Et voilà, comme promis !
<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>Chapitre 26 La flotte du Noyau Profond était arrivée dans le système de Coruscant douze heures et trente-quatre minutes après le déclenchement de l’évacuation.
À cette heure, près de quatre-vingt-dix pourcents du personnel au sol de la Nouvelle République avait déjà quitté la planète, voire le secteur. La noria des transports avait permis de faire embarquer la majeure partie du personnel dans les vaisseaux de ligne ou les paquebots spatiaux réquisitionnés. Ces derniers avaient déjà entamé leur voyage en direction des planètes qui devaient servir de base de repli ; mais tous les appareils disposant d’un armement décent devaient rester dans le système jusqu’à la fin de l’opération.
La plupart des conseillers et du personnel politique avaient été évacués en direction de Mon Calamari, mais Mon Mothma se trouvait à bord du
Mon Remonda, le vaisseau-amiral de la flotte de défense. À ses côtés se tenaient d’autres officiers : le Commandeur Bel Iblis et l’amiral Drayson. L’amiral Sovv avait quant à lui rejoint l’
Endor pour coordonner l’avant-garde. Mais les généraux Rieekan et Cracken étaient encore au sol, tout comme Leia.
Laquelle parcourait depuis près d’une heure les couloirs du Palais Impérial pour embarquer à bord du
Faucon Millenium des objets des plus précieux.
Leia n’était pourtant pas très matérialiste. C’était peut-être parce qu’elle avait grandi dans une certaine opulence, sans être gâtée à l’excès ; à moins qu’il ne s’agisse d’un effet de la destruction de sa planète natale, un événement qui lui avait montré à quelle vitesse on pouvait tout perdre. Elle tenait bien à quelques bijoux offerts par Han, mais elle les portait sur elle, la plupart du temps – et le reste du coffret avait été récupéré par le capitaine dès qu’il avait commencé à préparer le
Faucon. Pour les objets à valeur sentimentale, ils étaient pour la plupart liés à ses enfants – et partis avec eux. Le reste du mobilier de son appartement et de ses vêtements pouvait aisément être remplacé.
Mais le contenu de l’appartement de Luke, lui…
Elle s’en voulait de ne pas y avoir pensé dès le début. Rêvant de rebâtir l’Ordre Jedi, son frère s’était lancé, ces dernières années, dans une grande chasse aux artefacts et aux sources de connaissance sur les utilisateurs de la Force. Une quête qui avait son paroxysme lorsqu’il avait découvert les trésors du
Chu’unthor conservés religieusement par les Sorcières de Dathomir. Il avait entreposé divers objets et blocs de données dans sa chambre, pour pouvoir les étudier entre deux voyages.
Mais il n’était pas encore revenu de sa dernière expédition au cœur de la Galaxie, ce qui ne cessait d’inquiéter Leia.
Pour l’heure, elle se concentrait sur l’évacuation des reliques, bénissant le conservateur du Musée Galactique qui l’avait prévenue, une heure plus tôt, du succès de la mise à l’abri des collections.
La plupart des pièces ont été acheminées dans les bunkers souterrains du Musée Galactique, où elles devraient être à l’abri des combats, avait-il écrit.
Les collections de la Rébellion et de l’Ordre Jedi, exposées à des menaces de la part de nos ennemis, ont été évacuées pour être entreposées hors planète jusqu’à des temps plus propices. Sans ce message, elle n’aurait jamais repensé aux affaires de Luke.
La volonté de la Force, probablement, songea-t-elle sans savoir si cette idée la rassurait.
C’était le troisième voyage qu’elle faisait, en compagnie de Siveline et d’une autre jeune femme pantorienne nommée Pylu, qui était vraisemblablement son amie. C’était les deux seules personnes sur qui elle avait pu mettre la main dans ces circonstances troublées. Han aurait été ravi de l’aider, mais Leia avait été claire : il devait se concentrer sur la vérification des systèmes de vol du
Faucon. Le souvenir d’une autre évacuation, fortement compliquée à cause des pannes à répétition de l’appareil capricieux, était encore cuisant dans son esprit malgré les sept années écoulées.
— On a presque fini, promit Leia tandis qu’ils entraient dans l’appartement de Luke.
