Dark Maul : l'Ombre du Chasseur, de Michael Reaves
Publié près de deux ans après la sortie cinéma de l’
Épisode I,
Dark Maul : l'Ombre du Chasseur en constitue pourtant la préquelle directe puisque la fin du roman conduit directement aux premières images du film. Préquelle directe et indispensable, non pas pour une quelconque raison de continuité, mais bien pour ses qualités évidentes.
Hath Monchar, l'un des associés de Nute Gunray, Vice-roi de la Fédération du Commerce, prend le large quelques jours à peine avant que le blocus de Naboo ne soit lancé. Craignant que les Jedi aient vent de ses projets, Dark Sidious envoie son apprenti, Dark Maul, traquer le Neimoidien dans les bas-fonds de Coruscant. Une tâche aisée, a priori, pour le champion du Côte Obscur, et indigne de ses compétences... à moins que des Jedi ne s'impliquent dans cette affaire !
C'est bien simple : le roman est captivant, du début à la fin. Si l'intrigue ne fait intervenir qu'une poignée de personnages, ils sont tous parfaitement caractérisés, qu'ils soient issus des films ou non. Le trio principal, qui se retrouve assez rapidement formé, pour le meilleur et (surtout) pour faire face au pire, fonctionne exceptionnellement bien. Lorn Pavan, Tope-là et Darsha Assant constituent des personnages étonnants, auxquels on s'attache bien vite et pour lesquels on espère régulièrement qu'ils vont parvenir à échapper à Dark Maul. Mais le Sith revient. Encore et encore. Toujours.
Les bas-fonds de Coruscant n'ont jamais été aussi bien décrits. Michael Reaves nous plonge dans les entrailles de la cité-planète, nous conduit dans la crasse, la fange, parmi les mutants, les dépravés et les rebuts de la société galactique. Et dans ces ténèbres se dissimule un Dark Maul terrifiant, véritable Terminator qui ne lâche pas l'affaire et dont le personnage, s'il ne prononce que quelques phrases, est magnifiquement mis en scène. Quel dommage finalement que le roman ne nous en apprenne pas plus sur son passé, même si à la lecture, on ne sent aucun manque. Mention spéciale pour les références au comics
Dark Maul et au ménage effectué par le Sith au sein du Soleil Noir, dont l'auteur exploite les conséquences avec brio.
En revanche, le trio principal est beaucoup plus attachant. Lorn Pavan hait les Jedi mais, face à un Sith, même lui doit se rendre à l'évidence : le côté clair de la Force est beaucoup plus sympathique, d'autant plus lorsqu'il se manifeste sous l'aspect de Darsha Assant, une Jedi qui passe seule son épreuve pour devenir Chevalier. Son Maître estimait la mission trop difficile pour un padawan seul – il n'imaginait sans doute pas à quel point ! Le trio est complété par Tope-là, droïde aussi proche de l'humain que possible, un régal à la lecture. Enfin, la raison pour laquelle Pavan déteste autant les Jedi est très bien trouvée, et sa confrontation à une Jedi réelle va le pousser à réfléchir sur sa vie.
Tout ça, sans compter la fin. Je préfère d'ailleurs ne rien dire dessus, tant il faut la découvrir par soi-même.
Michael Reaves signe donc avec
Dark Maul : l'Ombre du chasseur un excellent opus qui se permet – luxe suprême – de donner envie de lire les autres romans de l'auteur, qui fait revenir certains personnages. Ou pas.
Un roman à posséder absolument !
Note : 90 %