Re: Le treizième padawan
Posté: Sam 22 Juil 2017 - 18:45
Chapitre 8, comme prévu. Bonne lecture. A dans trois semaines
Chapitre 8
Une fois qu'il eu terminé, l'apprenti s'apprêta à repartir afin de quitter cette forêt sinistre au plus vite, quand il entendit un bruit de véhicule motorisé venant du fin fond de la forêt. Setho se dirigea vers la source. Il tomba rapidement nez à nez avec un large sentier droit traversant la forêt. Celui-ci était recouvert d'une fine couche de neige, à l'exception de deux paires de traces de véhicules à chenilles profondes, remplies d'une eau boueuse gelée. Puis le bruit s'intensifia. Setho regarda à sa droite et constata qu'une lumière intense se dirigea droit vers lui depuis la route. Instinctivement, il se cacha derrière une souche un arbre déraciné.
Comme à son attente, cette lumière se révéla être les phares d'un véhicule. En effet, celui-ci s'avéra être un gros char à chenilles de forme hexagonale et de couleur gris souris, qui projeta sa lumière d'une paire de puissants phares. Mais ce qui l'intrigua le plus, c'était l'insigne sur la portière du véhicule. L'insigne de l'Empire. De plus, le char transportait à l'arrière un conteneur orange similaire à celui dans lequel les Jedi avaient voyagé, fixé sur une plate-forme adéquate. Deux snowtroopers étaient également assis dessus, l'arme à la main, observant d'un regard sans âme les sillons labourés par les chenilles du véhicule. Ces soldats étaient identiques à ceux rencontrés sur Wizma, avec des peintures oranges, ce qui confirmait la théorie comme quoi ils étaient de fonction sur Bubu.
Puis le char s'en alla. Setho le suivit encore des yeux, avant de le voir disparaître dans le brouillard. Il se souvint alors que la navette impériale qu'ils avaient empruntés lors de leur voyage s'était dirigée vers la même direction. Pour Setho, il n'y avait pas de doute. C'était par là bas que se trouvait le camp de prisonniers.
Le padawan retourna alors dans la forêt afin de rejoindre les autres. Depuis que le char s'en était allé, il n'y avait plus aucun bruit. Juste celui de ses pas dans la neige. Même ces seuls bruits l'inquiétaient. Ils semblaient provenir d'autour de lui. Plusieurs fois, il s'était arrêté afin de vérifier qu'il n'y avait aucune forme hostile dans les alentours. Mais la sensation d'être observé ne le quitta pas. Il pouvait sentir des présence de formes de vie, assez proches de lui, mais pas assez pour être visible. Il était tenté de crier quelque chose dans l'éventualité qu'il s'agisse d'une personne, mais la crainte de déclencher l’agressivité de ces formes de vie le fit renoncer.
C'est alors qu'il aperçut, loin dans le brouillard, des centaines de paires d'yeux brillants de couleur jaune-blanc. Ils suivaient le moindre de ses mouvements, et semblaient le guetter pour une raison inconnue. Setho, sous la frayeur, dégaina immédiatement son sabre laser. Les arbres et les éléments de la forêt s'éclairaient alors de la lueur bleue de la lame. Le champ de vision du padawan s'était également élargi, mais toujours pas suffisamment pour discerner les créatures aux yeux brillants qui, d'ailleurs, ne reculaient pas à la vision de cette arme. Cependant, Setho se sentait plus en sécurité. Pendant tout le chemin du retour, dans la forêt, il garda son sabre laser allumé, tournant régulièrement autour de soi. Jamais les yeux ne l'avaient quitté. Au contraire elles semblaient se rapprocher. Pire, elles semblaient le suivre.
À peine était-il sorti de cette forêt sinistre qu'il éteignit son sabre et fonça sans se retourner vers leur campement. Comme il se déplaçait dans le sillon qu'il avait creusé à l'aller, le retour était plus rapide. De loin, la tente était visible. Il n'y avait plus personne à l'extérieur, mais une lumière semblait émaner de l'intérieur, ce qui laissait supposer qu'ils étaient tous à l'intérieur. Setho décida quand même de se retourner aux trois quarts de son chemin. Rien. Personne. Le bruit du vent couvrait tout les autres sur la toundra. Setho poursuivit son chemin à la marche, complètement essoufflé. Il finit par atteindre la tente et entra. À peine eu-t-il mit la tête à l'intérieur qu'une agréable vague de chaleur caressa son visage. Mais aussitôt, une seconde vague vint le heurter, cette fois constituée des plaintes des padawans, qui s'étaient installés et avaient déjà commencé leur repas.
- Entre!
- Dépêches-toi!
- Il fait froid!
Setho se dépêcha de satisfaire ses compagnons et chercha un endroit pour s'asseoir.
- On a mis ton sac là derrière, dit Sarkel, tu dormiras donc au fond, si ça te dérange pas.
- D'accord, ça marche, dit-il en se dirigeant vers sa place.
Il s'assit et sortit de son sac ses rations de nourriture.
- Ah oui, dit Setho en commençant à manger, plus jamais je mettrais les pieds dans cette forêt de malheur.
- Ça risque d'être un problème, répondit Vun, on va devoir la traverser pour rejoindre la prison.
- Mais qu'est-ce qui t'es arrivé là bas? demanda Abbékia.
- Une... mauvaise rencontre.
- Ah oui? Qu'est-ce que t'as rencontré? Des bêtes sauvages? Des impériaux?
- En fait je sais pas trop. Mais tu me rappelles que j'ai trouvé autre chose d’intéressant.
- Et quoi?
- Je suis tombé sur une route qui était fréquentée par un convoi de l'Empire.
