Bonjour à tous ! Un peu de retard en ce long week-end, car je n'étais pas dispo pour mon habituelle relecture du chapitre (et vu les fautes encore présentes, c'était nécessaire). Voici donc le premier acte de l'attaque du train ! Bonne lecture à vous.
Chapitre 20
6 av.BY
Makeb, Système MakebLa chaleur, elle lui avait manquée. Jaden Dawnwalker serra un peu plus fort le cristal attaché autour de son cou par une simple lanière de cuir. Il ne parvenait toujours par réellement comprendre ce phénomène. Pour lui, il ne s’agissait que d’un simple morceau de roche. Pourtant, il ne pouvait nier que ce simple objet lui avait manqué, un objet dont la faible lueur émeraude qu’il émettait plus vivement depuis sa visite d’un antique temple pour l’Aube Écarlate semblait presque vivante. Il l’avait abandonné pour garder Liana et Dina à l’écart dans une vaine illusion que cela suffirait. Il avait eu tort. Elles l’avaient cherché, traqué, retrouvé et n’avaient pas manqué de lui projeter ce qu’elles pensaient de lui en plein visage. Ils les avaient blessées, bien plus qu’il n’avait voulu se l’avouer. Au fond de lui, il savait qui était réellement celui qu’il désirait épargner. Son envie de prendre les décisions pour celles qui comptaient le plus pour lui n’était-elle pas la raison même des dégâts causés ? Il avait eu le temps de leur parler avant leur départ pour cette mission qui l’inquiétait, pas suffisamment pour tout réparer, mais assez pour se rendre compte de son erreur et de ce qu’elle pourrait lui couter.
Liana vérifiait une caisse d’explosif sous l’œil attentif de Siuu. Sans doute craignait-elle encore une attaque en traître de leur part. Jaden savait que cela ne serait pas le cas, mais elle ne le croirait pas de toute façon. Depuis leurs brèves retrouvailles, la petite Togruta ne lui avait adressé que quelques mots et il s’en estimait chanceux. Il savait à quel point ils comptaient l’un pour l’autre, à quel point leur interaction en tant que duo était essentielle. Alors pourquoi l’avait-il maintenue à l’écart ? La question était inutile, car il en connaissait parfaitement la réponse et la personne qu’il désirait protéger n’était ni Liana, ni Dina. La Brentaalienne, elle aussi s’était retrouvée dans une autre équipe que la sienne, celle de Katooni pour être plus précis. De son point de vue, cela ne pouvait être que positif. Cette Tholothienne avait quelque chose de spécial et la vie de cette femme qui comptait plus pour lui que ses actions ne le montraient était parfaitement en sécurité à ses côtés. Il soupira.
— Ah, histoires de cœur, histoires de famille. Tu veux en parler ? demanda une voix juvénile à ses côtés.
— Si tu as une potion magique pour guérir mes conneries, je suis preneur, répondit-il sans avoir besoin de regarder Valeen Rowen à ses côtés.
— Facile, ça s’appelle la confiance et l’honnêteté.
Il tourna la tête pour observer le visage souriant de la jeune fille. Elle faisait une tête de moins que lui et était sa cadette de bien une dizaine d’années au minimum. Pourtant, elle faisait preuve d’une maturité étonnante qu’il appréciait particulièrement. Valeen comprenait les gens, percevait leurs doutes, mais aussi leurs forces et avait la fatigante manie, selon lui, de vouloir les aider même lorsqu’elle était repoussée. Ce sourire permanent le réconfortait, mais lui faisait craindre le moment où il disparaitrait. Un jour, cette innocence serait broyée et il espérait que cela n’arriverait pas à l’adolescente. Siuu, Liana et elle n'étaient pas encore adultes ou tout juste et, pourtant, elles en vivaient déjà la vie.
— Tu sais très bien qu’il ne s’agit pas de mes deux principales qualités, marmonna-t-il en regardant Dina sourire à une remarque de Mareel Finn.
