Bonsoir à tous, c'est l'heure de la suite!
La bataille de Dathomir s'achève donc précocement sur un match nul et cela va avoir des conséquences sur le destin de notre cher Oreste
!
Je vous laisse découvrir ça!
Oreste Tissan était désappointé pour ne pas dire furieux. Il tenait le Sith à sa merci et il l'aurait tué si ce capitaine impérial stupide n'avait pas décidé de rayer l'Enclos des Murmures de la carte. Le souffle de l'onde de choc l'avait projeté loin de son ennemi affaibli.
Achève-le.
Rivan le pressait de finir le travail mais il se souvint que quelqu'un comptait pour lui. Cette guerrière des Chutes Brumeuses qui le comprenait mieux que personne. Il l'avait perdue de vue mais il la savait vivante, la Force le lui disait.
Elle n'a pas d'importance.
- Pour moi, si.
Il tourna le dos au Seigneur Noir des Sith qu'il aurait pu achever d'un simple coup de sabre laser. Sans hésitation, il avait choisi.
Je suis le Jedi Noir de Dathomir et je vais protéger Tzipah. Vador ne perd rien pour attendre.Sans prendre garde au zélosien qui pestait à l'intérieur de son crâne, il chercha la présence de sa compagne dans les flux de la Force. Elle brillait comme un phare lumineux au milieu d'une marée de désespoir et d'agonie. Au milieu des tourments de vies soufflées.
Il la détecta à une centaine de mètres, percevant sa détermination à aider autrui et sa résignation devant une mort plus proche, plus certaine. Il ne l'abandonnerait pas comme il l'avait fait pour les rebelles muuns de Mygeeto, pour sa famille sur Corellia. Pour Beliem..
Il se connecta à l'esprit de Rivan malgré la fureur de ce dernier. Il lui imposa sa volonté et un vortex s'ouvrit à son intention pour le transporter instantanément juste à ses cotés. La jeune femme ne fut pas surprise lorsqu'il lui prit la main pour attirer son intention.
Elle se tourna vers lui, son regard l'implorant :
- Oreste, il faut les aider !
Le corellien fixa sans ne laisser paraître la moindre émotion, les silhouettes hagardes des rares infortunés temporairement épargnés par le bombardement qui parcourait l'Enclos des Murmures de part en part.
Un rancor privé de cavalière passa à coté d'eux, sa peau écailleuse fondant à cause des flammèches qui le dévoraient sur la moitié de son dos. Rendu fou furieux par la douleur, la bête piétina les quelques survivants qui se trouvaient sur son passage.
- On dois d'abord se mettre à l'abri, répondit-il. Ou on ne sera utile à personne.
- Oreste...
- Fais-moi confiance.
La jeune Sorcière étudia au fonds de ces yeux verts et gris, l'inquiétude qui le tenaillait. Il lui montra le Bâton Obscur qu'il avait l'intention d'utiliser. Elle s'accrocha fermement à son épaule tandis que le pommeau commençait à briller.
Elle fut prise de vertige lorsqu'elle fut transportée avec lui à travers le temps et l'espace dans la forêt. Ils avaient abouti dans une clairière où reposaient des corps et des blessés sur lesquels veillaient des prêtresses qui se penchaient à leur chevet. Les gémissements couraient de part et d'autre, des Sorcières et des rebelles indemnes montaient la garde ou réconfortaient les blessés pour entretenir leur moral.
- Je vais trouver Vador et en finir, annonça-t-il.
En fait il ne supportait pas de voir les conséquences de ses actes. Tous ces morts et ces souffrances, c'est tout ce qui avait réchappé à la bataille. Tout ce qui était en état de se battre n'était plus qu'une poignée de Sorcières et d'ex prisonniers qui ne souhaitait peut-être plus se battre.
Cette prise de conscience lui causa un choc abyssal.
J'ai échoué.
Parce que tu ne m'écoutes pas, rugit l'esprit de Rivan.