- Alors ça, dit Jam-Kol, ça nous arrange. Au moins on manquera pas Froid mordant quand on le cherchera.
Le lendemain, Setho fut réveillé par Thonta, qui était juste à côté de lui. Il avait très mal dormi et n'avait réussi à s'endormir que tardivement. Tous les autres padawans semblaient en pleine forme et motivés pour partir. Alors que Setho aurait voulu les supplier pour lui laisser ne serait-ce qu'un quart d'heure, pour pouvoir se réveiller correctement. S'il y avait bien une chose qu'il ne supportait pas, c'était les réveils difficiles.
La première chose que fit Setho après son réveil était de sortir sa gourde de son sac et de boire une bonne gorgée d'eau fraîche. Cette technique lui permettait de rester bien éveillé pendant de nombreuses heures.
Une fois que tout le monde était prêt à partir, ils abandonnèrent leur sac respectif et quittèrent la tente un par un. Ils avaient prévu d'enterrer le tout dans la neige après utilisation, pour éviter de s'encombrer et parce qu'ils ne comptaient pas passer une nuit de plus sur cette lune.
- Attendez, dit Setho en sortant de la tente, c'est normal qu'il fasse encore nuit?
- Évidemment, répondit Sarkel, il fait toujours nuit ici.
Setho ne chercha pas d'autres explications.
Les apprentis avaient, après avoir enterré leur tente et leurs affaires, marché pendant quelques heures le long de la route que Setho avait découvert. Lorsqu'ils étaient enfin arrivés à proximité d'une entrée du camp, ils firent un large détour pour arriver en face d'une clôture.
La vision de celle-ci provoquait un sentiment d'intimidation. Elle tranchait l'horizon en deux. Elle mesurait dix mètres de haut, était constituée d'un champ de force transparent de couleur rouge rosé, et était régulièrement entrecoupée de miradors équipés de projecteurs giratoires. Heureusement, ces derniers étaient assez éloignés pour que les Jedi ne se fassent pas repérer. Au delà du champ de force, on pouvait apercevoir une série de fils barbelés et une large bande enneigée parsemée de petites bosses, probablement un champ de mines.
Mais ce qu'ils voyaient de plus triste était le cadavre d'un détenu étendu sur le sol de l'autre côté du champ de force. Celui-ci portait un vêtement orange fluorescent et des traces de tir étaient visibles sur son dos. Comme il était partiellement recouvert par la neige, il était impossible de distinguer son visage ou son espèce.
- Quelle cruauté, dit Jam-Kol, ils n'ont même pas pris la peine de déplacer le corps.
- Le pauvre, répondit Setho, il était si près du but.
Les autres padawans restaient sans voie devant ce spectacle macabre. Au bout d'un moment, Thonta prit la parole.
- Mais du coup, comment va-t-on faire pour passer?
Vun s'avança et tendit ses deux mains en direction du champ de force. C'est alors qu'une brèche s'ouvrit petit à petit en vrombissant.
- Dépêchez-vous, dit-elle, les champs de force, c'est autre chose qu'une palissade de briques.
Setho ignora à quoi elle fit référence, et se dit que cela datait sûrement d'avant son arrivée. Il se dépêcha donc de passer à travers la brèche avec les autres. Vun la traversa en dernier, toujours en gardant ses mains dirigées vers la brèche pour la maintenir grâce à la force. Ceci fait, elle retira ses mains et la brèche se referma aussitôt.
Le groupe commença par enjamber la ligne de fils barbelés, puis traversèrent le champ de mines en sondant la couche de neige avec la force et en marchant dans les pas de la personne en face. C'est alors qu'ils arrivèrent en face d'une pente et découvrirent l'ensemble du camp de travail.
La barrière et toute la zone sur laquelle se trouvaient les padawans était en fait aménagée au sommet d'une crête, et le camp en lui même était situé en contrebas de la pente. L'ambiance dégagée à la vue de celui-ci était encore plus malsaine que la barrière de champ de force qui l'entourait.
Le camp était constitués de plusieurs blocs de bâtiments rectangulaires regroupés entre eux en "quartiers". Chaque quartier différait d'un autre de par la taille et le nombre de bâtiments, et ceux-ci étaient reliés entre eux par des routes bordées par des hautes clôtures en barbelés. D'épaisses colonnes de fumées se dégageaient de chaque quartier. Il n'y avait presque personne en bas. Quelques silhouettes traversant les vastes espaces entre les quartiers étaient visibles, mais il était impossible de voir s'il s'agissait d'un soldat ou d'un détenu.
Le camp entier semblait former une sorte de ville. Une ville pour emprisonner des gens.
- Bon, dit Sarkel, pas de temps à perdre.
Le Twi'lek bondit en avant puis se laissa glisser pour descendre la pente. Les autres padawans ne tardèrent pas à le suivre. Malheureusement, une fois arrivés en bas, il constatèrent qu'en glissant sur la pente, ils avaient creusés de longs sillons très bien visibles de loin.
- Mais c'est pas tout, dit Vun, ils vont aussi pouvoir suivre nos traces.
- Qu'est-ce qu'on fait alors? répondit Abbékia.
- On se dépêche pour pas se faire repérer et on embarque Radorkatta en vitesse.
- D'accord, répondit Setho, par où on commence?
- D'abord, il s'agit de trouver un plan du site pour trouver le bâtiment d'administration. Là-bas, on pourra chercher dans les registres l'emplacement de la cellule de Radorkatta.
- S'il est encore en vie, répondit Thonta.
- Ah non! s'exclama Jam-Kol. J'ai pas envie qu'on ai fait tous ça pour rien.