Voyant qu’il fuyait intentionnellement son regard, Valeen vint se placer devant lui en croisant les bras. Elle souffla une mèche noire qui tombait au milieu de son front et attendit patiemment jusqu’à ce qu’il daigne la regarder, ce qu’il fit avec une expression résignée.
— Tu sais que je t’aime bien. Malgré tous les efforts de ta part pour qu’on ait envie de te balancer en bas d’une falaise, je t’ai dit le départ que je savais pouvoir compter sur toi, expliqua-t-elle. Honnêteté et confiance.
— Ou juste de la naïveté, s’obstina-t-il.
Le coup de pied sur son tibia faillit lui arracher un petit cri, qu’il parvint à garder par fierté. Personne ne sembla réagir et il suivit Dina du regard, toujours plongée dans une discussion qui paraissait particulièrement divertissante avec le Duros.
— Honnêteté et confiance, répéta-t-elle avec une moue déterminée. La conséquence ? Je suis une des seuls avec Mareel avec qui tu discutes. Pourquoi ? Parce qu’on a décidé de ne pas te considérer comme l’ordure bornée et égoïste que tu essaies de présenter et je t’assure que cela te ferait du bien d’essayer d’en faire preuve. Promis, ça ne te tuera pas de lui dire que tu l’aimes.
— Ce n’est pas ça. C’est juste que Dina est… Attends, dit-il en réalisant la tournure que la discussion prenait. D’où tu tiens ça ?
Valeen fit rouler ses yeux dans une parfaite imitation d’une dame d’âge mur que l’on aurait pris pour la dernière des imbéciles.
— Non mais t’es sérieux ? déclara-t-elle dépitée. Vous les adultes, vous êtres incroyables. Vous pensez toujours que nous sommes de véritables ingénus, aveugles à ce genre de chose et aveugle il faudrait l’être pour rater la façon dont vous vous dévorez des yeux en pensant que l’autre ne vous voit pas. Sans compter cette magnifique marque encore visible sur ta joue. Honnêtement, tout cela en dit bien plus que n’importe quel baiser langoureux.
Jaden cligna des yeux, sans savoir réellement quoi faire des paroles de la jeune fille. Sans doute était-ce parce qu’il était conscient de leur véracité.
— Et alors ? On a essayé, ça n’a pas vraiment fonctionné, se défendit-il.
— Tu as été honnête ? Tu lui as fait confiance ? demanda-t-elle avec insistance.
Il ne répondit pas, bien conscient que Valeen avait, encore une fois, parfaitement su lire en lui.
— Mouais, ajouta-t-elle, c’est bien ce que je pensais. Dans ce cas tu devrais le lui dire maintenant, juste au cas où.
Il avait regardé la jeune femme rousse et leurs regards s’étaient croisés. Pendant un moment, il avait cessé de respirer. Valeen avait raison. Il était idiot de garder ces sentiments pour lui. Dina comptait énormément pour lui. Peut-être que le lui dire pourrait libérer cette partie de lui qu’il avait toujours gardée sous clé. Peut-être devrait-il lui parler maintenant avant que les choses ne se compliquent.
Il ne l’avait pas fait. Durant une minute, il avait hésité et elle aussi, mais aucun n’avait fait le pas nécessaire et chacun était monté dans son véhicule. Jaden soupira, lâchant enfin le cristal sous sa chemise.
— Enfin de retour ? demanda Cassie assise à ses côtés.
Il tourna son attention vers sa sœur, assise aux commandes du speeder biplace qu’ils partageaient. Red et Valeen, quant à eux, les suivaient de près, mais pas suffisamment pour entendre leur conversation ce qui le rassurait.
— Désolé, j’étais ailleurs, répondit-il en observant les quelques rochers volants qui gravitaient autour d’eux.
— Pas trop loin, j’espère. J’aimerais pas que tu oublies soudainement de couvrir mes arrières.
Il ne répliqua à la petite pique qu’elle lui envoyait. Il s’agissait des premières paroles qu’il avaient l’un envers l’autre depuis l’arrivée de sa sœur en compagnie de Dina et Liana. Elle avait effctué un scan complet du véhicule à la recherche d’un potentiel dispositif espion. À sa grande surprise, elle n’en avait pas découvert, mais n’avait pas pour autant chercher à engager la discussion durant le trajet après cela.