- Il a du s'échapper, lui fit remarquer Tzipah. Et des gens ont besoin de nous ici.
- Je ne suis pas un guérisseur.
- Je te demande d'essayer. Pour moi.
Il acquiesça finalement d'un hochement et ils commencèrent à déambuler parmi les blessés. Tzipah s'attarda auprès de Sorcières encore conscientes, demandant aux prêtresses si elle pouvait être d'une aide quelconque.
Oreste fit de même pour les rebelles. Il s'accroupit auprès de l'un d'eux, un chagrien dont le ventre était déchiré par des brûlures de blaster lourd. Son teint bleuté avait pali et le corellien l'appela pour vérifier qu'il n'était pas en train de dormir.
- Eh, ça va ?
Le non humain ouvrit les paupières.
- Je vais vous aider, proposa le Jedi.
- Pas envie qu'on m'aide, grogna-t-il d'un ton dédaigneux. Surtout pas par quelqu'un comme vous.
Il parvint à se redresser péniblement et un crachat consistant et ensanglanté aveugla le jeune homme pendant quelques instants.
Il s'épongea la figure avant que le chagrien ne reprit.
- On va tous crever à cause de vous. Les impériaux vont venir ici et tous nous massacrer.
- Ils ont battu en retraite, plaida le corellien. On a gagné.
- Tu parles.
Le chagrien pencha la tête sur le coté, détournant son regard du Jedi qui préféra s'éloigner, gêné. Tous les regards qui convergeaient dans sa direction traduisaient à la fois du respect mais aussi du ressentiment. Tous les anciens détenus pensaient sincèrement qu'il les aiderait dans leur quête de liberté mais c'était la mort qui les attendait au bout du chemin.
Quant aux Sorcières, bien qu'elles demeuraient impavides, c'était le même sentiment qui prédominait. Auquel s'ajoutait un abattement, du aux pertes qu'elles avaient encaissé. Ce n'étaient pas seulement des camarades qui avaient été perdues, c'étaient surtout des amies dont l'absence pèserait durablement. Certes comparables à celles des anciens détenus, chacune des pertes avait saigné les clans qui s'étaient joints à lui.
Les clans de Sorcières formaient le ciment de la société matriarcale sur Dathomir, tout en contenant l'influence des Soeurs de la Nuit. Mais au vu des pertes, cet équilibre avait été fragilisé dans le meilleur des cas.
Et il se souvint alors qu'il n'avait pas du tout vu les Soeurs de la Nuit intervenir dans la bataille. Si l'accord qu'il avait conclu avec elles venait à s'ébruiter, il perdrait définitivement la main.
Il décida d'aller voir Gelfran. Et il le découvrit allongé au milieu des blessés, sérieusement amoché. Le contrebandier plaquait sa main sur son abdomen, cachant une plaie béante. Le genre de blessure dont on ne réchappait pas. À ses cotés, la Sorcière Sira accroupie tenait sa main et se tourna à peine lorsqu'elle perçut la présence du Jedi.
Gelfran s'anima lorsqu'il s'agenouilla auprès de lui.
- Ben, t'en fais une tête ! Tu as eu ta guerre, ce n'est pas ce que tu voulais ? Le railla le vétéran.
- Je ne savais pas que vous étiez blessé.
Oreste soutint son regard hostile.
- Gelfran ? Fit sa compagne.
- Ça ira, ma douce. Le gamin et moi avons des choses à nous dire, d'homme à homme.
Ils guettèrent tous deux son départ avant que Gelfran ne lui demanda :
- La Dame du Pardon ?
- Vador l'a tuée, répondit le jeune homme. Je suis désolé.
- Tu n'as pas l'air si désolé que ça. Elle était au courant de ce que tu as fait au clan Farron.
- Parce que vous le lui avez rapporté.
Le contrebandier exhiba un sourire. Empli de tristesse.
- Tu vas faire quoi ? M'achever ?
- Vous serez bientôt mort, je ne prendrai pas cette peine.
