Et sans l'ami Eluar, je crois bien que vous n'auriez pas eu de chapitre du tout cette semaine
La pluie de débris mêlés de rochers qui s’abattait sur le bâtiment du Sénat n’avait rien de naturel. Bail observa les morceaux de métal qui se précipitaient avec violence sur les murs et le sol en face de lui. Là où il se trouvait, reculé dans le hall du Sénat, ces débris ne pouvaient pas l’atteindre. A moins que celle qui les dirigeait ne le veuille.
Il se tourna vers Leia, prostrée au sol, les joues baignées de larmes. La jeune fille avait lâché toute arme. A genoux, elle fixait le corps d’Ahsoka inanimé à quelques dizaines de mètres d’elle. Les poings serrés, elle restait immobile, sans cesser de pleurer. Combien de temps s’était-il écoulé depuis qu’ils avaient quitté son bureau ? Une heure, peut-être deux ? Bail avait l’impression que cela faisait beaucoup plus longtemps.
Il vit Jace s’approcher d’elle, et essayer de la calmer. Il ne doutait pas qu’elle provoquait cette tempête de débris elle-même. Elle ne se contrôlait pas. Bail ne comprenait pas exactement comment la Force fonctionnait, mais il connaissait Anakin, et il connaissait l’étendue de son pouvoir. Que sa fille provoque de tels événements ne le surprenait pas. En revanche, il ne pouvait s’empêcher d’avoir peur. Ils étaient au beau milieu d’une guerre pour leur liberté. La dernière chose dont ils avaient besoin était un soldat incontrôlable.
Autour d’eux, les sénateurs, assistants et politiciens en tous genres fuyaient vers l’intérieur du bâtiment et se retranchaient dans leurs bureaux. Certains cherchaient à quitter le Sénat par les sorties arrières. Tous criaient. Leurs hurlements ne faisaient qu’exacerber la pression chez Leia.
- Leia, il faut que tu te ressaisisses ! On en a déjà parlé, lança Jace à la jeune fille d’une voix rassurante. Ahsoka n’aurait pas voulu te voir réagir ainsi.
Ces mots semblèrent avoir de l’effet sur Leia. Peu à peu, la pluie de débris se calma, jusqu’à ce que les tourbillons de métal cessent complètement. Bail se rapprocha de la jeune fille et se mit à sa hauteur. Elle n’avait pas vingt ans et pourtant la souffrance et la peine étaient tout ce qu’elle connaissait. Il la comprenait. Ce n’était pas ce qu’il avait souhaité pour elle.
- Je suis désolé, Leia, dit-il en essuyant ses larmes d’une main réconfortante.
Elle le regarda avec de grands yeux humides. Il ne pouvait s’empêcher de voir en elle la petite fille qui venait sans arrêt le voir sur Alderaan dans son grand palais. Cette petite fille qui mettait de la joie dans une résidence un peu trop vide. Mais désormais, Alderaan n’était plus. Tout comme cette petite fille. Elle avait été remplacée par une jeune fille au cœur fermé, une version de Leia que personne n’aurait pu imaginer apparaître. Un soldat au visage froid et déterminé. Et même si cela faisait mal à Bail de l’admettre, il avait besoin de cette version là en cet instant précis. Pas de la petite fille émotive.
- On va retourner au poste de commandement, expliqua-t-il à l’attention de tous. J’enverrai quelqu’un s’occuper du corps d’Ahsoka. Mais pour le moment, notre priorité reste les affrontements qui se déroulent au-dessus de notre tête, et nous ne pouvons rien faire ici.
La jeune fille hocha lentement la tête avant de prendre une large inspiration. Elle se redressa tout en aidant Bail à se relever. Décidément, même des gestes simples devenaient compliqués pour lui. Il vit la jeune fille remettre son casque avant de reprendre son arme et son attitude de SCAR. Bien. Il était temps qu’ils rejoignent les autres.