— Comment cela se passe avec le type des plantes ? demanda soudainement Jaden en abordant un sujet auquel il était pourtant peu habitué.
Pour la première fois, Cassie perdit de son imperturbable concentration. La déviation dans leur trajectoire fut aussi brève que faible, mais pas suffisamment pour demeurer imperceptible. Elle tourna la tête vers lui, sourcils froncés, comme si elle s’inquiétait qu’il lui tende un piège.
— C’est ça dont tu veux parler ? Tu pourrais demander comment je me suis retrouvée embarquée dans ta recherche, comment nous t’avons trouvé et pourquoi je suis encore là et c’est ta question ? Tu as dû te griller un circuit durant ces deux mois.
Elle a raison. Cela ne devrait pas être la priorité.
Il ne réagit pas, se contentant de contrôler le tableau de bord à la recherche des coordonnées à laquelle ils finiraient par croiser leur cible. La mesure était inutile, car il l’entendrait bien avant de le repérer, mais elle avait pour effet de lui occuper l’esprit.
— C’est à cause de Serris, c’est ça ? soupira finalement sa sœur. Ce n’est pas le genre de discussion dont j’aimerais me mêler, mais il te manque un facteur essentiel.
— Laisse-moi deviner : Confiance et honnêteté ? plaisanta-t-il à moitié.
Cassie hocha la tête.
— C’est une chose de s’en rendre compte et une autre de l’appliquer, constata la jeune femme en gardant un œil sur le terrain situé devant elle. Et je ne parle pas que d’elle, mais aussi de Liana, et tu sais à quel point je ne la porte pas spécialement dans mon cœur.
C’était le cas de le dire, Liana et lui-même avaient tués plusieurs de ses coéquipiers quelques années auparavant. Son aide apportée dans sa recherche le surprenait donc d’autant plus. Il ne pouvait s’empêcher de se demander si sa sœur était encore présente pour lui, en raison d’une promesse faite à Liana ou pour une toute autre raison qu’il craignait de découvrir trop tard. Cette dernière possibilité restait, néanmoins, la plus logique et le maintenait sur ses gardes.
Confiance et honnêteté. Est-ce que tu en fais preuve envers moi ?
Cependant, les paroles de Cassandra faisait véritablement écho à celles de Valeen quelques instants plus tôt. Sans doute, disaient-elles vrai. Il contempla le paysage évoluant avec les déplacements du speeder, vainement à la recherche d’une réponse, lorsqu’il vit un éclat de lumière, très vite accompagné d’un grondement lointain. Il mit son système de communication en marche et entendit très vite un bref grésillement dans son oreille.
— Cible en vue, se contenta-t-il d’annoncer en tournant la tête vers le véhicule piloté par Red et dans lequel se trouvaient Valeen et Zoomer.
L’ex-soldat hocha la tête, alors que de nombreuses voix confirmaient la réception de l’information. À ses côtés, Cassie lui lança un regard déterminé et vira en direction des voies sur lesquelles le train allait bientôt arriver. Le plan était simple. Son groupe devrait grimper sur l’un des wagon proches de la tête, puis continuer à l’intérieur du train jusqu’aux épices pour y disséminer les explosifs. Siuu et son équipe feraient de même en remontant depuis l’arrière et Katooni leur fournissait une couverture en cas de problème. L’opération dans son intégralité ne devait, alors, prendre que quelques minutes.
Entrer, poser, sortir. Simple, mais pendant combien de temps ?
Le grondement se rapprocha et il dégaina son M57. Plus lourd que son ancien DL-18 perdu 2 ans auparavant, il l’avait modifié afin de, cependant, mieux en répartir le poids. Il resserra sa prise sur l’arme et estima, dans sa tête, le temps restant avant d’arriver à portées de tir du véhicule. Les forces de Torga s’étaient drastiquement amincies. Néanmoins, il aurait été idiot de leur part de croire en une absence de défenses. Un bruit de roulement s’ajouta très vite au grondement. Le personnel du train les avait certainement repérés maintenant.