- Bon écoutez, dit Sarkel, maintenant qu'on est ici on va pas faire demi-tour. Même si on le trouve pas il faut au moins qu'on cherche ses traces pour savoir ce qu'il est devenu. Par respect pour lui. Souvenez vous des enseignements de maître Laanvas. "Ne jamais abandonner quelqu'un, quitte à se mettre soi-même en danger".
Le discours semblait faire effet sur les padawans car ils se mirent immédiatement en route. Setho se disait que ce maître Jedi devait être quelqu'un de très important pour eux. Ils se dirigèrent donc vers le bloc le plus proche.
Une fois arrivés en face de la haute clôture qui les séparaient du quartier, Sarkel dégaina son sabre laser et découpa les fils grâce à sa lame bleue. Ainsi, les padawans n'avaient aucun mal à passer, mais Setho s’inquiétait chaque minute un petit peu plus sur leur discrétion, ne pouvant s'empêcher de se rappeler l'échec de leur opération dans la base de Wax.
Les apprentis arrivèrent en face du bâtiment le plus proche et se dirigèrent vers l'entrée. Celle-ci était gardée par deux snowtroopers et un large panneau sur lequel il était écrit BLOC B-3 était incrusté au dessus de la porte. Le groupe s'approcha des deux gardes en toute discrétion. Lorsque Vun et Sarkel arrivèrent à leur portée, ils les assassinèrent furtivement en les attaquant au niveau de la nuque, non protégée par leur armure.
Ceci fait, les deux Jedi firent signe à leurs compagnons que la voie était libre, ouvrirent la porte et traînèrent les corps des gardes à l'intérieur. Les autres les rejoignirent aussitôt.
Une fois à l'intérieur, ils constatèrent que la pièce était relativement petite et qu'elle donnait sur autre porte, elle-même recouverte de barreaux. Probablement une sorte de sas. Sur les deux murs latéraux étaient fixés des écrans interactifs rectangulaires .
- Setho, dit Vun pendant qu'elle enfila l'armure de snowtrooper en même temps que Sarkel, recherche si Radorkatta est dans ce bâtiment.
- D'accord, répondit-il.
Le padawan se dirigea vers l'écran du mur de droite et l'examina. Celui-ci présentait plusieurs onglets dans lesquels étaient triées de nombreuses données, comme par exemple le journal de bord, la fiche d'incident, les fichiers techniques, et plein d'autres. Setho finit par trouver l'onglet portant la mention de Registre des détenus.
Il ouvrit le fichier et se retrouva, à son grand désespoir, devant une liste d'une centaine de numéros débutant par la lettre B.
- Il n'y a que des numéros là dedans, dit-il à Vun.
Elle soupira.
- Je m'en doutais. Vérifie si tu trouve le plan de la prison, ou à défaut celui de la zone.
Setho se retourna vers l'écran et chercha l'onglet concerné. Là! Carte générale du site FM-0. Il le sélectionna et tomba sur une carte interactive. Il constata alors à quel point ce plan était détaillé par rapport à la carte qu'ils avaient étudié avant de venir sur Bubu.
En examinant mieux la carte, il découvrit que chaque quartier était relié directement par une voie vers un gros bâtiment appelé centre d'administration. Accessoirement, il découvrit que quatre autres voient partaient du centre d'administration pour rejoindre l'extérieur du camp. Des flèches indiquant chaque sortie étaient accompagnées des indications Site d'extraction FM-1, FM-2, FM-3 et FM-4.
- C'est bon, j'ai trouvé, dit Setho.
- Bien, répondit Vun, sinon Sarkel, tu t'en sort avec l'armure?
- C'est très serré, répondit-il sous son casque, mais j'ai quand même réussi à l'enfiler. Ces armures sont plus amples que les boites de conserves des stormtroopers.
- C'est bon alors, dit-elle, Setho, est-ce que tu as un bon sens de l'orientation?
- Oui, répondit-il, je suis devenu très doué dans ce domaine grâce aux enseignements de mon maître.
- Ça me rassure, prends-en de la graine, Thonta.
Le groupe avait suivi Setho jusqu'au bâtiment d'administration. Une fois à l'intérieur, ils se sont infiltrés jusqu'à la salle des registres afin de trouver la cellule dans laquelle Radorkatta était emprisonné, ou avait été emprisonné.
Sur le chemin, ils avaient tué tous les soldats qu'ils avaient rencontrés, assez pour pouvoir équiper toute l'équipe en armures. Seule Abbékia avait eu des problèmes à enfiler la sienne à cause de ses lekkus, et son casque dû être légèrement abîmé pour pouvoir s'adapter aux appendices crâniens de la Nautolan.
C'est ainsi que les padawans parfaitement déguisés atteignirent la porte de la salle des registres. Sarkel s'approcha de la porte.
- Elle n'est pas verrouillée, dit-il.
Le Twi'lek appuya donc sur le bouton d'ouverture et la porte s'ouvrit en coulissant vers le haut. La lumière était éteinte à l'intérieur, mais Sarkel semblait illuminé par des reflets bleu océan en pénétrant dans la pièce pour vérifier l'état des lieux.
- Il n'y a personne, dit-il en faisant signe à ses compagnons de le suivre.
Les padawans pénétrèrent dans la pièce tandis que Sarkel referma la porte et que Jam-Kol appuya sur un interrupteur. Aussitôt, la lumière s'alluma et éclaira la pièce.
C'était une salle immense, parsemée de tours de stockage de données et d'écrans pour interagir avec elles. Sur chaque parcelle de stockage des tours se trouvait une diode rectangulaire bleue qui clignotait lentement, ce qui expliquait l'éclairage précédent.
Sarkel s'approcha des autres et murmura:
- Bon écoutez. Essayez de vous comporter comme de vrais impériaux. Parce que croyez-moi, les droïdes de surveillance, ça sait repérer le moindre geste anormal.
