Star Wars – Episode IV : Un nouvel espoir, de George Lucas
La Rébellion vient de remporter sa première grande victoire face à l'Empire : la Princesse Leia est en effet en possession des plans secrets de l’Étoile Noire, une station spatiale suffisamment puissante pour détruire une planète. Mais faite prisonnière par Dark Vador, elle ne pourra compter que sur Luke Skywalker, un jeune garçon de ferme avide d'aventures, les deux droïdes C-3PO et R2-D2, le Maître Jedi Obi-Wan Kenobi et Han Solo, contrebandier et capitaine du Faucon Millenium, flanqué de son inséparable Chewbacca. Ensembles, ils seront témoins de la puissance de l’Étoile Noire, de la terreur de l'Empire et s'allieront pour prouver que l'espoir ne s'est pas éteint dans la galaxie...
Comment critiquer un tel film, devenu un monument du cinéma, un film culte dès sa sortie ?
Commençons par l'histoire. Si elle est simple, elle est loin d'être simpliste. Les différents personnages sont autant de représentations de clichés littéraires (le jeune héros naïf et inexpérimenté, le vieux sage, la princesse à sauver, le mauvais garçon au grand cœur, le méchant en armure...) et pourtant, tout cela passe sans aucun problème. Mieux encore : chacun d'eux a une voix, une personnalité, même les plus insignifiants des personnages, au point que très vite, on s'attache à eux, on se lie avec eux, on souffre et on rit avec cette poignée d'individus. L'humour est, en effet, omniprésent, et préfigure cet humour que l'on retrouvera souvent dans les films des années 80 comme
Retour vers le futur ou
Indiana Jones, un sentiment de raconter une histoire sérieuse mais avec des personnages qui n'hésitent jamais à avoir de la répartie ou à faire un trait d'esprit.
Mais l'histoire est aussi auto-suffisante et se suffit largement à elle même. On a là, clairement, un film d'un bloc, qui résout toutes les intrigues qu'il pose, même si évidemment, la porte est laissée ouverte à la fin. Aucun sentiment de frustration donc, aucun cliffhanger pour nous faire nous précipiter vers la suite. De la même manière, absolument tous les concepts sont introduits : la Force, l'hyperespace, les sabre-lasers, et j'en passe, tout est expliqué ici – au point que le spectateur qui se décide à démarrer avec l'
Episode I pourrait bien se demander pourquoi tant d'explications sont données ici, mais c'est le prix à payer pour avoir des préquelles – tout comme les sous-entendus de l'intrigue. Car oui, si l'on entend bien parler de Guerre des Clones, de Dark Vador et d'Anakin Skywalker, encore une fois le script fait qu'à aucun moment on ne sent submergé d'informations, pas plus qu'on ne ressent un manque au visionnage. C'est le secret des grands films.
C'est peut-être visuellement que représente le plus grand défi du film aujourd'hui. Que vaut techniquement Un nouvel espoir, près de 40 ans après sa sortie ? Rendons grâce à George Lucas : entre l’Édition Spéciale et les remasterisations pour les sorties DVD et Blu-Ray, le film a très bien vieilli ; bien sûr, les rajouts en images de synthèses sont visibles, bien sûr on voit à l'écran parfois l'aspect « maquette » qui ressort. N'empêche. Encore aujourd'hui, le long métrage n'a pas à rougir de son âge même si on sent bien que George Lucas en est encore au stade de l'expérimentation, notamment lors de la longue séquence où les droïdes errent sur Tatooine, dans un demi-silence seulement perturbé par le bruit des chenilles de R2-D2. De même, le décor de l’Étoile Noire est un peu trop monotone, les uniformes Impériaux et Rebelles font trop "tissus" (à défaut d'un autre terme), on aurait aimé plus de diversité, plus de choix, plus de... tout, en fait. La faute à un budget, certes ridicule aujourd'hui, mais pas si mal que ça à l'époque.
Habile transition pour aborder une autre des réussites de ce
Nouvel espoir, peut-être la plus brillante : la bande originale signée par John Williams et les effets sonores de Ben Burtt. C'est bien simple, dans ce film, toutes les bases sont posées : le sifflement de R2-D2, la respiration de Vador (même si, dans mon souvenir, les autres films l'accentueront encore), les sabre-lasers, le bruit si reconnaissable des chasseurs TIE ou bien encore le thème de la Force, celui de la Princesse Leia, le mythique thème de la cantina ou tout simplement le texte défilant au début du film. Presque tout est là... car il faut bien en garder pour les suites !
Un mot, toutefois, sur la VF qui, il faut bien le dire, est une catastrophe. Entre les Chiktaba,
Millenium Condor, gouverneur Tarkan, tante Beryll, D2-R2 ou encore la mention d'une « Guerre noire » (sic), nous avons été bien mal lotis... Fort heureusement, pour la plupart, ces erreurs seront corrigées dès
l'Empire contre-attaque, même si Z6-PO persistera jusqu'à la fin de la trilogie originale... Notons également un registre de langue finalement assez vieillot pour les dialogues, donnant au film un certain charme désuet, à coups de « séides », « méphitique » et autres termes quelque peu sophistiqués ; encore que sur ce point-là, j'ignore si c'est encore un coup de la VF ou bien si le script original jouait déjà dans ce registre de langue.
Un nouvel espoir demeure l'un de mes films préférés et est, sans doute, l'un des plus grands films de l'histoire du cinéma. J'admets volontiers qu'il ait ses défauts, mais ce film a tout lancé. Si nous ne sommes sur ce site, sur ce forum aujourd'hui, c'est parce qu'
Un nouvel espoir a existé.
Pour ça et pour tout le reste, merci à George Lucas.
Note : 90%