— Groupes d’assaut, annonça la voix de Katooni, les wagons armés ont constaté votre approche et ont sortis leurs armes. Préparez-vous à de la résistance.
Jaden ignorait comment la Tholothienne pouvait voir l’accueil que leur adversaire leur préparait à cette distance, mais ne perdit pas de temps à essayer d’en comprendre la raison.
— Bien reçu, répondit Red. Dawnwalker, Kialana, à vous l’honneur.
— Ouais, ravi de me prendre la première salve, grogna Jaden pour lui-même.
— Encore faudrait-il qu’ils nous touchent, déclara Cassie avec une confiance qui ne le surprit pas.
Avant qu’il ne puisse répondre, sa sœur accéléra en direction du train et il ne fallut que peu de temps avant que les premiers tirs ne fusent dans leur direction. La pilote les évita sans la moindre difficulté, faisant preuve d’une dextérité particulièrement impressionnante qui dut dépiter leurs agresseurs, comme la brève interruption de tir qui suivit en témoigna.
Ok, j’ai encore des choses à apprendre.
— Tu as l’intention de riposter ou tu préfères admirer le panorama ?!
La question avait toutes les intonations d’un ordre militaire et le jeune contrebandier ne perdit pas de temps à les discuter. Il se stabilisa et visa les fines fenêtres qui déchainaient, à nouveau, un feu aussi nourri que le faible nombre de mercenaires le permettait. Les trois premières décharges s’écrasèrent contre le blindage du train. Jaden n’avait jamais été la plus fine gâchette de la profession, mais il savait écouter son instinct lorsque cela était nécessaire. La légère courbe empruntée par le géant de métal fut suffisante pour lui donner la chance qu’il attendait.
Maintenant.
La petite voix interne lui signala le moment exact ou faire feu et une nouvelle salve émergea de son blaster. L’un des traits écarlate s’engouffra dans l’ouverture et les tirs en sa provenance cessèrent. Sans doute cela fit-il hésiter ses alliés, car la riposte ne vint pas immédiatement.
— Ok, c’est le moment ! annonça-t-il à haute voix. Cass place-toi parallèlement au train.
Sa sœur s’exécuta et manqua presque de toucher l’autre véhicule. Immédiatement, Jaden s’empara d’un petit traqueur qu’il projeta sur le flanc du train. L’appareil s’y greffa avant d’émettre une faible lumière verte qui vint se synchroniser avec le tableau de bord.
Parfait.
— Tu es sûr que ce truc va fonctionner ? demanda, peu convaincue, l’Impériale à ses côtés.
— Totalement ! répondit-il avec l’intonation la plus confiante qu’il pouvait employer. On a déjà utilisé un procédé relativement semblable avec Zoomer. Tant que le train n’accélère pas au-delà de la vitesse maximale du speeder, il le suivra dans la moindre de ses trajectoires grâce au pilote automatique.
— Et s’il accélère ?
— Il n’accélérera pas.
Il évita d’ajouter « normalement » ou de décrire ce qui était arrivé à leur moyen de transport sur Nar Shaddaa, car le regard de la jeune femme en disait déjà suffisamment. Elle lâcha les commandes et se leva sur son siège. Leur véhicule maintint la trajectoire étroite avec le trains, comme prévue.
— Karabast ! s’exclama Red dans son oreille. Cela fonctionne vraiment votre truc à toi et au droïde !
Jaden eut tout juste le temps d’entendre une réplique offensée de la part de Zoomer avant que Cassie ne monte sur le capot, prête à bondir sur le train. Le signal d’alarme dans son esprit survint à ce moment précis, mais il n’eut jamais le temps de prévenir sa sœur. Un Quarren venait d’émerger du wagon, son arme dégainée. Il la pointa sur l’Impériale et s’écroula lorsque celle de l’humaine tira.
Blast, elle est rapide !