Le groupe se divisa alors et chaque membre partit dans une direction de la pièce. Ils cherchèrent pendant plusieurs minutes sans rien trouver, jusqu'à ce qu'Abbékia contacte les autres par comlink sur un canal qu'ils avaient créé:
- Euh... vous pouvez venir voir? Je crois que j'ai trouvé quelque chose d'intéressant.
Les apprentis rejoignirent la Nautolan tout en gardant une attitude d'un soldat impérial.
Cependant, ce qu'Abbékia avait découvert les laissait sans voix. Elle avait trouvé ni plus ni moins qu'une console de recherche de chaque détenu, avec un filtre permettant de réduire les résultats de recherche comme l'espèce ou la date d'arrivée.
- Regardez, poursuivit Abbékia.
Elle pointa du doigt un des résultats. C'était un Wookie sensible à la force. Abbékia appuya dessus pour ouvrir son fichier. La première chose qu'ils virent est un hologramme du visage de Radorkatta, ainsi qu'une annotation: détenu n°C3570216-4 En vie.
Setho pouvait sentir les sourires se dessiner sur les visages de ses compagnons.
- Il est vivant, chuchota Jam-Kol, c'est génial.
- Où est-il? demanda Thonta.
Abbékia se s'approcha de l'écran.
- Secteur C, répondit-elle, bloc n°4.
- Et c'est où? demanda Vun.
- C'est pas très loin de là où on était. Regarde, Secteur B, c'est d'ici où on a cherché le centre d'administration.
- Bon ben on a pas le choix, dit Sarkel, il n'y a pas de temps à perdre. Rador' nous attend.
C'est alors que la porte de la salle s'ouvrit. En se retournant, ils aperçurent deux soldats impériaux en uniforme noir et au casque de la même couleur sans visière. C'était des soldats non clonés.
- On peut savoir ce que vous faites là? demanda l'un d'eux.
- On nous a signalé une intrusion, ajouta l'autre, est-ce pour ça que vous êtes ici?
- Oui c'est exact, répondit Sarkel, c'est pour ça que nous sommes ici. Nous consultions les holo-enregistrements de sécurité.
- D'accord, répondit l'un des soldats, mais les enregistrements de sécurité ne sont pas de l'autre côté?
- Non, s'interposa Setho, les emplacements des postes ont été déplacés récemment. C'est étrange que vous ne soyez toujours pas au courant.
- Vous savez, répondit le soldat, on ne travaille pas ici très souvent.
- Du coup, répondit l'autre, bonne chance dans votre enquête.
Les deux soldats quittèrent l'entrée et fermèrent la porte.
- Bien trouvé Setho, dit Vun, "c'est étrange que vous ne soyez pas au courant", j'aime bien.
- Je me disait qu'on allait pas être très crédible avec une armure pour protéger du froid dans une salle comme ça. Alors j'ai cherché une réplique qui effacerait leur doutes.
Durant le restant de leur trajet jusqu'au secteur C, les padawans n'avaient rencontré aucun autre obstacle. Leur apparence était suffisamment crédible pour que les impériaux qu'ils croisaient les prennent pour de véritables snowtroopers.
Ce secteur était quasiment identique au secteur B au niveau de l'extérieur. Lorsqu'ils entrèrent dans le premier bâtiment, la première chose qu'ils constatèrent est que la pièce était identique à celle dans laquelle ils avaient cherché le centre d'administration. Même les écrans interactifs sur les murs étaient exactement les mêmes, de même pour leurs emplacements.
- Thonta, dit Vun, vérifie l'emplacement de la cellule de Radorkatta.
- D'accord, répondit-il en consultant l'écran.
Quelques secondes lui suffirent pour trouver l'emplacement.
- J'y suis, deuxième étage, couloir 1, cellule 6.
- Allez, on y va, dit Sarkel bouillant d'impatience.
Les apprentis gravirent les escaliers jusqu'au deuxième étage. Arrivés en haut, ils n'aperçurent aucun garde. Ils se trouvaient dans un large couloir aux parois gris sombres illuminés par des néons rouge sang. Cette architecture intérieure leur rappelait tristement la base de Wax.
Sur les murs du couloirs étaient disposés à intervalles réguliers des portes avec chacune un numéro.
- Regardez, dit Thonta en montrant la porte portant le numéro 1, c'est le couloir n°1.
- On est pas déjà dans le couloir? demanda Abbékia.
- Non, on est dans l'axe principal du deuxième étage. Chaque porte mène à un petit couloir. Et à l'intérieur, il y a huit cellules et un huit gardes. On va devoir attaquer rapidement et faire attention.
- Alors que la force soit avec nous, dit Vun en appuyant sur l'interrupteur d'ouverture.
La porte s'ouvrit automatiquement vers le haut et à peine il y avait assez de place pour passer que les Jedi se ruèrent à l'intérieur, courant vers le fond et trucidant tous les gardes sur leur passage. L'attaque était rapide, discrète et efficace. Aucun des gardes n'eut le temps de donner l'alerte. En quelques secondes, ils étaient tous morts.
Pendant que les autres se remettaient de leurs émotions, retirèrent leur casque ou examinèrent les cellules, Setho put mieux observer la pièce dans laquelle ils se trouvaient. Comme prévu, il s'agissait d'un couloir débouchant sur une impasse. À gauche se trouvaient les cellules, fermées par un champ de force translucide rougeâtre, et à droite des chaises rouges, chacune jonchée par le cadavre d'un garde, qui étaient probablement assis dessus.
- Oh non, dit Jam-Kol.
- Quoi? demanda Sarkel d'un air nerveux. Qu'est-ce qu'il y a?
- Eh bien, je viens de faire le tour des cellules et...