***
- Naboo ne répond plus, informa Jyn.
Bail s’approcha du moniteur holographique de la jeune femme et inspecta les données sous ses yeux. Tout cela lui rappela douloureusement le blocus qu’avait organisé la Fédération du Commerce sur cette planète, avant de voir son leader exécuté par un chasseur de prime. Sans cet événement, jamais Palpatine n’aurait été élu chancelier. Bail s’arrêta sur cette pensée. Le Sith avait caché tellement de choses…. Y avait-il ne serait-ce qu’une chance qu’il ait été derrière ce blocus ? Les avait-il donc manipulés à ce point ?
- Caleb Dume nous a contactés il y a moins d’une demi-heure, poursuivit Jyn. D’après lui, les attaques sur Naboo avaient déjà commencé lorsqu’il a rejoint la planète. Il n’a même pas pu atterrir.
Elle marqua une pause pour reprendre son souffle.
- Nous ne savons même pas si l’équipage qui était avec lui a survécu. Ce dont nous sommes sûrs, en revanche, c’est que Naboo est désormais un territoire impérial.
Bail imagina un drapeau géant à l’effigie de l’Empire flotter au-dessus de la planète. Il se tourna vers Padmé d’un air navré. La sénatrice le lui rendit d’un air désespéré. La disparition d’Ahsoka l’avait secouée elle aussi, tout comme Anakin. Les deux étaient atterrés. L’ancien Jedi semblait même vouloir le faire payer à Palpatine lui-même. Mais que pouvaient-ils faire de plus ? Ils semblaient impuissants.
- Major Erso, déclara-t-il, essayez d’entrer en communication avec le Bellator. Dès que vous avez réussi à avoir l’Amiral Ackbar, prévenez-moi.
Jyn s’exécuta immédiatement. De son côté, Bail activa son projecteur holographique. Le portrait de Galen s’afficha l’instant d’après. Il ne sembla pas remarquer sa fille. Ses yeux étaient tirés et affichaient un manque de sommeil flagrant.
- Galen, le salua Bail, où en est la situation ? A-t-on trouvé une faille ?
Le regard que lui retourna le conseiller acheva de détruire les espoirs de Bail.
- Rien. Rien de rien. Nos ingénieurs ont tout essayé, mais cette Étoile semble imprenable.
Il se retourna pour répondre à une question puis reporta son attention sur Bail.
- Cette station possède un champ d’énergie qui empêche les vaisseaux lourds de s’en approcher de trop près. Aucun de nos destroyers, et encore moins le Nightwish ne peux l’attaquer frontalement.
Il se passa une main dans ses cheveux en bataille.
- Nous avons envoyé tous nos chasseurs à la surface de l’Etoile Noire, mais là encore, elle est remarquablement bien équipée. Des tourelles abattent nos pilotes avant qu’ils ne les remarquent. C’est une hécatombe, Bail.
Le chancelier déglutit. Il ne pensait pas la situation si catastrophique. Mais en quelques heures, elle s’était dégradée drastiquement. Il fallait prendre des mesures en conséquences.
- Obi-Wan Kenobi est encore autour de la station, poursuivit Galen. Nos ingénieurs pensent que si un chasseur arrive à passer dans l’un des tunnels de maintenance, alors il aura peut-être une chance d’accéder au réacteur principal.
L’idée intéressa Bail. Du coin de l’œil, il vit C-3P0 qui s’apprêtait à le contredire mais Galen l’interrompit avant même qu’il ne puisse dire quoi que ce soit :
- Je sais qu’il y a peu de chances que ça réussisse. Mais c’est la seule option qu’il nous reste.
- Combien de pilotes ont réussi à pénétrer dans un tunnel ?
- Pour le moment, seulement trois. Le général Kenobi avait lui aussi réussi, mais il a été obligé de s’en extraire, il avait des TIE à ses trousses.
