Fini, dans la foulée de
Thrawn. Tonnerre, mais qu'est-ce que c'était poussif...
Niveau intrigue, le bouquin a un gros problème, c'est qu'il est complètement déséquilibré, aussi bien dans la partie
TCW que dans la partie Empire : dans la première, on a d'un côté Thrawn, Anakin et Padmé, de l'autre
un certain duc Solha, sorte de parent pauvre de Dooku, et un gang de voleurs miteux ; dans la seconde, d'un côté Thrawn, Vader et leurs lieutenants respectifs, de l'autre
les Grysks, peuple des Régions Inconnues qui semblent n'avoir rien de particulier et que Zahn ne prend même pas la peine de décrire correctement, ça passe assez mal après les Vongs et les Vagaaris -autant dire tout de suite que niveau méchants, c'est vraiment l'équipe B
Ce qui fait que j'ai eu énormément de mal à m'intéresser aux deux intrigues, puisque, ben, en fait, y'a personne qui fasse le poids contre Thrawn et Vader, contrairement au premier tome où il y avait quand même Nightswan, et surtout à
Choix décisifs où Nuso Esva parvenait à contrebalancer Thrawn et Jade. C'est particulièrement sensible sur la partie
TCW que j'ai trouvé passablement ennuyeuse, avec de longues scènes d'action confuses et sans grand intérêt -de toute façon, les scènes d'action où tous les personnages dont on connaisse le nom sont immortels, ça peut difficilement être passionnant. C'est un peu moins vrai pour la partie Empire où
les fourberies des Grysks, je pense notamment au coup des insectes, ramenaient un peu plus de surprise. Ceci étant dit, j'ai bien aimé la fin des deux intrigues :
le coup du cortosis pour TCW avec en ligne de mire la préparation de l'ordre 66, et mieux encore le coup des navigatrices chiss dans la partie Empire, j'ai beaucoup aimé, et dans le second cas ça ouvre des perspectives avec
cette mystérieuse trahison d'une faction chiss. Mais avant d'en arriver là, quelle galère !
Le style... Aïe. Là, je suis à peu près sûr de ne pas faire le vieux con, j'ai l'impression que Zahn est passé en mode complètement à l'arrache, comme sur le premier tome ça se lit vite mais c'est fade, et pire, il m'est plusieurs fois arrivé de me perdre dans le bouquin faute de description des lieux, comme dit les
Grysks ne sont même pas décrits ce qui aurait été la moindre des choses pour faire d'eux des méchants un minimum consistants. Je crois que c'est ça le pire dans ce bouquin, en fait, ce qui m'a donné l'impression que Zahn était juste en train de remplir le cahier des charges de Del Rey.
Même pour les personnages, c'est pas tant la fête que ça. Une fois de plus, on a droit à de savoureux moments où Thrawn surprend tout le monde à commencer par nous, mais ses combats de coq avec Anakin/Vader m'ont vite saoulé. Ledit Anakin/Vader a un rendu assez bizarre, il y a des moments où il a l'air futé et d'autres complètement à côté de la plaque -Padmé est bizarrement plus convaincante. Enfin, le pire de ce côté-là, c'est que j'ai eu la sensation gênante que Thrawn n'avait pas du tout évolué entre l'intrigue
TCW et l'intrigue Empire : autant dans la duologie formée par
Vol vers l'infini et
Une Question de survie, c'était cool de voir les mêmes personnages avec quarante ans d'écart et tous les changements que ça impliquait dans leur personnalité et notre point de vue sur eux, autant là, non, rien à faire, c'est exactement le même personnage, avec le même génie, la même assurance, la même absence totale de diplomatie ; on aurait pu penser qu'entretemps, il avait gagné en expérience, changé de point de vue sur certaines choses au contact de l'Empire, mais il faut croire que non, il n'y a rien qu'il dise ou fasse dans l'une des parties qu'il n'aurait pas pu dire ou faire dans l'autre, ce qui est d'autant plus embêtant qu'il y avait en revanche une différence importante entre le Thrawn de
Vol vers l'infini et celui de
L'Héritier de l'Empire. Ça sape beaucoup de l'intérêt d'avoir une superpositions d'histoires à des époques différentes et, bah, ça fait un peu mary-sue, là...
Bref, Disney ne réussit pas à Zahn