- Et quoi?! Réponds!
- Je ne trouve pas Radorkatta.
Chapitre 8
Une fois qu'il eu terminé, l'apprenti s'apprêta à repartir afin de quitter cette forêt sinistre au plus vite, quand il entendit un bruit de véhicule motorisé venant du fin fond de la forêt. Setho se dirigea vers la source. Il tomba rapidement nez à nez avec un large sentier droit traversant la forêt. Celui-ci était recouvert d'une fine couche de neige, à l'exception de deux paires de traces de véhicules à chenilles profondes, remplies d'une eau boueuse gelée. Puis le bruit s'intensifia. Setho regarda à sa droite et constata qu'une lumière intense se dirigea droit vers lui depuis la route. Instinctivement, il se cacha derrière une souche un arbre déraciné.
Comme à son attente, cette lumière se révéla être les phares d'un véhicule. En effet, celui-ci s'avéra être un gros char à chenilles de forme hexagonale et de couleur gris souris, qui projeta sa lumière d'une paire de puissants phares. Mais ce qui l'intrigua le plus, c'était l'insigne sur la portière du véhicule. L'insigne de l'Empire. De plus, le char transportait à l'arrière un conteneur orange similaire à celui dans lequel les Jedi avaient voyagé, fixé sur une plate-forme adéquate. Deux snowtroopers étaient également assis dessus, l'arme à la main, observant d'un regard sans âme les sillons labourés par les chenilles du véhicule. Ces soldats étaient identiques à ceux rencontrés sur Wizma, avec des peintures oranges, ce qui confirmait la théorie comme quoi ils étaient de fonction sur Bubu.
Puis le char s'en alla. Setho le suivit encore des yeux, avant de le voir disparaître dans le brouillard. Il se souvint alors que la navette impériale qu'ils avaient empruntés lors de leur voyage s'était dirigée vers la même direction. Pour Setho, il n'y avait pas de doute. C'était par là bas que se trouvait le camp de prisonniers.
Le padawan retourna alors dans la forêt afin de rejoindre les autres. Depuis que le char s'en était allé, il n'y avait plus aucun bruit. Juste celui de ses pas dans la neige. Même ces seuls bruits l'inquiétaient. Ils semblaient provenir d'autour de lui. Plusieurs fois, il s'était arrêté afin de vérifier qu'il n'y avait aucune forme hostile dans les alentours. Mais la sensation d'être observé ne le quitta pas. Il pouvait sentir des présence de formes de vie, assez proches de lui, mais pas assez pour être visible. Il était tenté de crier quelque chose dans l'éventualité qu'il s'agisse d'une personne, mais la crainte de déclencher l’agressivité de ces formes de vie le fit renoncer.
C'est alors qu'il aperçut, loin dans le brouillard, des centaines de paires d'yeux brillants de couleur jaune-blanc. Ils suivaient le moindre de ses mouvements, et semblaient le guetter pour une raison inconnue. Setho, sous la frayeur, dégaina immédiatement son sabre laser. Les arbres et les éléments de la forêt s'éclairaient alors de la lueur bleue de la lame. Le champ de vision du padawan s'était également élargi, mais toujours pas suffisamment pour discerner les créatures aux yeux brillants qui, d'ailleurs, ne reculaient pas à la vision de cette arme. Cependant, Setho se sentait plus en sécurité. Pendant tout le chemin du retour, dans la forêt, il garda son sabre laser allumé, tournant régulièrement autour de soi. Jamais les yeux ne l'avaient quitté. Au contraire elles semblaient se rapprocher. Pire, elles semblaient le suivre.
À peine était-il sorti de cette forêt sinistre qu'il éteignit son sabre et fonça sans se retourner vers leur campement. Comme il se déplaçait dans le sillon qu'il avait creusé à l'aller, le retour était plus rapide. De loin, la tente était visible. Il n'y avait plus personne à l'extérieur, mais une lumière semblait émaner de l'intérieur, ce qui laissait supposer qu'ils étaient tous à l'intérieur. Setho décida quand même de se retourner aux trois quarts de son chemin. Rien. Personne. Le bruit du vent couvrait tout les autres sur la toundra. Setho poursuivit son chemin à la marche, complètement essoufflé. Il finit par atteindre la tente et entra. À peine eu-t-il mit la tête à l'intérieur qu'une agréable vague de chaleur caressa son visage. Mais aussitôt, une seconde vague vint le heurter, cette fois constituée des plaintes des padawans, qui s'étaient installés et avaient déjà commencé leur repas.
- Entre!
- Dépêches-toi!
- Il fait froid!
Setho se dépêcha de satisfaire ses compagnons et chercha un endroit pour s'asseoir.
- On a mis ton sac là derrière, dit Sarkel, tu dormiras donc au fond, si ça te dérange pas.
- D'accord, ça marche, dit-il en se dirigeant vers sa place.
Il s'assit et sortit de son sac ses rations de nourriture.
- Ah oui, dit Setho en commençant à manger, plus jamais je mettrais les pieds dans cette forêt de malheur.
- Ça risque d'être un problème, répondit Vun, on va devoir la traverser pour rejoindre la prison.
- Mais qu'est-ce qui t'es arrivé là bas? demanda Abbékia.
- Une... mauvaise rencontre.
- Ah oui? Qu'est-ce que t'as rencontré? Des bêtes sauvages? Des impériaux?
- En fait je sais pas trop. Mais tu me rappelles que j'ai trouvé autre chose d’intéressant.
- Et quoi?
- Je suis tombé sur une route qui était fréquentée par un convoi de l'Empire.
- Alors ça, dit Jam-Kol, ça nous arrange. Au moins on manquera pas Froid mordant quand on le cherchera.