Alors que le cadavre de l’individu à tête de calamar glissait en-dehors du train, Cassie se tourna vers lui, avec une expression toujours aussi concentrée et impassible.
— Ah et pour info : Le « type des plantes » s’appelle Densin, est botaniste en flore néosteracée et notre relation est au top !
À peine avait-elle fini sa phrase, qu’elle bondissait déjà sur le wagon. Ne désirant pas rester exposé plus longtemps que nécessaire, Jaden sauta à son tour et jura lorsque un laser lui passa juste devant le nez en en réchauffant la pointe.
C’est pas passé loin.
Il se plaqua de l’autre côté de la porte, à l’abri des tirs ennemis, puis jeta un regard. Immédiatement, une rafale tenta de l’atteindre sans succès.
— J’en ai compté deux, seulement. Kan doit commencer à manquer de chair à canon, constata-t-il avec un certain soulagement.
— Mais deux gars retranchés, ça peut continuer à nous causer des ennuis si d’autres de leurs petits camarades viennent de la tête du train.
Le jeune homme secoua la tête de dépit.
— Tu ne veux pas essayer de positiver ?
— C’est toi qui dis ça ? demanda-t-elle en se saisissant d’une grenade paralysante à sa ceinture. Je croyais que tu vivais pour les ennuis .
Elle lança l’engin dans la pièce et celui-ci explosa dans une détonation qui lui vrilla les tympans pendant une seconde. Pourtant, sa réaction était minime comparée à celle des deux Klatooiniens en face d’eux. Ils s’étaient levés et se tenaient fermement les oreilles avec l’intense, mais vain espoir que cela pourrait faire cesser le bruit qui les agressait. De quelques pressions sur la gâchette de leurs armes respectives, les deux jumeaux mirent fin à leur souffrance. D’un pas rapide, mais prudent, ils avancèrent. Cassie couvrait les arrières du jeune homme, mais personne ne vint les prendre à revers. Leur mission à eux était qu’il en soit de même pour Red, Valeen et Zoomer qui devaient atteindre les compartiments chargés d’épices un peu plus loin.
— On peut déjà en planter une ou deux ici, commenta sa sœur en arrivant à une jonction de liaison.
Jaden hocha la tête et déposa son sac sur le sol pour se saisir de deux charges. À peine, les avait-il sorties, qu’un sentiment alarmiste s’enclencha chez lui et il se coucha juste à temps. Un impact fumant venait d’apparaître en face de lui et il pivota derrière un siège, imité par sa sœur.
Bon sang, pourquoi ils décident de venir dans notre direction.
Deux humains et une Rodienne venaient d’émerger du wagon suivant et ne semblaient pas vouloir effectuer une autre action que tirer dans leur direction. Cassie serra les dents et riposta, touchant l’un des deux hommes à l’épaule. Les tirs de Jaden, quant à eux, furent moins précis, mais suffirent à convaincre les trois mercenaires de se mettre à couvert avec une précipitation maladroite.
Pas téméraires, pas trop précis… Vraisemblablement pas la fine fleur de la milice de Torga.
— Jaden, demanda la voix fluette de Valeen, on est arrivé au compartiment de stockage d’épices, mais la porte est verrouillée et Zoomer semble un peu… emprunté.
Un nouveau laser écarlate le frôla et il se tassa un peu plus derrière son abri.
— Laisse-moi deviner, grinça-t-il en tirant à son tour toujours avec aussi peu de succès. Tu as besoin de mes talents ?
— Exactement, répondit l’adolescente. Vous avez un contre-temps ?
Une portion du siège vola en éclat sous les assauts répétés, projetant de multiples débris sur son visage dans une sensation particulièrement peu agréable
La bonne blague. Et Zoomer qui n’est toujours pas au top de sa forme, cela n’arrange pas la situation.
— Ouais, trois, se contenta-t-il d’annoncer, et ils ont tous une sale tête bien énervée.
— Ah, les derniers qui nous séparaient ont donc dû converger vers vous, en déduisit Valeen. On peut venir vous donner un coup de main, mais cela risque de nous prendre une ou deux minutes au minimum.