Elle s’approcha d’un tas de datacartes qu’elles avaient laissé de côté lors du précédent voyage.
— Pylu, prenez ça. Siveline, avec moi, allons vérifier qu’il ne reste rien dans la chambre.
La pièce était sommairement meublée : un futon blanc et une commode militaire grise au milieu d’un environnement où dominaient les teintes sombres. Les motifs dessinés sur les murs devaient dater de l’ère pré-impériale. Leia se demanda vaguement qui cette chambre avait pu accueillir avant que son frère n’en prenne possession.
— Le tour sera vite fait, commenta son assistante.
La conseillère acquiesça distraitement. Quelque chose la troublait ici. Il y avait davantage que ce que laissait penser un simple regard…
Sa réflexion fut troublée par la voix du général Rieekan, diffusée sur tous les haut-parleurs du Palais.
—
L’avant-garde impériale vient de dépasser l’orbite de Centax II. Je répète, l’avant-garde impériale vient de dépasser l’orbite de Centax II. C’était tout sauf une bonne nouvelle : plus aucun obstacle ne la séparait de Coruscant, hormis le bouclier planétaire, dont plusieurs secteurs sur la face opposée de la planète avaient été ouverts pour laisser s’échapper autant de vaisseaux que possible.
On n’a plus beaucoup de temps. — Vérifiez les tiroirs, ordonna Leia à Siveline.
De son côté, elle s’approcha des murs. Ces motifs la fascinaient étrangement. Un sentiment si étrange qu’elle reconnut en lui la Force à l’œuvre.
La situation de la Nouvelle République ces derniers mois, ajoutée à ses responsabilités de jeune mère, l’avaient empêchée de poursuivre son entraînement auprès de son frère. Mais il lui restait tout de même quelques rudiments appris au cours des dernières années, conjugués à sa connexion naturelle à la Force.
Elle s’y ouvrit, les sens à l’affût.
Elle comprit aussitôt qu’elle avait vu juste ; quelques objets puissants avaient été dissimulés dans une niche secrète, au cœur de la paroi. Elle les effleura de l’esprit et sentit aussitôt leur présence s’imposer à elle.
Mais elle détecta autre chose ; une sensation qu’elle avait déjà connue quelques temps plus tôt, et à laquelle elle ne s’attendait pas le moins du monde.
Elle caressa mentalement cette petite conscience à peine émergente et reçut un contact similaire en retour.
Son cœur s’accéléra.
Si tôt après Jacen et Jaina… Est-ce une bonne chose ? Les questions s’accumulèrent dans sa tête, autour d’une seule certitude : Han allait être ravi.
— Il n’y a rien, fit la voix de Siveline, la ramenant d’un coup à la réalité du moment.
Elle aurait le temps de se préoccuper de l’avenir plus tard, décida-t-elle intérieurement.
— Si, il y a bien quelque chose ici, dit-elle en s’approchant de la niche secrète.
Passant sa main sur le mur, elle sentit très vite une petite aspérité, dissimulée par les motifs picturaux. Elle appuya dessus et un petit tiroir sortit, avec une bourse en cuir à l’intérieur. Elle l’attrapa et vérifia son contenu.
Il s’agissait de cristaux précieux, une vingtaine en tout, dont Leia devina aussitôt qu’ils étaient destinés à alimenter des sabres lasers.
— Je crois qu’on a tout, cette fois, déclara-t-elle.
Les trois femmes quittèrent l’appartement quelques instants plus tard, avec chacune leur lot de datacartes. Les couloirs du Palais étaient désormais déserts et silencieux, une ambiance irréelle dans ce lieu que Leia avait toujours connu grouillant de vie.
Elles atteignirent sans encombre le hangar où attendait le
Faucon… et Han, au pied de la rampe, rongeant son frein. Avec son éternelle veste de vol sur les épaules, il ressemblait plus que jamais au contrebandier arrogant qui était venu la délivrer de l’Étoile Noire.
— J’étais à deux doigts de venir vous chercher, lança-t-il, un peu énervé, en les voyant arriver.
Siveline et Pylu grimpèrent à bord avec un sourire d’excuse, mais Leia s’arrêta devant son mari.
— Je sais, mais nous avons bien fait d’y retourner. Le vaisseau est paré ?