Le lendemain, Setho fut réveillé par Thonta, qui était juste à côté de lui. Il avait très mal dormi et n'avait réussi à s'endormir que tardivement. Tous les autres padawans semblaient en pleine forme et motivés pour partir. Alors que Setho aurait voulu les supplier pour lui laisser ne serait-ce qu'un quart d'heure, pour pouvoir se réveiller correctement. S'il y avait bien une chose qu'il ne supportait pas, c'était les réveils difficiles.
La première chose que fit Setho après son réveil était de sortir sa gourde de son sac et de boire une bonne gorgée d'eau fraîche. Cette technique lui permettait de rester bien éveillé pendant de nombreuses heures.
Une fois que tout le monde était prêt à partir, ils abandonnèrent leur sac respectif et quittèrent la tente un par un. Ils avaient prévu d'enterrer le tout dans la neige après utilisation, pour éviter de s'encombrer et parce qu'ils ne comptaient pas passer une nuit de plus sur cette lune.
- Attendez, dit Setho en sortant de la tente, c'est normal qu'il fasse encore nuit?
- Évidemment, répondit Sarkel, il fait toujours nuit ici.
Setho ne chercha pas d'autres explications.
Les apprentis avaient, après avoir enterré leur tente et leurs affaires, marché pendant quelques heures le long de la route que Setho avait découvert. Lorsqu'ils étaient enfin arrivés à proximité d'une entrée du camp, ils firent un large détour pour arriver en face d'une clôture.
La vision de celle-ci provoquait un sentiment d'intimidation. Elle tranchait l'horizon en deux. Elle mesurait dix mètres de haut, était constituée d'un champ de force transparent de couleur rouge rosé, et était régulièrement entrecoupée de miradors équipés de projecteurs giratoires. Heureusement, ces derniers étaient assez éloignés pour que les Jedi ne se fassent pas repérer. Au delà du champ de force, on pouvait apercevoir une série de fils barbelés et une large bande enneigée parsemée de petites bosses, probablement un champ de mines.
Mais ce qu'ils voyaient de plus triste était le cadavre d'un détenu étendu sur le sol de l'autre côté du champ de force. Celui-ci portait un vêtement orange fluorescent et des traces de tir étaient visibles sur son dos. Comme il était partiellement recouvert par la neige, il était impossible de distinguer son visage ou son espèce.
- Quelle cruauté, dit Jam-Kol, ils n'ont même pas pris la peine de déplacer le corps.
- Le pauvre, répondit Setho, il était si près du but.
Les autres padawans restaient sans voie devant ce spectacle macabre. Au bout d'un moment, Thonta prit la parole.
- Mais du coup, comment va-t-on faire pour passer?
Vun s'avança et tendit ses deux mains en direction du champ de force. C'est alors qu'une brèche s'ouvrit petit à petit en vrombissant.
- Dépêchez-vous, dit-elle, les champs de force, c'est autre chose qu'une palissade de briques.
Setho ignora à quoi elle fit référence, et se dit que cela datait sûrement d'avant son arrivée. Il se dépêcha donc de passer à travers la brèche avec les autres. Vun la traversa en dernier, toujours en gardant ses mains dirigées vers la brèche pour la maintenir grâce à la force. Ceci fait, elle retira ses mains et la brèche se referma aussitôt.
Le groupe commença par enjamber la ligne de fils barbelés, puis traversèrent le champ de mines en sondant la couche de neige avec la force et en marchant dans les pas de la personne en face. C'est alors qu'ils arrivèrent en face d'une pente et découvrirent l'ensemble du camp de travail.
La barrière et toute la zone sur laquelle se trouvaient les padawans était en fait aménagée au sommet d'une crête, et le camp en lui même était situé en contrebas de la pente. L'ambiance dégagée à la vue de celui-ci était encore plus malsaine que la barrière de champ de force qui l'entourait.
Le camp était constitués de plusieurs blocs de bâtiments rectangulaires regroupés entre eux en "quartiers". Chaque quartier différait d'un autre de par la taille et le nombre de bâtiments, et ceux-ci étaient reliés entre eux par des routes bordées par des hautes clôtures en barbelés. D'épaisses colonnes de fumées se dégageaient de chaque quartier. Il n'y avait presque personne en bas. Quelques silhouettes traversant les vastes espaces entre les quartiers étaient visibles, mais il était impossible de voir s'il s'agissait d'un soldat ou d'un détenu.
Le camp entier semblait former une sorte de ville. Une ville pour emprisonner des gens.
- Bon, dit Sarkel, pas de temps à perdre.
Le Twi'lek bondit en avant puis se laissa glisser pour descendre la pente. Les autres padawans ne tardèrent pas à le suivre. Malheureusement, une fois arrivés en bas, il constatèrent qu'en glissant sur la pente, ils avaient creusés de longs sillons très bien visibles de loin.
- Mais c'est pas tout, dit Vun, ils vont aussi pouvoir suivre nos traces.
- Qu'est-ce qu'on fait alors? répondit Abbékia.
- On se dépêche pour pas se faire repérer et on embarque Radorkatta en vitesse.
- D'accord, répondit Setho, par où on commence?
- D'abord, il s'agit de trouver un plan du site pour trouver le bâtiment d'administration. Là-bas, on pourra chercher dans les registres l'emplacement de la cellule de Radorkatta.
- S'il est encore en vie, répondit Thonta.
- Ah non! s'exclama Jam-Kol. J'ai pas envie qu'on ai fait tous ça pour rien.
- Bon écoutez, dit Sarkel, maintenant qu'on est ici on va pas faire demi-tour. Même si on le trouve pas il faut au moins qu'on cherche ses traces pour savoir ce qu'il est devenu. Par respect pour lui. Souvenez vous des enseignements de maître Laanvas. "Ne jamais abandonner quelqu'un, quitte à se mettre soi-même en danger".
