 29 Avr 2023 - 0:10   Sujet: Re: Épisode 9, Quelque chose commence

Merci de ton retour, et content que tu aimes !

C'est ça. C'était pour montrer le décalage et le glissement dans la galaxie. L'empire et l'idée de grands régimes politiques alternatifs n'a jamais été mon but. L'Aube Rouge a toujours été imaginée comme une organisation bien singulière. Un fonctionnement hybride, entre organisation terroriste, cartel criminel tentaculaire, et insurrection clandestine. La différence entre Jorke et Maul, c'est que le Zabrak, malgré le mal qui a fait, a toujours été animé d'un idéal. Certes contestable, condamnable. Mais à sa manière, il pensait redresser les choses dans la galaxie. Une fois mort, son ambition est partie avec lui.

Et Jorke, agissant un peu en pilleurs de tombe, utilise ce qu'il reste pour retrouver son corps de métier original. Les cartels et la criminalité. Il est moins sophistiqué sur le plan idéologique. Il recherche pouvoir et crédits par ambition. Car il en veut toujours plus. Être adulé, respecté, reconnu. Il reprend les codes de son milieu, tout en conservant ce que Maul lui a transmis. Ce qui va faire de lui un adversaire dangereux, plus que les criminels classiques. C'est aussi pour ancrer ce que pourrait être l'avenir du GSP, comme Jorke le dit lui-même. A présent l'Aube Rouge et son angle politique évaporé, a quoi va servir le GSP ? Il va bien falloir trouver d'autres missions.

Alors s'installer sur Jakku, il y a un but précis. L'Aube Rouge s'y cachait en partie à l'époque du tome 1. Planète un peu laissée de côté, elle était idéale pour eux comme un relai libre sans qu'on vienne les embêter. Pour cette raison, Jorke, plutôt que de simplement choisir une nouvelle planète où fuir après l'attaque du GSP, s'est dit qu'il allait se terrer à un endroit qu'ils ne soupçonneraient pas forcément, retournant dans un ancien repaire. C'était pour justifiée cette ambition et la manière de penser de Jorke plus que l'idée de ressortir Jakku ou un monde désertique.

Ah, eh bien ça... Jorke est un bien vilain bougre. Moins d'ambitions que Maul, et du coup, plus vil dans tous les sens du terme. Tel que je l'imagine, c'est un peu un pervers narcissique en quelques sortes. Pour marquer la différence par rapport aux précédents antagonistes, je le suis approché d'un classique qui paraît plus manichéen, un pur méchant. Excepté qu'il n'agit pas pour le mal en soi. Simplement, un individualisme déviant et détraqué, plus animal que trivial. C'est un porc. Il le sait, il s'en fiche et l'assume. M'est avis qu'il a une opinion bien tranchée sur la place de la gente féminine dans la galaxie ce vilain... Après, Gale ne semble pas du genre demoiselle en détresse, prête à se laisser faire. Et si elle sait se battre, cela ne semble pas être le cas de Jorke, donc il pourrait avoir des soucis le bougre. Donc à voir ce que cela donnera...

Les raisons de cette séparation vont arriver. Mais oui, a priori Anakin a encore merdouillé. Je pense que ce n'est même plus du spoil que de le dire... Lol ah clairement, le sport ne l'aide en rien pour cela. Mais est-ce qu'il y va tant pour cela ? Il y va pour fuir tout un tas de choses en même temps, focalisé sur sa détermination avant tout. Mais clairement, le bougre se ferme plus qu'autre chose. Même si un changement est à noter malgré tout. Lorsqu'il a croisé Crail, il s'est tout de même préoccupé de l'état de son ami. Il s'est retenu de lui parler, pour des bonnes ou mauvaises raisons, chacun avisera. Mais il a davantage eu conscience de l'autre pour le coup. Simple détail, ou signe prometteur ?

HK a toujours été prompt à railler les autres non ? Après, il a un ancrage différent, reconnaissant Anakin comme son maître, où il est moins indépendant. D'autant plus privé de son essence de pouvoir tuer ! Mais au fond de lui, il est toujours prêt à faire sortir ses lubies un peu sadiques, imaginant faire payer Crail pour ne pas l'avoir respecté, juste après une simple réflexion. Il veut toujours prouver sa valeur malgré tout.

Alors pour Crail, je ne l'ai pas explicité clairement, mais l'idée, c'était qu'il croise Anakin au moment où il laisse Gabriah lors du chapitre précédent. C'est la suite directe en terme de chronologie, les deux amis se rencontrent à ce moment. Après, Gabriah... La rédemption, est-ce cela qu'il lui faut ? Qu'elle désire ? Dont elle a besoin ? Est-ce qu'elle n'est pas déjà perdue pour de bon en définitive, et qu'il est trop tard pour elle ? Mérite -t-elle la rédemption aussi ? Je n'ai pas tant cherché à ancrer la rivalité avec Kyrsta, car ce n'était pas un propos utile pour Kyrsta. Gabriah voir une rivalité, contrairement à Kyrsta, donc ça ne me semblait pas intéressant de développer dans ce sens.

En revanche, pour Gabriah, Kyrsta symbolise un plafond de verre qu'elle ne peut atteindre. Au delà des capacités de combat qui s'incarnaient dans le terme du tome 2, et ici où Gabriah se rend compte qu'elle ne peut laisser son passé derrière elle. Et que se défaire de son passé ne donnerait plus aucun sens à sa vie. C'est triste, mais c'est justement parce qu'elle ne peut lâcher prise de tout cela qu'elle est bloquée. Un écho au parcours de Kyrsta dans le tome 2. Qui, elle, est parvenue à passer au dessus. Bon, elle y est retombée avec la perte de tout les gens qu'elle aime. Mais pour obtenir la rédemption, encore faut-il la vouloir, la chercher. Se sont-elles coupable de ses méfaits ? Je dirais que Gabriah est un peu fichue, car elle ne veut même pas de rédemption. Passer dans le camp du "bien", elle se dit pour quoi faire ?

Oui voilà, Crail et Winna, ça roule bien très bien ! Terminer un chapitre en lâchant des notes positives ! De toute manière, si Crail a pris une importance qui n'était pas prévue à la base, c'est aussi parce qu'une part de moi avait besoin de l'exprimer je pense. Il représente des choses que j'avais besoin de raconter malgré mon envie de dépeindre des choses dures et difficiles. Il incarne une part d'optimisme, lueur d'espoir, ou d'éclaircie au moins. De comment les choses pourraient bien finir si jamais on s'en donne les moyens, qu'on a la force de ses envies. Et qu'on laisse les bonnes personnes nous entourer. Crail, c'est un peu un idéal. Perfectible, certes, car il a des défauts et des manquements.

Sans verser dans l'idéologie ou quoi, je dirais que Crail, c'est un peu le genre d'homme qu'on devrait tous essayer de devenir ? C'est libre à chacun, mais c'est un peu ce chemin que Crail incarne dans ce que je veux raconter. C'était en cela que, partant d'une possible ressemblance/hommage à Han Solo, ou même à sa place de Poe Dameron dans le trio, développer la singularité du perso qui incarne et raconte un propos différent et plus complexe qu'à l'origine. À juger du résultat, et de comment ça terminera. Car me connaissant, vraiment... Ça ne ressemble pas à un super moyen de faire mourir le perso pour aller encore plus loin dans le reste...? Lol

Encore merci pour ton retour !
Tu as confondu le ciel avec les étoiles qui se reflètent la nuit à la surface de l'étang.

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Loucass824
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