— Il est impeccable, et nos passagers sont déjà à bord. Les Rogues commencent à s’impatienter…
Avec une moue amusée, Leia embarqua à son tour, son mari derrière elle.
Les généraux Cracken et Rieekan étaient assis autour de la table de dejarik et se levèrent en la voyant arriver. Quelques-uns de leurs hommes étaient déjà sanglés aux autres sièges de la soute.
— Tout est prêt ? demanda Leia aux deux officiers.
Ils acquiescèrent d’un air résolu.
— Les derniers transports ont atteint les couches supérieures de l’atmosphère, annonça Rieekan. L’évacuation sera terminée une fois que nous aurons décollé.
— Alors inutile de rester pour accueillir les nouveaux arrivants, lança Han. Général Cracken, je crois que vous connaissez le chemin vers la tourelle supérieure.
Le chef des Renseignements de la Nouvelle République se fendit d’un sourire ironique.
— Espérons que cela nous porte autant chance que la dernière fois…
— Je peux prendre la tourelle inférieure, proposa Pylu.
— Vendu, répondit le capitaine. À moins que vous ne sachiez comment faire voler un YT-1300… Avec Chewie au loin, j’ai besoin d’un autre copilote à mes côtés. Un bon, de préférence.
— Non, désolé, je n’ai jamais piloté quoi que ce soit.
Siveline s’avança.
— J’ai fait mes armes sur un YT-2000, indiqua-t-elle. Pas tout à fait le même modèle, mais assez proche quand même.
Han acquiesça de la tête.
— J’espère que vous n’êtes pas allergique aux poils de wookiee…
Leia les suivit jusqu’au cockpit et s’installa, en compagnie du général Rieekan, dans les sièges passagers disposés en retrait du poste de pilotage. Siveline disparut dans le grand siège de Chewbacca tandis que Han s’installait comme à son habitude.
— On est partis, dit-il en lançant les répulseurs.
Le vaisseau, démentant sa réputation, démarra tout en douceur, pivotant son nez pour faire face à la baie d’envol. Han activa alors les réacteurs et le
Faucon s’ébranla, jaillissant du Palais Impérial pour rejoindre les cieux de Coruscant.
Depuis son siège, Leia pouvait apercevoir dans le lointain le spectacle saisissant qu’offrait la Cité Galactique, désertée à cet instant de tout le trafic qui la caractérisait habituellement. C’était une journée radieuse, sans nuages à l’horizon, un temps qui semblait presque moqueur tant il contrastait avec l’humeur des Néo-Républicains.
Le
Faucon montait rapidement, et la lueur du jour fit très vite place à la clarté des étoiles parsemant le vide stellaire. Huit X-Wings aux couleurs de l’Escadron Rogue s’étaient joints à eux ; l’intégralité de la célèbre formation après les pertes qu’elle avait subies à Bilbringi et les réaffectations de ses membres. Dans le lointain, des flashs témoignaient des combats faisant rage.
Le
Faucon avait presque atteint la limite de saut quand une alerte se fit entendre dans le cockpit jusqu’ici silencieux.
—
Ici le Luminous
, appel de détresse à toutes les unités de la Nouvelle République. Des chasseurs TIE attaquent notre convoi. Nos pilotes se font déborder… — Où sont-ils ? demanda aussitôt Han.
— À deux cents kilomètres d’ici en direction d’Hesperidium, répondit Siveline en consultant les senseurs.
— C’est dans nos cordes, alors, répondit le capitaine en activant le communicateur de bord.
Luminous, ici le
Faucon Millenium, nous arrivons. Les Rogues, c’est le moment de faire honneur à votre réputation !
—
Bien reçu, Han, répondit la voix de Wedge.
Mais tu devrais peut-être mettre tes passagers à l’abri ! — Ils ne risquent rien tant qu’ils sont à bord de mon vaisseau… Tant que je le pilote !
Leia leva les yeux au ciel, amusée.
Ces Corelliens, quand même… La distance les séparant du convoi fut rapidement avalée. Les Rogues avaient pris la tête et le
Faucon suivait, fondant sur les chasseurs TIE qui se concentraient jusqu’alors sur les transports désarmés. D’autres escadrons néo-républicains étaient venus à la rescousse du
Luminous, mais les renforts impériaux semblaient toujours plus nombreux.