Le discours semblait faire effet sur les padawans car ils se mirent immédiatement en route. Setho se disait que ce maître Jedi devait être quelqu'un de très important pour eux. Ils se dirigèrent donc vers le bloc le plus proche.
Une fois arrivés en face de la haute clôture qui les séparaient du quartier, Sarkel dégaina son sabre laser et découpa les fils grâce à sa lame bleue. Ainsi, les padawans n'avaient aucun mal à passer, mais Setho s’inquiétait chaque minute un petit peu plus sur leur discrétion, ne pouvant s'empêcher de se rappeler l'échec de leur opération dans la base de Wax.
Les apprentis arrivèrent en face du bâtiment le plus proche et se dirigèrent vers l'entrée. Celle-ci était gardée par deux snowtroopers et un large panneau sur lequel il était écrit BLOC B-3 était incrusté au dessus de la porte. Le groupe s'approcha des deux gardes en toute discrétion. Lorsque Vun et Sarkel arrivèrent à leur portée, ils les assassinèrent furtivement en les attaquant au niveau de la nuque, non protégée par leur armure.
Ceci fait, les deux Jedi firent signe à leurs compagnons que la voie était libre, ouvrirent la porte et traînèrent les corps des gardes à l'intérieur. Les autres les rejoignirent aussitôt.
Une fois à l'intérieur, ils constatèrent que la pièce était relativement petite et qu'elle donnait sur autre porte, elle-même recouverte de barreaux. Probablement une sorte de sas. Sur les deux murs latéraux étaient fixés des écrans interactifs rectangulaires .
- Setho, dit Vun pendant qu'elle enfila l'armure de snowtrooper en même temps que Sarkel, recherche si Radorkatta est dans ce bâtiment.
- D'accord, répondit-il.
Le padawan se dirigea vers l'écran du mur de droite et l'examina. Celui-ci présentait plusieurs onglets dans lesquels étaient triées de nombreuses données, comme par exemple le journal de bord, la fiche d'incident, les fichiers techniques, et plein d'autres. Setho finit par trouver l'onglet portant la mention de Registre des détenus.
Il ouvrit le fichier et se retrouva, à son grand désespoir, devant une liste d'une centaine de numéros débutant par la lettre B.
- Il n'y a que des numéros là dedans, dit-il à Vun.
Elle soupira.
- Je m'en doutais. Vérifie si tu trouve le plan de la prison, ou à défaut celui de la zone.
Setho se retourna vers l'écran et chercha l'onglet concerné. Là! Carte générale du site FM-0. Il le sélectionna et tomba sur une carte interactive. Il constata alors à quel point ce plan était détaillé par rapport à la carte qu'ils avaient étudié avant de venir sur Bubu.
En examinant mieux la carte, il découvrit que chaque quartier était relié directement par une voie vers un gros bâtiment appelé centre d'administration. Accessoirement, il découvrit que quatre autres voient partaient du centre d'administration pour rejoindre l'extérieur du camp. Des flèches indiquant chaque sortie étaient accompagnées des indications Site d'extraction FM-1, FM-2, FM-3 et FM-4.
- C'est bon, j'ai trouvé, dit Setho.
- Bien, répondit Vun, sinon Sarkel, tu t'en sort avec l'armure?
- C'est très serré, répondit-il sous son casque, mais j'ai quand même réussi à l'enfiler. Ces armures sont plus amples que les boites de conserves des stormtroopers.
- C'est bon alors, dit-elle, Setho, est-ce que tu as un bon sens de l'orientation?
- Oui, répondit-il, je suis devenu très doué dans ce domaine grâce aux enseignements de mon maître.
- Ça me rassure, prends-en de la graine, Thonta.
Le groupe avait suivi Setho jusqu'au bâtiment d'administration. Une fois à l'intérieur, ils se sont infiltrés jusqu'à la salle des registres afin de trouver la cellule dans laquelle Radorkatta était emprisonné, ou avait été emprisonné.
Sur le chemin, ils avaient tué tous les soldats qu'ils avaient rencontrés, assez pour pouvoir équiper toute l'équipe en armures. Seule Abbékia avait eu des problèmes à enfiler la sienne à cause de ses lekkus, et son casque dû être légèrement abîmé pour pouvoir s'adapter aux appendices crâniens de la Nautolan.
C'est ainsi que les padawans parfaitement déguisés atteignirent la porte de la salle des registres. Sarkel s'approcha de la porte.
- Elle n'est pas verrouillée, dit-il.
Le Twi'lek appuya donc sur le bouton d'ouverture et la porte s'ouvrit en coulissant vers le haut. La lumière était éteinte à l'intérieur, mais Sarkel semblait illuminé par des reflets bleu océan en pénétrant dans la pièce pour vérifier l'état des lieux.
- Il n'y a personne, dit-il en faisant signe à ses compagnons de le suivre.
Les padawans pénétrèrent dans la pièce tandis que Sarkel referma la porte et que Jam-Kol appuya sur un interrupteur. Aussitôt, la lumière s'alluma et éclaira la pièce.
C'était une salle immense, parsemée de tours de stockage de données et d'écrans pour interagir avec elles. Sur chaque parcelle de stockage des tours se trouvait une diode rectangulaire bleue qui clignotait lentement, ce qui expliquait l'éclairage précédent.
Sarkel s'approcha des autres et murmura:
- Bon écoutez. Essayez de vous comporter comme de vrais impériaux. Parce que croyez-moi, les droïdes de surveillance, ça sait repérer le moindre geste anormal.