— Ne t’inquiète pas pour nous, Val. On gère, finit-il par dire en se tournant vers Cassie. On gère, hein ?
Elle ne prononça pas la moindre réponse, se contentant d’un bref coup d’œil par la vitre à ses côtés, ce qui faillit lui coûter une oreille. Lorsqu’elle tourna son regard brun vers lui, un sourire glaçant traversait son visage.
— Moi, je gère, commenta-t-elle. Toi, tu me couvres.
Jaden n’eut pas le temps de réagir. Sa sœur pivota et tira dans une fenêtre de son côté, qui vola en éclat puis, sans qu’il puisse protester, elle sauta.
Tu te moques de moi ! Et moi, je fais quoi ?
Les mercenaires parurent comprendre qu’il se retrouvaient seuls. Enhardis, par leur encore plus conséquente supériorité numérique. Ils avancèrent aussi méticuleusement qu’ils en étaient capables. Deux tiraient pendant que le troisième avançait. Quant au contrebandier, il était définitivement bloqué.
— Elle gère, elle gère, murmura-t-il rapidement, mais j’espère surtout qu’elle gère vite.
Il y eu un nouveau bruit de verre brisé et les tirs dans sa direction cessèrent brusquement, lui permettant de lever la tête. Au bout du couloir Cassie se tenait debout et utilisait la Rodienne, dont le cou était tordu dans un angle peu compatible avec sa survie, comme bouclier. Pendant un instant, les deux hommes de main oublièrent Jaden, un instant largement suffisant pour qu’il puisse en tirer avantage. Il se redressa et tira une rafale. Tous deux s’écroulèrent, un trou fumant dans le dos, alors qu’il se rapprochait de Cassie.
— Tu sais, les trucs dingues et irréfléchis de ce genre, c’est pour moi d’habitude, sourit-il alors que sa sœur lâchait la Rodienne.
Elle secoua la tête, visiblement à nouveau aussi sérieuse qu’à son habitude et lui fit signe de la suivre.
Autant pour le sens de l’humour.
Leur progression fut plus facile dans les wagons suivants et ils tombèrent sur quelques cadavres, victimes évidentes de la léthalité de Red et de Valeen. Certaines marques de brûlures témoignaient même de l’implication d’une certaine unité R2 verte et blanche
Ce nabot me terrifiera toujours autant.
Lorsque la porte du dernier compartiment peuplé de mercenaires s’ouvrit, il leur fut possible d’apercevoir le clone, l’adolescente et Zoomer occupés à placer les premières charges.
— On aurait pu vous aider, commenta Red sans toutefois cesser son activité.
— Kialana gère, se contenta de répondre Jaden en pointant sa sœur du doigt. Les autres s’en sortent ?
— Mieux que vous, annonça Valeen amusée. On devrait très vite être prêts à poser les derniers explosifs directement à l’intérieur des…
— Il y a un problème, la coupa Cassie qui venait de poser une main sur la porte du wagon.
Ses yeux fixaient devant elle, comme si elle tentait de voir au-delà. Pour une raison inconnue, Jaden l’imita et un courant froid le parcourut.
Ok, ça ce n’est pas habituel.
Ce fut ensuite la voix de Katooni qui vint envahir leurs oreillettes.
— Cessez de poser les explosifs immédiatement ! Il y a un problème.
Entendre une fois ce mot, ne me fait déjà pas plaisir, alors deux…
Jaden se saisit immédiatement d’un petit appareil à sa ceinture et le posa contre le dispositif de commande d’ouverture. L’accès pouvait résister à un astromécano diminué, mais en aucun cas à ce petit et unique instrument. À mesure que l’outil clignotait, l’inquiétude chez l’Alderaanien grimpait. Pourtant, il était persuadé qu’elle ne provenait pas de lui. Une lumière rouge s’alluma et la porte s’ouvrit enfin. Malgré l’obscurité, il n’eut aucune peine à voir à l’intérieur.
Blast.
— Effectivement, annonça-t-il sur la fréquence générale, il y a un problème.