Les TIE. Ces vaisseaux semblaient inépuisables et leurs pilotes aussi. Comment l’Empire avait-il donc pu recruter autant de personnes ? Par persuasion ? Par peur ? Autre chose ?
- Des nouvelles du
Bellator ? demanda-t-il à Jyn en s’écartant légèrement de l’holoprojecteur.
Jyn lui répondit par la négative avant de tenter de nouveau de contacter le destroyer républicain.
- Nos croiseurs n’en mènent pas large, l’informa Galen. Comme je te l’ai dit, nous avons dû envoyer tous nos chasseurs sur la station, mais ça n’a pas eu d’influence sur le nombre de TIE déployés sur nos destroyers. Pour le moment, ils résistent aux attaques, mais ça ne durera pas longtemps. Le
Bellator était sur la première ligne de défense, ajouta-t-il. Il sera un des premiers à tomber.
Bail se passa une main dans sa barbe fine. Il jeta un regard à Anakin. L’ancien Jedi tentait désespérément de prendre contact avec Yoda, en vain. Il vit dans ses yeux qu’il suspectait le pire. Au train où allait les choses, il ne devait pas se tromper de beaucoup.
- Galen, déclara Bail sur un ton sérieux, il faut organiser une retraite.
Le conseiller resta interdit quelques minutes.
- Tu n’es pas sérieux, Bail ? Nous sommes à ça de réussi à torpiller le réacteur principal de l’entoile Noire ! Dit-il en rapprochant son index de son pouce devant son visage.
- Ils ont eu Naboo, répondit Bail.
- Ils ont eu plein de planètes, répliqua Galen. On ne va pas abandonner, Bail. On ne peut pas. On doit tenir bon !
- Je ne te parle pas d’abandonner. Ils ont eu Corellia, Naboo, probablement Mirial aussi. Même si nos chasseurs arrivent à faire tomber l’Étoile Noire et l’Empereur, il faudra quand même libérer ces planètes. Leurs ressources paraissent inépuisables et vu l’état dans lequel est notre armée… Je pense simplement qu’il faut penser à un plan B.
Galen ne semblait pas apprécier l’idée. Fuir devant l’ennemi ? Il ne l’avait jamais fait, et jamais il ne le ferait. Il n’avait pas cédé devant les Séparatistes lorsque ceux-ci lui avaient proposé de travailler pour eux, même avec la vie de sa femme et de sa fille à naître en jeu. Il avait des principes et il s’y tenait. Et Bail le respectait pour cela. Mais la République était en très mauvaise posture. Il fallait se préparer à toute éventualité.
- Je veux que tu quittes Hosnian Prime, lui ordonna Bail. Elle est trop proche de Coruscant, Palpatine te trouvera facilement.
Galen réfléchit quelques instants.
- Il doit rester une vieille base républicaine sur Géonosis. Elle n’a pas été utilisée depuis la fin de la guerre des clones. Palpatine ne nous cherchera pas là-bas, c’est une zone neutre depuis des années.
Bail approuva son choix de la tête.
- Il reste de nombreux Jedi ici. Je vais en envoyer quelques-uns avec toi.
- J’ai suffisamment de soldats SCAR, Bail.
- Mais rien ne vaut un Jedi, répliqua celui-ci dans un sourire.
La remarque n’amusa que lui, mais cela lui suffisait. Il transmit les coordonnées de la base à deux Jedi dont il avait vaguement entendu parler. Yoda les avait recommandés avant de partir, et Bail lui faisait confiance.
- Et toi, qu’est-ce que tu vas faire ?
La question prit Bail de court. Il savait exactement ce qu’il allait faire. Il n’avait seulement pas prévu de l’expliquer à Galen. Il savait que son ami n’approuverait pas sa décision.
- Je reste sur Coruscant, déclara-t-il.
- Tu es fou, lui répondit Galen en secouant la tête. Si comme tu le dis, Coruscant va tomber, alors il faut que tu quittes cette planète le plus rapidement possible. Tu es la tête de la République, bon sang !