- Tu crois vraiment que je vais emporter ce secret dans ma tombe ? Non, tout le monde doit savoir ce que tu es.
Les derniers mots avaient été prononcés avec une intonation croissante, ce qui finit par attirer l'attention de celles ou de ceux qui étaient les plus proches. Dont Sira qui pouvait les entendre.
- C'étaient des enfants, des mômes qui savaient à peine marcher.. et tu les as tués...
Une force nouvelle, celle de la conviction d'un homme qui avait côtoyé la mort et s'apprêtait à y succomber, lui donna la possibilité de se redresser sur ses coudes.
- Tu les as tous tués ! Salopard de Sith, t'es devenu pire qu'un impérial ! Toi... et ton fichu Bâton.
Le corellien voulut lui répondre qu'il pensait que c'était la meilleure chose à faire. Il n'aurait pu les laissé livrés à eux-mêmes après avoir tué leurs parents. Mais maintenant il n'en était plus aussi sûr et voilà que Gelfran tentait de lui faire réaliser la portée de ses actes.
- Et je ne parlerai pas... de tout ce que tu as fait d'autre !... c'est trop tard...
Le sang s'écoula de sa bouche, étouffant sa hargne et il s'écroula, son expression figée qui n'exprimait plus que du dégoût. Sira se précipita pour le soulever par la nuque tout en sachant que plus personne ne pouvait faire quoique ce soit pour lui.
- C'était mon ami.
La Sorcière Sira lui rétorqua sèchement sans daigner le regarder.
- Et tu l'as trahi. Tu nous as tous trahi.
Elle pointa alors sa lance sur sa poitrine et il recula d'un pas, se raidissant instinctivement sans saisir son sabre laser.
- Je peux m'expliquer.
Un attroupement s'était formé autour de lui et il quémanda alors du regard le soutien de son amie qui s'y était mélé. Celle-ci affichait une distance froide.
- Tzipah...
- Explique-moi pourquoi les Soeurs de la Nuit n'ont pas honoré l'alliance que tu avais conclu avec elles, martela-t-elle.
La révélation provoqua des clameurs stupéfaites et les regards se durcirent davantage. Une jeune sorcière blonde – Orcheron - s'écria :
- Ce sorcier n'était pas digne de confiance ! Et nos Soeurs sont mortes pour lui !
Les détenus eux-mêmes dont certains avaient eu affaire aux Soeurs de la Nuit, braquaient leurs blasters dans sa direction. Et les Sorcières l'encerclèrent, tous clans confondus, à l'exception de Tzipah qui continuait de le dévisager comme s'il n'était qu'un étranger.
Un gouffre irrémédiable venait de se creuser entre elle et lui.
- Le clan Farron. Que s'est-il passé ?
- Je te l'ai dit. Ils sont en sécurité.
La jeune dathomirienne brune s'approcha et l'intensité de ses yeux bleus s'accrut.
- J'ai senti la sincérité de Gelfran. Pourtant je ne parviens pas à croire que l'homme en qui nous avons cru, en qui j'ai cru et à qui j'ai confié mes sentiments, ait pu faire une telle chose.
- Tzipah, j'ai fait beaucoup de choses... et tout que j'ai pu faire ici, je l'ai fait pour toi.
- Je ne t'ai jamais demandé de faire ça !
Elle chanta un sort dans son dialecte et l'air se contracta autour de lui. Projeté au sol, il y fut maintenu par la guerrière enragée qui s'installa sur sa poitrine et lui bourra la figure de furieux coups de poing.
Le corellien ne chercha pas à se défendre. Il ne chercha pas à user ni du Bâton Obscur ni de son sabre laser. Car la dernière chose qu'il souhaitait dans cette galaxie, était de faire du mal à Tzipah. C'était au-dessus de ses forces.
Au bout de quelques instants, il ne sentait plus les coups qui maltraitaient sa figure. Il perdit toute conscience de son environnement jusqu'à ce que la chaleur d'un sabre laser activé ne fut passé en travers de la gorge, irritant son épiderme.