Il apparut toutefois très vite qu’ils avaient une nouvelle cible.
— J’en étais sûr, dit Han en se lançant dans un tonneau pour échapper à un trio de poursuivants décidés à l’ajouter à leur tableau de chasse. Dès que je me pointe, ils oublient tout le reste ! N’importe quel pilote impérial rêve de dire qu’il a touché le
Faucon…
— Y-en-a-t-il beaucoup qui peuvent s’en vanter ? demanda Rieekan à sa voisine, d’une voix suffisamment basse pour que le capitaine ne l’entende pas.
— Ceux qui ont pu ne sont pas restés en mesure de le faire très longtemps, lui assura Leia sur le même ton. Heureusement pour nous, il n’y a pas beaucoup de Soontir Fel dans le camp d’en face.
Même s’ils attiraient moins l’attention qu’auparavant, les transports GR-75 présentaient des signes de faiblesse plutôt inquiétants : fumeroles et mêmes flammes parsemaient leurs coques noircies au carbone.
— Il faut vraiment qu’on emmène ces chasseurs ailleurs, décida Han. Wedge, tu me suis ?
—
Jusque dans les Neuf Enfers ! — J’ai pire encore à te proposer : on retourne sur Coruscant. On va les tailler en pièces dans l’atmosphère, au-dessus de la Cité Galactique.
—
Tu as vu les destroyers qui approchent ? On risque d’avoir du mal à repartir ! — T’inquiète, je sais ce que je fais !
Le vaisseau piqua alors du nez en direction de la surface de la planète-ville, et Leia aperçut très vite les gratte-ciels qu’elle ne pensait pas revoir avant longtemps. La diversion avait fonctionné ; plus des trois quarts des chasseurs TIE s’étaient lancés à leur poursuite.
Quelles sont nos chances de s’en sortir ? se demanda-t-elle.
Pas beaucoup, sans doute, comme d’habitude… Si 3PO était là… Le déclic lui fit écarquiller les yeux.
— Han, tu n’as quand même pas oublié 3PO !
— C’est pas l’envie de le laisser là qui manquait, grommela-t-il sans quitter des yeux sa trajectoire. Il est dans l’une de mes soutes de contrebande, là où il ne gêne personne. Ça lui évitera de me donner encore des conseils vaseux sur la liste des systèmes de sécurité impératifs pour le transport de passagers dans les normes…
Du coin de l’œil, Leia vit le général Rieekan pâlir.
Les chasseurs TIE déboulaient à présent de tous côtés. Le
Faucon répliquait comme possible ; Siveline mitraillait tous les appareils qui se présentaient avec les armes de proue. Tandis qu’ils longeaient les Monts Manarai, le canon dorsal vaporisa deux appareils d’un coup.
— Joli tir, Général ! lança Han en direction de Cracken.
Pour toute réponse, un nouveau chasseur explosa des suites d’une frappe en finesse.
— Un escadron d’intercepteurs à douze heures, signala Siveline.
— Un peu trop nombreux, répondit le pilote en engageant son appareil dans un virage extrêmement serré entre deux tours.
Le
Faucon gémit sous l’effort, et quelques grincements se firent entendre dans la coque.
— Vous êtes sûr que le vaisseau est conçu pour ce genre de manœuvres ? demanda la copilote.
— Il va tenir, promit Han.
Un nouveau bruit, un peu plus fort, se fit entendre.
— T’as compris, bébé ? Il faut que tu tiennes…
Deux intercepteurs se présentèrent alors face à eux ; mais à peine avaient-ils commencé à tirer qu’ils explosèrent grâce à l’intervention d’une paire de X-Wings.
Leia entendit alors son comlink sonner. Étonnée, elle prit l’appel.
— Oui ?
—
Leia, c’est Wedge, fit son ami à travers l’appareil.
Au cas où Han ne l’aurait pas remarqué, vous n’avez plus d’antenne de communication ! Elle jeta un coup d’œil à son époux, qui laissa apparaître son agacement.
— Elle était presque neuve, grommela-t-il. Lando n’avait pas lésiné sur la qualité…
—
Sovv se replie, poursuivit Wedge.