- Justement, Galen, répondit le chancelier d’un ton posé. Depuis tout à l’heure, des dizaines de sénateurs s’enfuient de la planète par lâcheté. Je dois donner l’exemple. Tous les habitants de Coruscant ne pourront pas quitter Coruscant. Je peux au moins les inspirer et les rassurer en restant moi aussi. Si je pars, alors nous avons déjà perdu.
- C’est du suicide, grommela le conseiller.
Bail ne répondit pas. Il préférait se dire qu’il s’en sortirait. Après tout, Obi-Wan était encore là-haut dans le ciel, à tenter de trouver un tunnel de maintenance qui le mènerait jusqu’au réacteur principal de la station. La Force était avec lui, Bail le savait. Ils avaient encore un espoir. Un espoir faible, aussi mince qu’un grain de sable dans la galaxie, mais c’était tout de même de l’espoir.
- Je reste aussi, alors, déclara Galen.
Bail soupira. Décidément, son mi pouvait être incroyablement borné.
- Non, Galen. Si jamais Coruscant est détruite, alors tout reposera sur tes épaules. Tu ne peux pas te permettre de rester sur Hosnian Prime. Ce sera la première planète que l’Empereur attaquera.
- Géonosis est beaucoup trop éloignée, Bail, j’aurai du mal à coordonner les attaques contre la station.
- C’est un ordre, Galen.
Le conseiller se renferma, comme vexé par le ton de Bail. Il releva la tête d’un air contrit.
- A vos ordres, Chancelier. Que la Force soit avec vous.
- Qu’elle soit avec toi, Galen.
Et la communication se coupa. Bail soupira. Il n’aimait pas la façon dont s’était terminée cette conversation, mais c’était le seul moyen d’assurer un plan de secours à la République. Il se tourna vers Anakin et Padmé. Il ne pouvait pas leur demander de rester avec lui. Eux aussi devaient partir, s’assurer une chance de vivre. Padmé sembla lire dans ses pensées :
- N’y pense même pas, Bail. Nous restons ici.
Le chancelier sourit tristement. Il savait qu’il pouvait compter sur eux. Il posa une main fraternelle sur l’épaule d’Anakin.
- Merci.
L’ancien Jedi lui rendit un sourire compatissant. Soudain, la voix de Jyn émergea :
- Chancelier, j’ai l’amiral Ackbar, mais la communication est très mauvaise.
Bail s’approcha de Jyn :
- Essayez de contacter Obi-Wan, demanda-t-il à Padmé et Anakin.
Alors que les Skwalker s’activaient, Bail se pencha au-dessus de Jyn. L’hologramme d’Ackbar ne ressemblait qu’à une silhouette difforme.
- Je risque de le perdre, dit Jyn. Je pense que ça vient de l’émetteur du
Bellator. Il doit être très endommagé.
Bail acquiesça. Il n’entendait qu’une série de parasites. Des bribes de voix lui parvenaient, sans être plus précises.
- Amiral Ackbar, vous me recevez ? Ici le Chancelier Organa, tenta-t-il.
Aucune réponse ne lui vint. Il vit Jyn tenter d’améliorer la communication.
- Ackbar, vous me recevez ?
La silhouette bleutée s’anima alors, et Bail discerna les contours du Mon Cal.
-
Cha...ier...rg...a ?- Amiral, je vous reçois très mal. Nous pensons que le problème vient du
Bellator. Est-ce que vous pouvez améliorer la connexion ?
C’est alors que la silhouette disparut complètement. L’instant d’après, l’amiral Ackbar apparaissait sous forme d’hologramme parfaitement net. Bail devina qu’il était passé sur un holoprojecteur portatif. L’image était tremblotante. Le Mon Cal devait probablement se déplacer tout en leur parlant.
-
Chancelier Organa, les salua-t-il.
- Amiral, quelle est la situation là-haut ?