Il lut dans ses yeux bleus toute la déception qu'il avait engendré chez elle. Et son envie de meurtre.
- Vas-y, fais-le.
Elle battit vivement des paupières, surprise de sa requête.
- Comme ça mes cauchemars s'arrêteront.
- Non, cracha-t-elle.
Elle se releva au-dessus de lui, reprenant son calme.
- Jamais je ne deviendrai comme toi.
Elle jeta son sabre au sol, tout en le laissant se remettre sur ses appuis.
- Par ta faute, il y a eu assez de morts comme cela. Moi et les autres Soeurs allons rentrer avec les blessés et je demanderai à notre matriarche si elle accepte de recueillir ces hommes. Nous n'avons plus qu'à espérer que l'Empire ne s'intéresse pas à nous.
Sira, Magash et Lehiem se rangèrent à la hauteur de Tzipah qui effaça d'un revers de la main, la larme qui coulait le long de sa joue.
- Oreste Tissan, commença-t-elle d'une voix solennelle.
Elle avait pris une décision difficile.
- Au nom des Chutes Brumeuses et des autres clans, tu es banni. Au nom des vies que tu as enlevées et des innombrables morts que tu as causé, aucun clan ne t'accordera l'asile ou la moindre protection. Nous te condamnons à la repentance à vie jusqu'à ce que tu aies expié tes crimes. Tu ne pourras approcher personne jusqu'à ce que le pardon te soit accordé.
Le choc pour le jeune homme fut d'autant plus grand que c'était sa compagne qui avait prononcé elle-même ce désaveu. La sentence ne fut contestée par personne. Bientôt Sira, Magash et Lehiem ne tardèrent pas à ordonner que les derniers rancors soient assemblés pour y transporter les blessées les plus graves. Les autres seraient déplacés à l'aide de brancards improvisés.
Oreste voyait tout cela sans le voir vraiment. Il surprit Tzipah en train de discuter avec Morgan Vandrack dont la moitié de la figure était recouverte par un bandage bacta, contre l'un de ses yeux.
Quelques minutes plus tard, tout le monde était prêt au départ. Seuls les morts étaient laissés derrière. Ainsi qu'un vivant que l'on considérait à peine mieux qu'un mort.
- Tzipah... je t'en prie...
Il tentait une dernière fois d'attirer son attention pour lui dire combien il regrettait. Mais ses mots restaient bloqués au fonds de sa gorge et seuls ses verts et gris parlaient pour lui. Alors elle le regarda cette fois avec une pointe de miséricorde.
- Si tu deviens celui que j'espère que tu sois, alors peut-être nous reverrons-nous. D'ici là, ne tente pas de me retrouver ou je devrai te tuer.
Elle l'abandonna en contenant son chagrin. Oreste se retrouva seul avec l'unique compagnie d'un esprit Sith malfaisant. Il se souvint de ce que Gelfran lui avait dit le jour de leur rencontre.
Quand on croit avoir tout perdu, il reste toujours quelque chose à perdre.Il n'avait pas retenu la leçon.
Lorsqu'il a cru avoir être égaré peu après le lancement de la purge, Gelfran lui avait rappelé qu'il lui restait une famille qui l'attendait sur Corellia. Lorsque l'inquisitrice Soia Tenn l'avait exterminé avec la femme qu'il aimait, il lui restait encore un ami.
Gelfran. Mort tout comme Climber.
Lorsqu'ils s'étaient échoués sur Dathomir, il avait trouvé Tzipah. Et il venait de la perdre parce qu'il avait eu peur de la perdre. Il s'était condamné lui-même à la solitude. À pas lourds il quitta la clairière, ne sachant ce qu'il pouvait ou ce qu'il voulait devenir.
Voilà, j'espère que cela vous aura plu! n'hésitez pas à me faire part de vos impressions comme d'habitude et on se retrouve donc à la prochaine pour la suite!
ciao
!