Le Mon Remonda
a quitté le système, et tous les transports aussi. Nous serons bientôt les derniers à nous battre ici, alors si vous avez une solution pour qu’on file avant que les vaisseaux lourds ennemis ne rappliquent, je suis preneur ! — D’accord, on se tire d’ici, répondit Han. Direction le Secteur Douze… Général Cracken, ajouta-t-il dans l’intercom, on va faire le truc dont on a parlé tout à l’heure, alors tenez-vous prêt !
—
Bien reçu, Capitaine. Je transmets tout de suite les ordres à mes hommes. Leia était curieuse, mais elle resta silencieuse pour ne déconcentrer personne. Elle ne connaissait pas grand-chose du Secteur Douze, un des nombreux quartiers de Coruscant, à la population plutôt ouvrière.
— J’espère que tout le monde sera bien en place… murmura Rieekan.
Les X-Wings leur ouvrirent le trajet, mais il n’y avait que peu d’ennemis venant de cette direction ; la plupart étaient derrière eux, les arrosant à tout va.
— Wedge, lança Han dans le comlink de Leia toujours ouvert, dès que je te le dirai, tu lanceras ton escadron vers les cieux… Et ne traîne pas trop, parce qu’on sera juste derrière toi !
—
Reçu ! Mais les boucliers ? songea alors Leia.
Est-ce qu’ils ne couvrent pas… Elle comprit alors le plan de son mari.
— Maintenant ! cria Han, simultanément dans l’intercom et le comlink.
Aussitôt, sur les senseurs du
Faucon, le bouclier s’évanouit au-dessus d’eux, leur ouvrant la voie de l’espace. Les X-Wings partirent en chandelle, suivis par le cargo corellien… et les TIE, à quelques mètres derrière.
Quelques instants d’ascension à la verticale, puis…
— On est passés !
Aussitôt, l’écran de protection réapparut. Quelques TIEs étaient parvenus à passer, mais les autres, lancés à pleine vitesse, se retrouvèrent soudainement avec un mur énergétique sur leur trajectoire.
Un rideau d’explosions illumina le ciel derrière eux, mais ils l’aperçurent à peine. À quelques dizaines de là, déjà visibles, quelques mastodontes impériaux changeaient déjà de trajectoire pour les abattre. Ils étaient lents, mais puissants, bien trop pour le
Faucon et les huit chasseurs.
— On y est presque ! Si vous voulez faire votre dernier feu d’artifice, Général, c’est maintenant, lança Han à destination de Cracken.
—
Espérons que les Impériaux profiteront du spectacle, répondit le natif de Contruum dans l’intercom.
Les signaux indiquant la présence du bouclier planétaire disparurent alors une nouvelle fois des écrans du
Faucon ; cette fois, cependant, ce n’était pas un unique quadrant qui s’était évanoui, mais bien l’intégralité de la protection. Les générateurs avaient sans doute été sabotés et détruits, comme l’avait décidé Bel Iblis lorsqu’il avait présenté son plan.
Le cargo arriva très vite à la limite de saut où les chasseurs avaient déjà disparu. Leia croisa les doigts quand Han abaissa la manette ; mais le vaisseau, malgré les dommages subis, ne leur fit pas faux bond et les emporta dans les profondeurs rassurantes de l’hyperespace.
Ils n’y restèrent pas très longtemps, puisqu’ils émergèrent au bout d’une minute pour sélectionner une nouvelle destination. Ils répétèrent l’opération trois fois, afin de s’assurer qu’ils ne pouvaient pas être suivis.
Enfin, un dernier saut plus long les amena au point de rendez-vous. Ils réintégrèrent l’espace réel en vue du
Mon Remonda et de l’
Endor, qui naviguaient côte-à-côte. Le croiseur Dauntless portait les stigmates de l’affrontement dont il venait tout juste de sortir.
— Bon, voilà, c’est fait, lança Han après que le
Faucon ait été amarré au
Mon Remonda.
Le général Rieekan et Siveline avaient déjà quitté le cockpit, mais lui n’avait pas bougé. Leia était restée, elle aussi.
— On a perdu Coruscant, reprit-il. Mais on l’a déjà prise une fois. Le combat n’est pas terminé. Maintenant, il faut qu’on songe à l’avenir.
L’avenir. Un concept tellement vaste…
Mais je sais par où commencer, songea Leia avec un sourire.
— À ce sujet, Han…