L’image du Mon Cal tressauta. Bail ne distingua plus que l’uniforme blanc de l’amiral avant que sa tête ne réapparaisse dans le cadre.
-
Nous ne tiendrons pas très longtemps, répondit Ackbar.
Les impériaux ont amené de nouveaux croiseurs.- Et le
Nightwish ?
-
Il résiste bien. Je le rejoins en ce moment même.
Bail ouvrit de grands yeux. Comment l’amiral pouvait-il abandonner son destroyer ? La situation était-elle si catastrophique ?
- Que voulez-vous dire ?
-
Les boucliers du Bellator
sont à deux doigts de lâcher, Chancelier. Nous avons trois croiseurs impériaux qui nous encerclent, ce qui nous empêche de battre en retraite. L’image tressauta de nouveau avant de se stabiliser. Le Mon Cal reprit :
-
Le Bellator
se précipite actuellement à toute vitesse sur le destroyer le plus proche. Nous espérons que les deux autres seront aussi touchés. Devant le regard paniqué de Bail, Ackbar ajouta :
-
Le personnel a été entièrement évacué et je suis actuellement dans une navette pour rejoindre l’amiral Raddus à bord du Nightwish.
Il marqua une pause avant de déclarer d’une voix nostalgique :
-
Le Bellator
était un bon vaisseau. J’espère que vous pourrez observer sa dernière action depuis le sol. Bail ne s’attarda pas sur la remarque de l’amiral.
- Combien de chasseurs a-t-on encore aux environs de l’Etoile Noire ?
-
Moins que ce que nous aurions aimé, Chancelier.- Combien ont réussi à atteindre un tunnel de maintenance ?
-
Cinq, répondit Ackbar.
Il me semble que Maître Kenobi en est à son deuxième essai actuellement. Bail prit note de l’information. Sur sa droite, Anakin avait apparemment réussi à entrer en communication avec Kenobi par canal vocal. Il ne saisissait pas un mot de ce qu’ils se disaient.
-
Je dois quitter le Bellator, avertit Ackbar.
- Que la Force soit avec vous, le salua Bail avant de couper la communication.
Il resta un moment silencieux. Le
Nightwish résistait bien. Voilà qui était une excellente nouvelle. Décidément, le dernier-né des chantiers de Kuat était une merveille de technologie. Palpatine n’avait pas dû s’attendre à ça.
Le chancelier s’approcha de la baie vitrée de son bureau. La vitre était rayée de partout, signe des nombreuses tentatives d’attaques de la part des impériaux. Bail observa un instant le tout-Coruscant qui s’étalait sous ses pieds. Leur défense avait été parfaite. Peu nombreux étaient les TIE qui avaient réussi à forcer leur blocus. Pour l’instant, la planète était sauve, tout comme la majorité de ses habitants.
A l’horizon, Bail pouvait discerner une colonne de points minuscules qui s’élevaient dans les airs. C’étaient les vaisseaux de transport chargés d’évacuer le maximum de personnes vers des planètes où le conflit n’arriverait que très tardivement. Combien de ces vaisseaux appartenaient à des sénateurs sans scrupules dont le seul objectif était de sauver leur peau ?
Bail leva les yeux vers l’Étoile Noire. La station était toujours là. Elle lui paraissait plus grosse que quelques heures auparavant. S’était-elle rapprochée ou bien la menace grandissante lui provoquait-elle des hallucinations ? Il n’aurait pas su le dire. Il pouvait apercevoir les dizaines de destroyers des deux camps entourer cette station sphérique. Ce n’était que de petits triangles noyés dans l’atmosphère polluée de Coruscant.
Soudain, un petit cercle mêlé de jaune et de rouge engloba trois destroyers avant de disparaître presque aussi rapidement qu’il était apparut. Le
Bellator avait terminé sa course. Bail ne put s’empêcher à l’équipage du croiseur républicain, au temps que cela prenait d’évacuer autant de personnes. Ackbar lui avait assuré que le vaisseau était vide. Avait-il dit la vérité ? Ou bien avait-il seulement dit ce que le chancelier voulait entendre ?