Le groupe se divisa alors et chaque membre partit dans une direction de la pièce. Ils cherchèrent pendant plusieurs minutes sans rien trouver, jusqu'à ce qu'Abbékia contacte les autres par comlink sur un canal qu'ils avaient créé:
- Euh... vous pouvez venir voir? Je crois que j'ai trouvé quelque chose d'intéressant.
Les apprentis rejoignirent la Nautolan tout en gardant une attitude d'un soldat impérial.
Cependant, ce qu'Abbékia avait découvert les laissait sans voix. Elle avait trouvé ni plus ni moins qu'une console de recherche de chaque détenu, avec un filtre permettant de réduire les résultats de recherche comme l'espèce ou la date d'arrivée.
- Regardez, poursuivit Abbékia.
Elle pointa du doigt un des résultats. C'était un Wookie sensible à la force. Abbékia appuya dessus pour ouvrir son fichier. La première chose qu'ils virent est un hologramme du visage de Radorkatta, ainsi qu'une annotation: détenu n°C3570216-4 En vie.
Setho pouvait sentir les sourires se dessiner sur les visages de ses compagnons.
- Il est vivant, chuchota Jam-Kol, c'est génial.
- Où est-il? demanda Thonta.
Abbékia se s'approcha de l'écran.
- Secteur C, répondit-elle, bloc n°4.
- Et c'est où? demanda Vun.
- C'est pas très loin de là où on était. Regarde, Secteur B, c'est d'ici où on a cherché le centre d'administration.
- Bon ben on a pas le choix, dit Sarkel, il n'y a pas de temps à perdre. Rador' nous attend.
C'est alors que la porte de la salle s'ouvrit. En se retournant, ils aperçurent deux soldats impériaux en uniforme noir et au casque de la même couleur sans visière. C'était des soldats non clonés.
- On peut savoir ce que vous faites là? demanda l'un d'eux.
- On nous a signalé une intrusion, ajouta l'autre, est-ce pour ça que vous êtes ici?
- Oui c'est exact, répondit Sarkel, c'est pour ça que nous sommes ici. Nous consultions les holo-enregistrements de sécurité.
- D'accord, répondit l'un des soldats, mais les enregistrements de sécurité ne sont pas de l'autre côté?
- Non, s'interposa Setho, les emplacements des postes ont été déplacés récemment. C'est étrange que vous ne soyez toujours pas au courant.
- Vous savez, répondit le soldat, on ne travaille pas ici très souvent.
- Du coup, répondit l'autre, bonne chance dans votre enquête.
Les deux soldats quittèrent l'entrée et fermèrent la porte.
- Bien trouvé Setho, dit Vun, "c'est étrange que vous ne soyez pas au courant", j'aime bien.
- Je me disait qu'on allait pas être très crédible avec une armure pour protéger du froid dans une salle comme ça. Alors j'ai cherché une réplique qui effacerait leur doutes.
Durant le restant de leur trajet jusqu'au secteur C, les padawans n'avaient rencontré aucun autre obstacle. Leur apparence était suffisamment crédible pour que les impériaux qu'ils croisaient les prennent pour de véritables snowtroopers.
Ce secteur était quasiment identique au secteur B au niveau de l'extérieur. Lorsqu'ils entrèrent dans le premier bâtiment, la première chose qu'ils constatèrent est que la pièce était identique à celle dans laquelle ils avaient cherché le centre d'administration. Même les écrans interactifs sur les murs étaient exactement les mêmes, de même pour leurs emplacements.
- Thonta, dit Vun, vérifie l'emplacement de la cellule de Radorkatta.
- D'accord, répondit-il en consultant l'écran.
Quelques secondes lui suffirent pour trouver l'emplacement.
- J'y suis, deuxième étage, couloir 1, cellule 6.
- Allez, on y va, dit Sarkel bouillant d'impatience.
Les apprentis gravirent les escaliers jusqu'au deuxième étage. Arrivés en haut, ils n'aperçurent aucun garde. Ils se trouvaient dans un large couloir aux parois gris sombres illuminés par des néons rouge sang. Cette architecture intérieure leur rappelait tristement la base de Wax.
Sur les murs du couloirs étaient disposés à intervalles réguliers des portes avec chacune un numéro.
- Regardez, dit Thonta en montrant la porte portant le numéro 1, c'est le couloir n°1.
- On est pas déjà dans le couloir? demanda Abbékia.
- Non, on est dans l'axe principal du deuxième étage. Chaque porte mène à un petit couloir. Et à l'intérieur, il y a huit cellules et un huit gardes. On va devoir attaquer rapidement et faire attention.
- Alors que la force soit avec nous, dit Vun en appuyant sur l'interrupteur d'ouverture.
La porte s'ouvrit automatiquement vers le haut et à peine il y avait assez de place pour passer que les Jedi se ruèrent à l'intérieur, courant vers le fond et trucidant tous les gardes sur leur passage. L'attaque était rapide, discrète et efficace. Aucun des gardes n'eut le temps de donner l'alerte. En quelques secondes, ils étaient tous morts.
Pendant que les autres se remettaient de leurs émotions, retirèrent leur casque ou examinèrent les cellules, Setho put mieux observer la pièce dans laquelle ils se trouvaient. Comme prévu, il s'agissait d'un couloir débouchant sur une impasse. À gauche se trouvaient les cellules, fermées par un champ de force translucide rougeâtre, et à droite des chaises rouges, chacune jonchée par le cadavre d'un garde, qui étaient probablement assis dessus.
- Oh non, dit Jam-Kol.
- Quoi? demanda Sarkel d'un air nerveux. Qu'est-ce qu'il y a?
- Eh bien, je viens de faire le tour des cellules et...
- Et quoi?! Réponds!
- Je ne trouve pas Radorkatta.