S’arrachant à cette vue de désolation, Bail se rapprocha d’Anakin. Padmé et Jyn s’était elle aussi approchées, et tous écoutaient Obi-Wan parler dans les comm. D’un mouvement de tête, Bail s’enquit de la situation auprès d’Anakin.
- Il est dans un des tunnels, expliqua celui-ci. Je l’ai guidé. Pour le moment, il est débarrassé des TIE qui le collaient.
Bail acquiesça ;
- Maître Kenobi ? Ici le Chancelier Organa.
-
Bail, répondit Obi-Wan d’un ton enjoué,
vous êtes pile à l’heure pour la fête. Le chancelier ne put retenir un petit sourire.
- Expliquez-moi où vous êtes, Obi-Wan.
-
En plein milieu d’un des tunnels de maintenance les plus propres que j’ai jamais vu, répondit le Maître Jedi d’un ton sarcastique.
- Vous devriez voir le réacteur principal d’ici peu, l’informa Bail. D’après nos ingénieurs, une torpille à proton devrait suffire. Rappelez-vous que vous n’aurez pas beaucoup de temps pour quitter le tunnel.
Il entendit le Maître Jedi étouffer un juron.
-
C’est étroit ici ! Quand je disais que je détestais voler…- Vous vous débrouillez bien, Maître, répondit Anakin sur un ton enjoué. Si vous pouviez toujours piloter de cette façon, je n’aurais pas à vous sauver si souvent !
Le rire du Jedi traversa les comm. C’était contagieux. Mais Bail garda son sérieux. Il s’approcha de l’appareil de communication.
- Obi-Wan, commença-t-il, la République compte sur vous. Pour le moment, vous êtes notre seul espoir.
Le Jedi ne lui répondit pas immédiatement. Une série de bruits de vaisseau leur parvinrent. Puis la voix d’Obi-Wan se fit entendre, beaucoup plus stressée.
-
Bon sang, j’en ai deux qui sont revenus. Ce ne sont pas des TIE classiques, ajouta-t-il.
- Comment ça ? demanda Anakin sur le même ton.
-
On dirait qu’ils sont blindés. Bail vit Skywalker serrer les poings avant de répondre :
- Maître, une fois les torpilles lancées, leur seul souci sera d’échapper à l’explosion. Ils ne vous poseront pas problème.
-
Si tu le dis… Le Jedi s’interrompit. Avant de reprendre sur un ton beaucoup plus confiant :
-
Je le vois ! Le réacteur est juste en face de moi.- Approchez-vous au plus près, Maître.
-
Et… les torpilles sont tirées ! Par réflexe, Bail leva les yeux vers l’immense station spatiale au-dessus de leurs têtes. Il savait qu’il y avait un court délai entre le tir et l’explosion. Il imaginait déjà l’Étoile de la Mort voler en éclat et Palpatine avec. Mais rien ne vint.
-
Le réacteur a absorbé les torpilles ! s’alarma Obi-Wan dans les comm.
Aucune attaque ne semble être efficace !- Vous êtes sûrs que ce n’est pas un bouclier ?
- Galen a spécifié que le réacteur n’était protégé, intervint Bail.
-
C’est un autre type de bouclier, répondit Obi-Wan.
Il absorbe tout type d’attaque. Les torpilles n’ont même pas explosé ! On entendit le Jedi gémir sous l’effort. Il devait être en pleine manœuvre.
-
Je dois quitter le tunnel, dit Obi-Wan.
Anakin, il faut que…
Soudain, une explosion retentit et la transmission se coupa. Anakin leva les yeux vers Bail avec un air paniqué.
- Maître Kenobi ? appela Bail. Maître Kenobi !
Aucune réponse ne lui vint jamais.